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De Montpellier
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Le 1er mai 1857 naît Théodorus van Gogh dit Théo van Gogh
à Groot Zundert, mort, à 33 ans le 25 janvier 1891 à Utrecht, marchand d'art et peintre, néerlandais, frère cadet du peintre Vincent van Gogh. Les 652 lettres que Vincent écrivit à son frère Théo1 constituent un témoignage unique de la vie et de la pensée de l'artiste. Sa mère est Anna Carbentus van Gogh, son Père, pasteur, est Theodorus van Gogh, ses frères sont Vincent van Gogh, Cor van Gogh, sa sœur Wil van Gogh il épouse Johanna van Gogh avec qui il a un enfant : Vincent Willem Van Gogh.
Sa vie
Alors que Vincent travaille à La Haye, aux Pays-Bas, au bureau des vendeurs d'arts parisiens Goupil & Cie, le 1er janvier 1873, Théo se joint au bureau bruxellois de cette même société en tant que jeune employé. Après la mutation de Vincent à Londres, Théo retourne à la Haye, où il perfectionne son métier de marchand d'art. Au cours de l'hiver 1880-1881, Théodorus est transféré à Paris, à la maison mère, et de là, il envoie tout un nécessaire à peinture à son frère afin que celui-ci puisse continuer à exercer son art.
Montmartre
En 1886, il invite Vincent à venir vivre avec lui, et en mars de cette année, ils louent un appartement à Montmartre, au no 54 de la rue Lepic. Théo fait rencontrer à Vincent d'autres artistes célèbres tels que : Paul Gauguin, Paul Cézanne, Henri de Toulouse-Lautrec, Henri Rousseau, Camille Pissarro et Georges Seurat. En 1888, il persuade Gauguin de rejoindre Vincent qui a déménagé à Arles. Le sculpteur Antoine Bourdelle travaille pour Théo vers 1886 après avoir quitté l'École des beaux-arts
Mariage
À Paris, Théo rencontre le collectionneur Andries Bonger et sa sœur Johanna, avec qui il se marie à Amsterdam le 17 avril 1889. Le jeune ménage vit à Paris, où leur fils Vincent Willem naît le 31 janvier 1890. Le 8 juin, la famille rend visite à Vincent qui habite près de la capitale, à Auvers-sur-Oise. La compagnie Goupil commence à avoir des difficultés financières et Théo considère qu'il est temps de fonder sa propre activité, et il y est encouragé par Vincent.
Rapports entre les frères
Théo ressentit une admiration inaltérable envers son frère pendant toute sa vie, mais leurs rapports étaient parfois difficiles à cause de la différence de leurs points de vue concernant leur façon de vivre. Cependant, c'est Théo qui gardait le contact avec son frère en lui écrivant régulièrement et en l'aidant matériellement, faisant croire au début que c'est leur père qui envoyait cet argent. Vincent de son côté, qui avait envisagé une carrière littéraire avant de se décider tardivement — à l'âge de vingt-sept ans — de se consacrer à la peinture, lui répondait en évoquant tous ses états d'âme et l'évolution de sa sensibilité artistique, ainsi que sa production elle-même qui était toujours le reflet de ses réflexions poétiques et empreintes de symbolisme. Il dessinait aussi souvent des croquis pour expliquer sa vie et ses tableaux, ce qui ne manquait pas de ravir son frère2. Théo était l'une des rares personnes à comprendre le tréfonds de l'âme de son frère et à suivre aussi l'évolution de sa maladie psychique. La plupart des lettres de Théo à son frère sont un témoignage aimant d'encouragement.
Mort
Tombes de Vincent et Théodore Van Gogh à Auvers-sur-Oise. Atteint de syphilis, il devient fou et meurt de dementia paralytica dans une maison de santé3 d'Utrecht, le 25 janvier 18914, six mois après le suicide de Vincent. Théo a alors 34 ans et est de quatre ans son cadet. D'abord enterré au cimetière d'Utrecht, c'est en 1914 que Johanna fera transférer la dépouille de son mari, réunissant les deux frères l'un à côté de l'autre au cimetière d'Auvers-sur-Oise.
Littérature
Judith Perrignon, C'était mon frère... Théo et Vincent van Gogh, L'Iconoclaste, 2006, 161 p. S'appuyant sur de nombreuses archives dont certaines inédites, Judith Perignon y construit, dans un style intime et délicat, un récit poignant : Vincent raconté par son frère Theo. La source majeure est la considérable correspondance entre les deux frères, mais aussi le journal intime de Johanna, la femme de Théo, et des documents glanés à la clinique du Dr Blanche ou à Utrecht. En 2015 parait le manga Les Deux Van Gogh de Hozumi aux éditions Glénat. Il raconte la relation entre les deux frères, mais en transformant l'histoire. En 2016 parait Vincent qu'on assassine de Marianne Jaeglé, roman montrant Vincent Van Gogh aux prises avec son temps, avec ceux qui l'entourent et avec la création.
