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Accueil >> newbb >> Défi du 13 au 20 février 2016 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 13 au 20 février 2016
Plume d'Or
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Comme je suis en vacances, j' en profite pour visiter les musées, le défi de cette semaine sera donc :

"visite au musée"

Posté le : 12/02/2016 18:45
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
Plume d'Or
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Chère Arielleffe,

Une visite dans un musée des horreurs ou des grâces peut être.
Je vais peut être rencontrer Belphégor!

Je vais voir.
Je vais m'a muser. Sourire.

Je te souhaite de magnifiques vacances.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 13/02/2016 12:12
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
Accro
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L'écomusée des Monts d'Arrée



En 1969, le Parc naturel régional d’Armorique acquiert la Maison Cornec, construite en 1702. Contrairement à nombre de maisons d’habitation de la même époque transformées au fil des années, la Maison Cornec a conservé son sol en terre battue, ses ouvertures à volets de bois et les traces de la cohabitation entre hommes et animaux.

La reconstitution d’un habitat du XVIIIe siècle permet d’imaginer ce que fut la vie d’une famille paysanne aisée dans les Monts d’Arrée, au cœur du bourg de St Rivoal.


En haut de l’escalier

Quelques fleurs séchées

Dans la maison ancienne en haut de l’escalier,
Sauge, hibiscus en fleur, marjolaine et mélisse,
Chantent le four à pain à l’ombre du grenier,
Du moulin à café vers le geste qui glisse…

Mélusine, merveille, au brouillard de la mer,
Voilà que des ruisseaux, de l’herbe et des prairies,
Tu fécondes l’encens au sortir de l’hiver :
Cannelle sur copal, muscade en féeries…

Fleure tous ces parfums du profond des vallées,
Aux forêts des oiseaux, au creux du Yeun Elez,
Aux détours des chemins, des routes étoilées…

Exhale dans mon cœur l’inflorescente Breizh,
Sur le puits disparu du chêne centenaire,
La douceur de l’Izel, sur le bois et la pierre…



Et voilà comment une petite promenade dominicale, en écomusée, et la rencontre d’une faiseuse d’encens jolie, jeune mélusine bretonnante tournant son moulin à café odorant, en haut d’un escalier de pierres, peuvent donner un petit poème.

Et si ensuite vous osez une promenade dans les Monts D’Arrée, autour de la Maison, surtout ne rentrer pas après le coucher du soleil !


L’Ankou rageusement…

Le soleil se couche déjà sur les monts d'Arrée. Au lointain, une grande auréole marron orangée, l’enveloppant, confond encore le ciel rouge sang avec les collines métalliques bleutées. Tous les détails s’estompent, se désagrègent. Seule une fine ligne cuivrée, furtive, scintille sur l’horizon et démarque, pour un instant, l’éther, du chaos des mamelons pierreux. La lande ocre s’assombrit de traînées glauques et profondes, puis d’ombres fugaces qui glissent telles des ondes en vagues de terreur sur l’océan rouillé.

L’Ankou et sa meute de lièvres blancs prennent possession des lieux. Ils partent à ta recherche. Détourne ton regard si tu les aperçois.

Incliné près de toi, un bloc de granit, grand menhir rose et gris, entouré de buissons de genets et d’ajoncs dorés, se détache devant les hautes aiguilles échancrées, agressives, qui lancent leurs doigts tendus vers l’azur encore mauve. Pas un nuage n’est resté là. Un silence total s’étend et t’oppresse. L’Ankou rôde quelque part. Tout s’enfuit. Des bruyères brisées, des épines d’ajoncs lacèrent tes jambes nues. Des trous dérobent leurs mousses noires et spongieuses sous tes pas pressés. Des pierres traîtresses retardent tes fuites en vaines retraites.

Tout l’univers se meurt avec toi. Le manteau de la nuit te traverse. Ta lampe de poche s’étiole. L’obscurité éteint tes yeux.

Ta voiture s’est perdue : "Wig ha wag !"...

