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Théodor Mommsen
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Le 1er novembre 1903 meurt Théodor Mommsen

à 85 ans à Charlottenburg de son nom complet Christian Matthias Theodor Mommsen, né le 30 novembre 1817 Garding à Schleswig-Holstein,historien allemand, et le plus influent spécialiste de la Rome antique du XIXe siècle. Il est l'auteur d'une monumentale Histoire romaine et d'un Corpus inscriptionum latinarum encore actualisé et mis à jour. Cette œuvre immense et exceptionnelle est couronnée en 1902 par le Prix Nobel de littérature, qui joua un grand rôle dans l'historiographie moderne de l'Antiquité. Il participa à la révolution de mars 1848 et, député à la diète de Prusse, s'opposa à Bismarck 1863-1866 et 1873-1879, puis au Reichstag 1881-1884. Ses Œuvres principales sont Histoire romaine 1854-1886, Histoire de la monnaie romaine 1860, Corpus inscriptionum latinarum
Historien allemand de l'Antiquité, Theodor Mommsen est originaire de l'État du Schleswig-Holstein, où son père était pasteur. Il reçut chez les siens une excellente éducation littéraire. Sujets danois, les Mommsen étaient allemands d'origine et de cœur. Theodor Mommsen, dès son adolescence, deviendra, comme la génération romantique de son pays, un ardent patriote allemand. Il fit ses études au gymnase d'Altona, puis à l'université de Kiel, où il étudia philologie, histoire et droit. Remarqué pour ses travaux, il obtint une bourse pour un voyage en France et en Italie.
Le grand érudit italien D. Borghesi lui conseilla de rassembler les inscriptions de l'Italie du Sud. Mommsen consacra deux ans de sa vie à une quête infatigable menée sur place et publia plusieurs livres sur les inscriptions dialectales osques Oskische Studien, 1845, marses Iscrizioni marsi, 1846, messapiennes Iscrizioni messapiche, 1848, sur les dialectes de l'Italie méridionale Unteritalische Dialekte, 1850. C'était là déjà l'œuvre d'un grand philologue.

En bref

En 1848, il était devenu professeur de droit civil à Leipzig, mais ses convictions libérales lui firent perdre sa chaire en 1850, alors que se manifestait un mouvement marqué de réaction. Professeur de droit en Suisse, à Zurich, en 1852 il y publia les inscriptions de la Confédération helvétique, il trouva une chaire à Breslau en 1854. Chargé par l'Académie des sciences de Prusse de diriger la publication monumentale du Corpus inscriptionum latinarum, base actuelle de toute recherche épigraphique, il fut appelé à Berlin en 1858, où il enseigna l'histoire romaine à partir de 1861. En 1874, il devint secrétaire perpétuel de la section de philosophie et d'histoire de l'Académie de Prusse.
L'importance et le rayonnement de l'enseignement et de l'œuvre de Theodor Mommsen ont été considérables. Il était, à son époque, le maître incontesté dans des disciplines aussi diverses que la philologie, l'épigraphie, l'archéologie romaine ; toute une école fut formée par ses leçons. Un homme comme Camille Jullian, malgré sa défiance à l'égard de l'Allemagne et de ses professeurs, ne cachait pas son admiration pour lui et écrivait en 1883, alors qu'il suivait pour un temps son enseignement à Berlin : « M. Mommsen est peut-être le philologue auquel un texte ou un sujet peut suggérer le plus d'idées nouvelles ; sa pensée paraît en mouvement perpétuel ; elle ne se repose jamais, si bien que chaque travail de son séminaire est pour lui l'occasion, le motif de réflexions nouvelles sur un problème de la science de l'Antiquité [...]. On assiste à la formation, à la naissance d'un de ses articles, à la découverte par lui de quelque fait nouveau .... Son séminaire est extrêmement riche de révélations de toutes sortes, et ceux qui ont pu assister à de telles leçons oublieront difficilement ces heures de vie scientifique et d'enseignement intime. »

