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De Montpellier
Niveau : 63; EXP : 94 HP : 629 / 1573 MP : 3168 / 59875
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Le 17 janvier 1654 meurt Paulus Potter
à 28 ans à Amsterdam, né à Enkhuizen le 20 novembre 1625, peintre animalier néerlandais Provinces-Unies.Ses maîtres sont Pieter Symonsz Potter, Jacob de Wet du mouvement baroque. Il a influencé Constant Troyon. Son père était Pieter Potter. Ses Œuvres les plus réputées sont Q17275817, Q17275819, Le Taureau 1647, Mauritshuis, La Haye
Fils et élève d'un peintre d'histoire rembranesque déjà fort estimable qui s'établit à Amsterdam en 1631, Pieter Potter, Paulus reste dans l'histoire des arts comme un peintre étonnamment doué, très précoce, mais ayant pu à peine donner toute sa mesure, puisqu'il meurt très jeune, à l'âge de vingt-neuf ans. En 1646, il est signalé à Leyde et entre alors dans la Gilde des peintres. En 1649, on le trouve à la Gilde de La Haye ; il s'y marie en 1650 ; puis il passe à Amsterdam en 1652, peut-être à la suggestion du docteur Tulp — il fait un peu plus tard le portrait de son fils —, et reste dans cette ville jusqu'à sa mort. Influencé également en ses débuts par le peintre d'histoire Moeyaert (en revanche, son passage dans l'atelier de J. de Wet à Haarlem en 1642-1643 reste problématique), Potter se spécialisa dans la peinture d'animaux, peut-être à partir de suggestions utrechtoises comme celles de Jacob Cuyp et du vieux Bloemaert qui ont popularisé ces thèmes de peintures de bestiaux puissamment réalistes et fermement dessinés. A joué ici un rôle non moins patent la tradition de la peinture d'histoire prérembranesque à Amsterdam, depuis Lastman et dont Pieter Potter et Moeyaert furent d'efficaces relais. Avec Paulus Potter comme avec Dujardin dont il est si proche (il est difficile de dire avec certitude lequel a influencé l'autre !) plus encore qu'avec Berchem ou Albert Cuyp, triomphe le portrait d'animal, présentation fine et soignée de bestiaux attentivement dessinés et silhouettés dans un cadre de paysage très délicat mais vide de toute présence humaine, qui va bien au-delà du simple étoffage d'un paysage, d'une pure figuration subordonnée à la nature environnante. Un réalisme plein d'élégance et de nerveuse justesse, une lumière délicatement précise et froide — ainsi dans le raffiné et merveilleux Cheval pie du Louvre —, un sens étonnant du paysage qui reste trop méconnu — voir l'étonnant arrière-plan du Taureau du Mauritshuis, le fameux chef-d'œuvre de l'artiste, daté de 1647 — et qui nuance ce qu'il pourrait y avoir de trop virtuose et de trop exact dans l'insistant détail de ses animaux, une sorte d'italianisme pastoral parfaitement digéré et intégré dans le monde réaliste néerlandais, une poésie de la simplicité servie par une parfaite habileté picturale, telles sont les grandes qualités qui distinguent Potter, arrachent ses sujets à la banalité du genre et lui permirent, en une carrière de dix ans à peine, de laisser un œuvre à la fois considérable et réputé qui font de lui l'un des noms les plus populaires — et à bon droit — de la peinture néerlandaise du XVIIe siècle. Surprenantes, presque provocantes sont ses immenses et presque maladroites toiles de La Haye (Le Taureau) ou de la collection Six à Amsterdam (Portrait équestre du Dr Tulp, 1653). À l'image même de son dessin juste et pur et de sa peinture fine et précise, ses gravures (au nombre d'une vingtaine) restent, elles aussi, des merveilles d'attention et d'exactitude modeste et attachante. Le ciel de ses tableaux est souvent gris argent, pommelé de nuages, ses animaux se tiennent immobiles et posent harmonieusement sous l'éclairage d'une fine lumière dorée (dans cet esprit, le chef-d'œuvre est La Vache qui se mire datée 1648, Mauritshuis, La Haye). Si l'inspiration n'est ni très élevée ni très originale, il faut reconnaître que la qualité de l'exécution est incomparable. Aussi bien sa formule rencontra-t-elle un vif succès, et Potter eut de nombreux imitateurs : sans parler de Dujardin (de trois ans son aîné), il faut citer au moins Klomp, Jean Le Ducq, Murant, Adriaen van de