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Winston Churchill 3
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Du sang et des larmes

Les débuts de la Seconde Guerre mondiale Bataille d'Angleterre et Seconde bataille de l'Atlantique.
J'aimerais dire à la Chambre, comme je l'ai dit à ceux qui ont rejoint ce gouvernement : je n'ai à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. Vous me demandez, quelle est notre politique ? Je vous dirais : C'est faire la guerre sur mer, sur terre et dans les airs, de toute notre puissance et de toutes les forces que Dieu pourra nous donner.
Si les discours de Churchill contribuent à renforcer l'énergie des Anglais, il n'en demeure pas moins que les députés conservateurs sont des plus réservés quand il prononce ce discours le 13 mai 1940. Geoffrey Dawson le qualifie de bon petit discours martial. Le Premier ministre doit surtout faire face à une débâcle : les forces franco-britanniques sont rapidement en très grande difficulté. De fin mai à début juin, il doit évacuer à Dunkerque l'armée britannique pour qu'elle puisse continuer le combat ailleurs ; le 28 mai, la Belgique capitule ; le 10 juin, la Norvège le fait à son tour ; la France signe l'armistice le 22 juin 1940. Churchill quant à lui, refuse d'étudier l'éventualité d'un armistice avec le Troisième Reich. Son usage de la rhétorique affermit l'opinion publique contre un règlement pacifique, et prépare les Britanniques à une longue guerre. Il remanie alors légèrement son gouvernement. En souvenir des difficultés rencontrées jadis il crée un ministère de la Défense dont il prend la direction. Il nomme également son ami, l'industriel et baron de la presse Lord Beaverbrook, responsable de la production des avions. Celui-ci met toute son énergie à accélérer la production et à favoriser la conception de nouveaux avions.

Churchill déclare dans son discours This was their finest hour à la Chambre des communes le 18 juin 1940 : Je pense que la bataille d'Angleterre va bientôt commencer. De fait, elle commence en juillet 1940. Il s'agit essentiellement d'une guerre des airs destinée à s'assurer la maîtrise de l'espace aérien du Royaume-Uni. De cette maîtrise dépend la possibilité ou non pour les Allemands de débarquer en Angleterre. S'agissant d'une guerre menée par quelques milliers d'aviateurs, Churchill déclare : Jamais dans l'histoire des conflits humains un si grand nombre d'hommes n'a dû autant à un si petit nombre. Cette phrase est à l'origine du surnom The Few pour les pilotes de chasse alliés. La bataille d'Angleterre comporte plusieurs phases. Dans un premier temps, les Allemands tentent de conquérir la supériorité aérienne pour pouvoir débarquer. Puis, à partir du 7 septembre 1940 à travers le Blitz, c'est-à-dire des bombardements massifs de villes, comme celui de Coventry, ils tentent d'ébranler la volonté de résistance anglaise.
Sur mer, à partir de la mi-1940, commence la seconde bataille de l'Atlantique menée par les sous-marins de l'amiral Karl Dönitz. Il s'agit d'attaquer en meute les navires civils pour empêcher le ravitaillement de l'Angleterre. Avec l'occupation de la France, les sous-marins agissent à partir de bases situées en France, notamment à Bordeaux, Brest, La Rochelle, Lorient, Saint-Nazaire. En mars 1941, Churchill rédige le Battle of Atlantic Directive pour organiser et donner une nouvelle impulsion aux forces britanniques engagées dans la bataille.
Dès l'été 1940, il veut protéger les lignes de communication anglaises vers les Indes et l'Asie et envoie en renfort des hommes et des blindés au Moyen-Orient. En mer a lieu la bataille du cap Matapan qui voit la marine anglaise vaincre la marine italienne. Dans les Balkans, les Britanniques doivent accepter la prise de la Grèce par les Allemands et évacuer la Crète vers le milieu 1941. En décembre 1940, les Anglais lancent une offensive terrestre sur Tobrouk et Benghazi alors sous contrôle de l'Italie. Pour aider les Italiens, Hitler doit envoyer des troupes de l'Afrikakorps, commandées par Erwin Rommel, qui inflige des défaites aux Anglais jusqu'à ce que la situation s'inverse lors de la seconde bataille d'El Alamein, dont Churchill dit dans un de ses discours de guerre les plus mémorables : Maintenant ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le commencement de la fin. Mais c'est, peut-être, la fin du commencement. Néanmoins, à cette époque Churchill et l'Angleterre ne sont plus seuls, l'URSS de Staline ayant été entrainée dans la guerre le 22 juin 1941 par une attaque allemande opération Barbarossa et les États-Unis le 7 décembre 1941 par l'attaque de Pearl Harbor. Dans un premier temps, l'entrée en guerre du Japon cause bien des problèmes à Churchill. En effet, les Japonais attaquent les possessions anglaises en Birmanie, en Malaisie, pendant la bataille de Hong Kong et à Singapour. Les forces anglaises subissent de sérieux revers, ne parvenant alors à se maintenir qu'en Birmanie. Parallèlement, Churchill enregistre la perte de deux cuirassés, le HMS Prince of Wales et le HMS Repulse, ce qui rend inopérante la stratégie de Singapour.

Churchill le stratège La stratégie de Churchill

Avec la disposition des forces, à El Alamein, c'est la première victoire des Alliés, le 23 novembre 1942.
En 1940, Churchill est certainement le dirigeant britannique ayant la plus vaste expérience dans le domaine de la stratégie, tant par sa participation aux gouvernements anglais durant la Première Guerre mondiale que par les réflexions élaborées lors de l'écriture des six volumes de The World in Crisis, dans lequel il écrit : la manœuvre qui aboutit à introduire un nouvel allié à vos côtés est aussi fructueuse qu'une victoire sur le champ de bataille. Une phrase que sa femme Clementine eût aimé qu'il la mît en pratique dans la vie politique, où, à son sens, il est surtout doué pour transformer des alliés potentiels en ennemis résolus. Les points forts de Churchill sont de bien saisir les enjeux essentiels et sa capacité à prendre des décisions à haut risque. Il est aussi très inventif et imaginatif. Pourtant, il s'agit ici aussi bien d'un point fort que d'un point faible, comme l'aurait dit en effet Franklin Delano Roosevelt : Winston a cent idées par jour, dont trois ou quatre sont bonnes. De fait, il élabore parfois des plans chimériques et ses collaborateurs doivent déployer beaucoup d'énergie pour l'empêcher de les mettre en œuvre. De plus, il se mêle de tout ; le Chief of the Imperial General Staff, Alan Brooke, dit de lui qu'il veut coller ses doigts dans chaque gâteau avant qu'il ne soit cuit.
Lorsque les États-Unis entrent en guerre fin 1941, les discussions stratégiques entre les deux grands alliés du camp occidental sont vives. Churchill est peu intéressé par l'océan Pacifique et sa région. En Europe, il est favorable à une stratégie indirecte, dite parfois stratégie périphérique, d'affaiblissement de l'Allemagne, appuyée sur un emploi de la force navale. Face à cela, les États-Unis ont une approche d'attaque plus directe, et se méfient du point de vue de Churchill, qu'ils soupçonnent d'être dicté par des intérêts impériaux. Au départ, Churchill gagne et fait approuver une opération de débarquement en Afrique du Nord : l'opération Torch. Ce débarquement se situe à une période clé. En effet, jusqu'à la mi-1942, les Alliés ne cessent d'accumuler les défaites : chute de Singapour le 15 février 1942, de Rangoon le 8 mars, puis de Tobrouk le 21 juin. En revanche, après la Seconde bataille d'El Alamein fin 1942, les choses changent et les victoires se succèdent. En janvier 1943, à la conférence de Casablanca, Churchill continue à faire prévaloir son option et se réjouit de la décision d'effectuer un débarquement en Sicile : c'est l'Operation Husky. Alors que le général Eisenhower recherche un juste équilibre des forces alliées entre les armées engagées dans la conquête de l'Italie et celles devant participer à l'operation Overlord, Churchill préconise vainement de prélever des troupes pour une intervention à Rhodes. Il est en effet persuadé, à tort, qu'une telle intervention pourrait faire basculer la Turquie alors neutre, dans le camp des alliés. Concernant l'approche directe centrée sur l'operation Overlord, l'échec du débarquement de Dieppe en août 1942 en a montré les dangers. Néanmoins il s'y rallie et à partir de 1944, la stratégie américaine prévaut. Néanmoins lorsque les Alliés organisent un débarquement en Provence, Churchill eût préféré que l'armée alliée stationnée en Italie marche sur Vienne

