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De Montpellier
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Le 27 décembre 1814 naît François-Jules Suisse dit Jules Simon
à Lorient Morbihan philosophe et homme d'État français du parti républicain, mort à 81 ans le 8 juin 1896 dans le 8e arrondissement de Paris.Il occupe la fonction de 29e président du Conseil des ministres français puis Ministre de l'intérieur, il est donc 41e chef du gouvernement du 12 décembre 1876 au 17 mai 1877
En bref
Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé et docteur en philosophie, Jules Simon est élu député en 1848. Il refuse de prêter serment à Napoléon III. Opposant à l'Empire, il est élu au Corps législatif en 1863 ; le 4 septembre 1870, il devient membre du gouvernement de la Défense nationale ; ministre de Thiers, il démissionne en mai 1871 par opposition à la droite monarchiste. Sénateur inamovible à partir de 1875 et républicain modéré, il est appelé par Mac-Mahon à la succession de Dufaure à la présidence du Conseil en décembre 1875. Le clergé, par la voix de Mgr Dupanloup, fait preuve d'hostilité à son égard, à la suite de son action en faveur d'un enseignement primaire obligatoire. Mac-Mahon croit pouvoir, en lui confiant la présidence du Conseil, dissocier les républicains modérés des partisans de Gambetta. D'une vive intelligence, lui seul sait mettre en valeur les deux orientations possibles d'une même profession de foi : « Je suis, vous le savez, profondément républicain et profondément conservateur », dit-il, en se présentant tour à tour à la Chambre et au Sénat, après le choix de Mac-Mahon. Jules Simon entre dans l'histoire à l'occasion de la journée du 16 mai 1877. La Chambre vient d'abroger une loi confiant aux jurys le jugement des délits de presse au profit des instances correctionnelles. Le 16 mai, le président de la République écrit au chef du gouvernement pour lui rappeler l'orientation dualiste de la République. « Si je ne suis pas responsable, comme vous, devant le Parlement, j'ai une responsabilité devant la France. » Il est reproché, en fait, au gouvernement, de ne pas partager les orientations du président de la République qui « à lui seul, était un pouvoir public indépendant ». Jules Simon démissionne. Après l'avis conforme du Sénat et la dissolution de la Chambre, c'est une active campagne électorale qui confirmera, après le succès des républicains, la soumission de Mac-Mahon et l'irresponsabilité présidentielle face à la responsabilité solidaire et individuelle des ministres. Par la suite, cet anticlérical épris de liberté individuelle se signale par son opposition à Jules Ferry en 1880, partagée par le Sénat qui ne laissa pas passer l'article 7 par lequel le gouvernement voulait interdire l'enseignement aux congrégations non autorisées. Il est élu à l'Académie française en 1875 et il laisse des Souvenirs. Armel Marin
Sa vie
Jules Simon était le fils d'Alexandre Simon-Suisse, marchand de draps originaire de Loudrefing Moselle, Sa mère était catholique bretonne chouanne, et son père bleu et protestant. Protestant, il abjura pour épouser en secondes noces une bretonne catholique : Marguerite Vincent Fontaine. D'abord établi à Lorient, puis à Saint-Jean-Brévelay 1818 et enfin à Uzel. Il fit de bonnes études aux collèges de Lorient et de Vannes et fut répétiteur au lycée de Rennes. Il commença de bonne heure à collaborer à la Revue de Bretagne. Il entra à l'École normale supérieure en 1833 et devint professeur de philosophie à Caen 1836 puis à Versailles 1837. Agrégé puis docteur en philosophie, il supplée Victor Cousin dans sa chaire à la Sorbonne, où il fit un cours, très suivi, sur les philosophes grecs, notamment Platon et Aristote. Il collabora à la Revue des deux Mondes, contribua à la fondation de la Liberté de penser 1847. Il avait déjà songé à la politique et, malgré une campagne électorale des plus actives, il avait échoué aux élections législatives à Lannion en 1847 contre la coalition des partis d'extrême droite et d'extrême gauche. Il prit sa revanche, et une revanche éclatante, le 23 avril 1848. Le département des Côtes-du-Nord l'envoya à la Constituante où il siégea parmi les modérés. Député républicain à l'assemblée constituante de 1848, puis de 1863 à 1871 sous l' Empire, il publie des études sur la condition ouvrière.
Opposant au Second Empire
Le 7 décembre 1851, quelques jours seulement après le coup d'État du 2 décembre instaurant le Second Empire, Jules Simon se rendit à son cours de la Sorbonne et prononça l'allocution suivante, devenue célèbre : « Messieurs, je vous fais ici un cours de morale. Je vous dois aujourd'hui non une leçon, mais un exemple. La France est convoquée demain dans ses comices pour blâmer ou approuver les événements qui viennent de se passer. N'y eût-il qu'un vote de blâme, je viens vous dire publiquement que ce sera le mien. » Il fut révoqué le lendemain et privé, par suite, de sa conférence de l'École normale supérieure. Il se retira d'abord à Nantes où il employa ses loisirs à des recherches historiques. Pour marquer son opposition à l'Empire, il publia Le Devoir 1854 dont le retentissement fut énorme. Bientôt suivirent La Religion naturelle (1856), La Liberté de conscience 1857, La Liberté 1859, et une série de conférences sur des questions de socialisme ou de philosophie.