Cavalier

________________________
On consultera avec un intérêt certain :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Yeun_Elez
http://fr.wiktionary.org/wiki/Breizh-Izel
http://ecomusee-monts-arree.fr/la-maison-cornec-2/
http://ecomusee-monts-arree.fr/la-mai ... -2/histoire-maison-bourg/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ankou





Posté le : 13/02/2016 16:52
_________________
Fabricando fit faber est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare qu'en poétisant dru on en devienne petit télégraphiste, voire même mannequin de haute couture...
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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@ Jacques, merci, j'espère que ce sujet va encore t'inspirer quelque banquet dont tu as le secret.

@ Cavalier, ton texte me fait repartir au pays de mes ancêtres, lieu idéal de mes vacances. C'est le plus beau pays un point c'est tout.

Posté le : 13/02/2016 18:13
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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Cher cavalier,

Ton texte est un hymne à ta belle région. Tu m'as donné envie de la découvrir.

Merci pour ce voyage.

Bises

Couscous

Posté le : 14/02/2016 09:56
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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Moi aussi j'ai répondu d'une façon très locale au défi d'Arielleffe :

L’empereur et la femme à journée

Les derniers visiteurs viennent de quitter le musée. Les employés éteignent les ordinateurs, rangent leur caisse dans le coffre et saluent Anne qui pénètre dans l’immeuble enterré, à l’image d’une tranchée géante. La femme se dirige vers le réduit où est stocké le matériel de nettoyage. Elle enfile sa blouse bleue arborant le logo d’une célèbre agence d’intérim, chausse ses crocs roses et attrape l’aspirateur grand format. Son passe lui ouvre l’accès à l’étage inférieur où se trouve l’exposition du Mémorial 1815. Consciencieusement, elle aspire chaque recoin avant de s’armer de chiffons pour effacer les milliers de traces sur les vitrines et les écrans interactifs.
Elle pénètre dans le couloir exhibant les mannequins des soldats en uniformes d’époque lorsqu’elle aperçoit une silhouette avancer lentement dans sa direction. Elle marmonne : « Fourte alors ! Ch’est qui c’flamîn ?
– M’sieur ! Les heures ed visite, ch’est fini ! Faut sortir !

L’ombre se rapproche sans bruit. Lorsqu’elle est à quelques mètres, Anne peut distinguer un homme de taille modeste avec un chapeau sombre et une tenue militaire blanche et bleue. Son regard de glace fixe la femme de ménage, surprise par la transparence de cet être sorti d’un autre époque.

– Vous… vous pouvez pas rester !
– Je suis ici chez moi ! Christelle le sait, elle !
– Ch’est qui c’te Christelle ?
– Celle qui fait votre boulot d’habitude.
– Ah ! Elle est malad’. Elle tousse fort.
– Oh Seigneur ! Elle a attrapé la tuberculose. C’est un fléau !
– Oui peut-être ! Cha existe pus. Elle a chopé le coryza.
– Quel est ton nom, servante ?
– Servante !? Non, mais restez poli, Môsieur ! Mi, j’suis technicienne de surface. Ch’est écrit sur min CV.
– Quoi ? Je ne savais pas qu’il eût fallu une quelconque technique pour attaquer les sols et la poussière. Je peux vous en parler, moi, des techniques et tactiques de guerre.
– Mi j’aime de nettoyer. J’suis femme d’ouvrage comme in dit ichi. J’m’prénomme Anne et vous ?
– Quoi ? Vous ne me reconnaissez pas ? Mais vous êtes ici dans un musée consacré à mes œuvres, ma vie, mes conquêtes et ma terrible défaite.
– T’es un echt dikkenek, ti ! Mi, j’suis nin trop musée. Alors, ch’est quo vot’ p’tit nom ?
– Napoléon. Inculte femme !
– Quo min tchul ? Laichez mes fesses où elles sont sinon j’appelle Gégé, min mari, et y va vous botter les vôt’ comme qui faut, tout Môsieur Napo qu’vous êtes.
– Bon, on va se calmer. Je ne suis pas d’humeur ce soir. Nous sommes le dix-huit juin, une date que j’exècre du plus profond de mon âme. Ah ! Si je n’avais pas perdu sur ce champ de bataille, j’aurais conquis le reste de l’Europe.
– Allez dis ! Et j’aurais été franquillonne ! Clette ! Arrête ed braire sur ta déconfiture. Vive la Belgique et les pommes de terre frites, comme disot min grand-père. Bon, faut qu’in arrête de babeler sinon j’vos d’voir gazer. Va hanter un peu ailleurs min Léon ou alors j’te file un torchon et tu reloquètes avec mi.
– Je te laisse à tes basses occupations. De toute façon, notre conversation est stérile. Je préfère Christelle. Au moins elle a de la culture.
– Oh, vous chavez, la culture ch’est comme el confiture, moins in en a, pluch in l’étale. Faites pas c’te trombine d’interremint ! M’enfin, pour un qu’est frô d’puis des années, ch’est putôt normal !
Et sur cette phrase, Anne part dans un fou rire qui résonne dans tout le musée. L’empereur défunt s’éloigne en soufflant et en hochant de la tête de dépit.
– Je ne m’habituerai jamais à l’humour de ces belges !



