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Re: Les expressions
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« De France et de Navarre »


De partout.


Pour ceux qui, comme les oeufs, sont un peu brouillés avec l'histoire de France ou pour ceux qui ne sont pas Français, il est important de savoir que les frontières de la France d'aujourd'hui sont relativement récentes.
La morphologie de notre pays a subi de nombreuses modifications au cours des siècles.

Entre autres régions qui n'en faisaient pas partie, la Basse-Navarre était un petit royaume situé au nord des Pyrénées, sur la côte Atlantique, une partie de l'actuel département des Pyrénées Atlantiques. Cette région était issue d'un découpage de la Navarre, la partie au sud des Pyrénées ayant été rattachée de force à la Castille par les Espagnols.
Pendant la seconde moitié du XVIe siècle, c'est le roi Henri III, de la lignée des Bourbon, qui dirige ce royaume alors qu'en France, c'est également un Henri III , mais de la dynastie des Valois-Orléans, qui a en mains la destinée du pays.

À la mort d'Henri III, qui laisse la couronne sans héritiers il aimait pourtant aussi les femmes, contrairement à la légende, c'est à Henri de Navarre qu'elle échoit : sa grand-mère était en effet la soeur de François Ier ; d'autre part, sa mère étant l'épouse d'Antoine de Bourbon, c'est ainsi que les Bourbon accèdent au trône et que commence leur dynastie.
Henri de Navarre devient alors Henri IV, roi de France et de Navarre , mais seulement après quelques batailles victorieuses et une conversion au catholicisme.

Plus tard, bien que Louis XIII, fils d'Henri IV, ait tenté en 1620 un édit rattachant la Basse-Navarre à la France, ce n'est finalement qu'en 1790, juste après la révolution, que cette portion de territoire est réellement annexée et devient un département français.
Autrement dit, depuis Henri IV, chaque roi de France était roi de France et de Navarre.

Il n'en a pas fallu plus pour que l'expression de France et de Navarre devienne synonyme de "de partout", car, à l'époque, ne parler que de la France, c'était oublier ce bout de terre pourtant placé sous la même couronne.


Posté le : 31/08/2014 14:55
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Re: Les expressions
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« Courir le guilledou »


Rechercher, multiplier les aventures galantes.


Le mot 'guilledou' ne s'emploie que dans cette locution.

Au XVIe siècle, on trouvait les locutions "courir le guildron" pour "courir l'aventure" et "courir le guildrou" pour "fréquenter de mauvais lieux".
La deuxième forme explique que, dans le dictionnaire de l'Académie Française de 1694, notre expression signifiait : "Aller souvent et principalement pendant la nuit dans les lieux de débauche" sous-entendu, "pour y courir la gueuse".

Bien qu'il existe d'autres origines proposées, il semble que tous ces mots commençant par 'guil' sont issus du verbe 'guiller' qui voulait dire 'tromper' ou 'ruser' et dont de nombreux dérivés régionaux comportent une idée de séduction sexuelle, considérée comme une tromperie ou une ruse.

On retrouve cette notion dans l'ancien sens de l'expression où les lieux de débauche fréquentés par ceux qui courent le guilledou sont ceux où de nombreux coureurs de jupons sont prêts à employer toutes les ruses possibles pour attirer dans leurs filets les jeunes et jolies filles qui auraient eu la mauvaise idée de s'y rendre.

Mesdames, méfiez-vous des Guillaume et autres Gilles, prénoms autrefois donnés aux trompeurs ou faiseurs de cocus !

Posté le : 02/09/2014 16:42
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Re: Les expressions
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« Mettre du beurre dans les épinards »


Améliorer ses conditions de vie, gagner plus d'argent.


Le beurre est souvent associé à la richesse "Faire son beurre", par exemple, ou bien "avoir le cul dans le beurre" chez nos amis Wallons. Probablement parce que c'est un aliment riche en calories et lipides qui fut, en certaines périodes troublées, réservé aux riches ou aux champions du marché noir.

La métaphore de cette expression est parfaitement compréhensible : les épinards sans beurre, c'est diététique mais nettement moins bon pour nos palais actuels qu'avec du beurre ou de la crème.
Donc pour améliorer le goût de ses épinards ses conditions de vie mieux vaut y ajouter une bonne dose de beurre d'argent.

Jean-Louis Flandrin , spécialiste de l'histoire des pratiques alimentaires, a fouiné dans les recettes de cuisine publiées depuis le Moyen Âge pour y découvrir des choses intéressantes sur l'usage du beurre au fil du temps qui n'est pas le fil à couper le beurre :
Au Moyen Âge, en effet, le beurre n'était pas du tout une graisse aristocratique : il était bien plus utilisé par les pauvres que par les riches. Il était d'un usage plutôt rare dans les livres de cuisine des XIVe et XVe siècles qui évoquent la cuisine des classes aisées ; mais la prédilection pour le beurre augmente aux XVIIe et XVIIIe siècles, et il devient un symbole de distinction sociale aux XIXe et XXe siècles.
L'auteur présente d'ailleurs un tableau qui montre que la proportion de beurre dans les recettes augmente au fil des siècles au détriment des graisses animales et de l'huile : de 1% de beurre utilisé au XIVe siècle, on passe très progressivement à 62% au milieu du XVIIIe siècle.