Membre du Gouvernement de la Défense nationale
Pendant la guerre de 1870, il devient ministre de l’Instruction publique du gouvernement provisoire au lendemain du 4 septembre 1870. « Il n'y a pas d'école neutre », disait-il, « parce qu'il n'y a pas d'instituteur qui n'ait une opinion religieuse ou philosophique ».
Carrière parlementaire et ministérielle sous la IIIe République
Jules Simon, qui savait être autoritaire sous des formes douces et aimables, mit de l'ordre dans l'Université et obligea à démissionner Francisque Bouillier et Octave Feuillet. Il déposa le projet d'enseignement primaire obligatoire et brusquement se retira le 17 avril 1873 à la suite d'un discours officiel où il attribuait à Thiers tout seul l'œuvre de la libération du territoire, discours qui souleva à l'Assemblée nationale d'assez vives polémiques. Le 16 décembre 1875, il fut élu sénateur inamovible et le même jour membre de l’Académie française. Le 13 décembre 1876, il prenait la présidence du conseil et le portefeuille de l’Intérieur. Dans le discours annonçant son programme ministériel, qu’il prononça pour obtenir l’investiture de l'Assemblée, une phrase est devenue historique, celle où il se déclare « profondément républicain et résolument conservateur ». Dans la période difficile que le pays traversait alors, Jules Simon représentait une politique de conciliation entre la droite et l’extrême gauche, très agitées par la question religieuse. Il créa par une circulaire de 1877 le livret de famille. Simon ne put maintenir longtemps la balance égale entre les partis et son ministère prit fin à la suite de la crise du 16 mai 1877. Jules Simon, au Sénat, continua à s'occuper surtout des questions d’enseignement et combattit les décrets sur les congrégations. Sa dernière mission officielle, d’un grand éclat d’ailleurs, fut sa représentation de la France à la conférence internationale de Berlin sur le Travail du 15 mars 1890. De 1889 à 1896, Jules Simon a été le premier président de l’Association Valentin Haüy, créée en 1889 par Maurice de La Sizeranne pour venir en aide aux aveugles. Il est le premier président de l'Union française pour le sauvetage de l'enfance créée en 1887 UFSE. Il a également été président d'honneur de la Ligue nationale contre l'athéisme. Jules Simon était marié à Louise, Marie, Émilie Boissonnet. Il est le père de l’écrivain et journaliste Gustave Simon et du dramaturge Charles Simon.
Les papiers personnels de Jules Simon sont conservés aux Archives nationales sous la cote 87AP.
Distinctions et hommages
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques ; Membre de l'Académie française ; Le collège Jules-Simon de Vannes porte son nom. Un médaillon sculpté par Joseph Vallet orne la grille de l'établissement. La statue de Denys Puech fut installée en 1903, place de la Madeleine, Paris, puis déplacée vers 1924 place du Guatemala, Paris.
Décorations
Chevalier de la Légion d'honneur en 1845.
Citations
« Le peuple qui a les meilleures écoles est le premier peuple. S'il ne l'est pas aujourd'hui, il le sera demain. »
« Je suis profondément républicain et résolument conservateur. »
Å’uvres
Couverture de Le Devoir. Étude sur la théodicée de Platon et d'Aristote 1840 Histoire critique de l'école d'Alexandrie 1844-1845 tome deuxième En ligne sur archive.org La Mort de Socrate 1853 Le Devoir 1854 La Religion naturelle 1856 La Liberté de conscience 1857 ; La Liberté de conscience sur Google Livres La Liberté 1859 L'Ouvrière 1861 E L'École 1864 Le Travail 1866 L'Ouvrier de huit ans 1867 La Politique radicale 1868 La Peine de mort Bordeaux, 1869 édité par les éditions MARPON et E FLAMMARION 1870, 186 pages dédicacé à V H La Famille Paris, 1869 Le Libre Échange 1870 La Liberté politique 1871 Le Gouvernement de Thiers 1871, 2 vol. in-8 La Réforme de l'enseignement secondaire 1874 Souvenirs du 4 Septembre 1874 Dieu, Patrie, Liberté 1883 Une Académie sous le Directoire 1884 Thiers, Guizot, Rémusat 1885 Nos Hommes d'État 1887 Victor Cousin 1887. Souviens-toi du 2 décembre 1889 La Femme au xxe siècle 1891 L'Affaire Nayl Premières années, publié par Gustave et Charles Simon, Paris, Éditions Flammarion, 1901 ; En ligne sur archive.org
Posté le : 23/12/2015 20:32
Edité par Loriane sur 27-12-2015 20:55:35
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