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De Montpellier
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Droits LGBT en Suisse. . En Papouasie-Nouvelle-Guinée Ce qui se passe dans la tribu Etoro.
Déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBt
Martina Navrátilová et Mark Tewksbury lisent la Déclaration de Montréal lors de l'ouverture des Outgames le 29 juillet 2006 au Stade olympique de Montréal Les participants de la Conférence internationale sur les droits humains des LGBT de Montréal, qui s’est tenue dans le cadre des premiers Outgames mondiaux 2006, rédigent puis rendent publique, le 29 juillet 2006, la déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBT. Elle est diffusée auprès de l’Organisation des Nations unies ONU et des gouvernements nationaux afin de mobiliser leur appui au respect des droits LGBT. La Déclaration de Montréal fait le point sur les droits des LGBT dans le monde en général et dans le monde du sport en particulier. Elle dénonce le double discours de l'ONU qui n'applique pas suffisamment aux homosexuels la Déclaration universelle des droits de l'homme. Plusieurs droits fondamentaux, y compris à la vie, sont bafoués dans plusieurs pays membres de l'ONU, où l'homosexualité est criminalisée. La déclaration de Montréal interpelle également les gouvernements du monde et certaines grandes religions. Les premiers parce qu'ils ne garantissent pas aux homosexuels le droit de se marier entre eux et les secondes parce qu'elles n'appliquent pas leurs principes de tolérance envers les homosexuels. Cette vision est cependant contestable, puisque l'on demande à des religions ancestrales de faire fi d'interdits absolus. Cette intolérance et les tabous entourant la question nuisent, selon la Déclaration de Montréal, à la lutte contre le sida. Plus de 1 500 délégués ont traversé le globe pour participer à cette Conférence et y discuter dans les différents ateliers et plénières, où plusieurs experts internationaux ont pris la parole dont L'honorable Louise Arbour, haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU et Martina Navrátilová, la joueuse de tennis de renommée internationale.
Histoire Dans l'Antiquité
Homosexualité dans l'Antiquité et Pédérastie. Certaines sociétés préchrétiennes montraient plus ou moins de tolérance ou d'acceptation vis-à -vis des pratiques homoérotiques. Pour beaucoup d'entre elles, ces pratiques étaient toutefois très codifiées socialement, et tout écart vis-à -vis de ces normes était mal vu, voire considéré comme délictueux. Par exemple, dans certaines cités de la Grèce antique, la pédérastie était pratiquée dans le cadre de l'éducation d'adolescents mâles, mais de façon généralement très codifiée. Ainsi, à Athènes, l'éraste, partenaire adulte, devait être actif dans la relation sexuelle, et l'éromène, adolescent, passif, faute de quoi la relation était considérée comme immorale. Par ailleurs, l'homosexualité exclusive demeurait quelque chose de rare, la pédérastie n'excluant absolument pas les relations avec les femmes ni la génération. Dans Le Banquet de Platon, Aristophane raconte qu'au temps de Zeus, il y avait trois sexes : l'homme, la femme et l'androgyne. La forme humaine était celle d'une sphère avec quatre mains, quatre jambes et deux visages, une tête unique et quatre oreilles, deux sexes, etc. Le mâle était un enfant du Soleil, la femelle de la Terre, et l'androgyne de la Lune. Leur force et leur orgueil étaient immenses et ils s'en prirent aux dieux. Zeus trouva un moyen de les affaiblir sans les tuer, ne voulant pas anéantir la race comme il avait pu le faire avec les Titans : il les coupa en deux. Il demanda ensuite à Apollon de retourner leur visage et de coudre le ventre et le nombril du côté de la coupure. Mais chaque morceau, regrettant sa moitié, tentait de s'unir à elle : ils s'enlaçaient en désirant se confondre et mouraient de faim et d'inaction. Zeus décida donc de déplacer les organes sexuels à l'avant du corps. Ainsi, alors que les humains surgissaient auparavant de la terre, un engendrement mutuel fut possible par l'accouplement d'un homme et d'une femme. Alors, les hommes qui aimaient les femmes et les femmes qui aiment les hommes? moitiés d'androgynes permettraient la perpétuité de la race. On relève également que plusieurs sociétés antiques, comme la Grèce et le Japon, ont encouragé la création de liens homosexuels dans certains corps d'armée entre des combattants expérimentés et leur disciple. L'on pensait alors que deux hommes amoureux se battraient avec plus de détermination et avec une plus grande morale. Le Bataillon sacré de Thèbes constitue un exemple classique de force militaire bâtie sur cette croyance.
