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De Montpellier
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Le 9 août 1888, à Paris 6éme meurt Charles Cros
à 45 ans né le 1er octobre 1842 à Fabrezan Aude, originaire d'une famille de Lagrasse Aude, écrivain, poète et inventeur scientifique, français. Charles Cros possède son musée à Fabrezan. Distinction de l'académie Charles-Cros, académie créée sur son nom par des critiques. Savant et poète français Fabrezan, Aude, 1842-Paris 1888, frère d'Henri Cros. Il a découvert un procédé indirect de photographie des couleurs, et a donné la description d'un appareil qui s'est révélé l'ancêtre du phonographe. Il est également l'auteur de poèmes délicats "le Coffret de santal" en 1873.
En bref
Personnage hors du commun, autodidacte de génie qui fut également attiré par la littérature et par la science. Descendant d'une lignée de professeurs, né à Fabrezan Aude, Charles Cros fait ses études sous la direction de son père. En 1860, il entre comme surveillant à l'Institution des sourds-muets et commence des études de médecine qu'il ne tarde pas à abandonner. À partir de ce moment-là , sa vie mondaine et sa carrière de chercheur sont intimement mêlées. Il travaille à la conception d'un télégraphe automatique, qu'il présente à l'Exposition universelle de 1867, et envoie une note à l'Académie des sciences sur un projet de système de reproduction des couleurs, des formes et des mouvements. Parallèlement, entre 1872 et 1885, il apparaît dans tous les groupes de bohème littéraire plus ou moins marginaux : dans le salon de Nina de Villard qui sera sa maîtresse jusqu'à son mariage avec Mary Hjardemaal, en 1878, de qui il aura deux fils dont l'aîné, Guy Charles, se révélera poète de talent, chez les zutistes, chez les phalanstériens de Montmartre, au Chat-Noir, chez les vilains bonshommes, au café artistique de la Nouvelle Athènes et dans d'autres cercles aussi pittoresques qu'éphémères. Ses amis s'appellent Verlaine, Coppée, Villiers de L'Isle-Adam, Richepin, Germain Nouveau et Rimbaud, qu'il accueille à Paris en le logeant quinze jours chez lui en septembre 1871. De ces fréquentations, il gardera toujours le goût d'une vie désordonnée. En 1869, il fait ses débuts poétiques dans L'Artiste ; il publie Moyens de communication avec les planètes, collabore à La Parodie et au Second Parnasse contemporain. Son premier recueil de poèmes, Le Coffret de santal, paraît en 1873. Il fonde La Revue du monde nouveau, qui ne sortira que trois fois. Il publie Le Fleuve 1874 avec des eaux-fortes de Manet, les Dixains réalistes 1876. Il écrit aussi des monologues pour le comédien Coquelin Cadet, genre qu'il renouvelle. En 1877, il adresse à l'Académie un pli relatif au principe de l'enregistrement des sons et toute une série de notes au sujet du phonographe et de la photographie des couleurs. En 1879, il obtient un prix de l'Académie française, faible récompense pour ses travaux littéraires, et touche de l'État une indemnité au titre des arts et des lettres. Cependant, sa vie de bohème, l'absinthe aidant, altère sa santé, et des années de difficultés morales, physiques et financières surviennent. Le 9 août 1888, Charles Cros meurt inconnu et misérable, laissant non publiée la majeure partie de son œuvre, qui ne sera éditée qu'en 1908, sous le titre Le Collier de griffes, grâce à son fils Guy. Cet homme, qui a vécu en marge de la société de son temps, n'a pas été admis par elle. Il n'a pas été reconnu comme inventeur, victime qu'il fut de la rivalité de Ducos de Hauron, en ce qui concerne le procédé photographique de reproduction en couleurs, et du succès d'Edison, qui ne découvrit pourtant qu'après lui le principe du phonographe. Comme poète, il ne connut la réussite que tardivement ; il la dut aux surréalistes qui virent en lui un précurseur. Charles Cros reste un poète isolé, n'appartenant à aucune école, ni parnassien, ni symboliste, ni décadent ; un poète qui passe de l'ironie "Le Fleuve " et de "l'humour " Le Hareng saur ", " Jeune Fille de caboulot" à l'absurdité " Révolte " et à l'angoisse la plus profonde " L'Heure froide" , sans laisser d'être précieux et sensuel " Distrayeuse ", " Sultaneri".Hélène Lacas
Sa vie
