| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Les expressions [Les Forums - Le RDV des Copains]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes



« 1 ... 39 40 41 (42) 43 44 45 ... 76 »


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Des grosses ficelles »


Des procédés grossiers, très visibles.


Vous connaissez tous l'expression "les ficelles du métier" qui désigne des procédés, plus ou moins secrets, propres à la maîtrise du métier en question.
Cette expression avait autrefois un sens péjoratif, ce qui n'est plus vraiment le cas maintenant. On disait d'ailleurs "les ficelles d'un art" pour désigner les artifices grossiers qu'on y employait.

'Ficelle' comme 'fil' est un mot qui, dans un emploi métaphorique, était ainsi utilisé en liaison avec la tromperie.
"Faire de la ficelle à quelqu'un", c'était "le tromper", une "vieille ficelle", c'était "un vieux malin" et "tirer les ficelles", c'est toujours "manipuler", en pensant, bien sûr, à celles qui permettent de faire bouger les marionnettes.

Les "ficelles du métier" se doivent d'être discrètes, mais si elles s'épaissisent au point de devenir des grosses ficelles bien visibles, c'est que les procédés sont grossiers, au point de devenir "cousus de fil blanc".

Posté le : 21/09/2014 12:32
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Avoir des fourmis, dans les membres »


Sentir des picotements dûs à une mauvaise circulation du sang.
Par extension, avoir envie de bouger, de partir.


Quand la Marabunta gronde dans les bras ou les jambes, c'est qu'il est temps de changer de position pour que le sang se remette à circuler normalement.

Cette expression, qui date de la première moitié du XIXe siècle, vient simplement des picotements que l'on ressent, principalement dans un membre, lorsqu'une mauvaise position gardée pendant trop longtemps bloque la circulation sanguine normale.
Cette sensation est comparable à celle que provoquerait une armée de fourmis qui grouillerait sur la peau.

Par extension, comme il faut remuer pour faire disparaître ces 'fourmis', on utilise aussi cette locution pour quelqu'un que l'envie de bouger ou de partir démange.


Dès 1575, Ambroise Paré utilisait déjà le verbe 'fourmiller' pour dire "être le siège d'une sensation analogue au picotement des fourmis".

Posté le : 22/09/2014 13:37
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Se fendre la poire »


Rire aux éclats


Peut-être vous souvenez-vous avoir vu cette fameuse caricature, faite par Charles Philipon en 1832, qui représentait la tête de Louis-Philippe avec la forme d'une poire ?
C'est probablement de cette période que date un des sens argotiques de 'poire' qui, dans notre cas, signifie 'tête' ou 'visage'.

Or, pour peu que vous soyez un peu observateur, vous aurez remarqué que, lorsque quelqu'un rit aux éclats, son visage est très largement et néanmoins horizontalement fendu par sa bouche grande ouverte.
Il n'en a pas fallu plus pour que naisse notre expression.

Posté le : 23/09/2014 16:01
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Branle-bas de combat »


Agitation vive au cours de la préparation d'une opération, souvent dans l'urgence et le désordre.


Si, de nos jours, l'expression s'utilise encore régulièrement avec ce terme de 'combat' alors qu'elle s'emploie communément hors d'un contexte guerrier, c'est bien dans le cas de préparations au combat qu'elle est apparue à la fin du XVIIe siècle, et plus précisément dans la marine.

Pourquoi le "branle-bas" ou, plus précisément, qu'est qu'un 'branle' ?
Je vais sûrement décevoir ceux, peu nombreux je suppose, qui auraient des idées sur la chose situées sous la ceinture, car, dans le sujet qui nous intéresse, un 'branle' est un hamac tel qu'on le retrouvait en quantité, accroché dans les entreponts des grands voiliers d'autrefois, pour que les marins puissent y dormir.

Lorsqu'on sait cela, il est aisé de comprendre que, lorsque le marin devait se préparer dans l'urgence au combat, il lui fallait libérer l'entrepont en décrochant ou en "mettant à bas" son branle, d'où le "branle-bas".
Comme tous les marins en faisaient de même, en même temps, il s'ensuivait une certaine agitation et une certaine pagaille, notions qu'on retrouve dans notre branle-bas de combat d'aujourd'hui.

On peut noter que les hamacs ainsi décrochés servaient aussi de pare-éclats, une fois plaqués à proximité des embrasures les trous servant à pointer les canons.

D'ailleurs, c'est bien parce que ces hamacs avaient un mouvement oscillatoire qui suivait les balancements du navire, qu'ils ont pris ce nom, puisque le mot 'branle' désignait autrefois ce type de mouvement.