On trouve dans l'Antiquité des discussions sur les relations entre animaux de même sexe, ce qui laisse penser que le concept d'homosexualité était connu des Anciens.
Répression au Moyen Âge en Europe
Malgré la tolérance des peuples germaniques — les lois du Haut Moyen Âge ne font aucune référence à l'homosexualité — dans la société chrétienne du Moyen Âge et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, l'acte homosexuel entraîne la peine de mort dans la plupart des États européens Au VIe siècle, de crime contre la dignité, l'acte homosexuel devient un crime contre l'ordre naturel défini par Dieu et pouvant mener jusqu'au bûcher. Durant tout le Moyen Âge, l'homosexualité, considérée comme une hérésie, est combattue, notamment par l'Inquisition, sous le nom de bougrerie. Le terme bougrerie est dérivé de boulgre, qui signifie bulgare, utilisé à l'époque pour désigner les bogomiles la Bulgarie étant un centre important de cette hérésie. Que la morale bogomile soit en réalité ascétique n’entre pas en considération pour expliquer l’emploi du terme : tous les cathares ne l'appliquaient pas et seuls les parfaits n'étaient pas dépravés. La torture est infligée aux coupables d'actes homosexuels ou de sodomie, qu'on appelle alors délit de l'épine du dos ou tout simplement délit de l'épine est très sévèrement châtiée : Quand on aura soupçonné un homme de bougrerie, il doit être mis en prison. Les personnes d’Église doivent faire l’Inquisition de la foi sur lui, et demander de la foi. Et s’il est condamné, le roi le fait mettre à mort. … Celui qui est sodomite prouvé, doit perdre les couilles, et s’il le fait une seconde fois, il doit perdre le membre ; et s’il le fait une troisième fois, il doit être brûlé. … Femme qui le fait doit à chaque fois perdre un membre, et la troisième fois, doit être brûlée. Et tous leurs biens sont au roi.
Époque classique.
Améliorez-le ou discutez des points à vérifier. Si vous venez d’apposer le bandeau, merci d’indiquer ici les points à vérifier. À la sortie du Moyen Âge, de nombreux personnages historiques, artistes, militaires, hommes d’Église, monarques, princes et ducs en France et à l’étranger furent à tort ou à raison soupçonnés d’être homosexuels, mais ce motif seul ne donna jamais lieu à des condamnations, d'autant que ces individus étaient pour la très large majorité mariés avec des femmes produisant descendance. Ce fut par exemple en France le cas du roi Henri III, largement suspecté et ouvertement accusé par les protestants puritains d'accorder à ses nombreux mignons des faveurs pas uniquement politiques. Alors qu'au XVIe siècle l'accusation de sodomie pouvait encore ponctuellement constituer un motif de pression politique, qui obligea par exemple l'érudit humaniste Marc Antoine Muret à s'exiler, le début du XVIIe siècle et l'admiration pour les héros antiques aux amours masculines célébrées dans la littérature classique, ouvre la voie à un climat de tolérance vis-à -vis des relations sentimentales entre hommes. Plusieurs grands artistes comme Jean-Baptiste Lully ou Savinien de Cyrano de Bergerac afficheront ainsi des amours viriles sans inquiétude L'exemple le plus célèbre fut sans doute Philippe d'Orléans 1640-1701,Monsieur, frère du Roi Louis XIV et mari de Madame Henriette d'Angleterre puis Élisabeth-Charlotte de Bavière, dont il eut respectivement quatre et trois enfants. Celui-ci avait en effet été éduqué d'une manière volontairement féminine par sa mère et le cardinal Mazarin, éprouvés par la Fronde, sans doute dans le but d'éviter toute velléité au trône de sa part. Il fut ainsi habillé en fille pendant la majeure partie de son enfance et encore souvent à l'âge adulte, et invité à entretenir des relations sentimentales avec d'autres jeunes garçons, et conserva cette inclination toute sa vie, au vu de toute la cour. Le Duc de Saint-Simon le décrit ainsi dans ses Mémoires : 