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De Montpellier
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Le 18 mai 1995 à Paris à 80 ans meurt Henri Laborit,
né le 21 novembre 1914 à Hanoï, alors en Indochine française médecin chirurgien et neurobiologiste, il travaille aux Institutions, Hôpital militaire du Val-de-Grâce, Hôpital Boucicaut , il reçoit le Diplôme de l'école principale du service de santé de la Marine, il est Renommé en agressologie, chlorpromazine, il reçoit la distinction Prix Albert Lasker pour la recherche médicale en 1957. Il introduisit l'utilisation des neuroleptiques en 1951. Il était également éthologue, spécialiste du comportement animal, eutonologue, selon sa propre définition c'est à dire spécialiste du comportement humain et philosophe. Il s'est fait connaître du grand public par la vulgarisation des neurosciences, notamment en participant au film Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais.
Sa vie
Henri Laborit naît d'un père officier médecin des troupes coloniales en Indochine qui décède alors que son fils n'a que cinq ans. Henri Laborit est né à Hanoi le 21 novembre 1914, sous le signe du Scorpion, ce dont il était assez satisfait, comme d'être issu d'une mère née de Saunière et d'un père officier médecin des troupes coloniales. Laborit ne reniera toutefois jamais ses origines vendéennes et se présentera volontiers comme descendant des Atlantes ! À l'âge de cinq ans, avec sa mère, il accompagnera en pirogue sur le Maroni la dépouille de son père, mort en Guyane d'un tétanos contracté en service.
À douze ans, lui-même fut atteint de la tuberculose. Les séquelles pleurales qu'il en conserva ne l'empêchèrent pas de préparer, et de réussir, d'abord son baccalauréat à Paris lycée Carnot, puis son certificat de sciences physiques, chimiques et naturelles faculté des sciences, enfin, à vingt ans, le concours d'entrée à l'École principale de santé de la Marine, à Bordeaux, où, grâce à un médecin compréhensif, il put être incorporé. L'histoire a oublié le nom de ce praticien qui influença de façon décisive le destin de Laborit. Car, en dépit ou à cause de sa rébellion contre l'institution médicale, c'est à elle qu'il dut de pouvoir cultiver ses dons. De 1937 à 1939, il est en effet interne des hôpitaux de Bordeaux, et, à trente-quatre ans, il devient chirurgien des hôpitaux des armées, pour finir, de façon imprévisible mais méritée, maître de recherche du Service de santé des armées, avec le grade de médecin en chef de 1re classe. En 1939, il est médecin à bord du torpilleur Sirocco, lequel est coulé, le 31 mai 1940, lors de l'évacuation de Dunkerque. Il a la vie sauve, mais son séjour prolongé dans les eaux de la mer du Nord lui fait vivre les effets d'une réfrigération sans préparation, auxquels il songera sans doute en 1950, lorsqu'il mènera à bien ses recherches sur l'“hibernation artificielle”, obtenue par une atténuation des réactions au froid. En 1944, il est sur l'Émile-Bertin pour le débarquement d'Anzio janvier et pour celui de Provence août, comme chirurgien de la 6e division de croiseurs. Après la guerre, il opère dans les hôpitaux maritimes de Lorient, puis de Bizerte Sidi Abdallah, où il entraîne son épouse et ses cinq enfants. Mme Laborit deviendra chef de travaux de la faculté de Créteil et praticien dans le service de réanimation de Pierre Huguenard à l'hôpital Henri-Mondor. C'est à Bizerte que, vers 1946, désolé d'assister à des “maladies opératoires tourmentées”, notamment faute d'anesthésies adéquates, il commence ses réflexions et ses recherches sur ce qui deviendra la maladie postagressive, ses manifestations neurovégétatives et les moyens de les apaiser. De cette époque datent ses premières publications connues, en particulier L'Anesthésie facilitée par les synergies médicamenteuses, par lesquelles ce chirurgien va révolutionner l'anesthésiologie, puis la psychiatrie, puis une grande partie de la médecine, voire la sociologie. En effet, la chance a voulu que ce médecin militaire atypique soit muté en 1949 au laboratoire