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Martin Scorsese
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Le 17 Novembre 1942 , à Flushing, Long Island naît Martin Scorsese

De tous les movie brats les "gosses du cinoche" , cette génération de cinéphiles devenus réalisateurs à la fin des années 1960, et qui compte notamment dans ses rangs Steven Spielberg, Michael Cimino, Brian De Palma et leur aîné, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese est celui qui est communément perçu comme étant l'auteur le plus singulier et le plus rigoureux. Issu d'un milieu italo-américain new-yorkais, il a, dès ses premiers courts-métrages What's a Nice Girl Like You Doing in a Place Like This ?, 1963, campé ses personnages dans un environnement représentatif de ses années d'apprentissage. Univers et formation à la fois chaotiques et douloureux qui, de 1969, date de son premier long-métrage Who's That Knocking at My Door, à 1990, Les Affranchis, vont se refléter tout au long de la première partie de sa carrière, avant qu'il n'apparaisse comme l'héritier des grands créateurs de l'âge d'or hollywoodien.
Catholique fervent qui se destinait à la prêtrise, mais aussi enfant souffrant d'asthme, Martin Scorsese a toujours été fasciné autant par la figure du Christ sur la croix que par les activités violentes des rues du quartier new-yorkais Little Italy.
Dans l'impossibilité de participer physiquement à ces dernières, il trouva très tôt dans les salles de cinéma un palliatif à son besoin de dépenser son énergie. Une fréquentation assidue qui lui valut d'être fortement influencé tant par Hollywood John Ford, Samuel Fuller, les musicals et la Nouvelle Vague française Godard surtout), que par l'Anglais Michael Powell Les Chaussons rouges et le cinéma italien (le néo-réalisme et Rossellini principalement. Ce à quoi s'ajouta un grand intérêt pour la beauté féminine qui lui aliéna un avenir exclusivement religieux. Ainsi, de prêtre frustré devint-il cinéphile passionné, puis cinéaste consommé.

Sa vie

Martin Scorsese est né le 17 Novembre 1942, à Flushing Long Island, dans le quartier de Queens à New York, au sein d'une famille sicilienne catholique traditionaliste. Enfant asthmatique et frêle, le jeune Martin Scorsese ne peut pratiquer de sport et ses parents l'emmènent fréquemment au cinéma. Épris d'une foi profonde, il se destine d'abord à une vie religieuse et entre au séminaire en 1956 afin d'être ordonné prêtre. Jugé trop jeune, il n'est alors âgé que de 14 ans et indiscipliné pour s'engager si tôt dans le ministère sacerdotal, il est renvoyé au bout d'un an.
Il termine ses études à la Cardinal Hays School, dans le Bronx puis intègre l'université de New York NYU en 1960 où il fréquente les cours de cinéma de la Tisch School et obtient une maîtrise en 1966. Il sera d'ailleurs professeur dans cette université de 1968 à 1970.
Après avoir suivi des cours de cinéma à l'université de New York et fait ses premiers pas en quasi-amateur, il obtient divers emplois professionnels surtout liés au montage entre autres celui du documentaire Woodstock de Michael Wadleigh, 1970, avant de se voir confier par Roger Corman le tournage d'un succédané de Bonnie et Clyde, Bertha Boxcar, en 1972. Dans ce film de commande, il glisse néanmoins quelques thèmes personnels crucifixion, sexualité effrénée et prouve surtout qu'il est un réalisateur efficace.
L'année suivante, il reprend un ancien projet, qui obtient le soutien de la Warner, et lui donne un premier élan : Mean Streets.
Il réalise plusieurs courts métrages, dont le très remarqué The Big Shave, qui remportent de nombreux prix. Puis il signe son premier long métrage, Who's That Knocking at My Door, sorti le 15 novembre 1967, soit trois ans après le premier tour de manivelle. Ce film marque la rencontre avec l'un de ses acteurs fétiches, Harvey Keitel.
Il participe en tant que monteur et assistant réalisateur au film Woodstock de Michael Wadleigh sur le Festival de Woodstock en 1969. Au début des années 1970, Martin Scorsese déménage à Hollywood et obtient un emploi de monteur à la Warner Bros.1. Il rencontre alors le producteur Roger Corman qui lui offre la possibilité de tourner son premier film hollywoodien : Bertha Boxcar Boxcar Bertha avec Barbara Hershey et David Carradine.

Encouragé par John Cassavetes à poursuivre un style de réalisation plus personnel, Scorsese commence à travailler sur le film Mean Streets, qui relate le parcours de deux jeunes ambitieux de Little Italy. Première œuvre du réalisateur acclamée par la critique, ce film est aussi le théâtre de la rencontre la plus importante de sa carrière : celle avec l'acteur Robert De Niro qui devient désormais son alter ego à l'écran. Le cinéaste s'apprête à devenir l'une des têtes de proue du Nouvel Hollywood.
L'année suivante, Francis Ford Coppola lui ouvre les portes des studios Warner Bros.. Il rencontre son premier succès public avec le drame intimiste Alice n'est plus ici qui dénote l'influence de Cassavetes et permet à Ellen Burstyn d'obtenir l'Oscar de la meilleure actrice, en 1975, pour son interprétation de femme au foyer malheureuse.
Film éminemment personnel, version peaufinée de son premier long-métrage, Mean Streets est une plongée à la source du regard scorsesien : il dit la nécessité du passage par l'enfer urbain pour atteindre la rédemption, itinéraire proche de celui parcouru par les héros pénitents de Dostoïevski et de Bernanos. Une thématique de catholique torturé que Scorsese reprendra régulièrement dans Taxi Driver (1976), palme d'or à Cannes et son premier succès au box-office, puis dans Raging Bull (1980), très beau détournement des mémoires du boxeur Jake La Motta, After Hours (1985) qui emprunte le mode plus léger de la comédie noire, ou À tombeau ouvert (1999), autre variation sur l'enfer nocturne new-yorkais. Mean Streets montre également les traits esthétiques essentiels du cinéaste : une direction d'acteurs nerveuse et naturaliste (où brillent successivement Harvey Keitel et Robert De Niro avec lequel Scorsese tournera huit films), une caméra très mobile, des éclairages fort signifiants, un montage haletant, une bande-son fournie où la rock musique et apparentée est particulièrement présente, souvent en contrepoint.

Dès son film suivant, il obtient la Palme d'or au 29e Festival de Cannes, en 1976. Taxi Driver, drame psychologique sur fond de difficile réinsertion des anciens combattants de la guerre du Vietnam, est interprété par Robert De Niro, Jodie Foster et Harvey Keitel. Ce film, écrit par Paul Schrader, assoit définitivement l'univers scorsesien : faune new-yorkaise, personnages à la dérive, confusion du bien et du mal, violence cathartique et questionnement métaphysique. Taxi Driver reçoit également quatre nominations aux Oscars en 1977.

Il en va également ainsi dans le domaine du documentaire que Scorsese affectionne et auquel il a consacré de nombreux films, tous de grand intérêt, l'un sur ses parents et leur mode de vie Italiananmerican, 1975, un autre sur un ami désaxé, miroir de son temps et du cinéaste lui-même (American Boy : a Profile of Steven Prince, 1978), un troisième sur le concert d'adieu de The Band, ancien groupe de Bob Dylan, où Scorsese filme avec volupté les différents participants (The Last Waltz, 1978), sans oublier deux longs-métrages composés d'extraits de films consacrés à sa passion pour le cinéma américain (Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain, coréalisé avec Michael Henry Wilson en 1995 et italien Il mio viaggio in Italia, 2001, ainsi que deux autres films sur des mythes musicaux : No Direction Home, 2005, sur Bob Dylan) et Shine a Ligth 2008, sur les Rolling Stones. Cette énergie créatrice l'amena à se tourner vers la scène en 1977 avec le musical The Act (dont Liza Minnelli était la vedette, mais qu'il ne put mener à bien pour cause d'épuisement. Un torrent de vitalité qu'il canalisera néanmoins plus tard sur la production en finançant Les Arnaqueurs de Stephen Frears en 1990, Clockers de Spike Lee en 1995, ainsi qu'une série de films sur le blues, dont The Soul of a Man de Wim Wenders, en 2003 et sa propre contribution, Feel Like Going Home 2004.

