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Opération Barbarossa suite 4
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L'Europe orientale aux mains des Russes

À l'est, en décembre 1944, les Russes ont encerclé Memel ; ils sont entrés dans les pays baltes, atteignent le Niemen, puis le Narew et la Vistule, au nord de Varsovie.
Leur supériorité est écrasante : 400 divisions contre 170 aux Allemands, 7 000 chars contre 3 500 ; la supériorité soviétique est surtout écrasante en artillerie qui compte 43 divisions et de nombreuses unités indépendantes ; 26 000 canons seront rassemblés uniquement en Prusse-Orientale, à raison de 200 par kilomètre sur les secteurs où la percée est recherchée. Et, pour arrêter l'Armée rouge, il n'y a nulle part de fortifications.
L'offensive commence le 12 janvier. Au nord, Bagramyan entre à Memel le 28 janvier. À sa gauche, Tcherniakhovski, né en 1906, jeune maréchal de trente-huit ans, prend Tilsit et fonce sur Kœnigsberg. Hitler s'enferme alors dans son bunker de Berlin pour diriger la bataille ; il n'en sortira plus. Auparavant il avait déclaré à Guderian : « Vous y croyez, vous, à l'offensive soviétique ? C'est le plus grand bluff depuis Gengis Khan. »
Rokossovski, à partir du Narew, progresse de 35 kilomètres en trois jours. Le 19 janvier, il est aux limites de la Prusse-Orientale. Il atteint la Baltique le 3 mars, encerclant 250 000 Allemands dans la poche de Elbing. Dantzig capitule le 29 mars ; le 26 avril, Rokossovski est à Stettin.
À partir de têtes de pont sur la Vistule Joukov tourne Varsovie, qui est prise le 17 janvier. Le 19, il entre à Lodz et avance alors de 50 kilomètres par jour ; il pénètre en Poméranie, atteint la Baltique le 5 mars à Kolberg et pousse vers l'estuaire de l'Oder.
Koniev, parti de Sandomir le 14 janvier, fait 100 kilomètres en quatre jours ; quand Joukov s'arrête, Staline fait progresser Koniev vers Breslau au nord-ouest : encerclée le 22 février, la ville tiendra jusqu'en mai, ainsi que certaines positions allemandes dans l'estuaire de la Vistule. Mais la haute Silésie, la seule région industrielle préservée des bombardements, est perdue pour les Allemands.
Sur les fronts d'Ukraine, tandis que Yeremenko avance assez difficilement en Slovaquie, Malinovski par le sud et Tolboukhine remontant depuis la Drave ont encerclé Budapest, qui tombe le 13 février. Hitler prélève des unités sur le front de Berlin pour les donner à l'offensive que tente, en mars, le général SS Dietrich ; après quelques succès, obus et carburant manquant, les Allemands sont stoppés.
La route de Vienne est ouverte, Bratislava prise le 4 avril ; Vienne, atteinte le 7 avril, tombe le 13.

La chute de Berlin et la capitulation allemande

Le 16 avril, Berlin est attaquée par l'aviation soviétique. Hitler lance l'ordre du jour : sauver Berlin, pas de retraite, l'ennemi sera écrasé. Mais Joukov, Koniev et Rokossovski disposent de 180 divisions, 41 000 canons, 6 300 chars, sur un front de 400 kilomètres.
Joukov attaque dans le secteur de Kustrin le 12 avril, Koniev au sud de la Neisse. Enrayée les premiers jours, l'attaque réussit au sud ; le 19 avril, malgré l'engagement de ses derniers blindés, la IXe armée allemande est disloquée ; Joukov arrive à 20 kilomètres de Berlin, dont l'encerclement s'esquisse par le nord et par le sud.
Hitler interdit tout décrochage, pour anéantir l'ennemi. Le 21 avril, Joukov est dans la banlieue est de Berlin ; Koniev remonte vers le nord-ouest ; le 24 avril, Berlin est complètement encerclée. Voronov dispose alors 25000 canons autour de la ville, 600 au kilomètre ; 25 000 tonnes d'obus tombent sur la ville.
La bataille de rues a commencé ; les Russes disposent de chars avec échelles pour pouvoir tirer derrière les barricades. Hitler, qui ne règne plus que sur les quelques mètres carrés d'une cellule souterraine éclairée par quatre chandelles, se suicide le 30 avril. Le 2 mai, le général Weidling rend à Tchouikov, le défenseur de Stalingrad, les 70 000 derniers survivants de Berlin.
En vain Churchill, qu'inquiète le comportement de Staline en Pologne et en Roumanie, insiste-t-il pour que les Américains, qui sont entrés en Tchécoslovaquie, marchent sur Prague, dont ils sont plus proches que les Russes. Sur l'avis de Staline, Eisenhower fait reculer ses troupes et, après Vienne et Berlin, l'Armée rouge fait son entrée dans Prague soulevée : toute l'Europe centrale et orientale sera soumise à l'influence soviétique.
Dans ces conditions, la jonction entre les armées américano-britanniques et russes, que Hitler voyait comme le point de départ d'hostilités ouvertes, s'est effectuée dans la joie et l'amitié à Torgau sur l'Elbe, puis dans le Mecklembourg et tout le long de leur ligne de rencontre.
La capitulation allemande est donc totale et sans conditions, comme la conférence d'Anfa l'avait prévu. À Caserte, von Vietinghoff a signé le 29 avril devant Alexander une reddition des troupes d'Italie, devenue effective le 2 mai, tandis que le corps de Mussolini, tué après avoir été capturé, est exposé à Milan à des crocs de boucherie.
Le 4 mai, à Lünebourg, Montgomery reçoit la reddition des armées allemandes du Danemark, des îles Frisonnes et de la Hollande. Le 7 mai, Eisenhower reçoit à Reims celle du général Jodl. Le 8 mai (le 9 pour les Russes), la cérémonie est répétée par Keitel, plein de morgue, devant Joukov à Berlin, de Lattre signant pour la France, après que Keitel, stupéfait, eut lancé : « Des Français, c'est un comble ! »

