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De Montpellier
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Le 13 septembre 1794 meurt Jean-Pierre Claris de Florian
à 39 ans à sceaux, né à Sauve dans le Gard le 6 mars 1755, auteur dramatique, romancier, poète et fabuliste français. Petit-neveu de Voltaire, il servit longtemps le duc de Penthièvre. Il laissa des chansons, dont la célèbre Plaisir d'amour, des pastorales Galatée, 1783, d'après Cervantès, des romans historiques Numa Pompilius, 1786, des Fables 1792, des Nouvelles. Académie française, 1788. Il écrivit d'abord des comédies sentimentales représentées en société le Bon Fils, 1785 ; la Bonne Mère, 1785. Auteur de chansons dont le célèbre Plaisir d'amour, de récits dans le genre pastoral Galatée, 1783 ou historique Numa Pompilius, 1786, Fables 1792, il donne à ses Nouvelles 1792 un rythme rapide et un style sobre. On lui doit aussi une traduction fortement abrégée de Don Quichote.
En Bref
Surtout connu pour ses Fables 1792 qui font de lui un disciple et un imitateur de La Fontaine, plus moralisateur et moins poète. En fait, son œuvre fut en son temps assez riche et variée, même s'il ne s'y trouve point de chef-d'œuvre de premier plan. Né au château de Florian, dans les basses Cévennes, il a même été considéré comme un écrivain languedocien et comme le premier des félibres. Sa famille s'était distinguée dans les armes et il s'oriente lui-même vers cette profession. Mais il sait bientôt se faire apprécier pour sa sensibilité littéraire. Un de ses oncles, époux d'une nièce de Voltaire, le conduit à Ferney et il reçoit les encouragements de l'écrivain consacré. Surtout, il est protégé par le duc de Penthièvre, qui lui permet de se livrer à son goût pour la littérature, dans les châteaux d'Anet et de Sceaux ou à Paris. Sa mère étant d'origine espagnole, il a le goût de cette langue, et ses premières œuvres, qui chantent l'amour pastoral, sont inspirées de Cervantès. C'est le cas de Galatée, qu'il publie en 1783 : l'ouvrage, parsemé de romances, obtint un grand succès. Sa pastorale Estelle et Némorin 1788, qui chante les innocentes mœurs cévenoles, fut moins bien reçue, sans doute parce que l'imminence des troubles politiques agitait les esprits de passions plus violentes ; Sainte-Beuve en a plaisanté l'excessive naïveté : Il faut lire Estelle à quatorze ans et demi ; à quinze ans, pour peu qu'on soit précoce, il est déjà trop tard. Florian a écrit aussi des pièces de théâtre : Les Deux Billets, Le Bon Ménage, Le Bon Père et La Bonne Mère, où l'auteur met en scène un personnage d'Arlequin à son image, naïf et doux. Numa Pompilius, roman chevaleresque paru en 1786, est une imitation un peu froide du Télémaque de Fénelon. Mais Gonzalve de Cordoue 1791, dans le même genre, paraît plus digne d'intérêt, d'autant qu'il comporte en introduction un Précis historique sur les Maures. Florian entre à l'Académie française en 1788, à l'âge de trente-trois ans. Mais la Révolution lui porte un coup fatal. Il perd son protecteur, se trouve lui-même obligé de quitter Paris en 1793 et, quoique réfugié à Sceaux, il est arrêté et emprisonné. Relâché après le 9-Thermidor, mais brisé par l'épreuve, il meurt en 1794 laissant inachevées une traduction de Don Quichotte ainsi que d'autres œuvres. Denise Brahimi
Sa vie
