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Re: Les expressions
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« Faire le gros dos »


Se ramasser sur soi-même pour se protéger.
Prendre une attitude résignée pour laisser passer un moment désagréable.


Pratiquement tout le monde a déjà dû voir un chat faire face à ce qu'il croit être un danger : son poil se hérisse pour qu'il semble plus imposant face à son 'ennemi' et il arrondit le dos pour paraître plus grand, plus important et, si possible, effrayer l'autre.

C'est ce qui a donné son sens ancien XVIIe siècle à cette expression, lorsqu'elle signifiait "faire l'important".
Il n'y a malheureusement pas d'explication satisfaisante pour justifier l'évolution du sens vers celui d'aujourd'hui.

Posté le : 13/11/2014 08:58
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Re: Les expressions
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« Se saigner aux quatre veines »


Se priver généralement pour quelqu'un.
Se donner beaucoup de mal.


Quand, par exemple, des parents peu fortunés préfèrent sacrifier leur confort et leurs loisirs, et utiliser leur peu d'argent pour que leurs enfants puissent faire de bonnes études, on dit qu'ils se saignent aux quatre veines.

L'image est facile à comprendre : si quelqu'un se coupe les veines qui passent au niveau du poignet, une veine et une artère radiale à chacun d'entre eux, ce qui nous fait un total approximatif de quatre, il va se vider de tout son sang et se priver d'un bien relativement précieux, la vie.
C'est donc un sens de privation extrême jusqu'à tout y perdre que véhicule l'expression.

Sous sa forme actuelle, elle semble relativement récente XXe siècle et on ne sait pas réellement de quelles veines il s'agit.
Mais elles peuvent être celles de n'importe quel membre puisqu'on disait autrefois "se saigner aux quatre membres", expression utilisée par Guy de Maupassant dans "Bel ami" en 1885.

Cela dit, peu importe, le résultat est le même : il ne reste jamais grand chose à celui qui s'est saigné aux quatre veines.



Posté le : 14/11/2014 14:49
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Re: Les expressions
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« Les carottes sont cuites »


Tout est perdu.
Il n'y a plus aucun espoir.


Pourquoi ces carottes sont-elles cuites lorsqu'il n'y a plus rien à faire pour sauver la situation ?

Remontons d'abord au XVIIe siècle.
A cette époque et encore longtemps après, la carotte est considérée comme un aliment pauvre. Mais, du fait d'une forme similaire et d'une prononciation très proche paronymie, elle est aussi associée à la 'crotte'. On disait d'ailleurs de quelqu'un de constipé qu'il "chiait des carottes".

Un peu plus tard, "ne vivre que de carottes", c'était "vivre très chichement".
Cette valeur péjorative liée à la carotte est restée et, à la fin du XIXe siècle, "avoir ses carottes cuites", c'était "être mourant", mais sans qu'on sache exactement le pourquoi de cette association du bientôt mort avec ces légumes cuits peut-être était-ce par allusion au fait que, dans les familles pauvres, les plats de viande -donc d'animal mort- étaient souvent accompagnés de carottes également cuites ?.

Toujours est-il que c'est cette notion de carottes qui marquent un état sans espoir, où on ne peut plus rien, qui est arrivée jusqu'à nous.


La phrase "les carottes sont cuites", je répète "les carottes sont cuites", a fait partie de celles, nombreuses, qui ont servi de code à la radio de Londres pour déclencher des actions ou opérations dans les territoires occupés par l'Allemagne pendant la seconde guerre mondiale. Pourtant, pour qu'elles opposent de la résistance, les carottes doivent rester crues.

Et puis une question existentielle majeure nous vient obligatoirement à l'esprit à la lecture de cette expression : pourquoi, lorsque les carottes sont cuites, est-ce "la fin des haricots" ?

Posté le : 16/11/2014 12:03
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Re: Les expressions
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« Avoir voix au chapitre »


Être consulté, avoir le droit d'exprimer une opinion, de participer à une délibération.
Par extension : avoir de l'influence, avoir autorité pour se mêler d'une affaire.


Ce chapitre-là n'a strictement rien à voir avec celui d'un livre.
Le nôtre remonte au Moyen Âge. Il concerne le clergé dans lequel le chapitre désigne à la fois le corps des chanoines d'une cathédrale ou d'une église importante, l'assemblée des moines et chanoines qui traite des affaires de leur communauté et le lieu dans lequel se tient cette assemblée.