La défaite du Japon

À l'automne de 1944, le Japon, depuis l'été de 1943, est sur la défensive. Il se maintient certes encore sur ses positions en Chine et dans les territoires conquis depuis Pearl Harbor. Mais, outre qu'il commence à avoir de mauvais rapports avec les populations et qu'il est parfois attaqué par des résistants, surtout aux Philippines, il a perdu un grand nombre des bases qui en protégeaient les accès. Surtout, plus qu'en Europe, en raison des immenses distances, la guerre du Pacifique est une guerre industrielle, et la production de guerre japonaise pèse peu devant l'énorme puissance économique américaine. La flotte japonaise a été régulièrement battue depuis Midway ; enfin, à partir des Mariannes, les îles japonaises sont de plus en plus fréquemment bombardées par les raids des forteresses volantes B-29.
Le Japon cherche, dans la tradition nationale des samurai et du hara-kiri, une arme d'un autre âge ; il suscite une sorte de chevalerie par l'institution des pilotes-suicide, les kamikaze, qui se jettent, avec leur avion chargé d'explosifs ou sur des bombes planantes, sur les navires ennemis. Malgré leurs efforts et les nombreux coups au but, ils n'ont pas empêché la flotte américaine de détruire, à Leyte (Philippines), en trois combats de quelques heures les 23 et 25 octobre, la majeure partie des navires de guerre qui restaient au Japon, au cours de la plus grande et de la plus décisive bataille navale de tous les temps.

La reconquête de la Birmanie

Quatre directions avaient été envisagées par l'état-major américain pour atteindre Tōkyō. La plus courte, à partir des îles Aléoutiennes, fut écartée en raison des conditions climatiques polaires. La plus longue, par le sud-ouest, avait la prédilection des Britanniques qui, avec lord Louis Mountbatten, assuraient le commandement sur ce théâtre d'opérations.
La condition préalable était de conquérir la Birmanie à partir de l'Inde, en coopération autant que possible avec les armées plus ou moins disciplinées de Tchiang Kai-chek, et la flotte aérienne américaine qui le soutenait. À partir de novembre 1944, les troupes sino-américaines du général Sultan ont un peu progressé vers le sud, par l'Irrawaddy, et rétabli la liaison terrestre entre la Chine et l'Inde par l'Assam.
En février 1945, les unités indo-britanniques du général Slim pénètrent en Birmanie centrale, prennent Mandalay le 20 mars, descendent le long des monts Arakan. Le 2 mai, un débarquement a lieu à l'embouchure de l'Irrawaddy et Rangoon est prise le 3. Au milieu de mai, les Japonais n'occupent plus que quelques secteurs montagneux ; beaucoup se sont réfugiés au Siam.
Mais la guerre dans cette région demeure secondaire. Les Britanniques ne disposeront jamais des moyens nécessaires pour la stratégie qu'ils préconisent – une seule armée est étalée sur 1 000 kilomètres – et les Américains se désintéressent d'une zone où ils soupçonnent leurs partenaires d'arrière-pensées colonialistes.

Les Philippines reprises par les Américains

Pour atteindre directement le Japon, les Américains, jusqu'à la fin de 1944, ont hésité entre l'attaque de Formose, préconisée par l'amiral Nimitz, et la reconquête des Philippines exigée par MacArthur qui en fait un problème d'honneur personnel. Ce qu'on sait de la faiblesse des Japonais aux Philippines et, par contre, des redoutables défenses de Formose, fait pencher la décision en faveur de MacArthur.
Celui-ci débarque à Leyte en octobre 1944, pour y établir une base aéronavale qui commande l'ensemble de l'archipel philippin ; la campagne fut très pénible, en raison des pluies qui détruisirent routes et aérodromes hâtivement construits et qui empêchèrent la supériorité aérienne américaine de s'affirmer. En janvier 1945, les Américains ont cependant débarqué 275 000 hommes dans l'île, prêts à attaquer dans tout l'archipel.
MacArthur débarque alors dans Luçon, avec succès, malgré les attaques des kamikaze. De là, il marche sur Manille qui, atteinte le 23 février, n'est définitivement conquise que le 3 mars, tandis que des forces amphibies débarquent dans tout l'archipel philippin. Puis, la presqu'île de Bataan est coupée. Arrosée de bombes pendant un mois, l'île de Corregidor est prise au début de mars. Les Japonais se sont battus, comme toujours, avec acharnement, perdant 7 000 prisonniers épuisés pour 31 000 tués ; dans Corregidor, certains se sont fait sauter dans les tunnels où ils étaient enfermés.

