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Jean-François Millet
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Le 4 octobre 1814 naît Jean-François Millet

à Gruchy, Gréville-Hague, artiste-peintre réaliste, pastelliste, graveur et dessinateur français du XIXe siècle, l’un des fondateurs de l’école de Barbizon, il meurt le 20 janvier 1875, à 60 ans, à Barbizon. Il est particulièrement célèbre pour ses scènes champêtres et de la paysannerie réalistes.Il fut berger jusqu'en 1834, laboureur jusqu'en 1834, peintre, graveur, dessinateur en bâtiment, il reçoit sa formation à l'école nationale supérieure des beaux-arts du 27 mars 183 au 18 mai 1839. Il a pour maîtres Mouchel, Langlois de Chèvreville, Paul Delaroche. Il appartient au mouvement réaliste de l' école de Barbizon
Il est influencé par Gustave Courbet. Ses Œuvres les plus réputées sont : Les Glaneuses et L'Angélus

En bref

La peinture de Millet, longtemps très populaire, a été appréciée en vertu de critères d'ordre social ou moral, mais rarement en tant qu'œuvre plastique : c'est ce qu'a justement entrepris la critique récente. Par ses origines, comme par l'univers de toute son œuvre, Millet fait figure de personnalité à part, généralement estimée pour ses qualités de générosité et de probité. Né dans le Cotentin, ce fils de paysan a eu la vocation de la peinture ; elle ne l'éloigna jamais ni de son milieu social ni du sens des réalités, ni d'une éducation marquée par la Bible, qui donne au peintre un goût parfois sentencieux et solennel. Ses premières œuvres, dans les années 1840, enjouées et décoratives, à la palette riche, sont des scènes pastorales et des nus, ainsi qu'une série de beaux portraits appréciés de la clientèle bourgeoise de province. Le modelé en est énergique et, tels les portraits d'officier de marine, 1854, musées de Lyon et de Rouen, ils font preuve d'un sens de l'unité des formes, de la simplification avec un maximum de densité, qui caractérise toute la démarche de son œuvre graphique et picturale.
Vers 1846, Millet modifie radicalement sa conception de la peinture : le style, comme le choix des sujets, vont aller vers plus de gravité en même temps qu'ils tendent au réalisme. C'est l'abandon des sujets allégoriques, des thèmes pastoraux libres et sensuels, pour l'univers d'origine du peintre : l'homme à la campagne. Le premier de sa génération, il s'attache à montrer le paysan au travail dans une nature qui n'existe que par rapport au labeur de l'homme ; c'est le côté humain, franchement humain, qui me touche, écrit-il. Alors que d'autres artistes contemporains, Troyon ou Jules Breton par exemple, idéalisent leurs sujets paysans dans le sens moralisateur de la mentalité bourgeoise et dans le style décoratif qui plaît à la clientèle fortunée, Millet tente de dégager l'essence de la condition humaine aux champs. Ses innombrables croquis, ses dessins très achevés, son extrême lenteur d'exécution sur la toile témoignent que le processus de création s'est peu à peu transformé dans le sens d'une réflexion plus profonde, d'une véritable méditation aboutissant à un art synthétique. Les