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« Etre dans le pétrin »
Être dans une situation délicate, embarrassante, d'où il semble impossible de sortir.
Le boulanger vous dira que, de son pétrin, il vous sort une pâte amoureusement malaxée avec laquelle il va pouvoir vous préparer de succulentes baguettes. Car, à l'origine (depuis le XIIe siècle), le pétrin était ce coffre en bois dans lequel le boulanger pétrissait la pâte à pain. Avec la mécanisation, ce coffre a été remplacé par une cuve dans laquelle un bras mélange mécaniquement la pâte et qui a pris le nom de 'pétrin'.
Nous avons ici une simple métaphore qui date de la fin du XVIIIe siècle, le contenu du pétrin étant une matière pâteuse et collante de laquelle il serait difficile de sortir si on tombait dans un très grand récipient qui en contiendrait.
Ce pétrin-là peut être utilisé avec bien d'autres verbes comme "se mettre / se foutre dans", "tirer / se sortir du"...
Un pétrin peut-il en cacher un autre ? Oui, incontestablement ! Il suffit de se référer à l'expression tomber de Charybde en Scylla pour en être convaincu.
Et bien que sa présence en mer soit plutôt rare, un pétrin peut quand même cacher une galère, puisque "être dans une sacrée galère" a un sens très proche de celui de notre expression.
Posté le : 23/08/2013 11:16
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« L'échapper belle »
Échapper de peu à un danger.
Lorsque, là -haut dans les pâturages montagnards, une belle brebis s'éloigne loin du troupeau, l'échappée bêle. Et lorsque le berger la retrouve juste avant que le loup la croque, elle l'échappe belle, elle qui aurait pu devenir l'écharpée belle quoique nettement moins belle après qu'avant
Je pars de l'hypothèse que le sens du verbe "échapper" n'échappe à personne et que chacun se demande en quoi le 'belle' ici présent permet d'aboutir à la signification indiquée.
Si la forme actuelle de l'expression date du XVIIe siècle, au XVe on disait "qui belle l'eschappa", 'belle' ayant ici la signification de 'bien' avec un sous-entendu de soulagement dû à la proximité du danger évité de justesse. Les différents sens anciens de 'beau' ou 'belle' , comme dans un "beau matin" ou "au beau milieu" où, cette fois, ils voulaient dire 'opportun' ou "qui convient parfaitement" se sont perdus depuis longtemps, mais les locutions sont restées.
A ceux qui souhaiteraient avoir une idée de la vraie vie des brebis dans les montagnes, je ne peux que chaudement recommander la lecture de la série du "Génie des alpages" de F'murr.
Au jeu de paume, l'échapper belle voulait dire "manquer une balle bien lancée".
Posté le : 24/08/2013 10:55
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« Aux petits oignons »
Avec beaucoup de soins et/ou d'attention. Parfait, très bien.
Cette expression s'emploie pour qualifier une action ou une entreprise quelconque.
Il ne faut pas chercher bien loin pour en comprendre le sens premier : il vient de nos cuisines ! N'est-ce pas, en effet, traiter un plat avec soin que de l'accommoder et le mitonner finement avec ces petits oignons de primeur, aussi onctueux que succulents ?
De là , assez naturellement, et depuis le milieu du XIXe siècle, l'expression purement culinaire s'est répandue dans bien d'autres domaines.
La première signification proposée s'applique lorsque la locution est utilisée avec un verbe alors que la seconde correspond plutôt à l'expression isolée "c'est aux petits oignons".
Comme par exemple dans "cette tapisserie a été posée aux petits oignons" ou bien dans "cette patisserie a été préparée aux petits oignons" ; encore que là , une tarte tatin ou une tropézienne aux oignons, petits ou gros, ça le fait pas trop.
Posté le : 25/08/2013 18:07
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« Petite pluie abat grand vent »
Un peu de douceur apaise souvent une grande colère.
Autrefois : Il suffit parfois d'un évènement insignifiant pour apaiser une grande querelle.
