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Accueil >> newbb >> Défi du 24 octobre [Les Forums - Défis et concours]

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Re: Défi du 24 octobre
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''voici ma petite participation à ce défi mortel '' comme tu y vas ma chère emma, je dirais plutôt ,belle et grande contribution à ce défi avec un angle inattendu et tellement d'actualité!!!

Les petites allusions, et autres clins d'œil à notre curieuse époque sont un vrai régal, d'autant qu'il sont rapportés avec ce talent habituel qui est le tien.

merci encore pour ce'' passage rapide'' et bien que le sujet du thème soit le trépas, ne va pas te tuer au boulot. on a encore envie de te lire très longtemps!!

Merci emma de ta participation de qualité teintée d'humour.


Amitiés Kjtiti

Posté le : 25/10/2015 12:50
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Titi
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Re: Défi du 24 octobre
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Petite erreur de listing

Ginette naquit le 29 février 1950 dans un petit village de montagne en plein cœur du Jura, à Baume-les-Messieurs. Sa vie fut le modèle-type d’une parfaite ménagère. Elle se maria à l’âge de 19 ans, donna naissance à trois beaux garçons et se consacra entièrement à leur éducation, à la bonne tenue de sa maison et à la préparation de délicieux petits plats qui entretinrent l’embonpoint de son époux. À l’approche de la cinquantaine, elle endossa le rôle de grand-mère « gâteau », celle que les petits adorent écouter raconter des histoires au coin du feu tout en grignotant un morceau de cake aux pommes du verger de papy.
Elle connut le veuvage à l’approche de la nonantaine. Cette épreuve éprouva fortement son pauvre cœur. Les ans continuèrent à passer et les générations défilèrent sous ses yeux ridés. Lorsqu’elle souffla ses 145 bougies, elle entra officiellement dans le livre des records. C’est alors que les médecins se penchèrent sur son cas, se demandant d’où pouvait bien provenir son exceptionnelle longévité. Ils ne lui trouvèrent rien de particulier. On évoqua non sans malice sa date de sa naissance ; en ne fêtant son anniversaire qu’une fois tous les quatre ans, vieillissait-elle quatre fois moins vite que les autres ?
À deux cents ans, elle avait déjà subi plusieurs opérations pour lui implanter des hanches et des genoux artificiels, un pacemaker, des appareils auditifs. Des liftings lui ont été offerts par de grandes cliniques privées en vue de booster leur notoriété. Ginette ne préparait plus les petits plats qu’elle aimait tant. De toute façon, ses doigts mangés par l’arthrite ne parvenaient plus qu’à effleurer le journal virtuel et audio du jour. Ginette se demandait pourquoi la mort tardait à venir la chercher. Elle avait largement effectué son travail sur terre qu’elle avait peuplée de sept générations.
Elle demanda un jour qu’on l’amène à l’église Sainte-Marguerite de Chaux des Crotenaux, là où elle s’était mariée. Sur place, elle alluma un cierge, le plus cher et le plus grand des lieux, et joignit les mains afin d’adresser une prière à qui de droit sollicitant la fin de son calvaire.
La requête de la vieille dame arriva sur le Bureau ovale du Grand Patron. Il étudia les faits établis et conclut rapidement qu’il y avait en effet lieu d’y donner suite. Il commença par se rendre dans le département des départs, celui de Thanatos, chargé de faucher les âmes des humains. Le dieu au visage émacié et aux ailes squelettiques fit une recherche rapide et ne trouva pas dans ses fichiers la fameuse Ginette. Ce fait les étonna fortement.
Le Chef de Tout pris alors la direction du Bureau des arrivées dirigé par Eros. Le dieu au corps d’Ephèbe, prit d’abord un air ahuri. Comment pouvait-on douter de sa probité ? Il fouilla dans ses archives poussiéreuses. À la date du 29 février 1950, il retrouva la fiche de Ginette. Toutefois, à la vue de celle-ci, un souvenir lui revint à l’esprit. Ce jour-là, il avait percuté en plein ciel astral Cupidon, très pris par la période de Baby Boom. Ses fiches de départs, qu’il devait remettre à Thanatos, ont volé en tous sens, celle de Ginette aura sûrement glissé à ce moment-là sous un cumulus ou un nimbostratus.
Le mystère résolu, il fallut trouver une solution. Thanatos refusait de faucher une âme sans ticket de départ. Eros ne voulut pas établir de duplicata car Cupidon refusait d’admettre qu’il n’avait pas respecté la priorité de droite ce jour-là et que toute cette histoire était de sa faute. Ce cas de figure ne s’étant jamais présenté avant, le Patron suprême convoqua tous les anges et les dieux afin de déterminer la marche à suivre. La seule solution consista en un Jugement Dernier Personnalisé. Pour cela, il fallait trouver un motif grave pour condamner la dame. Toute sa vie fut passée au peigne fin mais il ne fut trouvé aucun grief sérieux. Elle avait eu une vie exemplaire et s’était toujours bien comportée, elle était même à un cheveu de la canonisation.
Ce fut l’archange Gabriel qui fut chargé de rapporter les faits à Ginette. Une centaine d’années s’étaient encore écoulées. La vieille dame fut d’abord étonnée de voir débarquer un être aux ailes immenses dans la minuscule chambre de sa maison de retraite. Elle écouta attentivement les explications relatées et resta estomaquée de savoir qu’avoir été une femme exemplaire l’empêchait d’accéder au repos éternel. Sur ce, elle lâcha un juron qui fit se frotter les mains les diablotins de l’enfer, dresser les cheveux gominés de Gabriel et surtout rouvrir son procès au ciel. Les juges ordonnèrent sur-le-champ la peine de mort. Thanatos fut dépêché sur place en urgence.
Jamais il ne fut si bien accueilli sur Terre. La détentrice du record du monde de longévité sourit, découvrant les dents de son troisième dentier, et lui tendit la main en disant « Je t’attends depuis si longtemps. ». C’est ainsi que rendit son dernier souffle, la doyenne de l’humanité, le cauchemar des caisses de pensions suffocantes, Ginette Ternelle.

