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Lénine 5
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La Russie entre guerre civile et terreur Début de la guerre civile

Guerre civile russe et Communisme de guerre.
Sauvé par le traité de Brest-Litovsk, le régime bolchevik demeure néanmoins confronté à une multitude de graves problèmes. La perte de l'Ukraine a privé la Russie d'une de ses principaux greniers à blé. Le pays souffre de la faim, problème qui va en s'aggravant avec la guerre civile et la désorganisation des infrastructures. L'arrêt des combats sur le front de l'Est ne signifie pas la fin des violences en Russie, où des Armées blanches, soutenues à partir de juin 1918 par une intervention internationale d'ampleur assez limitée, se soulèvent contre le régime bolchevik ; des S-R proclament en juin 1918 un gouvernement, le Comité des membres de l'Assemblée constituante, qui s'allie en Sibérie avec l'amiral Koltchak, l'un des chefs des « Blancs », avant d'être dissous par ce dernier en décembre. En juillet, les S-R de gauche entrent en rébellion contre leurs anciens alliés bolcheviks, mais leur tentative d'insurrection, maladroitement menée, est vite déjouée.
La Russie sombre dans une guerre civile d'une extrême violence, Rouges et Blancs se livrant à des campagnes de terreur contre le camp adverse. Durant le conflit, Lénine s'impose un rythme de travail éprouvant et mène une existence quasi spartiate. Face à la gravité de la situation et à la multiplication des soulèvements, le gouvernement bolchevik doit improviser une armée - l'Armée rouge, organisée notamment par Trotski, nommé commissaire du peuple à la Guerre - et un mode de fonctionnement économique, le communisme de guerre. Toutes les entreprises ayant un capital de plus d'un demi-million de roubles sont nationalisées en juin 1918 mesure étendue en novembre 1920 à toutes celles de plus de 10 ouvriers, cette dernière décision n'étant, dans les faits, qu'imparfaitement appliquée. Les villes étant frappées par la famine du fait du manque de blé, le Commissariat du peuple au ravitaillement reçoit des pouvoirs très étendus, le gouvernement voulant étendre la lutte des classes dans les campagnes pour assurer l'approvisionnement des villes. Lénine fait voter en juin 1918 la constitution de Comités des paysans pauvres Kombedy, qui sont envoyés dans les campagnes et opérer les réquisitions des surplus agricoles : face aux problèmes de recrutement, ces Kombedy sont souvent formés non de paysans locaux, mais d'ouvriers au chômage et d'agitateurs du Parti. Les bolcheviks décrètent la division de la paysannerie russe, selon un schéma marxiste simpliste, entre koulaks paysans riches, paysans moyens et paysans pauvres ; les réquisitions, opérées de manière totalement inadaptée, touchent l'ensemble de la masse des populations paysannes, exacerbant les tensions et provoquant des soulèvements. Lénine envoie, en août 1918, une série de télégrammes ordonnant une répression impitoyable de l'opposition paysanne, qu'il attribue aux koulaks. Il envoie ainsi au Comité exécutif du Soviet de Penza un message intimant l'ordre de 1) Pendre (et je dis pendre de façon que les gens les voient pas moins de 100 koulaks, richards, buveurs de sang connus 2 publier leurs noms 3) s'emparer de tout leur grain 4) identifier les otages comme nous l'avons indiqué dans notre télégramme hier. Faites cela de façon qu'à des centaines de lieues à la ronde les gens voient, tremblent, sachent et se disent : ils tuent et continueront à tuer les koulaks assoiffés de sang. ... PS : Trouvez des gens plus durs.
