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Georges Bizet
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Le 25 octobre 1838 à Paris naît Alexandre-César-Léopold Bizet

plus connu sous le nom de Georges Bizet, est un compositeur français de Musique romantique, il reçoit une formation au conservatoire de Paris, il a pour maître Antonin Marmontel. Il est le fils de Adolphe Amand Bizet et Aimée Léopoldine Joséphine Delsarte. Il se marie à Geneviève Halevy. Jacques Fromental Halévy est son beau-père et Magdeleine Real del Sarte est sa cousine germaine. Ses Œuvres principales sont : Carmen, l'un des opéras les plus connus et les plus joués, Les Pêcheurs de perles, L’Arlésienne. Il meurt à 36 ans, le 3 juin 1875 à Bougival Seine-et-Oise.

En bref

Fils d'un professeur de chant, il eut pour premiers maîtres ses parents, jusqu'à l'âge de neuf ans. Entré au Conservatoire de Paris, il y fut l'élève de Marmontel piano, Benoist orgue, Zimmermann harmonie et Halévy composition. Il travailla également avec Gounod, qui éprouva pour lui une vive sympathie. Après avoir obtenu de nombreuses récompenses, il remporta en 1857 le premier grand prix de Rome et partit pour la Villa Médicis. Il avait alors déjà composé un chef-d'œuvre, la symphonie en ut 1855, créée en 1935 seulement, et s'était essayé à l'opérette, notamment en 1857 avec le Docteur Miracle, partition couronnée ex aequo avec l'œuvre homonyme de Charles Lecocq, à l'issue d'un concours organisé par Offenbach, et représentée en alternance avec celle-ci aux Bouffes-Parisiens.
La gloire posthume qu'à connue Bizet avec Carmen a fait de lui un des ces innombrables créateurs dont l'histoire n'a retenu qu'une œuvre, injustice flagrante si l'on considère l'importance de Bizet dans l'histoire de la musique française et la valeur indéniable de ses autres ouvrages. Il s'est imposé dans l'univers alors bien terne de la musique française, qui cherchait un nouveau souffle après le passage dévastateur de Berlioz et devait se contenter de compositeurs d'opéras comme Ambroise Thomas, Jacques Fromental Halévy ou Giacomo Meyerbeer. À cet égard, Bizet constitue le maillon indispensable qui mène à Debussy. À une époque où la musique française se complaisait dans une médiocrité facile, il est à l'origine d'un renouveau dont les retombées dépasseront largement le strict domaine lyrique.
Des dons exceptionnels. On ne risque guère de se tromper en rêvant de ce qu'eût été la place tenue par Bizet s'il avait eu le temps de la tailler à sa mesure. Son admiration pour Wagner et l'affirmation corollaire, dans son œuvre propre, d'un art qui lui est opposé en tout point disent assez bien qu'il était de taille à dresser devant l'envahisseur une digue puissante ; bien autrement que n'avaient chance de le faire les meilleurs musiciens de sa génération : un Saint-Saëns, un Delibes, un Massenet..., l'un trop sec, les autres trop frivoles. Il avait toutes les armes pour bien tenir ce rôle : le don inné, la science acquise, la générosité de cœur, la curiosité intellectuelle.
Le don ? Sans doute le tenait-il de la famille de sa mère, née Delsarte. Georges Bizet avait vu le jour à Paris le 25 octobre 1838. La musique était reine au foyer de son oncle François Delsarte, personnage extravagant, chanteur sans voix, mais professeur célèbre dans l'Europe entière. On peut comprendre que le mariage d'Aimée Delsarte avec le coiffeur-perruquier Adolphe Bizet ait pu être vu d'un assez mauvais œil dans un tel milieu, encore que ce nouveau Figaro ne fût pas dépourvu de talents musicaux, qu'il développa en devenant compositeur et professeur de chant. Georges Bizet, qui n'eut jamais pour son père beaucoup d'estime, lui rendait témoignage, le disant le seul professeur qui connaisse l'art de la voix, propos un peu désobligeant pour l'oncle Delsarte.
La science acquise ? Bizet, pianiste virtuose dès l'enfance, par les soins de sa mère, entra au Conservatoire par faveur, avant l'âge requis, et y fit brillamment toutes ses classes, jusqu'au prix de Rome qu'il remporta à dix-huit ans, dès son deuxième concours, en 1857. Il avait déjà fait jouer l'année précédente, aux Bouffes-Parisiens, une opérette en un acte, Le Docteur Miracle, qui lui avait valu le premier prix, ex aequo avec Charles Lecocq, dans un concours organisé par Offenbach. C'est dire la précocité du jeune musicien, que viendra confirmer encore la découverte, en 1933, de la Symphonie en ut, écrite à dix-sept ans et jugée inavouable par son auteur lui-même. Elle contient pourtant, parmi beaucoup de détails exquis, une longue phrase de hautbois où se montre clairement la générosité d'une invention mélodique dont il devait donner par la suite des exemples fameux.
Quant à son langage harmonique, il est le plus précieux, le plus savoureux et le plus personnel de la musique française de son temps. Son art des enchaînements rares et imprévus, sa façon d'éclairer une mélodie rigoureusement diatonique et tonale par des accords contrastés, empruntés au besoin à des tonalités étrangères, son jeu raffiné des retards et des appoggiatures, tout signale en lui un artiste devenu maître de son langage.