C'est en 1991, une fois achevée sa trilogie sur le monde des petits mafieux, Mean Streets, Raging Bull, Les Affranchis, que Scorsese se glisse dans le moule des genres établis, en acceptant une proposition de Steven Spielberg : il s'agit du remake de Les Nerfs à vif, mis en scène par Jack Lee Thompson en 1962. Ce film qui marque son deuxième triomphe au box-office permet au cinéaste de relancer sa carrière, mise à mal tant par le scandale causé en 1988 par La Dernière Tentation du Christ auprès des catholiques intégristes, incendie du cinéma Saint-Michel à Paris que par ses insuccès publics successifs depuis Taxi Driver.
Le Temps de l'innocence 1993, d'après Edith Wharton où plane le souvenir de Visconti et Ophuls, Kundun 1997, beau et maladroit film historique sur le dalaï-lama, puis Gangs of New York (2002, gigantesque fresque sur la naissance du crime organisé au milieu du XIXe siècle, ancrent Scorsese dans la tradition romanesque hollywoodienne, réduisant l'importance de ses deux autres films plus personnels, mais trop répétitifs, Casino 1995, où Joe Pesci et De Niro reprennent leurs personnages de gangsters des Affranchis et À tombeau ouvert 1999, l'ambulance remplaçant ici le mémorable véhicule jaune de Taxi Driver.

Un parcours pratiquement sans faille pour cet enfant de Jésus-Christ et de Frank Capra, qui est manifestement parvenu, à travers sa réussite artistique, à concilier une double aspiration spirituelle et cinéphilique. Ce maintien au sommet de l'affiche depuis 1991, il le doit, après avoir fini de sonder son univers intime, à son incursion dans le film de genre à gros budgets où il continue cependant de puiser dans ses passions de toujours, entre autres, sa fascination pour le passé de sa ville natale dans Le Temps de l'innocence et Gangs of New York.
En combinant à merveille le regard de l'auteur original avec celui du metteur en scène de films pour grand public, Martin Scorsese à réussi à s'imposer aux yeux du nouvel Hollywood comme un cinéaste tant insolite que classique, exigeant et rigoureux, et par conséquent l'un des plus fiables de sa génération, dans le sillage des meilleurs créateurs de l'âge d'or du cinéma américain. Ce que confirme The Aviator 2004, film à caractère biographique sur la jeunesse du pilote et producteur Howard Hughes, interprété par Leonardo Di Caprio.

À Tombeau ouvert.

Il n'échappe à personne que le plan final d'À tombeau ouvert (1999) est une pietà : le héros, Frank Pierce (Nicolas Cage), trouve enfin un moment d'abandon dans les bras de la bien nommée Mary, Suzanna Arquette. On sait le goût de Martin Scorsese et de Paul Schrader (le scénariste du film) pour l'imagerie religieuse. Pareillement, le dealer Cy se trouve « crucifié » comme le syndicaliste de Bertha Boxcar (1972).
L'hôpital s'appelle Notre-Dame-de-la-Miséricorde. Sous l'effet d'une drogue, Frank voit des morts sortir du macadam ; l'ambulancier baptiste Marcus pratique une « résurrection » (revival) ; le possédé Noel est assoiffé parce qu'il « revient du désert » ; le couple hispanique, dont la femme se nomme Maria, a conçu des jumeaux sans relations sexuelles... L'idée de rédemption, qui parcourt l'œuvre de Scorsese, paraît trouver ici son ultime expression.
Il est improbable que les cinéphiles que sont Martin Scorsese et Paul Schrader, marqués respectivement par les cultures catholique et protestante, n'aient pas songé à la pietà de Cris et chuchotements d'Ingmar Bergman, où la sœur mourante repose dans les bras de la servante. Mais quelle distance entre ces deux scènes ! « Dans l'étreinte d'une mère illusoire qui donne à mourir, écrit Jean Collet, l'extrême détresse coïncide avec une indicible douceur. La vie et la mort ne s'opposent plus, le temps s'arrête vertigineusement ». Ici, c'est Frank, qui repose sur les genoux de Mary et qui vient de « donner à mourir », en débranchant sciemment l'appareillage qui maintenait en vie Old Man Burke, le père de la jeune femme.
Et si la détresse est aussi extrême que chez Bergman, c'est moins la douceur qui nous frappe dans les traits et les attitudes de Nicolas Cage et Suzanna Arquette qu'une souffrance plus physique que morale. La « douceur » ne tient ici qu'à l'arrêt provisoire de l'image après une succession de courses folles, poursuites, fuites, voire catastrophes et accidents. Si la mise en suspens d'une temporalité aussi chaotique surprend et soulage, le spectateur en ressent surtout l'aspect transitoire et éphémère. Non seulement la vie et la mort déchirent encore le couple, mais l'angoisse à l'idée de la nécessaire reprise du cycle infernal demeure violemment présente.
À tombeau ouvert raconte trois nuits de l'ambulancier Frank Pierce, où alternent lutte contre l'arrêt cardiaque qui frappe Old Man Burke, sauvetage de M. Oh, roi de la puanteur, ou de l'assoiffé Noel qui veut se trancher la gorge au beau milieu de la 42e Rue, réussites et échecs... Face à ces atrocités quotidiennes, Frank ne peut avoir l'attitude révoltée du Travis Bickle de Taxi Driver (1975), également écrit avec Paul Schrader, lorsque la violence cathartique s'inscrivait sur fond de mouvements protestataires nés de Mai-68 et de la guerre du Vietnam. De même, il n'est pas venu de sa province vers cette nouvelle Sodome qu'est New York. Frank est originaire du même quartier que Mary, la 52e Rue, là où il y a plus de fantômes au mètre carré que partout ailleurs, c'est-à-dire ceux qu'il a sauvés et ceux qu'il n'a pas pu sauver. Pour Travis, le métier fait l'homme. C'est avec son taxi qu'il se découvre une vocation à tirer l'humanité du péché. Frank, lui, n'a pu être médecin et tente de sauver les corps tout en étant obsédé par les âmes. Au temps de la contestation succède celui de l'humanitarisme. Scorsese reprend, pour le détourner, le principe de la série américaine Urgences (ou ses variations, tel Third Watch), où « l'urgence » de chaque situation nouvelle permet aux héros de se voiler la face, d'oublier déboires sentimentaux ou échecs médicaux dans un nouveau défi. Mais pas d'oubli, pas même de sommeil pour Frank Pierce, dont la voix angoissée, subjective, à l'opposé de la fausse neutralité documentaire de la série télévisée, donne le ton : « J'étais bien dans mon travail, mais cette dernière année, je commençais à perdre ce contrôle. Je n'avais sauvé personne depuis des mois. »
Pourtant, À tombeau ouvert n'est pas un film sur la rédemption, mais sur la chute. Tous les personnages, à un moment ou à un autre, recherchent l'oubli. Mary en a fini avec l'expérience de la drogue. Mais se rend chez Cy, à « l'Oasis », pour vivre un moment l'oubli de soi et de l'agitation du monde. Certes, les deux héros ont accompli un travail de type analytique : Mary a compris qu'elle aimait ce père qu'elle croyait détester, a accepté sa mort, et consenti à se pencher sur Frank. Celui-ci admet qu'il n'est pas responsable de toutes les âmes, et qu'il ne doit pas voir en toutes les femmes Rose, la jeune prostituée droguée qu'il n'a pu sauver. Il réalise que sauver les corps à tout prix ne suffit pas : il faut aussi accepter de libérer l'esprit du vieux Burke en le débranchant...
Jamais film de Scorsese n'est allé aussi loin dans un délire visuel digne d'un Oliver Stone, multipliant les effets de montage, les accélérés et les ralentis. À tombeau ouvert joue sur deux vitesses, que le cinéaste définit comme les phases classiques du maniaco-dépressif : des temps d'abattement et de doute, des temps de frénésie, de jouissance de la vitesse, renforcés par une musique (Johnny Thunders, Van Morrison ou The Clash) volontairement redondante, puisant dans le rock et la variété. La phase d'apaisement finale, qui laisse place à une musique classique à tonalité religieuse, ne renvoie pas au nirvāna bouddhiste de Kundun (1998). La cure analytique sauvage menée par Frank et Mary les laisse à l'état d'enveloppes vidées de leur contenu, cet imaginaire religieux étant désormais sans effet. Ne reste, surtout pour Frank, que l'efficacité professionnelle et mécanique, ce que Scorsese, dans son film le plus absolument pessimiste, appelle être « sur pilote automatique