gestes des travailleurs ou des mères, les attitudes des corps, dans l'effort comme dans le repos se veulent chargés d'un sentiment d'éternité qui n'est pas toujours dépourvu d'emphase ni de procédé. Avec Le Semeur de 1850 au musée de Boston, c'est le premier succès de Millet : il est compris comme un regard nouveau sur la vie paysanne ; on soulignait alors l'aptitude de l'artiste à « donner aux plus simples travaux de la campagne une grandeur biblique ». L'art de Millet va s'orienter vers une conception plus monumentale des compositions, la touche devient plus franche et l'éclairage s'assombrit. Il vit depuis 1849 — et jusqu'à sa mort — à Barbizon, auprès de son ami le peintre Théodore Rousseau ; existence tranquille et laborieuse, rythmée par les envois réguliers au Salon et interrompue par quelques voyages en Auvergne ou en Normandie. Dans les années 1850, c'est l'époque des admirables dessins au crayon gras, qui se vendaient bien aux amateurs de passage à Barbizon, puis des eaux-fortes au modelé sans aucune hésitation ni effort d'illusionnisme, Le Départ pour le travail, 1863. De 1855 à 1857, il peint le célèbre Angélus, musée d'Orsay, Paris, maintes fois reproduit, pastiché, commenté et critiqué. Gambetta y verra, par exemple, en 1873, l'affirmation pour la peinture d'un « rôle moralisateur, éducateur ; le citoyen passe dans l'artiste et avec un grand et noble tableau nous avons une leçon de morale sociale et politique ». Voilà l'interprétation de la peinture de Millet inscrite dans l'histoire des idées politiques de son temps. Pourtant la méfiance, sinon le net recul, que Millet a manifesté toute sa vie à l'égard de l'engagement tel que l'a vécu Courbet, ainsi que l'absence de ton polémique ou contestataire, semblent détruire l'image d'un « Millet socialiste ». Mais, sans en avoir été le militant conscient, il a exprimé quelques-uns des idéaux des hommes de 1848 ; il correspond d'ailleurs aussi au goût de la sentimentalité bourgeoise en face du monde paysan en pleine mutation et menacé par la révolution industrielle. Cela explique peut-être une partie du succès que ses tableaux ont connu aussitôt après sa mort en 1875, succès populaire mais aussi gouvernemental, souligne A. Fermigier.
Les dernières années de l'activité de Millet ont été marquées par une technique picturale plus claire et plus légère et par un retour aux sujets littéraires et religieux. Le sens du paysage se traduit également dans la série des Quatre Saisons, dont Le Printemps(1868-1873, musée d'Orsay) montre un intérêt passionné aux problèmes de la lumière et des formes en mutation. On comprend l'admiration d'artistes comme Degas et surtout Van Gogh qui a beaucoup peint d'après les gravures de Millet. Il convient de libérer un peu Millet de l'étiquette sociale pour s'attacher à mettre en valeur l'apport plastique d'une œuvre qui dépasse le naturalisme paysan et rejoint une grande aspiration ; le critique Philippe Burty ne voyait-il pas en son ami un vrai peintre d'histoire ? Un de ceux qui unissent la science profonde des sentiments à la généralisation des faits .Jean-Pierre Mouilleseaux