La vie d'un musicien surdoué

Acte de baptême de Georges Bizet en date du 16 mars 1840 en l'église Notre-Dame-de-Lorette à Paris.
Alexandre César Léopold Bizet est né le 25 octobre 1838 au 26 rue de La Tour-d'Auvergne à Paris (ancien 2e arrondissement)1. Son père, Adolphe Armand Bizet, d'abord installé comme coiffeur et perruquier, s'est reconverti dans l'enseignement du chant en 1837. Sa mère, Aimée Léopoldine Joséphine Delsarte, pianiste, lui enseigne les premiers rudiments de l'instrument. Son oncle François Delsarte, professeur de chant, spécialiste de Gluck, est célèbre dans l'Europe entière. L'opéra et le piano marquent donc d'emblée de leur empreinte le destin du jeune homme.
L'enfant est rebaptisé Georges le 16 mars 1840 lors de son baptême en l'église Notre-Dame-de-Lorette à Paris : son parrain est Philippe Louis Brulley de la Brunière et sa marraine est Hyppolite Sidonie Daspres.
Georges montre très tôt des dons pour la musique et entre au Conservatoire de Paris à l'âge de neuf ans, dans la classe de piano de Marmontel. Il y obtiendra un premier prix de piano en 1851, puis un second prix en 1852. La même année, il entre dans la classe d'orgue de Benoist. En 1853, il entre dans la classe de composition de Jacques Fromental Halévy, auteur de nombreux opéras dont La Juive et qui a compté Charles Gounod parmi ses élèves. Le jeune Bizet obtient un second prix d'orgue et de fugue en 1854, puis un premier prix en 1855. Il travaille également avec Pierre Zimmermann, le prédécesseur de Marmontel au Conservatoire.
À l'automne 1855, âgé d'à peine dix-sept ans, il compose en un mois sa première symphonie, en ut majeur, œuvre d'une grande vivacité, inspirée par la Première Symphonie de Gounod, dont il vient de publier une version pour piano à quatre mains. Sa symphonie en ut n'a été redécouverte qu'en 1933 dans les archives du Conservatoire de Paris et n'a été créée que deux ans plus tard à Bâle. En 1856, son opérette Le Docteur Miracle créée le 9 avril 1857 remporte le premier prix du concours d'opérette.
En 1857, à l'âge de 19 ans, il remporte avec sa cantate Clovis et Clotilde le Grand Prix de Rome de composition musicale, prestigieux tremplin à cette époque pour une carrière de compositeur et dont la récompense est un séjour de trois ans à la Villa Médicis. L'Académie de France à Rome que Napoléon Bonaparte avait transférée à la Villa Médicis accueillait de jeunes artistes pour leur permettre de se perfectionner dans leur art et leur demandait en retour de réaliser des travaux annuels envoyés et jugés à Paris. Ces travaux étaient appelés les envois de Rome. Ce séjour en Italie loin de sa famille a une importance considérable dans la vie du jeune musicien qui découvre le bonheur d'être libre, la beauté de Rome et de la nature qui l'entoure. Ce séjour heureux l'aide à grandir et à s'affranchir des règles strictes imposées par l'école et par sa mère. Le Bizet de Carmen est né en Italie Biographie de Bizet, Les Amis de Georges Bizet.
Pendant son séjour à l'Académie de France à Rome, il effectue les envois ordinaires :
un opéra-bouffe en deux actes 1858/9 : Don Procopio, sur un livret de Carlo Cambiaggio,
une ouverture 1861: La Chasse d'Ossian,
un opéra-comique en un acte 1862 : La Guzla de l'émir, sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré.