Casino

La légende demeure tenace, qui veut que le cinéma américain, s'adressant à un vaste public, repose sur des acquis éprouvés et laisse aux autres les risques de l'innovation. Casino dément à l'envi un tel cliché. Rarement narration fut plus éclatée, chronologie plus bousculée, mise en scène plus déroutante, poussant le système esthétique du cinéma de Martin Scorsese à son paroxysme : utilisation de la voix off, ici dédoublée, exploitation des « tubes » de l'époque, montage haché, ralentis décomposant le plan en photogrammes isolés, couleurs agressives (à dominante rouge) et néons, costumes voyants, citations cinéphiliques (Le Mépris, La Mort aux trousses...), violence exacerbée... Mais cette virtuosité vaut-elle d'être appliquée à un objet si peu nouveau : un film sur la Mafia ? Scorsese lui-même, après Coppola et ses trois Parrain, n'avait-il pas tout dit sur le sujet avec Les Affranchis (Goodfellas, 1990) ?
Même s'il ne couvre qu'une part limitée de l'histoire (les années 1970) et de l'espace américains (essentiellement Las Vegas), Casino est une fresque symphonique. Mais plutôt que brasser les destins de plusieurs personnages, à la façon du Cimino de La Porte du paradis, Scorsese entremêle plusieurs niveaux et plusieurs « histoires » : la gestion du casino, ses relations avec le syndicat des camionneurs, l'autodestruction du couple que forment Sam « Ace » Rothstein (Robert De Niro) et Ginger McKenna (Sharon Stone), l'amitié trahie entre « Ace » et son ami d'enfance Nicky Santoro (Joe Pesci), la chute de Las Vegas comme « enfer du jeu », la peinture de l'Amérique des années 1970, en proie au doute et aux rêves les plus excessifs, le déclin d'une mythique ville frontière du Vieil Ouest, aux confins d'un désert inquiétant...
Le scénario s'appuie sur une enquête de Nicholas Pileggi, écrivain-journaliste qui était déjà à l'origine des Affranchis. Il a accumulé ici souvenirs et témoignages sur l'ascension et la chute de Frank « Lefty » (« Gaucher ») Rosenthal, ancien bookmaker juif qui, dans les années 1970, dirigea jusqu'à quatre casinos à Las Vegas pour le compte de la Mafia. L'échec de son mariage avec une croqueuse de diamants, Geri, et sa rivalité avec un gangster venu lui aussi de Chicago, Tony Spilotro, entraîna la fin de l'emprise de la Mafia sur la ville. Scorsese a écrit le scénario avec Pileggi, comme à son habitude, en partant du plus concret et du plus ordinaire : la dispute qu'eut Rosenthal avec son épouse sur la pelouse, devant leur maison. Une scène de ménage qui entraîne arrestations, trahisons, règlements de comptes, exécutions...
En apparence, « Ace » représente une image du pouvoir criminel différente de celle, plus traditionnelle, de Nicky. Celui-ci est impulsif, mais, à la différence du Tommy des Affranchis, interprété par le même Joe Pesci, il met, avant de sombrer dans la drogue, ses colères névrotiques au service de l'organisation, qu'il plonge un stylo dans la gorge d'un homme qui a manqué de respect à « Ace », qu'il a la charge de protéger, ou qu'il écrase dans un étau la tête d'un autre pour lui soutirer un nom. « Ace » ne répugne pas à la violence physique lorsqu'il s'agit de réprimer la fraude dans les jeux qu'il supervise, mais il agit par intermédiaire et pour l'exemple. Sa véritable violence s'exerce à l'intérieur du circuit économique, dans l'organisation rationnelle du casino Tangiers, proche en cela de n'importe quel « business ». La violence froide de la corruption est ici étendue à tous les niveaux, du groom au politicien local. Elle atteint son comble lorsqu'un Japonais trop heureux au jeu est « empêché » de prendre l'avion et conduit en douceur à rejouer et perdre au-delà de ses gains.
Robert De Niro prête à « Ace » une froideur impénétrable, une insensibilité, une opacité qui ne sont pas sans rappeler le Henry Hill des Affranchis. C'est que Nicky et « Ace » n'incarnent pas seulement deux types de mafiosi, voire deux époques. C'est la nature même du pouvoir mafieux qui a changé dans Casino. L'organisation secrète, efficace, patriarcale, la « famille », comme continue de la nommer Nicky, fondée sur l'échange de « services », que décrivaient encore les trois Parrain comme Les Affranchis, n'a plus cours : Nicky comme « Ace » sont loin d'obéir aux injonctions de « boss » cacochymes et impuissants (d'où le sadisme de la correction infligée à Nicky et à son frère). Au temps de la surveillance vidéo et de l'informatique, le pouvoir mafieux, le « réseau », n'est plus visible, perceptible, mais impalpable. Non plus souterrain et déguisé derrière une épicerie ou les néons de Las Vegas, mais bel et bien virtuel.
Que se passe-t-il dans ces séquences « documentaires », voire scientifiques, où l'on voit l'argent échangé à la caisse du Tangiers devenir jetons sur les tables de jeu, avant de se transformer à nouveau en billets et pièces comptés dans les arrière-salles pour être expédié comme argent à blanchir vers Chicago ou Kansas City ? Rien qui relève du principe de Lavoisier selon lequel « rien ne se perd, rien ne se crée ». Des sommes se volatilisent à chaque étape sans affecter les « plus-values » mystérieusement dégagées : l'argent du jeu échappe à la logique de l'offre et de la demande, du prix d'achat et du prix de vente. La Mafia est « une manière d'être, de sentir et d'agir », écrivait-on à la fin du siècle dernier. Ici, elle est un mode de pensée. Son réseau immatériel et multiple (caméras, jumelles, vitres, fenêtres, à travers lesquelles « tout le monde surveille tout le monde ») irrigue le cerveau des protagonistes, aussi bien celui de Nicky jusqu'à son exécution que celui d'« Ace ». Depuis la double voix off, si déroutante, jusqu'aux images du front d'« Ace », qui accompagne pas à pas le film, centre moteur autour duquel s'organise l'activité du Tangiers, comme dans sa construction éclatée en d'innombrables directions et en images réduites à de pures impulsions, Casino est non pas le reflet mais la matière même du cerveau et de la conscience de son personnage principal. Serge Toubiana évoque à son propos les « films-cerveaux » dont parle Deleuze dans L'Image-temps, rapprochant ainsi Scorsese de Resnais et surtout de Kubrick. La nouvelle conception de l'organisation qui se montre ici implique pareillement des exécutants qui soient de purs cerveaux, dénués de sentiments, de nerfs, de corps. La colère et l'ambition emportent Nicky, son corps brisé disparaît dans une fosse. « Ace » croit pouvoir faire changer Ginger – plus par orgueil et puritanisme que par amour –, ce qui entraînera sa chute. Une certaine misogynie exclut la femme, incapable d'une telle ascèse, toute de corps et d'affects. Ginger souffre et enraye le système avant de sombrer.
Le « monde-cerveau » est encore une illusion. La division demeure entre l'individu, cerveau et corps, trop visible. « Ace » survit en contrôlant les paris à distance, caché derrière un écran. Une nouvelle organisation s'installe, plus efficace, plus propre, anonyme, une fois le syndicat des camionneurs chassé. Elle n'exploite plus le joueur solitaire et invétéré, mais les familles entières, du petit au plus grand, du riche au pauvre, et pour leur entière satisfaction. Le monde imaginaire de Disney, greffé au plus profond du cerveau dès l'enfance, masque des réalités plus souterraines. Le « business » des parcs d'attraction est tellement plus propre et rentable que l'enfer du jeu !