Posté le : 25/10/2015 16:17
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Re: Défi du 24 octobre
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Titi,

Voici une très belle tirade ! Comme tu le décris si bien, si nous devons tous y passer, le trajet jusqu'au cimetière est représentatif de notre existence.

à ta santé donc !

Merci

Couscous

Posté le : 25/10/2015 17:02
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Re: Défi du 24 octobre
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Cher Donald,

Ce Caturix n'a pas pris la bonne option finalement. Il n'était pas assez fort au jeu des énigmes du sphinx.

Ton texte m'a trituré les méninges, dur dur pour un dimanche après-midi... ;)

Merci

Couscous

Posté le : 25/10/2015 17:18
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Re: Défi du 24 octobre
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Mon cher Donald, mon très cher Donald, si j'avais dû avoir un regret( ce qui n'est absolument pas le cas) d'avoir imaginé ce défi, la lecture de ton récit, de ton roman pourrais je ajouter, me conforterait à ne rien regretter du tout!!!

Quel bonheur ton histoire de ce toi, qui par ailleurs agit sans couverture mais doit pourtant payer l'ardoise!!!

Te dire que je me suis régalé à cette lecture de ton écrit serait d'un banal, et voir même une insulte au talent magnifique qui est le tien avec une imagination débordante et une qualité d'écriture que, sans aucune flatterie, j'envie sincèrement!!!

Merci encore pour nous faire partager tes récits toujours marqués du sceau de l'intelligence et d'une belle qualité de conteur.

Merci, vraiment Donald, c'est un bonheur total que nous offres

Amitiés de Touraine pour le poète que tu es.!!!

Kjtiti

Posté le : 25/10/2015 18:11
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Re: Défi du 24 octobre
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Ma chère et indispensable couscous, je vois avec plaisir que le thème n'a non seulement inspirée, mais il t'a également permis de vanter la magnifique région du jura, Pour le même prix un récit inattendu et de circonstancie, et une visite gratuite de nos belles régions françaises!!

Pendant un instant lorsque tu as évoqué:'' .... Eros. Le dieu au corps d’Ephèbe....,'' j'ai pensé que tu parlais de moi, et cela m'étonnait ?...................je n'ai jamais les pieds en Jura!!!

