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Mathurin Régnier
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Le 21 décembre 1573 à Chartres naît Mathurin Régnier

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mort le 22 octobre 1613 à Rouen, écrivain, poète satirique français du genre baroque, son oeuvre principales est l'ensemble de satires de 1 0 XVI.
La vie de Mathurin Régnier est assez mal connue, ou du moins avec assez peu de certitude. Il est né à Chartres ; sa mère était la sœur du poète Philippe Desportes ; son père, un notable bourgeois, tenait sur la place des Halles un jeu de paume appelé le Tripot Régnier. Il semble bien que le jeune Mathurin ait hanté de bonne heure des lieux fort peu recommandables. Destiné cependant aux ordres, Régnier fut tonsuré très tôt, à neuf, onze ou quatorze ans selon les sources. Attaché à l'âge de vingt ans au service du cardinal François de Joyeuse, le beau-frère de Henri III, chargé des affaires royales auprès du Saint-Siège, Régnier le suit à Rome pendant six séjours de 1594 à 1605. Mathurin Régnier avait un goût très vif pour les plaisirs ; après une dizaine d'années passées en Italie dans la dissipation, il revient s'établir en France où, abandonné du cardinal de Joyeuse, il semble avoir mené une existence misérable jusqu'au jour où la mort de son oncle Desportes 1600 lui laisse une pension de deux mille livres à laquelle s'ajoute l'octroi d'un canonicat dans sa ville natale de Chartres 1609.


En bref

Ses parents le destinèrent à l'Église, pour qu'il pût hériter de son oncle Desportes, que la poésie avait conduit à la richesse et qui fit beaucoup pour la carrière de son neveu. Soucieux de son établissement, Desportes l'attacha au cardinal de Joyeuse, auquel Henri III confia, en 1587, une mission auprès du pape ; Régnier suivit le cardinal et passa une dizaine d'années à voyager entre la France et l'Italie. Parallèlement, il reçut de Desportes une initiation à la poésie. À son retour, ce dernier l'introduisit à la Cour : le marquis de Cœuvres lui confia, 1596-1598, avec quelques autres, la tâche de célébrer en vers sa sœur Gabrielle d'Estrées, favorite d'Henri IV. C'est probablement vers 1604 que Régnier composa ses premières Satires, dont une édition, qui en comportait dix parut en 1608 ; le vif succès qu'elle obtint fut confirmé par les deux éditions suivantes, 1609, 1612. Nommé chanoine de Chartres en 1609, le poète fréquenta jusqu'à sa mort un cercle de lettrés, le dramaturge C. Billard, les Sainte-Marthe, le fils de J. A. de Baïf, l'historien J. A. de Thou, tous restés fidèles aux traditions de la Pléiade, et opposés à Malherbe. Si l'on excepte quelques poésies religieuses éd. posthume, 1652, des poésies officielles, notamment les Inscriptions composées pour l'entrée à Paris de Marie de Médicis, 1610 et un groupe de poésies diverses comprenant des sonnets, des épigrammes, quatre Élégies inspirées d'Ovide pour les unes, de la tradition pétrarquiste pour les autres, l'essentiel de l'œuvre de Régnier est constitué par ses dix-sept Satires.
C'est principalement chez Horace et chez les Italiens, les bernesques, du nom du poète Berni que Régnier choisit ses modèles. Deux satires littéraires, le Poète malgré soi XV et la Satire à Rapin IX, exposent également un art poétique dont la seule loi est l'obéissance entière à son humeur libre. Comme Horace, il donne à ses Satires l'allure d'épîtres familières vouées à la relation, comme au fil de la plume, la satire est mélange, d'anecdotes piquantes de sa vie privée, entrecoupant son récit de réflexions morales ou de jugements d'ordre général, assez conventionnels. Aux bernesques, mais aussi à Rabelais, il doit certains traits de bouffonnerie grotesque, liée au réalisme de la description, Le souper ridicule, XI, ou Le mauvais gîte, XII. C'est en effet la peinture de la société et des mœurs de l'époque qui confère aux Satires leur principal intérêt littéraire. Car Régnier n'est point un moraliste profond ni original ; c'est un observateur aigu et narquois de la réalité qui excelle à brosser des portraits hauts en couleur, le pédant, le fâcheux, l'entremetteuse, l'homme de cour. De nombreux poètes et prosateurs du xviie siècle Scarron, Furetière, Boileau, La Fontaine entre autres –, lui devront une partie de leur inspiration ou de leur style