" Physicien, chimiste, philosophe et poète, je suis depuis longtemps condamné à n'être que l'humoriste titubant de Pituite et du Hareng saur." Cros consate en 1887 un malentendu : on le réduit à un bohème fantasque. Assidu aux Vilains Bonshommes , au Cercle zutique, 1871, un des premiers hydropathes, une célébrité du Chat-Noir 1881, il avait fondé le Club des zutistes 1883. L'habitué des tavernes, Quartier latin, Montmartre, Montparnasse avait fait rire : il laisse la trace d'un humoriste vertigineux. Il avait recréé le genre médiéval oublié du monologue, devenu grâce à lui une espèce de vaudeville à un personnage selon la définition de Coquelin : il reprend les textes du poète miséreux, mélange corrosif de burlesque et de fumisterie d'où surgit une poésie absurde. Seul Verlaine, Hommes d'aujourd'hui, 1888 reconnaît le « versificateur irréprochable qui laisse au thème sa grâce ingénue ou perverse. En 1873, Cros publie à ses frais son unique recueil de vers, le Coffret de santal. Mêlant thèmes et genres, fonds populaire ou métrique savante, la terza rima chère à Gautier, dans des vers ni classiques, ni romantiques, ni décadents bien qu'avec une pente à être décadents, s'il fallait absolument mettre un semblant d'étiquette sur de la littérature aussi indépendante et primesautière Verlaine, cette somme, fraîche, hétérogène, retient par ses Fantaisies en prose, dont Sur trois aquatintes de Henry Cros. Elle a une rare fantaisie de voyant. Les parnassiens, croisés dans le salon de Nina de Villard sa passion, impassibles, oubliant sa participation aux deux premiers Parnasse, l'excluent, "Je suis l'expulsé des vieilles pagodes". Sa Revue du Monde nouveau, qui publia le Démon de l'analogie de Mallarmé, eut trois numéros. Celui qui rêvait de communiquer avec les planètes a dispersé ses dons littéraires et scientifiques. Il eut l'idée du phonographe d'où l'actuel prix du même nom, du télégraphe, réussit la synthèse des pierres précieuses, fit des recherches sur la photographie en couleurs. Sa légèreté, sa désinvolture ont les fulgurations de l'humour moderne, Breton le cite dans son Anthologie de l'humour noir et l'empêchèrent de figurer au premier rang des poètes ou des physiciens. Moi, je vis la vie à côté. Le Collier de griffes est posthume. Pour Breton, Cros annonce les Illuminations et Rimbaud.
Passionné de littérature et de sciences, il est pendant un temps, de 1860 à 1863, professeur de chimie à l'Institut parisien des sourds-muets, avant de se consacrer à la recherche scientifique. En 1867, il présente à l'Exposition de 1867 un prototype de télégraphe automatique à la suite de ses travaux portant sur l'amélioration de la technologie du télégraphe. En 1869, il présente à la Société française de photographie un procédé de photographie en couleurs qui est à l'origine du procédé actuel de trichromie.
Le paléophone, ou l'idée du phonographe
Le 30 avril 1877, il adresse à l'Académie des sciences un mémoire décrivant le principe d'un appareil de reproduction des sons, qu'il nomme paléophone, prototype du phonographe. Son document suggère que les vibrations sonores peuvent être gravées dans du métal à l'aide d'un crayon rattaché à une membrane vibrante, et que, par la suite, en faisant glisser un stylet rattaché à une membrane sur cette gravure on parviendrait à reproduire le son initial. Avant que Charles Cros n'eût la possibilité de suivre son idée, voire de construire un prototype, Thomas Edison, aux États-Unis, mettait au point le premier phonographe. Cependant, dans un de ses textes à la mémoire de son ami publié dans Le Chat noir, l'écrivain Alphonse Allais prétend avoir vu et entendu les sons restitués par un phonographe construit par Charles Cros bien avant le modèle d'Edison. On pense généralement que les deux hommes ne connaissaient pas leurs travaux respectifs. En hommage à ses travaux, en 1947 son nom est retenu pour désigner l'Académie Charles-Cros, fondée par des critiques et des spécialistes du disque attribuant chaque année des distinctions très remarquées, les Prix du Disque de l'Académie Charles-Cros. Dans les années 1980, la Bibliothèque nationale de France a choisi à son tour le nom de Charles Cros pour désigner sa collection d'appareils de lecture et d'enregistrement, visitable aujourd'hui au département de l'Audiovisuel de la Bibliothèque nationale.
