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De Montpellier
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Soutien des surréalistes L'Ange noir
Les surréalistes prirent sa défense dans un ouvrage collectif, Violette Nozières, publié en décembre 1933 à Bruxelles aux Éditions Nicolas Flamel dirigées par E. L. T. Mesens. Avec notamment des poèmes d'André Breton, René Char, Paul Éluard, Maurice Henry, César Moro, Gui Rosey, E. L. T. Mesens et Benjamin Péret. Les dessins sont de Salvador DalÃ, Yves Tanguy, Max Ernst, Victor Brauner, Marcel Jean, René Magritte, Hans Arp et Alberto Giacometti. La couverture du livre est signée Hans Bellmer et l'auteur de la photographie est Man Ray. Violette Nozière, Ange noir des surréalistes, est devenue leur égérie. L'Å“uvre du mouvement artistique exprime par la crudité des termes, la violence des mots et la dureté des illustrations, un véritable réquisitoire à l'encontre de la famille, de la bourgeoisie, de l'hypocrisie des défenseurs de l'ordre établi, et dans un sens plus large, de la société elle-même. Les poètes prennent ouvertement position en faveur de Violette Nozière par la provocation. Cette réalisation collective intègre les poèmes de huit surréalistes, dont les extraits suivants :
«Violette a rêvé de défaire A défait L’affreux nœud de serpents des liens du sang — Paul Éluard
La personnalité inconnue De Violette Nozières meurtrière Comme on est peintre — Gui Rosey
Tu ne ressembles plus à personne de vivant, ni de mort Mythologique jusqu'au bout des ongles — André Breton
Les écrivains et artistes engagés dénoncent une injustice et en cela, rejoignent leur illustre prédécesseur, Émile Zola et son célèbre « J'accuse…! » lors de l'affaire Dreyfus. Le Collectif des surréalistes a été par ailleurs édité en Belgique, par crainte des poursuites judiciaires.
Œuvres inspirées par l'affaire Cinéma
Son histoire sert de trame au film Violette Nozière, réalisé par Claude Chabrol en 1977. Le rôle titre est incarné par Isabelle Huppert. Le scénario est d'Odile Barski, Hervé Bromberger et Frédéric Grendel, d'après le roman de Jean-Marie Fitère. Le film sort au cinéma en France le 24 mai 1978. À propos de ce long-métrage, voir le chapitre Documentaires. Le film Violette Nozière, avec l'interprétation d'Isabelle Huppert, Stéphane Audran, Jean Carmet et une notable mise en scène du cinéaste, compte parmi les œuvres majeures du cinéma français. Le long métrage a été récompensé par le Prix d'interprétation féminine décerné à Isabelle Huppert et le César de la meilleure actrice dans un second rôle à Stéphane Audran. Claude Chabrol connaissait l'affaire Violette Nozière mais c'est Pierre Brasseur qui lui suggéra de tourner un film sur ce personnage fascinant. Claude Chabrol s'intéresse aux faits divers qui assurent une authenticité, une crédibilité aux comédiens et une bonne base pour un film. Le réalisateur souhaitait Isabelle Huppert pour jouer le rôle de Violette et Jean Carmet pour celui de son père. Ces deux acteurs avaient précédemment joué ensemble dans le film Dupont Lajoie, d'Yves Boisset, dans lequel Jean Carmet violait Isabelle Huppert. Claude Chabrol reconnaît avoir choisi ses acteurs en référence à ce film, ce qui lui permettait de suggérer dans l'inconscient du public, la relation incestueuse et d'entretenir l'ambiguïté des personnages, même s'il ne croit pas à la version de Violette. Claude Chabrol s'évertue à modifier les rôles, insinue confusion et incertitude. Les parents, victimes de leur enfant, passent au statut inverse de par leur mentalité étriquée et la médiocrité de leur existence. Le couple entretient une atmosphère pesante, accentuée dans un logement exigu où l'intimité est inexistante. Dans ce milieu en vase clos, la moindre attitude déplacée prend des proportions aggravantes. Claude Chabrol emploie le terme de viol intellectuel à propos du comportement de Baptiste Nozière envers sa fille. Violette quant à elle, est perçue comme froide et irréelle, inaccessible comme la vérité. Le réalisateur essaie de comprendre ses motivations, sa métamorphose et ce qui l'amène à commettre l'irréversible. L'impression première qui se dégage, est celle de la compassion pour Violette. Isabelle Huppert donne son sentiment au sujet de Violette Nozière : L'horreur de son acte n'a d'égal que sa souffrance. Ce film sur fond d'étude sociale, est aussi un réquisitoire contre la peine de mort. Les enfants de Violette Nozière ne souhaitaient pas un film sur l'histoire de leur mère. Leur autorisation est nécessaire pour que ce film voie le jour. Claude Chabrol dissipe toute inquiétude et réussit à convaincre les enfants du bien-fondé de son entreprise. Le succès du film a été immédiat, avec plus d'un million d'entrées dans les salles de cinéma. Claude Chabrol cultive la légende et en cela, succède aux surréalistes. L'écrivain Bernard Hautecloque explique que dans bien des esprits, Violette Nozière a désormais les traits de la comédienne Isabelle Huppert, avec laquelle pourtant, elle n'avait physiquement rien en commun. Avec ce film, la renommée de Violette Nozière connaît de nouveau, un formidable retentissement. Depuis près de huit décennies, Violette Nozière, l'Ange Noir, continue d'inspirer et de fasciner.