http://www.waterloo1815.be/

Posté le : 14/02/2016 09:57
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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Couscous,

Je ne te savais pas linguiste; tu m'as bluffé avec ces dialogues savoureux et pourtant si réalistes. Ton Napoléon a l'air plus vrai que vrai, un mélange d'Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy comme seuls nous les Français savons les apprécier.

Bravo, tu m'as bien fait rire.

Bises

Donald

Posté le : 14/02/2016 11:28
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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Chère Arielleffe,
Chère Loréennes et chers Loréens,

Me voici avec ma réponse au défi de la semaine.
Je vous propose une petite visite intime du musée d'art et de traditions populaires de Franche Comté.

Je vous en souhaite une belle visite. Et allez le voir. Vous vous y amuserez.


Nous sommes le 10 juillet 1974. Ce jour-là, mon cher père, connaissant ma passion de l’histoire, a le désir de me faire visiter un musée d’art et de traditions populaires très original.
Pris par un désir obsessionnel auquel il pouvait être soumis parfois, il me dit :

- Jacques, veux-tu aller voir un musée très original, perdu au fond de la Franche Comté ?
- Papa, si c’est pour aller voir un musée où se battent en duel trois cailloux immémoriaux, quelques ruines romaines et une foultitude d’objets divers ayant appartenu à quelques anciens vertueux et célèbres, je préfère une ballade en forêt.
- Je te trouve bien méchant à son sujet sans savoir de quel musée il peut s’agir !
- Papa, j’ai la sensation qu’en enfermant les œuvres dans un musée, on les fait mourir une seconde fois. Autant leur faire vivre leur véritable destin, les faire disparaître. Elles appartiennent au passé ; elles doivent demeurer dans le passé !
- Jacques, bien au contraire, en les replaçant au milieu de nous, on les fait redevenir vivantes. Les beautés doivent être admirées. Ce sont des œuvres intimes, des objets, des légendes, des chants qui parlent à notre cœur, qui doivent inspirer notre présent et construire notre futur.
- Tu sais bien que je préfère ce qui est original, nouveau, insolite. Alors qu’y a-t-il d’insolite dans ce musée ?
- Eh bien, ce musée est le résultat d’une véritable passion de deux êtres merveilleux pour leur terroir, Albert et Félicie Demard, qui, depuis 1957, sont partis à la recherche d’objets et de mobiliers, témoins de l’histoire des femmes et des hommes de la France rurale du XIXème siècle et du début du XXème siècle.
- C’est sûrement intéressant Papa. Peut être que les voir en photos pourrait suffire !
- Ce qu’il y a de particulièrement original en ce lieu c’est que toutes ces œuvres sont présentées dans des décors reconstitués. Ainsi sont proposés aux visiteuses et aux visiteurs de ce musée des lieux communautaires : une salle de classe, une épicerie, un café, des échoppes d’artisans travaillant le cuir, le chanvre, le fer, la dentelle… Tu pourras y voir aussi une représentation des métiers ambulants, comme le rétameur et le rémouleur. Et puis, il y a des salles amusantes, l’une illustrant la médecine populaire, l’autre le colportage et même la contrebande. Ainsi, tu pourras te voir dans les œuvres ainsi admirés.
- Que veux-tu dire Papa ?
- Tu pourras te reconnaître dans quelques unes des œuvres admirées. Les admirer, les aimer, mon fils, te conduira à découvrir de nouveaux pôles d’intérêt, à acquérir de nouvelles connaissances, à ressentir ce que nos anciens ont voulu nous transmettre pour nous ouvrir à de nouvelles inspirations.
- Je comprends : ce musée nous propose des scénettes de vie. Ce musée nous propose un monde du passé vivant. Allons y alors !
- Et une dernière surprise nous attend !
- Ah là, tu sais toucher ma corde sensible, Papa !

