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2 Utilisateur(s) anonymes
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Re: Les expressions |
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De Montpellier
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« Il n'y a pas de rose sans épines »
Toute joie comporte une peine. Aucun plaisir n'est absolu. Toute belle chose cache un défaut.
Prenez les hommes, par exemple ! Physiquement, ils peuvent être séduisants à en faire baver d'envie tous les femmes qui passent à proximité,. Ce qui confirme bien l'expression.
Mais revenons à nos roses ! Ces fleurs sont superbes, même si elles ne plaisent pas à tous, mais leur beauté cache une chose bien désagréable, leurs épines. La comparaison avec les femmes qui est encore une métaphore misogyne de cette expression est donc cette fois très facile à comprendre.
Elle est citée par Furetière à la fin du XVIIe siècle, mais la version plus ancienne "nulle rose sans épines" date du début du même siècle ! Cette métaphore est juste une autre de ces plaisanteries faciles.
Mesdames, messieurs, bien sûr, vous savez parfaitement qu'il est inutile de m'envoyer sur les roses
On peut dire aussi "toute médaille a son revers".
Et comme disait le Petit Prince de Saint-Exupéry : Les épines ça ne sert à rien, c'est de la pure méchanceté de la part des fleurs !
Posté le : 10/09/2013 12:34
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Re: Les expressions |
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De Montpellier
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« De plain-pied »
À plat, sur un même niveau Directement, facilement
Voilà un qualificatif qui est très souvent mal écrit, puisqu'on le rencontre régulièrement sous la forme de plein-pied. Certes, votre pied est plein de chair et d'os, mais de quoi est pleine une maison ainsi anormalement qualifiée ? Cela dit, pour excuser cette erreur, il faut rappeler qu'autrefois, plein s'écrivait plain. D'où la confusion possible.
J'imagine que vous savez ce qu'est une plaine, ce genre de grande zone plate qu'on trouve dans la nature et où peuvent batifoler aussi bien des vaches que des moissonneuses-batteuses, entre autres. Et si vous enlevez son e final à plaine, que vous reste-t-il ? Il y a une bonne raison à ça, les deux mots nous viennent du latin planus qui voulait dire « plat » ou « plan ». Ce qui explique que, lorsqu'on parle d'une maison de plain-pied, il s'agit d'une habitation sans étage, à un seul niveau.
Et quand on dit qu'on entre de plain-pied dans un lieu, c'est qu'on y rentre sans que le pied franchisse aucune dénivellation, aucun escalier. Et comme cela se fait sans difficulté, au figuré, on l'utilise également pour dire qu' on entre directement ou facilement, comme cela peut être le cas dans un roman où il n'y pas de longue introduction et où l'on entre tout de suite dans le vif du sujet, par exemple
Cette locution, d'abord écrite à plain-pied au début du XVIIe siècle pour au niveau du sol s'est transformée en la nôtre au milieu du même siècle, moment où elle aussi pris le sens figuré de directement ou sans difficulté
Posté le : 11/09/2013 11:07
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De Montpellier
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« Ne connaître ni d'Ève, ni d'Adam »
N'avoir jamais entendu parler de quelque chose ou de quelqu'un.
Qui ne connaît pas Adam et Ève ? Je ne veux pas dire 'personnellement', bien sûr. Mais qui n'en a jamais entendu parler ? Le premier homme, Adam, créé par Dieu en tant que brouillon, puis la première femme, Ève, créée en corrigeant les quelques anomalies de la première version. Ce sont ces deux êtres qui sont à l'origine de toute l'humanité, donc de vous et de moi.
Ne connaître quelqu'un ni d'Ève ni d'Adam, c'est ne pas le connaître directement, ni de réputation, ni par personnes interposées, même pas par les proches de la famille, aussi loin qu'on puisse remonter dans cette famille, y compris en allant jusqu'à Ève et Adam.
Cette expression existe au moins depuis la fin du XVIIe siècle, puisqu'en 1700, dans Le père Bouhours, jésuite convaincu..., on trouve l'extrait suivant : « ... une histoire et des bruits qui ont eu pour principal fondement la grossesse scandaleuse d'une fille qu'ils ne connaissaient ni d'Ève ni d'Adam ... ».
Bien entendu, je ne peux passer sous silence la forme légèrement adaptée de cette expression : "ne connaître ni des lèvres, ni des dents", version qui ne date pas de Coluche, mais de 1908. On trouve aussi chez San-Antonio "ni des lèvres ni de l'Isle-Adam"
Enfin c'est ce qui se dit dans certaines chaumières. Moi je n'y étais pas. Alors je ne peux jurer de rien.