Une vie matérielle et familiale difficile

De retour en France, il se consacre à l'enseignement et à la composition. Il a à peine 25 ans quand en 1863, Léon Carvalho lui commande Les Pêcheurs de perles, sur un livret de Carré et Cormon, pour le Théâtre-Lyrique. Berlioz en donnera une critique positive dans le Journal des Débats du 8 octobre 1863 ayant apprécié un nombre considérable de beaux morceaux expressifs pleins de feux et d'un riche coloris. Cette œuvre est donc un succès encourageant pour le jeune compositeur et connaîtra dix-huit représentations. Sur commande et sur un médiocre livret de J.H.V. de Saint-Georges et de J. Adenis librement adapté du roman de Walter Scott, La Jolie Fille de Perth, il compose en 1866 et fait jouer en 1867 La Jolie Fille de Perth, opéra en 4 actes.
Il épouse le 3 juin 1869 Geneviève Halévy, fille de son professeur de composition, Jacques Fromental Halévy, mort sept ans plus tôt, et de Léonie Rodrigues-Henriques. Le jeune compositeur a 30 ans et la jeune fille 20 ans. Il entre ainsi par son mariage dans la famille Halévy, une grande famille juive qui compte à cette époque dans la société française. Son beau-père était membre de l'Institut et secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts et Ludovic Halévy, le librettiste de talent qui composera le livret de Carmen avec Henri Meilhac, est le cousin germain de Geneviève. Le jeune couple s'installe dans un hôtel particulier 22, rue de Douai au sein de la Nouvelle Athènes5 à Paris. Sa jeune épouse lui donne un fils, Jacques 1872-1922, qui sera le grand ami de l'adolescence de Proust.
Il réalise de nombreuses transcriptions pour piano d'œuvres lyriques à la mode pour le compte des éditeurs Choudens et Heugel. Pendant la guerre de 1870, il s'engage dans la Garde Nationale, puis part pour Libourne. Il revient au Vésinet auprès de son père, puis en 1871 à Paris après la Commune. La même année, il tire une Petite suite d’orchestre, de ses Jeux d'enfants, pour piano à quatre mains. Elle sera créée le 2 mars 1873, au théâtre de l'Odéon, par Édouard Colonne. Djamileh est jouée la même année à l'Opéra-Comique mais est arrêtée après onze représentations.
Pour la pièce de théâtre L'Arlésienne d'Alphonse Daudet, il compose une musique de scène ; mais l'œuvre, jouée au théâtre du Vaudeville le 1er octobre 1872, est retirée de l'affiche après vingt représentations. Bizet extrait de sa musique une suite orchestrale créée le mois suivant aux Concerts Pasdeloup qui remportera un succès jamais démenti. Il l'adapte également pour piano à quatre mains. Patrie, pour orchestre est jouée fin 1872, par les Concerts Pasdeloup au cirque d'Hiver.
À l'image d'un Rossini, Bizet imaginait une vie matérielle confortable, une vie de rentier, grâce à quelques succès rapides à l'Opéra Comique qui ne se produisirent jamais. Les Pêcheurs de perles, La Jolie Fille de Perth, Djamileh, L'Arlésienne n'ont pas été de grands succès couronnés de nombreuses représentations. Sa vie a été dévorée par les travaux alimentaires pour les éditeurs et par les leçons de piano. Je travaille à me crever… - Je mène une existence insensée…, écrit-il dans ses lettres. Sa vie familiale n'est pas plus heureuse. Il ne peut pas partager ses difficultés et ses soucis avec sa jeune épouse Geneviève, coquette et nerveusement fragile. Il doit même les lui cacher. Leurs six années de mariage ne leur feront pas connaître le bonheur conjugal.