Enfin, Flandrin constate également que l'essor du beurre en France coïncide avec le statut que lui accorde l'Église. Étant un produit d'origine animale, jusqu'au XVe siècle le beurre était
interdit au moment du Carême. Suite à la multiplication de dispenses dès la fin du XVe siècle, au cours du XVIe on commence à utiliser du beurre dans les plats de légumes et de poissons qui étaient autorisés en Carême, alors qu'au Moyen Âge il était utilisé presque exclusivement avec les oeufs, les pâtes alimentaires et les pâtisseries.


Posté le : 02/09/2014 16:43
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Re: Les expressions
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« Frapper / se cogner le petit juif »


Frapper / se cogner le nerf ulnaire.


Je vois tout de suite des yeux grands ouverts et une interrogation immédiate : "De quoi qu'y nous cause, lui ? Quoi que c'est-y donc que ce nerf ulnaire ?"
Eh bien, pour ceux qui n'ont pas fait d'études de médecine, c'est un nerf si ! qui suit tout le membre supérieur, passe au niveau du coude derrière l'épicondyle médial de l'humérus re-si !, donc près de la pointe du coude où il provoque une désagréable sensation de fourmillement ou 'électrique' intense lorsqu'on le compresse fortement ou on le cogne .

Maintenant, pourquoi l'appelle-t-on le petit juif ?
En ces temps de "politiquement correct" avancé où il n'est plus possible d'appeler un chat un chat sans qu'il sorte ses griffes pour vous faire regretter de ne pas l'avoir appelé 'félin de compagnie', voilà une expression qui est peut-être mal venue car, à l'origine, elle véhicule une certaine dérision euphémisme, peut-être à l'encontre des commerçants juifs.

En route, donc, pour l'explication.
Peut-être vous souvenez-vous d'avoir vu, dans la vraie vie ou dans un film, des gens mesurer des longueurs de quelque chose corde, tissu... en l'enroulant autour de l'avant-bras, de la main à l'arrière du coude. C'était ce qui s'appelait "mesurer à l'aune", l'aune étant devenue la longueur du tour de l'avant-bras, soit environ 1,20 mètre après avoir désigné l'avant-bras lui-même.
Ce mode de mesure demandait des mouvements particuliers des deux membres supérieurs, le coude de celui portant la chose à mesurer devant faire des allers-retours de bas en haut et pouvant être amené à cogner l'éventuelle surface au-dessus de laquelle la mesure se faisait.

La dénomination petit juif viendrait d'une époque où, dans le commerce des vêtements et tissus, les commerçants juifs étaient majoritaires.
Et lorsqu'ils étaient amenés à mesurer des produits à l'aune, ils pouvaient facilement et régulièrement se cogner le nerf ulnaire sur leur comptoir, ce qui, 'grâce' à la douleur procurée, permettait au client d'assister alors à une courte danse du scalp.

Posté le : 03/09/2014 14:31
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Re: Les expressions
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« Avoir l'estomac dans les talons »


Avoir très faim.


Il suffit de manger du steack de cheval pour avoir l'étalon dans l'estomac.
Mais qu'en est-il de l'inverse ?

Eh bien malheureusement, voilà encore une expression à propos de laquelle les lexicographes modernes sont revenus bredouilles.
Elle est citée par Joris-Karl Huysmans en 1884 dans "A rebours" mais son origine reste aussi obscure que le mauvais côté de la Force.

Elle se disait aussi autrefois "avoir l'estomac aux talons".
Et il en existait également une version en argot attestée par Gaston Esnault en 1898 : "Avoir l'estom dans les gadins" les 'gadins' étaient les souliers à cette époque, signification argotique aujourd'hui oubliée, puisque le mot 'gadin' signifie maintenant 'chapeau', mais surtout 'chute'.

Que l'estomac devienne le centre de nos préoccupations lorsqu'on a très faim, c'est compréhensible. Mais pourquoi est-il supposé descendre jusqu'aux talons ou donner l'impression de s'étendre jusqu'aux pieds ? Apparemment, cela reste une énigme.

Posté le : 04/09/2014 12:46
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Re: Les expressions
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« As de pique »


Personne à l'apparence bizarre ou mal habillée...


On dit d'ailleurs principalement de quelqu'un qu'il est "habillé ou attifé, fringué, ficelé... comme l'as de pique".
Allez donc vite chercher un jeu de cartes, sortez-en l'as de pique et regardez sa tenue vestimentaire !
Contrairement aux figures comme le valet, la reine et le roi, ne contient au milieu que son signe, donc ici un gros pique.
Alors pourquoi cette expression ?

