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Daniel Stren Comtesse d'Agout
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Le 5 mars 1876 à Paris meurt Daniel Stern, comtesse d'Agoult

née Marie Catherine Sophie de Flavigny, le 31 décembre 1805 à Francfort-sur-le-Main Hesse, femme de lettres française connue sous le pseudonyme de Daniel Stern.
Personnage insolite de la génération qui, dans les débuts de ce siècle, a inventé une sensibilité nouvelle, Max Jacob est connu surtout comme recréateur du poème en prose : or, cela ne va pas sans injustice contre le reste de son œuvre poétique et romancière. On a peint souvent du dehors le personnage, fauteur et conteur d'anecdotes, commère, mystique, astrologue, en veste de garçon boucher et monocle, bavard montmartrois, solitaire, épistolier infatigable ; au physique, il s'accordait une vague ressemblance avec Baudelaire ou Marcel Schwob ; de toute façon, un personnage qui, du Bateau-Lavoir à Saint-Benoît, fait à jamais partie, entre ses amis – Picasso, Salmon, Apollinaire... – du tableau des arts et de la littérature en France dans la première moitié du XXe siècle.


Sa vie

Marie d'Agoult a pour parents :
Alexandre Victor François de Flavigny 1770-1819, ci-devant noble français et émigré ;
Maria Elisabeth Bethmann 1772-1847, issue d'une vieille famille patricienne allemande de religion protestante, originaire de Goslar, qui figure dès 1416 dans le "Registrum parochianorum" registres de la paroisse catholique, puis, durant plusieurs siècles parmi les bourgeois dirigeants de cette ville, et qui, passée du catholicisme au protestantisme comme toute la population de Goslar lors de la Réforme, s'établit au XVIIIe siècle à Francfort où cette famille fonda une des plus célèbres maison de banque protestante.
Marie Catherine Sophie de Flavigny naît le 31 décembre 1805 à Francfort-sur-le-Main Hesse.
Elle est éduquée, de quatorze à seize ans, au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, dans l'ancien hôtel Biron actuel musée Rodin.
Elle épouse le comte Charles Louis Constant d’Agoult, 1790-1875 le 16 mai 1827 qu'elle quitte le 19 août 1835 après lui avoir donné deux filles :
Louise 1828-1834 ;
Claire 1830-1912, qui épousera le marquis Guy de Charnacé 1825-1909.
En 1833 commence sa liaison Franz Liszt, dont elle a trois enfants :
Blandine 1835-1862 épousera en 1857 Émile Ollivier, avocat et homme politique français. Ils auront un fils, Daniel ;
Cosima 1837-1930 épousera le chef d'orchestre Hans von Bülow, puis le compositeur Richard Wagner ;
Daniel 1839-1859, mort de la tuberculose le roman Nélida est l'anagramme de Daniel.
Selon Sabine Cantacuzène, elle aurait en outre eu un garçon, Charles d'Avila, non reconnu par Franz Liszt, adopté et élevé par la famille D'Avila à Parme en Italie. Ce garçon pourrait être issu de sa liaison avec Pierre Tribert, riche propriétaire foncier dans la région de Champdeniers ; elle séjourna dans son logis de Puyraveau.
Selon un des fils Tribert, celui-ci aidera financièrement Marie d'Agoult en lui versant un revenu régulier et par le fruit de différents placements boursiers, comme en 1866 où il placera pour elle 30 000 francs ; il n'habitera pas avec elle boulevard Malesherbes, mais avec le personnel dans une maison de la rue de Chaillot, « dans l'illusion d'une vie de couple ».
Durant le Second Empire, Marie tient un salon dans lequel se rencontrent les républicains comme Émile Ollivier, Jules Grévy, Carnot, Émile Littré ou encore l'économiste Dupont-White.
Avec l'accord de son époux elle fut obligée de vendre ses bijoux ; elle meurt le 5 mars 1876 à Paris et est enterrée au cimetière du Père-Lachaise, division 54.
Sa tombe est ornée d'un monument commandé par Tribert maquette en plâtre au musée d'Agesci à Niort.

Hommage

À Paris, dans le XVe arrondissement, la rue rue Daniel Stern porte son nom.