Nous quittons la maison familiale de Maison Dieu, à 13h30, de mémoire. Mon père ne me dit toujours pas où nous allons. Pour accroître l’effet de surprise, je dors dans la CX pendant tout le trajet, jusqu’à notre destination finale.
Alors que mon père gare la voiture, sur un parking, en ouvrant les yeux, je vois se dresser devant moi un magnifique château d’époque classique, le château de Champlitte, devenu le musée d’art et de traditions populaires de la Franche Comté.


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Nous passons, l’un et l’autre, devant ce château grandiose et emblématique de l’art du XVIIIème siècle. Nous admirons à la fois la puissance du bâtiment central flanqué de deux ailes en retour et le style épuré de la façade qui lui donne un caractère très intime.
Nous rejoignons Albert et Félicie Demard dans leur logement situé dans l’aile gauche du château. Ce que j’ignorais encore, c’est que nous attendait également l’abbé Demard, leur fils, que mon père avait rencontré au Mexique, à San Rafaël, dans la province de Vera Cruz, lors de son dernier voyage.
Ils s’embrassent l’un et l’autre. Cette intimité m’intrigue. Je croyais connaître mon père ; il ne m’avait pas habitué à de tels élans confraternels.
Je manifeste mon étonnement dont sourient à la fois l’abbé Demard et mon père.

Mon cher Papa lui dit alors :
- Jean Christophe, je suis venu avec mon fils Jacques, passionné d’histoire, qui désire visiter votre musée. J’ai pensé qu’une visite faite avec toi serait plus riche.

Après avoir pris un second café offert par Félicie Demard, nous partons visiter ce musée avec un guide prestigieux qui nous fit revivre chaque scénette avec une chaleur et une intimité telles que nous eûmes la sensation d’être à la fois dans le passé et dans le présent.
Chaque pièce nous raconte son histoire avec force et douceur tout à la fois. De pièce en pièce, des mannequins aux visages expressifs, vêtus de costumes d’époque, nous plongent dans la réalité de la vie rurale de cette époque. Il nous apparaît réellement que nous vivons au milieu d’eux.

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Comme me l’avait si bien dit mon cher Papa, nous découvrons les ateliers des artisans qui travaillent le cuir, le chanvre ou encore la dentelle. Nous sommes des compagnons au milieu d’eux, désireux d’apprendre tous ces beaux métiers.
Dans la salle de classe, nous accueille un vilain garçon, coiffé d’un bonnet d’âne. Le sourire aux lèvres, mon cher Papa me dit à l’oreille droite :
- Ne serais-ce pas toi ?

Nous continuons la visite avec le Père Jean Christophe Demard. Il nous invite à prendre quelques médicaments dans la pharmacie ou tous les flacons sont étiquetés avec délicatesse. On y trouve tous les ingrédients utiles à la fabrication d’onguents, de pilules et d’élixirs.

