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Accueil >> newbb >> Défi du 19 décembre 2015 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 19 décembre 2015
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Bonjour à tous !

Ca sent bon les vacances de fin d'année... du moins en ce qui me concerne. J'espère que les vôtres aussi.

La fête de Noël se profile à la fin de cette semaine. Le sapin brille de milles feux et la crèche trône à son pied.

Pour mon défi, je souhaite vous proposer un voyage dans le temps : imaginez que vous vous retrouviez tout à coup 2015 ans avant, en plein coeur d'Israël, dans la petite ville de Bethléem, dans la nuit du 24 au 25 décembre. Qu'allez-vous découvrir ?

Je suis impatiente de vous lire et vous embrasse tendrement.

Passez de beaux moments de partage en famille.

Couscous

Posté le : 18/12/2015 20:02
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Re: Défi du 19 décembre 2015
Plume d'Or
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Chère Couscous

Quel beau défi!!!


Beau temps de Noel à chacun d'entre vous!

Magnifique temps de Noel où tout est possible!

Mille bises

Belle et lumineuse journée

Athéna

Posté le : 19/12/2015 06:53
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Re: Défi du 19 décembre 2015
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Année Zéro


L’ordinateur de bord égrenait son compte à rebours : 3000,2999,2998… XXX réglait les derniers instruments de navigation, ajustait les paramètres techniques et préparait le vaisseau pour un atterrissage optimal.

Le manifeste ne laissait aucune place au doute quant à l’objet de la mission. Il ne restait plus qu’à trouver l’endroit précis, sur la seule base de croyances datées, de récits passés de bouche en bouche, d’interprétations imprécises d’un vieux livre crée de bric et de broc par des scribes anonymes. Même venu du trente quatrième siècle, XXX ne pouvait deviner le lieu exact des événements, parce que justement rien n’en prouvait la réalité, aucune preuve n’en attestait la réalité, seuls de maigres indices permettaient d’émettre des hypothèses, fort aléatoires.

XXX termina ses réglages puis se cala dans son fauteuil. Il en profita pour se laisser aller à ses souvenirs, quand la Haute Autorité lui avait signifié sa mission.
— Vous êtes conscient de l’importance de votre voyage, avait commencé un Conseiller de niveau Quatre.
— Je crois, monsieur.
— Il ne s’agit pas de croire, justement, mais de prouver. Notre civilisation a rebondi, après des siècles d’errance et de faux-semblants. Vous, les XXX, en êtes devenus les symboles, ceux de notre avenir glorieux à travers les étoiles, au-delà de l’horizon, loin des croyances d’antan.
— Oui, monsieur.
— Nos prédécesseurs se sont fourvoyés, au nom de prophètes disparus dans les limbes de la mémoire collective. Ils se sont combattus pour un bout de désert, un morceau de parchemin ou une brique dans un mur. Leurs enfants ont remplacé l’épée ou le cimeterre par l’atome et les virus. Des générations ont vécu dans la peur de l’autre, la haine du voisin, le mensonge érigé en religion et propagé par des vieillards barbus, au nord et au sud, à l’est et à l’ouest.

XXX savait tout ça, comme chaque enfant de sa caste, celle des exécutants et des techniciens. Il avait été choisi parmi des milliers de XXX, après un processus de sélection particulièrement ardu, puis entrainé au voyage temporel, à la navigation multidimensionnelle, aux techniques de pilotage non-relativiste, à un ensemble complet de savoir-faire indispensables pour remonter le temps. Il avait avalé des quantités d’informations sur l’Histoire d’avant, quand son espèce biologique s’affublait du nom d’Humanité, depuis son premier crâne brisé à coup de hache en silex. C’était le passé, révolu pour toutes les castes du monde des XXX mais il fallait le connaitre, le comprendre, avant de l’affronter.