Aurons nous la chance de vivre comme Ginette aussi longtemps?? pour ma part je fais les efforts nécessaires , je m'entretiens au rosé de Touraine , mais je vais par ailleurs f tenter de soudoyer Eros, s'il pouvait égarer ma fiche, j'aurai ainsi la possibilité de lire tes délicieuses nouvelles, encore très longtemps!!

Merci et bravo pour cette idée sur le thème de la semaine que tu a traité sous un angle inattendu et toujours aussi bien conté!!

Je t'embrasse

Kjtiti

Posté le : 25/10/2015 20:28
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Re: Défi du 24 octobre
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Cher Serge,
Chères Loréennes et chers Loréens,

Je n'ai pas résisté à l'appel de vous proposer un précédent poème que j'avais écrit sur la grande faucheuse et que j'avais appelé "dialogue avec la grande faucheuse".

Mais la mort m'a dit qu'elle souhaitait écrire une lettre à Dieu. Aussi un second message arrivera de ma part.

Voici donc ce poème :

Tu as fauché bien des êtres que j’ai aimés,
Par ton destin, de moi, tu les as éloignés.
J’ai tant peur de les oublier à tout jamais,
De les éliminer de mon cœur tout à fait.

Ne pense pas de moi que je suis inhumaine
Et que je sème le mal à en perdre haleine.
Je suis tenu à mener à bien ma mission
Et de le faire auprès de tous sans omission.

Tu délivres nos êtres aimés de la vie
Sans venir auprès de nous quérir un avis.
Pourquoi venir si souvent sans nous prévenir
Sans de toutes les douleurs nous en prémunir ?

Depuis le temps que je demeure parmi vous
Vous devriez savoir que nous sommes entre nous,
Amis fidèles, qui s’évertuent à comprendre,
Que la faucheuse doit renaître de ses cendres.

Dans les temps sinistres qui suivent tes semailles
Tu installes en chacun d’entre nous mille failles
Qui nous éloignent tant des faveurs de l’amour,
Qui nous déchirent vraiment le cœur nuits et jours.

Je mesure la souffrance qui vous tenaille,
Et qui, de minute en minute, vous assaille,
Mais ne dis-tu pas toi-même que tu as peur
Que la tristesse ne s’efface de ton cœur.

Non, c’est bien l’absence en moi des êtres aimés
Qui m’incline à ne plus me vouloir estimer.
Le temps efface tant les souvenirs, je crois,
Que je crains de me détester avec effroi.

Mon cher ami, ne te laisse pas emporter,
Par un tel désarroi difficile à porter,
Imagine-moi comme une amante fidèle
Qui peut vous délier d’une fortune cruelle.
Alors que tu peux croire que tout est finit
Dans une vraie relation d’amour tu revis,
Auprès de celle ou celui que je t’ai ravi.

Je trouve en tous ces mots tellement de mystères
Qui me font entrevoir la très belle clairière
De l’espérance d’un amour renouvelé
Des êtres dont l’absence m’a tant accablé.

Que ton esprit demeure vraiment apaisé
Même si cela te paraît bien malaisé.
Etonne toi à vivre une nouvelle vie,
Avec les êtres disparus que je t’ai pris.
Ils seront si présents en toi, je te le dis,
Que l’oubli d’eux s’effacera réellement,
Pour t’éloigner de ton doute assurément.


Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 25/10/2015 21:02
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Re: Défi du 24 octobre
Plume d'Or
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Cher Serge,
Chères Loréennes et chers Loréens,

La mort en ayant assez de la vie qu'on lui mène, elle a tenu à se manifester, a pris sa modeste plume et à écrit une lettre à Dieu.

La voici donc :

Seigneur,

Je t’appelle ainsi car je ne sais pas comment t’appeler autrement.

Avant que de t’écrire, je me suis bien demandé si je ne m’étais pas trompé de destinataire. Ainsi je me suis posé la question de savoir s’il faillait écrire à toi ou à ton concurrent direct, le diable, qui se livre à ton égard à une compétition diabolique, si je puis dire. SI les femmes et les hommes continuent ainsi, il finira par de détourner tous tes clients. Ils iront toutes et tous chez lui. Tu vas finir au chômage !

