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Re: Les expressions
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« Etre à couteaux tirés »


Être dans une situation de grande hostilité.


Voilà une expression qui nous vient de la fin du XVIIe siècle sous sa forme actuelle, et dont l'origine est facile à comprendre lorsqu'on se réfère aux habitudes de l'époque lorsqu'une dispute éclatait entre des personnes.

Au XVIe siècle, on disait "en être aux épées et aux couteaux" en l'appliquant à des personnes ayant un différend et ayant dégainé leurs armes de leur fourreau et prêtes à en découdre, sans craindre de verser le sang.

C'est à la fin du XVIe qu'apparaît "aux cousteaux tirer" dont le sens était "prêts à tirer les couteaux", c'est-à-dire prêts à dégainer les lames.
Ensuite, l'expression a évolué, avec un cran de plus dans la préparation au combat, puisque maintenant les couteaux sont tirés ou dégainés.

Si, aujourd'hui, les gros différends se règlent plutôt en justice ou à l'arme à feu, la locution est restée, suffisamment explicite.

Posté le : 13/07/2014 10:05
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Re: Les expressions
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« Manger le morceau / Se mettre à table »


Avouer, dénoncer des complices, pour un truand.


Ces expressions sont argotiques. La première est apparue à la fin du XVIIIe siècle, la deuxième au milieu du XIXe.
Leur origine est strictement identique.

Autrefois, quand les policiers voulaient faire avouer un truand capturé, un des moyens utilisés était de le priver d'alimentation.
Lorsque le repris de justice finissait par craquer, il avait alors le droit de manger, au sens propre du terme.

C'est ainsi qu'en argot, celui qui avait fini par manger le morceau ou qui s'était mis à table pour manger est donc devenu celui qui avait avoué.

Posté le : 14/07/2014 11:00
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Re: Les expressions
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« Tomber de Charybde en Scylla »


N'échapper à un danger ou un inconvénient que pour se frotter à un autre encore plus grave.


Cette expression est employée depuis le XIVe siècle, mais elle remonte à l'Antiquité.

Jean de la Fontaine l'a utilisée dans "la vieille et les deux servantes" où il conte l'histoire de deux servantes qui, étant dérangées dès le chant du coq par leur patronne, crurent bon d'égorger l'animal. Hélas, une fois l'animal passé de vie à trépas, la vieille, craignant de laisser passer l'heure du réveil, n'arrêtait plus de les déranger.

A l'origine Charybde et Scylla auraient été deux dangers du détroit de Messine, entre l'Italie et la Sicile, le premier étant un tourbillon, le second un écueil.
Les marins qui cherchaient à éviter le premier allaient périr en s'écrasant sur le second.

Présents dans la Mythologie, Scylla était présenté comme une créature monstrueuse à plusieurs têtes et Charybde comme un monstre qui, trois fois par jour, aspirait dans d’énormes tourbillons les eaux du détroit avec les bateaux qui y naviguaient, puis les recrachait .
Dans l'Odyssée, Ulysse, qui vient à peine d'échapper aux chants des sirènes, doit tenter de se glisser entre ces deux grands dangers. Mais il y perdra 6 compagnons dévorés vivants par Scylla.

Posté le : 15/07/2014 10:03
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Re: Les expressions
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« Etre / Tomber à l'eau / dans le lac »


Échouer, n'avoir pas de suite, ne pas aboutir (en parlant d'un projet ou d'une entreprise


Le symbole de la noyade et de la perte de tout, la vie y compris, semble être une explication toute trouvée pour l'image que cette expression véhicule.
On peut aussi facilement imaginer que le fait de laisser tomber à l'eau, au-dessus de la fosse de Milwaukee, un objet indispensable pour effectuer complètement une tâche peut nuire quelque peu à sa bonne exécution.
Mais l'explication, pour une fois, paraît un peu trop simple.

Chronologiquement, vers le XVIIIe siècle, on trouve d'abord tomber dans le lac dont on imagine très bien qu'elle a pu se tranformer en "tomber dans l'eau" au XIXe, expression qui a précédé celle du jour avant de devenir notre tomber à l'eau si familier à ceux qui ont la poisse.
Mais le lac est-il vraiment un lac, à savoir une "grande nappe naturelle d'eau à l'intérieur des terres", comme nous le dit le Grand Robert ?

Eh bien non, probablement pas !
En effet, au XIIe siècle, un 'lacs' désignait un nœud coulant destiné à capturer le gibier ou certains animaux nuisibles, lacs' et 'lacet' ayant la même étymologie, et "tomber dans le lacs", c'était littéralement "tomber dans le piège", puis figurément, mais beaucoup plus tard, "tomber dans l'embarras / dans la misère".
À cette époque, 'lacs' se prononçait 'la'.
Ensuite, au XVIIIe, alors que l'usage du 'lacs' se perdait, sa prononciation s'est transformée en 'lac', ce qui a entraîné la confusion avec le 'lac' en même temps que l'évolution du sens.



