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De Montpellier
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Le 24 Avril 1986 meurt Wallis Simpson
à 89 ans, auparavant Wallis Spencer, née Bessie Wallis Warfield ; elle est inhumée au ciletière royal de frogmore née le 19 juin 1896 à Blue Ridge Summit en Pennsylvanie, États-Unis, duchesse de Windsor, épouse américaine du prince Édouard, duc de Windsor, anciennement roi du Royaume-Uni et empereur des Indes sous le nom d'Édouard VIII. Sa mère est Alice Montague, son père est Teackle Wallis Warfield. Son premier conjoint est Earl Winfield Spencer Jr.de 1916 à 1927, puis Ernest Aldrich Simpson de 1928 à 1937 puis le roi Édouard, duc de Windsor de 1937 à 1972
En bref
Wallis Simpson Le cauchemar de l'Angleterre victorienne Le moins que l'on puisse dire, c'est que la légende de Wallis Simpson n'a rien d'une saga dorée sur tranche. Sa naissance est déjà indigne pour l'époque, puisqu'elle vient au monde hors mariage en 1895, aux États-Unis, ses parents décidant de convoler par la suite. Parcours d'une jeune femme indigne : Son père étant mort jeune, elle est élevée chichement par sa mère et sa tante, dans la bourgeoisie de Baltimore, et n'aura de cesse de prendre sa revanche sur la vie. Elle fait un premier mariage raté avec un officier de marine alcoolique, par ailleurs espion des États-Unis, qu'elle accompagne jusqu'en Chine. On dit que c'est dans les bordels de Hongkong, où elle accompagnait parfois son époux volage, que Wallis apprend des techniques fort diverses qui fascineront plus tard son royal époux, par ailleurs très déficient sur ce point là . Après l'échec de son premier mariage, elle trouve réconfort auprès d'un courtier, Ernest Simpson, dont elle ampute largement la fortune par un train de vie sidérant. Mais la voilà à Londres, l'une des capitales les plus influentes de l'époque, et en fréquentant la bonne société, elle finit par croiser le destin du prince de Galles (*), futur roi d'Angleterre dès 1930. Ce n'est pas le coup de foudre, mais Édouard remarque cette Américaine au caractère bien trempé. De soirées en sorties, ils se croisent et s'apprécient au point de ne plus se passer l'un de l'autre. Wallis a d'emblée compris qu'il ne demandait qu'à être dominé, ce qu'elle réussit à merveille, en agrémentant leurs tête à tête de jeux érotiques tordus. Dès 1934, les amants ne se quittent plus, même s'ils sont toujours pris : elle dans un mariage, lui dans les bras de sa maîtresse d'alors, Lady Furness, qui fut d'ailleurs à l'origine de leur rencontre. Pour le prince de Galles, rompre n'est qu'une formalité. Pour Wallis, qui commence à susciter l'intérêt de l'Intelligence Service, l'opération est plus délicate. Le roi George V et son épouse sont horrifiés par son passé sulfureux, dont ils ont eu connaissance suite à une enquête menée par Scotland Yard, et dont le dossier chinois est la clef de voûte. Des sympathies politiques malvenues. Plus grave, Mme Simpson, qui fut un temps la maîtresse du comte Ciano, gendre de Mussolini, ne cache pas sa sympathie pour le fascisme. Au scandale moral s'ajoute alors une crise politique : pour la famille royale britannique, d'origine allemande, pas question de donner l'impression de se rapprocher des dictatures, au moment où les démocraties occidentales doivent se serrer les coudes face à la montée des totalitarismes. Les politiques, les diplomates, les services secrets -avec lesquelles Mme Simpson a toujours des accointances- entrent alors dans un ballet subtil pour soutenir soit Édouard, soit son frère George, en fonction de leurs convictions ou de leurs directives... À travers les deux frères soudain mis en concurrence, l'un proche des fascistes, l'autre plus facilement manoeuvrable et fidèle aux alliances britanniques, c'est un véritable imbroglio politico-sentimental qui vient empoisonner l'une des plus vieilles monarchies du monde. Le premier ministre fait vite son choix : pour lui, s'il le faut, ce sera George, même s'il a beaucoup moins d'envergure que son l'aîné. Les événements s'enchaînent alors très vite : le roi George V décède le 20 janvier 1936, à 60 ans ; le prince de Galles devient à 41 ans Édouard VIII, roi de Grande-Bretagne et d'Irlande, empereur des Indes. Il s'affiche ouvertement avec Wallis, toujours mariée, montrant ainsi que Mme Simpson est bien la femme de sa vie. Le peuple n'accueille pas si mal le choix osé et moderne de leur nouveau roi, mais pour l'establishment, la pilule ne passe pas. La panique s'installe, il faut trouver une solution. L'Église anglicane refuse le mariage du roi avec une femme divorcée. D'autre part, le Commonwealth doit donner son accord à toute altération de la loi de succession au trône, ce qui complique d'emblée