La spoliation dont ils font l'objet amène les paysans à réduire dramatiquement leur production, parfois à soutenir les ennemis des rouges, armées blanches ou vertes ». Parfois aussi, les détachements de réquisition prennent toute la nourriture, jusqu'aux graines nécessaires aux semailles des paysans qui résistent. En janvier 1919, les recherches désordonnées de surplus agricoles sont remplacées par un système centralisé de réquisition, qui continue de dresser la paysannerie contre le gouvernement. Le pouvoir réagit avec violence contre ses multiples opposants. Trotski donne aux troupes l'ordre de réprimer sans pitié les ennemis supposés : dans toute la Russie, on fusille les Blancs capturés, les paysans, ainsi que les soldats et officiers ayant manqué d'énergie à réprimer. En juillet 1918, Lénine décide de faire arrêter les dirigeants mencheviks. Durant l'été 1918, soit avant même le déclenchement officiel de la Terreur rouge, les dirigeants bolcheviks, au premier rang desquels Lénine et Dzerjinski, envoient un grand nombre de messages aux dirigeants locaux de la Tchéka, demandant des mesures prophylactiques pour éviter tout risque d'insurrection, notamment en prenant des otages parmi la bourgeoisie. Le 9 août, Lénine télégraphie à Penza l'ordre d'enfermer les koulaks, les prêtres, les Gardes blancs et autres éléments douteux dans un camp de concentration.
Durant la guerre contre les Blancs, malgré son manque d'expérience en matière militaire, Lénine acquiert rapidement des compétences dans ce domaine, et ne montre aucune hésitation à ordonner l'usage de la force. Contrairement à Trotski, qui se déplace quasiment en permanence sur le front, Lénine ne s'approche pas des combats et envoie ses directives depuis Moscou ; il n'en est pas moins l'un des dirigeants les plus influents sur la conduite des opérations. L'un de ses principaux bras droits est alors Iakov Sverdlov, qui joue un rôle clé dans l'organisation du Parti et de l'État, jusqu'à sa mort de la grippe espagnole en mars 1919. Lénine est privé d'un collaborateur précieux par le décès de Sverdlov : dans les années qui suivent, il tente de remplacer ce dernier par plusieurs apparatchiks successifs - parmi lesquels Preobrajenski et Molotov - avant que son choix ne se porte finalement sur Staline.

Dictature des bolcheviks et terreur rouge

Terreur rouge Russie, Décosaquisation et République socialiste fédérative soviétique de Russie.
Le tsar déchu Nicolas II et sa famille sont, depuis la révolution, assignés à résidence à Iekaterinbourg. Lénine exprime très tôt sa volonté d'exterminer tous les Romanov, c'est-à-dire une bonne centaine ; cet avis est finalement suivi d'effet dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, quand Nicolas II, son épouse et leurs enfants sont massacrés par un détachement de la Tchéka. D'autres membres de la famille royale, installés à Perm ou à Alapaïevsk, sont également massacrés. Trotski rapporte dans ses écrits que Sverdlov lui aurait expliqué que Lénine ne souhaitait pas laisser aux Blancs un symbole autour desquels se rallier. Lénine cache dans un premier temps le massacre des enfants du couple impérial, pour éviter que le meurtre d'adolescents ne soulève l'horreur du public : il faut attendre 1919 pour que le pouvoir reconnaisse n'avoir épargné aucun membre de la famille. De manière plus large, Lénine prend garde de ne pas mêler officiellement son nom aux mesures les plus répressives : ses directives, ordonnant de tuer ou de fusiller les opposants, demeurent secrètes, alimentant dans l'opinion le mythe du bon Lénine. En 2011, une commission d'enquête russe ne permet pas de trouver la preuve absolue du fait que Lénine ait ordonné directement de tuer la famille impériale.
Face à l'ensemble des oppositions, Lénine se montre partisan de mesures terroristes et de la répression la plus violente : dans de nombreuses directives, il ordonne des exécutions publiques ou des mesures de répression et d'épuration à grande échelle, ainsi que l'instrumentalisation des tensions ethniques pour déstabiliser les gouvernements séparatistes. Ces documents, par la suite censurés durant des décennies et absentes de l'édition de ses œuvres complètes publiée en URSS, ne deviennent publics qu'en 1999. En janvier 1919 est également décidée la politique de décosaquisation, qui se traduit par l'élimination physique d'une partie importante de la population cosaque, soutien de l'ancien régime ; l'historienne Hélène Carrère d'Encausse qualifie la campagne menée contre les cosaques de véritable génocide.
