Visage évanoui, pâle éteint, son sourire
Ne charme plus mes jours et mes nuits au temps mort;
Se remet-on jamais du Destin et du sort
Quand l'Amour désuni délaisse son Empire?
Bien vide est la maison, je n'entends plus son rire,
Je suis cadran muet, je n'ai plus de ressort;
Comme l'ivre bateau, je ne trouve mon Port,
Tout me semble étouffant car plus rien ne respire.
Et de son pas feutré, je n'ouïs plus l'écho
Ni le doux bruissement de la soie sur sa peau
M'invitant au voyage et aux longues caresses!
Je me meurs en silence et mon âme et mon coeur
Ont quitté l'existence où la Mort est vainqueur;
Je n'aspire ici-bas à ces heures traîtresses...!
ANTEROS.
(Oeuvre protégée)