de physiologie du Val-de-Grâce, dirigé par le médecin général Jaulmes, homme cultivé, compétent, tolérant, amical. Ainsi pourra commencer la troisième vie de Laborit : après les études et la guerre, voici le temps du chercheur qui devient biologiste, philosophe et écrivain. En tant que chirurgien, Henri Laborit s'intéresse à la qualité de l'anesthésie et plus particulièrement à la neuroleptanalgésie, ce qui le conduit à deux premières grandes découvertes : de 1950 à 1952, il met au point la technique de l'hibernation artificielle, qui va révolutionner la chirurgie. en 1951, il introduit la 4560 RP chlorpromazine, le premier neuroleptique au monde. Cette molécule, commercialisée sous le nom de Largactil, est utilisée dans le traitement de la schizophrénie. Cette troisième vie s'ouvrira sur la découverte, en 1951, de la chlorpromazine Largactil, premier neuroleptique au monde, synthétisée par les laboratoires Specia. Elle fut illustrée par l'attribution du prix américain Albert-Lasker, prélude au prix Nobel, qu'il n'obtint jamais à sa forte déception à cause de l'hostilité du microcosme médical civil français, et plus précisément parisien. International Notable du Congrès américain, président de l'Institut de psychosomatique à l'université de Turin depuis 1983, professeur titulaire de la Jolla University de San Diego États-Unis et du Campus européen à Lugano Suisse, il fit de nombreuses conférences, sur invitation, en Amérique, en Europe, en Afrique et en Extrême-Orient. Cette activité internationale ne l'empêchera pas de créer et de diriger à partir de 1958, dans le cadre de l'hôpital Boucicaut à Paris, le laboratoire d'eutonologie, géré par une association sans but lucratif loi 1901 ; ce laboratoire fonctionne sans aide de l'État, grâce aux droits d'auteur des brevets pris par l'association. Henri Laborit a publié un grand nombre d'articles et d'ouvrages divers, ce qui rend difficile de dresser une liste exhaustive de ses publications. Il faut néanmoins citer La Vie antérieure Grasset, 1989, ouvrage autobiographique relatant sa carrière scientifique, et la somptueuse Légende des comportements (Flammarion, 1994), volumineux livre d'art et de science qui apparaît désormais comme son luxueux testament. La plupart de ses livres sont des essais de philosophie scientifique ou des tentatives pour expliquer les connaissances biologiques dans le champ des sciences humaines. Le premier, Biologie et structure, aborde l'aspect biologique de la sociologie et du comportement. Le succès de ce livre paru en mars 1968, peu avant les événements de Mai donc, a attiré sur son auteur l'intérêt des étudiants du département d'urbanisme de la faculté expérimentale de Vincennes, qui lui ont demandé de créer une unité de valeur “biologie et urbanisme”. Depuis le début de 1969 et jusqu'en 1974, il a donc, avec son collaborateur Bernard Weber, assuré cet enseignement. Le livre L'Homme et la ville résume son approche biocomportementale des problèmes urbains. La Nouvelle Grille 1974 fait le point de son apport en sociologie, économie et politique à partir des grandes lois de la biologie générale et de la biologie des comportements abordées précédemment dans La Société informationnelle 1973 et Les Comportements 1973. De 1978 à 1983, il assure un enseignement de bio-psycho-sociologie, comme professeur invité, à l'université du Québec, à Montréal, qui prolonge la ligne de pensée qu'il inaugurait en 1970 avec L'Homme imaginant, et poursuivait dans L'Éloge de la fuite 1976 et L'Inhibition de l'action 1979. La Colombe assassinée vulgarisait en 1983 ses thèses sur la violence. Mais avec Dieu ne joue pas aux dés 1987, il devait revenir à l'étude des systèmes vivants qui lui avait déjà inspiré, en 1963, Du soleil à l'homme, pour achever ce parcours encyclopédique avec son Esprit du grenier 1992. Il est le père de l'actrice Maria Laborit, du psychiatre Jacques Laborit et le grand-père de l'actrice Emmanuelle Laborit, fille de ce dernier. Mais aussi de Marie Noël, Philippe et Jean Laborit. Son épouse est décédée en 1997.