Sa vie

Né à Garding Schleswig-Holstein, fils de pasteur, Mommsen est né citoyen danois mais s'est toujours reconnu allemand d'origine et de cœur. Mommsen a cinq frères et sœurs dont August né en 1821 et Tycho né en 1819.
Il étudie de 1831 à 1838 à Altona, puis à l'université de Kiel, où il se spécialise à la fois en histoire, droit et philologie. Brillant élève, Mommsen obtient une bourse qui lui permet de voyager en France et en Italie, dernier pays où s'affirment son goût et son habileté à déchiffrer les inscriptions antiques. Il travaille d'arrache-pied de 1845 à 1850 sur les dialectes de l'Italie méridionale marse, osque, messapien, etc., ce qui fait déjà de lui un érudit de grande envergure.
Il fit un voyage en France et en Italie (1844-1847), puis s'engagea dans la politique, soutenant les idées nouvelles dans un journal local alors qu'il enseigne le droit à Leipzig en 1848. Révoqué peu après à cause de ses opinions libérales, Mommsen enseigne quelque temps à Zurich 1852, puis à Breslau 1854, et enfin à Berlin 1858 où il est chargé de l'histoire en 1861.
Chargé par l'Académie prussienne d'un monumental Corpus inscriptionum latinarum, il fait de celui-ci la base, encore valable aujourd'hui, de toute recherche épigraphique.
Ce chercheur hors pair, capable de maîtriser de multiples domaines, fonde par ses travaux et son enseignement une école historique qui dépasse les frontières allemandes1. Reçu par Napoléon III aux Tuileries, il est alors une sommité reconnue de l'histoire antique, non seulement par l'Empereur qui prépare son Histoire de Jules César 1865, mais aussi par les savants qui épaulent le monarque dans cette entreprise, dont Victor Duruy alors ministre de l'Instruction publique.
Proche des milieux libéraux, Mommsen participe à la vie politique de son pays. Il se réjouit, en 1870, de l'unité allemande dans une série d'articles. Fustel de Coulanges lui répondit dans un article publié dans la Revue des deux Mondes, puis d'autres, réunis plus tard sous le titre de Questions contemporaines. Très souvent qualifié de francophobe, Mommsen a certes manifesté le plus grand mépris pour la politique française et ce, jusqu'à sa mort, ce que la communauté scientifique française ne lui pardonna pas. Il était cependant un admirateur de Racine, Musset et de Voltaire. Avec le temps, il s'opposa politiquement à Bismarck, attitude qui lui valut une condamnation à quelques mois de prison. Il abandonna ainsi en 1882 le siège de député au Reichstag qu'il occupait depuis 1873.
Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences de Prusse depuis 1878, il reçoit au crépuscule de sa vie, en 1902, le prix Nobel de littérature. Il se consacra ensuite uniquement à son œuvre, en tant que professeur à Berlin, et secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de Prusse. Il eut seize enfants avec son épouse Marie 1832-1907 dont certains moururent en bas âge. Ses petits-enfants Hans et Wolfgang sont des historiens reconnus.

Ouvrages principaux

Theodor Mommsen est un spécialiste de l'histoire antique du XIXe siècle. Il ne s'appuie que sur l'épigraphie, et laisse de côté le corpus de légendes sur l'histoire romaine.
Son Droit public romain fut considéré à l'époque comme une bible, et fut inclus dans le Manuel des Antiquités romaines de Marquardt ;
Philologue émérite, il étudia les langues italiques, et révisa les éditions des Agronomes Latins et de Pline le Jeune ;
L’Histoire de la monnaie romaine 1860 est à la fois une codification de l'ensemble de la monnaie romaine, et une avancée dans le domaine combinant droit, métrologie, épigraphie latine et histoire.
son Histoire romaine 1854-1886, 8 volumes est un monument également admiré à l'époque, mais peu référencé.
Si l'ensemble de son œuvre est aujourd'hui largement dépassé, elle n'en reste pas moins une référence incontournable pour les spécialistes de la Rome antique, tant du point de vue de sa rigueur scientifique que de son importance dans l'histoire de la discipline.

