| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Les expressions [Les Forums - Le RDV des Copains]

Parcourir ce sujet :   5 Utilisateur(s) anonymes



« 1 ... 30 31 32 (33) 34 35 36 ... 76 »


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Mettre en boîte »


Se moquer de quelqu'un, de sa naïveté.
Par extension, l'énerver

Ce qu'on sait de cette expression, c'est qu'à la fin du XIXe siècle, on disait 'emboîter' pour 'railler', 'conspuer' ou 'siffler' quelqu'un les acteurs de théâtre craignaient d'ailleurs beaucoup "l'emboîtage". Puis c'est en 1910 et en argot, que notre expression est apparue avant de se répandre vers 1930.

Mais pourquoi le fait de mettre en boîte correspond-il à une moquerie ? D'autant plus qu'on a là l'image d'une immobilisation, alors qu'en général, quand on se moque de quelqu'un, on le fait plutôt bouger en "l'emmenant en bateau" ou en "le faisant marcher".
Peut-être cela vient-il d'une signification que donne Maurice Rat à cette expression : "Lui rendre impossible tout moyen de répliquer, de se tirer d'affaire". Là, même si on s'éloigne du sens principal d'aujourd'hui, on comprend nettement mieux l'image de l'immobilisation et de l'enfermement dans une boîte.

Et pour finir, on imagine bien que quelqu'un dont on se moque finisse par s'énerver, ce qui explique la signification étendue et récente de cette expression.


Posté le : 10/06/2014 12:22
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Se faire la malle »


Partir, s'enfuir.

Selon le Robert, une malle est un "coffre destiné à contenir les effets qu'on emporte en voyage". Elle est donc, de nos jours, comparable à une valise, chose que l'on prépare avec plus ou moins d'ardeur avant de partir en voyage, qu'il soit personnel ou d'affaires.
C'est pourquoi, même si ça ne se dit plus vraiment aujourd'hui, il était tout-à-fait normal autrefois, lorsqu'on préparait un long déplacement, de "faire sa malle".

Alors en quoi se faire la malle a-t-elle une autre signification que "faire sa malle" ?

Cette expression semble apparaître vers 1935 dans les milieux carcéraux pour signifier "s'évader".
Construite sur le même modèle que les expressions argotiques "se faire la belle" ou "se faire la paire", elle marque simplement le fait que l'évadé est, au figuré, "parti en voyage" et qu'il a donc préparé et emporté sa malle ; même si, dans la réalité, il est peu probable qu'il se soit encombré de ses effets avant de disparaître.


On peut signaler que :
Au XVIe siècle, "trousser en malle", c'était "enlever par surprise" bizarrement, au XVIIe, "troussé en malle" voulait dire "mort", ce qui laisse supposer que ceux qui se faisaient "trousser en malle" subissaient en général un sort funeste
À la fin du XVIIe, "plier sa malle" signifiait "mourir" "faire sa malle" voulait dire la même chose à la fin du XIXe
Au même moment que l'apparition de notre expression, "faire la malle à quelqu'un", c'était le quitter, l'abandonner.

Posté le : 11/06/2014 10:12
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Un chouïa »


Un peu.
Une petite quantité.


Cette expression est citée en France à la fin du XIXe siècle, entre autres par Gaston Esnault.
Elle vient de l'arabe maghrébin où 'chouya' signifie 'un peu'.

L'orthographe varie un chouïa, puisqu'on trouve aussi 'chouia', 'chouya' ou 'chouilla'.

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, 'chouïa' tout seul, ou parfois dédoublé 'chouïa-chouïa', était une interjection qui signifiait 'doucement' utilisée comme telle par Courteline, par exemple.

Posté le : 12/06/2014 17:08
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« En rester comme deux ronds de flan »


Être stupéfait, ébahi.
.
Vous savez qu'une fois le Flanby bien gobé, il ne doit laisser dans l'assiette qu'une simple trace qu'on peut appeler un "rond de flan".
Et deux ronds de flan côte à côte, cela peut se comparer à deux yeux complètement écarquillés par une surprise intense.
Ce qui nous permettrait de retomber sur nos pattes si cette expression était bien liée au flan, ce dont ne semblent pas convaincus Alain Rey et Sophie Chantreau les seuls à l'aborder.

Elle est relativement récente puisque citée par Esnault en 1901.
Mais à part ça, son origine n'est pas claire du tout pour ces deux auteurs.

Une première explication viendrait d'un mot du XVIe siècle, 'flaon' ou 'flan' qui signifiait 'monnaie' ou 'denier'.
Tout comme on frappe une monnaie, on peut être frappé de stupeur. On aurait donc ici un jeu de mots utilisant le double sens de 'frapper' (ce qui se dit 'polysémie', en termes académiques), les deux ronds de la monnaie correspondant aux yeux grands ouverts d'étonnement.
Mais l'écart de date, le mot n'étant plus du tout utilisé à la fin du XIXe siècle ou début du XXe, laisse planer un doute certain.