Je me suis bien interrogé également s’il me fallait écrire aux femmes et aux hommes de cette planète, mais à qui. Je n’ai pas réussi à trouver un interlocuteur digne de toi. Quelle idée aussi t’a traversé l’esprit de faire de ton fils une composante de ta trinité ? En voulant te faire homme, tu as conduit les hommes à vouloir se faire Dieu. Reconnais avec moi, qu’en faisant ainsi, tu les as bien tenté. Et tu les connais pourtant bien, puisqu’il semble que tu les as créés, ou du moins tu as contribué à leur création, ils ont répondu à cette tentation ! Cela étant, je ne m’en plains pas, car il me donne ainsi beaucoup plus de travail. Et puis ils se chamaillent tant toutes et tous pour des arpents de terre, pour des gloires incertaines et éphémères, très vite oubliées après que je les ai fait passer de l’autre côté de la barrière, chez toi ou chez l’autre, encore qu’ils n’y croient plus beaucoup. Et finalement entre celles et ceux qui ne croient plus guère en toi et la compétition de ton double dans le mal, ton avenir va devenir très incertain. Mais je ne veux pas retourner le couteau dans tes plaies. Ton fils a été mon client, et un client glorieux. Puis-je t’avouer que je n’ai jamais eu un client aussi glorieux ! C’est d’ailleurs un peu pour cela que je t’écris. J’aimerais retrouver ma gloire passée. Aujourd’hui, on me chasse, on me refoule, on me cache, on me dénie. Il y a encore quelques temps, l’on venait m’honorer dans les cimetières, mais maintenant on y vient de moins en moins. On parlait de moi. Maintenant je suis innommable et honteuse. Et tu les entends parler de celles et ceux qui sont partis. Ils évitent le mot même de mort. Lorsqu’ils perdent un être cher, ils disent : Il est parti, Il nous a quitté le pauvre, Il a fermé les yeux, Il est sur la table. La mort intime dans les familles est devenue invisible et s’efface devant la mort dramatique, la mort spectacle, la mort carnaval. Ce trop plein est un grand vide. C’est à croire que les femmes et les hommes ne veulent plus mourir. Mais tant pour toi que pour moi, cela serait une catastrophe ! Nous serions obligés de nous reconvertir. Je t’avouerais volontiers que, pour ma part, à titre de sécurité, j’ai pensé à une future et nouvelle activité. Je songe à devenir l’ennui que je proposerai aux femmes et aux hommes avec la même énergie que j’ai dépensée pour accompagner leurs fins de vie.

Mais étant déterminé à poursuivre mon activité et désireux de retrouver ma place dans la communauté des femmes et des hommes, et sans vouloir m’immiscer dans tes affaires, me permets tu quelques conseils opportuns mais non importuns ?

Je te propose que nous menions des actions communes contre tes concurrents directs qui sont partout maintenant, en te souvenant tout de même que je suis un allié bien aimable à ton égard. Je te rends service, à libérer les femmes et les hommes de la vie. Ainsi je contribue à l’expansion de ton royaume. Et je t’assure que je préfère ton royaume à celui de l’autre. Le bonheur éternel, c’est tout de même mieux que la vision de l’enfer ! Et puis les femmes et les hommes que j’ai croisés au moment de leurs passages m’ont laissé entendre que l’on pourra continuer à rendre grâce, chez toi, aux bonnes choses de la vie et de la table. Alors, je préfère négocier avec toi qu’avec les femmes et les hommes parce qu’avec eux, cela devient vraiment l’enfer !

Je souhaite que la mort soit de nouveau un bon moment à passer au lieu de vouloir à chaque fois me faire trépasser. Permets moi d’être le bon pasteur de ton troupeau plutôt que de l’autre qui m’agace vraiment !