Celui qui avait voix au chapitre était celui qui pouvait participer aux prises de décisions, celui qui avait une voix lors des délibérations aux cours des assemblées, droit qui était ouvert aux chanoines et à leurs supérieurs comme les évêques, mais pas aux serviteurs et moinillons également présents.

L'expression, qui a gardé le sens d'origine, ne semble apparaître qu'au XVIe siècle, malgré l'ancienneté des chapitres.

Posté le : 17/11/2014 09:28
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Re: Les expressions
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« Avoir pignon sur rue »


Avoir une maison ou un commerce à soi.
Par extension : avoir une notoriété certaine, pour un commerce ou une entreprise.


Du XVe au XVIIe siècle, la façade des maisons en ville, souvent étroites et construites en bois et torchis, comportait en haut un pignon, généralement triangulaire, destiné à supporter l'extrémité de la poutre principale faîtière de la charpente.
Avoir pignon sur rue, c'était donc posséder une maison ou un commerce en ville.

La façade sur la rue et son pignon étant les parties les plus visibles de la maison, les gens aisés ne se privaient pas de la décorer, en fonction de leurs moyens, pour afficher leur niveau de richesse.
Au XVIe siècle, le sens de l'expression a alors évolué pour désigner des gens qui possédaient des immeubles et des biens, ou des riches commerçants.

A partir de 1667 et pendant longtemps, les façades à pignon et les charpentes associées ont été interdites suite à l'incendie de Londres dans lequel les flammes s'étaient propagées de proche en proche via les charpentes.
Mais l'expression est restée et son sens a encore évolué pour désigner toute personne, entreprise ou commerce qui a une forte notoriété, avec une connotation d'honnêteté ou de solvabilité.

Posté le : 18/11/2014 10:14
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Re: Les expressions
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« Avoir les portugaises ensablées »


Entendre mal ou pas bien du tout.


On dit que les Portugaises sont très poilues. Mais vous et moi savons bien qu'il s'agit encore d'une de ces nombreuses légendes qui accablent tel ou tel groupe de population, des Auvergnats aux Belges, en passant par les blondes, par exemple.
Alors, non seulement elles seraient pleines de poils, mais en plus elles seraient des réceptacles à sable ? N'est-ce pas un peu trop les accabler ?
Et quand bien même ? Je ne comprends pas du tout en quoi cela pourrait avoir le moindre lien avec l'ouïe ?
Donc, je pense qu'il faut chercher l'origine de notre expression ailleurs que chez les habitantes ou originaires du Portugal.

Et, effectivement, si on s'intéresse de près à la question, on constate qu'il suffit de remonter au milieu du XXe siècle, en 1950 exactement, pour voir apparaître en argot la dénomination portugaise pour désigner l'oreille. Mais pourquoi diantre ?
Tout simplement par analogie de forme, assez frappante, il faut bien le reconnaître, avec l'huître dite portugaise.

Quant à l'ensablement, si on considère qu'une huître naît et grandit en bord de mer, on comprend qu'elle puisse contenir du sable.
Transposé à l'oreille, si on considère que du sable bien tassé dans le conduit auditif, cela doit pas mal gêner pour bien entendre, on peut comprendre l'image de notre expression.

On notera avec intérêt qu'en argot, "embouteiller les portugaises", cela veut dire "casser les oreilles".

Posté le : 19/11/2014 11:01
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Re: Les expressions
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« L'argent n'a pas d'odeur »


L'argent malhonnêtement gagné ne trahit pas son origine.
Peu importe d'où provient l'argent, l'essentiel est d'en avoir.


Il suffit de faire tomber un billet de banque dans une fosse à purin puis de le récupérer pour comprendre que la véracité de cette expression est discutable, au moins au sens propre

Cette expression s'emploie en général pour un bien mal acquis dont on préfère oublier l'origine douteuse.

C'est de l'empereur Vespasien qui régna sur Rome de 69 à 79 après J.-C., qu'elle viendrait.
En effet, les caisses de l'empire étant vides, son contenu ayant été dilapidé par Néron , Vespasien institua nombre de taxes diverses afin de renflouer le trésor de l'Etat.
L'une d'entre elles marqua plus particulièrement les esprits, celle sur les urines destinées à être collectées pour servir aux teinturiers elles servaient à dégraisser les peaux. Elle était payable tous les quatre ans par tous les chefs de famille, en fonction du nombre de personnes (et d'animaux) vivant sous leur toit.
Bien entendu, le peuple se moqua de cette taxe et Titus, le fils de Vespasien, lui en fit la remarque. L'empereur lui mit alors une pièce de monnaie sous le nez et lui dit : "ça ne sent rien" "non olet", sous-entendant ainsi que peu importait la provenance de l'argent tant qu'il remplissait les caisses.

