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De Montpellier
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Le 12 janvier 1674, Ã rome, meurt Giacomo Carissimi compositeur italien,
baptisé à Marino, près de Rome le 18 avril 1605. Figure marquante de la musique du XVIIe siècle, Giacomo Carissimi a exercé son influence non seulement en Italie, mais dans l'Europe entière. Parmi ses élèves, on compte Bassani, Cesti, Bononcini, Scarlatti Alessandro, le Français Marc-Antoine Charpentier, les Allemands Johann Philip Krieger, Johann Caspar von Kerll... Il est l'un des plus éminents compositeurs de la période baroque et l'un des principaux représentants de l'école romaine. Peu de renseignements nous sont parvenus sur sa vie. On sait seulement qu'il fut chantre et organiste de la cathédrale de Tivoli de 1624 à 1627, puis maître de chapelle de la cathédrale d'Assise de 1628 à 29. De 1630 à sa mort, il occupa le poste de maître de chapelle de Saint-Apollinaire à Rome. Si Carissimi voyagea peu au cours de sa carrière, ses œuvres, en revanche, furent estimées et jouées partout en Europe ; l'étendue de leur popularité est confirmée par le fait que des manuscrits de sa musique sont conservés dans de nombreuses bibliothèques, non seulement en Italie, mais aussi en Allemagne, en France et en Angleterre. L'excellent Dr. Burney qualifia Carissimi d'admirable maître. Et tout aussi élogieux furent les Français Maugars et P. Bourdelot. Si sa vie est mal connue, seuls les évènements les plus importants sont certains. Il reste, pour ses héritiers, le plus grand compositeur du XVIIe siècle, le plus grand compositeur que l'Italie ait produit d'après Pierre Bourdelot et Pierre Bonnet en 1715.
Enfance et formation
Son père, Amico 1548 à 1633 exerce la profession de tonnelier près de Rome. Il se marie avec Livia, le 14 mai 1595. Ils ont 7 enfants dont le cadet est Giacomo. La date de sa naissance, à Marino près de Rome, n'est pas connue : elle se situe en 1605 ou, au plus tôt, en 1604. Orphelin à l'âge de 10 ans, il semble être recueilli par l'une des ces institutions Italiennes pour enfants pauvres dispensant un enseignement musical, mi-orphelinats ou collèges pour enfants pauvres, mi-conservatoires qui, à Rome aussi bien qu'à Venise, furent des pépinières de musiciens. À 18 ans, il étudie le chant et l'orgue à la cathédrale San Lorenzo de Tivoli, il est chantre puis en devient l'organiste deux ans plus tard. À 22 ans, il s'établit San Ruffino à Assise, où il exerce la fonction de maître de chapelle à la cathédrale San-Ruffino entre 1628 et 1629.
Rome et le Collegio germanico
En 1630, il devient maître de chapelle à Saint-Apollinaire du Collegium germanicum de Rome, poste modeste qu'il conservera jusqu'à sa mort, en dépit de son immense réputation ; mais c'est pour l'oratoire du San Crocifisso in San Marcello qu'il travailla principalement. Vie simple, modeste, aisée. L'empereur Ferdinand II lui proposant de devenir son maître de chapelle, il refusa. Son œuvre fut jugée si précieuse qu'à sa mort un bref du pape en interdit l'aliénation et le prêt : malencontreuse précaution ! Lorsqu'en 1773 l'ordre des Jésuites auxquels il avait laissé ses manuscrits fut supprimé, tout fut mis au pilon, et quelques rares copies des bibliothèques d'Europe, à Hambourg et à Paris sont aujourd'hui les seuls témoins d'une œuvre si importante... Seuls Jephté, le Judicium Salomonis et la Lamentatio damnatorum furent imprimés à l'époque. Son traité Ars cantandi a été conservé dans une traduction allemande. L'œuvre de Carissimi est exclusivement vocale et s'exerce en deux domaines, voisins mais non confondus, celui de la cantate et celui de l'oratorio et de l'histoire sacrée. L'influence de Carissimi est déterminante dans les deux cas. Ses cantates profanes sont, pour la première fois et de manière systématique, une succession de récitatifs et d'airs : c'est tout l'avenir de la cantate en Europe qui se dessine donc avec lui. Plus rares, d'autres cantates reprennent la vieille forme de la canzone ou de la canzonetta à refrain. Mais c'est l'oratorio qui est le domaine le plus important de l'œuvre de Carissimi. Cette forme musicale tient son origine des réunions religieuses et musicales organisées par Philippe Neri à la Congregazione dell'oratorio, oratoire Santa Maria in Vallicella. La partie musicale de ces réunions se développa, et adopta, dans les premières années du XVIIe siècle, le style recitativo, Rappresentazione di anima e di corpo de cavalieri. Invité à Venise et à Vienne Autriche, il décline les postes proposés. Il a de nombreux élèves dont Marc-Antoine Charpentier, Alessandro Scarlatti, Christoph Bernhard, Philipp Jacob Baudrexel, Giovanni Maria Bononcini et Giovanni Paolo Colonna.