Travaux scientifiques
En tant que chirurgien, Henri Laborit s'intéresse à la qualité de l'anesthésie et plus particulièrement à la neuroleptanalgésie, ce qui le conduit à deux premières grandes découvertes : de 1950 à 1952, il met au point la technique de l'hibernation artificielle, qui va révolutionner la chirurgie. en 1951, il introduit la 4560 RP chlorpromazine, le premier neuroleptique au monde. Cette molécule, commercialisée sous le nom de Largactil, est utilisée dans le traitement de la schizophrénie. Il s'oriente par la suite vers l'étude des mécanismes liés au stress. En 1958, il crée le laboratoire d’eutonologie. Il y travaille avec son équipe à l’hôpital Boucicaut et en est le directeur jusqu'à sa mort. En même temps, il dirige la revue Agressologie jusqu'en 1983. Il donne sa vraie importance à la névroglie ou ensemble de cellules gliales, et aux radicaux libres, bien avant leur irruption dans la presse radio-télévisée et même dans la presse scientifique. Il est également le premier à synthétiser le GHB au début des années 1960. En 1968, il publie son premier ouvrage de vulgarisation, Biologie et structure (ISBN 2070351564). Il écrit par la suite une trentaine d'œuvres dédiées à la philosophie scientifique et à la nature humaine. Il apparaît en 1971 et en 1972 dans Italiques. De 1978 à 1983, il est professeur invité de bio-psycho-sociologie à l’Université du Québec, où il donne des cours en alternance avec son adjoint le Dr Bernard Weber, physiologiste et collaborateur au CEPEBPE, son laboratoire à Boucicaut
En 1989, il accepte la présidence de l'Institut de Psychosomatique de Turin. La même année et jusqu'en 1992, il occupe une chaire de professeur à l'Université Européenne de Lugano en Suisse Italienne. Henri Laborit est aussi l'un des pionniers de la théorie de la complexité, initiateur de la pensée complexe et de l'auto-organisation du vivant par l'introduction de la cybernétique et de la systémique par sa participation au Groupe des dix.
Activités socio-politiques
" Tant qu'on n'aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l'utilisent et tant que l'on n'aura pas dit que jusqu'ici cela a toujours été pour dominer l'autre, il y a peu de chance qu'il y ait quoi que ce soit qui change. "
Henri Laborit, Mon oncle d'Amérique
Durant toute sa vie, Henri Laborit est un esprit curieux et anticonformiste : il prend la défense de façon inattendue de la revue Planète contre les attaques de l'Union rationaliste dans les années 1960, il rappelle discrètement les massacres de Vendée dans Mon oncle d'Amérique en 1980, il participe au comité de direction de l'Institut de Sémantique générale de Lakeville. Il ne se laisse pas étiqueter sous quelque mouvement que ce soit. En 1969, les étudiants en urbanisme de la nouvelle université de Vincennes l'invitent à animer une unité de valeur intitulée « biologie et urbanisme », ce qu'il fait jusqu'en 1974. Avec son livre La Nouvelle grille 1974, il fait connaître ses idées sur la biologie comportementale au grand public dans le contexte favorable d'après mai 68. Le bon accueil fait par un public lettré à ce livre le conduit à écrire Éloge de la fuite, qui en constitue une introduction accessible à tous; celle-ci connaîtra plusieurs réimpressions en version de poche. Ses travaux sur le conditionnement sont à la base du film Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais en 1980. Il y expose les expériences scientifiques conduites sur des rats et qui l'ont amené à développer le concept d'inhibition de l'action et qui explique dans quelles conditions de stress des rats isolés somatisent (apparition d'ulcères).