XXX s’assoupit un instant. Son cerveau passa en phase subconsciente, dénuée des couches d’éducation et de conditionnement imposées aux XXX. Il profita de ses rares moments de liberté pour rêver. Son univers intérieur s’afficha comme un ensemble de couleurs, d’abord sans relief puis avec des incidentes, des hauts et des bas, des creux et des bosses. XXX se retrouva dans un décor inconnu, multicolore, où d’autres individus paraissaient bien moins perdus que lui. Leur apparence, hétérogène et dénuée de logique, transgressait les plus élémentaires règles du système de castes. Certains cerclaient des bottes de paille, d’autres creusaient des tranchées dans le sol, tous travaillaient en parlant, dans une langue pleine d’accents chantants telle une mélodie flutée. XXX tenta d’ouvrir la bouche, d’émettre un son mais il n’en sortit rien d’autre qu’une sorte de frôlement, comme un bruit d’élytre, celui d’un insecte enfermé dans une cage de plexiglas. Les autres le regardèrent bizarrement, sans montrer de signe agressif ou de contrariété. XXX se sentit une singularité dans un monde illogique où la variété semblait la norme. Ce sentiment, inconnu des XXX depuis avant leur naissance, accentua son malaise, le stressa davantage au point de le réveiller.

L’écran affichait 1650 et continuait son compte à rebours. XXX s’essuya les yeux, étonné d’avoir pleuré durant son sommeil, puis se leva pour remettre de l’ordre dans sa routine, revenir aux fondamentaux de sa condition. Il procéda à quelques contrôles, ajusta deux paramètres, vérifia les constantes de navigation et jugea la situation sous contrôle. XXX termina le processus par la rédaction d’un mémorandum, une étape obligatoire dans tous les voyages hors des limites planétaires.

XXX à Haute Autorité.
Point de départ : Luna 12, année 3366.
Point d’arrivée : Terre, Palestine, année 0.
Dimensions prévues : cinq passages hors temps, deux accélérations.
Incidents : aucun.
Probabilités d’impact positif : 98%.
Risques calculés : faibles, une dérive à l’est, d’un facteur inférieur au degré.


XXX signa son rapport puis l’enregistra. Il se cala ensuite dans son fauteuil et attendit la phase d’accélération, premier passage dans le temps cible. Dans le vaisseau, tout était automatisé, des conditions de vie propre à l’habitacle en passant par les fluctuations de la coque, conditions indispensables pour la sécurité du matériel et de l’équipage. La pression changea de façon imperceptible, la composition de l’air se modifia, la luminosité baissa d’intensité. XXX se sentit partir dans une sorte de torpeur, signe de son passage en stase intermédiaire, un état de conscience où l’homme devenait chrysalide et se débarrassait de ses dernières peurs avant de plonger dans le temps.

XXX sombra dans l’infiniment profond, un absolu sans rêves ni souvenirs embarqués sur son écran cérébral. Il subit la plongée gravitationnelle, le changement de dimension, sans ressentir la moindre douleur alors que sa matière devenait exotique, basée sur une biologie très éloignée de la physique traditionnelle en cours sur la Terre et aux alentours. S’il avait perçu les modifications de son corps, l’explosion de ses quarks, XXX aurait crié dans l’espace devenu autre chose, sans étoile ou planète, pour des oreilles improbables et des peuplades indigènes qui ne le voyaient pas.

XXX vécut deux accélérations successives, un record dans l’histoire du voyage temporel, du moins dans les annales officielles. Le temps ne compta plus, ni pour lui ni pour le vaisseau, le haut ne remplaça pas le bas, la profondeur devint obsolète, Dieu arrêta de jouer aux dés.

Revenu dans son univers physique, dans un état proche de l’initial, à la variable temps près, le vaisseau lança la procédure de sortie de stase, ouvrit la chrysalide et permit au nouveau XXX d’émerger. L’ordinateur de bord effectua lui-même les mesures, sans l’aide d’un pilote trop fatigué par son périple à travers les dimensions, puis corrigea sa trajectoire d’entrée sur la planète Terre afin d’arriver dans les meilleures conditions, sans bruit et sans fureur. Enfin, dans le strict respect de la procédure, il enregistra un mémorandum, à destination de son équipage humain et de sa hiérarchie.