Les expositions de Van Gogh et Gauguin
Les neuf semaines passées ensemble par Paul Gauguin et Vincent Van Gogh à Arles, entre la fin octobre et la fin décembre 1888, ont toujours été considérées comme un des épisodes majeurs du post-impressionnisme : d'abord par l'union de deux de ses personnalités les plus marquantes, à un moment crucial, pour chacune, de son évolution artistique et personnelle, ensuite par le nombre et la qualité des œuvres, souvent sur des sujets identiques ou analogues, enfin par sa fin brutale, l'automutilation de Van Gogh et le départ précipité de Gauguin qui annoncent le suicide du premier, en juillet 1890, et la fuite perpétuelle de l'autre, qui s'achèvera une quinzaine d'années plus tard en Polynésie. Aussi les rétrospectives consacrées tant à Gauguin qu'à Van Gogh ont-elles toujours fait une large place à cet épisode arlésien. L'originalité de l'exposition organisée par l'Art Institute de Chicago (22 septembre 2001-13 janvier 2002) et le Van Gogh Museum, à Amsterdam (9 février-2 juin 2002) est d'avoir délibérément insisté sur les rapports entretenus par Van Gogh et Gauguin, et d'avoir donc orienté la réflexion dans une perspective comparatiste, ce qui n'avait jamais été fait. L'ampleur (près de cent cinquante œuvres rassemblées) et surtout la qualité des tableaux présentés ont rendu unique cette exposition. Le plaisir du visiteur était ainsi d'abord purement visuel, et à vrai dire presque sensuel tant le choix des œuvres avait été fait aussi bien dans la perspective d'une analyse historique que dans celle d'une manifestation ouverte au plus large public. Les surprises, heureuses, ne cessaient de se succéder : bien sûr celle de voir ou de revoir les tableaux parmi les plus célèbres des deux artistes, souvent en plusieurs versions, Tournesols, Arlésiennes et Autoportaits de Van Gogh, Vision après le Sermon, La Perte du pucelage ou Les Aïeux de Tehamana de Gauguin ; s'y ajoutait la découverte de toiles peu connues, comme celles qui sont conservées dans les collections russes et peu montrées jusqu'ici dans les musées occidentaux. Ce spectaculaire rassemblement, dont on peut légitimement douter qu'il soit renouvelé, se justifiait par le projet ambitieux des commissaires : certes, étudier d'abord ces quelques semaines cruciales vécues à Arles, mais encore les inscrire dans la continuité de l'évolution artistique propre de chacun des deux peintres. Le plan adopté pour l'exposition était donc purement chronologique, jouant systématiquement, à l'intérieur de chaque section, du rapprochement ou de l'opposition. On partait des « origines » pour étudier ensuite les premiers contacts entre les deux artistes, et la démarche qui les fit tout deux s'éloigner de Paris, Gauguin en Bretagne, à Pont-Aven, Van Gogh à Arles. Venait ensuite, au cœur du parcours, l'objet même de l'exposition, les mois d'octobre, novembre et décembre 1888. On sait que le départ de Gauguin n'interrompit pas toute correspondance entre les deux artistes, et que le suicide de Van Gogh n'empêcha pas Gauguin d'être à jamais marqué par son expérience arlésienne : l'exposition se terminait ainsi par une longue section consacrée à « l'atelier des tropiques », prolongement ou accomplissement des ambitions et des rêves de « l'Atelier du Midi ». Les commissaires, Douglas Druick et Peter Kort Zegers, n'ont donc pas craint d'aborder un sujet neuf d'une manière extrêmement traditionnelle, en s'appuyant sur une étude biographique et matérielle la plus précise possible, fondée sur l'analyse des sources documentaires, les œuvres elles-mêmes, mais aussi les écrits, abondants, de Gauguin et de Van Gogh, en allant jusqu'aux articles de la presse locale et aux relevés météorologiques. La qualité du propos était évidente pour le visiteur : on notera ainsi le dossier consacré aux différentes version des Tournesols, qui permet semble-t-il d'attribuer définitivement à Van Gogh le tableau contesté conservé à Tōkyō, l'analyse scientifique ayant prouvé que le peintre avait, pour cette œuvre, utilisé un rouleau de toile de jute apporté par Gauguin en octobre 1888. Dans un autre domaine, la reconstitution du volume de la « maison jaune » où résidaient les deux artistes rendait palpable l'exiguïté de leur installation, et compréhensibles les tentions qui s'ensuivirent. Il faut enfin absolument se reporter au catalogue, en réalité un livre monumental et qui devrait rester comme une contribution majeure : l'analyse, extrêmement fouillée, s'y déploie sans contraintes dans un texte continu illustré de nombreuses œuvres absentes de l'exposition, elle est enrichie d'une chronologie illustrée et de nombreux plans et schémas très détaillés. Paradoxalement, en plaçant au premier plan la biographie envisagée dans un sens très large, les auteurs ont su dépasser l'anecdote pittoresque et le sensationnalisme facile où sont encore trop souvent enfermés les deux peintres, et atteindre le but que tout historien d'art devrait se fixer : mieux comprendre et mieux faire comprendre, et enrichir par là la perception que nous pouvons avoir des œuvres et de leurs auteurs. Barthélémy Jobert
Posté le : 30/04/2016 22:13
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