C'est en mémoire de Vespasien et de sa taxe sur les urines, qu'au XIXe siècle, les Parisiens appelèrent 'vespasiennes' leurs urinoirs publics .

Posté le : 20/11/2014 11:52
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Re: Les expressions
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« S'en battre l'oeil / S'en tamponner le coquillard »


S'en moquer complètement de quelqu'un ou quelque chose


Si une personne vous dit "mon oeil !" pour vous faire comprendre qu'elle ne croit pas un traître mot des billevesées que vous venez de lui proférer, c'est qu'elle est quelque peu vulgaire, puisque ce n'est qu'une manière politiquement correcte de vous dire "mon cul !".
Parce que si l'oeil est la plupart du temps cet indispensable organe de la vision qui, outre le regard, représente métaphoriquement la connaissance ou la conscience morale, il se trouve que c'est aussi beaucoup plus trivialement et en argot, le trou de balle.
Et croyez-moi, en affirmant cela, je ne me mets pas le doigt dans l'oeil.

Hélas oui ! Même si Jean de La Fontaine a utilisé cette expression, il faut bien admettre que, depuis le XVIIe siècle, elle cache quelque chose de vulgaire.
S'en battre l'oeil ou se taper régulièrement le derrière sur son siège, serait donc une manière de montrer qu'on se moque complètement d'une chose ou d'une personne.

Quant à se tamponner le coquillard, si elle est plus récente XIXe siècle, elle a la même signification, le 'coquillard' étant un dérivé des sens vulgaires de la 'coquille' qui, au XVIe siècle désignait le pénis, mais qui, au moment de l'apparition de cette expression, était le sexe féminin. Et tamponner désigne le choc, comme dans un accident de voitures.
Alors qu'une femme se batte le derrière ou se tamponne le sexe sur son siège, le résultat est bien le même.

Comme certains ont autrefois prétendu que s'en battre l'oeil, c'était réellement se frapper l'oeil, d'autres pleins d'imagination et de moquerie se sont empressés d'étoffer l'expression en lui rajoutant un objet quelconque facilitant le 'battage' de l'oeil comme "avec une patte de lapin", "avec un tibia de langouste", "avec une queue de mammouth" ou même "avec une patte de coléoptère panée".
Il est vrai que, dans la conversation, "je m'en bats l'oeil avec une patte de coléoptère panée", ça vous classe tout de suite quelqu'un.

Dans la seconde forme de l'expression, le coquillard a tendance a disparaître, puisque maintenant on dit facilement : "Il peut penser ce qu'il veut, je m'en tamponne !".

Posté le : 21/11/2014 09:49
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Re: Les expressions
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« Bon vent ! »


Bon voyage, bonne route, au revoir !
Va-t'en, casse-toi !


Étrangement, cette expression a deux sens quasiment opposés selon le ton qu'on lui donne.

A l'origine, cette locution nous vient de la marine à voile.
C'est une formule parfaitement compréhensible lorsque les marins une fois embarqués et prêts à lever l'ancre, les proches restés à quai leur souhaitent de trouver le 'bon vent' nécessaire à une navigation facile et agréable.

Par extension, elle s'est logiquement transformée en une formule d'au revoir.

Et par ironie, lorsqu'elle est prononcée avec un ton plutôt agressif, elle signale à un importun qu'il ferait mieux de s'en aller, donc de vite aller chercher le vent nécessaire à son éloignement rapide.

Posté le : 22/11/2014 12:20
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Re: Les expressions
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« Vogue la galère ! »


Arrive ce qui pourra !


A l'origine, voguer était "être poussé sur l'eau par la force des rames". Les galères voguaient donc pendant que les galériens peinaient.
Par extension, c'est maintenant le synonyme de naviguer, avancer sur l'eau.

Il semble qu'il n'y a pas vraiment d'explication pour le fatalisme qui est associé à l'expression.
On ne connaît pas non plus la date d'apparition de cette expression, mais on sait qu'aussi bien Rabelais que Montaigne, au XVIe siècle, l'utilisaient dans leurs écrits.
D'après l'éditeur du premier, elle serait un extrait d'un ancien rondeau.

Posté le : 23/11/2014 10:48
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Il vole à moi un vieux cahier
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Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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