Shutter Island

Adapté du best-seller de Dennis Lehane (2003), l'opus de Martin Scorsese Shutter Island (2009) agace et fascine. Il agace par son style survolté caractéristique non plus de la vive personnalité du cinéaste d'After Hours (1986), mais bien plutôt de l'impérieuse nécessité qui pousse aujourd'hui la plupart des réalisateurs mainstream à tourner et à monter de manière haletante, tout film devant plaire en priorité au public jeune. Ce à quoi se sont bien sûr conformés les collaborateurs attitrés du réalisateur tant à la photo (Robert Richardson, qui en est à sa cinquième collaboration depuis Casino en 1995) qu'au montage (Thelma Schoonmaker à l'œuvre dès son premier long-métrage Who's That Knocking at My Door, 1968, puis très fidèle depuis Raging Bull, 1980). Mais le film fascine quand, dans le dernier quart, son rythme ralentit. À condition qu'il n'ait pas lu le livre, le spectateur se demande alors si ce qu'il vient de voir jusque-là relève de la réalité objective ou de celle qui est propre à la psychose du personnage interprété par Leonardo Di Caprio, ou bien encore s'il s'agit d'un jeu de rôle mis en scène par le corps médical qui dirige l'asile psychiatrique ? Ce n'est qu'une fois l'explication finale donnée qu'il comprendra pourquoi la réalisation avait été jusque-là si enfiévrée. Voici donc une œuvre qui s'appuie sur un art aussi habile que sublimé de la manipulation et qui entraîne, en fin de compte, notre adhésion.
Le roman de Dennis Lahane fait suite à son précédent succès de librairie qu'avait été Mystic River, adapté par Clint Eastwood en 2003. Le milieu ouvrier de Boston y est remplacé par un asile-prison réservé aux fous dangereux (reconstitué dans l'ancien Medfield State Hospital du Massachusetts), situé sur une île (filmée à Peddocks Island) au large de Boston. Pendant quatre jours, deux marshals (interprétés dans le film par Leonardo Di Caprio et Mark Ruffalo) sont censés enquêter sur la mystérieuse disparition d'une femme qui s'est échappée de la section « sécurité maximale » de l'établissement, et cela alors que se déchaîne un violent ouragan. Mêlant le genre policier, le gothique fantastique, le drame psychologique, la paranoïa engendrée par la guerre froide (l'action se déroule au milieu des années 1950), le roman crée de la sorte une atmosphère qui fait se croiser l'univers d'Edgar Allan Poe et celui du Cabinet du docteur Caligari (Robert Wiene, 1920). Passionné par les séries B des années 1940 qu'affectionnait le producteur Val Lewton, Martin Scorsese – qui travaillait alors sur un documentaire consacré à ce dernier – ne pouvait qu'accepter le projet d'adaptation que lui proposait Bradley J. Fischer, l'un des associés de Phoenix Pictures (Zodiac, David Fincher, 2007).
Captivé par la lecture de l'adaptation due à Laeta Kalogridis – scénariste appréciée par les producteurs de films d'aventures à suspense (Scream 3, Wes Craven, 2000 ; Alexander, Oliver Stone, 2004 ; Pathfinder, le sang du guerrier, Marcus Nispel, 2007) – et convaincu par la lecture du roman, Martin Scorsese s'est donc lancé avec enthousiasme dans la réalisation du film. Il a renoué avec un genre qu'il avait déjà abordé dans Les Nerfs à vif (Cape Fear, 1991), cette fois doté d'une forte composante psychiatrique et s'est également attaché à reconstituer à la perfection les comportements, les costumes (signés par une autre fidèle, Sandy Powell, présente sur Gangs of New York, 2002, et Aviator, 2004) et les décors (Dante Ferretti, dont c'est là encore la cinquième collaboration avec le cinéaste depuis L'Âge de l'innocence, 1993) du milieu carcéral et policier propres aux années 1950, une décennie que Scorsese aime particulièrement.
À cela s'ajoutait pour lui, comme touche d'originalité narrative, la possibilité d'œuvrer dans le domaine du mental cinématographié qu'il avait apprécié, lors de ses années de formation, dans certains films de la Nouvelle Vague européenne, entre autres ceux d'Alain Resnais. Le roman étant construit à partir de nombreux flash-back et présentant beaucoup d'hallucinations ou de fantasmes qui rendent la réalité décrite particulièrement insaisissable, Scorsese a pu avoir recours à plusieurs sources de signification spécifiquement cinématographiques pour troubler le spectateur et l'empêcher de maîtriser le récit d'un strict point de vue rationnel. Un bon exemple est celui de l'interrogatoire mené par Leonardo Di Caprio de l'une des internées qui, soudain, fait mine de prendre un verre d'eau qui n'existe pas, mais que l'on voit bien dans sa main quand, dans le contrechamp sur le policier, elle le repose sur la table. Procédé très judicieux qui permet à Scorsese à la fois de raconter une histoire sous la forme d'images apparemment réelles, mais qui en fait renvoient à un état d'esprit propre à la schizophrénie. En cela, il retranscrit très fidèlement l'atmosphère constamment déroutante du roman. On retrouve cette méthode dans la manière dont le réalisateur a dirigé Ben Kingsley dans le rôle du Dr. Cawley. À chaque rencontre avec Di Caprio, on le voit s'efforcer de continuer à motiver celui-ci dans sa recherche policière, afin de prolonger sa tentative clinique de lui éviter une lobotomie, selon un protocole qui devrait amener son patient à appréhender peu à peu sa psychose. Une mise en scène d'une grande intelligence qui conduit inexorablement le spectateur à la révélation tardive qui correspond en tous points à celle vécue par le malade amené soudain à quitter sa chrysalide de policier. Un tour de force purement cinématographique.
Une fois de plus après Aviator et Les Infiltrés (The Departed, 2006) on voit ainsi Martin Scorsese conjuguer avec brio son éternelle passion de cinéphile et son immense talent de réalisateur. Reste que, s'il a toujours quelque chose à nous montrer, on peut regretter qu'il n'ait plus rien de très personnel à nous dire.