Controverse sur certaines décisions stratégiques : le bombardement de Dresde

En 1942, les Alliés optent pour un bombardement stratégique de l'Allemagne en effectuant le 30 mai 1942 le bombardement de Cologne par environ mille avions alliés. Churchill doute rapidement de cette stratégie très coûteuse pour l'Angleterre, perte de 56 000 pilotes et membres d'équipage en trois ans. Le bombardement entre le 13 février et le 15 février 1945, par les Britanniques et les Américains, de la ville de Dresde entraîne une polémique. Plusieurs raisons à cela : il s'agit d'une ville avec un passé culturel important, et le bombardement fait un nombre de victimes civiles élevé alors que la fin de la guerre est proche et que la cité est bondée d'Allemands blessés comme de réfugiés. Cette action reste celle des Alliés la plus controversée sur le front occidental. Churchill déclare après le bombardement, dans un télégramme top secret : Il me semble que le moment est venu où la question du bombardement intensif des villes allemandes devrait être examinée du point de vue de nos intérêts propres. Si nous prenons le contrôle d'un pays en ruine, il y aura une grande pénurie de logements pour nous et nos alliés ... Nous devons veiller à ce que nos attaques ne nous nuisent pas, sur le long terme, plus à nous-mêmes que ce qu'elles nuisent à l'effort de guerre de l'ennemi.
Malgré tout, la responsabilité de la partie britannique de l'attaque incombe à Churchill, et c'est pour cette raison qu'il est actuellement critiqué pour avoir permis les bombardements. L'historien allemand Jörg Friedrich affirme que sa décision de bombarder une région d'une Allemagne sinistrée entre janvier et mai 1945 était un crime de guerre, alors que le philosophe Anthony Grayling, dans des écrits de 2006, remet en question l'ensemble de la campagne de bombardement stratégique par la RAF, en exposant comme argument que bien que n'étant pas un crime de guerre, il s'agissait d'un crime moral et nuisible à l'affirmation selon laquelle les Alliés ont mené une guerre juste. Certains affirment aussi que la participation de Churchill dans la décision du bombardement de Dresde est fondée sur les orientations stratégiques et les aspects tactiques pour gagner la guerre. La destruction de Dresde, qui fut immense, avait été décidée dans le but d'accélérer la défaite de l'Allemagne. L'historien britannique Frederick Taylor affirme que : Toutes les parties ont bombardé les villes des autres pendant la guerre. Un demi-million de citoyens soviétiques, par exemple, décèdent des suites de bombardements allemands pendant l'invasion et l'occupation de la Russie. C'est à peu près équivalent au nombre de citoyens allemands qui décèdent des suites de raids des forces alliées. Mais la campagne de bombardement des Alliés est rattachée aux opérations militaires et cesse dès que les opérations militaires ont cessé.

Churchill et la guerre de l'ombre

Churchill, dès son premier passage en tant que premier Lord de l'Amirauté, s'est intéressé aux problèmes de décryptage. À peine revenu aux affaires, il crée à Bletchley Park un centre chargé de casser les codes ennemis et qui emploie de très nombreux scientifiques, souvent étudiants ou enseignants des universités de Cambridge et d'Oxford. C'est ce service qui poursuivit le travail de décryptage d'Enigma initié par le Biuro Szyfrów. Ces moyens de décodage lui sont d'une grande utilité tout au long de la guerre, notamment lors de la bataille de l'Atlantique, ainsi que lors du débarquement de Normandie. D'une façon générale, Churchill s'est toujours intéressé au renseignement et, dès 1909, a soutenu la création par le gouvernement Asquith, auquel il appartenait, la création du MI5 et du MI6.
En sus des services traditionnels évoqués précédemment Churchill crée le MI9 chargé de récupérer les militaires ou les résistants tombés derrière les lignes ennemies. En lien avec sa stratégie indirecte d'affaiblissement de l'ennemi, il crée aussi le Special Operations Executive ou SOE, rattaché au ministère de la Guerre économique dirigé par Hugh Dalton, un travailliste, ancien de la London School of Economics. Le SOE est présent dans tous les pays européens, où il apporte un soutien logistique et organisationnel à la Résistance. En France, il coopère avec de nombreux groupes de résistance, grâce à la formation d’une centaine de réseaux chargés du recrutement et de l’entraînement, de la fourniture d’armes, des sabotages et de la préparation de la guérilla de libération. Actif aussi en Asie, le SOE, nommé Force 136, compte parmi ses agents l'écrivain français Pierre Boulle. Concernant la Yougoslavie, la direction du SOE du Caire, qui traite ces dossiers, est infiltrée d'après François Kersaudy par les communistes, dont le plus notable est James Klugmann.
Sont également créées à cette époque des troupes de forces spéciales comme le Special Air Service et le Combined Operations qui mène plusieurs actions commandos, dont l'opération Chariot à Saint-Nazaire dans le cadre de la traque du cuirassé Tirpitz. Enfin, pour mettre fin à la palette de moyens disponibles, Churchill crée le Political Warfare Executive, chargé de la propagande. Ce service dépend autant du Foreign Office, ministère des Affaires Étrangères que du ministère de l'Information.

Churchill et ses principaux alliés

Churchill, en pensant à l'entente que son ancêtre le duc de Malborough a constitué contre Louis XIV, appelle Grande Alliance la coalition composée de l'Angleterre, des États-Unis et de l'URSS. En général, les Français s'en sentent également partie.

Relations avec les États-Unis

Les bonnes relations qu'entretient Churchill avec Franklin D. Roosevelt facilitent l'obtention par la Grande-Bretagne du ravitaillement dont elle a besoin nourriture, pétrole et munitions par les routes maritimes de l'Atlantique du Nord. Aussi, il est soulagé lorsque le président américain est réélu en 1940. Roosevelt met immédiatement en œuvre une nouvelle méthode pour la fourniture et le transport du matériel militaire vers la Grande-Bretagne, sans la nécessité d'un paiement immédiat : le prêt-bail. Après l'attaque de Pearl Harbor, la première pensée qu'a Churchill, prévoyant l'entrée en guerre des États-Unis est : Nous avons gagné la guerre.
Churchill plaide tant pour l'idée de special relationship pour caractériser la relation entre les deux pays qu'elle devient un lieu commun, même si en réalité les choses sont plus complexes, les deux pays ayant par exemple des visions divergentes sur la décolonisation. Churchill, qui écrit plus tard un livre intitulé A History of the English-Speaking Peoples, est également très sensible à l'idée d'une communauté constituée par ceux qui parlent la même langue. Plus généralement, il est l'un de ceux qui travaillent le plus à l'adoption de la notion d'Occident, entendu comme foyer de la liberté et de la démocratie investi de la mission sacrée de lutter contre la tyrannie. C'est dans cette optique qu'il dresse les grands axes de la charte de l'Atlantique, adoptée lors d'une rencontre avec Roosevelt au large de Terre-Neuve le 12, c'est-à-dire avant l'entrée en guerre des États-Unis. La rencontre débute par un office religieux dont Churchill a choisi les chants, dont le Onward, Christians Soldiers.