Issu d'une famille noble et vouée à la carrière des armes, il naît à Sauve dans le Gard, et passe sa prime jeunesse au château de Florian, sur la commune de Logrian, près de Sauve, au pied des Basses-Cévennes. Sa mère, d'origine espagnole meurt lorsqu'il est enfant et il est élevé au château de Florian. Son oncle ayant épousé la nièce de Voltaire, c'est à dix ans, en juillet 1765 lors d'un séjour à Ferney, qu'il est présenté au célèbre écrivain, son grand-oncle par alliance, qui le surnomme Florianet et parle de lui dans sa correspondance comme étant son neveu par ricochets. Il s'installe ensuite chez ses oncle et tante qui prennent en charge son éducation dans le quartier du Marais, à Paris. À treize ans, il devient page au service du duc de PenthièvreN 2 puis entre quelques années plus tard à l'école royale d'artillerie de Bapaume. À sa sortie, il sert quelque temps comme officier dans le régiment des dragons de Penthièvre. La vie de garnison ne lui convenant pas, il sollicite et obtient une réforme qui lui conserve son grade dans l'armée mais lui permet de suivre le duc de Penthièvre à Anet et Paris un petit appartement lui était réservé à l’hôtel de Toulouse et de s'adonner entièrement à la poésie. Le duc de Penthièvre, qui lui avait donné à sa cour le titre de gentilhomme ordinaire, resta sa vie durant son ami et son protecteur. En 1779, une première comédie écrite sur le mode des comédies italiennes (Les Deux Billets, lui vaut le succès. L'année suivante il fait jouer Jeannot et Colin, pièce inspirée du conte de Voltaire. Le poème satirique, Voltaire et le serf du Mont-Jura 1782, lui vaut la reconnaissance de l'académie qui lui attribue un prix. Florian condamne, dans cette œuvre la servitude et préconise son abolition. La même année, il revient au théâtre et obtient un véritable triomphe avec Les Jumeaux de Bergame. En 1783, Florian publie un conte en vers inspiré d'une nouvelle de Miguel de Cervantes, Galatée. L’œuvre est précédée d'une préface qui retrace la vie de Cervantes. il s'inspire de la Bible pour écrire un poème narratif, Tobie, et une églogue, Ruth, récompensée par l'académie française en 1784. Avec le succès, vient l'ambition : Florian se lance dans un roman épique Numa Pompilius qui soit digne de concurrencer le Télémaque de Fénelon. Ce sera un échec. Il est élu membre de l'Académie française en 1788. Contraint, en tant que noble, de quitter Paris lors de la Révolution française, il se réfugie à Sceaux. Il entreprend de traduire et d'adapter Don Quichotte de Cervantes. Malgré l'appui de son ami François-Antoine de Boissy d'Anglas, il est arrêté en 1794, l'épître dédicatoire de Numa Pompilius qu'il avait écrite à la reine huit ans plus tôt, le desservant devant le Comité de sûreté générale. Remis en liberté à la chute de Robespierre le 9 thermidor an II grâce à Boissy d'Anglas, il meurt subitement le 27 fructidor an II1, à l'âge de trente-neuf ans, probablement des suites de sa détention qui aggrava une tuberculose contractée plusieurs années auparavant. Il est enterré à Sceaux, . Sa tombe et son buste, entouré de ceux de célèbres Félibres, se trouvent dans le jardin des Félibres. Chaque année, à la fin du printemps s'y déroulent les Fêtes félibréennes de Sceaux.
Héraldique
Blasonnement : D’or à l’aigle éployée de sable, au chef d’azur chargé d’un soleil du champ (à la ville française Florian avec l'aigle contemplant le soleil pour la différence.
Œuvre littéraire
En 1792, Florian publie un recueil de cent fables réparties en cinq livres, auxquelles s’ajouteront 12 fables publiées à titre posthume. Ce sera son principal titre de gloire et la raison de sa survie littéraire. Ses fables sont unanimement considérées comme les meilleures après celles de Jean de La Fontaine. Le critique Dussault 1769-1824 écrit dans ses Annales littéraires : Tous ceux qui ont fait des fables depuis La Fontaine ont l’air d’avoir bâti de petites huttes sur le modèle et au pied d’un édifice qui s’élève jusqu’aux cieux : la hutte de M. de Florian est construite avec plus d’élégance et de solidité que les autres, et les domine de quelques degrés. L'académicien André Theuriet 1833-1907 est sensiblement du même avis. À propos de ces fables, il pense qu'elles l'ont sauvé. Après La Fontaine, il est le seul fabuliste qui ait surnagé. Cependant il se hâte d'ajouter qu'il n'y a pas de comparaison à établir entre les deux.