Malheureusement, on ne le sait pas réellement !
Au XVIIe siècle, elle était très péjorative car elle désignait un personnage stupide, ridicule ou mal bâti, utilisée entre autres par Molière, mais sans qu'on sache vraiment pourquoi c'est l'as de pique qui a été retenu pour cette désignation.
Au XIXe siècle, la ressemblance approximative du pique à un croupion de poulet a provoqué la naissance de l'argot as de pique pour désigner l'anus. Quelqu'un qui se faisait alors traiter d'as de pique était donc simplement un "trou du cul".

Aujourd'hui, on utilise cette expression surtout en rapport avec l'habillement, pour quelqu'un qui manque de goût, sans qu'on sache vraiment ce qui motive cette comparaison, ni qu'on sache qui, du jugé ou du juge, s'habille vraiment avec mauvais goût...

Littré donne aussi la signification "mauvaise langue".
Cela viendrait de la contraction de as de pique en 'aspic', serpent qui est forcément une mauvaise langue, mais apparemment, d'après Alain Rey, sans qu'aucun texte ne vienne réellement étayer cette interprétation.

Pour en revenir à l'expression argotique, il est étonnant de voir que, après l'invasion de l'Irak, dans le jeu de cartes qu'avaient créé les Américains avec les têtes de tous les Irakiens recherchés, l'as de pique était Saddam Hussein.

Posté le : 05/09/2014 10:05
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Re: Les expressions
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« Etre sous la coupe de quelqu'un »


Etre sous la dépendance ou l'influence de quelqu'un.


Cette expression n'a rien à voir avec le coiffeur, quand on a envie de perdre la tête : elle vient de la coupe aux jeux de cartes, cette opération banale qui consiste à couper le paquet en deux et qui va déterminer l'ordre dans lequel les cartes vont être distribuées.

D'après Furetière au XVIIe siècle, certaines personnes étaient persuadées que d'autres avaient la coupe malheureuse.
En effet, la coupe aux cartes avait une valeur quasiment "magique" et le joueur immédiatement après le coupeur pouvait se trouver sous son influence, bonne ou mauvaise.
Ce joueur était donc sous la coupe du précédent.

Posté le : 06/09/2014 13:31
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Re: Les expressions
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« Par la bande »


Par des moyens indirects, de biais, allusivement.


Voilà une expression dont l'explication sera courte et qui n'a strictement aucun secret pour les joueurs de billard.
En effet, les pratiquants de ce jeu savent que les bordures intérieures et rembourrées du plateau s'appellent les bandes et que, bien souvent, il est nécessaire, pour taper correctement une boule, de l'attaquer indirectement, après avoir fait rebondir la boule lancée sur au moins une des bandes du plateau.

Cela a suffit pour que, au figuré et depuis le milieu du XXe siècle, "prendre quelque chose ou quelqu'un par la bande", soit l'opposé de le prendre de front.

Posté le : 07/09/2014 17:11
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Re: Les expressions
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« Faire la pluie et le beau temps »


Avoir tous les pouvoirs, être tout puissant.
Décider de tout.



Notez que la toute puissance que suppose cette expression ne s'applique pas obligatoirement à l'univers tout entier ou même à notre planète ; elle peut parfaitement être restreinte à un tout petit domaine comme dans le cas d'un contremaître dans son atelier, ou à l'humain qui porte la culotte dans son ménage, par exemple.

Cette expression qui date de 1732 fait une possible référence aux dieux mythologiques qui avaient le pouvoir de maîtriser les éléments et, selon leur bon vouloir, de rendre le ciel éclatant ou très menaçant au-dessus des simples mortels.

Mais, croyance évoquée par Voltaire dans "Réflexion pour les sots", on ne peut oublier aussi qu'à Paris, Sainte-Geneviève était supposée avoir le pouvoir d'interrompre les pluies torrentielles ou les sécheresses les plus graves.

Par extension, celui qui, dans son service ou l'espace dans lequel il a des responsabilités importantes, prend toutes les décisions, oriente toutes les carrières, punit ou récompense ses collaborateurs, donc celui qui y a tous les pouvoirs ou presque, est aussi celui qui y fait la pluie et le beau temps.

Posté le : 08/09/2014 16:44
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Re: Les expressions
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« Siffler une bouteille / un verre »


Boire entièrement une bouteille / un verre


Dès le XVe siècle, le verbe 'siffler' signifiait déjà "avaler" ou "boire d'un trait" et, au XVIIe siècle, l'expression "siffler la linotte" s'employait pour un débauché qui buvait plus que de raison.

Ce sens-là du verbe vient probablement de la forme que prennent les lèvres lorsqu'on boit, très proche de celle nécessaire pour produire un sifflement.

Posté le : 09/09/2014 11:49
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Il vole à moi un vieux cahier
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Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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