Relations avec l'Union soviétique

Quand Hitler envahit l'Union soviétique, Winston Churchill, anticommuniste convaincu, déclare : Si Hitler voulait envahir l'enfer, je pourrais trouver l'occasion de faire une recommandation favorable au diable à la chambre des Communes, en référence à sa politique à l'égard de Staline. Bientôt, de l'équipement et des blindés britanniques sont envoyés, via les convois de l'Arctique, afin d'aider l'Union soviétique.
Le gouvernement polonais en exil et une partie des Polonais reprochent à Churchill d'avoir accepté des frontières entre la Pologne et l'Union soviétique et entre l'Allemagne et la Pologne qui ne leur conviennent pas. Cela l'agace et il déclare en 1944 nous ne nous sommes jamais engagés à défendre les frontières de la Pologne de 1939, affirmant aussi que la Russie a droit à une frontière inexpugnable à l'ouest. En fait, Churchill cherche à éviter les mélanges de populations comme il l'expose à la Chambre des communes le 15 décembre 1944 : l'expulsion est la méthode qui, pour autant que nous ayons pu le constater, sera la plus satisfaisante et durable. Il n'y aura pas de mélange des populations causant des problèmes sans fin... Une remise à zéro sera faite. Je ne suis pas alarmé par ces transferts, qui sont plus que faisables dans des conditions modernes. Cependant, l'expulsion des Allemands est réalisée par l'Union soviétique d'une manière qui aboutit à beaucoup plus de difficultés et, selon un rapport de 1966 du Ministère ouest-allemand des réfugiés et des personnes déplacées, à la mort de plus de 2,1 millions de personnes. Churchill s'oppose à l'annexion de la Pologne par l'Union soviétique et l'écrit amèrement dans ses livres, mais il est incapable de l'empêcher lors des différentes conférences.
Les Polonais reprochent aussi à Churchill et au monde occidental en général la tiédeur de leur réaction face au massacre de Katyń avril-mai 1940, où des milliers de membres de l'élite polonaise ont été exécutés par l'Armée rouge, qui s'en dédouane en accusant les nazis. Le Premier ministre, informé de l'implication des Soviétiques, la condamne en privé, mais refuse d'accuser l'URSS pour ne pas menacer la Grande Alliance et empêche une investigation de la Croix-Rouge.

Relations avec la France

Churchill et Charles de Gaulle descendant l'avenue des Champs-Élysées durant la parade célébrant l'armistice de 1918, le 11 novembre 1944 à Paris.
Churchill s'oppose au maréchal Pétain et au général Weygand sur l'idée d'armistice dès les 11-12 juin 1940 lors d'une rencontre à Briare, puis à nouveau le 13 juin à Tours. Le projet d'Union franco-britannique élaboré par Jean Monnet et Churchill en 1940 qui vise à fusionner les deux pays et leurs territoires est abandonné le 16 juin 1940, à la suite de la démission de Paul Reynaud et de la nomination du maréchal Pétain comme président du Conseil. Deux jours plus tard, il autorise le général de Gaulle à lancer l'Appel du 18 juin. Le 22 juin la France signe l'armistice et le régime de Vichy devient l'adversaire du Royaume-Uni, lequel soutient la France libre. Le 2 juillet 1940 est lancée l'opération Catapult, visant à rallier la flotte française ou à la neutraliser.
Les relations entre deux hommes de fort caractère, ayant des idées sur l'Histoire, l'Europe et la guerre assez proches, connaissent des hauts et des bas, liés à des divergences d'intérêts. La presse française s'est fait l'écho dans les années 2000 d'un projet de Churchill, auquel s'est rallié Roosevelt, qui pense que de Gaulle est peut-être un honnête homme, mais il a des tendances messianiques, il croit avoir le peuple de France derrière lui, ce dont je doute. Ils visent à se débarrasser politiquement du général, en lui offrant le poste de gouverneur de Madagascar, et à mettre à sa place le général Henri Giraud, qu'ils jugent plus malléable. Le projet est abandonné lorsque Clement Attlee et Anthony Eden, ayant eu vent de la nouvelle, s'opposent à toute action contre de Gaulle, argumentant qu'ils ne peuvent se permettre de perdre l'appui des Forces françaises libres.
Si de Gaulle veut à tout prix que la France apparaisse comme victorieuse à la fin de la guerre, aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'URSS, ses alliés n'ont pas le même point de vue et l'écartent délibérément de la conférence de Yalta. Cela tend leurs relations, d'autant plus que Churchill et Roosevelt craignent que de Gaulle décide finalement de s'allier aux Soviétiques. Néanmoins Churchill, qui comprend que le soutien d'une autre puissance coloniale européenne est un atout majeur au sein du futur Conseil de sécurité des Nations unies, fait le nécessaire pour que la France en devienne le cinquième membre permanent. Plus tard, après la guerre, de Gaulle parlera du Premier ministre britannique comme du Grand Churchill.

Churchill et les conférences interalliées structurant le monde de l'après-guerre

L'Europe au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Bloc de l'Ouest, pays de l'OTAN
Bloc de l'Est, pays du pacte de Varsovie
Rideau de fer
Pays neutres
Mouvement des non-alignés l'Albanie finira par rompre avec l'URSS pour s'aligner sur la Chine populaire
Churchill participe à douze conférences inter-alliées stratégiques avec Roosevelt, auxquelles Staline est aussi parfois présent. Certaines d'entre elles marquent profondément le monde de l'après-guerre.
La conférence Arcadia, du 22 décembre 1941 au 15 janvier 1942, décide de la stratégie L'Allemagne d'abord et proclame la Déclaration des Nations unies, qui doit aboutir à la création de l'Organisation des Nations unies. Par ailleurs, il est décidé de continuer l'effort en matière d'arme nucléaire, d'un plan de production d'avions et de chars d'assaut, ainsi que de la création à Washington d'un Comité des chefs d'état-major combiné . Enfin, Churchill et Roosevelt ont de longues conversations concernant l'Empire britannique en général et l'Inde en particulier.
Lors de la conférence de Québec, du 17 au 24 août, il est surtout décidé que le débarquement de Normandie aura lieu en mai 1944. Churchill accepte qu'il soit dirigé par un Américain, en contrepartie de quoi il obtient que le général britannique Henry Maitland Wilson commande en Méditerranée, et que Louis Mountbatten soit promu commandant suprême allié pour l'Asie du Sud-Est. Avec le président américain Franklin D. Roosevelt, il signe une version plus modérée du plan Morgenthau original, dans laquelle ils s'engagent à transformer l'Allemagne, après la capitulation inconditionnelle, en un pays d'un style essentiellement agricole et pastora.
C'est à la conférence de Téhéran, de fin novembre à début décembre 1943, qu'il prend conscience que le Royaume-Uni n'est plus qu'une petite nation. Il écrit à Violet Bonham Carter j'étais là assis avec le grand ours russe à ma gauche, et à ma droite le gros buffle américain. Entre les deux se tenait le pauvre petit bourricot anglais.
Lors de la conférence Tolstoï du 9 au 19 octobre 1944, Il glisse à Staline un vilain petit document où est inscrit, Roumanie : 90% URSS, 2 Grèce : 90% Grande-Bretagne, Yougoslavie : 50% -50%, Hongrie : 50%-50%, Bulgarie 90% URSS, que Staline approuve. Churchill, fidèle à la tradition stratégique anglaise, est soucieux du sort de la Grèce où le Special Operations Executive est très actif. Début 1944, après maintes péripéties, il parvient à maintenir le pays dans le bloc occidental.