Taine lui reproche de ne pas bien connaître les animaux qu'il met en scène et pose un jugement extrêmement sévère sur la sentimentalité douce qui règne dans son recueil : Florian, en manchettes de dentelles, discret, gracieux, coquettement tendre, aimable comme le plus aimable des abbés de cour, proposait aux dames mignonnes et fardées, en façon de fables, de jolies énigmes, et leur arrangeait un bouquet de moralités fades; il peignait d'après l' Émile la tendresse conjugale, les leçons maternelles, le devoir des rois, l'éducation des princes. Florian était certes conscient de ne pas pouvoir rivaliser avec le divin La Fontaine et, dans son avant-propos, il se justifie de s'être malgré tout essayé au genre des fables, car beaucoup de places infiniment au-dessous de la sienne La Fontaine sont encore très belles. Il s'intéresse surtout au jeu de l'allégorie, comme le montre la fable qu'il place en tête de son recueil. Au lieu d'oppositions tranchées et irréconciliables entre les personnages, il recherche les dénouements heureux et les compromis.
Pour son inspiration, même s'il invente quelques sujets, il puise surtout dans le fonds commun des fables que constituent les ouvrages d'Ésope, de Pilpay, d'Iriarte, de Gay et des fabulistes allemands, tout en prenant soin d'éviter les sujets déjà traités par La Fontaine. Les morales de certains de ses apologues sont encore citées couramment, comme Pour vivre heureux, vivons cachés Le Grillon, Chacun son métier, les vaches seront bien gardées Le Vacher et le Garde-chasse ou L'asile le plus sûr est le sein d'une mère La Mère, l'Enfant et les Sarigues. Quant aux expressions éclairer sa lanterne ou rira bien qui rira le dernier, elles sont tirées respectivement des fables Le Singe qui montre la lanterne magique et Les Deux Paysans et le Nuage. Outre ses fables, il a écrit des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des contes en prose ou en vers, une traduction très libre du Don Quichotte de Cervantès et de nombreux poèmes dont la plupart ont été mis en musique plus de deux cents partitions. La romance la plus connue est Plaisir d’amour, qui figure dans la nouvelle Célestine, mise en musique par Jean Paul Égide Martini.
Bibliographie Fables
Jean-Pierre Claris de Florian, Fables de M. de Florian : de l’académie françoise, de celles de Madrid, Florence, etc., Paris, impr. de P. Didot l'aîné,‎ 1792, in-12°, 224 p. Jean Pierre Claris de Forian, Fables, introduction et notes de Stéphane Labbe, l'école des loisirs, Les Deux Billets 1779 Jeannot et Colin 1780 Les Jumeaux de Bergame, Le Bon Ménage 1782
Nouvelles
Bliombéris, Nouvelle françoise – Pierre, Nouvelle allemande – Célestine, Nouvelle espagnole – Sophronime, Nouvelle grecque – Sanche, Nouvelle portugaise – Bathmendi, Nouvelle persanne 1784. Nouvelles nouvelles - 1792 - Selmours, Nouvelle angloise – Sélico, Nouvelle africaine – Claudine, Nouvelle savoyarde – Zulbar, Nouvelle indienne – Camiré, Nouvelle américaine – Valérie, Nouvelle italienne. Rosalba, Nouvelle sicilienne (publiée à titre posthume en 1800;
Pastorales
Galatée imité de la Galatée de Cervantès, 1783 Numa Pompilius roman imité de Télémaque, 1786 Estelle et Némorin 1788 Gonzalve de Cordoue 1791 précédé d’une étude Précis historique Ruth 1784 Œuvre couronnée par l'Académie française Tobie 1788
Contes
Les Muses Le Vizir Inès de Castro
Autres genres
Voltaire et le Serf du Mont Jura 1782 Dialogue en vers entre Voltaire et un paysan, primé par l'Académie française. Le sujet est l’abolition de la servitude dans les domaines du roi. Don Quichotte traduction libre ; publication posthume en 1798 Guillaume Tell ou la Suisse libre publication posthume en 1800. Eliézer et Nephtali (publication posthume en 1803 Mémoires d'un jeune Espagnol
Posté le : 13/09/2015 19:27
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