Premières armoiries de la République socialiste fédérative soviétique de Russie. Alors que la guerre civile se poursuit, le gouvernement de Lénine continue de mettre en place les outils d'une dictature politique. Lors du premier congrès des syndicats, en janvier 1918, un texte des mencheviks prévoyant le maintien du droit de grève est rejeté, au motif que la République des Soviets étant un État ouvrier, il est absurde que les ouvriers puissent faire grève contre eux-mêmes. Les syndicats sont ensuite placés sous l'influence directe du Parti communiste. Après l'échec du soulèvement des S-R de gauche et l'arrestation des dirigeants KD, les autres partis politiques sont progressivement éliminés, les communistes s'assurant le monopole du pouvoir. Les effectifs de la Tchéka connaissent une croissance exponentielle : Lénine, avec les autres dirigeants bolcheviks, appelle au développement d'une terreur populaire. Le 6 juin 1918, un décret rétablit la peine de mort. Le 10 juillet 1918, la première constitution de la République socialiste fédérative soviétique de Russie RSFSR est adoptée : La formation de partis politiques autres que le Parti communiste n'est pas explicitement interdite, mais l'article 23 de la constitution précise que le nouveau régime refuse aux personnes et aux groupes les droits dont ils peuvent se servir au détriment de la révolution socialiste. Par ailleurs, une catégorie de plusieurs millions d'exclus est créée, les oisifs, ecclésiastiques, anciens bourgeois et nobles étant décrétés inéligibles et privés du droit de vote.
L'exercice du pouvoir de Lénine entre donc en contradiction avec ses propres théories : bien que se présentant fidèle aux thèses de Marx et Engels sur le caractère transitoire de la dictature du prolétariat, il se trouve amené, confronté au chaos, à la guerre civile et aux problèmes de ravitaillement, à renforcer l'appareil d'État et à mettre sur pied une dictature, loin du dépérissement progressif des institutions étatiques annoncé dans L'État et la Révolution. Le pouvoir est progressivement monopolisé par le Parti communiste, tandis que la police politique - la Tchéka, remplacée en février 1922 par le Guépéou - devient un organe de contrôle absolu. Bien que les Soviets exercent en principe le pouvoir, l'État est, dans les faits, dirigé par le Parti communiste.
L'attentat dont est victime Lénine lui-même contribue à accentuer le caractère autoritaire du régime bolchevik, en faisant passer les mesures de terreur à un degré très supérieur ; le 30 août 1918, Fanny Kaplan, membre du Parti socialiste-révolutionnaire, tente en effet d'assassiner Lénine : elle l'approche alors que celui-ci regagne sa voiture à l’issue d’un meeting à l'usine Michelson de Moscou, et lui tire dessus à trois reprises. Deux balles atteignent Lénine : l'une à la poitrine, l'autre à l'épaule ; il est emmené à son appartement privé au Kremlin et refuse de s’aventurer à l'hôpital, craignant que d'autres assassins ne l'y attendent. Les médecins appelés à son chevet renoncent à retirer la balle pénétrée par son épaule et logée dans son cou, qui se trouve dans un endroit trop proche de la colonne vertébrale pour que l'on puisse tenter une opération chirurgicale avec les techniques disponibles en Russie à l'époque. Le 25 septembre, Lénine, jugé transportable, est conduit à Vichnie Gorki pour y poursuivre sa convalescence.
Fanny Kaplan est interrogée par la Tchéka puis exécutée sans jugement cinq jours après sa tentative d'assassinat. En réaction, le Conseil des commissaires du peuple émet le décret instituant la Terreur rouge. La Tchéka est désormais dégagée de toute considération légale : après la répression des S-R de gauche et l'exécution de la famille impériale, qui avait marqué les premières étapes de la répression politique, une campagne de terreur sans précédents s'abat sur l'ensemble du pays, entraînant rapidement des dizaines, voire des centaines de milliers de morts parmi les ennemis, réels ou supposés, du régime. Agissant de manière totalement arbitraire, la Tchéka multiplie arrestations, tortures et arrestations. Le système concentrationnaire - le premier camp étant apparu quelques mois après la révolution - se développe rapidement, et les centres de détention se multiplient.