Posté le : 16/07/2014 11:35
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Re: Les expressions
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« Un navet ! »


Un mauvais tableau ! ancien
Un mauvais spectacle / film !


Ce terme n'est pas vraiment une expression, mais comme il mérite qu'on s'y attarde un peu quand même...

Pourquoi ce légume peu engageant et au goût fade, certes est-il devenu le symbole d'une oeuvre complètement ratée ?

Selon certains, c'est au XIIIe siècle qu'il faut remonter, puisqu'à cette époque, le mot était déjà employé au figuré pour indiquer une valeur de nullité ou minime, peut-être parce que c'était un légume extrêmement répandu et au coût très faible.
Ce sens ne s'est ensuite jamais complètement perdu "des naveaulx !" -variante du mot 'navet'- était au XVIe siècle une expression de refus, comme "des nèfles !" ou notre "que dalle !" aujourd'hui, et c'est au milieu du XIXe siècle qu'un mauvais tableau est alors affublé du nom de 'navet', avant que ce terme soit transposé aux pièces de théâtre et aux films.

Duneton donne une autre explication qui n'est pas incompatible avec la précédente, au moins pour l'usage de la dénomination à partir du XIXe.

À Rome, dans le jardin du Belvédère, se trouve depuis longtemps une statue antique d'Apollon, longtemps considérée comme un symbole de la perfection.
Mais à la fin du XVIIIe siècle, les jeunes artistes français qui passaient là-bas n'étaient pas complètement d'accord avec cette perception de la haute qualité de l'oeuvre et la surnommaient "le navet épluché" en raison de sa blancheur et de la forme allongée et lisse des membres sans musculature apparente.
Cette statue ayant été transférée à Paris par Napoléon en 1798 mais elle est retournée à Rome depuis, la moquerie l'accompagna et le terme péjoratif finit par s'étendre, au milieu du XIXe, aux tableaux mal dessinés ou mal peints.
Et lorsque le cinématographe prit de l'ampleur, c'est assez naturellement que le 'navet' désigna des films bâclés, sans intérêt ou ne répondant pas aux attentes des spectateurs

Et les bretons facétieux qui ne comprenaient pas cette expression posaient toujours la question "Quels naveaulx ?" devenue ensuite "Qué navo ?" tout comme en Espagne, on dit "Qué rideaux ?", puis... Ah ?! On me signale en régie que le 'kenavo' breton ne vient pas de là. Bon tant pis !

Posté le : 17/07/2014 10:56
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Re: Les expressions
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« A plein badin »


À toute vitesse.


Il faut avoir fréquenté le milieu de l'aviation pour comprendre l'origine de cette expression dont l'explication sera simple et courte.

C'est en 1879 que naît Raoul-Edouard Badin, officier français passé par SupAéro , promotion 1910)
. L'histoire ne nous dit pas si ce monsieur avait un tempérament badin, mais il avait au moins quelques neurones opérationnels, puisqu'en 1914 il a inventé cet anémomètre qui, dans les avions, permet de mesurer la vitesse de l'aéronef par rapport à l'air et qui depuis s'appelle, je vous le donne en mille, un badin.
De là, il est facile d'imaginer que, lorsque l'aiguille du badin tutoie le taquet de blocage de droite, c'est que l'avion est à plein badin.

C'est une image : il n'y a en général pas de taquet bloqueur d'aiguille sur un badin et la vitesse maximum n'est pas forcément affichée à droite .

Posté le : 18/07/2014 12:14
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Re: Les expressions
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« Tailler des croupières »


Occasionner des difficultés, des embarras.
Faire obstacles à des projets.



Non, je ne vais pas vous emmener aujourd'hui aux tables de jeu d'un casino : une croupière n'est pas une femme croupier.

Il s'agit, mais les autres n'ignorent pas que la croupière est une longe qui est reliée à la selle d'un cheval, qui passe sur sa croupe d'où le nom, puis sous sa queue et qui est destinée à empêcher la selle de remonter vers le garrot.

Au XVIIe siècle, à une époque où les blindés n'existaient pas encore et où le cheval était le seul 'véhicule' de combat, tailler des croupières, c'était "combattre rudement" et "mettre en fuite", par allusion aux cavaliers qui galopaient à la suite et suffisamment près des ennemis en fuite pour, de coups d'épée ou de lance, couper leurs croupières et, ainsi, les déstabiliser et provoquer leur chute.

C'est des difficultés ainsi occasionnées à l'ennemi que, par extension, l'expression a pris son sens actuel.