La date d'apparition de cette expression n'est semble-t-il pas connue. On la trouve rassemblée parmi d'autres locutions proverbiales par Jean de la Véprie, prieur de Clairvaux, en 1495.
Posté le : 26/08/2013 14:05
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« Bayer aux corneilles »
Regarder en l'air, rester sans rien faire.
Le verbe bayer qui signifie "avoir la bouche ouverte" ne doit pas être confondu avec bâiller. Quant aux corneilles, au XVIe siècle, elles désignaient des objets insignifiants, sans importance. Ce terme pouvait aussi bien désigner l'oiseau (), présent en grande quantité à cette époque, que le fruit du cornouiller ().
Bayer aux corneilles voulait donc dire "rester bouche ouverte à regarder en l'air, contempler ou désirer des choses sans intérêts".
Posté le : 27/08/2013 10:58
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« Chat échaudé craint l'eau froide »
On craint jusqu'à l'apparence de ce qui fait souffrir. Toute expérience malheureuse doit servir de leçon de prudence.
L'image de cette expression est très facile à comprendre. Un chat, un chien ou un hippopotame qui se serait jeté dans un récipient d'eau brûlante (gros, le récipient, pour l'hippopotame) sans savoir qu'elle l'était et l'effet que ça lui ferait, n'oserait même plus tremper une patte dans un récipient d'eau froide, pourtant bien inoffensive, craignant à nouveau de s'y brûler.
Pareillement, un humain, après avoir vécu une expérience désagréable dans un lieu précis ou à cause de quelque chose, aura une forte tendance à se méfier du lieu ou de la chose, la fois d'après (sauf s'il est un peu niais sur les bords).
Cette expression date du XIIIe siècle, sous la forme "chat échaudé craint l'eau". Dans le "Roman de Renart" (XIIe et XIIIe), on trouve aussi "l'échaudé craint l'eau".
Posté le : 28/08/2013 11:56
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« Avoir son content »
Avoir tout ce que l'on désire, être comblé.
Cette expression date de la fin du XVe siècle.
Ici, le content n'est pas celui de la banque, même si on est content quand on a son content sur son compte en banque.
Notre 'content' n'est pas un adjectif (comme dans "Je ne suis pas content de ne pas pouvoir payer comptant") mais un nom qui n'est plus que très rarement utilisé, au sens proche de 'contentement', mot qui, selon le Robert, est synonyme de béatitude, satisfaction, bonheur, félicité...
Avec quelques expressions analogues ("manger son content"...), cette locution est le seul usage connu de nos jours pour ce sens du mot 'content' dans la langue usuelle, même s'il est encore parfois utilisé dans certaines régions ("à son content" pour "tant qu'on veut", par exemple).
Posté le : 29/08/2013 12:07
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« Tirer les vers du nez »
Réussir adroitement à faire parler quelqu'un sur un sujet ou des informations qu'il ne voulait pas aborder ou divulguer.
Que viennent faire des asticots dans les narines ? A moins que, suite à une faute d'orthographe perpétuée, on évoque ici le gamin qui se triture l'intérieur du nez à grands coups de doigt agile avant ensuite de faire une boulette de 'vert' qui est soit promptement avalée, soit collée sous le bureau pour un usage futur en cas de disette, soit glissée dans le cou de son camarade de classe de devant ?
Mais peut-être que les asticots sont une bonne piste. Vous savez en effet qu'il y a très très longtemps, les larves de mouches, entre autres, servaient à guérir les plaies car elles ne se nourrissaient que des tissus morts (voir un petit rappel dans le film 'Gladiator'). Eh bien actuellement, alors que les antibiotiques sont de plus en plus inefficaces, ce traitement revient en grâce et semble soigner efficacement certaines plaies difficiles à guérir autrement . On pourrait donc imaginer que, suite à une blessure dans le nez soignée de cette manière, il faudrait bien finir par en retirer les asticots voraces qui y grouillent (ça doit faire de drôles de sensations) avant qu'ils se transforment en insectes volants Mais on peut légitimement se demander quel serait alors le lien avec les informations qu'on réussit à extirper à quelqu'un, non ?