Mommsen laissa derrière lui une œuvre vraiment monumentale dont beaucoup de parties ont surmonté l'épreuve du temps. Son Histoire romaine (Römische Geschichte), qu'il a menée jusqu'à la mort de César, est une œuvre maîtresse ; publiée en trois tomes à Breslau, de 1854 à 1856, complétée par un dernier tome publié à Berlin en 1886, elle connut plusieurs rééditions et traductions en diverses langues. Le Droit public romain (Das römische Staatsrecht, 1871-1888 et le Droit pénal Das Strafrecht, 1899) sont deux admirables synthèses. La seconde forme la contribution de Mommsen à l'important Manuel des antiquités romaines, que son ami J. Marquardt allait mener à bien. Il anime la préparation du Corpus inscriptionum latinarum, du Corpus juris civilis et d'autres entreprises scientifiques. Mommsen participe en même temps, en progressiste libéral, à la politique de son pays et à la formation de l'unité allemande. En 1902, il reçoit le prix Nobel de littérature.
Le rôle de Mommsen dans la constitution de l'histoire de l'Antiquité en discipline scientifique ne saurait être surestimé. Il a dominé les disciplines de base que sont la philologie, l'archéologie, l'épigraphie, l'étude du droit, et il a montré les règles de leur utilisation pour toute synthèse historique. Mais c'est surtout dans le domaine épigraphique et juridique que son œuvre a été considérable ; elle subsiste encore aujourd'hui. Initiateur du Corpus inscriptionum latinarum, il s'est chargé personnellement du tome I (Les Inscriptions antérieures à César, du tome III Les Balkans, la Grèce et l'Orient, du tome V La Gaule cisalpine et des tomes IX et X (Italie centrale et méridionale. Ainsi avait-il pris une part décisive dans la rédaction d'un corpus qui devait comprendre seize tomes et une quarantaine de volumes. Dans l'étude du droit, sa place n'est pas moins éminente. Son Droit public, qui dresse un pénétrant tableau de la Constitution romaine, et son Droit pénal sont encore les bases des études actuelles.
Le seul reproche qui puisse être fait à ce grand historien est peut-être un excès de logique et de rigueur, un trop grand esprit de système dans la peinture de l'évolution constitutionnelle de Rome, où l'empirisme a largement joué son rôle. Mais cela n'enlève rien à la valeur d'un savant complet qui a dominé les études d'histoire romaine pendant plus d'un demi-siècle et qui les a marquées d'une empreinte ineffaçable et fructueuse. Raymond Bloch

Le Corpus inscriptionum latinarum

Ce Recueil des inscriptions latines était attendu dans de nombreuses universités, et certaines avaient même entamé des travaux pour le réaliser. Ceux-ci, quand ils n'avortaient pas, n'aboutissaient qu'à des recueils partiels, dispersés, de valeur inégale. L'Académie de Berlin elle-même avait amorcé une compilation de ce genre, mais en rangeant les inscriptions par catégories, ce qui demandait beaucoup plus de labeur, un long travail de conception, des discussions ardues, et des mises à jour difficiles.
Mommsen, lors de son voyage en Italie, avait recopié l'ensemble des inscriptions du Royaume de Naples, pensant qu'il était plus pertinent de procéder par région, puis par localité. Il compléta ce recensement par de nombreuses tables détaillées facilitant la recherche. Sa publication eut un grand succès, et sa méthode fut saluée par l'Académie de Berlin, qui le chargea de poursuivre ses travaux.
Il dirigea la publication à partir de 1863, rédigeant plusieurs volumes lui-même, suivant de près ses collaborateurs pour les autres. Il mourut à Charlottenburg avant d'avoir achevé sa tâche, qui fut continuée et constamment actualisée depuis.
À sa mort, le CIL contenait plus de 100 000 transcriptions graphiques d'inscriptions latines. Les 16 tomes correspondent pour 14 d'entre eux à une région, excepté le premier, réservé aux inscriptions antérieures à la mort de Jules César, et le seizième, consacré aux diplômes militaires.

Il reçut la médaille pour le Mérite et le prix Nobel de littérature en 1902.

Å’uvres

Theodor Mommsen, Histoire romaine, 2 volume, Collection Bouquins, Robert Laffont, 1985.


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Posté le : 31/10/2015 22:35
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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