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Re: Les expressions
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« Etre dans de beaux draps »


Être dans une très mauvaise situation.
Être dans une position désagréable ou dangereuse.


Cette expression est ce qu'on appelle une antiphrase,comme quand on dit "nous voilà beaux" ou "nous voilà propres " pour dire la même chose.

Il y a eu une petite évolution de cette expression et de son sens. Au XVIIIe siècle, elle se disait "être dans de beaux draps blancs" pour dire "être montré avec tous ses défauts" ce qui n'est pas non plus une situation agréable, mais est moins fort que le sens actuel.

Depuis l'Antiquité jusqu'au Moyen Âge, les draps désignaient les vêtements.
Et si le blanc est bien pour nous un symbole de propreté, de pureté ou d'innocence, les habits blancs ont longtemps servi à vêtir les gens qui avaient commis certaines fautes.
Ainsi, celui qui avait commis le péché d'adultère devait, en pénitence, assister à la messe entièrement vêtu de blanc. Et puis rappelez-vous Jésus qu'Hérode a renvoyé devant Ponce Pilate après l'avoir habillé de blanc.

Autrement dit, les gens qui devaient se vêtir de blanc étaient en général dans une situation peu enviable.
Cet ancien usage du vêtement blanc et l'idée du linceul, sorte de drap blanc dans lequel on ne se trouve que si on est dans une très très fâcheuse situation, le tout mêlé à un brin d'ironie, peuvent expliquer à la fois l'usage du beau et la gravité de la situation qu'indique maintenant l'expression.

On dit aussi, mais c'est plus logique pour nous, "être dans de mauvais (ou sales) draps".

Posté le : 03/11/2014 09:16
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Re: Les expressions
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« Avoir la science infuse »


Savoir sans avoir appris.
Prétendre tout savoir.


Cette expression est souvent ironique, parce qu'on l'adresse en général à quelqu'un qui sait tout, ou prétend/croit tout savoir pour essayer de lui faire comprendre que c'est impossible, ce qui est souvent peine perdue.

Il ne s'agit pas ici de connaissances qui auraient longuement infusé avant de donner le meilleur d'elles-mêmes, mais de savoir supposé être inné, connu sans avoir été appris.

C'est une vieille histoire qui remonte à l'aube de l'humanité, puisqu'elle vient d'Adam, le concubin d'Eve. En effet, en théologie, la science infuse n'est ni plus ni moins que la connaissance qu'Adam reçut de Dieu.
Heureux homme qui n'a pas eu besoin de faire des études longues et laborieuses pour réussir dans la vie !

Posté le : 04/11/2014 08:39
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Re: Les expressions
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« Coller aux basques »


Suivre quelqu'un de très près, ne pas le lâcher d'une semelle.


Cette expression date du XVIIIe siècle : les basques étaient autrefois des morceaux d'étoffe en partie basse d'un pourpoint et qui descendaient en dessous de la taille.

Bien entendu, la métaphore indique bien que celui qui collait aux basques de quelqu'un le suivait de très près.

Comme quoi une expression peut survivre dans le langage bien après la disparition des éléments ayant provoqué sa naissance et son sens véritable ne plus être compris par la majorité des gens.


Posté le : 05/11/2014 08:58
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Re: Les expressions
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« Avoir le compas dans l'oeil »


Savoir apprécier correctement des distances, des proportions sans prendre de mesures.

L'image est douloureuse !
A vue d'oeil, bien plus que si on se met le doigt dans l'oeil. Même si on a pu avoir le compas à l'oeil, il y a de quoi tourner de l'oeil. Et puis après, cela pose des problèmes pour faire de l'oeil à une personne de sexe opposé qu'on a à l'oeil depuis qu'on a compris lui avoir tapé dans l'oeil.

Mais ne perdons pas notre sujet de l'oeil ! Qu'est-ce qu'un compas ?
Un marin ou un aviateur vous répondra que c'est sa boussole, l'instrument qui lui permet de ne pas perdre le nord magnétique . Un écolier vous dira que son compas lui permet de tracer de beaux cercles bien ronds ou de mesurer des angles .
Dans les deux cas, il permet d'avoir une information précise ou d'exécuter quelque chose avec précision.

Avoir le compas dans l'oeil, c'est avoir un oeil capable de remplacer un instrument de mesure, de juger avec précisions des longueurs, des volumes et diverses autres choses mesurables. Pour un marin, c'est aussi pouvoir estimer le bon cap sans instrument.
Cette expression semble apparaître pour la première fois au XVIIIe siècle chez Saint-Simon dans ses Mémoires, lorsqu'il parle de Louis XIV.