Posté le : 12/09/2013 11:00
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De Montpellier
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« Tomber sous le sens »
Être évident. S'imposer spontanément à l'esprit.
Est-ce que ce qui tombe sous le sens est destiné à se faire écraser ? Grave question existentielle à laquelle je vous laisse le soin de répondre.
Ce serait Blaise Pascal ,l'inventeur', entre autres nombreuses choses, du théorème qui porte son nom et de la pression atmosphérique "la pression au niveau de la mer sera demain de 1025 hectopascals" qui serait à l'origine de cette expression au XVIIe siècle.
"Tomber sous", c'est "se présenter" comme dans "tomber sous la main", par exemple. Cette locution s'écrivait d'abord "tomber sous les sens" pour signifier "être directement perçu par les sens", donc sans qu'il soit besoin de le comprendre ou de l'apprendre, traduisant ainsi l'évidence de la chose.
Puis, parce qu'il faut bien montrer qu'on a du bon sens, elle a rapidement évolué vers l'expression d'aujourd'hui, ou le 'sens' désigne cette fois le jugement ou la raison.
Bien sûr, Pascal n'a pas réellement 'inventé' la pression atmosphérique, mais c'est lui qui l'a mise en évidence, à la suite des travaux de Torricelli, et c'est la raison pour laquelle son nom sert d'unité de mesure de la pression.
Posté le : 13/09/2013 12:19
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De Montpellier
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« Se faire limoger »
Pour un officier, se faire relever de son commandement. Par extension, pour une personne ayant des responsabilités, être mis en disgrâce ou être frappé d'une sanction disciplinaire (mise à la retraite, révocation, licenciement...)
Beaucoup de gens savent que le verbe 'limoger' est issu du nom de la ville de Limoges. Mais cette origine est-elle justifiée et quelle est la véritable histoire du limogeage ?
Au début de la guerre de 14-18, le général Joffre doit résoudre une crise importante dans le haut commandement de l'armée française. Il écarte alors de nombreux hauts gradés de leur poste. C'est de cette disgrâce que naît le verbe 'limoger'.
Le 15 août 1914, Joffre reçoit du ministre de la guerre Messimy un télégramme lui indiquant que, désormais, les officiers généraux pourront être mis à la retraite d'office sur simple rapport motivé du commandant en chef. Ayant jugé que de trop nombreux généraux et hauts gradés, brillants en temps de paix, étaient des incapables au front, Joffre décide le 27 août que ces généraux faillibles doivent se retirer dans une localité de la 12e région qui, alors, englobe loin du front les département de la Charente, la Corrèze, la Creuse, la Dordogne et la Haute-Vienne, et dans laquelle se trouve Limoges, entre autres. Au moment où débute la bataille de la Marne, début septembre, 58 officiers sont d'abord renvoyés à l'arrière. Au total, en décembre, 40% des hauts gradés sont ainsi écartés de leur poste. Selon certaines sources, tous ces officiers auraient été envoyés à Limoges, justifiant ainsi la naissance de ce qui était à l'époque un néologisme. Mais selon d'autres sources, il paraît que sur les 150 à 200 officiers ainsi éliminés, il y en aurait finalement moins d'une vingtaine qui auraient été réellement tenus de séjourner dans la 12e région, et pas obligatoirement à Limoges même. Et comme cette zone géographique contient plusieurs autres villes importantes, les officiers auraient donc très bien pu se faire plutôt angoulemer, briver, guereter, tuller ou même magnac-lavaler. Dans ce cas, c'est un peu abusivement que 'limoger' serait né en 1916.
On aurait alors pu entendre le dialogue suivant : « - Tu ne travailles plus à la fabrique de porcelaine ? Que t'est-il arrivé ? - Je viens de me faire magnac-lavaler pour incompétence ! » Ça le fait mieux, non ?
Posté le : 14/09/2013 13:52
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De Rivière du mât
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Je ne sais pas si on peut étendre le sujet aux expressions régionales, mais il y en a une qui me tarabuste depuis six ans et je voudrais bien savoir à quoi m'en tenir.
Je vous explique : en 2007 à l'occasion d'un séjour en Lorraine (plus précisément en Meurthe-et-Moselle) j'ai loué un gîte rural qui mettait un livre d'or à la disposition des hôtes. Les gens ayant loué avant moi mentionnaient l'expression suivante : "Tu crois que quoi ? Tu crois que la vie c'est un spiel ?"