Taxi Driver

Palme d'or au festival de Cannes en 1976, Taxi Driver marque le début de la célébrité mondiale pour son metteur en scène comme pour son interprète principal, Robert De Niro, qui avaient déjà collaboré dans Les Rues chaudes (Mean Streets, 1973), et allaient encore tourner six longs-métrages ensemble. Pour Martin Scorsese, l'« Italo-Américain » qui se destinait à la prêtrise avant de s'investir dans le cinéma (et d'apprendre le métier dans le sillage du roi de l'efficacité à petit budget, Roger Corman), la reconnaissance artistique arrivait d'Europe. Le triomphe du « Nouvel Hollywood », après les succès au box-office de L'Exorciste (The Exorcist, 1973) de William Friedkin, du Parrain (The Godfather, 1972) de Francis Ford Coppola et des Dents de la mer (Jaws, 1975) de Steven Spielberg, était complet. Il semblait établi que le compromis trouvé par ces metteurs en scène, entre l'audace formelle des cinéastes européens et la tradition narrative hollywoodienne, constituait une voie viable pour le cinéma américain grand public. Un an plus tard, un autre membre du « Nouvel Hollywood » fixait cependant, et pour longtemps, un autre standard : George Lucas et sa Guerre des étoiles (Star Wars, 1977) rejetaient dans la catégorie du cinéma « sombre et difficile » les films comme Taxi Driver, palme d'or ou pas. Difficile, le film ne l'est pourtant guère, mais sombre, nul ne le contestera.

Travis Bickle est chauffeur de taxi. Chaque nuit, il sillonne les quartiers les plus mal famés de New York. Dans son journal, il note jour après jour les vices des épaves, drogués, gangsters à la petite semaine et autres prostituées qu'il croise sur les trottoirs ou accompagne le temps d'une course. « Un jour une bonne pluie lavera les rues de toute cette racaille », écrit-il après avoir ôté de la banquette arrière de son yellow cab, comme tous les matins en rentrant au garage, les taches de sang et de sperme... Comment sortir de là ? Travis n'a pas d'amis ; à la Belmore Cafeteria, le rendez-vous des chauffeurs de nuit, les conversations sont vides. Bien sûr, il s'est amouraché d'un « ange » de Park Avenue, Betsy, l'assistante du sénateur Palantine, mais lorsqu'il l'emmène voir un film porno, elle s'enfuit... Désespérant de voir un homme politique « tirer la chasse d'eau », las de se « sentir abandonné de Dieu », Travis s'achète alors des armes et entreprend de « nettoyer tout ça ». C'est d'abord un braqueur d'épicerie qu'il abat à bout portant, puis Palantine qu'il tente de tuer sans succès. Enfin, Travis se livre à un carnage dans l'immeuble sordide dans lequel la jeune Iris, une prostituée de treize ans qu'il entend « sauver », est contrainte de vendre ses charmes. Des mois plus tard, néanmoins, tout est redevenu comme avant : la lente ronde reprend, chaque nuit identique. Les néons des peep-shows, les bouches d'égout enfumées et les bornes d'incendie qui fuient.
Faut-il prendre Travis comme un exemple, un repoussoir ou un symptôme ? Pour les parents d'Iris, qui lui écrivent une lettre de remerciement et lui rendent visite à l'hôpital après l'extermination des demi-sels de l'immeuble de passe, Travis est un héros auquel ils sont « redevables ». Grâce au carnage, c'est un fait, Iris a pu reprendre des études et l'existence d'une collégienne sans histoires (Paul Schrader, le scénariste, reviendra sur ce motif de la perdition des jeunes âmes et des jeunes corps dans Hardcore, 1979). Est-ce à dire que le « coup de torchon » passé par Travis constitue une solution viable ? Le film restera évasif ; tout y semble avoir deux facettes. Ainsi Betsy voit-elle en Travis l'incarnation du héros d'une chanson de Kris Kristofferson (chanteur de country interprète du précédent film de Scorsese, en 1975, Alice n'est plus ici), The Pilgrim (« le pèlerin »). Il est « une contradiction ambulante », dit le texte, « qui prend toutes les mauvaises directions au long du retour solitaire vers son foyer ». Mais quel foyer ? Comme l'écrit Travis, « il m'a toujours manqué le sens du port d'attache »...
La violence fascine Scorsese, qui interprète d'ailleurs dans le film un client particulièrement pervers. Le long travelling en plongée totale qui nous montre, à la fin de la tuerie, la litanie de corps et de flaques de sang, nimbé des accords lancinants d'une somptueuse partition du compositeur attitré d'Hitchcock, Bernard Herrmann, ne met-il pas l'accent sur la dimension plastique du meurtre ? L'ambiguïté est à son comble lorsque Travis s'entraîne à tirer et à jouer les inspecteurs Harry en se prenant lui-même pour cible dans le miroir de sa salle de bains... Comme les protagonistes d'Apocalypse Now (1979), il a gagné une solide misanthropie en participant au cauchemar vietnamien, et ce n'est certes pas la faune des peep-shows qui le fera changer d'avis. « Voilà l'homme qui n'en pouvait plus ! », dit-il de lui-même, et le film entérine ce constat.

1978, premier film de concert : The Last Waltz

Fort de ce nouveau succès, l’année suivante, Scorsese et De Niro se retrouvent une nouvelle fois pour New York, New York avec Liza Minnelli, qui raconte une histoire d'amour mouvementée entre une chanteuse et un saxophoniste en quête de gloire. Le film est un cuisant échec commercial. En 1977, Minnelli propose malgré tout à Scorsese de mettre en scène un spectacle à Broadway, The Act, mais il abandonne au bout de quelques semaines car cette expérience lui déplaît. Le cinéaste vit alors avec Robbie Robertson, ex-guitariste et leader du groupe The Band, avec lequel il passe des nuits blanches à regarder des films, fréquenter des cocktails et discuter musique et cinéma. Scorsese est alors sérieusement dépendant à la cocaïne.
En 1978 sort le documentaire La Dernière Valse The Last Waltz consacré au dernier concert du groupe The Band de Robbie Robertson.
Scorsese a filmé ce concert le jour de Thanksgiving 1976 au Winterland de San Francisco. Parmi les invités du Band, figurent Neil Young, Joni Mitchell, Ringo Starr, Van Morrison, Eric Clapton et Bob Dylan. Fan du groupe, Scorsese storyboarde toutes les chansons avant le concert.
Deux années sont nécessaires pour la sortie de La Dernière Valse en salles. Le réalisateur tourne par ailleurs des interviews et des morceaux supplémentaires tout au long des années 1977 et 1978. Il en sort fatigué sur le plan intellectuel, physique et psychologique en raison de sa forte consommation de cocaïne.

1980 : Raging Bull

C'est dans un état physique et psychologique épouvantable qu'il se remet à l'ouvrage, bien épaulé par Robert De Niro, pour réaliser l'un de ses chefs-d'œuvre : Raging Bull. Le film, porté par une grande intensité dramatique, manifeste un usage très personnel du noir et blanc, des mouvements de caméra et des ralentis. Pour sa performance mémorable dans le rôle du boxeur Jake LaMotta, Robert De Niro reçoit l'Oscar du meilleur acteur. Désormais considéré comme l'un des cinéastes américains les plus inventifs et les plus audacieux, Scorsese enchaîne les films remarqués : La Valse des pantins en 1983, satire du milieu télévisé et de la célébrité, After Hours en 1985 qui narre l'errance nocturne d'un informaticien dans la jungle new-yorkaise puis La Couleur de l'argent, en 1986, qui prend l'univers du billard en toile de fond. Ce dernier film, interprété notamment par Tom Cruise, vaut à Paul Newman l'unique Oscar du meilleur acteur de sa brillante carrière.