Carmen, mort de Bizet

En 1875, il s'installe dans le petit village de Bougival pour terminer l'orchestration de Carmen et honorer cette nouvelle commande de l'Opéra-Comique qui voulait « une petite chose facile et gaie, dans le goût de notre public avec, surtout, une fin heureuse cité par les Amis de Georges Bizet. Le musicien appréciait le calme du site au bord de la Seine. Il faudra toute la ténacité de Bizet et de Ludovic Halévy, son librettiste, pour convaincre le directeur de l'Opéra Comique d'accepter cet opéra si différent de ses aspirations ! Après trois mois de travail sans répit et 1 200 pages de partition, Carmen, son chef d'œuvre, est prêt et son superbe livret est de Henri Meilhac et de Ludovic Halévy qui ont écrit les livrets des plus célèbres opérettes de Jacques Offenbach, La Belle Hélène, La Vie parisienne, La Périchole. Bizet assiste à toutes les répétitions qui se révèlent épuisantes : il se heurte aux chanteurs qui n'ont pas l'habitude de bouger en scène et de jouer leurs personnages avec le naturel que Bizet attend d'eux, aux musiciens qui trouvent cet opéra trop difficile et toujours à la mauvaise humeur du directeur exaspéré par le thème de la pièce qu'il trouve indécent.

Carmen et Don José

Le 3 mars 1875, il est fait chevalier de la Légion d'honneur, le jour de la première de Carmen qui se révèle être un désastre. Les musiciens et les choristes sont médiocres, les changements de décor prennent un temps considérable si bien que la salle se vide peu à peu. Le public et la critique sont scandalisés par cette histoire sulfureuse que la presse du lendemain condamne au nom de la morale. Bizet en est bouleversé. Il contracte une angine mais décide contre tous les avis de se réfugier dans sa maison de Bougival. Le 29 mai 1875, il se baigne dans l'eau glacée de la Seine et est pris dès le lendemain d'une crise aiguë de rhumatisme articulaire. Lors d'une représentation, Bizet a une rupture d’anévrisme au moment où Célestine Galli-Marié, chantant avec le "trio des cartes" au troisième acte, retournait ... la carte impitoyable qui dit toujours: la mort!
Il décède d'un infarctus à Bougival dans la nuit du 2 au 3 juin, à l'âge de 36 ans.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise division 68. Le 10 juin est inauguré le tombeau érigé par l'architecte de l'Opéra Charles Garnier : un sarcophage recouvert d'un toit en bâtière est taillé dans la pierre rouge jurassienne de Sampans ; une stèle en forme de pyramide tronquée est ornée d'une lyre de bronze symbolisant son art, enlacée par une couronne de lauriers8. Cette stèle portait le buste du compositeur qui est volé avec cinq autres en novembre 2006. Retrouvé, il est depuis détenu par la conservation du cimetière.