Et depuis, à chaque fois que j'en parle, même à des Lorrains, on me fait des yeux de lémuriens pris dans les phares, alors je voudrais bien savoir : cette expression, elle existe ou pas ???
Merci d'avance.
Posté le : 14/09/2013 17:57
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Inscrit: 14/12/2011 15:49
De Montpellier
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Pour Iktomi
« Tu crois que quoi ? Tu crois que la vie c'est un spiel ? »
Tentative d'explication.
Tu crois que la vie est un jeu ?
"Spiel", est un mot que l' on trouve dans la tour de la peur. Ce mot, venu de l'ancien allemand se retrouve dans les dialectes germaniques, il signifie" jeu" On trouve surtout ce mot dans des nombreuses expressions issues de l'Alsacien ou même du francique mosellan c'est à dire du "haut allemand" ne joue pas à des jeux dangereux "spiel kein gewagtes Spiel!" Mettre en jeu "etw aufs Spiel setzen " Etre en jeu " auf dem Spiel stehen "
Je ne sais pas si ces expressions sont encore très usitées dans l'allemand quotidien. Il semble que là , dans la citation que tu cites, nous sommes devant une expression individuelle, un montage personnel, qui circule probablement dans un petit groupe.(pour le moment)
Si quelqu'un veut "ramener sa science", pour des compléments d'informations il est fortement invité à le faire. Vos lumières sont les bienvenues.
Posté le : 14/09/2013 19:00
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De Montpellier
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« Au nez et à la barbe »
En présence et en dépit de quelqu'un. En narguant quelqu'un.
Cette expression date du XVe siècle. Ce n'est qu'une métaphore car la victime n'a pas obligatoirement une barbe, même s'il est fort probable qu'elle a un nez.
Elle est issue d'un mélange de deux locutions qui indiquent simplement la proximité immédiate, "sous le nez" et "devant la barbe", autrement dit, "devant le visage". Mais elle comporte en plus une notion d'hostilité ou de volonté de narguer de la part de celui qui commet l'acte et, en général, de désapprobation ou de dépit de la part de la victime, dans le cas où elle a pu constater l'action , car celle-ci peut aussi se faire "sous son nez", mais sans qu'elle en ait connaissance -.
Posté le : 15/09/2013 11:00
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De Montpellier
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« Le parcours du combattant »
Des démarches administratives, judiciaires... longues et compliquées. Un parcours semé d'embûches.
De nombreuses personne de la gent masculine ont eu, dans un temps passé, pour un jour et même plusieurs l'immense plaisir, de porter un uniforme kaki et, muni d'une arme quelconque et d'un sac à dos rempli de trucs bien lourds, d'enchaîner, sur un parcours bien délimité truffé de passages difficiles, des épreuves pénibles comme on aurait aimé en voir beaucoup moins souvent. J'en sens même qui sont un peu nostalgiques de cette époque...
Le parcours du combattant vient donc du milieu militaire où les hommes en vert armée ont à enchaîner plusieurs épreuves souvent très physiques et pénibles. Ce nom désigne à la fois le parcours lui-même avec tous ses obstacles, mais aussi l'épreuve qui consiste à le traverser, souvent dans un temps limité.
Par extension, et attesté depuis 1963, il désigne toutes les démarches, tous les parcours, toutes les activités dans lesquels on est susceptible de rencontrer d'importantes difficultés, de se heurter à des portes désespérément closes ou à des obstacles difficilement franchissables.
Posté le : 16/09/2013 11:15
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De Montpellier
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« Courir sur le haricot »
Importuner, exaspérer.
Si on en croit l'histoire de "Jack et le haricot magique", il suffit de disposer d'un haricot géant pour pouvoir courir dessus. Mais comme un tel légume ne court pas les bocaux de conserve, il est peu probable que l'explication vienne de là , d'autant plus que je ne vois pas bien le lien entre ce haricot-là et l'exaspération.
En fait, notre locution est un mélange bizarre de choses de diverses origines, mélange datant de la fin du XIXe siècle.
D'un côté, nous avons le verbe 'courir' quelqu'un qui, dans cet emploi populaire et transitif, signifie déjà tout seul "'importuner" dès le XVIe siècle. D'un autre, nous avons le verbe 'haricoter' qui, au début du XIXe, signifie soit "être mesquin en affaires", soit "marchander sur des riens", ce qui exaspère, forcément, ou bien encore "importuner". Enfin, on trouve le "haricot " argotique qui signifie 'orteil'. Et il est normal que quelqu'un qui se fait courir sur l'orteil se considère comme quelque peu importuné et sente l’exaspération monter en lui, non ?
Posté le : 17/09/2013 11:44
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