Si les hamacs dans les entreponts n'existent plus depuis longtemps, le "branle-bas" est toujours présent dans la marine, qu'il soit du matin ou du soir, pour désigner les préparatifs de l'équipage au moment du lever ou du coucher.

Posté le : 24/09/2014 10:51
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Mon petit doigt m'a dit »


Je l'ai appris ou entendu par une source que je ne veux pas dévoiler.
Je soupçonne que tu veux me le cacher.

Il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre le pourquoi de cette expression ou plutôt, le pourquoi du choix du petit doigt utilisé pour indiquer qu'on ne veut pas désigner sa source ou qu'on a des soupçons.

A la fin du XIXe siècle, quelques érudits insatisfaits de la simplicité de l'origine, ont voulu croire que 'doigt' était une déformation de 'dé', raccourci de 'Dieu', le seul omniscient, capable de tout savoir sur tous.
Mais il semble bien qu'ils se soient mis le petit doigt dans l'oeil.

Si, en joignant le geste à la parole, vous dites à votre enfant qu'un de vos doigts vous a chuchoté à l'oreille qu'il a fait pipi dans le pot de fleur ou toute autre bêtise faite avec témoins rapporteurs, ce n'est naturellement pas le pouce que vous allez tenter de faire entrer au début de votre conduit auditif, mais le petit doigt.
En effet, de par sa taille, ce doigt, très justement nommé l'auriculaire, est celui qui est le plus adapté pour servir de délateur imaginaire dans le creux de l'oreille.

Pour les incrédules devant tant de simplicité, voici une réplique d'Argan dans la scène VIII de l'acte II du Malade Imaginaire de Molière :
Voilà mon petit doigt pourtant qui gronde quelque chose. Il met son doigt à son oreille. Attendez. Eh! ah, ah! oui? Oh, oh! voilà mon petit doigt qui me dit quelque chose que vous avez vu, et que vous ne m'avez pas dit.
Ce qui prouve bien qu'il en est ainsi au moins depuis le XVIIe siècle.

Posté le : 25/09/2014 12:01
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Croire dur comme fer »


Croire très fermement, sans pouvoir être détrompé.


On peut facilement imaginer qu'une expression du genre "croire mou comme flan" n'aurait pas été comprise aussi intuitivement que celle qui nous importe cette fois-ci.

En français, 'fer' venu du latin 'ferrum' désigne d'abord une épée, avant, à la fin du XIe siècle, de désigner le métal lui-même.
C'est au cours du XIIIe siècle que, au figuré, 'fer' prend aussi la signification de "très robuste" puis "inébranlable".

C'est ce sens figuré qu'on retrouve dans notre expression, une croyance inébranlable qui date du milieu du XVIIIe siècle, sens amené par la dureté du fer trempé qui servait à fabriquer les armes blanches ou les armures.





Posté le : 26/09/2014 12:06
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Mordre la poussière »


Être jeté à terre au cours d'un combat.
Par extension, être vaincu.


Beurk !
Ceux qui ont déjà eu la 'chance' d'avoir du sable ou de la poussière dans la bouche savent que ce n'est jamais volontairement et volontiers qu'on mord la poussière.

Si cela nous arrive, c'est soit involontairement à la suite d'une chute, soit parce qu'on a voulu ou été contraint de se frotter à plus fort que soi et que ce malotru nous a précipité la tête la première à la rencontre du plancher des vaches.

Si cette expression est très ancienne, la métaphore est parfaitement compréhensible et les combats de lutteurs avaient souvent lieu sur des terrains de sable ou de terre poudreuse, son sens étendu ne semble être utilisé que depuis le XVIIe siècle, époque où on utilisait également "mordre la terre".
Mais vu ce qu'il nous en reste aujourd'hui, cette dernière a visiblement mordu la poussière.

Posté le : 27/09/2014 13:33
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Brève de comptoir »


Histoire très courte et amusante, typique d'une conversation de bistrot.


Le mot 'brève' a ici le sens qui lui est donné dans les publications journalistiques : il s'agit d'une nouvelle brève, tenant sur à peine quelques lignes.

L'expression brève de comptoir semble avoir été imaginée ou, en tous cas, popularisée par Jean-Marie Gourio en 1988 lorsqu'il a ainsi titré ses premières anthologies de bon mots directement captés au cours de ces conversations de bistrot où les interlocuteurs, généralement installés au comptoir du bar, passent leur temps à commenter l'actualité et la météo à leur manière et à refaire le monde.