'était un petit homme ventru, monté sur des échasses tant ses souliers étaient hauts, toujours paré comme une femme, plein de bagues, de bracelets et de pierreries partout, avec une longue perruque toute étalée devant, noire et poudrée et des rubans partout où il pouvait mettre, plein de sortes de parfums et en toutes choses la propreté même… L'un de ses principaux mignons fut le futur abbé François-Timoléon de Choisy61, qui laissa à ce propos des Mémoires de l’abbé de Choisy habillé en femme, dans lesquelles il décrit ainsi sa relation avec Monsieur : On m’habillait en fille toutes les fois que le petit Monsieur venait au logis, et il y venait au moins deux ou trois fois la semaine. J’avais les oreilles percées, des diamants, des mouches et toutes les autres petites affèteries auxquelles on s’accoutume fort aisément et dont on se défait fort difficilement. Monsieur, qui aimait tout cela, me faisait toujours cent amitiés. Dès qu’il arrivait, suivi des nièces du cardinal Mazarin, et de quelques filles de la Reine, on le mettait à la toilette, on le coiffait .... On lui ôtait son justaucorps, pour lui mettre des manteaux de femme et des jupes... ... il mettait le soir des pendants d’oreille et des mouches, et se contemplait dans ses miroirs, encensé par ses amants. Monsieur fréquenta plusieurs autres favoris comme le marquis de Châtillon, le comte de Guiche et surtout le chevalier Philippe de Lorraine, à la cour du Roi-Soleil qui ne manquait pas de grands personnages au goût italien, le prince de Condé, les ducs de Vendôme, de Villars et de Gramont, le prince Eugène de Savoie, les maréchaux de Turenne et d’Huxelles, le cardinal de Bouillon.... Il est probable que Louis XIV ait lui-même favorisé cette situation chez son frère et certains autres seigneurs pour des raisons stratégiques, comme avant lui Jules Mazarin et Richelieu. L'homosexualité ne semble ainsi pas un sujet tabou au XVIIe siècle, et nombre de personnages ne semblent pas s'en cacher, qu'ils soient du peuple ou de la Cour : les peines prévues pour le crime de sodomie ne sont en réalité appliquées que quand elles sont aggravées de viol, prostitution ou blasphème, et l’Église compte trop d'influents prélats s'adonnant à ces plaisirs pour oser les condamner. Les références au goût italien émaillent ainsi régulièrement les écrits des mémorialistes et surtout les lettres des nombreux épistoliers. Cela est particulièrement frappant chez Élisabeth-Charlotte de Bavière, qui déclare à sa cousine à propos de l'amour des hommes de son mari : Tous les héros étaient ainsi : Hercule, Thésée, Alexandre, César, tous étaient ainsi et avaient leurs favoris... ... Ceux qui, tout en croyant aux Saintes Écritures n’en sont pas moins entachés de ce vice-là , s’imaginent que ce n’était un péché que tant que le monde n’était pas peuplé. Ils s’en cachent tant qu’ils peuvent pour ne pas blesser le vulgaire, mais entre gens de qualité on en parle ouvertement. Ils estiment que c’est une gentillesse et ne font pas faute de dire que depuis Sodome et Gomorrhe notre Seigneur Dieu n’a plus puni personne pour ce motif...
Les Lumières
Au siècle des Lumières, Montesquieu puis Voltaire et Cesare Beccaria se sont interrogés sur la sévérité de la peine, mais ne semblent pas avoir contesté un caractère anormal à l'homosexualité. Toutefois, Voltaire qualifie l'homosexualité d'attentat infâme contre la nature, d'abomination dégoûtante, et de turpitude. En Angleterre, Jeremy Bentham, dans son Essai sur la pédérastie, qui paraîtra à titre posthume, suit une argumentation utilitariste et défend une dépénalisation de la pédérastie. La peine de mort pour sodomie est remplacée par les travaux forcés en Pennsylvanie 1786 et en Autriche 1787. En 1791, la France est le premier pays à dépénaliser complètement l'homosexualité, l’Assemblée constituante de 1789 ne retenant pas le crime de sodomie dans le Code pénal.
