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Re: Les expressions
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« Avoir la poisse »


Être très malchanceux, de manière durable.
Attirer les ennuis.


On sait tous très bien qu'un excellent moyen pour supprimer la poisse est de liquider tous les chats noirs, de supprimer les échelles et les miroirs, et de multiplier les marins en uniforme dans les rues.
Mais d'où vient donc ce terme argotique ?

La poix était une sorte de colle visqueuse fabriquée à partir de résine de pin, de résine de sapin ou de goudron de bois.
C'est de cette substance qu'est né le verbe 'poisser' enduire de poix au XVIe siècle et de ce verbe que la 'poisse' a été tirée avec, dans son sens figuré de 'malchance'", au début du XXe siècle, une allusion à cette matière dont on n'arrive à pas à se défaire, comme on n'arrive pas à se dépéguer comme on dit en Provence d'une malchance tenace.

D'après Gaston Esnault, cette locution serait d'abord apparue dans l'argot des coureurs cyclistes.

[Au Moyen-Âge, lors des assauts des châteaux, les assaillants avaient l'immense plaisir de recevoir sur eux de la poix brûlante. Comme cette mixture leur collait après, ils ne pouvaient pas s'en débarrasser aisément et ils ne pouvaient que subir atrocement les brûlures infligées par cette poix à très haute température.

Posté le : 03/07/2014 12:29
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Re: Les expressions
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« Revenons à nos moutons ! »


Revenons à notre sujet, à ce dont il est question !


Cette expression, qui se prononce en général après une digression, nous vient de 1464.
Si, pour les moutons de Panurge, il faut se référer à Rabelais, pour ces moutons-ci on reste dans la littérature ancienne, mais c'est cette fois vers une comédie de la fin du Moyen-Âge qu'il faut se retourner,"la farce de Maître Pathelin".

Dans cette histoire, on assiste à un procès dans lequel Maître Pathelin est un avocat douteux qui a réussi à extorquer des marchandises à un drapier, Guillaume Joceaulme. Or, dans ce procès, on juge un berger qui a dérobé des moutons à ce même drapier.
Etonné de voir Pathelin dans ces lieux, Joceaulme s'embrouille et entremêle les deux histoires. Le juge ne comprenant pas pourquoi il est question de draps, dit alors au plaignant : "Revenons à nos moutons !".

"De par le diable, vous bavez !
Eh ! Ne savez-vous revenir
Au sujet, sans entretenir
La cour de telle baveries ?
Sus, revenons à ces moutons !
Qu’en fut-il ? "


Ce Pathelin-là n'a bien sûr rien à voir avec le 'patelin', lieu perdu dans lequel vous habitez.


Posté le : 04/07/2014 10:16
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Re: Les expressions
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« Couler de source »


Être la conséquence normale d'un fait.
Aller de soi.


Puis-je affirmer, sans risquer l'opprobre, que l'origine de cette expression coule de source, comme le fait l'eau propre d'un cours d'eau ?

En effet, nous avons ici une image de simple comparaison avec l'eau d'un ruisseau ou d'une rivière qui, quel que soit le point où on la regarde, a forcément sa source en amont.

Si, à l'origine, couler de source, se disait d'une eau vive venant d'une source, l'expression au figuré date de la fin du XVIIe siècle chez Madame de Sévigné, semble-t-il.

Posté le : 05/07/2014 10:32
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Re: Les expressions
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« Etre un chaud lapin »


Pour un homme, être très porté sur les plaisirs sexuels.


Humez-moi ce fumet qui se dégage de ce civet qui mijote sur la plaque de cuisson ! C'est ce qu'on peut appeler un excellent et, forcément, chaud lapin.
Mais celui-ci n'est malheureusement et définitivement plus en état de se comporter comme notre chaud lapin du jour.

Ceux qui ont eu l'occasion d'avoir un clapier avec, au départ, deux lapins, un mâle et une femelle, ont eu l'occasion d'assister au miracle de la multiplication des petits lapins.
Ils savent en effet que, en raison d'une certaine activité frénétique, les deux lapins ne restent pas longtemps seuls, et qu'il faut assez peu de temps pour que le clapier devienne un peu surpeupué, sauf si on fait souvent un civet .

Il est en effet intéressant de savoir que la gestation d'une lapine ne dure que 31 jours et que, à peine 24 heures après la mise bas d'une portée pouvant comporter jusqu'à 12 lapereaux, elle peut à nouveau être fécondée, ce que le lapin mâle ne se prive pas de faire si jamais les bestioles sont laissées ensemble.
Avant d'oublier un peu ce cours de sciences naturelles, il faut quand même retenir que le lapin dispose d'une santé de fer et d'une ardeur inextinguible, dès qu'il s'agit de copuler.