La gloire de Carmen

Le succès extraordinaire de Carmen tient à sa musique, archétype de ce qui caractérise l'esprit et le style si particulier de la musique française : clarté, sonorités limpides, élégance diaphane, suggestion, articulation, lisibilité J-C Casadesus, C'est un fait, Carmen est devenue un mythe. Il tient également à la très grande unité entre le livret et la musique, entre la dramaturgie et le chant. Le premier coup de cymbales de l'ouverture contient toute la fulgurance d'un rayon de soleil acéré mais il fait luire aussi la pointe menaçante d'un couteau brandi. Le ton est donné. L'urgence est là. Elle conduit d'une façon implacable à la finalité de l'ouvrage, la fatalité de la mort. J-C Casadesus, idem. .
Son opéra Carmen, adapté de la nouvelle de Prosper Mérimée, est l'une des œuvres du répertoire les plus jouées dans le monde. L'échec de l'œuvre lors de ses premières représentations tient principalement au rejet du sujet par le public de l'époque. Carmen est une femme sulfureuse, sans attaches, sans respect pour l'ordre établi, passant d'amant en amant, ayant pour seule morale et pour seules règles sa liberté et son bon plaisir.
La critique musicale n'est pas tendre non plus à l'époque. Le journal Le Gaulois dira: « Monsieur Bizet appartient à l'école du civet sans lièvre ; il remplace par un talent énorme et une érudition complète, la sève mélodique ! » Pour Camille du Locle, directeur de l'Opéra-Comique, C'est de la musique cochinchinoise ; on n'y comprend rien! » Alexis Payne, Grands opéras du répertoire, Fayard, 1979, p. 73"
Mais en Europe, après la mort de Bizet, la carrière de Carmen sera rapide. Le premier triomphe de cette œuvre lumineuse a lieu à Vienne dès le mois d'octobre 1875. Brahms, enthousiaste, assiste à vingt représentations. Richard Wagner et Nietzsche furent, entre autres, des admirateurs de l'œuvre dont Tchaïkovski disait que « d'ici dix ans, Carmen serait l'opéra le plus célèbre de toute la planète cité par Les Amis de Georges Bizet. Il a fallu que Carmen connaisse le succès dans le monde entier et notamment aux États-Unis et en Russie pour que l'Opéra Comique mette à nouveau à son répertoire cette œuvre, Une histoire pure et limpide comme celle d'une tragédie antique, qui commence dans la naïveté d'une carte postale et s'achève dans le sang. J-F Sivadier, metteur en scène.

Une vie difficile, une mort prématurée

Sa générosité de cœur ? Elle lui a coûté assez cher pour qu'il ne soit pas permis d'en douter. Toute sa vie en témoigne et surtout l'histoire de son mariage, en 1869, avec Geneviève Halévy, fille du compositeur de La Juive, future épouse en secondes noces du banquier Strauss et promue par Marcel Proust duchesse de Guermantes. C'était alors une jeune femme séduisante certes, mais névrosée, en perpétuelle discussion avec une mère que sa folie intermittente conduisait de maison de santé en maison de santé. L'inépuisable dévouement de Bizet pour sa belle-mère ne le cédait en rien à son amour attentif pour sa femme, un amour sans cesse traversé de drames qui, dans la dernière année du musicien, menacèrent fort de détruire son ménage.
Après une période dominée par des activités pianistiques souvent alimentaires leçons et répétitions d'opéras, arrangements de partitions, il compose un premier opéra, Les Pêcheurs de perles 1863, dont l'accueil est assez médiocre et qui deviendra pourtant l'un de ses ouvrages les plus populaires. La Jolie Fille de Perth 1866 et Djamileh 1872 ne connaissent pas davantage le succès. Le choix de ses sujets révèle tout autant les goûts de l'époque que la curiosité intellectuelle de Bizet, qui recherchait volontiers l'exotisme et se plongeait parfois dans des études philosophiques. En 1871, il compose une suite de douze pièces pour piano à quatre mains, Jeux d'enfants, qu'il orchestrera en partie six numéros : son langage s'est simplifié, laissant couler librement la veine mélodique et montrant un raffinement harmonique qui trouve son épanouissement dans le musique de scène pour la pièce d'Alphonse Daudet L'Arlésienne 1872. À la création, c'est un nouvel échec pour le compositeur, que compense vite le succès de la suite symphonique créée un mois plus tard par Jules Pasdeloup. Après une autre tentative dans le domaine lyrique Don Rodrigue, 1873, resté inachevé) et une page de circonstance, l'ouverture Patrie 1873, Bizet consacre toutes ses forces à la composition de Carmen, sur un livret de Meilhac et Halévy d'après la nouvelle de Prosper Mérimée 1873-1874. L'ouvrage est mal accueilli à l'Opéra-Comique, où la critique juge l'intrigue indécente et vulgaire. Il est vrai que l'ouvrage avait de quoi surprendre, tant il s'écarte des conventions de l'époque avec cette antithèse d'héroïne et cette fin tragique. Mais la véritable nouveauté de Carmen réside surtout dans la vérité des personnages, l'expression de leurs sentiments, le sens de la couleur et du mouvement.