1988 : La Dernière Tentation du Christ

Martin Scorsese réalise ensuite son rêve d'enfant en 1988 en signant un film sur le Christ : La Dernière Tentation du Christ (The Last Temptation of Christ) adapté du roman éponyme de Níkos Kazantzákis. Le film bouscule le dogme religieux et fait scandale car il met en scène Jésus abandonnant son statut de prophète pour l'amour de Marie-Madeleine. Des manifestations ont lieu un peu partout où le film sort et le cinéma Espace Saint-Michel à Paris est incendié2. Pour autant, le film concourt aux Oscars et Scorsese reçoit sa seconde nomination comme Meilleur réalisateur.
Parallèlement à sa carrière et en grand amoureux de l'histoire du cinéma, il crée The Film Foundation en 1990 avec sept de ses amis. Cette fondation a pour but d'encourager la restauration et la préservation du patrimoine cinématographique mondial.

1990 : Les Affranchis

S'ensuivent le film de gangsters Les Affranchis en 1990 (qui vaut l'Oscar du meilleur second rôle à Joe Pesci) et le thriller Les Nerfs à vif en 1991, deux succès, avec de nouveau Robert De Niro. La même année, il est récompensé par la Cinémathèque américaine pour l'ensemble de son œuvre.
En 1992, il crée Martin Scorsese Presents, une fondation qui restaure et exploite les grands classiques du cinéma, puis réalise son premier film à costume avec Daniel Day-Lewis, Michelle Pfeiffer et Winona Ryder, Le Temps de l'innocence, d'après le roman éponyme d'Edith Wharton, publié en 1920. L'œuvre est un nouveau succès critique et public qui croule sous une pluie de nominations aux Oscars. Mais le cinéaste rate à nouveau la statuette.

1995 : Casino, Kundun et présidence du Festival de Cannes 1998

Avec Casino en 1995, Scorsese retrouve le monde des gangsters dans une grandiose épopée sur l’ascension et la chute d’un patron d’un grand hôtel-casino de Las Vegas, inspiré de Frank Rosenthal, dans les années 1970. Il retrouve pour la huitième fois, et dernière à ce jour, Robert De Niro, mais aussi Joe Pesci et Sharon Stone qui remporte le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique et est nommée pour la première fois à l'Oscar de la meilleure actrice. Après Casino, il termine son fameux documentaire de quatre heures sur le cinéma américain avec Michael Henry Wilson, Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain, commandé par le British Film Institute pour célébrer le centenaire de la naissance du cinéma. Puis, Martin Scorsese est honoré de la prestigieuse récompense du Life Achievement Award par l'American Film Institute en 1997, pour l'ensemble de sa carrière.
Entre les films Kundun en 1997, qui évoque la jeunesse du 14e dalaï-lama et À tombeau ouvert avec Nicolas Cage, en 1999, il préside le jury du Festival de Cannes 1998 qui décerne à l'unanimité la Palme d'or à L'Éternité et Un Jour de Theo Angelopoulos. Mais l'image forte de cette édition reste la remise du Grand prix à Roberto Benigni pour La vie est belle au cours de laquelle l'acteur-réalisateur italien se jette aux pieds de Scorsese avant de le prendre dans ses bras et de le soulever de joie.

De Gangs of New York aux Infiltrés

2002 marque une nouvelle date essentielle dans la carrière du réalisateur, puisqu'à l'occasion du film Gangs of New York, fresque épique et flamboyante sur les premières guerres de clans dans le New-York du XIXe siècle, Scorsese rencontre Leonardo DiCaprio avec lequel il tourne deux autres films consécutivement : Aviator, en 2004, qui s'inspire de la vie de Howard Hughes et vaut à Cate Blanchet l'Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation de Katharine Hepburn, puis Les Infiltrés, en 2006, porté par une distribution de premier ordre : Jack Nicholson, Matt Damon, Mark Wahlberg, Alec Baldwin ou encore Vera Farmiga. Grâce à ce dernier film, remake du film hongkongais Infernal Affairs réalisé par Andrew Lau et Alan Mak, il obtient le plus grand succès public de sa carrière et remporte le Golden Globe du meilleur réalisateur avant de triompher aux Oscars du cinéma. Les Infiltrés gagne en effet quatre statuettes en 2007 : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario adapté (William Monahan, d'après Infernal Affairs de Siu Fai Mak et Felix Chong) et Meilleur montage (Thelma Schoonmaker dont c'est le troisième trophée remporté grâce à un film de Scorsese, après Raging Bull et Aviator. L'année suivante, sort son documentaire très personnel sur les Rolling Stones, axé sur la captation d'un spectacle du mythique groupe de rock britannique : Shine a Light.

2010 : Shutter Island et la Fondation David Lynch

En 2010, il retrouve pour la quatrième fois l'acteur Leonardo DiCaprio dans Shutter Island, adaptation du thriller du même nom de Dennis Lehane.
Le 13 décembre 2010, Martin Scorsese participe à un gala de bienfaisance en faveur de la Fondation David Lynch au Metropolitan Museum of Art à New York, il parle par vidéo de son expérience de la méditation transcendantale qu'il pratique depuis plusieurs années : Il est difficile de décrire l'effet que cela a eu sur ma vie. Je ne peux que citer quelques mots : Calme, clarté, équilibre, et, parfois, une reconnaissance. .
Scorsese dit qu'il ne lui est pas possible d'imaginer le genre de stress qui affecte les anciens combattants qui sont victimes de trouble de stress post-traumatique et il demande au public de soutenir la Fondation David Lynch.

2011 : George Harrison: Living in the Material World

Living in the Material World est un documentaire sur la vie de George Harrison. Scorsese et Harrison sont liés par la musique et la spiritualité, pratiquant tous deux la méditation transcendantale. Le nom du film Living in the Material World (Vivre dans le monde matériel) est emprunté au titre de l'album studio de l'ex-Beatles George Harrison. Olivia Harrison participe activement à l'élaboration à ce film en fournissant notamment de nombreux documents personnels.
Martin Scorsese et Olivia Harrison choisissent symboliquement pour la première du film, le théâtre de la petite ville de Fairfield, dans l'État américain de l'Iowa, qui est le siège d'une université fondée par Maharishi Mahesh Yogi (que George harrison avait rencontré en 1967 et suivi en Inde en 1968), le public était composé de cinq cent méditants.
Cette projection exclusive est offerte en soutien à la Fondation David Lynch dans son entreprise à enseigner la méditation transcendantale aux écoliers des quartiers difficiles, aux détenus des prisons, aux anciens combattants, aux sans-abris, aux Amérindiens et aux autres populations à risque.

2011 : Hugo Cabrel

Scorsese tourne à Paris Hugo Cabret qui sort en salles en décembre 2011. Le film est une adaptation libre du roman L'Invention de Hugo Cabret de Brian Selznick qui évoque la vie de Georges Méliès, et lui rend hommage. Georges Méliès y est interprété par Ben Kingsley. C'est la première fois qu'il tourne un film pour enfants, et que Scorsese utilise la technologie 3D. Succès critique et public, Hugo Cabret vaut au cinéaste un nouveau Golden Globe et gagne ensuite cinq Oscars lors de la 84e cérémonie, en 2012.