Posté le : 06/11/2014 10:45
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Re: Les expressions
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« Dormir sur ses deux oreilles »


Dormir profondément, tranquillement, en toute sécurité.
N'avoir aucun souci à se faire.


N'est-il pas bizarre qu'une telle expression ait pu apparaître ?

Cette expression fait malheureusement partie de celles sur lesquelles ni mes sources ne s'étendent, ni le web ne donne de piste de recherche : aucune date approximative d'apparition, aucune étymologie.

Peut-être y a-t-il eu une volonté de créer une opposition avec l'expression "ne dormir que d'un oeil" qui, elle, est parfaitement compréhensible et contient une notion de vigilance contraire à l'insouciance véhiculée par notre expression ?
Elle est peut-être aussi née du fait que, si jamais on arrivait à avoir les deux oreilles appuyées sur l'oreiller, l'absence de perception du bruit, permettrait de dormir sans être dérangé.

Remarquez que, pour un très bon somme, il est physiquement bien plus facile pour tout un chacun de "dormir à poings fermés" que de dormir sur ses deux oreilles.

Posté le : 07/11/2014 08:33
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Re: Les expressions
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« Toucher du bois »


Conjurer le mauvais sort.


La signification de cette expression est explicite : il ne s'agit là que d'un geste superstitieux, souvent accompagné de la parole "je touche du bois !", tout aussi efficace que de "croiser les doigts" ou de se signer, selon les convictions ou les habitudes de chacun.
Ce geste est supposé empêcher que des bâtons viennent se mettre dans les roues des projets de celui qui y participe ou lui permettre d'exaucer ses voeux de santé, de gain au Loto...

Apparemment, cette superstition remonte à très loin, puisque les les Perses et les Egyptiens la pratiquaient déjà.
Pour les premiers, ce serait parce qu'ils pratiquaient le 'mazdéisme', religion dans laquelle le fait de toucher du bois permettait de se mettre sous la puissance protectrice d'Atar, le génie du feu.
Le nom de cette religion viendrait de la langue zend dans lequel 'mazda' voulait dire 'loi suprême

Pour les seconds, ce serait parce qu'il pensaient que le bois diffusait une forme de magnétisme bénéfique.

Au Moyen Âge, les chrétiens disaient que l'habitude de toucher du bois venait de ce que le Christ avait été sacrifié sur une croix en bois : toucher du bois était donc une forme de supplication ou de prière qui permettait de se protéger de l'adversité.

Mais ce geste ne doit être effectué que si on a réellement du bois à toucher à portée de main, sous peine d'obtenir l'effet exactement inverse de celui souhaité, c'est-à-dire une pluie de calamités venant entraver les projets.


Posté le : 08/11/2014 08:35
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Re: Les expressions
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« La boîte de Pandore »


La source des ennuis
L'origine de malheurs, de catastrophes.

Les truands parlent de la boîte des pandores, autrement dit du "panier à salade", les pandores désignant les gendarmes.

Mais la 'véritable' boîte de Pandore nous vient de la Mythologie gréco-romaine.
Les deux frères Prométhée et Epiméthée, qui étaient des Titans, furent chargés par Zeus de créer les hommes, ce qu'ils firent. Mais Prométhée, ému par la nudité de ses créatures qui, du coup, vola le feu aux dieux et apprit aux hommes à s'en servir et s'installa parmi eux.
Zeus, en colère, jura de se venger de Prométhée. Il demanda alors à Héphaistos de créer une femme identique à une déesse et qui deviendra donc la première femme, munie de tous les attributs, c'est-à-dire beauté et habileté, ce à quoi Hermès ajouta (comme toujours !!! ) aussi d'autres traits de caractère comme la ruse, la fourberie, la paresse, la méchanceté, la sottise, la parole enjôleuse et trompeuse, auxquelles il ajouta, pour faire bon poids, une curiosité sans bornes .

Pandore fut alors envoyée chez les deux Titans, munie d'un beau récipient, jarre ou boîte, selon les versions offert par Zeus à destination de son futur époux et renfermant un paquet de maux parmi lesquelles on trouvait la vieillesse, la maladie, le chagrin, la folie, le vice ou la famine, tous inconnus des humains. Ce récipient contenait également un petit bonus d'une autre catégorie, l'espérance.

Malgré les nombreuses réticences de Prométhée, Epiméthée se laissa subjuguer et épousa aussi sec Pandore qui, bien entendu, avait eu l'interdiction absolue d'ouvrir le récipient.
Mais à cause de son insatiable curiosité, elle profita un jour de l'absence d'Epiméthée pour ouvrir la boîte dont tous les maux s'échappèrent et se répandirent sur l'humanité.
Au fond de la boîte, il ne restait plus que l'espérance qui finit aussi par sortir, et heureusement, car sans elle l'Homme aurait eu bien du mal à supporter tout le reste.