Le poète
Il publie ses premiers poèmes dans le Parnasse contemporain et fréquente les cercles et cafés littéraires de la bohème de l'époque le Cercle des poètes Zutistes — qu'il a créé —, les Vilains Bonshommes, les Hydropathes, ainsi que le salon de Nina de Villard qui sera sa maîtresse jusqu'en 1877. Mais il est davantage connu pour ses monologues, dont le plus connu est Le Hareng saur, qu'il récite lui-même dans des cabarets parisiens comme Le Chat noir. Son œuvre de poète, brillante elle sera plus tard l'une des sources d'inspiration du surréalisme est cependant ignorée à son époque. Il le résume amèrement dans ce poème caractéristique :
Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes Sont ravis à ma voix qui dit la vérité. La suprême raison dont j'ai, fier, hérité Ne se payerait pas avec toutes les sommes. J'ai tout touché : le feu, les femmes, et les pommes ; J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l’été ; J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté. Mais Chance, dis-moi donc de quel nom tu te nommes ? Je me distrais à voir à travers les carreaux Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques Où le bonheur est un suivi de six zéros. Je m'étonne, valant bien les rois, les évêques, Les colonels et les receveurs généraux De n'avoir pas de l’eau, du soleil, des pastèques.
Å’uvres
Le Coffret de santal 1873, augmenté en 1879 Le Fleuve 1874 La Vision du Grand Canal des Deux Mers 1888 Le Collier de griffes posthume, 1908 Plainte 1873 Charles Cros - Tristan Corbière, Œuvres complètes, édition de Pierre-Olivier Walzer et Louis Forestier, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1970 Le Coffret de santal, avec une préface d'Hubert Juin, Gallimard collection Poésie, 1972 Le Coffret de santal - Le Collier de griffes, édition de Louis Forestier, Garnier-Flammarion GF, 1979 Inédits et documents, recueillis par Pierre E. Richard, éditions Jacques Brémond, 1992 Vers inédits, recueillis par Pierre E. Richard, éditions l'Autre Tigre, Nîmes, 1992 Derniers textes savants retrouvés, recueillis par Pierre E. Richard, chez l'auteur à Nîmes, 1999 Œuvres complètes, Éditions du Sandre, 2010 Monologues, Éditions Marguerite Waknine, 2013
Poèmes célèbres mis en musique
L'Orgue, mis en musique par Louis Loréal, harmonisé par Larrieu, interprété par Damia. Belle, belle, belle Paroles d’un miroir à une belle dame, mis en musique par Robert Caby, interprété par Jacques Douai. Moi je vis la vie à côté mis en musique et interprété par Julos Beaucarne. Sidonie Triolets fantaisistes du Coffret de santal, interprété par Brigitte Bardot, mis en musique par Jean-Max Rivière et Yani Spanos pour le film Vie privée de Louis Malle en 1962, super 45 tours, EP, Barclay 70.436 paru le 8 février 1962. Berceuse, Endormons-nous, petit chat noir..., du Coffret de santal, interprété par Juliette Gréco, mis en musique par Yani Spanos pour l’album Complainte amoureuse, 33 tours, LP, Philips 849.457 BY paru en octobre 1969. Le Hareng saur, Romance, Soir, Aux imbéciles, Sonnet astronomique, Vocation, Le but..., interprété par Jean-Marc Versini, 17 poèmes mis en musique par Jean-Marc Versini pour l’album Charles Cros chanté, CD, LP, Marmottes Productions MAR 445591 paru en 2006.
Posté le : 08/08/2015 16:05
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