XIXe siècle
Le Code pénal de Napoléon en 1810 ne revient pas sur cette dépénalisation et influence de nombreuses législations européennes Pays-Bas, Bavière, etc.. En Angleterre, la peine de mort pour cette raison n'est plus appliquée à partir de 1836. Néanmoins, en 1861, une loi condamne la sodomie d'une peine de dix ans de prison. Pendant le XIXe siècle, les thèmes homosexuels vont progressivement fleurir dans la littérature romantique et surtout post-romantique, le plus célèbre personnage homosexuel français étant sans doute Vautrin, personnage-clef de nombreux romans du cycle de La Comédie humaine de Balzac. Dans la seconde moitié du siècle, de plus en plus d'écrivains qu'ils soient dandys ou non ne feront pas mystère de leurs préférences sexuelles, comme Oscar Wilde ou Paul Verlaine, connu pour sa fameuse romance noire avec le jeune Arthur Rimbaud qui sera citée comme circonstance aggravante lors de son procès en Belgique en 1873 pour tentative de meurtre sur son jeune amant. Les relations entre hommes sont au XIXe siècle souvent liées à un imaginaire exotique, notamment oriental. C'est ainsi que Gustave Flaubert en fait mention dans Salammbô : Il s’était formé d’étranges amours – unions obscènes aussi sérieuses que des mariages, où le plus fort défendait le plus jeune…et l’enfant devenu mercenaire payait ce dévouement par mille soins délicats et des complaisances d’épouse…. Flaubert profita également de son séjour au Moyen-Orient en 1849-50 pour expérimenter ces plaisirs exotiques, comme il le rapporte dans sa correspondance avec son ami Louis Bouilhet : Ici c’est très bien porté. On avoue sa sodomie, on en parle à la table d’hôte. C’est aux bains que cela se pratique. On retient le bain pour soi 5 F. y compris les masseurs et la pipe et on enfile son gamin dans une des salles. Tous les garçons de bains sont bardaches, ce sont ordinairement des garçons assez gentils… ... Tu me demandes si j’ai consommé l’œuvre des bains. Oui, sur un jeune gaillard gravé de la petite vérole qui avait un énorme turban qui m’a fait rire. Je recommencerai. Si les rapports homosexuels masculins ont toujours été favorisés par les environnements dépourvus de femmes comme les prisons, les colonies pionnières en constituèrent souvent un terreau particulièrement fertile. Par exemple, en 1879, un article du journal Le Temps, indique que l'homosexualité est alors très répandue en Nouvelle-Calédonie : Avec un peu de travail et de conduite, les déportés de bonne volonté eussent pu se procurer en Nouvelle-Calédonie un certain bien-être, y devenir à leur tour propriétaires de terres et de fermes. Mais eussent-ils pu s'y créer une famille ? Nous n'osons l'affirmer, car les femmes y manquent. Qu'on le sache bien au ministère de la marine ; le développement de la Nouvelle-Calédonie, la morale surtout, bien plus qu'il ne nous est possible de l'indiquer ici, exigent qu'on dirige en masse sur Nouméa tout le personnel féminin de nos prisons. Le soufre et le feu qui détruisirent Sodome et Gomorrhe seraient à peine suffisants pour purifier la Nouvelle-Calédonie de ses souillures. Les hommes justes, qui, hâtons-nous de le dire, se trouvent à Nouméa en plus grand nombre que dans les deux villes maudites, ne nous contrediront pas. C'est la fin du XIXe siècle qui voit l'apparition du terme homosexualité issu de l'allemand, ainsi que la problématisation de l'idée de sexualité. Alors que les discours s'attachaient jusque là aux seules pratiques notamment la sodomie, un nouveau type de discours va faire naître l'image de l'homosexuel, où le concept d'orientation sexuelle fruit du vécu de l'individu ou de sa génétique suivant les auteurs prend une dimension existentielle et psychologique, jusqu'à surdéterminer toute la personnalité de l'individu, et est généralement considérée comme exclusive la bisexualité étant peu considérée. Cette analyse est notamment développée par Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité 1976-84 : L’homosexuel du XIXe siècle siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu’il est au total n’échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente … Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d’habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l’homosexualité s’est constituée du jour où on l’a caractérisée … moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d’intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L’homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu’elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d’androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l’âme. Le sodomite était un relaps, l’homosexuel est maintenant une espèce.