En typographie depuis la fin du XIXe siècle, le flan est un morceau de carton recouvert d'un enduit épais, destiné à recevoir en creux l'empreinte d'une composition et nécessaire pour fabriquer le cliché qui sert ensuite à la reproduction du livre.
Une autre hypothèse part de ce flan-là, mais sans expliquer vraiment pourquoi rond et pourquoi deux.

Une dernière hypothèse assez capillotractée viendrait de la perte du 'c' de 'flanc'. Les 'deux ronds de flanc' seraient alors les fesses. Celui qui serait ébahi serait alors 'sur le cul'.
De quoi en être stupéfactionné, non ?

Posté le : 13/06/2014 23:32
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Tranquille comme Baptiste »


Très tranquille, parfaitement serein.
Dégagé de tous soucis.


Cette expression ne semble être attestée qu'à partir du début du XIXe siècle.

Elle a toutefois trois origines possibles sans aucun lien entre elles.

La première viendrait du personnage de Baptiste, très souvent aussi nommé Gilles, personnage qui, à cette époque, faisait le niais dans les parades ou les farces, et qui subissait, avec un flegme quasiment britannique, les coups qui lui étaient infligés, à la plus grande joie des spectateurs.

La deuxième serait due à un acteur des premières années de la révolution celle de 1789, bien sûr, nommé Baptiste, qui jouait parfaitement les niais tout en gardant un calme olympien et faisait rire tout Paris.
Mais dans cette époque très agitée dans toutes les classes de la société et où beaucoup perdaient la tête, au sens propre, les Parisiens qui remplissaient pourtant les théâtres, auraient eu coutume de dire "Ah, quand serons-nous tranquilles comme Baptiste ?"

Une autre viendrait de beaucoup plus loin, puisque ce serait Baptiste, le baptiseur de Jésus qui en serait à l'origine.
Il était en effet décrit par Matthieu et Luc comme un personnage se contentant de très peu de choses, et ne se souciant ni du passé, ni du futur.

Vêtu d'un vêtement fait de poils de chameau, il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage, ne mangeait pas de pain et ne buvait pas de vin.

Posté le : 14/06/2014 11:02
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Courir comme un dératé »


Courir très vite.


Si vous vous êtes, un jour ou l'autre, adonné aux joies de la course à pied, il vous est très probablement arrivé d'avoir un point de côté.
Au début de notre ère, les anciens étaient persuadés que c'était la rate qui était à l'origine de cette douleur.
Ils imaginèrent donc des décoctions, destinées à leurs athlètes, ayant pour but de 'consumer' leur rate et leur permettre ainsi de courir sans subir ce désagréable inconvénient. Ces préparations devaient être prises pendant plusieurs jours avant les épreuves, tout en faisant un régime sans graisses ; la diététique était née !

Par la suite, à la fin du XVIe siècle, avec les progrès de la médecine, certains chirurgiens prétendirent que l'homme vivrait bien mieux s'il se faisait 'dérater', enlever cet organe en apparence inutile.
Des expériences nombreuses menées sur des chiens montrèrent qu'ils ne mouraient pas... tout de suite, mais bien suffisamment rapidement pour qu'aucun cobaye humain ne soit prêt à se faire charcuter. Cette histoire fit longtemps rire dans la société de l'époque.

Si l'idée de courir comme un dératé est donc très ancienne, ce n'est pourtant qu'au début du XIXe siècle que notre expression est attestée pour la première fois.

Je suppose que, comme moi, vous avez encore tous votre rate. Si on appelle un dératé quelqu'un qui n'a plus cet organe, on peut donc facilement en déduire que nous sommes tous des ratés.
Désolé de vous l'apprendre aussi brutalement...


Posté le : 16/06/2014 13:08
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Manger bouffer comme un chancre »


Manger avec voracité.
Manger excessivement.


'Chancre' est un mot qui vient du latin 'cancer' et qui désigne un ulcère ou une tumeur.

Autrefois, le chancre désignait un petit ulcère qui débordait sur les parties environnantes en les rongeant.
Actuellement, c'est plutôt une ulcération de la peau ou de certaines muqueuses caractérisant des maladies infectieuses, principalement vénériennes chancre mou .

Mais, en botanique, c'est aussi une plaie vive de l'écorce d'un arbre attaquée par un champignon.

Dans tous les cas, le chancre est donc soit quelque chose qui tend à s'étendre en 'dévorant' ce qui l'entoure ou bien une grosse plaie ou crevasse qui, comme toute crevasse qui se respecte, est susceptible d'engloutir les inconscients qui s'en aventurent trop près.