Retrouvons le bonheur d’une mort collective, généreuse, concernant toutes le femmes et les hommes, au sein de leur communauté, que je sois au milieu d’eux comme une amie et non pas comme une ennemie. Je désire qu’ils m’apprivoisent plus qu’ils ne me craignent.
Je veux que tous mes symboles reviennent au goût du jour, que l’on en fasse même des jouets. Que revienne l’époque humaine et glorieuse où le mourant présidait la cérémonie de sa mort, échangeant avec tous les siens le pardon et les recommandations familiales, avant que de me tendre la main.
Je veux bien admettre que les femmes et les hommes voient la mort comme une rupture entre le monde d’ici et le monde de l’au-delà. Laissons la liberté aux femmes et aux hommes d’y croire ou de ne pas croire à cet au-delà, mais je veux retrouver ma place au sein des familles et pas seulement au sein de la communauté. Ainsi je serai parmi eux à participer à cette étape de vie qu’il faut vivre comme une fête. Et que cela se fasse loin du diable dont moi, la mort, je mets l’existence en doute.

Dieu, reviens parmi nous et permets que la mort nous console et nous fasse vivre. Redonne aux hommes le goût d’avoir de nouveaux buts parmi lesquels je serai au milieu de tous les autres, certes, par le premier, mais l’ultime. Que la vie soit un élixir, un grand vin et que je n’en sois que le digestif. Que les hommes s’engagent dans la vie et que je ne sois pour eux qu’une étape de vie.

Envoie nous à nouveau ton fils. Je comprendrais volontiers qu’il ne veuille mourir une deuxième fois. Si la première fois a été glorieuse pour moi, je te l’accorde, elle ne l’a pas été ni pour lui, ni pour les femmes et les hommes.
Et pourquoi cette fois-ci ne pas les décourager de créer une église mais simplement de cultiver et de partager l’amour. Je me mêle sans doute de ce que qui ne me regarde pas ! Et au passage, que ton fils leur explique bien que la mort n’est pas un échec de la médecine. Que ton fils leur dise bien aussi que ce n’est la mort qu’il faut craindre mais l’idée que l’on s’en fait. La mort doit devenir une nouvelle naissance, une aventure absolue.

Voilà seigneur tout simplement ce que je voulais te dire. Sans réponse de ta part dans les prochains jours, je me livrerai à l’ennui.

Sois assuré de ma fidélité inébranlable et de mon attachement sincère à ma mission utile.

Ta fidèle servante.

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 25/10/2015 21:05
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Re: Défi du 24 octobre
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Je vois avec grand plaisir que le Chambertin grand cru te réussit mon cher Isté, bien que tu n'es nul besoin de ce type d'artifice pour nous faire apprécier la qualité de tes écrits. .

Mais quelle belle idée, que cette mort qui s'emmerde et envisage de changer d'activité avec une nouvelle qui serait l'ennui!!

Aucune chance de venir camper sur l'ORée ou nous ne connaissons pas ce sentiment, grâce, entre autres ,à toi mon cher Jacques qui sait, non seulement nous agrémenter de tes talents de poète, mais également, être à l'écoute des Loréens pour leurs donner conseils, avis ou tout simplement une gentille appréciation propre à donner le sourire au recevant!!!

Encore bravo pour ce questionnement de la Parque et de son dialogue avec ???? celui qui promet, qui promet et puis ........rien....

Mais cela reste un autre sujet, moi même étant dans le doute, hélas argumenté, avec en parallèle l'espoir indicible d'une présence après le grand départ......................., et ne serais ce que pour continuer d'échanger avec notre Bacchus !!!

Bon, sur cette réflexion philosophique,, mon cher Jacques je te souhaite une excellente journée, doublée d'un bonheur mortellement mérité!!!

Amitiés
Serge .

Posté le : 26/10/2015 12:21
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Re: Défi du 24 octobre
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Cher Jacques,

Deux productions, tu nous gâtes !!

Ton poème nous offre une nouvelle vision de cette mort-renaissance. Ce dialogue nous parle à tous. Je partage avec toi cet espoir de retrouver nos êtres chers dans un monde autre.

Ta lettre est un plaidoyer en faveur de la grande faucheuse. C'est un fine analyse de l'évolution de notre société qui tente de la masquer alors que d'autres cultures la fêtent.

Je te remercie pour ta présence assidue à nos défis et pour nous régaler de tes productions.

Bises belges

Couscous

Posté le : 27/10/2015 06:38
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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