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De Montpellier
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Le 11 janvier 1903 naît Alan Stewart Paton
dans la province du Natal en Afrique du sud, il meurt le 12 avril 1988, écrivain et un homme politique sud-africain, fondateur du parti libéral.Descendant de colon Anglais, il lutte contre l'aparteid et fonde le parti libéral.
En bref
Célèbre pour un roman pathétique, Pleure, ô pays bien-aimé (1948), il évoque la dure réalité politique et humaine de l'Afrique du Sud dans une série de récits : Quand l'oiseau disparut (1953), le Bal des débutants (1961), Instruments de ta paix (1968). Président du parti libéral (1956-1958 ; 1961-1969), il a également écrit une biographie de l'ancien ministre libéral Hofmeyr et réuni ses essais et articles dans la revue Contact de 1958 à 1966. Après avoir évoqué sa femme disparue en 1967, il revient sur sa propre vie (Vers la montagne, une autobiographie, 1980) et fait un retour au roman avec Ah, mais ta terre est belle (1982).
Sa vie
Il est né dans la province du Natal, aujourd'hui appelée KwaZulu-Natal. Sa famille descendait des colons anglais en Afrique du Sud. Ses parents appartenaient à la communauté religieuse protestante des christadelphians. Alan Paton obtint à l'université du Natal une licence de sciences ainsi qu'un diplôme d'enseignement.
Il devint enseignant en lycée, puis, de 1935 à 1948, proviseur d'un centre de rééducation pour mineurs délinquants. Il y introduisit des réformes progressistes en assouplissant les conditions de vie et en proposant toutes sortes de permissions en cas de bonne conduite : dortoirs plus ouverts, autorisation de travail hors du centre. Il autorisa aussi l'hébergement dans des familles d'accueil avec contrôle par l'institution.
Alan Paton voulut s'engager lors de la Seconde Guerre mondiale mais fut réformé. Il décida alors de voyager, à ses propres frais, pour découvrir les systèmes éducatifs étrangers et tout particulièrement leurs centres de rééducation. Il visita ainsi une partie de l'Europe et les États-Unis. Lors de son passage en Norvège, il commença à écrire son premier roman, Pleure, ô pays bien-aimé. Il en finit l'écriture fin 1946 à San Francisco, où il rencontra également son éditeur.
Rentré au pays en 1947, il fonda en 1953 le parti libéral sud-africain qui militait pacifiquement contre l'apartheid fraîchement instauré. Il en resta président jusqu'à sa dissolution en 1968, la loi interdisant alors les partis multiraciaux.
En 1971, dans un texte publié dans Knocking on the Door 1975, Alan Paton — né au Natal — revient, avec une pointe d'humour attendri, sur sa jeunesse : « Pinky [« Socialo naquit dans une maison qui n'avait pas de fenêtres... Et puis un jour, avec stupéfaction, Pinky découvrit que le monde extérieur existait. » Si l'on tient compte du contexte sud-africain, on comprend mieux pourquoi cet homme a pu passer sa vie à prôner le risque de l'ouverture et de la découverte des autres, armé de sa seule foi, et du culte qu'il voue à saint François d'Assise. Il fait sienne sa prière, qu'il cite dans Instrument of Thy Peace 1968 : C'est en donnant que nous recevons, c'est en pardonnant que nous sommes pardonnés. Paton ne cesse de frapper aux portes de l'indifférence.
Son ardeur et sa ferveur l'amènent à se partager en de multiples activités : membre de la communauté anglaise, il tente de comprendre le monde fermé des Afrikaners, tout en se consacrant, de 1935 à 1948, à de jeunes délinquants noirs, à Diepkloof ; il devient secrétaire, puis président du Parti libéral de 1956 à 1968, date de dissolution de cette espérance en l'avenir du pays. Il se heurte, ici comme ailleurs, aux foudres du pouvoir. Il s'intéresse au journalisme, Contact, 1958-1968, au théâtre, à la prière, à la poésie, et plus particulièrement à l'élégie, Kentakion for You Departed, dédié à sa femme Dorrie décédée en 1967, à la biographie historique Hofmeyr, 1964. En 1946, il parcourt le monde pour dénoncer un système pénal qui réprime au lieu d'assister. Mais il revient souvent au roman, qui est sans doute le plus apte à porter son message.