La visite se poursuit par la rencontre des métiers ambulants. Avec humour, l’abbé Demard nous fait rencontrer l’arracheur de dents. On y voit un personnage arracher quelques dents à un pauvre bougre, dans une ambiance sanguinolente, avec beaucoup de réalisme.
Alors que je prends un plaisir évident à visiter toutes ces pièces, le suspens augmente quand j’entrevois dans les chambres suivantes un décor mexicain, semblable à celui que nous proposent nos parents dans l’une ou l’autre pièce de notre maison.

J’interroge l’abbé Demard :

- Père, il ne s’agit pas là de traditions locales, où alors dans un autre espace-temps.
- Oui et non ! C’est devenu la tradition de quelques habitants de Champlitte, répondit-il, amusé !
- Je ne comprends pas, lui dis-je !
- Laisse le Père Demard te raconter l’aventure mexicaine de quelques habitants de Champlitte.
- Eh bien voici l’histoire de la culture mexicaine de Champlitte. En 1831, Stéphane Guénot, ex-payeur de l’armée française, après s’être fait naturalisé mexicain, avait acquis dans un endroit appelé Jicaltepec une propriété de douze lieux carrés de terre. Ce socialiste admiratif de Charles Fourier souhaitait fonder une communauté agricole et industrielle et travailler dans le domaine de l’éducation. Pour mettre en valeur ces terres, il revint à Dijon pour fonder la compagnie franco-mexicaine et convaincre des actionnaires et des colons. De venir s’y implanter. Apprenant la famine qui avait résulté, à Champlitte, de la disparition de la vigne détruits par les gelées successives, il vanta la fertilité des terres ainsi acquises au Mexique et incita quelques uns des habitants de Champlitte à venir s’y installer. 80 personnes débarquèrent au Mexique en septembre 1833, puis 134 personnes, en juin 1835, venant d’ici mais aussi de Trouhans, en Bourgogne, chez vous. Après avoir connu maintes difficultés, la colonie devint prospère à partir de 1827 jusqu’en 1861. Les relations entre les Français et les Mexicains devinrent cordiales. Ils firent le commerce du sel et la culture de la vanille, du tabac et de la canne à sucre. En 1861, la communauté connut un épisode tragique : sur 600 habitants, 300 meurent de la fièvre jaune. Après cette date et pour des raisons de sécurité, la grande majorité de la population passa le fleuve Nautla pour s’installer sur l’autre rive et fonder le nouveau village de San Rafael, en souvenir de leur bienfaiteur, Rafael Martinez de la Torre. Cet avocat mexicain a revendu aux Français, à un prix modeste, les terres qu’il avait acquises dans cette région. Le premier mexicain qui revint à Champlitte et renoua les liens fut Paul Capitaine en 1956. Des liens se tissèrent à nouveau, alors qu’ils s’étaient distendus pendant le temps des révolutions mexicaines, qui aboutirent au jumelage de la Haute-Saône, et bien sûr de Champlitte, avec San Rafael-Jicaltepec-Nautla. Voilà en quelques mots notre histoire commune.
- Quelle histoire étonnante. Et c’est à San Rafaël que vous avez rencontré mon Papa !
- Oui, ton Papa avait appris qu’il existait un village bourguignon au Mexique. Et nous nous sommes croisés sur la plaza mayor de San Rafaël !
- Ce fut providentiel, lui dis-je.
- Oui, je le crois. Nous devions nous rencontrer, me répond le Père Jean Christophe Demard.

Avant de nous quitter, nous buvons le thé chez Albert et Félicie Demard.
Au moment de remonter dans la CX, Jean Christophe Demard et mon père se promettent de se revoir l’année suivante au Mexique.

Je vous souhaite une bonne Saint Valentin.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 14/02/2016 16:50
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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@ Couscous, cette histoire est digne d'Astérix chez les Belges. J'avoue qu'à ton contact je me suis familiarisée avec cette langue pittoresque, et je révise dans ton savoureux dictionnaire : www.yagoa.fr/plumedecouscous.

