Bravo pour ce travail d'analyse pour cette réflexion sur la réalité et le réalisme.
Tu commences en précisant que certains semblent ne jamais regarder les choses en face, pour ma part, je dirais plutôt que nous tous les humains, avons très souvent la tentation d' échapper aux difficultés en refusant la réalité qui se présente à nous.
Tu poses aussi la question de la différence entre la réalité et le réalisme.
On peut dire que la première, la réalité, est la qualité de ce qui est "réel" c'est à dire de ce qui possède une existence intrinsèque indéniable. ce peut être une réalité matérielle irréfutable et prouvée, la terre est ronde, la nuit il fait plus sombre que le jour (sous nos latitudes) ou une réalité immatérielle dont les phénomènes sont prouvés et observables, soit par la simple expérience, soit par la science ( l'eau bout à 100 % si on se trouve au niveau de la mer sous une pression atmosphérique normale)
Le second, le réalisme, est le dérivé de la première, il est l'état de celui qui conçoit et appréhende la réalité.
Le réalisme est un courant littéraire, d'art mais avant cela il est une philosophie, une école de pensées qui trouve ses diverses applications dans l'économie, la politique, dans toutes les sciences humaines, ces deux concepts sont donc complémentaires et ne sont pas opposables.
Citation :
Vivre dans la réalité, c’est avoir une certaine puissance, puisqu’on peut agir sur ce qui nous entoure, nous devenons Dieu dans une certaine mesure. C’est très rassurant.
Vivre dans la réalité engendre plus souvent la mesure de notre impuissance, et nous rappellera si on tente de l'oublier, que nous ne sommes pas des dieux. Cette connaissance de la réalité nous indique clairement la limite de nos connaissances mais aussi de nos capacités en tous genres : adaptation, compréhension, contrôle, puissance mentale et physique...
D'autre part on ne peut pas dire que l'opposé de la réalité soit l'apparence, l'apparence de la lune est ronde et elle est ronde. Or si il y a lieu de ne pas considérer l'apparence comme un synonyme de "réalité" ils ne sont pas pour au temps antinomiques.
Sur l'opportunisme de Gambetta, qui la dispute bien à celle de Jules Ferry ; elle est avant tout une défiance des thèses idéologiques qui ont bien souvent mené la France à des catastrophes. En ne tenant rien pour une vérité absolue, ils font preuve l'un et l'autre (mais aussi Talleyrand et tant d'autres) d'une grande sagesse qui en gouvernant loin des grandes certitudes, (ces redoutables mères de politiques rigides), apporte une souplesse et une adaptation qui sont l'expression même du progrès.
Tu abordes aussi deux grands pans de la philosophie, la peur et son utilité, la peur en temps que moteur, mais aussi son rôle d'alerte et donc de préservation de notre intégrité, la peur, sauvegarde de notre espèce.
Mais tu abordes aussi cette grande étude sur " l'existence de la réalité."
La réalité étant une perception au travers du prisme de notre personne et de ses particularités, est bien évidemment sujette à caution.
Elle recevra des réponses diverses en raison même de notre diversité de construction physique, morale, affective, intellectuelle, familiale, culturelle, de santé ... et même temporelle, nous sommes tous une singularité , une somme des interactions, des caractéristiques qui nous construisent et qui nous détermine.
Nous savons tous la variété de sensations, d'impressions induites en réponse à une situation que nous aurions définie comme semblable à une autre, et qui recevra en l’occurrence, selon les individus une réponse différente, voire même paradoxale.
Cependant des vérités nous soumettent tous, de façon égale : si on ne mange plus on meurt, si on mange de la ciguë on meurt aussi, l'eau nous mouille, la terre est ronde, la loi de la pesanteur et de la gravitation nous tiennent au sol ... notre univers est déterminé.
La seule réalité physique que nous retiendrons donc comme irréfutable est celle issue des connaissances résultant de l'expérience et de l'expérimentation scientifique.
Et l'on peut considérer que hormis la preuve, nous ne pouvons rien attester, n'avoir aucune certitude, en résumé la validité de toutes hypothèses trouvent sa réponse dans la démarche scientifique. Tout le reste est issu de notre imaginaire.