La réconciliation demeure le thème essentiel de Cry, the Beloved Country : Pleure, ô pays bien-aimé, 1948, dont le récit dépouillé a le rythme d'une tragédie grecque. Les deux premiers temps sont constitués par la quête des pères, l'un noir et l'autre blanc, partis chercher leurs enfants dans une ville qui demeure le lieu de la perdition. Le troisième temps est celui de la rédemption et du retour à la terre : le fils du Blanc mettra ses compétences au service du Noir. Dans Too Late the Phalarope en 1953, Paton l'anglophone nous brosse le portrait poignant d'un policier afrikaner déchiré entre son éducation puritaine et ses amours impossibles pour une femme de couleur. L'œuvre frappe par sa force et sa pudeur. En 1961, il se tourne vers la nouvelle, qu'il maîtrise admirablement, Debbie Go Home. L'expérience cruciale de Diepkloof s'extériorise dans la nouvelle intitulée Sponono, dont Paton titre une pièce en 1963 ; l'éducateur se voit interpellé par sa propre charité : du donneur et du receveur, qui donc demande le plus à être reconnu par l'autre ; La structure d'un roman comme Ah, But Your Land is Beautiful 1981 annonce de grandes ambitions : l'édifice romanesque s'organise autour de trames qui s'enchevêtrent et accueillent les faits divers ainsi que les lettres d'un corbeau. L'appel à la réconciliation est aussi fort que dans The Quarry, nouvelle parue au Cap en 1967, où l'on voit un jeune Noir voler au secours d'un jeune Blanc, en dépit des interdits, sur la muraille abrupte d'une carrière. Le héros est acclamé par la foule qui s'est agglutinée au pied de la paroi et où toutes les races se côtoient, comme si les personnages étaient tout à coup touchés par le « Christmas Spirit » cher à Dickens : une foule semblable à celle qui s'était recueillie sous les voûtes d'une église, lors des obsèques d'Edith Jones, une militante blanche, ce qui fit dire à Paton : J'eus là une vision qui ne devait jamais plus me quitter.
Dès la parution de Pleure, ô pays bien-aimé, des écrivains noirs comme L. Nkosi et B. Modisane avaient dénoncé ce roman comme une version sud-africaine de l'Oncle Tom. Une ferveur toute franciscaine et la foi opiniâtre du charbonnier peuvent-elles être assez fortes pour renverser l'ordre des privilèges établis ; Mais Paton ne se fait pas trop d'illusions. Ce qu'il affirme, en tant qu'écrivain, c'est le devoir d'Antigone, le droit à protester. Ce qu'il maintient, c'est qu'une société n'a plus rien de chrétien lorsqu'elle pense « consolider son avance en la refusant aux autres ».
Il prit sa retraite à Botha's Hill, dans sa province natale, où il mourut le 12 avril 1988.
Ouvrages
Pleure, ô pays bien-aimé Cry, The Beloved Country, 1948 édition française en 1950, Albin Michel, traduction Denise Van Moppès Lost in the Stars 1950 Quand l'oiseau disparut Too Late the Phalarope, 1953 édition française en 1970 The Land and People of South Africa, 1955 South Africa in Transition, 1956 Debbie Go Home, 1960 Tales from a Troubled Land, 1961 Hofmeyr, 1964 South African Tragedy, 1965 Spono, 1965 The Long View, 1967 Instrument of Thy Peace, 1968 Kontakio For You Departed, 1969 Case History of a Pinky, 1972 Apartheid and the Archbishop: the Life and Times of Geoffrey Clayton, Archbishop of Cape Town, 1973 Knocking on the Door, 1975 Towards the Mountain, 1980 Ah, but Your Land is Beautiful, 1981 Journey Continued: An Autobiography, 1988 Save the Beloved Country, 1989
Posté le : 11/01/2015 15:20
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