Persécutions sous le régime nazi
Discrimination et déportation des homosexuels sous l'Allemagne nazie et Triangle rose.
L'idéologie nazie a tout d'abord entretenu des relations ambiguës avec l'homosexualité. Aux premières heures du mouvement, le culte de la virilité, de la beauté plastique, de l'homme nouveau était teinté de machisme et d'homoérotisme. Les SA, par la voix d'Hans Blücher — un proche de l'organisation paramilitaire — et par l'exemple d'Ernst Röhm, qui était ouvertement homosexuel, furent plutôt favorables à l'homosexualité à l'antique. Néanmoins, les sections d'assauts furent balayées avec la Nuit des Longs Couteaux et, l'année qui suivit, en 1935, le régime durcit la législation envers les homosexuels, modification du § 175 du Code pénal allemand. Il faut néanmoins rappeler qu'à l'époque, la condamnation pénale de l'homosexualité, ainsi que son classement dans les maladies mentales, étaient considérés comme allant de soi dans de nombreux pays. La pénalisation de l'homosexualité, en elle-même, n'était donc pas spécifique à l'Allemagne nazie. Il n'en reste pas moins qu'au temps du Reich, de très nombreux homosexuels furent déportés vers les camps de concentration. Les prisonniers masculins déportés pour homosexualité étaient marqués d'un triangle rose, d'une taille supérieure aux autres triangles classificatoires, ce qui avait souvent pour effet, en plus des conditions de vie très dures dans les camps, de les livrer à l'hostilité des autres déportés. C'est pourquoi le triangle rose est aujourd'hui utilisé comme un symbole d'identité gay, rappel de la cruauté des persécutions passées. Les femmes homosexuelles ne furent pas épargnées par la Gestapo, et de nombreuses lesbiennes furent déportées, mais ce fut plutôt en tant qu'asociales qu'en tant que délinquantes sexuelles définies. En effet, elles étaient marquées d'un triangle noir, signe de leur appartenance au groupe des personnes socialement inadaptées. Parmi ces personnes, on trouvait des chômeurs de longue durée, des vagabonds, des marginaux, des alcooliques, des toxicomanes et certains malades mentaux, mais aussi des prostituées ou encore des femmes qui employaient des contraceptifs. Aucun projet spécifique d'extermination comparable à la Solution finale n'a été élaboré en vue de faire disparaître les homosexuels à l'instar des Juifs, des Tsiganes et autres ethnies considérées comme inférieures. Cependant, les orateurs nazis s'en prenaient couramment à eux, en des termes fort peu équivoques quant à la nécessité de leur élimination, ce qui ne pouvait pas être sans effet sur le traitement qui leur fut réservé dans les camps de concentration, au seul motif qu'ils étaient homosexuels. Ils furent ainsi victimes de traitements jugés particulièrement cruels. Ce n'est que plusieurs décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale que les actions du régime hitlérien envers les homosexuels font l'objet d'un certain intérêt, et seules quelques commémorations officielles ont eu lieu depuis, dont le Homomonument à Amsterdam et un projet de monument à Berlin. Aucune étude historique de fond n'a à ce jour été publiée sur le nombre d'homosexuels tant déportés qu'assassinés entre 1933 et 1945. Les travaux sur base des condamnations légales suggèrent 10 000 victimes : Moins de dix survivants homosexuels ayant témoigné sont connus à ce jour. Franck Rector fait un tour d'horizon des statistiques. Estimant de 10 000 à 1 million de victimes, il choisit néanmoins le nombre de 500 000. Pour lui, si les estimés de Himmler sur le nombre total d'homosexuels masculins en Allemagne étaient de 2 millions, il procède au calcul selon une simple statistique. 25 % des homosexuels d'Allemagne, de Hollande et de la France est donc, selon lui, une statistique valable. Heinz Heger, au milieu des années 1970, estimait le nombre de victimes à 50 000. Ses données sont fondées sur un estimé des condamnations légales. Il ne tient donc pas compte des victimes sans procès. Un autre estimé vient de l'Église de la confession d'Augsbourg d'Autriche. Cet estimé est de 220 000. Cependant, les méthodes de calcul de cet estimé sont fortement critiquées par d'autres historiens. Richard Plant, quant à lui, estime, que de 1933 à 1944, 50 000 à 63 000, dont 4 000 mineurs et 6 lesbiennes ! meurent des mauvais traitements des camps nazis. Finalement, les ouvrages généraux sur les persécutions nazies — lorsqu'ils discutent du traitement des homosexuels — estiment pour la plupart le nombre de victimes homosexuelles à 10 000. Ce nombre est basé sur une compilation des condamnations officielles du régime nazi sous le paragraphe 1757.