l'affaire. On avance l'idée d'un mariage morganatique, une sorte d'« union tolérée » entre un prince et une personne de rang inférieur, ce qui induit que leurs éventuels enfants ne pourraient monter sur le trône, ce qui finalement importe le plus aux yeux des irréductibles. Le roi refuse. Wallis, qui entre-temps a demandé le divorce, propose courageusement de se retirer de la scène pour calmer le jeu. Nouveau refus du roi, qui, le 10 décembre 1936, finit par abdiquer en faveur de son frère le duc d'York, futur George VI, non préparé, à qui il incombera de garder le trône dans une Europe à feu et à sang. Tâche dont il s'acquittera avec courage et dans l'honneur, aux côtés de son épouse Elizabeth, née Bowes-Lyon. Il auront deux filles dont l'aînée règne aujourd'hui encore sous le nom de Elisabeth II.
Sa vie
Wallis est issue de deux familles de notables du Sud des États-Unis, et dont Upton Sinclair est un cousin. Son père, Teackle Wallis Warfield, originaire du Maryland — cadet d'une famille établie aux États-Unis depuis 1662 et qui compte un gouverneur du Maryland, Edwin Warfield, parmi ses membres — et sa mère Alice Montague, originaire de Virginie, fille d'un assureur, William Latane Montague et de Sally Howard Love. Les familles Warfield et Montague sont hostiles à cette relation, en effet Teackle est malade tuberculeux depuis son plus jeune âge, et c'est au grand dam de tous qu'Alice ne renonce pas à lui. Alice tombe enceinte et, pour éviter un scandale, le couple est obligé de se marier en catimini le 19 novembre 1895 dans le salon du révérend de la ville. Elle est née le 19 juin 18961 à 22 h 30 à Squaw Cottage, un pavillon en bois de l'hôtel Monterey Inn situé à Blue Ridge Summit, une station de montagne du comté de Franklin, en Pennsylvanie, près de la ville de Hagerstown. Selon la tradition sudiste, elle reçoit un double prénom. Son père meurt quatre mois plus tard. Sa mère s'installe dans la demeure familiale des Warfield sous la tutelle de la belle-mère Anna Emory et de l'oncle Solomon David dit oncle Sol. Oncle Sol est l'aîné de la famille, et gère l'héritage paternel. Brillant et célibataire, il est receveur général des postes de Baltimore, directeur d'une compagnie de chemins de fer, de plusieurs manufactures et est propriétaire de dizaines de brevets, ce qui le place à la tête d'une fortune estimée de 3 millions de dollars. Wallis vit grâce à sa protection et sous son toit, entourée de domestiques. Mais bientôt sa mère est obligée de s'exiler à l'hôtel 1901 et de trouver un travail pour compléter la pension d' oncle Sol. En 1902, sa tante Bessie, qui est devenue veuve, les accueille dans sa maison de Baltimore où elle côtoie Upton Sinclair. La même année, elle fait ses débuts à l'école. En 1906, oncle Sol lui paie les cours d'Arundel School, ainsi que de nombreux autres cadeaux divers et variés. A cette école, elle fait la connaissance de Charlotte Noland, professeur de gymnastique qui organise des camps d'été dans sa propriété de Burland, où les filles découvrent la vie en plein air. Chaque été, elle se rend tantôt chez les Warfield tantôt chez les Montague, dans les maisons et domaines agricoles de ses oncles et tantes. En 1907, sa mère se lie avec John Freeman Rasin, le fils aîné du chef du parti démocrate de Baltimore et déménage. Ils se marient en 1908. Cela grise énormément la petite Wallis. En 1908, sa mère sous-loue des chambres dans Preston Street et fait même table d'hôte pendant un moment. En 1911, Wallis entre à Oldfield School, une école austère où les filles ne lisent que la Bible, et dont il n'est possible de sortir que deux weekends dans l'année ; un pensionnat destiné à former de futures épouses du grand monde, et qui est l'école de filles la plus chère de l’État, payée par l'oncle Sol. Elle s'y fait deux bonnes amies : Renée Dupont de Nemours et Mary Kirk. Elle continue chaque été à se rendre au camp de Miss Noland. En 1913, son beau-père John Rasin meurt, ce qui replace sa mère dans une situation précaire. En 1914, elle sort d'Oldfield School. Sa préoccupation est désormais de se trouver un mari. Elle va de mondanités en mondanités, sponsorisée par oncle Sol ainsi que par une tante, Lelia, qui réside à Washington. Elle enchaîne les bals, les soirées, et les déjeuners entre Baltimore, Washington et la Virginie, comme à Princeton ou à l'École navale. Le riche Carter Osborne la courtise, mais elle refuse. Fin 1915, sa grand-mère Anna Emory meurt. Wallis est obligée d'observer le deuil, interrompant ainsi ses mondanités. Sa tante Lelia et sa cousine Corinne l'invitent en avril 1916 à Pensacola en Floride. C'est là qu'elle rencontre son futur mari l'officier Earl Winfield Spencer. C'est ainsi qu'elle cherchera à prendre sa revanche sur la vie.
