Plume d'Argent
Inscrit: 03/07/2013 00:37
De France
Niveau : 5; EXP : 11 HP : 0 / 102 MP : 13 / 3449
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Assise à l'ombre d'un arbre, Filamande laissait son imagination passer les saisons. Elle aimait s'y abriter chaque fois que son coeur se mettait à saigner. ce jour là , le temps était sombre et froid. Mais pourtant rien ni personne, ne pouvait l'empêcher de venir caresser son écorce. Encercler son tronc de ses bras. De ses pensées surgissaient souvent un magnifique lavis.Chaque jour Filamande pouvait parcourir des dizaines de kilomètres à pied pour être prêt de lui. Elle voulait, exposer aux yeux de tous, les oeuvres de leurs sentiments extrêmes. Les cicatrices laissées par des moments de désillusions dans son existence ou de tristesse disparaissaient, comme par enchantement, quand elle était à ses côtés. C'était une émotion troublante et ensorcelante. Car il était le seul à lui apporter se réconfort. Chose que Filamande n'avait jamais vraiment eu de la part des personnes qui l'entouraient. C'était devenu son ami et cette amitié était sans faille. Certaines personnes la prenaient pour une illuminée. Aimer un végétal? Quelle idée saugrenue. Mais malgré tout cela, c'est lui qui lui donner ses inspirations première. Ces ébauches qu'elle mettait sur ses toiles. Sous ses branches, elle projetait son avenir. Il lui apportait sa grandeur, sa force. Mais plus encore la sérénité. C'est avec lui qu'elle oxygénait son esprit. Alors elle façonnait chaque dessin en l'exposant. Il se trouvait partout dans ses toiles. Elle ne donnait pas trop de détails, afin que personne ne puisse le trouver. Elle voulait le garder intact et pure de toutes flétrissures, du monde humain. Quand elle regardait ses oeuvres, c'était toute sa sève qui en découlait. Alors elle rentrait chez elle, le coeur léger et heureux de pouvoir le voir encore et encore. Filamande aimait bien évidement par dessus tout la nature. Et tout particulièrement son ami l'Arbre. Elle s'assit donc, sur son tabouret, prit un crayon de papier et se mit à tracer quelques lignes... Et tout à coup, une chose étrange se produisit. Sa mains pouvait traverser la feuille. C'était très étrange, elle pensait que son imagination débordante lui jouait des tours. Mais non? Elle recommença à nouveau l'opération et fût tout autant surprise. Mais cette fois si, en ramenant sa main, elle trouva dans celle-ci, une petite fleur toute noire. Une de celle qui figurait sur son dessin. Ce n'était pas réel se dit-elle. Mais pourtant elle la tenait là entre ses doigts. Elle n'avait aucune couleur, puisque que son propre dessin n'était qu'une ébauche au crayon de papier. Incroyable! Se dit-elle à nouveau. Elle s'empressa de prendre sa palette de couleurs et commença à peindre les fleurs qui occupaient son dessin. Puis attendant, quelques bonnes minutes que la peinture sèche, elle plongea sa main en fermant les yeux dans le tableau et au même moment ou elle la ramenait vers elle, elle ouvrit les yeux et surprise, elle tenait une fleur, cette fois ci de couleur... Elle était plus que subjuguait. Comment cela pouvait être possible? Son tableau achevait, elle approchait cette fois-ci son visage. Celui-ci fût happée et se retrouva nez à nez avec le jardin odorant, qu'elle venait de mettre sur sa toile. Entre les fleurs blanches, jaunes, ou mauves...La Reine du Silence calme et apaisée cheminait délicatement, en ondulant sa chevelure couleur terre, sûr sa peau opaline. Laissant quelques mèches s'insinuer parmi les herbes verdoyantes. Epouse ou Reine mère, elle avançait dans cet Eden avec une démarche majestueuse. Elle tenait dans ses mains le pouvoir... L'absence de parole, d'une pose, d'un soupir n'était qu'un écrin merveilleux dans ce tableau. Filamande continuer son cheminement, car sans s'en rendre compte, elle était entièrement dans le tableau presque une pièce maîtresse. Et quelque fois, cette Reine du Silence sortait de sa quiétude et se laissait entendre... Ce qui fit revenir Filamande à la réalité. Elle se retrouvait à nouveau sur son tabouret les yeux rivés sur sa toile. Elle ne comprenait pas, pourquoi cela ne fonctionnait plus. Elle prit un papier à dessin se mis à en griffonner un autre ... le mit en couleur, attenda quelques instants. Elle avait parsemé celui-ci, d'un soleil radieux. De couleurs merveilleuses. Chaque nuance faisait référence à la joie. A l'amour aussi. Elle se laissa emporter vers son dessin, celui qui lui apportait un être lointain. Chaque partie de son corps devenait tout à coup une aquarelle nouvelle. Une exploration de tous les instants. Entre volupté et désir d'un seul coup de crayon prenaient naissance au plus profond de ses sens. Filamande se sentait béate. Une ébauche de fleurs ou chaque senteurs étaient un ravissement. Jusqu'où pouvait aller cette arabesque? Jusqu'où pouvait aller ce sentiment peint...sur cette toile? Entre raison et déraison, elle laissait son esprit voguer ou bon lui semblait sur cette mer d'esquisses. A cet instant, le pochoir dénichait la beauté de son âme...En un cliché l'immortalisait. Filamande fermait les yeux. Quand elle les ouvrit, elle se tenait debout devant sa toile. Encore une fois, elle était revenue à son point de départ. Elle ne comprenait pas comment cela c'était passé, machinalement, elle reprit une feuille de papier, et se mit encore et encore à dessiner, peindre...Et la même chose se produisait à chaque fois, elle était happée par sa propre toile. Elle dessinait toute la nuit et les jours suivants, elle ne mangeait plus, ne dormait plus... Elle ne vivait que pour son art. C'était tellement exquis se qu'elle ressentait, quand elle se trouvait projeté ainsi dans ses univers, qu'elle même avait créé. En faite ses peintures étaient tout ce qu'elle n'avait jamais connu. Le bonheur, la joie, l'amour. Sa vie était si fade. Et par le biais de ses dessins, elle se sentait plus vivante. Elle savait que c'était son ami l'Arbre qui était à l'origine de tout ça. Comme elle ne dormait plus, mais qu'elle ne faisait que peindre, elle se dit: Il est peut être temps de les exposer. Ce qu'elle fit le lendemain. Et en l'espace d'une demi heure tous ses tableaux furent vendus sans exception. Elle n'en croyait pas ses yeux. Mais elle ne pouvait continuer ainsi. Sa propre vie en dépendait. Mais pouvait elle se résignait à ne plus vivre et ressentir ses oeuvres? Bien évidement que non... Alors Filamande décida d'en créer une toute dernière. La seule et unique toile. Elle prit un crayon, griffonna deux ou trois petites choses. Approcha son visage plus prêt et se sentie aspiré...Elle avait fini par comprendre après mainte et mainte essaie, qu'en apposant sa signature sur le bas de chaque tableau, elle revenait instantanément à la réalité. Elle dessina donc un endroit où elle se sentait bien. Celui où se trouvait son meilleur ami, l'Arbre. Elle y nota aussi quelques lignes:
"L'arbre est comme notre vie. Celui par delà ses racines montre le chemin, vers nos pensées si fragiles et au delà de celles-ci, leurs profondeurs infinies".
Elle ne le signa jamais...
Posté le : 12/10/2013 18:05
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