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De Montpellier
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Le 4 octobre 1816 à Paris naît Eugène Pottier
où il est mort le 6 novembre 1887, goguettier, révolutionnaire poète, homme politique, écrivain du Parti politique ouvrier socialiste d'Amérique . Il est membre de l'association internationale des travailleurs français, IL est l'auteur des paroles de L'Internationale.
En bref
Il fut sous l'Empire un des promoteurs du syndicalisme illégal et prit part à la Commune de Paris. Il est l'auteur des paroles de l'Internationale (1871). Le destin prodigieux de L'Internationale a rejeté dans l'ombre l'œuvre et la vie son auteur. Conséquence injuste, car Eugène Pottier est peut-être le chansonnier socialiste le plus important du XIXe siècle. Après une période d'inspiration épicurienne, où prévaut l'influence de Béranger La Jeune Muse, il s'oriente vers la chanson ouvrière. Ses textes reflètent largement les étapes de sa vie militante : il est babouviste, puis, après 1848, fouriériste ; ces influences idéologiques n'éclipsent cependant pas totalement la veine épicurienne première. Ne pouvant vivre de la vente de ses œuvres, publiées sur des feuilles volantes, dans des fascicules ou des journaux, Pottier n'abandonne jamais son métier de dessinateur sur étoffes. En 1871, il est élu membre de la Commune de Paris et fait partie de la commission des Services ainsi que de la Fédération des artistes. Réfugié aux États-Unis après la Semaine sanglante, il célèbre alors le souvenir d'une expérience qui le marque pour le reste de ses jours. L'orientation résolument socialiste, mais surtout le souffle épique qui anime ses meilleures chansons confèrent à la production de cette période une force que Jules Vallès compare à celle des Châtiments de Victor Hugo, En avant la classe ouvrière et Jean Misère, 1880 ; L'Insurgé, 1884 ; La Question sociale, 1885 ; Elle n'est pas morte, 1886. Pourtant la renommée ne l'atteindra qu'à la veille de sa mort, grâce à un recueil, Quel est le fou 1884, publié avec l'aide financière du chansonnier Gustave Nadaud. Malgré ses faiblesses, L'Internationale, écrite par Pottier en juin 1871 à Paris, est l'un de ses textes les plus riches du point de vue idéologique. Parce qu'« elle offre cet avantage qu'elle condense en six couplets les conceptions essentielles du prolétariat socialiste A. Zévaès et qu'elle est portée par une musique, composée par un ouvrier tourneur belge, Pierre Degeyter, en 1888 parfaitement adaptée aux nécessités d'un chant de combat, L'Internationale devint, en moins de trente ans, l'hymne du mouvement socialiste international. Jean-Claude Klein
Sa vie
Dessinateur sur étoffes, Eugène Pottier compose sa première chanson, Vive la Liberté, en 1830. En 1840, il publie Il est bien temps que chacun ait sa part. Il participe à la Révolution de 1848. Sous le Second Empire, il crée une maison d'impression sur étoffes et, en 1864, il est à l'origine de la création de la chambre syndicale des dessinateurs, qui adhère ensuite à la Première Internationale. Membre de la garde nationale, il participe aux combats durant le siège de Paris de 1870, puis il prend une part active à la Commune de Paris, dont il est élu membre pour le 2e arrondissement. Il siège à la commission des Services publics. Il participe aux combats de la Semaine sanglante. En juin 1871, caché dans Paris, il compose son poème L'Internationale et se réfugie en Angleterre. Condamné à mort par contumace le 17 mai 1873, il s’exile aux États-Unis, d'où il organise la solidarité pour les communards déportés. C'est de là aussi qu'il adhère à la franc-maçonnerie1, puis au Parti ouvrier socialiste d'Amérique. Ruiné et à demi paralysé, il revient en France après l’amnistie de 1880.
Eugène Pottier fréquente les goguettes.
En 1883 il présente une chanson au concours de la célèbre Lice chansonnière et remporte la médaille d'argent. Il retrouve à cette occasion le chansonnier Gustave Nadaud qu'il a croisé en 1848 et à qui il avait alors fait une forte impression. Grâce à ces retrouvailles une cinquantaine de chansons sont publiées pour la première fois en 1884 et sauvées de l'oubli par Nadaud qui admire beaucoup le talent poétique de Pottier tout en étant très loin de partager ses opinions politiques. Nadaud qui a financé l'impression du recueil de Pottier termine sa préface élogieuse par un distique : La politique nous sépare Et la chanson nous réunit. Cette initiative de Nadaud incitera les amis politiques de Pottier à publier en 1887 ses Chants révolutionnaires volume comprenant une préface de Henri Rochefort3, et incluant pour la première fois le texte de L'internationale. C'est la même année qu'un jeune professeur guesdiste, Charles Gros, lui-même poète, remarque le texte et le communique à la section lilloise du parti ouvrier. Le maire de Lille demande alors à Pierre Degeyter, autre lillois quoique né le 8 octobre 1848 à Gand Belgique de le mettre en musique. Eugène Pottier acquiert la célébrité un an après sa mort, en 1888. Jean Ferrat évoque Pottier dans sa chanson La Commune. Ses chansons sont reprises après sa mort, que ce soit par des artistes d'inspiration socialiste, communiste, anarchiste ou libertaire comme Pierre Degeyter. En 2010, Sébastien Ducret a mis en musique plus d'une vingtaine de textes d'Eugène Pottier4. Le premier disque entièrement consacré à Eugène Pottier est sorti en décembre 2011, il s'intitule Quel est le fou ?. Eugène Pottier est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Recueils de poèmes et chansons
Poésies d'économie sociale et chants socialistes révolutionnaires, Paris : H. Oriol, 1884 Quel est le fou ? chansons, préface de Gustave Nadaud, Paris : H. Oriol, 1884 Chants révolutionnaires, préface de Henri Rochefort, appréciations de Gustave Nadaud et de Jules Vallès, Paris : Dentu, 1887 Œuvres complètes, rassemblées, présentées et annotées par Pierre Brochon, Paris : F. Maspero, 1966 Poèmes, chants & chansons, précédés d'une notice par Jules Vallès, illustré par Steinlen, Willette, Grün et al., Cœuvres-&-Valsery : Ressouvenances, 1997 Poèmes et chansons, choisis et présentés par Jacques Gaucheron, Pantin : Le Temps des cerises, 1999
Sources historiques
Ernest Museux, Eugène Pottier et son œuvre : les défenseurs du prolétariat, Paris : J. Allemane, 1898 Ernest Museux, Almanach Eugène Pottier pour 1912, Paris, Saint-Quentin, s. n., s. d.
Posté le : 03/10/2015 18:29
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