Même s'il est parfois utilisé dans certains magazines, le mot 'croupière' avec ce sens ne semble pas, pour l'instant, être accepté par l'Académie.

Posté le : 19/07/2014 10:01
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Re: Les expressions
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« Voir quelque chose par le petit bout de la lorgnette »


Ne voir des choses qu'une petite partie, qu'un aspect accessoire dont on exagère l'importance, au point de négliger l'ensemble.
Avoir des vues étriquées, un esprit étroit.


Notre lorgnette, ici, n'est pas cette ancienne paire de lunettes tenue à la main par sa poignée (, mais cet instrument optique, généralement rétractable, qui permet de voir de plus près et avec plus de détail des choses éloignées ; une demi-paire de jumelles, en quelque sorte.

Cette expression date du milieu du XIXe siècle.
Si son sens est clair pour la plupart des gens, elle semble pourtant souvent absurde à certains car ils croient que "voir par le petit bout", veut dire tenir la lorgnette à l'envers, avec le gros bout devant l'oeil, la vue étant 'transmise' vers sa cible par le petit bout.
Mais que nenni ! C'est bien du bon usage de la lorgnette qu'il s'agit !

En effet, si vous utilisez normalement cet instrument, avec l'oeil sur le petit bout, vous regardez bien alors "par le petit bout", pour viser un objet relativement proche de vous, vous n'en verrez qu'une toute petite partie, démesurément grossie.
L'objet étant vu à travers la lorgnette, vous n'en voyez que des détails et sa vue d'ensemble vous échappe.
La métaphore de notre expression devient donc limpide.

Posté le : 20/07/2014 10:36
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Re: Les expressions
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« Cousu de fil blanc »


Très grossier et visible pour un procédé.
Extrêmement prévisible pour une histoire.


Si les amateurs de viande connaissent bien le faux-filet, les couturières qui ont le droit d'aimer aussi la viande savent parfaitement ce que veut dire faufiler, utiliser un fil d'une couleur qui tranche avec le tissu et le coudre avec de longs points pour maintenir le tissu en place avant la couture définitive.
La plupart du temps, ce fil est blanc sauf sur du tissu blanc ! et on peut donc dire qu'on a affaire avec quelque chose qui est cousu de fil blanc.
Mais si nous allons bien rester dans la couture, là n'est pas la véritable origine de l'expression.

Elle vient simplement du fait que toute couturière qui se respecte sait parfaitement que, pour qu'une couture soit la plus discrète possible, il faut qu'elle soit faite avec un fil exactement de la même couleur que le tissu ; sinon, elle se voit comme le nez au milieu de la figure, ce qui n'est généralement pas l'effet voulu sauf sur certains types de vêtements comme les jeans, par exemple.

La métaphore est donc facile à comprendre. Le fil blanc rejoint ici les "grosses ficelles" qui, par rapport aux procédés, ont la même signification.

Cette expression est attestée depuis la fin du XVIe siècle.

Posté le : 21/07/2014 14:08
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Re: Les expressions
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« Mettre sa main au feu »


Être sûr de, affirmer fermement quelque chose.


Chacun sait que, si on met sa main dans les braises du barbecue familial, on a de très fortes chances de la ressortir quelque peu brûlée, même si on a la conscience parfaitement tranquille, et d'en souffrir pendant très longtemps.
Eh bien, il y a longtemps et grâce à Dieu, ceci n'était pas forcément vrai.

En effet, au Moyen Âge, il existait plusieurs moyens de déterminer avec une exactitude sans faille qui était coupable de quelque chose.
Parmi eux, il y avait les combats. Par la force divine, le vaincu n'était jamais simplement le plus faible, c'était obligatoirement le fautif.
Et il y avait aussi l'épreuve du feu. Elle consistait soit à saisir puis garder un moment en main une barre de fer rougie au feu, soit à mettre la main dans un gant métallique également rougi au feu. Quelle que soit la méthode, grâce à l'intervention divine, celui dont la main guérissait en moins de trois jours était déclaré innocent de ce dont on l'accusait.

C'est de cette épreuve redoutable qu'est née notre expression.
Mais aujourd'hui, pas fous ou moins croyants on sait aussi que Dieu a maintenant bien d'autres chats à fouetter, on n'emploie cette expression, "je suis prêt à en mettre ma main au feu", que parce qu'on sait qu'il y a très peu de risques qu'on soit amené à le faire vraiment, même si ce qu'on a péremptoirement affirmé s'avère faux.
En effet, même chez ceux qui croient fermement en Dieu, il en est peu pour imaginer encore qu'il est suffisamment fortiche pour guérir très rapidement leur main dans une telle situation.

Posté le : 22/07/2014 10:03
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A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
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A bord de ce cahier volant
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