On comprend alors qu'on puisse affubler un homme du terme de chaud lapin dès qu'il se comporte avec la même ardeur que le véritable lapin.

Il faut aussi savoir qu'en ancien français, le lapin se disait 'connil' ou 'connin', du latin 'cuniculus', ce qui n'a pas manqué de donner des jeux de mots obscènes : le 'con' de la femme vient aussi probablement de là mais explique aussi le fait que l'élevage de lapins s'appelle la 'cuniculture'.
Ce n'est qu'à partir du XVIe siècle que le mot 'lapin' est apparu. Mais, outre l'animal, il a aussi désigné un 'écolier dépravé' ou un 'pédéraste', peut-être par survivance des anciennes connotations du 'connil'.

Une déformation classique de l'expression est "chaud de la pince". Reste à imaginer ce que désigne la pince...


Posté le : 06/07/2014 13:33
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Re: Les expressions
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« Couper les cheveux en quatre »


Détailler à l'excès, être trop tatillon ou méticuleux.


Le coupeur de cheveu en quatre a, dans la vie, des aspirations tout aussi précises et importantes que celui qui cherche à sodomiser un brachycère ainsi que l'expression "enculer les mouches" vous le confirmera .

Même si l'utilité de la chose n'est pas vraiment flagrante, il est facile à tout-un-chacun de s'arracher un cheveu et de le couper en quatre morceaux de longueur plus ou moins égales.
La notion de précision ou de détail que véhicule cette expression pourrait donc être difficile à comprendre; sauf si on sait que sa première version, au XVIIe siècle, était "fendre un cheveu en quatre" et que là, tout s'éclaire.

En effet, le challenge consiste, non pas à utiliser un hachoir ou une tronçonneuse pour découper menu le cheveu, mais au contraire, à vous munir d'un instrument d'une précision diabolique pour réussir à couper un cheveu en quatre dans son épaisseur.
On comprend donc alors que seules des personnes d'une méticulosité extrême, voire excessive, peuvent s'y essayer à condition, quand même, d'avoir pas mal de temps à gaspiller et quelques mouches à portée de main - ça marche rarement du premier coup sans dégâts irréversibles.

Elle est décortiquée dans un super site dédié aux expressions que je vous laisse le soin de découvrir.

Posté le : 07/07/2014 14:46
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Re: Les expressions
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« Avoir un coup de pompe »


Avoir un brusque accès de fatigue, parfois très intense, et pas toujours avec une raison connue.


Par quelle pirouette bizarroïde et un peu gonflée, le coup de pompe qui, pourtant, redonne du tonus à un pneu de vélo dégonflé peut-il mettre quelqu'un à plat ?

Une chose est sûre, c'est que cette expression apparaît aux alentours de 1920, puisque Gaston Esnault l'a relevée en 1922 dans le milieu cycliste comme par hasard !, mais sans en expliquer l'origine exacte.

Parmi les pompes qui pourraient nous intéresser, en dehors de celle à vélo, il y a la chaussure, en argot, dont un coup bien placé peut éventuellement provoquer une grosse fatigue, et les pompes, celles du sportif aux abdos et bras en béton, qui peuvent laisser épuisé si on en abuse .
Mais il semble qu'aucune de ces deux pompes-là ne soit responsable.

Par contre, Duneton évoque un article paru également en 1922 et dont le sujet est une toute autre pompe.
Ce texte parle des passagers d'un avion qui ont rendu tripes et boyaux suite à un vol très chahuté et qui, à l'atterrissage, sortent de l'avion livides et en se traînant lamentablement, tellement on leur a secoué la pulpe du fond.
Par contre, le pilote resté fringant, dit en descendant et en voyant les débris de ses passagers : "tu parles qu'on a pris un de ces coups de pompe !"

Ceux qui ont pratiqué des engins volants comme le planeur, l'aile delta ou le parapente, par exemple, vénèrent les pompes car ce sont des bulles ou des colonnes d'air chaud qui s'élèvent et peuvent ainsi les aider à gagner de l'altitude ou, au moins, à se maintenir plus longtemps en l'air .
En dehors des pompes, bénéfiques, la masse d'air dans laquelle avance l'avion peut être extrêmement agitée comme de l'eau que vous brassez avec la main et le secouer comme un prunier, provoquant ce que certains appelent des "trous d'air" qui n'en sont pas réellement il y a de l'air partout !

Ce serait par allusion à l'état des passagers 'très fatigués' par les turbulences subies et par le fait que ces colonnes d'air ascendant, qui 'aspirent' vers le haut les aéronefs qui s'y trouvent, sont vues comme provoquées par le piston d'une pompe, que serait née l'expression qui aurait été ensuite reprise par les adeptes de la petite reine où la pompe a sa raison d'être.

Ce qui est bien en phase avec un sujet où le cyclisme est évoqué.