L'oratorio, à l'époque où Carissimi commence à composer, affecte deux formes : l'histoire sacrée, avec récitant racontant un épisode biblique ou hagiographique, et la cantate morale, telle que L'Âme et le Corps de Cavalieri, à personnages symboliques, ou le Mottetto concertato, opposant chœurs et solistes. Le génie de Carissimi va être de faire fusionner tous ces éléments divers, mais en mettant l'accent sur l'élément narratif, le récit, confié à l'historicus, ou récitant. À ce rôle impersonnel, Carissimi infuse un accent lyrique ou dramatique en donnant leur indépendance aux protagonistes et en les faisant dialoguer. Dans l'oratorio du Mauvais Riche, par exemple, le récitant s'oppose au personnage principal tandis que le chœur commente l'action. Le récitant en vient lui-même à se personnaliser : dans l'Extremum Dei Judicium, c'est le Prophète lui-même qui est l'historicus, et qui dialogue avec le Christ, les anges et les âmes. Un pas de plus est fait dans les Historiae sacrae : cette fois l'historicus a disparu, tous les personnages sont individualisés : dans l'Histoire de Job, ils ne sont que trois, l'ange, Job, le diable qui dialoguent dramatiquement et s'expriment lyriquement, méditation de Job. Dans l'Histoire d'Ézéchiel, le récit est confié à deux voix d'anges, dialoguant avec Dieu, ainsi qu'avec les prophètes Isaïe et Ézéchiel.
Style et héritage musical
L'art de Carissimi est fait à la fois d'une grande simplicité, d'un dépouillement profondément religieux et de richesse émotionnelle, de sens dramatique, de variété formelle. Il continue le simple style expressif de Monteverdi, que ses contemporains abandonnent trop souvent dans l'opéra : on peut, à juste titre, comparer le Lamento d'Ariane à telle page de Jephté. Carissimi est résolument moderne par son sens de la tonalité, qui lui fait renoncer aux archaïsmes que l'on trouvait encore chez Monteverdi L'influence de Carissimi sur la musique européenne a été considérable : on peut dire que presque toute la musique religieuse lui doit quelque chose ; mais particulièrement, bien entendu, l'oratorio, qu'il s'agisse de celui de Charpentier, de la cantate et de la passion de Bach ou de l'oratorio de Haendel. Choisi pour maître de la chapelle pontificale en 1649, il introduit dans les églises l'accompagnement de la musique instrumentale. Il est le premier à employer la cantate pour des sujets religieux. Il rencontre en 1656 la reine Christine de Suède en exil et compose de nombreuses pièces profanes en son honneur.
Å’uvres
La plupart de ses œuvres romaines ne sont connues que par des copies, les autographes ayant été dispersés ou détruits après la dissolution de l'ordre des jésuites en 1773. Les œuvres qui nous sont parvenues sont des messes, des oratorios, des motets et des cantates. Les plus remarquées ont été les oratorios Jephté (ou Histoire de Jephté, basé sur la promesse de sacrifice faite par Jephté, et composé vers 1648, ou encore le Jugement de Salomon, ainsi que son motet Turbabuntur impii. Carissimi a composé au moins deux opéras, Giuditta Rome, 1656 et Il sacrificio d'Isaaco Rome, 1656, tous deux perdus. Sa production de musique religieuse est considérable : elle va du petit motet en dialogue Tolle Sponsa, de l'histoire sacrée qui fait appel à trois personnages Historia di Job à l'oratorio en deux parties, Diluvium universale pour lequel douze voix sont nécessaires. Quelles que soient les proportions de l'œuvre, tout repose sur la seule basse continue, sauf dans de rares exceptions où deux violons prêtent leur concours Historia di Ezechia. En revanche, les récitatifs, airs, duos, trios et chœurs (qui semblent demander un effectif réduit en raison des dimensions de l'accompagnement, parfois à huit voix en double chœur, se mêlent avec bonheur. Si l'aspect théâtral se fait sentir, il demeure discret et du meilleur goût, préservant une atmosphère de musique de chambre. La même variété de formes et de moyens d'expression caractérise les quelque 130 cantates de Carissimi. Peut-être son génie se manifeste-t-il ici mieux qu'ailleurs. Bien que le sujet traité soit généralement celui des peines d'amour, Carissimi est l'un des rares compositeurs romains à utiliser des thèmes comiques, Amor mio, che cosa è questo ? ou à évoquer le jugement dernier, Suonerà l'ultima tromba avec une puissance dramatique inattendue dans un genre si intime. C'est également dans ses cantates que le musicien se montre le plus sensible aux raffinements harmoniques ; la beauté des lignes mélodiques témoigne d'une certaine réserve, typique de l'école romaine. Au cours de sa brillante carrière, Giacomo Carissimi a trouvé le temps de former au moins trois élèves illustres : le Français M.-A. Charpentier, ainsi que les deux Italiens P. Cesti et A. Scarlatti.
Oratorio Historia di Jephte Historia di Jonas Historia di Abraham et Isaac Historia di Baltazar Historia divitis Dives malus, Histoire du riche, ou Le mauvais riche Vir frugi et pater familias, L'Homme sage et le père de famille Judicium Salomonis, Le Jugement de Salomon
Liens
http://youtu.be/KOzH7E5-Tno Ten Motets http://youtu.be/yRhygRNiQJs Jonas Historia http://youtu.be/iybKwyX8-Vg Carissimi Historia di Jephte La Tempesta http://youtu.be/lUcZa5rhdjk Oratorio Di daniele profeta
Posté le : 12/01/2014 11:53
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