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De Montpellier
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Le 5 mars 1944 naît Élisabeth Badinter
née Bleustein-Blanchet à Boulogne-Billancourt femme de lettres, philosophe, féministe et femme d'affaires française. Elle est surtout connue pour ses réflexions philosophiques qui interrogent le féminisme et la place des femmes dans la société, en accordant une place particulière aux droits des femmes immigrées.Ses Œuvres principales sont Madame du Châtelet, Madame d'Épinay ou l'Ambition féminine au XVIIIe siècle, Paris, Flammarion, 2006 Les Passions intellectuelles, 3 tomes, Paris, Fayard, 1999, 2002, 2007. Elle est l'épouse de Robert Badinter depuis 1966 actionnaire de Publicis Groupe Elle se définit elle-même comme idéologue.
Sa vie
Élisabeth Badinter est la fille du publicitaire Marcel Bleustein-Blanchet et de Sophie Vaillant, elle-même petite-fille d'Édouard Vaillant, député socialiste et communard. Agrégée de philosophie, spécialiste du siècle des Lumières, et auteur de biographies littéraires, elle a été conférencière à l'École polytechnique . Elle épouse en 1966 Robert Badinter, avec qui elle a trois enfants. Leur fille Judith est psychologue, et leurs deux fils Simon et Benjamin sont à la tête de Médias et régie Europe, une filiale de Publicis dont Élisabeth Badinter est également présidente du conseil de surveillance.
Essais et prises de position
Élisabeth Badinter s'est attachée à théoriser la notion de la ressemblance des sexes dont elle est l'auteur : La ressemblance des sexes est une telle innovation qu'on peut légitimement l'envisager en termes de mutation. Lors de la parution de Qu'est-ce qu'une femme ?, le journal Le Monde résumait ainsi sa position sur la question dans son édition du 17 mars 1989 : Élisabeth Badinter pense que l'humanisme rationaliste, l'accent mis sur la ressemblance entre les hommes et les femmes, sont historiquement porteurs du progrès de la condition féminine, alors que toutes les pensées de la différence sont potentiellement porteuses de discrimination et d'inégalité. Toutefois, ce rejet du différentialisme s'accompagne, dans le même temps, d'une prise de distance avec le constructivisme à tous crins, qui aboutirait à une déconstruction des genres et des sexes, selon Catherine Rodgers. Dans une lecture très critique de XY, De l’identité masculine, Guy Bouchard souligne des contradictions dans le discours de Badinter sur le débat entre constructivistes et différentialistes, dans la quête d'un homme androgyne. Il dénonce la vision, selon lui à la limite de la misandrie, et insuffisamment développée, d'un homme mou ... favorable à l'égalité de l'homme et de la femme, mais à qui il faut imposer cette égalité alors même qu'elle l'atteindrait dans la construction de sa masculinité. Lors du débat sur la parité en politique, elle s'était opposée à cette loi qui, selon elle, considérait que les femmes étaient incapables d'arriver au pouvoir par elles-mêmes. Son essai Fausse route, publié en 2003 et qui fustige la misandrie et la posture victimaire des féministes françaises contemporaines, ainsi que divers écrits critiques quant aux nouvelles lois concernant la parité politique ou le traitement des crimes et délits sexuels, ont suscité une vive polémique, et de nombreuses féministes lui contestent désormais l'épithète de féministe. De son côté, elle continue de s'en réclamer, arguant que la vocation du féminisme n'est pas de conduire à une guerre des sexes visant à une revanche contre les hommes. Dans cet ouvrage, elle dénonce aussi les enquêtes statistiques sur la violence conjugale où on n'interroge que les femmes et où on amalgame le subjectif et l'objectif, les pressions psychologiques et les agressions physiques, ce qui a pour effet d'établir une hiérarchie morale entre les sexes : À vouloir ignorer systématiquement la violence et le pouvoir des femmes, à les proclamer constamment opprimées, donc innocentes, on trace en creux le portrait d'une humanité coupée en deux peu conforme à la vérité. D'un côté, les victimes de l'oppression masculine, de l'autre, les bourreaux tout-puissants. Selon Élisabeth Badinter, le combat féministe doit aujourd'hui se concentrer essentiellement sur les populations immigrées ou maghrébines, car selon elle, depuis longtemps, dans la société française de souche, que ce soit le judaïsme ou le catholicisme, on ne peut pas dire qu’il y ait une oppression des femmes. Ce positionnement a été très critiqué, notamment par Christine Delphy pour qui ce discours conduit