Félix Dzerjinski, chef de la Tchéka est chargé de l'application de la politique de Terreur rouge.
Durant les deux mois qui marquent l'apogée de la Terreur rouge septembre et octobre 1918, la Tchéka fait entre 10 000 et 15 000 victimes. Lénine, pour sa part, soutient pleinement la Tchéka, qualifiant les critiques dont elle fait l'objet au sein même du Parti de racontars petits-bourgeois; il ne change à aucun moment de position, même dans les occasions où il cautionne des sanctions contre certains tchékistes. La continuité entre le système de camps de travail à l'époque de Lénine et le Goulag proprement dit, qui naît à l'époque stalinienne, est sujette à débats ; Moshe Lewin juge que le Goulag présente un lien organique avec le système stalinien tandis que Anne Applebaum présente le Goulag comme le prolongement naturel des camps de la Tchéka, dont les méthodes ont elles-mêmes été suscitées et alimentées par le climat d'extrême violence que connaissait alors la Russie.
La tentative d'assassinat contre Lénine a par ailleurs comme conséquence de le rendre plus familier du peuple russe : jusque-là relativement peu connue du grand public par-delà les portraits officiels, la figure de Lénine fait l'objet d'un début de culte de la personnalité, le Parti s'employant à susciter une émotion populaire autour de l'attentat. Sa survie est présentée comme un miracle, la presse des bolcheviks faisant de Lénine une figure christique aux pouvoirs quasi-surnaturels. Des ouvrages hagiographiques sur Lénine, parfois comparables aux vies de Saints, sont publiés. Lénine lui-même n'apprécie guère les flatteries courtisanes, mais il ne s'oppose pas non plus au développement de ce culte. Il se prête au contraire au jeu et pose pour des sculptures et des portraits officiels, considérant que la diffusion de son image est utile et même nécessaire car les paysans russes, souvent illettrés, doivent voir pour croire et ont besoin de portraits pour se convaincre que Lénine existe. A contrario, Lénine est diabolisé par la propagande des Armées blanches, qui le présente comme le principal responsable, avec Trotski, d'une conspiration juive contre la Russie et l'ensemble de la civilisation.
Lénine reprend le travail à la mi-octobre 1918, malgré une santé encore précaire. Il s'accorde des parties de chasse dans les environs de Moscou, en compagnie d'autres dirigeants bolcheviks, mais ses sorties accroissent son état de fatigue ; il ressent de fréquentes douleurs, qui semblent avoir découlé de légers problèmes cardiaques. Lénine devient, dès lors, d'autant plus impatient de voir la révolution mondiale se réaliser avant sa mort. Ses relations avec Nadejda Kroupskaïa, elle-même fatiguée par ses problèmes de santé, semblent s'être dégradées durant sa convalescence, d'autant plus qu'Inessa Armand a été l'une des premières personnes à rendre visite à Lénine après l'attentat. Malgré ses soucis de santé, qui lui imposent un séjour en sanatorium, et le poids de ses responsabilités politiques, Lénine prend le temps de polémiquer avec ses adversaires politiques. Son vieil adversaire Karl Kautsky a en effet publié en 1918 un ouvrage critiquant la mise en place d'une dictature politique en Russie et soulignant que la dictature du prolétariat dont se réclame Lénine est bien loin de celle envisagée par Marx, qui n'a d'ailleurs employé que rarement le terme. Lénine réagit en rédigeant à la fin 1918 une brochure intitulée La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, dans laquelle il invective Kautsky, et réaffirme que le socialisme ne saurait être mis en place que par le biais de mesures dictatoriales. Dans le courant de l'année 1919, Lénine continue de souffrir de fréquentes migraines, d'insomnies et de douleurs cardiaques ; il parvient à se détendre durant l'été en passant du temps avec son frère Dmitri, qu'il retrouve après dix ans de séparation, mais son état physique et psychologique demeure médiocre.