Vaisseau à XXX, à Haute Autorité
Impact positif à 99,7%
Point d’arrivée confirmé : Terre, Palestine, Bethléem, année zéro.
Incidents : aucun, l’équipage composé d’un XXX a survécu sans dommage notable.
Risques constatés : nuls, la dérive initiale a été amendée.


Dans le ciel de Palestine, ce jour précis, les habitants relatèrent une suite de phénomènes inexpliqués. Un scribe de Cisjordanie regroupa des témoignages dans une sorte de gazette locale à destination des plus fortunés et de leurs érudits.

Au début de cette fameuse journée, des paysans ont vu dans le ciel des lumières très brillantes. Plus tard, aux alentours de Bethléem, ils ont constaté un réchauffement ambiant. Selon eux, l’air piquait la peau et les yeux, de plus en plus fort. Se mouiller le visage ou s’enduire de matière grasse ne changeait rien. Les animaux commençaient à se comporter bizarrement. Puis les premiers signes de folie sont apparus : le bétail s’est échappé des enclos, les enfants se sont mis à crier, les mères à pleurer, les hommes à se battre entre eux. La bataille s’est transformée en curée, comme si une voix intérieure leur ordonnait de tuer tout ce qui vivait dans les environs. Les rares survivants parlent de tueurs aux yeux fous, de paroles célestes dans une langue inconnue, de maisons incendiées et de roulements de tonnerre au loin à l’horizon.

Le gouverneur de Palestine, alarmé par ces témoignages, isola le territoire incriminé, contingenta le risque de contamination aux quelques survivants, de jeunes fermiers de Bethléem. Il déclara l’état d’urgence, interdisant de publier des nouvelles sur des événements similaires dans toute la région, et fit donner la garde contre les rares opposants qui voyaient en ce phénomène la manifestation du divin contre l’occupant romain. Quelques langues furent coupées, des gens écartelés puis tout rentra dans l’ordre, comme Rome l’avait ordonné.

XXX rédigea son dernier rapport, pour la postérité. Il avait mené à bien sa mission, au prix de sa propre existence, mais ne pouvait pas revenir dans son temps initial parce que c’était le prix à payer pour servir son espèce.

XXX à Haute Autorité.
Lieu actuel : Terre, Palestine, Bethléem, année zéro.
Etat de la mission : achèvement complet, tout le territoire impliqué est pacifié, le père et la mère sont neutralisés, l’enfant n’a pas survécu.
Incidents : peu, la population locale s’est comportée comme prévu, leurs gouvernants ont fermé les frontières et isolé le périmètre.
Risques calculés : la civilisation occupante devrait se maintenir encore quelques centaines d’années avant de s’effondrer sous le poids de sa propre décadence. Les peuplades locales vont reprendre le contrôle, sous formes de potentats tribaux, de la zone pendant quelques dizaines d’années, avant de tomber à leur tour sous la domination d’une puissance coloniale. Le risque est faible que cette dernière invoque un quelconque prophète pour imposer son modèle, si nos autres missions dans la zone se concluent de la même manière.


XXX enregistra son mémorandum. Il se souvint de sa dernière discussion avec son instructeur, avant de partir en mission.
— Pourquoi devons nous, tous les missionnaires, rédiger des rapports alors qu’ils ne peuvent vous parvenir et que vous n’existerez plus ?
— Parce que c’est la procédure, XXX. Sans règlement, nous ne sommes rien d’autre que de grands singes savants, des animaux préoccupés par leur seule survie, des prédateurs à peine plus intelligents que les autres.
— Mais notre mission, si elle réussit, va modifier le passé et donc le futur. Il n’y aura plus de castes, d’ordre établi, de vie sur la Lune et de civilisation mécanisée.
— C’est ça l’idée, XXX, donner une seconde chance à notre espèce, en repartant de zéro.