à la fois à légitimer le racisme et à négliger le sexisme existant dans la population non immigrée. En 2013, prenant position dans les discussions concernant le port du voile islamique, en particulier dans l'affaire de la crèche Baby Loup, Élisabeth Badinter estime nécessaire de défendre la laïcité, et incite le gouvernement à voter une loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires dans le secteur de la petite enfance, comme c’est le cas à l’école. Elle considère le port du voile comme un « étendard politique et communautaire, mais ses propos faisant l'amalgame entre une employée voilée et Mohammed Merah ont été dénoncés par l'association anti-raciste Les Indivisibles. La même année, elle signe la pétition du CRIF contre une résolution du Conseil de l'Europe assimilant la circoncision des mineurs à une atteinte à l'intégrité physique . Fortune et administration de Publicis
Autres fonctions
Élisabeth Badinter est présidente du conseil de surveillance de Publicis, fondé par son père, Marcel Bleustein-Blanchet. En 2014, elle est la deuxième actionnaire de ce groupe, dont elle détient 10,99 % du capital et 19,92 % des droits de vote. Ce rôle lui vaut des critiques concernant les représentations sexistes de la femme dans le domaine publicitaire. Du fait de sa proximité avec le Parti socialiste, elle se trouve au cœur de la polémique concernant le bonus de 16 millions d'euros touché par le patron de Publicis, Maurice Lévy, lors de la campagne présidentielle de 2012. Élisabeth Badinter justifie ce bonus en affirmant à propos de Maurice Lévy: Aucune entreprise n'a jamais eu un meilleur capitaine. Il est rassurant pour nous tous qu'il soit à la barre. Son expérience est indispensable et nous avons la certitude qu'il saura nous mener à bon port . En 2011, le magazine Challenges estime sa fortune à 652 millions d'euros, soit la 56e fortune de France, puis la 51e. En mars 2012, elle est classée par le magazine américain Forbes 13e personne la plus riche de France, avec une fortune familiale estimée à 1,1 milliard de dollars. En 2012, sa rémunération fixe pour présider le conseil de surveillance de Publicis s'élevait à 240 000 euros par an.
Autres fonctions
Elle est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Elle a également été nommée membre du conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France en qualité de personnalité qualifiée, en 1998 et 2002.
Décorations
Commandeur de l'Ordre du mérite culturel Monaco 2011. Commandeur des Arts et des Lettres 2007 Docteur Honoris Causa de l'Université libre de Bruxelles 2013
Notoriété
Une école d'Asnières-sur-Seine Hauts de Seine et le collège de Quint-Fonsegrives Haute-Garonne portent son nom. Le collège de la Couronne Charente porte son nom ainsi que celui de son mari, tout comme des écoles situées à Laval Mayenne et à Tomblaine.
Å’uvres
L'Amour en plus,‎ 1980 réimpr. 2010; Les Goncourt : Romanciers et historiens des femmes, préface de La Femme au xviie siècle d'Edmond et Jules de Goncourt,‎ 1981 ; Émilie, Émilie, L'ambition féminine au XVIIIe siècle,‎ 1988; Les Remontrances de Malesherbes 1771-1775,‎ 1985 ; Cahiers Suzanne Lilar, Paris, Gallimard,‎ 1986 , p. 15-26 ; L'Un est l'autre,‎ 1986 ; Condorcet. Un intellectuel en politique,‎ 1988, avec Robert Badinter ; Correspondance inédite de Condorcet et Madame Suard 1771-1791,‎ 1988 ; Madame d'Épinay, Histoire de Madame de Montbrillant ou les Contreconfessions, préface d'Élisabeth Badinter,‎ 1989 ; Thomas, Diderot, Madame d'Épinay : Qu'est-ce qu'une femme ?, débat préfacé par Élisabeth Badinter,‎ 1989 ; Condorcet, Prudhomme, Guyomar : Paroles d'hommes 1790-1793, présentées par Élisabeth Badinter,‎ 1989 ; XY, de l'identité masculine,‎ 1992 ; Madame du Châtelet, Discours sur le bonheur,‎ préface 1997 ; Les Passions intellectuelles, tome 1 : Désirs de gloire 1735-1751,‎ 1999 ; Les Passions intellectuelles, tome 2 : L'exigence de dignité 1751-1762,‎ 2002 ; Simone de Beauvoir, Marguerite Yourcenar, Nathalie Sarraute, 2002. Conférence d'Élisabeth Badinter, Jacques Lassalle et Lucette Finas, Fausse route : Réflexions sur 30 années de féminisme,‎ 2003 ; Madame du Châtelet, Madame d'Épinay ou l'Ambition féminine au XVIIIe siècle,‎ 2006 ; Les Passions intellectuelles, tome 3 : Volonté de pouvoir 1762-1778,‎ 2007 ; Je meurs d'amour pour toi, Isabelle de Bourbon-Parme, lettres à l'archiduchesse Marie-Christine,‎ 2008. Le conflit, la femme et la mère,‎ 2010.
Posté le : 05/03/2016 21:49
Edité par Loriane sur 07-03-2016 19:07:42
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