Le triangle rose, marque des prisonniers
homosexuels dans les camps de concentration.
En France, la situation fut contrastée. Dans les territoires annexés Alsace et Moselle intégrés au Reich et donc soumis au Code pénal allemand, les homosexuels furent déportés. Mais aussi, en zone occupée, comme dans la France de Vichy, les homosexuels furent inquiétés, mais des homosexuels célèbres, comme Jean Cocteau, purent continuer leur vie mondaine à Paris au vu et au su de tous, celui-ci affichant sa liaison avec Jean Marais, ce qui donnera lieu à l'incident avec le journaliste Alain Laubreaux. Le cabaret de Suzy Solidor, dont l'homosexualité était de notoriété publique, était fréquenté par des soldats allemands. Certains collaboreront avec l'occupant, comme Abel Bonnard, ministre de la Jeunesse du gouvernement Pierre Laval, affublé du sobriquet Gestapette, Jacques Benoist-Méchin, aussi membre du gouvernement de Vichy, Roger Peyrefitte ou Bernard Faÿ. Marcel Bucard, meneur d’un parti ultra-collaborationniste, est soupçonné de l’avoir été. Néanmoins, en 1942, le régime de Vichy introduit dans le Code pénal une discrimination, rompant la tradition française d'égalité des homosexuels et hétérosexuels : l'alinéa 1 de l’article 334 du Code pénal est modifié pour faire d'un délit l'acte consistant à avoir des relations homosexuelles avec un mineur, moins de 21 ans, au lieu de 13 ans pour les hétérosexuels. Les ordonnances du gouvernement provisoire de la République française en 1945, en élevant l'âge de consentement à 15 ans aux seules relations hétérosexuelles, confirment cette disposition, la déplaçant seulement en nouvel alinéa 3 de l’article 331 et resteront jusqu'en 1982, où la loi Raymond Forni du 4 août 1982, rapportée par Gisèle Halimi et soutenue par Robert Badinter, abrogera cette discrimination. Les persécutions nazies à l'égard des homosexuels se sont déroulées dans un contexte de durcissement général des régimes totalitaires et autoritaires sur les déviances morales . Ainsi, en 1934, Joseph Staline a fait adopter des dispositions pénales prévoyant l'emprisonnement et la déportation des homosexuels. D'après des données incomplètes, de l'ordre de 300 000 à 400 000 personnes ont été condamnées sur la base de ces dispositions, qui n'ont été abrogées qu'à la fin des années 1980.
Évolution des mentalités depuis 1945 Le regard de la psychanalyse et de la psychiatrie.