Sa vie

Mathurin Régnier, l’un des écrivains les moins classiques du xviie siècle, en ce qu'il s'oppose par exemple à Malherbe, naît à Chartres, le 21 décembre 1573, l’année qui suit la Saint-Barthélemy. Son père, Jacques Régnier, notable bourgeois de Chartres, est le créateur, sur la place des Halles, d'un jeu de paume, qui reste longtemps célèbre et est connu sous le nom de tripot Régnier. Sa mère, Simone Desportes, est la sœur de l’abbé Desportes, poète connu à l’époque, très bien en cour et pourvu de gros bénéfices.

Son père qui le destine à la succession de son oncle le fait tonsurer à l’âge de sept ans, dans le but de lui assurer la protection de son oncle et de celle de Nicolas de Thou, évêque de Chartres. Mais le jeune Mathurin, n’ayant aucun goût pour l’état ecclésiastique, compromet, par une conduite désordonnée, et sa réputation et une partie des bénéfices qu’il était appelé à recueillir dans la succession de son oncle l’abbé Desportes.

Il entend très souvent lire les poésies de son oncle, plus respecté à Chartres que tout autre poète, et commence à l’imiter par de petits poèmes satiriques sur les honnêtes bourgeois qui fréquentent le tripot de son père. Il monte ensuite à Paris auprès de son oncle. À vingt ans, il s’attache au service du cardinal de Joyeuse, et, en 1595, fait à sa suite un premier voyage à Rome. Il commence à écrire ses Satires. En 1601, il fait un second voyage à Rome, dans la suite de Philippe de Béthune, nommé ambassadeur par Henri IV, et y reste jusqu’en 1605. Il y écrit sa sixième Satire, mais ne tire guère avantage de ce voyage et revient triste et dégoûté de tout.

De retour à Paris, il rencontre les poètes célèbres de l’époque. Nourri des auteurs anciens, et en particulier d’Horace, Régnier, doué d’un rare bon sens et d’une riche imagination, donne au langage français une précision, une énergie et une richesse nouvelle pour l’époque. On peut retenir parmi les jugements sur ce poète, celui de Madeleine de Scudéry, dans la Clélie : … Regarde, lui dit-elle, cet homme négligemment habillé et assez mal-propre ; il se nommera Régnier, sera neveu de Desportes et méritera beaucoup de gloire. Il sera le premier qui fera des satires en françois ; et, quoiqu’il ait regardé quelques originaux fameux parmi ceux qui l’auront précédé, il sera pourtant un original en son temps. Ce qu’il fera bien sera excellent, et ce qui sera moindre, sera toujours quelque chose de piquant. Il peindra les vices avec naïveté et les vicieux fort plaisamment. Enfin, il se fera un chemin particulier parmi les poètes de son siècle, où ceux qui voudront le suivre s’égareront bien souvent.