2013 : Le Loup de Wall Street et présidence du Festival de Marrakech 2013

En août 2012, il entame le tournage de Le Loup de Wall Street (The Wolf of Wall Street), d'après les mémoires du courtier en bourse Jordan Belfort, incarné par Leonardo DiCaprio, pour sa 5e collaboration avec le réalisateur. Le film sortira en 2013.
En 2013, il est également l'un des producteurs délégués du film franco-américain Malavita de Luc Besson.
Fin 2013 il préside le jury du 13e Festival international du film de Marrakech.

Acteurs fétiches et collaborateurs réguliers

Au fil du temps, Martin Scorsese s'est entouré de nombreux acteurs avec lesquels il a pu travailler à plusieurs reprises. Robert De Niro a tourné dans 8 de ses films et dans Mad Dog and Glory produit par Scorsese.
Harvey Keitel est considéré comme le premier acteur fétiche du réalisateur, puisqu'il a tourné 5 fois sous sa direction dont leur premier film respectif Who's That Knocking at My Door en 1969.
Leonardo DiCaprio tient également le rôle principal dans 5 de ses films : Gangs of New York, Aviator, Les Infiltrés, Shutter Island et The Wolf of Wall Street. Cela lui a permis d'avoir gagné le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour son interprétation d'Howard Hughes dans Aviator et d'être nommé à l'Oscar du meilleur acteur pour ce même film.
Joe Pesci et Frank Vincent sont tous deux présents au casting de Raging Bull, Les Affranchis et Casino.
Pour ses scénarios, il collabore avec Paul Schrader qui a écrit Taxi Driver, Raging Bull, La Dernière Tentation du Christ et À tombeau ouvert.
Thelma Schoonmaker est sa monteuse attitrée puisqu'elle s'est occupée du montage de la plupart de ses films et documentaires.
Barbara De Fina, son ex-femme, a produit tous ses films à partir de La Couleur de l'argent jusqu'à À tombeau ouvert.
Pour la musique de ses films, Scorsese utilise fréquemment des musiques pré-existantes, avec l'aide de son ami et superviseur musical Robbie Robertson. En revanche, pour les musiques originales, il a souvent fait appel à Elmer Bernstein (3 films) et Howard Shore (5 films à ce jour).
Enfin, les directeurs de la photographie Robert Richardson et Michael Ballhaus ont éclairé la majorité de ses films.

Box-office américain

Alice n'est plus ici : 18 600 000 dollars
Taxi Driver : 28 262 574 dollars
New York, New York : 16 400 000 dollars
Raging Bull : 23 383 987 dollars
La valse des pantins : 2 536 242 dollars
After Hours : 10 609 321 dollars
La Couleur de l'argent : 52 293 982 dollars
La Dernière Tentation du Christ : 8 373 585 dollars
Les Affranchis : 46 836 394 dollars
Les Nerfs à vif : 79 091 969 dollars
Le Temps de l'innocence : 32 255 440 dollars
Casino : 42 512 375 dollars
Kundun : 5 684 789 dollars
À tombeau ouvert : 16 797 191 dollars
Gangs of New York : 77 812 000 dollars
Aviator : 102 610 330 dollars
Les Infiltrés : 132 384 315 dollars
Shine a Light : 5 505 267 dollars
Shutter Island : 125 214 018 dollars
Hugo Cabret : 73 820 094 dollars

Box-office français

Alice n'est plus ici : 130 450 entrées
Taxi Driver : 2 701 755 entrées
New York, New York : 581 358 entrées
Raging Bull : 444 000 entrées
La valse des pantins : 193 810 entrées
After Hours : 1 036 634 entrées
La Couleur de l'argent : 1 167 887 entrées
La Dernière tentation du Christ : 347 978 entrées
Les Affranchis : 976 346 entrées
Les nerfs à vif : 1 376 234 entrées
Le Temps de l'innocence : 560 455 entrées
Casino : 1 657 908 entrées
Kundun : 536 497 entrées
À tombeau ouvert : 638 483 entrées
Gangs of New York : 2 269 039 entrées
Aviator : 1 783 958 entrées
Les Infiltrés : 1 875 783 entres
Shine a Light : 139 186 entrées
Shutter Island : 3 113 153 entrées
Hugo Cabret : 1 283 829 entrées

Réalisateur

Courts et moyens métrages
1963 : What's a nice girl like you doing in a place like this?, 9 min
1964 : It's not just you, Murray!, 15 min
1967 : The Big Shave, 5 min
1974 : Italianamerican, 48 min
1978 : American Boy : A profile of Steven Prince, 53 min
1986 : Mirror, mirror, épisode de la série Amazing Stories, 24 min
1989 : New York Stories - segment Life Lesson
1990 : Made in Milan, 27 min

Longs métrages

1969 : Who's That Knocking at My Door (également connu sous le titre I Call First ainsi que d'autres titres)
1972 : Bertha Boxcar (Boxcar Bertha)
1973 : Mean Streets
1974 : Alice n'est plus ici (Alice Doesn't Live Here Anymore)
1976 : Taxi Driver
1977 : New York, New York
1978 : La Dernière valse (The Last Waltz)
1980 : Raging Bull
1983 : La Valse des pantins (The King of Comedy)
1985 : After Hours
1986 : La Couleur de l'argent (The Color of Money)
1988 : La Dernière Tentation du Christ (The Last Temptation of Christ)
1990 : Les Affranchis (Goodfellas)
1991 : Les Nerfs à vif (Cape Fear)
1993 : Le Temps de l'innocence (The Age of Innocence)
1995 : Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain (A Personal Journey with Martin Scorsese through American Movies), documentaire
1995 : Casino
1997 : Kundun
1999 : Mon voyage en Italie (My Voyage to Italy), documentaire
1999 : À tombeau ouvert (Bringing Out the Dead)
2002 : Gangs of New York
2003 : Du Mali au Mississippi (Feel Like Going Home), Série Martin Scorsese Presents the Blues - A Musical Journey, documentaire
2004 : Aviator (The Aviator)
2005 : No Direction Home : Bob Dylan, documentaire
2006 : Les Infiltrés (The Departed)
2008 : Shine a Light, captation d'un concert new yorkais des Rolling Stones
2010 : Shutter Island
2010 : A Letter to Elia, documentaire coréalisé par Kent Jones
2010 : Public Speaking, documentaire
2011 : George Harrison: Living in the Material World, documentaire
2011 : Hugo Cabret (Hugo)
2013 : Le Loup de Wall Street The Wolf of Wall Street

Télévision

2011 : Boardwalk Empire - Saison 1, épisode 1

Publicité

1986 : Armani 1
1988 : Armani 2
2007 : The Key to Reserva (film publicitaire pour Freixenet, une marque d'alcool catalane, inspiré par un script inachevé écrit par Alfred Hitchcock[réf. souhaitée])
2010 : "Bleu" de Chanel
2012 : Siri (logiciel) (Pub pour Apple)