Sa vie

Jean-François Millet est le fils de Jean Louis Nicolas Millet originaire de Saint-Germain-le-Gaillard et de Aimée Henriette Adélaide Henry. Il est né à Gruchy, hameau de Gréville, dans le pays de la Hague. Aîné d'une famille nombreuse de paysans, berger dans son enfance et plus tard laboureur, il est élevé dans un environnement éclairé. Notamment grâce à son oncle, curé lettré, il lit la Bible, mais aussi Montaigne, La Fontaine, Homère et Virgile, Shakespeare et Milton, Chateaubriand et Victor Hugo.
Il travaille dans la ferme familiale jusqu'à l'âge de 20 ans, puis, doué en dessin, il est envoyé à Cherbourg par son père, grâce à des relations dans la bourgeoisie locale, pour apprendre le métier de peintre auprès de Paul Dumouchel et de Théophile Langlois de Chèvreville.
À cette époque, ouvre le musée Thomas-Henry, et Millet s'y exerce en copiant les toiles de maîtres et s'initie aux maîtres hollandais et espagnols.
Le conseil municipal de Cherbourg et le conseil général de la Manche lui octroient ensuite une pension pour qu'il puisse continuer son apprentissage à Paris. Il s'y installe en 1837 et étudie à l'école des Beaux-Arts à partir du 27 mars dans l'atelier du peintre Paul Delaroche.
Deux ans plus tard, il est 18e sur 20 au premier essai pour le Prix de Rome le 10 avril, mais échoue au second essai le 18 mai. Il perd alors sa bourse et doit quitter l'école des Beaux-Arts.
Il revient à Cherbourg où il vit de la vente de quelques portraits de proches et de bourgeois, ainsi que de peintures érotiques. Son portrait de l'ancien maire de Cherbourg, le colonel Javain, est refusé par le conseil municipal. Il se marie en 1841 à Pauline Ono, fille de tailleur, qui meurt 3 ans plus tard d'une tuberculose.
De retour à Paris, il se détourne du modèle officiel à la mode après 1840, et subit l’influence d’Honoré Daumier. Il expose au Salon à partir de 1842.
Il rencontre à Cherbourg Catherine Lemaire, ancienne servante, qu'il épouse en 1853.
Elle lui donnera 9 enfants. En 1847, son Œdipe détaché de l'arbre par un berger attire l'œil des critiques parisiens.
En 1848, il expose au Salon Le Vanneur, qu'Alexandre Ledru-Rollin lui achète pour cinq-cent francs.
C'est la première œuvre inspirée par le travail paysan, veine qu'il développe à partir de 1849 en s'installant à Barbizon avec Charles Jacque pour s’appliquer à peindre beaucoup de scènes rurales souvent poétiques. Là naissent Les Botteleurs 1850,
Des Glaneuses 1857, L'Angélus 1859, la Tondeuse de moutons 1861 et la Bergère 1864, des peintures qu'il classe dans l'influence du courant réaliste, glorifiant l'esthétique de la paysannerie. Un rapide retour dans la Hague en 1854, à la suite du décès de sa mère, lui inspire Le Hameau Cousin, La Maison au puits, Le Puits de Gruchy, une première version du Bout du village…
Peu à peu, il délaisse les seules scènes de travail paysan pour s'intéresser davantage aux ambiances, aux paysages. Alors que les Prussiens envahissent la France, Millet revient avec sa famille à Cherbourg, en 1870 durant un an et demi, avant de revenir à Barbizon.
À cette époque, il travaille davantage les jeux de lumière, la pénombre et le clair-obscur, signant un travail annonciateur de l'impressionnisme, à travers les tableaux de L'Église de Gréville, Le Prieuré de Vauville ou du Bateau de pêche, et même proche du cubisme, avec Le Rocher du Castel.

Il meurt à Barbizon en Seine-et-Marne, le 20 janvier 1875, et fut enterré dans le cimetière communal qui à l'époque était à Chailly-en-Bière, car Barbizon était le hameau de Chailly-en-Bière jusqu'en 1903.

Sa maison à Barbizon est au no 29 de la Grande Rue, il l'occupa de 1849 à 1875. Elle est devenue un musée.
L'Angélus, 1857-1859, huile sur toile, 53.3 x 66 cm, musée d'Orsay, Paris.
Ses tableaux, comme Des Glaneuses 1857, dépeignant les plus pauvres des femmes de la campagne se penchant dans les champs pour glaner les restes du champ moissonné, sont une présentation forte et éternelle de la classe paysanne qui résonne encore à ce jour Des Glaneuses sont exposées au Musée d'Orsay à Paris.
Son Angelus 1858 a été très largement reproduit sur différents objets et supports et copié ou réinterprété par d'autres artistes du XIX et XXe siècles. Salvador Dalí a été en particulier fasciné par ce travail, et a écrit un livre entier l’analysant le Mythe tragique de l’Angélus de Millet. Des variations de ce tableau de Millet apparaissent dans plusieurs de ses propres peintures.
Millet est considéré comme un peintre réaliste, mais il a eu une grande influence sur des impressionnistes tels que Claude Monet et Camille Pissarro, et surtout sur Vincent van Gogh, qui a reproduit à sa façon la plupart de ses scènes rurales. Son œuvre a également influencé l'autrichien Albin Egger-Lienz.
Sa maison natale, au village de Gruchy dans la commune de Gréville-Hague, a été reconstruite à l’identique et meublée comme une maison paysanne du xixe siècle. On y peut découvrir de nombreuses copies de ses tableaux.