Amitiés et conflits

La relation de Marie d'Agoult avec George Sand a été parfois amicale, le plus souvent conflictuelle6.
En 1839, dans Béatrix, Honoré de Balzac fait des allusions directes à Marie d'Agoult qui se reconnaît dans le personnage de Béatrix de Rochefide.
Elle reconnaît aussi Sand dans le même roman décrite sous les traits flatteurs de Félicité des Touches une authentique intellectuelle mais apprécie si peu ce portait qu'elle se met aussitôt à haïr Balzac dès la parution du roman.
Son amitié a été précieuse à Julie-Victoire Daubié9, première bachelière de France, qu'elle a mise en relation avec le milieu journalistique.

Å’uvres

Valentia, Hervé, Julien, 1841-1845 ; rééd. Calmann-Lévy, 1883, texte en ligne sur Gallica : Valentia, Hervé, Julien
La Boîte aux lettres, roman en trois journées ; rééd. Calmann-Lévy, 1883,
Ninon au couvent, ou Il ne faut jamais manquer à ses amis, proverbe, onze scènes ; rééd. Calmann-Lévy, 1888
Lettres républicaines, Paris, Amyot, 1848 ;

Esquisses morales 1849
.

Histoire de la Révolution de 1848, 1851
Trois journées de la vie de Marie Stuart 1856.
Florence et Turin : études d'art et de politique, Paris, Michel Lévy, 1862 ;
Histoire de la Révolution de 1848, publié sous le pseudonyme de Daniel Stern, Paris, Charpentier, 1862 ; texte en ligne tome 1, tome 2 ; réédition, 1869 ;
Essai sur la liberté considérée comme principe et fin de l'activité humaine, Paris, Michel Lévy, 1863 ;
Dante et Goethe, Paris, Didier, 1866 ;
Nélida anagramme de Daniel, Paris, Michel Lévy, 1866 ;
Histoire des commencements de la république aux Pays-bas, Paris, M. Lévy frères, 1872 ;

Autobiographie

Mes souvenirs, 1806-1833, Paris, Calmann Lévy, 1880 ;
Mémoires 1833-1854, avec une introduction de M. Daniel Ollivier, Calmann-Lévy, 1927.

Correspondance

Serge Gut et Jacqueline Bellas éd., Franz Liszt - Marie d’Agoult, Correspondance, Paris, Fayard, 2001, 1344
Marcel Herwegh, Au Printemps des Dieux, correspondance inédite de la comtesse Marie d'Agoult et du poète Georges Herwegh, Paris, Gallimard, 1929.

Références en français

Claude Aragonnès, Marie d'Agoult une destinée romantique, Paris, Hachette, 1938-1983.
Robert Bory, Une retraite romantique en Suisse : Liszt et la comtesse d'Agoult, Lausanne, SPES, 1930.
Ariane Charton, Marie d'Agoult, une sublime amoureuse, Aix-en-Provence, Kirographaires, 2011, 293 p.,
Dominique Desanti, Daniel ou Le visage secret d'une comtesse romantique, Marie d'Agoult, Paris, Stock, 1980.
Camille Destouches, La passion de Marie d'Agoult, Paris, Armand Fayard, 1959.
Charles Dupêchez, Marie d'Agoult, 1805-1876, Paris, Plon, 1994, Perrin, 2001, 420 p.,
Marie Octave Monod, Daniel Stern, comtesse d'Agoult, de la Restauration à la IIIe république, Paris, Plon, 1937.
Daniel Ollivier, Autour de Mme d'Agoult et de Liszt, Paris, Bernard Grasset, 1941.
Henriette Rain, Les enfants du génie - Blandine, Cosima et Daniel Liszt, Paris, Presses de la Renaissance, 1986,
Gonzague Saint Bris, Marie, l'ange rebelle, Paris, Belfond, 2007, 292 p.
Jacques Albert Vier, La Comtesse d'Agoult et son temps, Paris, A. Colin, 1959-1963.


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Posté le : 04/03/2016 23:17

Edité par Loriane sur 05-03-2016 19:39:40
Edité par Loriane sur 07-03-2016 19:32:27
Edité par Loriane sur 07-03-2016 19:36:45
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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