Modérateur
Inscrit: 03/05/2012 10:18
De Corse
Niveau : 30; EXP : 5 HP : 0 / 726 MP : 395 / 26848
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D'après mon père, mon sursis a commencé dès ma naissance, quand la sage-femme n'avait pas juger nécessaire de donner sa chance à un nouveau-né violacé qui était étranglé par son cordon ombilical. Mon père, qui n'avait pas encore pris le maquis et qui m'avait vu arriver, a fait ce qui fallait pour que je respire. Trois années plus tard, j'ai bénéficié d'une maladie encore rare et je devais faire partie du contingent des enfants qui n'iraient pas loin. Un jeune médecin a tenté quelque chose de nouveau: créer un abcès artificiel pour centraliser le mal. Quand il m'a incisé l'abcés, je l'ai traité de salop parce qu'il m'avait fait mal. Ma mère m'a dit, plus tard, que le médecin s'est mis à pleurer de soulagement. On l'a fusillé un peu plus tard pour une collaboration douteuse... Faisons court. A quelques seconde près, j'ai failli être enseveli sous une falaise qui venait de s'effondrer. Je prenais un bain de soleil au pied de cette falaise et ma mère m'a appelé pour le casse-croûte. Moralité : faut jamais sauter un repas. Je me suis pris pour superman en faisant un plongeon de 18m dans la trémie de l'ascenseur que je fabriquais, à Marseille. Non Monsieur ! rien de cassé ! Quelques années plus tard, après une intervention précipitée pour donner un petit coup de main à un coeur défaillant, un brancardier s'est penché sur mon chariot et m'a dit, avec une voix douce ( un brancardier ! ) - " Vous êtes croyant, Monsieur ? " Je ne crois pas que j'avais le 'coeur' à répondre. - " Parce que vous devriez aller mettre un cierge à l'église..." M'a-t'il soufflé... je ne l'ai pas fait.Toujours ça de gagné. La technique me venant, je me suis retrouvé, encore quelques années plus tard, dans une chambre d'hopital, avec tout le personnel médical autour de mon lit. Ce qui m'a le plus inquiété, c'est que, pour une fois, ils n'étaient pas tous en train de parler. J'ai eu l'impression qu'ils attendaient l'aumonier...
La vie ? Bacchus la déguste car il connait l bonheur de la voir revenir quand elle croit pouvoir partir.
Alors, qu'on ne m'en veuille pas si je n'ai pas souvent l'air sérieux.Je n'ai jamais su l'être mais je sais que j'ai apporté un peu de réconfort à des amis, des copains, voire même à des inconnus, en leur apportant ce qui manque à beaucoup : le sens de la dérision, de l'éphémère , avec les couleurs, les odeurs et la beauté de tout ce qui nous entoure; La vie est un théatre à la carte. Choisissez votre programme : lyrique, tragique ou comique ?
Posté le : 19/02/2013 20:16
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