Pour ceux qui n'auraient pas idée de ce que ces recueils contenaient, en voici quelques extraits hautement philosophiques :
Le plus grand silence, c'est quand on est mort, sauf des fois y'a une taupe qui se cogne...
Ma mère ne buvait pas, mon père ne buvait pas, je suis autodidacte.
Pas d'eau dans mon vin, je préfère le boire a capella
L'eau est transparente pour qu'on voie bien en quoi c'est fait.
Elle se f'ra jamais violer, parce que violer c'est quand on veut pas
Ma femme peut pas me quitter, je suis jamais là !
Je n'achète rien quand c'est fabriqué par des enfants du tiers-monde, ça se casse tout de suite.
Je suis chômeur occasionnel et en ce moment c'est l'occasion.
Quand tu tues ta femme, c'est pas la peine de prendre la fuite, elle va pas te courir après.
Ça m'inquiète de prendre la voiture bourré mais en ce moment j'ai pas le choix, je suis tout le temps bourré.
L'eau conduit l'électricité, mais si tu mets du vin dedans, elle a plus le droit de conduire.

Posté le : 28/09/2014 12:45
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Aller au charbon »


Travailler pour gagner sa vie.
Accepter de faire un travail pénible, une corvée.


Cette expression est récente puisqu'elle date du début du XXe siècle.
Lorsqu'on l'entend, on imagine tout de suite le dur travail des mineurs chargés d'extraire péniblement ce charbon que le bougnat livrait ensuite dans des gros sacs difficilement portés à dos d'homme.

Si l'expression n'est pas originaire des mines, ni de celles de charbon, ni de l'école d'ingénieurs, son image est suffisamment claire pour qu'elle soit devenue fréquemment utilisée depuis la fin du XXe siècle.
Mais elle est apparue en réalité dans le milieu de la prostitution dans les années 1930 où elle signifiait "exercer un métier régulier", par opposition à celui des péripatéticiennes et de leurs souteneurs.
Cette notion de "métier régulier" a ensuite été reprise dans le milieu des truands, aller au charbon voulant alors dire "exercer un métier honnête".
Les hommes de théâtre l'ont aussi utilisée après la deuxième guerre mondiale pour dire "se dépenser sur scène sans compter".

Ce n'est qu'à partir des années 80 que sa signification liée au travail ordinaire s'est affirmée mais tout travail n'est-il pas beaucoup plus pénible que de rester en position du guetteur d'avions, les doigts de pieds en éventail allongé sur sa serviette de plage ?

Vendeur de charbon, métier exercé par beaucoup d'Auvergnats autrefois à Paris 'bougnat' serait soit un raccourci de 'charbougna', 'charbonnier' prononcé avec l'accent auvergnat, soit la contraction de 'charbonnier' et 'Auvergnat'.
Le bougnat exerçait aussi souvent le métier de tenancier de bar en parallèle de son autre activité, d'où le nom de certains débits de boissons chanté par Brel dans 'Mathilde' .

Posté le : 29/09/2014 14:52
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Faire l'âne pour avoir du son »


Faire l'imbécile ou le naïf pour obtenir quelque chose ou un avantage.


Voilà un animal qui, depuis longtemps, symbolise la stupidité et l'entêtement.
Donc, pour commencer, faire l'âne c'est bien faire l'imbécile.

Mais en quoi le son serait-il un avantage pour cet équidé ?
Je ne sais pas si vous vous êtes déjà trouvé à côté d'un âne en train de braire, mais si c'est le cas, vous avez pu constater que c'est un animal qui a énormément de coffre et que du son, il en produit, sans économiser les décibels.
Notre son ici, ce n'est pourtant pas le bruit qu'il émet, mais la pitance qu'il attend. Ce son-là n'est autre, en effet, que la céréale, très prisée de l'âne et qu'il avale avec gourmandise.

Cette expression était utilisée au XVIe siècle par Rabelais qui écrivait, en vieux français : Gargantua faisait de l'âne pour avoir du bren, e bren étant le son, bien entendu.


Rabelais, toujours, utilisait avec l'âne une autre expression que j'aime bien et qui n'est malheureusement plus utilisée de nos jours : pour dire "obtenir une chose impossible", il écrivait "tirer un pet d'un âne mort".
Je compte sur vous pour la réintroduire dans vos conversations !

Posté le : 30/09/2014 13:06
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant
« 1 ... 39 40 41 (42) 43 44 45 ... 76 »




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
42 Personne(s) en ligne (25 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 42

Plus ...