Le régime bolchevik poursuit sa réorganisation et, en janvier 1919, le Comité central crée deux organes de direction du Parti communiste, le Politburo - dont fait partie Lénine - et l'Orgburo : bien qu'émanant du Parti, ils constituent désormais les principaux centres de direction de l'État soviétique, leurs décisions primant sur celles du Conseil des commissaires du peuple ; le Politburo constitue désormais le véritable gouvernement de la RSFSR. Malgré la consolidation de l'autorité des bolcheviks et les mesures de terreur, des mécontentements parviennent encore à s'exprimer en Russie, notamment dans les milieux ouvriers où éclatent plusieurs grèves : en mars 1919, Lénine lui-même, venu haranguer des ouvriers grévistes aux usines Poutilov, est hué aux cris de à bas les youpins et les commissaires ! . Quelques jours plus tard, la Tchéka prend d'assaut les usines et arrête 900 ouvriers. Le 1er avril, une autre grève ouvrière éclate à Toula, fief menchevik où se trouvent les dernières usines d'armements à la disposition du gouvernement soviétique : Lénine charge Dzerjinski de réprimer d'urgence le mouvement.
En 1919, l'Armée rouge reprend l'avantage sur les Armées blanches de Koltchak Dénikine et Ioudenitch ; les Blancs, en annulant tous les décrets d'octobre, se sont coupés de la paysannerie et n'ont présenté aucun projet politique alternatif, tandis que les Rouges ont bénéficié à la fois de chefs militaires énergiques et d'un remarquable appareil de propagande. En 1920, le dernier général blanc d'importance est Wrangel, qui continue la lutte en Crimée. Après avoir achevé de défaire les Armées blanches, le régime soviétique se défait de l'armée anarchiste ukrainienne de Nestor Makhno, qui avaient d'abord été son alliée contre les Blancs.

Création de l'Internationale communiste, échec de la révolution européenne

Scission du socialisme international. Internationale communiste.
Ayant remporté la victoire sur le gros des Armées blanches, les bolcheviks considèrent que la révolution, réalisée dans un pays aussi attardé que la Russie, ne peut espérer déboucher sur le socialisme que si elle s'étend aux grands pays capitalistes développés ; Lénine revient ainsi à son idée de création d'une nouvelle Internationale, pour remplacer la Deuxième Internationale discréditée par le soutien des partis socialistes à la Première Guerre mondiale. Lors de la capitulation de l'Empire allemand à la fin de la Première Guerre mondiale, Lénine abroge le traité de Brest-Litovsk, se libérant des conséquences de la paix obscène conclue avec les Empires centraux ; la révolution socialiste européenne figure à nouveau parmi ses objectifs immédiats. En Allemagne, une prise du pouvoir par les révolutionnaires procurerait à la Russie un allié de premier ordre : les dirigeants spartakistes, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, n'ont guère de proximité politique avec Lénine, mais apparaissent comme les seuls alliés possibles. Les spartakistes se constituent en Parti communiste d'Allemagne et tentent une insurrection à Berlin, mais leur coup de force échoue et Rosa Luxemburg comme Karl Liebknecht sont tués. L'échec des communistes allemands apparaît comme un désastre du point de vue de la révolution européenne ; dans la perspective de la fondation d'une Internationale, Lénine voit en revanche sa tâche facilitée, car Rosa Luxemburg s'opposait à ce projet et aurait pu lui porter la contradiction. Le 2 mars 1919, le premier congrès de l'Internationale communiste dite également Troisième Internationale, ou Komintern se tient à Moscou, en présence d'un nombre réduit de délégués, dont seuls quatre sont venus de l'étranger : l'organisation, dont Zinoviev prend la tête, se place d'emblée dans la perspective d'une révolution européenne et vise à la création de partis communistes sur tout le continent.