@Iztenozot, ce récit me rappelle le village de Barcelonnette dans les Alpes où beaucoup d'habitants sont allés faire fortune au Mexique puis son revenus.

Posté le : 14/02/2016 17:02
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Re: Défi du 13 au 20 février 2016
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Visite au musée



Nous sommes fatigués, nous avons passé une bonne partie de la journée à visiter Paris, nos jambes nous font mal. Pourtant nous n’avons pas encore envie de rentrer, nous passons devant le musée des Armées. Trop grand. Le musée Rodin n’est pas loin, pourquoi ne pas y aller ?

L’hôtel particulier qui abrite les œuvres est magnifique, nous entrons dans la cour intérieure. Devant nos yeux, une file de vieux et de Japonais, il va falloir les supporter pendant toute la visite. Un groupe de gâteux se masse devant les œuvres les plus célèbres, la guide hurle plus qu’elle ne parle, évidemment la plupart de ces croulants sont sourds. Nous dépassons non sans mal l’attroupement, comme ils ont des cannes ou des problèmes d’équilibre, l’exercice n’est pas simple. Nous repasserons plus tard admirer les Penseurs en bronze ou en plâtre. Dans la salle suivante ce sont les Nippons qui s’agglutinent devant des Balzac habillés de divers atours, en habit, en robe de chambre et même en toge romaine ! Pas de guide humain, ils ont tous des écouteurs sur les oreilles. Ils restent de longs moments devant certains objets et en délaissent complètement d’autres. Un jeune homme nous demande de le prendre en photo devant un tableau de Van Gogh, il faut s’y reprendre à trois fois pour qu’il soit satisfait de la prise de vue. Il nous explique comment cadrer très précisément et il repart sans même nous remercier, et sans un sourire. Il remet son audiophone en route et se met à regarder fixement un Monet.


Nous poursuivons notre chemin et arrivons dans une salle presque déserte, le parquet craque sous nos pieds. Pourtant nous ne sommes pas seuls, un couple danse au milieu de la pièce. Nous restons immobiles et silencieux pour ne pas les déranger. J’espère que les groupes de fâcheux vont s’attarder dans l’autre partie du musée.

La longue jupe noire de la femme effleure le sol ciré, le tissu de soie drapé autour de sa taille brille sous cette lumière de fin de journée. Le couple danse une valse mais cette danse-là n’a rien d’académique. Elle a les cheveux retenus dans un chignon bas un peu défait, elle est torse nu et l’homme est complètement nu. Il enlace la jeune femme amoureusement, il semble qu’elle soit déséquilibrée par un pas de danse, mais son bras puissant est là pour la retenir. Un amour et une douceur infinis se dégagent de ces deux êtres. Il l’embrasse dans le creux de l’oreille comme pour la réconforter. Dans ses bras, elle ne craint rien, pourtant quand sa main cherche la sienne, il se dérobe, leurs doigts ne se touchent même pas. Cette étreinte durera-t-elle encore longtemps ? Qui est ce couple si sensuel ?
Il y a d’autres sculptures autour de celle-là, pourtant nous ne voyons qu’elle, La Valse de Camille Claudel. Alors que dans les autres salles on sentait l’assurance de Rodin, son humour aussi, ici il n’y a que délicatesse, sensibilité, élégance et sensualité.
Nous avons du mal à continuer la visite, le souvenir de ces danseurs est toujours présent, nous ne voulons pas être confrontés aux autres visiteurs, pas devant ces personnages magnifiques, il semble qu’une autre présence ou qu’un son de voix, pervertiraient cet instant magique.
Les autres salles comportent des œuvres magnifiques, dans les jardins, le Penseur médite, peut-être se souvient-il de ces danseurs magnifiques. La Valse nous manque déjà.

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Posté le : 14/02/2016 22:52
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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