Lors de la conférence de Yalta du 4 au 11 février 1945, Churchill est inquiet et nerveux, car il sait qu'il existe des fissures au sein du camp occidental et notamment entre lui, partisan de la realpolitik, et Roosevelt, plus idéaliste. Malgré tout, Yalta pour François Bédarida ne fait qu'entériner la carte de guerre à laquelle sont parvenus les belligérants en 1945. Churchill est accueilli avec réserve dans les milieux officiels britanniques, qui lui reprochent d'avoir trop cédé aux Soviétiques, notamment sur la Pologne. Il fait observer à un ami, Harold Nicolson, que les bellicistes du temps de Munich sont devenus des partisans de l'apaisement, ce sont les anciens apeasers qui sont devenus bellicistes.
À la conférence de Potsdam du 17 juillet au 2 août 1945, les propositions des nouvelles frontières de l'Europe et des colonies sont officiellement acceptées par Harry S. Truman, Churchill et Staline. Churchill est extrêmement favorable à Truman durant ses premiers jours au pouvoir, disant de lui qu'il est le type de leader dont le monde a besoin, lorsque celui-ci a le plus besoin de leader. Notons que Churchill au début de la conférence est assisté par Clement Attlee, qui, une fois Churchill battu lors des élections générales, représente seul la Grande-Bretagne au moment de la signature.

Un manque de vision sur le devenir économique du pays

Churchill saluant la foule à Whitehall, le jour de son discours à la nation annonçant que la guerre avec l'Allemagne a été remportée, le 8 mai 1945.
Churchill se passionne pour les affaires liées à la guerre, à la géopolitique et à la diplomatie, et laisse les affaires intérieures au conservateur John Anderson et aux travaillistes. Par ailleurs, tout comme les autres personnalités politiques de son gouvernement de coalition, il n'a ni objectifs économiques de guerre ni vision de l'économie d'après guerre. Pour Robert Skidelsky, c'est précisément l'échec du gouvernement à définir une vision économique du monde qui précipite la rupture de la coalition conservatrice-travailliste et cause la défaite des conservateurs, et donc de Churchill, en 1945. Durant la guerre, l'indifférence de la classe politique et de Churchill envers ce domaine laisse une grande latitude aux économistes qui vont pouvoir faire avancer leurs propres projets.
Lorsqu'en 1942 William Beveridge présente son plan sur la sécurité sociale, Keynes obtient du Trésor la constitution d'un groupe de travail composé de lui-même, de Lionel Robbins et d'un actuaire afin de reprofiler le projet de façon à le rendre financièrement acceptable, mais les politiques, dont Churchill, s'impliquent peu dans le sujet que ce soit pour le critiquer ou le soutenir. De même, les négociations de Bretton Woods sont menées par Keynes, ou plutôt par le tandem Keynes-Lionel Robbins, sans réelle implication du Premier ministre et plus généralement du personnel politique.
Une des causes de cette situation tient à ce que Churchill n'a pas de grandes connaissances, ni peut-être un grand attrait pour l'économie et ce d'autant qu'il a conscience de s'être trompé dans les années 1920, lorsqu'il a fait revenir l'Angleterre à l'étalon-or. Aussi il a tendance à faire confiance à Keynes avec qui il dîne régulièrement au The Other Club. C'est Churchill qui, en 1942, propose au roi d'élever Keynes à la pairie. Dans une intervention radiophonique de 1945, à l'occasion des élections générales, le Premier ministre prononce un discours contre l'économie planifiée. Clement Attlee, son opposant travailliste, voit les sources théoriques de cette intervention dans l'essai La Route de la servitude de l'économiste libéral Friedrich Hayek. En fait, Hayek et Churchill ne se sont rencontrés qu'une fois85. Néanmoins les conservateurs ont participé à la mise au point d'une version abrégée de l'ouvrage – on ignore l'implication réelle de Churchill en ce domaine – qui a été publié sur du papier alloué au parti conservateur pour sa campagne, car l'Angleterre souffrant alors de pénurie le papier était contingenté.

Fin de la Seconde Guerre mondiale et sortie de scène

En juin 1944, les forces alliées débarquent en Normandie et repoussent les forces nazies vers l'Allemagne au cours de l'année suivante. Le 28 mars 1945, le général Eisenhower informe Staline qu'il arrête ses troupes sur l'Elbe, et que donc les deux armées devront y faire leur jonction. Si Staline approuve cette décision, Churchill est très mécontent, car d'une part, il n'a pas été informé officiellement de la décision alors qu'un tiers des unités combattantes sont britanniques ou canadiennes, et d'autre part, il désapprouve la décision sur le fond estimant que l'objectif est Berlin. Malgré tous ses efforts, la décision est maintenue.
Le 12 avril 1945, Franklin Delano Roosevelt meurt, ce qui provoque les larmes de Churchill. Un de ses biographes, François Kersaudy, se demande s'il ne s'est pas fait des illusions sur la réalité de sa relation avec Roosevelt, qu'il analyse lui comme étant pour le Président américain un éphémère mariage de convenance avec un impérialiste antédiluvien.
Le 7 mai 1945, au siège du SHAEF à Reims, les Alliés acceptent la reddition de l'Allemagne nazie. Le même jour, dans un flash d'information de la BBC, John Snagge annonce que le 8 mai est la journée de la victoire en Europe. Churchill annonce à la nation que l'Allemagne a capitulé, et qu'un cessez-le-feu définitif sur tous les fronts du continent entre en vigueur une minute après minuit, cette nuit-là. Par la suite, il déclare à une foule immense à Whitehall : Ceci est votre victoire. Le peuple répond : Non, c'est la vôtre, et Churchill entame le chant du Land of Hope and Glory avec la foule. Dans la soirée, il fait une autre annonce à la nation en affirmant que la défaite du Japon se concrétisera dans les mois à venir.
Le 19 mai 1945, le Parti travailliste décide de quitter la coalition. Churchill demande la dissolution du Parlement et annonce que les élections se tiendront le 5 juillet ; les résultats ne pourront être connus que le 26 juillet 1945 du fait de la dispersion des soldats mobilisés. Aussi, il peut assister au début de la Conférence de Potsdam qui s'ouvre le 17 juillet 1945. Il prend toutefois la précaution de s'y rendre avec Clement Attlee, le vice-Premier ministre et son futur successeur. Les résultats des élections générales de 1945 sont sans appel : les travaillistes obtiennent 393 sièges contre 210 aux conservateurs alliés aux libéraux et Churchill, battu, remet rapidement sa démission au roi. De nombreuses raisons expliquent son échec : le désir de réforme d'après-guerre qui se répand au sein de la population, ou le fait qu'elle pense que l'homme qui a conduit le Royaume-Uni pendant la guerre n'est pas le mieux avisé pour le conduire en temps de paix. En effet, Churchill est surtout considéré comme un warlord, ou seigneur de guerre. Par ailleurs, les deux responsables conservateurs Brendan Bracken et Lord Beaverbrook, que Clementine Churchill n'apprécie pas, ne sont pas des modèles de finesse politique. Enfin, Churchill, las, est excessif dans ses discours. Quoi qu'il en soit, lorsque les Japonais capitulent trois mois plus tard, le 15 août 1945, mettant définitivement fin à la guerre, il n'est déjà plus au pouvoir.