FIN

Posté le : 19/12/2015 20:15
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Re: Défi du 19 décembre 2015
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Donald,

Ton texte amène à réflexion. En effet, comment l'humanité, dans ces conditions, va-t-elle évoluer ? Je suis persuadée qu'elle tombera dans les mêmes travers. Une petite pensée pour ce pauvre XXX sacrifié à la bonne cause.

Merci mon canard

Couscous

Posté le : 20/12/2015 12:39
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Re: Défi du 19 décembre 2015
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Nativité 2.0

Juste avant que mes yeux ne se ferment, sur mes rétines se fixe l’image du Père Noël qui orne la fenêtre de notre chambre. Mon épouse adore décorer toute la maison aux couleurs de Noël. Nous sommes le vingt-quatre décembre et mon estomac peine à digérer les huitres et la bûche au café de ma belle-mère.


Un froid glacial me parcourt l’échine et me tire d’un rêve aux relents de cauchemar. Je suis en chien de fusil, au bord d’une route de terre éclairée par la pleine lune. Je me lève d’un bond et observe les alentours, le cœur battant et le cerveau en ébullition. Mais où suis-je ? Je retire mon portable de la poche de mon pantalon de pyjama (oui, je dors avec mon téléphone, on ne sait jamais !). J’effleure l’écran dont la lumière artificielle me rassure et demande :

– Siri® !
– Que puis-je faire pour vous ?
– Dis-moi où je suis.
– Vous vous trouvez dans le village de Bethléem, en Israël.
– Comment suis-je arrivé ici ?
– Je ne possède pas les données nécessaires pour vous répondre.
– Quel jour sommes-nous ?
– Nous sommes le vingt-quatre décembre zéro.
– Zéro quoi ?
– An zéro.
– C’est impossible !
– Impossible n’est pas Apple®.

Me voilà transporté plus de deux mille ans en arrière, la nuit de la nativité. Je dois devenir dingue à force d’écouter des confessions tordues toute la journée (je ne suis pas prêtre protestant mais psy). Que faire ? Il fait froid et il me faut trouver un abri. Je vois une lumière blafarde émaner d’une cabane au bout de la route. Je marche en sa direction et frappe à la porte. Un homme à la longue barbe vient m’ouvrir.

– Vous êtes docteur ?
– Si on veut.
– Entrez vite ! Ma femme doit accoucher.
– Vous ne vous prénommeriez pas Joseph ?
– Si.

Il me pousse jusqu’à une jeune femme, allongée sur la paille, qui halète en émettant de petits gémissements tout en tenant son ventre rond, au bord de l’explosion. Je me tourne vers Joseph :

– Désolé mais je ne suis pas gynéco.
– Et moi je suis charpentier. Regardez mes mains, elles sont pleines d’échardes.
– Et les miennes pleines de morve de mes patients !

La femme parturiente se met à hurler.

– Bon, je devrais me débrouiller, avec tous les épisodes de Baby Boom que j’ai regardés avec ma femme !

J’encourage les efforts de Marie, Vierge de son état (bien que cela vienne en contradiction avec sa grossesse mais vous connaissez l’histoire des voies du Seigneur !). Finalement, un bébé fraie son chemin entre les jambes de sa mère. Je m’adresse à Joseph :

– Donnez un morceau de votre robe. C’est votre enfant, tout de même !
– Justement à ce propos…
– Pas le temps pour une séance et je suis hors de prix.

J’emmitoufle le nouveau-né dans le bout d’étoffe et le dépose dans les bras de Marie.

– Voici Jésus, ton enfant.
– Comment connaissez-vous son prénom ?
– J’ai lu la Bible.
– C’est quoi la Bible ?
– Une très longue histoire !

Pendant toute la nuit, je vois défiler des bergers et même les fameux rois mages. Je les observe remettre leurs présents solennellement au bébé qui dort tranquillement.