Publications
Physiologie et biologie du système nerveux végétatif au service de la chirurgie, G. Doin et Cie, 1950, 163 p. L’anesthésie facilitée par les synergies médicamenteuses, Masson & Cie, 1951 Réaction organique à l’agression et choc, Masson & Cie, 1952 Pratique de l’hibernothérapie en chirurgie et en médecine, Masson & Cie, 1954 en collab. avec Pierre Huguenard Résistance et soumission en physio-biologie : l’hibernation artificielle, Masson & Cie, coll. Évolution des sciences, 1954 Excitabilité neuro-musculaire et équilibre ionique. Intérêt pratique en chirurgie et hibernothérapie, Masson & Cie, 1955 en collab. avec Geneviève Laborit Le delirium tremens, Masson & Cie, 1956 en collab. avec Robert Coirault Bases physio-biologiques et principes généraux de réanimation, Masson & Cie, coll. Agressologie – réanimation – hibernothérapie, 1958 Les destins de la vie et de l’homme. Controverses par lettres avec P. Morand sur des thèmes biologiques, Masson & Cie, 1959 en collab. avec Pierre Morand Physiologie humaine cellulaire et organique, Masson & Cie, 1961 Du soleil à l’homme, Masson & Cie, coll. Évolution des sciences , 1963 Les régulations métaboliques, Masson & Cie, 1965 Biologie et structure, Gallimard, coll. Idées, 1968 Neurophysiologie. Aspects métaboliques et pharmacologiques, Masson & Cie, 1969 L’homme imaginant : Essai de biologie politique, Union Générale d’Édition, coll. 10/18, 1970 L’agressivité détournée : Introduction à une biologie du comportement social, Union Générale d’Édition, coll. 10/18, 1970 L’homme et la ville, Flammarion, 1971 La Société informationnelle : Idées pour l’autogestion, Éditions du Cerf, 1973 Les Comportements : Biologie, physiologie, pharmacologie, Masson & Cie, 1973 La Nouvelle grille, Éditions Robert Laffont, coll. Libertés 2000 , 1974 Éloge de la fuite, Éditions Robert Laffont, coll. La vie selon … , 1976 Discours sans méthode, Éditions Stock, coll. Les grands auteurs , 1978 en collab. avec Francis Jeanson L’Inhibition de l’action, Masson & Cie, 1979 Copernic n’y a pas changé grand chose, Éditions Robert Laffont, 19 L’Alchimie de la découverte, Grasset, 1982 en collab. avec Fabrice Rouleau La Colombe assassinée, Grasset, 1983 Dieu ne joue pas aux dés, Grasset, 1987 La vie antérieure, Grasset, 1989 Les récepteurs centraux et la transduction de signaux, Masson & Cie, 1990 Les bases biologiques des comportements sociaux, coll. Grandes conférences, 1991 Musée de la civilisation-Québec L’esprit du grenier, Grasset, 1992 Étoiles et molécules, Grasset, 1992 La légende des comportements, Flammarion, 1994 Une Vie - Derniers entretiens, éditions du Félin, 1996, 318 p. entretiens avec Claude Grenié
Prix et distinctions
1957 : Prix Albert Lasker pour la recherche médicale, équivalent américain du prix Nobel. 1972 : médaille de l'O.M.S. 1981 : prix Anokhin (URSS). Il n'a pas eu le prix Nobel bien qu'il ait été nommé. D'après Pierre Huguenard, professeur émérite à la Faculté de Médecine de l'Université de Paris XII, ce prix lui aurait échappé « à cause de l'hostilité du microcosme médical civil français, et plus précisément parisien6. » Alors qu'il était pressenti pour le Prix Nobel, le doyen de la faculté de Médecine de Paris, envieux de son succès et supportant mal les remises en question que ses travaux suscitent, fait le voyage à Stockholm pour dissuader le jury de lui décerner la prestigieuse récompense7[réf. insuffisante].
La République française l'élève au grade d'Officier de la Légion d'honneur
en 1967.
L'hôpital psychiatrique de Poitiers, la structure médico-chirurgicale des urgences de l'Hôpital d'Instruction des Armées de Bordeaux, la promotion 1997 de l'École du service de santé des armées de Bordeaux, le grand amphithéâtre de l'Institut de médecine navale de Toulon et la promotion 2006 de l'Institut Toulousain d'Ostéopathie portent son nom.
Liens
http://youtu.be/HFoiBWUXvYQ rencontre avec H.Laborit 1 http://youtu.be/mRwzI-MktcU rencontre avec Laborit 2 http://youtu.be/4hho57NP6RQ Eloge de la fuite http://youtu.be/38o367D16LU Biologie comportementale 1 http://youtu.be/e49gZKx9YFE Laborit/Dali 1 http://youtu.be/_0ODv6KRy88 Laborit/ Dali 2 http://youtu.be/VuV1PdiN4mA Biologie comportementale 2
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Posté le : 18/05/2014 21:09
Edité par Loriane sur 19-05-2014 22:12:37
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