Churchill et la politique après 1945 Le chef de file de l'opposition conservatrice

Si sa femme accueille bien la défaite de Winston Churchill, lui est plutôt malheureux. Dépressif, il se remet à la peinture à l'occasion d'un séjour sur le lac de Côme à l'automne 1945. Pendant six ans, il sert en tant que chef de l'opposition officielle et se préoccupe peu de politique intérieure, préférant les affaires du monde sur lesquelles il continue d'influer. Au cours de son voyage de mars 1946 aux États-Unis, il fait un discours sur le rideau de fer, évoquant l'URSS et la création du bloc de l'Est. Il déclare :
De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l'Adriatique, un rideau de fer s'est abattu sur le continent. Derrière cette ligne se trouvent toutes les capitales des anciens États d'Europe centrale et orientale. Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia ; toutes ces villes célèbres et leurs populations sont désormais dans ce que j'appellerais la sphère d'influence soviétique, et sont toutes soumises, sous une forme ou une autre, non seulement à l'influence soviétique mais aussi au contrôle très étendu et dans certains cas croissant de Moscou.
Churchill imprime au conservatisme anglais une ligne de centre droit, appelée par les Anglais le butskellism, du nom des ministres Rab Butler, un conservateur, et son homologue travailliste Hugh Gaitskell. Selon François Bédarida, il s'agit d'une expression symbolique de l'hybride bipartisan entre centre droit et centre gauche à laquelle Margaret Thatcher s'est fortement opposée plus tard.

Churchill et l'Europe

Churchill est intéressé par le projet européen d'Aristide Briand dès l'entre-deux-guerres. Après la Seconde Guerre mondiale, il est président d'honneur du congrès de La Haye et participe à la mise en place du Conseil de l'Europe en 1949. Néanmoins sa vision n'est pas celle de Jean Monnet, aussi approuve-t-il que son pays n'entre pas dans la Communauté européenne du charbon et de l'acier, qu'il considère comme un projet franco-allemand.
Il élabore la théorie des trois cercles : le premier cercle est constitué par l'Angleterre et le Commonwealth, le deuxième par le monde anglophone autour des États-Unis et le troisième l'Europe. Il constate que l'Angleterre, qui est à la croisée des trois cercles, a un rôle privilégié à jouer. Nous sommes avec l'Europe, mais sans faire partie de l'Europe, with Europe, but not of it. Nous avons des intérêts communs mais nous ne voulons pas être absorbés.

Second mandat de Premier ministre et déclin de l'Empire britannique

Après les élections générales de 1951, Churchill redevient Premier ministre. Son troisième gouvernement, après celui durant la guerre et le bref gouvernement de 1945, dure jusqu'à sa démission en 1955. Ses priorités nationales sont alors éclipsées par une série de crises de politique étrangère, qui sont en partie le résultat du mouvement déjà amorcé du déclin de l'armée britannique, du prestige et du pouvoir impérial. Étant un fervent partisan de la Grande-Bretagne en tant que puissance internationale, Churchill répond souvent à de telles situations avec des actions directes. Il envoie par exemple des troupes britanniques au Kenya pour faire face à la rébellion Mau Mau. Essayant de conserver ce qu'il peut de l'Empire, il déclare : je ne présiderai pas un démembrement.

Malaisie en guerre

Une série d'événements qui sont devenus connus sous le nom d'insurrection malaise s'ensuivent. En Malaisie, une rébellion contre la domination britannique est en cours depuis 1948. Une fois de plus, le gouvernement de Churchill hérite d'une crise, et ce dernier choisit d'utiliser l'action militaire directe contre les opposants. Il tente également de construire une alliance avec ceux qui soutiennent encore les Britanniques. Alors que la rébellion est lentement défaite, il est cependant tout aussi clair que la domination coloniale de la Grande-Bretagne n'est plus possible.

La santé déclinante

En juin 1953, à l'âge de 78 ans, il est victime d'un accident vasculaire cérébral alors qu'il se trouve au 10 Downing Street. La nouvelle est tenue secrète alors qu'officiellement on annonce au public et au Parlement qu'il souffre d'épuisement. Il se rend à Chartwell où il réside durant sa période de convalescence, l'attaque cérébrale ayant altéré son élocution dans ses discours et diminué sa capacité à marcher. Il revient à la politique en octobre pour prendre la parole en public lors d'une conférence du Parti conservateur à Margate. Dans les années qui suivent cependant, il doit admettre la nécessité de ralentir ses activités physiques et intellectuelles. Il décide de prendre sa retraite en 1955 et est remplacé au poste de Premier ministre par Anthony Eden.

L’homme et sa postérité

Churchill passe une grande partie de sa retraite à son domicile de Chartwell, dans le comté de Kent. Il l'achète en 1922 après la naissance de sa fille Mary.