Malgré sa charge ecclésiastique, Mathurin Régnier est toutefois loin de mener une vie édifiante. Au contraire, il peut désormais s'adonner sans inquiétude à une vie de débauche, comme à la poésie.
C'est à cette époque, en effet, qu'il publie ses premières satires 1608, qui rencontrent un succès aussi vif qu'immédiat. Parvenant alors à s'imposer comme poète officiel de la cour, Régnier composera, dans les années qui suivent, des œuvres de commande pouvant aller aussi bien des élégies aux poésies spirituelles.
Les œuvres complètes de Régnier, publiées par ses amis l'année même de sa mort 1613, comprennent, pour l'essentiel, outre des élégies et des épîtres, les fameuses satires, au nombre total de dix-neuf.
La fin du XVIe siècle vient de connaître une réaction contre la poésie de type élégiaque. La mode est à la recherche d'un nouveau réalisme qui, chez certains, se manifeste, de manière outrancière, par une surenchère dans la caricature grotesque. Régnier s'inspire à la fois de la tradition satirique latine, celle d'Horace et de Juvénal, et de la manière des burlesques italiens, notamment imitée de Berni et de ses disciples. Par son style, souvent incorrect et embarrassé, mais naturel, plein d'invention et de truculence, il s'apparente plus à Rabelais et à Marot qu'à Malherbe. Par la franchise, la simplicité, voire la saine trivialité de sa verve, il appartient à la vieille famille gauloise. Les satires de Régnier sont de plusieurs genres :
Satires littéraires, comme Le Poète malgré soi XV ou la Satire à Rapin IX appelée encore, Le Critique outré ; Régnier y expose son art poétique qui tient en peu de mots : rien que le naturel. La poésie est inspiration et rien d'autre, c'est l'inspiration qui emporte et soulève le poète, dont la nonchalance est une des grandes ressources. Régnier veut combattre Malherbe (à qui il ne saurait pardonner de ne pas avoir aimé les Psaumes de Desportes, et le traite de critique pointilleux, incapable d'imagination et seulement soucieux de proser de la rime et rimer de la prose .

Satires psychologiques ou philosophiques, comme Franc de crainte et d'envie ; la sagesse de Régnier réside en quelques traits : maîtrise de soi, amour passionné de la vie et confiance totale en la nature — une philosophie proche de celle de Montaigne et exprimée sans aigreur, avec grâce et facilité.

Mais c'est surtout dans la peinture de mœurs que Régnier excelle, lorsqu'il se fait le peintre de son temps, abondant en détails pittoresques et finement observés sur la vie quotidienne à Paris sous le règne de Henri IV. C'est dans la satire XIII qu'on trouve le fameux portrait de Macette l'entremetteuse, que Sainte-Beuve n'hésite pas à qualifier de chef-d'œuvre dans lequel une ironie amère, une vertueuse indignation, les plus hautes qualités de poésie ressortent du cadre étroit et des circonstances les plus minutieusement décrites de la vie réelle. Le succès des satires de Régnier resta extrêmement grand. Les romantiques firent au poète, qu'ils plaçaient au-dessus de Boileau, un regain de popularité, et Musset, dans son poème Sur la paresse, a rendu un juste hommage à Mathurin Régnier, de l'immortel Molière immortel devancier.


L’épitaphe si connue qu’il s’est composé lui-même, est la fidèle expression de son caractère :

J’ai vescu sans nul pensement,
Me laissant aller doucement
A la bonne loy naturelle,
Et si m’estonne fort pourquoi
La mort osa songer à moi
Qui ne songeay jamais à elle.
Sa vie de débauche et de bohème l’empêche d’accéder à la reconnaissance. Il meurt, poursuivi par la maladie et le chagrin, dans une hostellerie de la ville de Rouen, à l’âge de 40 ans.

Å’uvres

Satires N° I à XVI ;
Épitres ;
Élégies ;
Poésies diverses ;
Poésies spirituelles ;
Poésies attribuées à Régnier.
Postérité

Sa ville natale, Chartres, honore sa mémoire avec une rue à son nom qui relie le boulevard Chasles à la place des Halles, une stèle sur cette même place où se situe par ailleurs l'hôtel de Ville, et le collège Mathurin Régnier dans le quartier de La Madeleine.
Une rue de Paris porte son nom, dans le 15e arrondissement, entre la rue de Vaugirard et la rue Dutot.
Il existe aussi une rue portant son nom à Perpignan, dans le quartier de la gare.


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Posté le : 21/12/2014 12:38

Edité par Loriane sur 22-12-2014 00:04:15
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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