Les Pêcheurs de perles

José Carreras et Teresa Berganza interprètent Carmen 1875 du Français Georges Bizet 1838-1875, au Covent Garden de Londres, en 1984.
Les circonstances de la mort de Bizet, à Bougival, le 3 juin 1875, restent obscures : quelques semaines après la création de Carmen, dans la nuit de la trente-troisième représentation, il succombait à une crise cardiaque. Saint-Saëns est à l'origine de la légende selon laquelle Bizet se serait laissé mourir, croyant à l'échec de Carmen. Mais c'est faire abstraction d'une santé délicate fragilité de la gorge et rhumatismes aigus et de l'attitude du public, qui était plus ouvert que la critique.

L'Å“uvre et son destin

Après sa mort, il y eut encore trois représentations de Carmen à Paris, et c'est de l'Opéra de Vienne, où Brahms vint le voir et l'entendre vingt fois de suite, que le chef-d'œuvre reprit plus tard son vol. C'est à Vienne également que Wagner le connut et l'admira sans réserve, ne se doutant pas que Nietzsche en ferait un jour une machine de guerre contre lui.
Quelques-unes des appréciations du philosophe sur la musique de Bizet sont à retenir pour leur justesse et leur pénétration. Il parle de « son allure légère, souple, polie ». Il s'enchante de ce qu'elle ne procède pas – comme celle de Wagner – par répétition, de ce qu'elle fait confiance à l'auditeur en « le supposant intelligent ».
Lorsque Nietzsche écrit : L'orchestration de Bizet est la seule que je supporte encore, il pense évidemment à sa luminosité, à son absence d'enflure. Chaque élément sonore y est dur, concentré dans sa substance, entouré d'air et d'espace.
Quand il écrit de cette musique : Il me semble que j'assiste à sa naissance », il consacre ainsi son naturel, sa spontanéité. Peut-être aussi ressent-il, sous cette forme imagée, cet art des charnières qu'aucun musicien de théâtre n'a maîtrisé comme Bizet. On ne sent jamais le passage d'une situation à une autre, d'un centre d'intérêt, d'un moyen d'expression à un autre... sauf, bien entendu, s'il veut que nous le sentions, car c'est alors non plus l'art des charnières, mais celui des contrastes qui est mis en action.
Quant à son instinct de l'accent dramatique qui porte, en une formule ramassée et percutante, il éclate à chaque page, notamment dans le duo final de Carmen, et c'est encore à Nietzsche que nous emprunterons, pour conclure, la phrase qui l'illustre d'un exemple caractéristique : Je ne connais aucun cas où l'esprit tragique, qui est l'essence de l'amour, s'exprime avec une semblable âpreté, revêt une forme aussi terrible que dans le cri de don José : C'est moi qui l'ai tuée... Alain Pâris

Å’uvre

Son nom reste associé pour la postérité à l'opéra Carmen, l'un des piliers du répertoire lyrique français, et à la suite d'orchestre L'Arlésienne, connue pour le thème de La Marche des rois et Li chevau frus, une chanson provençale du Moyen-Age.