Le caractère

Par moments, l'esprit du mal s'empare de lui, et je le considère comme un petit garçon très désobéissant, très insupportable et dangereux, un petit garçon qui mériterait le fouet. Ce n'est qu'en pensant à lui de la sorte que je peux continuer à l'aimer.
— H. G. Wells
Churchill n'est pas à proprement parler un homme raisonnable. Il écrit de lui-même : c'est lorsque je suis Jeanne d'Arc que je m'exalte. Manchester écrit à ce propos : il était bien davantage un Élie, un Isaïe : un prophète. Selon ce même biographe, une enfance malheureuse avec des parents au mieux indifférents, où seule sa nourrice, Elizabeth Everest, lui donne de l'amour parental, explique en partie la scolarité chaotique de Churchill. Il écrit à ce propos, aussi haut qu'il s'élevât, l'homme qui avait connu, enfant, les brimades et les coups sut toujours s'identifier au perdant. Tout au fond de lui, du reste, il fut toujours un perdant. Il souffrit toute sa vie d'accès de dépression, sombrant dans les abîmes menaçants de la mélancolie.
Même si son parcours scolaire est moyen, celui de Franklin Delano Roosevelt l'est aussi, il a malgré tout un certain nombre de qualités qui en font un grand politique. Il a une excellente mémoire, c'est un orateur qui sait toucher les gens, il sait prendre des décisions rapides et faire preuve de magnanimité dans la victoire. Il a aussi des défauts. Ses projets parfois très aventureux peuvent tourner mal, engendrant une certaine défiance de la classe politique envers lui. De plus, il ne sait pas toujours juger les hommes et manque parfois d'antennes pour comprendre la société anglaise et son appartenance à l'aristocratie le dessert : son côté patricien explique en partie les éclipses de sa carrière.
Churchill aime les parades, les bannières qui flottent au vent, le son du clairon, et se désole que la guerre soit devenue une affaire de chimistes masqués et de conducteurs manœuvrant les leviers de leurs aéroplanes, de leurs mitrailleuses. Pour lui, la guerre garde un côté chevaleresque, arthurien, comme la vie pour Peter Pan, une immense aventure.
Politiquement, sa vision de la guerre et de la paix est totalement différente de celle de notre époque. Nous considérerions selon l'auteur cité que la paix est la norme et la guerre une aberration primitive, Churchill penserait strictement l'inverse. De façon générale, il aime le passé et vit, non pas dans le passé, mais avec un passé toujours présent. Tant à l'écrit qu'à l'oral, son expression reste profondément victorienne avec des expressions telles que je vous prie de.. ou je me permets de dire. À Harold Laski qui lui reproche d'être un vestige chevaleresque et romantique de l'impérialisme anglais du XVIIIe siècle, il rétorque j'aime vivre dans le passé. Je n'ai pas l'impression que l'avenir réserve beaucoup d'agrément aux hommes.
Il aime se déguiser, paraître, faire le spectacle. Il possède plus de chapeaux que son épouse, il ne se rend au Parlement ou à Buckingham Palace qu'en redingote et il porte les uniformes les plus variés en arborant avec délectation les décorations qui lui ont été décernées.
Il aime le champagne, le cognac et autres boissons ainsi que la bonne chère. L'été, il apprécie de se faire inviter dans des villas sur la côte d'Azur (dans l'entre-deux-guerres il va notamment chez Maxine Elliott et chez sa cousine par alliance Consuelo Vanderbilt ou du côté de Biarritz. Mais ce n'est pas quelqu'un porté sur la danse ou sur les jeux de l'amour et il refuse ou ne voit pas les avances qui lui sont parfois faites par des femmes – dont Daisy Fellowes.
Financièrement c'est un spéculateur perdant-né et dans la vie courante à Chartwell, il a les pires difficultés à équilibrer et à gérer ses comptes. En 1938, à la suite d'une chute de la bourse à Wall Street, il connait des problèmes financiers sérieux qui l'obligent à envisager de mettre en vente Chartwell. Finalement, il arrive à trouver une solution grâce à un prêt de Henry Strakosch.
Dans le domaine littéraire Churchill a une préférence pour les auteurs anglais ; en matière de musique, il aime les chansons populaires comme Ta-ra-ra-boom-der-ay ou Hang Out the Washing on the Siegfried Line ; en matière de cinéma, il a une préférence pour les mélodrames, durant lesquels il pleure beaucoup. Il a vu au moins vingt fois son film préféré, Lady Hamilton, avec Laurence Olivier dans le rôle de l'amiral Nelson et Vivien Leigh dans celui de Lady Hamilton.
Un aspect secondaire de la personnalité de Churchill est son tempérament artistique, c'est un bon peintre et un écrivain de talent.

Le peintre

Winston Churchill commence à s'adonner à la peinture après sa démission en tant que Premier Lord de l'Amirauté en 1915 afin de vaincre sa dépression, qu'il appelait le Black Dog, ou chien noir. Il est ensuite conseillé par John Lavery. Les thèmes sont des paysages anglais mais aussi des scènes du front de Flandres. Par la suite, il peint la Côte d’Azur. Il expose à Paris en 1921, à la galerie Drouet, 20 rue Royale, sous le pseudonyme de Charles Morin, et il vend quelques toiles. La même année, il écrit un petit livre, Painting as a Pastime. Il adopte ensuite le pseudonyme de Charles Winter et se lie d'amitié avec le peintre franco-anglais Paul Maze.
Selon William Rees-Mogg, si dans sa propre vie, il a dû subir le Black Dog de la dépression, dans ses paysages et ses natures mortes, il n’y a aucun signe de dépression. Il est surtout connu pour ses scènes de paysage impressionnistes, dont beaucoup ont été peintes durant ses vacances dans le sud de la France, en particulier à la villa La Pausa chez ses amis Reves, chez son ami le duc de Westminster au château Woolsack, sur les berges du lac d’Aureilhan, ou au Maroc. Une collection de peintures et de memorabilia est conservée au sein de la collection Reves au Dallas Museum of Art tandis que d'autres toiles sont exposées à Chartwell.

L’écrivain et l'orateur Winston Churchill l'écrivain.

Malgré sa renommée et ses origines sociales, Churchill lutte toujours pour faire face à ses dépenses et à ses créanciers. Jusqu'à la loi sur le Parlement de 1911, les députés exercent leur fonction à titre gratuit. De cette date à 1946, ils reçoivent un salaire symbolique. Aussi nombre d'entre eux doivent-ils exercer une profession pour vivre. De son premier livre, The Story of the Malakand Field Force 1898, jusqu'à son deuxième mandat en tant que Premier ministre, le revenu de Churchill est presque entièrement assuré par l'écriture de livres et de chroniques pour des journaux et des magazines. Dans les années 1930, Churchill tire l'essentiel de ses revenus du livre sur son ancêtre le duc de Malborough. Le plus célèbre de ses articles est celui publié dans l'Evening Standard en 1936, avertissant de la montée en puissance d'Hitler et du danger de la politique d'apaisement.
Churchill a écrit seul son premier livre mais, à partir du Monde en crise, il dicte les suivants à des secrétaires et, pour la documentation, il emploie des assistants de recherche issus de l'université d'Oxford. Edward Marsh, son chef de cabinet, relit les manuscrits en corrigeant l'orthographe et la ponctuation. En règle générale, Churchill travaille le matin dans son lit où il mûrit un texte qu'il dicte tard le soir. Il est à ce jour l'unique ancien Premier ministre à recevoir, en 1953, le prix Nobel de littérature pour sa maîtrise de la description historique et biographique ainsi que pour ses discours brillants pour la défense des valeurs humaines. Lors de l'attribution de son prix, Winston est à la fois déçu – il vise le Prix Nobel de la paix – et surpris, s'exclamant : Tiens je ne savais pas que j'écrivais si bien !

Parmi ses œuvres les plus célèbres de renommée internationale, :

Les six volumes de souvenirs, The Second World War, 1948-1954.
Les quatre volumes d'histoire, A History of the English-Speaking Peoples, 1956-1958, qui couvrent la période s'étendant de l'invasion de la Grande-Bretagne par César 55 av. J.-C. au début de la Première Guerre mondiale 1914.
Dans les toutes dernières années de sa vie, il regrette de ne pas avoir écrit les biographies de Jules César et de Napoléon Bonaparte.

L'orateur

À l'origine, Churchill n'est pas un orateur et a même des difficultés d'élocution. Ses discours ne sont pas improvisés, un discours de quarante minutes lui demande entre six et huit heures de préparation. Pour F.E. Smith, Winston Churchill a passé les plus belles années de sa vie à écrire des discours improvisés. De même, pour d'autres, ses bons mots sont parfois travaillés, parfois spontanés – mais dans ces cas là l'auditoire les sent souvent venir car alors son propre rire prenait naissance quelque part du côté de ses pieds. De Clement Attlee, son adversaire travailliste qui ne déteste pas ses piques, il dit un jour qu'il est un mouton déguisé en mouton.
Si Churchill devient un grand orateur, malgré tout, il reste meilleur dans le monologue que dans l'échange. Lord Balfour remarque un jour : l'artillerie du Très Honorable Gentleman est forte et puissante, mais elle ne me semble guère mobile. En général, ses discours commencent sur un tempo lent et dubitatif avant de donner libre cours, à l'essence de sa prose : un rythme hardi, pesant, houleux, retentissant, coulant, interrompu par des cadences lancinantes et éclatantes.
Churchill n'aime ni l'euphémisme, ni le langage technocratique. Par exemple, il s'oppose à ce qu'on remplace pauvres par économiquement faibles, ou foyer par unité d'habitation. Pour lui, les mots, comme il le dit un jour à Violet Bonham-Carter, la fille d'Herbert Henry Asquith, ont une magie et une musique propres. Chez lui, la sonorité du mot est un élément important dans le choix des termes employés. Il aime les mots courts qui frappent dur et aligne souvent les adjectifs par quatre avec des préférences pour unflinching inébranlable, auster austère, somber sombre, et squalid sordide.
Sa rhétorique est parfois contestée. Pour Robert Menzies, Premier ministre d'Australie, durant une partie de la Seconde Guerre mondiale : sa pensée dominante est la possibilité, si attrayante à ses yeux, que les faits gênants disparaissent d'eux-mêmes. Un autre, allié également, écrit : Il est … l'esclave des mots que son esprit invente à partir des idées … et il peut se convaincre lui-même de la vérité dans presque tous les cas, si à travers son mécanisme de rhétorique, il peut continuer ce parcours effréné.