En fait, les hypothèses sur l'origine de cette expression qui est attestée depuis le XVe siècle sont multiples mais aucune n'est réellement satisfaisante.
Une qui semble séduisante viendrait d'une déformation du latin 'verum', 'le vrai'. On tirerait donc la vérité du nez. Mais pourquoi du nez ? Et pourquoi 'les vers' au pluriel ? En outre Alain Rey réfute cette hypothèse en ajoutant que la version anglaise "to worm a secret out of somebody" évoque bien un ver (de terre) et non la vérité. Mais je ne suis pas sûr que cela suffise à la rejeter car cette expression anglaise pourrait simplement être une traduction approximative de la française.
D'autres personnes évoquent les charlatans de l'époque qui prétendaient guérir les gens en leur retirant par le nez les vers qui étaient forcément la cause de leur(s) maladie(s). Il y a même eu Littré qui faisait un rapprochement hasardeux avec les comédons (ou points noirs) qu'on extirpe du dessus du nez et qui, s'ils ont bien la pointe noire, ont plutôt l'apparence de plus ou moins mini asticots blancs.
Enfin, même si cela a été suggéré, il est peu probable que l'expression ait un lien quelconque avec un poète auquel on chercherait à faire écrire quelque vers pour un sonnet (son nez ?).
Voilà donc encore une autre expression qui garde son mystère.
Je rassure tout de suite ceux qui imagineraient cela : seules les plaies béantes qu'on peut entourer d'un bandage pour confiner les larves qu'on y a déposées sont soignées ainsi.
Posté le : 30/08/2013 13:29
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« In extenso »
Intégralement, de bout en bout.
Cette expression vient du latin signifiant "dans toute son étendue".
Pour lire (peut-être) un exemple d'utilisation de l'expression du jour, voyez la rubrique 'Exemple' à cette page.
Posté le : 31/08/2013 22:10
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« Prendre la tangente »
S'échapper, s'enfuir. Se dérober. Par extension, se tirer d'affaire adroitement.
Quelques rappels de plus ou moins bons souvenirs selon les personnes : En géométrie, une droite est dite tangente à un cercle lorsqu'elle ne le touche qu'en un seul point, endroit où elle a un angle nul avec la courbe et où elle est perpendiculaire au rayon (pour une définition plus large et rigoureuse, voir ici
Pour l'utilisateur d'une fronde, une telle droite matérialise la trajectoire de départ du projectile lorsqu'il est lâché après qu'il ait été accéléré sur une trajectoire circulaire On peut donc dire que le caillou prend la tangente lorsqu'il s'échappe de l'emprise de son lanceur, ce qui permet ainsi de donner une origine liée à la physique des mouvements à notre métaphore. Et c'est bien le cas pour sa forme ancienne "s'échapper par la tangente" qui date de la fin du XVIIIe siècle (on pouvait d'ailleurs lire à cette époque : "Un corps qui se meut autour d'un centre, est toujours prêt à s'échapper par la tangente".
Mais, sous sa forme actuelle, c'est une expression classée X puisqu'elle nous vient des élèves de l'école Polytechnique pour lesquels, à la fin du XIXe siècle, elle signifiait "s'échapper de l'école" ou faire le mur.
Chez les X, la 'tangente', c'est aussi l'épée de leur uniforme. Selon certaines sources, ce serait parce qu'elle se porte tangente à la bande du pantalon. Mais selon d'autres ce serait par jeu de mots, peut-être parce que l'épée, portée inclinée, serait, vue de profil, tangente à l'arrondi des fesses, ainsi que semblerait le confirmer la phrase suivante d'Emile de la Bédollière : Le conscrit de l'École polytechnique est souvent absorbé avant d'avoir endossé l'uniforme et senti battre sur sa cuisse gauche l'arme que les élèves nomment une tangente au point Q.. Mais n'ayant jamais vu de près un X avec son uniforme, je ne sais pas ce qu'il en est réellement.
Posté le : 01/09/2013 23:48
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