Selon le psychanalyste Sigmund Freud, dont les théories datent des années 1900-1930, l'homosexualité est une variation de la fonction sexuelle : c'est une perversion au sens psychologique du terme, et non moral du modèle de maturation psychique qu'est le complexe d'Œdipe. Pour lui cependant, il n'y a pas à en avoir honte et un homosexuel heureux n'a pas besoin de traitement. Selon lui, seul un homosexuel malheureux peut avoir besoin de la psychanalyse, pour analyser la souffrance qu'il peut ressentir en général, au même titre qu'un hétérosexuel79.Dans une lettre datant de 1919 écrite à la mère d'une jeune patiente, Freud explique : l'homosexualité n'est pas un avantage mais ce n'est pas non plus quelque chose dont on doit avoir honte, ce n'est ni un vice ni une dégradation et on ne peut pas non plus la classer parmi les maladies. Cette conception va à l'encontre des théories psychiatriques de l'époque. En 1973, l'Association américaine de psychiatrie retire l'homosexualité de sa liste des maladies mentales DSM-IV. La Chine fait de même le 20 avril 200180. La situation est aujourd'hui moins polémique qu'à l'époque. Aucune organisation psychiatrique ou psychologique majeure d'Occident ne considère l'homosexualité comme étant une maladie ni un sujet d'intervention en tant que tel. Au contraire, tout essai de changement d'orientation sexuelle est aujourd'hui souvent dénoncé fermement comme étant dangereux, non nécessaire ou inefficace. Le consensus dans la communauté psychiatrique et psychologique est que l'homosexualité est soit innée alors qu'il n'y a aucune preuve de la présence d'un gène déterminant l'orientation sexuelle, soit apparaît très tôt dans la vie sans pour autant être sûr de l'origine précise de l'orientation sexuelle, et est immuable bien que la compréhension de son orientation sexuelle puisse évoluer au cours de sa vie, Contradiction.
Point de vue de l’Église catholique romaine
Homosexualité dans le christianisme.
Avec l'aggiornamento souhaité par le pape Jean XXIII, l'Église latine a reformulé son magistère à la lumière de la constitution Lumen Gentium. Un premier document de la Congrégation pour la doctrine de la foi daté de 1975 trace une limite claire entre ce qui est appelé tendances homosexuelle et pratique homosexuelle actives. Les tendances sont reconnues comme étant un élément intrinsèque de la personne et indépendante de sa volonté. À ce titre elles ne peuvent être condamnées. Dans la mesure où le ministère presbytéral ou épiscopal appelle à une continence sexuelle absolue, il n'y a pas d'empêchement à ordonner une personne homosexuelle. Un deuxième document de 1986, est publié par la Congrégation pour la doctrine de la foi sous forme de lettre aux évêques catholiques et signé par son préfet, alors le cardinal Ratzinger, avec mention de l'approbation explicite du pape Jean-Paul II85. Ce texte est nettement en recul par rapport à celui de 1975 puisqu'il est écrit : l'inclination particulière de la personne homosexuelle constitue une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. Il n'est donc plus admis que la tendance homosexuelle est indépendante de la volonté de la personne. La fin du document donne des instructions assez précises concernant le refus d'accès aux locaux appartenant à l’Église des groupes de demande de droits pour les homosexuels.
Le sida
À la fin des années 1970, des médecins de New York et de San Francisco notent que plusieurs de leurs patients homosexuels souffrent d'asthénie, de perte de poids et parfois même de formes rares et atypiques de cancer, comme le Sarcome de Kaposi. L'existence d'un problème sanitaire est avérée en juillet 1981 lorsque le Centres pour le contrôle et la prévention des maladies CDC d'Atlanta relève une fréquence anormalement élevée de sarcomes de Kaposi et l'apparition d'un nouveau virus comme cause de ce qui sera connu comme le Syndrome d'immunodéficience acquise Sida est évoquée dès 1982. Une fois le virus de l'immunodéficience humaine, VIH responsable du Sida identifié en 1983 et les modes de contamination découverts, des campagnes de sensibilisations et d'informations sont organisées. Mais au début de l'épidémie, le Sida est resté associé dans les esprits à l'homosexualité en raison du grand nombre de personnes atteintes dans le milieu libertin gay. Plusieurs célébrités gay sont touchées dans les années 1980 et en mourront rapidement, comme Patrick Cowley 1982, Klaus Nomi 1983, Michel Foucault 1984, Rock Hudson 1985, Keith Haring 1990 ou encore Freddie Mercury 1991. C'est ainsi que la presse a commencé par désigner le syndrome par l'expression cancer gay, avant de revenir sur ce préjugé face aux personnalités séropositives non-gay de plus en plus nombreuses, Miles Davis, Isaac Asimov, Anthony Perkins…. La prise de conscience générale a été beaucoup aidée par la communauté homosexuelle, car de nombreux mouvements, tels que celui d’Act Up-Paris ou David et Jonathan86 et des vedettes internationales comme Freddie Mercury en ont forcé la visibilité, incitant les dirigeants politiques à engager de véritables recherches scientifiques.