Clip vidéo

1987 : Bad, de Michael Jackson, 18 min
1988 : Somewere Down the Crazy River, de Robbie Robertson
Acteur[modifier | modifier le code]
1969 : Who's That Knocking at My Door
1973 : Mean Streets
1976 : Cannonball !, de Paul Bartel
1976 : Taxi Driver
1978 : La Dernière Valse (The Last Waltz)
1980 : Raging Bull
1983 : Anna Pavlova de Emil Loteanu
1983 : La Valse des pantins (The King of Comedy)
1985 : After Hours
1985 : Autour de minuit (Round Midnight) de Bertrand Tavernier
1990 : Les Arnaqueurs (The Grifters) de Stephen Frears
1990 : Rêves (Akira Kurosawa's Dreams) de Akira Kurosawa
1990 : La Liste noire (Guilty by Suspicion) de Irwin Winkler
1993 : Le Temps de l'innocence (The Age of Innocence)
1993 : Boxing Helena de Jennifer Chambers Lynch
1994 : Quiz Show de Robert Redford
1995 : Un Voyage de Martin Scorsese à travers le cinéma américain (A Personal journey with Martin Scorsese through American movies)
1995 : Search and Destroy de David Salle
1998 : À la recherche de Kundun avec Martin Scorsese (In Search of Kundun with Martin Scorsese) de Michael Wilson
1999 : La Muse (The Muse) de Albert Brooks
1999 : À tombeau ouvert (Bringing Out the Dead)
1999 : A Conversation with Gregory Peck de Barbara Kopple
2002 : Gangs of New York de lui-même
2002 : Curb your enthusiasm (saison 3 épisodes 6&8) : lui-même
2003 : Sharkslayer de Eric Bergeron et Vicky Jenson
2003 : Charlie : the life and art of Charlie Chaplin de Richard Schickel
2005 : Aviator (The Aviator)
2008 : Shine a Light : lui-même
2008 : Entourage (saison 5 épisode 12) : lui-même
2009 : 30 Rock (saison 4 épisode 4) : lui-même
2011 : Hugo Cabret : un réalisateur

Scénariste

1969 : Who's That Knocking at My Door
1973 : Mean Streets
1990 : Les Affranchis (Goodfellas)
1993 : Le Temps de l'innocence (The Age of Innocence)
1995 : Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain (A Personal Journey with Martin Scorsese through American Movies)
1995 : Casino

Producteur

1973 : Mean Streets
1990 : Les Arnaqueurs (The Grifters) de Stephen Frears
1992 : Mad Dog and Glory de John McNaughton
1995 : Clockers de Spike Lee
1998 : The Hi-Lo Country de Stephen Frears
2002 : Gangs of New York
2003 : The Soul of a Man de Wim Wenders
2004 : Les Mariées de Pandelis Voulgaris
2005 : No Direction Home : Bob Dylan
2009 : Victoria : Les Jeunes Années d'une reine de Jean-Marc Vallée
2009 : Shutter Island
2011 : Hugo Cabret
2013 : Le Loup de Wall Street (The Wolf of Wall Street

Producteur délégué

1995 : Search and Destroy de David Salle
1996 : Grace of My Heart d'Allison Anders
2000 : Tu peux compter sur moi (You Can Count on Me) de Kenneth Lonergan
2002 : Cloudsplitter de Raoul Peck
2002 : Frankenstein de Marcus Nispel
2003 : Aviator
2013 : Malavita de Luc Besson

Assistant réalisateur

1970 : Woodstock de Michael Wadleig

Distinctions Récompenses

Oscars du cinéma
2007 : Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur - Les Infiltrés
Golden Globes
2003 : Golden Globe du meilleur réalisateur - Gangs of New York
2007 : Golden Globe du meilleur réalisateur - Les Infiltrés
2010 : Cecil B. DeMille Award
2012 : Golden Globe du meilleur réalisateur - Hugo Cabret
BAFTA Awards
1991 : BAFTA du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario adapté - Les Affranchis
2012 : Fellowship Award
Directors Guild of America Awards
2007 : DGA Award du meilleur réalisateur - Les Infiltrés
American Film Institute
2011 : AFI du Film de l'année - Hugo Cabret
2010 : AFI du Programme TV de l'année - Boardwalk Empire
César du cinéma
2000 : César d'honneur
Festival de Cannes
1976 : Palme d'or - Taxi Driver11
1986 : Prix de la mise en scène - After Hours
Festival de Venise
1988 : Prix "Bastone Bianco" de la critique - La Dernière Tentation du Christ
1990 : Lion d'argent du meilleur réalisateur, prix du public et prix "Bastone Bianco" de la critique - Les Affranchis
1993 : Prix "Elvira Notari" - Le Temps de l'innocence
1995 : Lion d'or pour la carrière

Divers

1991 : Lauréat de l'American Cinematheque Gala Tribute
1995 : Lauréat de l'American Society of Cinematographers, USA par le Conseil d'administration des prix
1997 : Lauréat de l'American Film Institute, USA
En 1998, le Dalaï Lama lui a remis, ainsi qu'à la scénariste américaine Melissa Mathison, le Prix Lumière de la vérité pour son film Kundun.

Nominations

Oscars du cinéma
1981 : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - Raging Bull
1989 : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - La Dernière Tentation du Christ
1991 : nomination à l'Oscar du meilleur scénario adapté et du meilleur réalisateur - Les Affranchis
1994 : nomination à l'Oscar du meilleur scénario adapté - Le Temps De L'innocence
2003 : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - Gangs of New York
2005 : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - Aviator
2007 : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - Les infiltrés
2012 : nomination à l'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur - Hugo Cabret
Golden Globes
1981 : nomination au Golden Globe du meilleur réalisateur - Raging Bull
1991 : nomination au Golden Globe du meilleur réalisateur et du meilleur scénario - Les Affranchis
1994 : nomination au Golden Globe du meilleur réalisateur - Le Temps De L'innocence
1996 : nomination au Golden Globe du meilleur réalisateur - Casino
2005 : nomination au Golden Globe du meilleur réalisateur - Aviator
BAFTA Awards
1976 : nomination au BAFTA du meilleur réalisateur - Alice n'est plus ici
1977 : nomination au BAFTA du meilleur réalisateur - Taxi Driver
1984 : nomination au BAFTA du meilleur réalisateur - La Valse des pantins
2003 : nomination au BAFTA du meilleur réalisateur - Gangs of New York
2005 : nomination au BAFTA du meilleur réalisateur - Aviator
2007 : nomination au BAFTA du meilleur réalisateur - Les Infiltrés
2012 : nomination au BAFTA du meilleur réalisateur - Hugo Cabret
2012 : nomination au BAFTA du meilleur documentaire - George Harrison: Living in the Material World
César du cinéma
1987 : nomination au César du meilleur film étranger - After Hours
1991 : nomination au César du meilleur film étranger - Les Affranchis
2004 : nomination au César du meilleur film étranger - Gangs of New York
Festival de Cannes
1974 : en compétition pour la Palme d'or - Alice n'est plus ici
1983 : en compétition pour la Palme d'or - La Valse des pantins
1986 : en compétition pour la Palme d'or - After Hours
Festival de Venise
1988 : en compétition pour le Lion d'or - La Dernière Tentation du Christ
1990 : en compétition pour le Lion d'or - Les Affranchis
1993 : en compétition pour le Lion d'or - Le Temps de l'innocence
Festival de Berlin
1992 : en compétition pour l'Ours d'or - Les Nerfs à vif
Academy of Motion Picture Arts and Sciences of Argentina
2012 : nomination à l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences of Argentina du meilleur film étranger - Hugo Cabret
Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films, USA
2011 : Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films du meilleur réalisateur - Shutter Island
2012 : Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films du meilleur réalisateur - Hugo Cabret
Amanda Awards, Norway
2012 : Amanda Awards, Norway du meilleur film - Hugo Cabret
American Film Institute
2011 : American Film Institute Awards du meilleur Film de l'année - Hugo Cabret
2011 : American Film Institute Awards du meilleur réalisateur - Hugo Cabret
1998 : American Film Institute Awards du meilleur Film étrangerde l'année - Kundun


Liens
http://youtu.be/YbbzaS8rcak palme d'Or pour Martin Scorsese
http://youtu.be/nZLG87hyIqo portrait de Martin Scorsese
http://youtu.be/1QaFZaYTUbM Interview de scorsese
http://youtu.be/IL9uFwB6yjc Les infiltrés bande annonce



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Posté le : 16/11/2013 20:01
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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