Une politique réaliste

Churchill a été avant tout l'homme des situations. Il leur applique ses conceptions du gouvernement et c'est à leur contact qu'il forge ses idées politiques. Pour lui, la responsabilité de l'homme d'État se fonde sur le loyalisme monarchique et la grandeur britannique. Le loyalisme monarchique impose le respect du système politique, mais aussi la sauvegarde des institutions sociales ; il se montrera toujours passionnément attaché aux prérogatives des Communes comme à celles de l'aristocratie. La grandeur britannique est pour lui l'impératif majeur de l'intérêt national ; c'est ainsi qu'il n'hésitera pas à heurter l'opinion pacifiste de l'entre-deux-guerres. Tout en respectant les rites et conventions politiques, il applique ses conceptions avec une fermeté fortement teintée d'autoritarisme. Il a gardé de la dernière guerre le sentiment que l'homme d'État est essentiellement un chef qui commande, dès lors qu'il prend conscience de sa mission. En cela, il s'est élevé au-dessus des institutions : Premier ministre, il domine son cabinet ; leader du Parti conservateur, il ignore les réactions partisanes. Cependant sa ligne de gouvernement est d'inspiration réaliste et ses choix politiques ne laissent aucune part à l'idéalisme. Passionnément humain, soucieux de faire éclater la vérité, il se sert de l'émotion qui le pénètre pour la communiquer aux autres : « Je n'ai rien à offrir que du sang, du travail, des larmes et de la sueur 1940. Il fait taire les scrupules, au nom des intérêts de son pays, comme pourraient en témoigner les épisodes de Mers el-Kébir ou de Yalta pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans cette atmosphère réaliste, ses idées sont les éléments d'une politique concrète, voire conjoncturelle ; elles peuvent varier selon le moment et la position du personnage sur la scène politique. Elles relèvent toutes de la politique internationale et il ne semble pas que Churchill, convaincu sans doute de l'excellence de l'héritage traditionnel et victorien, ait poursuivi de grands desseins de politique intérieure. Sa première idée est l'impérialisme, la seule dont il gardera la passion, puis la nostalgie avec le déclin de l'empire. Patriote finalement satisfait d'avoir autrefois tempêté contre « l'heure de la faiblesse en Grande-Bretagne » en face de la montée hitlérienne, il défendra l'empire jusqu'au bout et s'insurgera contre l'abandon des Indes par les travaillistes en 1947. Son choix du « grand large » et de l'alliance privilégiée avec les Américains n'en est que le corollaire, dans la conviction que son pays doit jouer aux côtés des États-Unis un rôle particulier dans le concert international. Peut-être l'idée d'une Europe unie qu'il lance en 1947, avant de patronner l'année suivante la fondation du Conseil de l'Europe, se trouve-t-elle dans la même ligne, encore qu'à son retour au pouvoir il se soit bien gardé d'y engager la Grande-Bretagne. Par ailleurs, il s'est fait l'apôtre de l'anticommunisme. Dès 1918, il manifeste son horreur du bolchevisme et réclame une intervention alliée en Russie ; c'est lui qui, dans son célèbre discours de Fulton 1946, parlera le premier du « rideau de fer » et engagera la guerre froide. Mais les sentiments ne l'ont jamais aveuglé et il n'hésite pas à faire de l'U.R.S.S. un allié contre le nazisme, avant de partager avec Staline l'Europe en zones d'influence. En fin de compte, toutes ses conceptions relèvent de la politique et de la diplomatie traditionnelles, mais Churchill leur a parfois donné la vigueur incomparable de son génie et du sentiment de sa mission.

Un témoin de l'histoire

Le général de Gaulle a écrit de Churchill, qu'il connaissait bien, qu'il avait été le grand champion d'une grande entreprise et le grand artiste d'une grande histoire. Sa place dans la société britannique apparaît, en effet, comme celle d'un remarquable leader national pendant la guerre, mais aussi d'un témoin de l'histoire chez qui le passé a quelquefois estompé les difficultés du présent.
Il a été le leader de la Grande-Bretagne et du Commonwealth en guerre : en mai 1940, il est appelé à remplacer Chamberlain comme Premier ministre, parce que l'opinion et les députés savent qu'il s'impose pour diriger la guerre ; en juillet 1945, il se retire parce qu'aux élections les Anglais lui ont préféré, pour la paix, Attlee et les travaillistes. À sa mort, ces années ont été parfaitement résumées par le message de la reine Elizabeth : La survivance de notre pays ... sera un monument perpétuel à la mémoire de ses dons de chef, de sa clairvoyance et de son indomptable courage. Pendant cinq ans, il a fait la guerre, et sa suprématie n'a jamais été mise en question. Il s'est montré un animateur exceptionnel qui sut inspirer aux Anglais sa passion de l'Angleterre. Il s'est manifesté comme un éminent chef de guerre, à la fois par sa capacité de déterminer les grands choix politiques et par son aptitude à régler personnellement les affaires militaires, même si ses généraux s'en sont quelquefois plaints. Churchill appartient à cette lignée d'hommes d'État qui font l'histoire, parce qu'il a marqué la vie de son pays à un moment dramatique.
Ses valeurs étaient tournées vers le passé, mais il ne faut pas y voir un élément contrariant au sein d'une nation où les institutions et les libertés sont traditionnelles. Il a été un homme d'État du XIXe siècle, imprégné de la grandeur victorienne, à un de ces moments privilégiés où le génie politique n'a pas d'époque.
Toutefois, le rétablissement de la paix a relancé la dynamique de l'histoire et, lorsqu'il est revenu au pouvoir en 1951, Mr. Churchill appartenait au passé. Sa légende a maintenu son prestige jusqu'à son départ en 1955, sans que son gouvernement soit véritablement efficace et apprécié. Ses proches et ses amis politiques se faisaient cependant de plus en plus pressants pour l'inviter à la retraite. C'est seulement après sa mort (à Londres en 1965), après quelques polémistes isolés, que lord Moran fait de son illustre malade une critique décisive : « Il a été foncièrement victorien par son incapacité à se mettre au pas de son époque en mouvement. » Le jugement est sévère sur l'après-guerre : « Il est certain que l'âge et les congestions cérébrales successives expliquent en partie pourquoi il ne fut pas plus efficace dans son rôle de leader de l'opposition, et plus tard de Premier ministre de la Couronne. » Mais la condamnation va plus loin et met en cause son obstination, sa conception personnelle du pouvoir, l'excentricité de son jugement, à qui le familier impute les échecs politiques d'après guerre. Cette opinion peut paraître outrancière, mais Churchill n'en a pas moins été dépassé par les problèmes du temps de paix et il émerge finalement du déclin de la Grande-Bretagne d'après guerre par une admirable légende, qu'il faut bien rattacher aux grandeurs victoriennes.

