Petite réponse rapide.
La dépendance est un sujet très vaste, il est concomitant à la grande réflexion sur nos libertés.
Nous avons tous besoin des autres, car nous ne sommes pas auto-suffisants, nous sommes avant tout des mammifères grégaires destinés à vivre en groupe.
L'humanité est une construction communautaire basée sur l'interdépendance. et au sein de laquelle nous contribuons simultanément à notre développement individuel en même temps qu'a celui de la société.
La mondialisation que nous vivons en est l’illustration.
Nous ne sommes chacun qu'une infime cellule d'une immense entité que nous nommons humanité. Lorsque nous nous targuons de notre statut d'homme savant et supérieur c'est au prix de la négation de notre dépendance, car seul nous sommes en perdition.
Pourtant cette tutelle est une notion dépréciative d'où naît l'insatisfaction et qui nous porte à réagir. La réponse peut aller de la volonté de l’apprentissage à un sentiment de haine et de rejet.
La philosophie et aujourd'hui la psychologie étudient la conscience refoulée de cette dépendance qui nous rend inquiets et donc voici pourquoi insatisfaits nous cherchons à nous démarquer de cette subordination qui nous signifie nos limites et nos fragilités.
Nous ne possédons donc pas la connaissance universelle, elle est un bien divisible entre tous, chacun en possédant une minuscule partie et nous nous employons toute notre vie à nous positionner comme l'être le plus accompli.
Mais dans tes exemples, tu abordes la dépendance cognitive qui est le partage du savoir, mais aussi la dépendance affective.
Les deux bien évidemment sont liés et agissent concurremment.
Nous en vivons tous un exemple parfait avec l'adolescent qui par sa nature est réduit à tout recevoir de l'adulte et en conçoit soudain une révolte qui est la manifestation de l'angoisse résultant de la position de dépendance vécu comme insatisfaisante. En fait tout comme la peur ce sentiment d'inconfort nous pousse et nous stimule à plus d'acquisition et nous devons le voir comme un mal nécessaire.
L'individu devra pour acquérir son autonomie s'approprier le savoir et se définir comme "n'ayant pas besoin de ", se détacher mais dans le même temps il devra assumer son besoin d'être reconnu et qui le rend dépendant du regard de l'autre.
Il est alors dans une douloureuse ambivalence : attirance et rejet.
C'est dans le creuset de la connaissance partagée que se joue l’âpre combat pour la domination, c'est là que prend racine le besoin d 'asservissement, le plaisir de la contrainte exercée sur l'autre, le pouvoir de l'amour...
C'est en s'appuyant sur ce besoin d'apporter des réponses à nos questionnements de tout ordre , allié à notre besoin que nous avons de l'autre, c'est sur cette tutelle que se développent les sectes, les dictateurs, les faux prêtres et maîtres à penser, mais aussi les religions qui prônent leur possession du savoir pour diriger les consciences et les vies.
Nous avons un deal d'importance à régler, nous naviguons notre vie durant entre ces deux pôles contraires: l'acquisition vitale, fondamentale de connaissance et qui conditionne notre indépendance et d'autre part l'acception de l'origine de cette connaissance reçue des autres, de notre besoin tout aussi essentiel de l'amour de l'autre, de notre désir de l'autre qui est le corollaire de notre valeur reconnue, de notre insertion dans le groupe humain et de notre existence.
Nous devons donc atteindre l'indépendance, nous developper au mieux pour diriger notre propre véhicule et n'avoir plus à vivre sur le dictât :
-On a besoin d’un guide, pour ne pas SE perdre.
Mais nous devrons accepter nos limites pour ne pas nous mettre en danger, pour conserver notre humanité et rester dans notre communauté naturelle et admettre avoir encore ce besoin :
-On a besoin de connaissances*, pour S'épanouir.
La richesse de nos intelligences, la puissance de notre volonté ne doivent pas nous exclure de notre condition humaine et de notre besoin d'amour.
Tous ceci est si bien imbriqué que nous savons que notre affect est le garant de notre développement intellectuel.
Et pour au final, on peut dire que moins
-On a besoin d’un guide, pour ne pas SE perdrePlus on dégage de temps, de disponibilités pour se consacrer à :
-On a besoin d’amis, pour SE confier
.
Ce paradoxe est notre défi, il fonctionne en miroir : nous ne sommes rien sans la société, la société n'existe pas sans chacun de nous.
Pou être indépendant nous devons avoir reçu des connaissances, pour être indépendant nous devons passer par les autres.
C'est des autres que nous recevons notre indépendance.
Vois tout ce qui concerne la morale humaine : tous les discours sur la liberté/ la dépendance/le libre arbitre : Kant, Épicure, Descartes, Kant et les déterministes : Spinoza, Nietzsche, Démocrite,
-On a besoin d’une camarade, pour SE payer moins de travail, en lui demandant les réponses, qu’elle ne peut refuser, car au fond d’elle, elle a trop de convenances pour dire non, qu’elle a été bien élevé…
Je ne sais si elle est bien élevée la camarade, mais elle est certes très gentille. A moins qu'elle ait là , l'occasion de montrer son savoir (bénéfice secondaire), et te priver en même temps d'apprendre, car nous n'intégrons pas efficacement lorsque nous ne fournissons pas un effort de concentration.