On les appelle aussi des 'thermiques'. Si vous avez déjà vu des grappes de planeurs ou de parapentes tourner en spirale au dessus d'un même point, c'est qu'ils sont dans une pompe et tournent dedans pour y rester et en profiter au maximum .

Posté le : 08/07/2014 11:03
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Re: Les expressions
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« Faire revenir une viande, un aliment »


Passer un aliment dans un corps gras très chaud afin d'en dorer le pourtour.


Certains diront que le meilleur moyen de faire revenir un plat, c'est de l'appeler lorsqu'il s'éloigne un peu trop. Encore faudrait-il qu'il soit obéissant !

Cette expression date du XVIIe siècle.
Elle vient probablement du sens de 'revenir' dans "revenir à soi", ou "retrouver ses esprits, retrouver vie", comme après un évanouissement, par exemple.

Dès le XVIe siècle, on utilisait 'se revenir' pour parler de la viande qui se ramollit qui reprend vie ? lorsqu'on la passe au feu.
Puis, au XVIIe, faire revenir est une opération culinaire qui consiste à poser de la viande sur des charbons allumés ou sur un gril, soit pour la barder avant de la rôtir, soit pour la préserver de l'altération.
C'est à la fin du XVIIIe siècle que notre expression prend exactement son sens d'aujourd'hui.

Posté le : 09/07/2014 10:54
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Re: Les expressions
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« La croix et la bannière »


De grandes complications ou difficultés.


Cette expression, sous une forme un peu différente, est attestée dès le XVe siècle, issue de l'italien.
A cette époque, la religion était omniprésente, dans toutes les activités et à tous les niveaux de la société.
La croix, représentant celle du Christ, était donc obligatoirement brandie en tête de toutes les processions, qu'il s'agisse des religieuses accompagnant des reliques diverses ou organisées pour des évènements particuliers, ou bien de celles destinées à accompagner l'arrivée d'un notable dans la ville.
Dans ces différentes processions, on portait aussi des étendards ou des bannières diverses, que ce soit celle de la Vierge, de la paroisse, d'une confrérie, du notable en déplacement ou de celui le recevant.

Mais l'organisation de ces processions n'était pas facile, paraît-il. Les formalités, les règles à suivre, le respect de l'importance des participants, qu'elle soit honorifique ou hiérarchique, transformait parfois leur préparation en de véritables casse-têtes.
Ce qui explique le sens de "grandes complications".

En 1690, Furetière indique que "il faut la croix et la bannière pour inviter quelqu'un" signifiait "il faut aller le chercher avec des formes telles qu'il ne puisse se dérober".
Dans ce sens, on retrouve l'apparat, la procession organisée pour accueillir au mieux un visiteur éminent en déplacement qui, ainsi accueilli avec faste, ne pouvait décemment pas s'esquiver.

Notre forme actuelle "c'est la croix et la bannière pour..." est attestée en 1822.


Posté le : 10/07/2014 11:02
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Re: Les expressions
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« La critique est aisée, mais l'art est difficile »


Il est très facile de critiquer ce que font les autres, autrement plus difficile de réaliser quelque chose.


Cette locution proverbiale a été imaginée en 1732 par Philippe Néricault, auteur et comédien dont le nom de scène était Destouches

En tant qu'auteur, il n'a pas laissé de souvenir réellement impérissable sauf pour trois de ses citations, toujours très utilisées à notre époque.
On a en effet retenu de lui, en plus de notre expression, "les absents ont toujours tort" et "chassez le naturel, il revient au galop".

La version originale de l'expression était : "la critique est aisée et l'art est difficile".
Le sens de l'expression est très simple à comprendre, la "critique" étant ici le jugement défavorable, tandis que l' "art" n'est pas seulement lié à la création d'oeuvres artistiques, car il désigne, d'une manière générale, la façon de faire quelque chose.

Citation astucieusement reprise dans le récent film "Camping", de Franck Dubosc, sous la forme "Chassez le naturiste, il revient au bungalow".

Posté le : 11/07/2014 10:12
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Re: Les expressions
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« A gogo »


Abondamment, à profusion.


Cette expression date du XVe siècle.
gogo est une duplication plaisante à l'oreille de 'go', issu de 'gogue' qui voulait dire "réjouissance, liesse".

Furetière écrivait : "A gogo se dit des choses plaisantes et agréables qu'on a en abondance. Les gens riches vivent à gogo. Il a de l'argent à gogo..."
C'est de 'gogue' que viennent les mots 'goguenard' et 'goguette' encore employés de nos jours.

Bien sûr, il ne faut pas confondre l'ancien 'gogue' avec nos 'gogues' modernes qui, en argot, désignent les toilettes .

Posté le : 12/07/2014 11:39
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Il souffle des mots à l'estrade
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A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
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Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
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