Les honneurs Liste des distinctions de Winston Churchill.

Churchill a reçu au cours de sa vie de nombreuses décorations. Sa titulature officielle est sur le modèle anglo-saxon : Sir Winston Churchill KG, OM, CH, TD, FRS, CP RU, CP Can, DL, Hon. RA. Il est en outre prix Nobel de littérature et premier citoyen d'honneur des États-Unis, a reçu de nombreux autres prix et honneurs. Il est fait Compagnon de la Libération en 1958 par le général de Gaulle. Lors d'un sondage de la BBC tenu en 2002, basé sur environ un million de votes de téléspectateurs, 100 Greatest Britons, il est proclamé le plus grand de tous. Il est également membre à titre héréditaire de la Société des Cincinnati.

Derniers jours et funérailles

Après avoir quitté le poste de Premier ministre, Churchill passe moins de temps au Parlement. Il vit sa retraite à Chartwell et à son domicile londonien du 28 Hyde Park Gate, au sud-ouest de Kensington Gardens. Lorsque son état mental et ses facultés physiques se dégradent, il sombre dans la dépression.

Churchill, sa femme et de nombreux membres de sa famille sont enterrés autour de l'église Saint Martin de Bladon.
En 1963, le président américain John F. Kennedy, agissant en vertu de l'autorisation accordée par une loi du Congrès, le proclame citoyen d'honneur des États-Unis, mais il est dans l'impossibilité d'assister à la cérémonie à la Maison-Blanche. Le 15 janvier 1965, Churchill subit un grave accident vasculaire cérébral qui lui sera fatal : il meurt à son domicile neuf jours plus tard, à l'âge de 90 ans, le matin du dimanche 24 janvier 1965, soit 70 ans jour pour jour après son père.
Les obsèques nationales ont lieu à la cathédrale Saint-Paul de Londres. Ce sont les premières obsèques nationales pour une personnalité ne faisant pas partie de la famille royale depuis 1914. Le cercueil parcourt ensuite la courte distance jusqu'à la gare de Londres-Waterloo où il est chargé sur un wagon spécialement préparé et peint, le Southern Railway Van, dans le cadre du cortège funéraire pour son trajet par chemin de fer jusqu'à Bladon. La Royal Artillery tire dix-neuf coups de canon, comme à son habitude pour un chef de gouvernement, et la RAF met en scène un défilé aérien de seize avions de combat English Electric Lightning. Les funérailles connaissent le plus grand rassemblement de chefs d'État dans le monde, jusqu'en 2005 lors des funérailles du pape Jean-Paul II. Le wagon Pullman transportant sa famille en deuil est remorqué par une locomotive à vapeur Bulleid Pacifique no 34051 Winston Churchill. Dans les champs le long de la voie ferrée, et aux gares rencontrées sur le trajet, des milliers de personnes se tiennent en silence pour lui rendre un dernier hommage. L'hymne lors des funérailles est The Battle Hymn of the Republic. À sa demande, Churchill est enterré dans la parcelle familiale du cimetière de l'église St Martin de Bladon dont dépend le Palais de Blenheim, son lieu de naissance.

La postérité The Winston Churchill Memorial Trust

Lorsque Churchill a 88 ans, le duc d'Édimbourg lui demande comment il aimerait qu'on se souvienne de lui. Churchill lui répond : avec une bourse d'étude comme la bourse Rhodes, mais pour un groupe d'individus plus grand. Après sa mort, le Winston Churchill Memorial Trust est créé au Royaume-Uni et en Australie. Un Churchill Memorial Day Trust a lieu en Australie, ce qui permet d'amasser 4,3 millions de dollars australiens. Depuis ce temps, le Churchill Trust en Australie a soutenu plus de 3 000 bénéficiaires de bourses d'études dans divers domaines, où le mérite soit sur la base de l'expérience acquise, soit en fonction du potentiel et la propension à contribuer à la collectivité ont été les seuls critères.

Churchill, leader préféré des patrons en 2013

Dans une étude réalisée auprès des dirigeants d'entreprises de trente pays, Churchill est considéré début 2013 comme le dirigeant préféré des patrons devant Steve Jobs. Churchill est classé parmi les guerriers avec Napoléon Bonaparte et Alexandre le Grand. Parmi les autres politiques, le Mahatma Gandhi et Nelson Mandela, arrivés troisième et quatrième, sont classés parmi les pacificateurs. Margaret Thatcher est classée parmi les réformateurs et Bill Clinton parmi les bâtisseurs de consensus.

Films et séries montrant Churchill

Le personnage de Churchill apparait dans de nombreux films et séries télévisées. Ont notamment joué son personnage :
Films et téléfilms sur la vie de Churchill :

Simon Ward Les Griffes du lion, 1972, sur sa jeunesse
Richard Burton The Gathering Storm, 1974
Timothy West Churchill and the Generals, 1979
Robert Hardy Winston Churchill: The Wilderness Years, 1981,
Albert Finney The Gathering Storm 2002, sur la période 1934-1939
Bob Hoskins World War II: When Lions Roared 1994
Brendan Gleeson Into the Storm, 2009, sur la Seconde Guerre mondiale
Apparition du personnage Churchill :
Peter Sellers L'Homme qui n'a jamais existé, 1956
Warren Clarke Jennie: Lady Randolph Churchill, 1974
Wensley Pithey Edward and Mrs. Simpson, 1978
William Hootkins The Life and Times of David Lloyd George, 1981
Timothy West Hiroshima, 1995
Ian Mune Ike. Opération Overlord, 2004
Rod Taylor Inglourious Basterds, 2009
Ian McNeice Doctor Who: Victory of the Daleks; The Pandorica Opens; Le Mariage de River Song en 2010 et 2011
Timothy Spall Le Discours d'un roi, 2010

La biographie rédigée par Randolph Churchill et Martin Gilbert

Plusieurs historiens à travers le monde, ont publié des biographies de Winston Churchill. Cependant, celle réalisée par Randolph Churchill et Martin Gilbert apparaît comme la biographie officielle.
À la fin des années 50, le fils de Winston, Randolph, qui est un écrivain reconnu, réussit à convaincre son père de rédiger sa biographie. Randolph doit en effet accéder aux archives de son père, mais demande à ce que cet ouvrage ne soit pas publié avant sa mort.
Dans cette entreprise, Randolph est assisté de l'historien Martin Gilbert et les premiers tomes paraissent dès 1966 aux éditions Heinemann. Lorsque Randolph décède en 1968, seule la période 1874-1914 a été publiée. C'est donc Martin Gilbert qui termine seul la biographie de Winston Churchill.
Cette biographie se subdivise en 8 volumes comprenant la biographie proprement-dite fractionnée sur les périodes 1874-1900, 1901-1914, 1914-1916, 1917-1922, 1922-1939, 1939-1941, 1941-1945 et 1945-1965, ainsi que des volumes Companion qui fournissent divers documents lettres etc..


Liens
http://youtu.be/_wx7lXiJ1_Q les bunkers secrets de Churchill
http://youtu.be/D5uqduSXSyA Mers el kébir
http://youtu.be/_tIuf8t4ra4 La bataille d'angleterre
http://youtu.be/FL2CoYBfkts Le char Churchill
http://youtu.be/CHBCMjyHxwQ Discours aux français
http://www.dailymotion.com/video/x27l ... dans-le-siecle-extrait_tv


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Posté le : 29/11/2014 20:58
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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