Il existe quelques petites variantes de cette histoire comme toujours très misogyne, mais on peut faire un parallèle certain avec Eve, la croqueuse de pommes, à cause de laquelle l'Homme a été chassé du Paradis et a dû apprendre à subir tout ce qui, dans notre histoire, s'est échappé de la boîte de Pandore. Les hommes ont depuis toujours fait preuve de haine envers les femmes et leur font porter tous les maux de la terre.

Selon le TLFI , les 'pandores' d'introduction de l'origine viennent d'une chanson de 1857 par Gustave Nadaud dans laquelle un gendarme est affublé du nom de Pandore parce qu'en hollandais de l'époque, 'pandoer' désignait... un gendarme.

Posté le : 09/11/2014 09:05
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Re: Les expressions
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« A vue de nez / au pif / au pifomètre »


Approximativement.
Au jugé, à l'estime.

Le nez est un organe extraordinaire et indispensable.

Et notre nez sert aussi à autre chose : à mesurer avec une précision toute relative des choses variées, "A vue de nez, cette carotte fait 17 centimètres", "Au pif, je dirais qu'il a 25 ans", "Selon mon pifomètre, il est 2 heures et quart".

Il faut rapprocher cet usage du nez et de ses variantes argotiques du 'flair'.
Quand un animal flaire quelque chose, avec son museau ou 'nez', c'est qu'il sent quelque chose qui l'attire, l'intéresse ou l'intrigue.
Quand un Homme a du 'flair', forme argotique c'est qu'il a de l'instinct, une certaine aptitude à prévoir ou deviner.

C'est de cette notion de 'deviner' ou mesurer au jugé grâce au 'flair' donc avec son nez qui est à la base de notre expression. Mais la vue restant quand même indispensable pour juger à condition d'avoir "le compas dans l'oeil", c'est bien "à vue de nez" qu'on fait notre estimation.

Les variantes en argot reposent sur le pif qui est soit le nez, soit la perspicacité donc le 'flair', le pifomètre n'étant qu'un pseudo-instrument de mesure basé sur le pif.

Il y en a des fois qui poussent le 'flair' un peu loin par ironie : quand quelqu'un dit "au pif, cette voiture fait 3 mètres de long" ou "à vue de nez, il est 12 heures 30", c'est qu'il y a de la plaisanterie ou de la forfanterie dans l'air.

Posté le : 10/11/2014 06:36
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Re: Les expressions
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« Avoir, se défendre bec et ongles »


Être de taille à se défendre.
Se défendre de toutes ses forces.


En latin, on disait se défendre "unguibus et rostro" "à griffes et bec" ou "par les griffes et le bec", locution qui sert d'ailleurs de devise à la ville de Valence, dans la Drôme, et qu'on trouve sur son blason.

L'origine et la compréhension de cette expression est toute simple : lorsqu'un oiseau doit se défendre, il le fait avec les moyens à sa disposition, son bec et ses griffes, ou ongles.

La forme avec 'avoir' est vieillie et ne s'utilise pratiquement plus. Par contre, celle avec 'se défendre' est toujours très vivace.

Posté le : 11/11/2014 09:29
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Re: Les expressions
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« Battre la campagne »


Déraisonner, divaguer, délirer.
A la chasse : parcourir le terrain de chasse dans tous les sens pour faire lever le gibier.
Parcourir de grandes étendues à la recherche de quelque chose ou quelqu'un.

La campagne, c'est là où Henri Monnier, ou Pierre Leroux ( le débat court encore mais ce n'est pas le pourtant excellent Alphonse Allais !) au XIXe siècle, proposaient judicieusement de bâtir les villes histoire d'aérer les poumons des accros au ciment, aux briques et au bitume.

Si on sait que, tel qu'il est employé dans notre expression, battre veut dire 'parcourir en tous sens', la deuxième signification, celle des chasseurs, elle est utilisée depuis le XIIe siècle, ainsi que la troisième se comprennent parfaitement.

La première signification est moins intuitive.
Autrefois, on disait "courir les champs" : "son esprit court les champs" ou "il est fou à courir les champs".
Alors si on admet qu'ici, c'est l'esprit qui 'vagabonde', qui n'enchaîne pas les pensées de manière logique ou sensée, qui se laisse entraîner d'un côté puis d'un autre, tout devient tout de suite plus limpide.



Posté le : 12/11/2014 09:03
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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