Lyrique

Le Docteur Miracle, opérette 1856
Don Procopio, opéra-bouffe 1858-59, créé en 1906
La Prêtresse, opérette inachevée
Les Pêcheurs de perles, opéra 1863
Ivan IV, 1862-65 créé en 1946
La Jolie Fille de Perth, opéra 1866
Noé, opéra de Fromental Halévy achevé par Georges Bizet 1869
Djamileh, opéra en un acte 1871
L'Arlésienne, musique de scène 1872 il a ensuite fait une suite de l'arlésienne pour la pièce d'Alphonse Daudet .
Carmen, opéra-comique 1875

Musique pour orchestre

Symphonie en ut majeur 1855
Ouverture 1855
Suite d'orchestre : Scherzo et Andante, Marche funèbre 1860-1861
Six Chants du Rhin 1865
Marche funèbre 1868-69
Symphonie Roma ou Souvenirs de Rome 1860-68, révisée en 1871
Jeux d'enfants, suite orchestrale tirée des no 2, 3, 6, 11 et 12 de la Suite pour piano à quatre mains 1872
L'Arlésienne, suite no 1 1872 — La suite no 2 a été orchestrée après la mort du compositeur par Ernest Guiraud.
Patrie, ouverture symphonique 1873
Musique pour piano
Grande Valse de concert en mi bémol 1854
Nocturne en fa majeur 1854
Trois esquisses musicales 1858
Chants du Rhin 1865
Variations chromatiques de concert 1868
Nocturne en ré majeur 1868
Jeux d'enfants, douze pièces pour duo ou piano à quatre mains 1871

Musique chorale

Valse en sol majeur, pour chœur mixte et orchestre 1855
La Chanson du Rouet, pour voix solo et chœur mixte (1857
Clovis et Clotilde, cantate 1857
Te Deum, pour soprano, ténor, chœur mixte et orchestre 1858)
Vasco de Gama, ode-symphonie 1859-60
La mort s'avance, pour chœur mixte et orchestre 1869

Mélodies

Manuscrit de Sérénade de Georges Bizet, 1874
Vieille Chanson 1865
Après l'hiver 1866
Feuilles d'album, six chansons 1866
Chants des Pyrénées, six chansons folkloriques 1867
Berceuse 1868
La Coccinelle 1868
Sérénade : Ô, quand je dors (1870
Absence 1872
Chant d'amour 1872
Écrits
Lettres à un ami, 1865-1872

Adaptations au cinéma

Carmen Jones, film d'Otto Preminger 1954) basé sur la comédie musicale Carmen Jones d'Oscar Hammerstein II, musique de Bizet.
Carmen, film de Carlos Saura 1983 inspiré de l'opéra et de la nouvelle de Prosper Mérimée.
Carmen, film de Francesco Rosi 1984 avec Julia Migenes Carmen ; Placido Domingo Don José ; Ruggero Raimondi Escamillo; Orchestre national de France dirigé par Lorin Maazel.
Discographie
Å’uvres pour piano
Intégrale de l'œuvre pour piano - Setrak (1996, Harmonia Mundi HMA 1905223-24
Chants du Rhin - Luisada 1999, RCA + Fauré : Nocturne
Opéras
Carmen - Teresa Berganza, Ileana Cotrubas, Placido Domingo, London Symphony Orchestra, Dir. Claudio Abbado 1978,
Djamileh - Orchestre national d’Île-de-France, Chœur Vittoria, Dir. Jacques Mercier 1998, BMG

Musique orchestrale

Les disques regroupent en général les suites de Carmen et de l'Arlésienne, parfois la petite suite Jeux d'enfants et dans certains cas, la symphonie en ut.
Suites Carmen no 1 & 2, Suites de l'Arlésienne no 1 & 2 - Orchestre des Concerts Lamoureux, Dir. Igor Markevitch (décembre 1959, Philips "Silver Line" 420 863-2)
Suites de l'Arlésienne no 1 & 2, Symphonie en ut - Royal Symphonic Orchestra, Orchestre National de la Radiodiffusion Française Symphonie, Dir. Sir Thomas Beecham 1956 & 1959, Emi 5 67231 2
Suite de Carmen, Petite Suite d'orchestre, Suites de l'Arlésienne no 1 & 2 - Orchestre de la Bastille, Dir. Myung-Whun Chung mars 1991, DG 471 736-2
Symphonie en ut, Petite Suite d'orchestre, Suite de la Jolie Fille de Perth - Orchestre de la Suisse romande, Dir. Ernest Ansermet Decca 433 721-2


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Posté le : 23/10/2015 19:15
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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