– De l’encens, de la myrrhe et de l’or. C’est sympa, les mecs. Mais il aurait mieux valu investir dans des couches, du lait et des grenouillères.
– Qui es-tu, étranger en guenilles ?
– Ce ne sont pas des guenilles, c’est un pyjama.
– Une mode d’une autre contrée ?
– Et d’un autre temps. C’est trop long à expliquer. Je suis désolé mais je tombe de fatigue. Un accouchement, c’est difficile, vous savez.

Je me retire dans le fond de l’étable, juste à côté du bœuf et de l’âne qui me regardent comme un chien dans un jeu de quilles. Mes paupières se ferment instantanément.


Ce sont les cris de ma fille qui me tirent de mon sommeil.

– Papa, papa ! Le Père Noël est passé !

La vision encore trouble, je descends jusqu’au sapin. Ma petite Marie se rue avec empressement sur son cadeau. Mon regard tombe sur la crèche posée sur un guéridon. Un détail m’intrigue et j’en fais part à mon épouse qui vient de nous rejoindre dans le salon :

– C’est qui ce personnage en pyjama à côté de l’âne ?
– Mais c’est le mendiant, voyons ! On dirait que tu n’as jamais vu une crèche de ta vie.
– Celui qui a accouché Marie !
– N’importe quoi ! Il était trop bête pour cela.
– Il a tout de même fait trois ans d’études.
– Qu’est-ce que tu racontes ?
– Laisse tomber. Tu es sûre que les huitres étaient fraîches hier soir ?


Posté le : 20/12/2015 12:39
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Re: Défi du 19 décembre 2015
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Chère Delphine,
Chères Loréennes et chers Loréens,

Voici ma modeste contribution au défi de la semaine.

Je l'ai appelé "le Père Noël y est allé" :

Au cours de cette soirée du 24 décembre, en Laponie, le père Noël était plus fatigué qu’à son habitude. Oh, Il ne s’en plaignait pas car il avait dû préparer, avec toutes ses fées et ses lutins, les cadeaux pour encore plus d’enfants que les années précédentes.
La nuit était glaciale ce soir et le ciel était éclairé de mille étoiles qui semblaient si bien danser au milieu de leurs constellations.
Le Père Noël était nostalgique car l’étoile du berger était plus lumineuse, et cela lui rappelait un autre soir, il y a longtemps, si longtemps se disait-il en lui-même.

C’est alors qu’un lutin timide, au petit nez mutin et humide, s’approche de lui et lui dit :
- Père Noël, pourquoi sembles tu si triste ce soir ? Tu te devrais te réjouir. Nous allons distribuer les cadeaux à tous les enfants du monde. Et moi, je suis très heureux car tu m’as promis que je serai parmi les lutins qui t’accompagneront cette année.

- Rassures-toi, je te l’ai promis. Tu feras bien partie de notre escapade céleste. Je ne suis pas triste Harold. Je suis nostalgique. Revenaient en moi quelques souvenirs merveilleux d’un lieu lointain où j’ai fait une belle rencontre lors d’une nuit de Noël. Oublions cela et préparons nous, cher Harold.
- C’est la première fois que vous m’appelez ainsi, lui répond le lutin, avec un aplomb courageux qu’il ne se connaissait pas.
- C’est la nuit de Noël, cher Harold, la nuit au cours de laquelle toutes les relations deviennent lumineuses. Et elle le devient encore plus entre nous deux, mon Harold ! Laissons les sentiments ! Allons nous préparer !

Harold, et ses amis lutins Cachou, Bosco, Mika, Cabotin et Frisquet allèrent préparer l’attelage de douze reines qui allaient tirer le traîneau du Père Noël dans les cieux du monde.
Nos amis lutins s’affairaient ainsi dans la salle d’apparat au rez-de-chaussée du palais d’or et d’argent de leur père où se trouvait leur prochain moyen de transport. Dans l’après midi, les fées avaient installé tous les cadeaux sous le contrôle du maître des lieux, des plus petits au plus gros, dans tous les espaces libres du traîneau.