Quelques semaines après la fin du premier congrès de l'Internationale communiste, et pendant le VIIIe congrès du Parti communiste, Lénine apprend que la révolution vient d'éclater à Budapest : Béla Kun, chef des communistes hongrois, fonde la République des conseils de Hongrie. L'échec rapide de cette révolution et l'écrasement de la République des conseils de Bavière, qui font suite à la défaite des révolutionnaires finlandais l'année précédente, convainquent Lénine de la nécessité de mieux coordonner l'action des partis communistes, en organisant des ramifications de l'Internationale à l'étranger.
En 1918, l'armée allemande à l'Est commence à battre en retraite vers l'Ouest. Les zones abandonnées par les puissances centrales deviennent le théâtre de conflits entre les gouvernements locaux mis en place par les Allemands, d'autres gouvernements qui ont éclos indépendamment après le retrait allemand, et les bolcheviks, qui espèrent incorporer ces zones dans la Russie soviétique. En novembre 1918, Lénine ordonne à l'Armée rouge d'avancer vers l'Ouest, en occupant les territoires que quittent les Allemands. Le but poursuivi est d'atteindre l'Europe centrale, d'installer des gouvernements soviétiques dans les pays nouvellement indépendants de la région et de soutenir les révolutions communistes en Allemagne et Autriche-Hongrie. La situation internationale change radicalement quand la Pologne, reconstituée et indépendante depuis peu, s'oppose à la Russie soviétique et avance vers l'est en vue de reprendre ses territoires orientaux, annexés par la Russie à l’occasion de la partition de la Pologne à la fin du XVIIIe siècle. Józef Piłsudski, chef de l'armée polonaise, juge que la sécurité de la Pologne face à la Russie pourra être assurée en constituant un bloc avec le territoire ukrainien ; la Pologne reçoit en outre le soutien des pays occidentaux, qui sont désormais convaincus que les Armées blanches ne l'emporteront pas en Russie et désirent contenir les communistes. La guerre soviéto-polonaise débute mal pour les Polonais qui, sous-estimant l'Armée rouge, sont repoussés ; les forces soviétiques avancent dès lors vers Varsovie. À la fin de 1919, les victoires militaires des bolcheviks et la multiplication des tentatives révolutionnaires à l'étranger donnent à Lénine le sentiment que le moment est venu de sonder l’Europe avec les baïonnettes de l’Armée rouge pour étendre la révolution vers l’ouest, par la force. À ses yeux, la Pologne apparaît comme le pont que l’Armée rouge doit traverser afin d’établir le lien entre la Révolution russe et les partisans communistes d’Europe occidentale. C'est à cette même époque, en mai 1920, que Lénine rédige son dernier ouvrage important, La Maladie infantile du communisme le gauchisme, dans lequel il répond aux critiques de la gauche communiste sur ses méthodes de gouvernement : d'une part, il affirme, fort du succès des bolcheviks en Russie, que la révolution ne peut espérer l'emporter que commandée par un parti ; d'autre part, il tempère le radicalisme révolutionnaire des gauchistes en prônant une action adaptée aux situations des différents pays, et qui utiliserait de manière raisonnable les syndicats et les parlements.
Le second congrès de l'Internationale communiste, cette fois organisé en présence de 200 délégués venus de 35 pays, se tient du 19 juillet au 9 août 1920, dans une atmosphère d'apothéose, alors que l'Armée rouge apparaît en position de l'emporter en Pologne et d'étendre la révolution à l'étranger. Lénine et Trotski, en position de force, imposent 21 conditions d'admission à l'Internationale communiste, destinées à renforcer l'unité de doctrine des partis communistes et qui font de la Russie soviétique l'autorité unique de l'organisation : les partis communistes sont tous tenus d'adopter comme mode de fonctionnement interne le centralisme démocratique, défini comme une discipline de fer confinant à la discipline militaire » et une organisation très hiérarchisée où la direction du parti jouit de larges pouvoirs ; toutes les décisions des Congrès et du Comité exécutif de l'Internationale communiste sont obligatoires pour eux.

Lire la suite -> http://www.loree-des-reves.com/module ... t_id=10160#forumpost10160

Posté le : 07/11/2015 22:25
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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