Jean-François Millet, les Glaneuses

D'abord peintre de portraits, de scènes pastorales, de nus, de sujets de genre ou d'histoire, il se consacre essentiellement à la représentation du monde paysan à partir de son installation à Barbizon, en 1849.
Son réalisme, qui se fonde autant sur la connaissance des maîtres du passé que sur une sensibilité contemporaine, est mal reçu par la bourgeoisie, hostile au spectacle de la misère et plus encore à la dignité que le peintre confère à celle-ci comme en témoignent le Semeur (1850, Philadelphie ; les Glaneuses 1857, musée d'Orsay ; l'Angélus ibidem. De nombreuses autres toiles illustrent cette veine l'Homme à la houe, 1860-1862, collection privée, États-Unis.
Le paysage prend plus d'importance dans les dix ou quinze dernières années de la vie de l'artiste l'Hiver aux corbeaux, 1862, Vienne ; le Printemps, 1868-1873, musée d'Orsay ; l'Église de Gréville, proche de l'impressionnisme, ibidem.
Millet a exécuté de nombreux dessins préparatoires au crayon ou au fusain, de grands pastels, des eaux-fortes.

Å’uvres

Autoportrait 1841, huile sur toile, 73 x 60 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville.
Les plus grandes collections d'œuvres de Millet sont au musée d'Orsay à Paris, au musée des beaux-arts de Boston et au musée Thomas-Henry de Cherbourg-Octeville.
Portrait de Pauline Ono 1841, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville,
Intérieur de cuisine Normande 1842), musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne,
Femme nue couchée 1844, musée d'Orsay, Paris,
Portrait de Charles-André Langevin 1845, huile sur toile, musée des beaux-arts André-Malraux, Le Havre.
Le Vanneur 1848, musée d'Orsay, Paris,
Le Repos des faneurs 1849, musée d'Orsay, Paris,
Le Semeur 1851, huile sur toile, musée des beaux-arts de Boston,
Le Départ pour le Travail 1851, huile sur toile, collection privée,
Le Printemps 1853, musée d'Orsay, Paris
La Récolte des pommes de terre 1855, Walters Art Museum, Baltimore,
Les Glaneuses 1857, musée d'Orsay, Paris,
La Charité 1858, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville,
La petite Bergère 1858, musée d'Orsay, Paris
L'Angélus 1859, musée d'Orsay, Paris,
La Mort et le bûcheron 1859
L'Homme à la houe 1860-1862
Les Planteurs de pommes de terre 1862, musée des beaux-arts de Boston,
Bergère avec son troupeau 1863-1864, musée d'Orsay, Paris,
La Méridienne 1866, musée des beaux-arts de Boston,
La Leçon de tricot 1869
Meules, Automne 1868-1874, Metropolitan Museum of Art, New York,
L'Église de Gréville 1871-1874, musée d'Orsay, Paris,
Le Bouquet de marguerites 1871-1874, musée d'Orsay, Paris
Chasse des oiseaux avec les feux 1874, Philadelphia Museum of Art
Le Retour du troupeau, musée d'Orsay, Paris

Élèves

Robert Mols 1848-1903

Galerie

L'Homme à la pipe ou Portrait d'Armand Ono, vers 1843, huile sur toile, 100.8 x 80.8 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville
La Fournée, 1854, huile sur toile, 55 x 46 cm, musée Kröller-Müller, Otterlo
Portrait de Pauline Ono en déshabillé, 1843-1844, huile sur toile, 100.2 x 81.2 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg
Bergere avec son troupeau, 1863 ou 1864, huile sur toile, 81 x 101 cm, musée d'Orsay, Pari
L'Homme à la houe, vers 1860-1862, huile sur toile, 31.5 x 39 cm, Getty Center, Los Angele
La Charité, 1859, huile sur bois, 40 x 45 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville
Le Rocher du Castel Vendon, 1848, huile sur toile, 28 x 37 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville
La Becquée, huile sur toile, 74 x 60 m, Palais des beaux-arts de Lille, Lille
Les Planteurs de pommes de terre, huile sur toile, 82.5 x 101.3 cm, musée des beaux-arts de Boston, Boston



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Posté le : 03/10/2015 19:19
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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