Les yeux des lutins scintillaient de bonheur devant les décorations extérieures de l’attelage. Des guirlandes lumineuses rouges, or et blanches courraient de chaque côté et donnaient à l’ensemble une grandeur auréolée.

Le Père approcha des lutins et leur dit :

- Suffit les rêveurs ! Grimpez tous sur le traîneau. Il nous faut partir maintenant.

La porte du salon d’apparat s’ouvrit sur la nature blanche de la Laponie :

- Harold, tu n’aurais oublié quelque chose, lui dit le Père Noël.
- Qu’aurais-je donc oublié ?
- Eh bien, d’identifier notre premier lieu de destination ! Fais donc agir ta magie!

Se trouvant une nouvelle aisance, Harold lui dit alors :

- Père Noël, j’aimerais que nous allions d’abord dans le lieu qui vous offrait un brin de nostalgie.
- Tu veux donc vraiment y aller, dans ce lieu !
- Oui, je le veux. Et je suis sûr que tous mes amis lutins veulent y aller aussi.
- Tu en es vraiment sûr. Tu leur a demandé.
- Non, mais j’en suis certain. Alors où es-ce ?
- Eh bien, c’est à Bethléem que nous allons commencer notre distribution de cadeaux.
- Mais où est donc Bethléem ?
- En Palestine. Et c’est loin. Il faut donc nous dépêcher.

Le traîneau s’envola dans le ciel de Laponie et partit vers le sud, passant les obstacles des montagnes et volant au dessus des toits. On entendait dans la nuit, de villes en villes, les clameurs des enfants mais aussi des parents qui voyaient passer le traîneau dans la nuit claire.

Alors qu’il survolait le midi de la France, Harold, qui était assis à la droite du Père Noël, lui dit :

- Cher Père Noël peux-tu nous raconter l’histoire que tu as vécue et qui t’a inspiré ta nostalgie.?

Oh oui, reprirent en chœur Cachou, Bosco, Mika, Cabotin et Frisquet.

- Tu n’as plus le choix, lui dit alors Harold.
- Vous voulez donc l’entendre!
- Oui, oui, oui, oui, oui…, reprirent-ils tous !
- Et bien la voici donc. C’était il y 2015 ans, le soir de Noël ! Nous avions désiré, comme aujourd’hui, commencer la distribution des cadeaux dans la ville de Bethléem. Alors que nous approchions de Bethléem, après avoir survolé la ville de Sepphoris, aujourd’hui disparue, ne voilà-t-il pas que notre traîneau se désolidarise de son attelage, et nous chutons à même le sol. Nous fûmes sonnés par cette chute ! Après quelques minutes d’étourdissement, passent devant nous un jeune homme et sa jeune femme enceinte qui allaient à Bethléem se faire recenser. Nous voyant dans l’embarras, le jeune homme s’arrêta et nous proposa son aide. S’étant présenté comme charpentier, je peux vous assurer qu’il maîtrisait son art car il répara miraculeusement notre traîneau. Je le remerciai en lui demandant si je pouvais lui être d’une aide favorable dans les heures qui suivent. Il me répondit que non et qu’un couple de cousins les attendaient, ainsi qu’une sage-femme, qui allait accoucher son épouse. Il nous quitta avec le sourire en nous faisant part de l’originalité de ses cousins qui avaient aménagé une grotte en lieu d’habitation. Il eût préféré, nous dit-il, que sa femme accouche dans une vraie maison, mais il avait promis à ses cousins que son premier né naîtrait chez eux. Il faisait une nuit splendide. L’étoile du berger brillait de mille feux comme si elle voulait nous faire vibrer de bonheur dans cette belle nuit.

Après cette péripétie qui nous fit perdre quelques minutes précieuses, nous repartîmes.