Les attaques contre l'archipel nippon

Des Philippines, les Américains bondissent en février 1945 sur Iwoshima (Iwo Jima), îlot de lave et de sable, à 1 400 kilomètres de Hondo (Honshū), de façon à entreposer et ravitailler les bombardiers B-29 partis des Philippines ou des Mariannes. Les combats durent jusqu'en avril.
À cette date, après avoir pensé à un débarquement sur la côte chinoise, les Américains mettent pied à Okinawa. Les Japonais abrités dans des tranchées creusées dans le roc volcanique, d'où ils ne seront délogés que par des explosifs lancés de près, des coups au but de l'artillerie et par les lance-flammes, s'y battent jusqu'au 2 juillet ; ils y perdent leur dernier cuirassé géant, 110 000 tués dont plus de 1 000 kamikaze, et 7 000 prisonniers.
Le Japon est écrasé sous les bombes. Tōkyō est bombardé chaque jour. Du 17 au 18 juillet, six attaques de 1 500 avions chacune sont lancées contre les arsenaux, usines et habitations de Osaka, Yokohama et Kure. Mais la caste militaire ne veut pas entendre parler de capitulation : au début d'août, l'amiral Onishi, inventeur des kamikaze, envisage froidement la mort de vingt millions de Japonais.

La capitulation japonaise

Harry Truman décide alors l'emploi de la bombe atomique, dont la première vient d'exploser dans le Nouveau-Mexique le 16 juillet. Une bombe est jetée sur Hiroshima le 6 août, une deuxième sur Nagasaki le 9 août. L'empereur Hiro-Hito impose alors son autorité et le Japon, le 15 août, accepte l'ultimatum, lancé à Potsdam, d'une capitulation sans condition

Hiroshima et la capitulation du Japon, 1945

Le 6 août 1945, un bombardier américain largue la première bombe atomique de l'histoire sur la ville d'Hiroshima, au Japon. Une seconde bombe A est lancée sur Nagasaki le 9 août. Les deux cités sont entièrement détruites; quelque 150 000 personnes sont tuées sur le coup. Ce chiffre s'amplifiera dans…
Trois mois après la capitulation allemande, la défaite japonaise est totale, alors que les calculs les plus optimistes prévoyaient dix-huit mois pour la préparation d'un débarquement et un million de pertes humaines pour sa réalisation.
En raison des distances, les redditions japonaises seront échelonnées sur plus d'un mois. Leclerc, pour la France, signera la principale à bord du Missouri, en rade de Tōkyō (2 sept. 1945).
Tant bien que mal, avant que la guerre ait pris fin, l'après-guerre a fait l'objet d'accords difficiles entre les Alliés, masquant mal des désaccords de plus en plus profonds.
À Potsdam, fin juillet et début août 1945, où Clement Attlee a remplacé Churchill battu aux élections, sont fixées les réparations dues par l'Allemagne et délimitées les zones d'occupation. Celle de la France est découpée dans les zones britannique et américaine. Berlin doit être administrée par les quatre commandants en chef ; on espère ainsi rendre durable l'accord du temps de guerre.
Préparée à Dumbarton Oaks dès octobre 1944, mise au point à San Francisco entre le 25 avril et le 26 juin 1945, la charte de l'Organisation des Nations unies, qui prend la place de la Société des Nations, est signée par les délégués de cinquante nations.
D'autres organismes internationaux ont été prévus pour ravitailler les populations des régions dévastées, pour recueillir les millions de personnes déplacées, pour éviter les crises économiques.
Cependant, jamais conflit n'a causé tant de ruines ; des villes innombrables ont marqué de leur martyre les étapes du conflit : Varsovie, Rotterdam, Coventry, Saint-Lô, Lidice, Berlin, Dresde, Hiroshima, pour n'en citer que quelques-unes. Des pays, prospères naguère, connaissent la famine, comme les Pays-Bas. La guerre a fait au moins quarante millions de morts en Europe.
Les nazis ont accumulé les crimes ; la conférence de Potsdam a décidé l'institution d'un tribunal international pour juger les criminels ; au banc des accusés prendront place les principaux dirigeants du IIIe Reich, sauf Himmler qui a échappé, par le suicide, au châtiment.

Liens
http://youtu.be/j2CU0ZL4__A Histoire de la bataille
http://youtu.be/JhXKlYnSWjA Barbarossa (anglais)
http://youtu.be/I-qNTJNBcfA Barbarossa (anglais)
http://youtu.be/vs9ewggqeiA Début de l'opération Barbarossa
http://youtu.be/eNY6fZgmbWs Opération Barbarossa
http://www.ina.fr/video/CPB85102108/u ... -docteur-sorge-video.html Alain Decaux


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Posté le : 22/06/2014 16:57
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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