Velde ; le genre fut repris aux XVIIIe et XIXe siècles par d'innombrables suiveurs et pasticheurs (la vogue de Potter fut inouïe au XIXe siècle, et Le Taureau de La Haye fut le grand chef-d'œuvre conquis par les Français et l'orgueil du musée Napoléon), tels que J. Kobell, P. van Os, Ommeganck, Demarne, Verboeckhoven, ou même, un peu plus tard encore, Troyon. À ce seul titre, Paulus Potter ne saurait laisser indifférent et ne mérite sûrement pas l'espèce de dédain condescendant qui l'entoure à notre époque et qui a trop résolument succédé à l'enthousiasme peut-être excessivement hyperbolique et littéraire d'un Fromentin. Jacques FOUCART
Sa vie
Quelques années après sa naissance, en 1628, sa famille déménage à Leyde, puis à Amsterdam en 1631, où le jeune Paulus étudie l'art pictural auprès de son père, Pieter Symonsz Potter 1597-1652, et du peintre Jacob de Wet 1610-1671. Il devient membre de la guilde de Saint-Luc, mais en 1649, il s'installe à La Haye, près de l'atelier de Jan Van Goyen, dont il loue une des maisons. Il épouse la fille d'un entrepreneur en bâtiment qui le fait connaître auprès de l'élite bourgeoise de la ville. Bien que Amélie de Solms-Braunfels, mécène et membre de la famille du stathouder achète une de ses toiles, les sujets rustiques de ses œuvres ne plaisent guère à certaines aristocrates de la cour. En mai 1652, il retourne à Amsterdam. Impressionné par ses manières civilisées et son raffinement, le chirurgien Nicolaes Tulp, celui de La Leçon d'anatomie du docteur Tulp de Rembrandt, lui commande le portait de son fils Dirck. Potter, qui meurt peu après, à 29 ans, aura une grande influence sur les artistes qui peindront des paysages très au-delà du début du XIXe siècle. Peintre animalier, il se concentre quasi exclusivement sur les sujets bovins et atteint une perfection dans leur représentation. Ses plus grandes œuvres sont exposées au Rijksmuseum d'Amsterdam, mais également à Paris Musée du Louvre, à Londres Wallace Collection, à la Gemäldegalerie Alte Meister de Dresde, à la Gemäldegalerie Alte Meister de Cassel Hesse. Son tableau le plus célèbre, intitulé Le Taureau 1647, se trouve au Mauritshuis de La Haye. On peut estimer que cette concentration sur un sujet unique les bovins, malgré quelques écarts vers les chevaux ou les chiens, constitue une démarche qui offre un prélude à l'abstraction. Dans cette perspective, Paulus Potter est un maître dont les répercussions résonnent encore dans l'art contemporain.
Quelques Å“uvres
Smallholder family with cattle, 1646 - 29 × 37 cm Le Taureau, 1647, huile sur toile, 235,5 × 339 cm, Mauritshuis de La Haye. Deux chevaux dans un prè près d'une porte, 1649 - 30 cm × 23 cm - huile sur bois, exposée au Rijksmuseum. Deux chevaux de trait devant une chaumière, 1649 - 26 cm × 24 cm - huile sur bois, exposée au Musée du Louvre. Le Bois de La Haye, 1650 - 38 cm × 40 cm - huile sur bois, exposée au Musée du Louvre. Orphée charmant les animaux, 1650 Quatre vaches dans un pré, 1651 - 30 cm × 25 cm - huile sur bois, exposée au Rijksmuseum. Les Troupeaux, 1651, National Gallery de Londres. Le Cheval pie, 1653 - 41 cm × 30 cm - huile sur bois, exposée au Musée du Louvre. La Prairie, 1656 - 121 cm × 84 cm - huile sur toile, achetée par Louis XVI en 1784, exposée au Musée du Louvre.
Références dans la littérature
Dans Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, le Nautilus est décoré de peintures, dont des Vernet : « Les diverses écoles des maîtres anciens étaient représentées par une madone de Raphaël, une vierge de Léonard de Vinci, une nymphe du Corrège, une femme du Titien, une adoration de Véronèse, une assomption de Murillo, un portrait d’Holbein, un moine de Vélasquez, un martyr de Ribera, une kermesse de Rubens, deux paysages flamands de Téniers, trois petits tableaux de genre de Gérard Dow, de Metsu, de Paul Potter, deux toiles de Géricault et de Prud'hon, quelques marines de Backuysen et de Vernet. » chapitre IX
Posté le : 16/01/2016 16:26
Edité par Loriane sur 17-01-2016 16:58:05 Edité par Loriane sur 17-01-2016 16:59:37 Edité par Loriane sur 17-01-2016 17:00:47
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