Deux premiers mariages
Elle se marie le 8 novembre 1916 avec Earl Winfield Spencer, Jr, officier de marine alcoolique et aviateur de la United States Navy, par ailleurs espion des États-Unis. En 1922, il sert en tant que commandant du USS Pampanga en Extrême Orient. Son épouse, qui l'a rejoint, en profite pour visiter la Chine de l'époque des Seigneurs de la guerre. Selon certains de ses biographes5 elle y aurait appris des techniques de massages érotiques par des professionnelles de maisons closes ou qui travaillent dans des salons de massage, ce qui lui aurait permis plus tard de s'attacher le prince de Galles futur Édouard VIII ; mais cette hypothèse est refusée par d'autres biographes. Selon l'épouse de l'un des collègues d'Earl Winfield Spencer, Mme Milton E. Miles, Wallis aurait rencontré à Pékin le comte Galeazzo Ciano, futur gendre de Benito Mussolini et aurait eu une liaison avec lui. Tombée enceinte de lui, elle se serait fait avorter, ce qui l'aurait rendue stérile. Cette rumeur se répand vite, bien qu'elle ait été toujours démentie par l'épouse de Ciano, Edda Mussolini. De retour aux États-Unis, le couple Spencer y vit séparé, leur divorce étant finalisé le 10 décembre 1927. Après son divorce, elle se remarie le 21 juillet 1928 avec Ernest Aldrich Simpson, dirigeant d'une grande entreprise du transport maritime. Elle rencontre pour la première fois Edward, prince de Galles et futur roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, le 10 janvier 1931 puis le revoit au cours de nombreuses soirées entre 1931 et 1934. À cette époque, le couple vivant au-dessus de ses moyens connaît des difficultés financières et doit renvoyer plusieurs membres de son personnel.
Duchesse de Windsor
C'est pendant son deuxième mariage, dit-on, en 1934, qu'elle devint la maîtresse d'Édouard, prince de Galles. Deux ans plus tard celui-ci, devenu Édouard VIII, roi d'Angleterre et empereur des Indes, lui proposa le mariage. Cette intention d'épouser une Américaine deux fois divorcée, dont les deux ex-maris vivaient encore et qui traînait une réputation d'intrigante, provoqua au Royaume-Uni et dans les dominions une crise constitutionnelle qui déboucha finalement sur l'abdication du roi en décembre 1936, laissant celui-ci libre de se marier avec celle qu'il appelait la femme que j'aime. Les services de renseignement britannique et le FBI enquêtent sur Wallis, notamment sur sa pratique des salons de massage en Chine soupçonnés d'être des officines d'espions. Ces services secrets montrent aussi que Wallis noue des relations avec de nombreux hauts dignitaires nazis qui arrivent au pouvoir en Allemagne en 1933. Le gouvernement britannique craint alors qu'elle puisse envoyer des documents confidentiels, détenus par le prince, à Berlin ou être payée par les services secrets allemands pour influencer encore plus le prince en faveur de l'Allemagne, ce dernier ayant déjà des sympathies nazies avérées. Ainsi, la mythographie romantique qui donne comme cause à la crise d'abdication d'Édouard VIII l'amour de ce dernier pour Wallis et son obstination à vouloir épouser une divorcée, cache probablement une manœuvre du gouvernement britannique pour écarter un couple qui avait beaucoup trop de sympathie pour l’Allemagne nazie. Après son abdication, son frère Albert, devenu roi sous le nom de George VI, lui accorda le titre de duc de Windsor. Le duc épousa Wallis six mois plus tard, le 3 juin 1937, au Château de Candé à Monts en Indre-et-Loire, propriété de l'industriel franco-américain Charles Bedaux, affairiste sulfureux, pro-allemand, sans doute espion nazi, possédant une villa à Berchtesgaden, localité où se situait le Berghof, le