Notre métaphore, qui date du XVIIIe siècle, est donc facile à comprendre, celui qui mange comme un chancre dévorant ou engloutissant toute la nourriture ayant la mauvaise idée de passer à sa portée.

Mais il est possible que sa naissance soit également due à une déformation ou 'adaptation' de l'ancienne comparaison "comme un chantre" gras comme un chantre, boire comme un chantre.
En effet, à l'époque où il y avait des chantres dans les églises, pour chanter au cours des cérémonies religieuses, ceux-ci avaient la réputation, comme les moines et les chanoines, de faire bonne chère, de bien ripailler, justifiant ainsi la naissance de la comparaison.

Posté le : 17/06/2014 12:10
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Pierre qui roule n'amasse pas mousse »


Une vie aventureuse ne permet pas d'amasser des biens ou des richesses.

Ceux qui aiment se promener dans des sous-bois frais et humides en auront vite compris l'origine.
Il ont en effet pu constater que, sur les cailloux ou les pierres qui n'ont pas bougé depuis longtemps, on trouve plein de cette belle mousse verte qui s'y accroche fermement de ses petits bras musclés.
Par contre, sur les cailloux qui bougent régulièrement, ceux déplacés par les torrents, par exemple, point de mousse il y a, car elle n'a pas l'occasion d'avoir le temps de s'y déposer et s'y répandre.

Ce proverbe incite donc les gens à rester casaniers pour avoir des chances mais pas des certitudes, ça se saurait ! de remplir leur portefeuille.

Posté le : 18/06/2014 10:29
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Bête comme ses pieds »


Très bête.


Cette expression est attestée au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Elle n'est en réalité qu'une des nombreuses variantes des "bête comme..." où l'élément de comparaison pouvait être un animal "bête comme une oie", un objet "bête comme une cruche" ou une partie du corps.

Ici, les pieds sont à l'extrêmité inverse du siège de la pensée et, par conséquent, ils peuvent être considérés, dans le corps humain, comme le symbole de ce qui est le plus éloigné de l'intelligence, de dignes représentants de la bêtise la plus totale.

On peut rapprocher cette expression de "il se débrouille comme un pied" donc "comme un imbécile" ou "comme un incapable", prouvant le peu d'estime que les créateurs de ces locutions ont porté à nos pauvres petits petons.

Posté le : 19/06/2014 11:36
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Les expressions
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57675
Hors Ligne
« Un foudre de guerre »


Une personne forte, capable, compétente.
Un objet puissant, performant.


Vous lisez ceci ? Alors c'est que vous n'avez encore jamais été frappé par la foudre ! Parce que lorsqu'on reçoit une décharge de quelques millions de volts, ça fait suffisamment chaud à l'arrière-train pour qu'à côté, les flammes de l'enfer où on arrive ensuite passent pour des petites douceurs.

Il est certain que la puissance de la foudre aurait parfaitement pu donner naissance à notre expression et justifier cette notion de puissance, de force qu'elle donne à l'objet ou à la personne désignée.
Mais ceux qui suivent auront remarqué qu'on a parlé jusqu'à maintenant de la foudre et qu'ici, il ne s'agit pas d'une foudre mais d'un foudre.

Diantre ! Il ne s'agit pourtant pas d'une erreur.
Le mot foudre au masculin existe bel et bien : pour commencer, il désigne l'arme de Jupiter forgée par les Cyclopes, cela va de soi qui en emportait quelques-uns avec lui au cas où quelqu'un lui chercherait des noises.
Mais par comparaison avec les effets de la foudre, ce mot s'utilisait aussi pour une personne rapide comme la foudre ou crainte comme la foudre.

Et, par extension, au XVIIe siècle, un foudre de guerre était un homme au génie militaire extraordinaire ou un guerrier très redoutable, donc quelqu'un susceptible d'engendrer la crainte chez ses ennemis.

A part dans quelques rares locutions, le foudre n'est plus utilisé, l'ancien sens du foudre de guerre est complètement tombé en désuétude.


De nos jours, pour une personne, cette expression s'emploie plutôt ironiquement et au négatif : "ce n'est pas un foudre de guerre".
Mais on peut très bien dire d'un ordinateur très puissant que c'est un foudre de guerre. Tout comme on pourra dire du moteur d'une voiture sous-motorisée que ce n'est pas un foudre de guerre.

On dit aussi "un foudre d'éloquence" pour parler d'un orateur habile, qui subjugue son auditoire ou "un foudre de travail" pour quelqu'un qui travaille beaucoup.


Posté le : 20/06/2014 13:27
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant
« 1 ... 30 31 32 (33) 34 35 36 ... 76 »




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
57 Personne(s) en ligne (39 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 57

Plus ...