- Et vous n’avez plus revu ce couple charmant. Et comment s’appelaient-ils ? Vous n’avez pas cherché à le savoir, Père Noël, lui dit Harold.
- Mais mon histoire n’est pas finie car nous les avons revus une heure plus tard.
- Comment cela, vous les avez revu une heure plus tard.
- Et bien oui, car c’est dans leur maison, ou plutôt dans leur grotte, que nous sommes allés déposer le premier cadeau. En fait, nous en avions déposé deux, car depuis un enfant était né. La jeune femme avait accouché d’un charmant petit garçon.
- Et alors, racontes nous la suite, crièrent en chœur tous les lutins.
- Nous arrivâmes à la grotte avec mes deux cousins.
- Comment cela avec vos deux cousins, lui dit Harold ?
- Ce Noël là, je n’étais pas venu seul. Mon premier cousin Nicolas du Groenland et mon second cousin Santa Klaus de Lorraine m’avaient accompagné et nous suivaient dans deux autres traîneaux. Lorsque nous arrivâmes devant la grotte, le jeune homme que j’avais rencontré nous fit signe d’entrer et nous invita à fêter l’heureux événement avec eux, au milieu des membres de sa famille. Cet homme était un homme bon ; et tout autant l’était son épouse qui voulut que nous partagions le pain avec eux. Quelques bergers des environs s’étaient joints à nous. Parce que leurs chambres d’amis étaient toutes occupées, l’enfant avait été mis dans une mangeoire, appelée crèche dans leur pays, au milieu de la paille dans laquelle était maintenu au chaud ce beau bambin. Devant un tel bonheur, nous avions complété les deux cadeaux d’encens et de myrrhe, pour les remercier de l’amour et de la bienveillance dont ils avaient fait preuve à notre égard.
- Ne me dites pas Père Noël que vous les avez quitté sans savoir qui ils étaient.
- Ils s’appelaient Joseph et Marie. Et Ils avaient appelé leur enfant Jésus. Au moment de partir, nous avions salué la beauté de cet enfant et nous lui avions promis un bel avenir. Nous ne pensions pas si bien dire !
- Cher Père Noël, es-tu bien sûr qu’il faille que nous commencions par Bethléem.
- C’est toi qui me l’a demandé, je crois.
- Oui, mais…
- Mais quoi !
- Père Noël, le Jésus en question est le Jésus des Chrétiens.
- Oui, tu as bien deviné.
- Alors par prudence Père Noël, peut être faudrait-il commencer par une autre destination.
- Nazareth, peut être, répondit avec humour le Père Noël !

Joyeux Noël à toutes et à tous.
Amitiés.

Jacques

Posté le : 20/12/2015 23:11
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Re: Défi du 19 décembre 2015
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Cher Istenozot,

Quelle belle idée d'intégrer le Père Noël dans la nativité. En fait, c'était lui et deux lutins les fameux rois mages. L'Histoire déforme tout !

Ne serais-tu pas toi-même un lutin du Père Noël ? Je me le demande...


Un grand merci pour ce joli conte de Noël.

Bises

Couscous

Posté le : 23/12/2015 19:47
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Re: Défi du 19 décembre 2015
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Chère Delphine,

Sourire. Ne déforme pas l'histoire. Mais voyons, les rois mages étaient le Père Noël, Saint Nicolas et Santa Klaus. C'est lumineux!

Je suis déjoué. Moi qui pensait encore pouvoir me cacher. Eh bien oui, chère Delphine, je suis un lutin permanent. Je suis Harold, le lutin, pas très malin finalement car tu m'as découvert!

Toujours est-il, sois encore remerciée de m'offrir des occasions de sortir un peu de mes soucis, en nous proposant ces défis.

Je te souhaite un magnifique Noël au milieu de toutes et de tous ceux qui te sont chers.
Pour ma part, je vais passer Noël avec mes soeurs, un grand frère peut être, mais sans l'Ermite, cette année. Je vais le regretter car nous aurions pu jouer à des jeux poétiques.

Bises.
Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 23/12/2015 21:43
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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