nid d'aigle de Hitler. Après ce mariage, auquel n'assista aucun membre de la famille royale, elle reçut officiellement le titre de duchesse de Windsor, mais sans le prédicat d'Altesse Royale. Selon des informations transmises par Carl Alexander de Wurtemberg — devenu moine bénédictin sous le nom de père Odo —, à un agent du FBI, au cours de la Seconde Guerre mondiale, Wallis Simpson aurait été la maîtresse de Joachim von Ribbentrop quand celui-ci était ambassadeur en Grande-Bretagne en 1936, ce dernier lui envoyant tous les jours dix-sept œillets, le nombre de fois où ils avaient couché ensemble. De 1937 à 1940, le duc et la duchesse vécurent surtout en France. En mai 1940, avec l'avancée des troupes allemandes sur le sol français, le couple quitta son domicile parisien pour Biarritz d'abord, pour l'Espagne en juin puis à Lisbonne au Portugal. Elle faillit, avec son mari le duc de Windsor se faire kidnapper par une équipe de la SD nazie commandée par Walter Schellenberg. Après la guerre, le couple s'installa de nouveau en France. Avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, dans les sphères dirigeantes et dans le public, on a suspecté le duc et la duchesse de Windsor de sympathiser avec le nazisme, ce qui aurait incité le gouvernement britannique et le Premier ministre à encourager Édouard VIII à abdiquer. Le biographe officiel des Windsor, Philip Ziegler, réfute cette thèse, expliquant que la duchesse ne s'intéressait pas à la politique et que le duc, germanophile et anticommuniste, parent du tsar Nicolas II, avait noué des contacts avec Hitler parce qu'il voyait en lui un rempart contre le communisme. Il est probable que de nombreux éléments de preuve ont été détruits par différents services secrets pour protéger la famille royale britannique. Dans les années 1950 et 1960, le couple vécut entre Europe et États-Unis, menant la vie oisive et mondaine que leur offrait leur célébrité. À partir de 1952, le couple habita une villa — désormais appelée Villa Windsor — au 4 route du Champ d'Entraînement, dans le bois de Boulogne à Paris. Après la mort de son mari dans sa villa parisienne, le 28 mai 1972, la duchesse vécut retirée et se montra rarement en public. Sa vie privée a été l'origine de bien des spéculations, et elle reste une figure controversée dans l'histoire britannique. Elle mourut le 24 avril 1986 à Paris. Elle avait fait don de la majeure partie de sa fortune à l'institut Pasteur, à la condition que ce legs ne puisse financer des recherches impliquant des animaux de laboratoire. L'institut employa ces fonds pour la construction d'une bibliothèque et d'un centre d'informatique scientifique.
Mariages et titres successifs
Mariages
Earl Winfield Spencer Jr. 1916-1927 Ernest Aldrich Simpson 1928-1937 Prince Edward, duc de Windsor 1937-1972, le 3 juin 1937 au château de Candé.
Titres
Miss Bessie Wallis Warfield 1896-1916 Mrs Earl Winfield Spencer 1916-1927 Mrs Wallis Warfield Spencer 1927-1928 Mrs Ernest Aldrich Simpson 1928-1937 Mrs Wallis Simpson 1937 Mrs Wallis Warfield 1937 Sa grâce la duchesse de Windsor 1937-1986.
Film
Le film W.E. réalisé par Madonna sortie en décembre 2011, raconte l'histoire d'amour entre Wallis et Édouard. Ce film fait l'objet de critiques positives comme négatives. Pour Le Parisien, le film est attachant ; soigné, trop soigné, artificiel, tape-à -l'œil, sans âme pour TF1 et pour Le Figaro, c'est un récit sous forme de montage parallèle de deux intrigues peu convaincant . Néanmoins le film bénéficie d'une nomination aux Oscars 2012 pour les Meilleurs costumes, pour Arianne Phillips.
Posté le : 23/04/2016 17:43
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