Un droit évolutif Droits LGBT dans le monde.
Une dépénalisation progressive
En 1791, en France, le Code pénal ne fait aucune mention des lois anciennes concernant la sodomie ou de tout autre terme désignant les rapports homosexuels. Cette dépénalisation fut confirmée par le Code pénal de 1810. La sodomie est décriminalisée, en 1962, dans l'Illinois, en 1967, au Royaume-Uni, en 1969, en Allemagne de l'Ouest. Le Bill omnibus du ministre de la Justice du Canada, Pierre Elliott Trudeau, décriminalise la sodomie entre adultes consentants. L'État n'a pas à s'immiscer dans la chambre à coucher de la Nation » avait déclaré le ministre qui deviendra quelques mois plus tard Premier ministre du Canada. En 1977, La Charte des droits et libertés de la personne du Québec est amendée. Désormais, il est interdit de faire de la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Il s'agit de la première loi au monde qui interdit ce genre de discrimination dans les secteurs public et privé à part quelques villes et comtés des États-Unis. En 1995, le Canada rend anticonstitutionnelle la discrimination envers les homosexuels. L’Organisation mondiale de la santé supprime, en 1990, l'homosexualité de la liste des maladies mentales. La révolution russe de 1917 dépénalise l'homosexualité, alors que Joseph Staline l'interdit à nouveau pour être, bis repetita placent, officiellement dépénalisée au cours de l'année 1993 en Russie87. En 1994, le paragraphe 175 est abrogé en Allemagne. En 2003, la Cour suprême des États-Unis abolit les lois toujours en vigueur contre les pratiques sexuelles homosexuelles.
Union civile, mariage partiellement légalisés,
Mariage homosexuel et Union civile.
Le 1er octobre 1989, la Loi sur le partenariat entre en vigueur au Danemark 1996 au Groenland, qui devient ainsi le premier pays dans l'histoire à autoriser l'union civile entre deux personnes majeures du même sexe, si l'une est citoyenne danoise ou vit au Danemark. Un rituel religieux pour couples de même sexe y est accepté en 1997 mais très peu officié. Le 15 novembre 1999 en France, le parlement vote la loi sur le PACS, forme d'union civile accordant certains droits et devoirs aux couples aussi bien homosexuels qu'hétérosexuels, dans le maintien d'un esprit universel Dans une résolution votée le 5 juillet 2001 à la suite du rapport Cornillet de 2000, le Parlement européen recommande aux États membres de l'Union européenne la modification de leur législation dans le sens d'une reconnaissance des relations non maritales entre personnes du même sexe ou de sexes différents et l'attribution de droits égaux à ces personnes ainsi que l'inscription à l'ordre du jour de l'Union européenne de la question de la reconnaissance mutuelle des relations non maritales reconnues légalement. Dans un rapport adopté fin 2002, le Parlement recommande de reconnaître les relations non maritales, tant entre personnes de sexe différent qu'entre personnes du même sexe, et d'associer à ce type de relations des droits égaux à ceux qui découlent du mariage, tout en inscrivant à l'agenda politique la reconnaissance mutuelle des relations non maritales et du mariage entre personnes du même sexe . Enfin, dans une résolution de 200390, le Parlement européen réitère sa demande d'abolir toute forme de discrimination — législatives ou de facto — dont sont encore victimes les homosexuels, notamment en matière de droit au mariage et d'adoption d'enfants. Lire la suite -> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=9086#forumpost9086
Posté le : 27/06/2015 19:19
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