Télévision
Émission Des crimes presque parfaits de Planète+ Justice, diffusée le 26 novembre 2011 : Violette Nozière. La réalisation est de Patrick Schmitt et Pauline Verdu. Ce documentaire est présenté par Danielle Thiéry, ancienne commissaire divisionnaire, avec la participation de Anne-Emmanuelle Demartini, Jean-Marie Fitère, Bernard Hautecloque et Sylvain Larue. Cette enquête, dont les sources principales sont issues du livre de Jean-Marie Fitère, n'est pas exempte d'erreurs chronologiques : Danielle Thiéry évoque le jour de l'empoisonnement à la date du 22 août 1933. En réalité, le crime a lieu le lundi soir 21 août 1933. Pierre et Violette ne sont pas restés dix ans dans le département de l'Orne. Le couple tient un hôtel-restaurant dans la ville de L'Aigle pendant quatre ans, de 1953 à 1957. Ils partent par la suite pour la Seine-Maritime. La date de réhabilitation de Violette Nozière n'a jamais été le 18 mars 1963. La Cour d'appel de Rouen rend son arrêt, le mercredi 13 mars 1963. Le décès de Violette Nozière n'est pas survenu le 28 novembre 1966. Violette meurt à Petit-Quevilly Seine-Maritime, le 26 novembre 1966. Germaine Hézard, la mère de Violette, décède moins de deux ans après sa fille, mais en aucun cas le 4 août 1968. Le 4 août est le jour de sa naissance. Germaine Hézard meurt à Grand-Quevilly Seine-Maritime, le 5 septembre 1968. Émission Mémoires de Frédérick Gersal dans Télématin sur France 2, présentée par William Leymergie et diffusée le lundi 14 janvier 2013. Le chroniqueur historien évoque le destin de Violette Nozière, née le 11 janvier 1915. L'intérêt de ce documentaire est la brève apparition de Violette Nozière dans l'extrait d'un film d'actualité cinématographique en novembre 1933, lors de la reconstitution du crime, ainsi que les photographies de l'époque. Deux films d'actualité de la société Pathé sur Violette Nozière sont tournés à ce moment.
Documentaires
Le film Violette Nozière est présenté au 31e festival du cinéma à Cannes96. Le chroniqueur et producteur Maurice Leroux reçoit le réalisateur Claude Chabrol et la comédienne Isabelle Huppert au cours de son émission sur le festival international du film, le 19 mai 1978 France 3 Régions Marseille. Claude Chabrol explique pourquoi il s'arrête à la moitié de la vie de Violette Nozière, son choix concernant Jean Carmet dans le rôle du père, la question de l'inceste, les trois grâces présidentielles et la réhabilitation. Isabelle Huppert évoque son personnage et le compare à celui de La Dentellière. Elle donne également son avis sur Violette Nozière. Archives vidéo de l'Institut national de l'audiovisuel : Antenne 2 - Journal télévisé de 20 h, émission du 19 mai 1978. Présentateur : Patrick Poivre d'Arvor. Entretien avec France Roche - Isabelle Huppert sur Violette Nozière et le festival de Cannes.
Radio
Émission L'Heure du crime sur RTL, du 15 novembre 2010 : L'Affaire Violette Nozière97. Présentateur : Jacques Pradel, avec pour invité l'historien Bernard Hautecloque. Émission Histoires criminelles sur France Info, du 16 août 2011 : Violette Nozière, l'empoisonneuse, la chronique de Jacques Expert, journaliste et écrivain. La réhabilitation de Violette Nozière a eu lieu à Rouen Seine-Maritime le 13 mars 1963, et non à Rennes Ille-et-Vilaine comme annoncée par erreur, au cours de cette diffusion. Lors du centenaire de la Brigade criminelle, l'affaire Violette Nozière est évoquée le 5 juillet 2012, en première partie dans l'émission L'Heure du crime sur RTL, présentée par Jacques Pradel avec Marie Vindy, écrivain et chroniqueuse judiciaire. Émission Un jour dans l'Histoire sur La Première du 11 février 2014, consacrée à Violette Nozière101 et le film de Claude Chabrol. Présentateur : Laurent Dehossay avec le journaliste et scénariste Eddy Simon, auteur du livre Violette Nozière vilaine chérie, publié aux éditions Casterman. Émission L'Heure du crime sur RTL, du 22 octobre 2014 par Jacques Pradel : Violette Nozière, l'ange noir de l'entre-deux guerres, avec pour invité, l'historien Bernard Hautecloque. Article de Laure Broulard et éditorial de Jacques Pradel.
Complaintes
Les chanteurs des rues en 1933 et 1934, accompagnés par les joueurs ambulants d'orgue de barbarie ou à l'accordéon, interprètent sur fond d'airs connus, l'histoire de Violette Nozière à travers des complaintes populaires. Ils entretiennent la légende dans un climat passionnel. Des livrets se vendent avec la photographie de Violette, dont l'extrait ci-dessous intitulé : Le Drame dans toute son horreur, chanté sur une musique à la mode de Vincent Scotto : Quand on s'aime bien tous les deux :
Elle empoisonna ses parents La lâche Violette Nozières Se riant de leur calvaire Pour leur soutirer de l'argent Sans pitié pour les blancs cheveux De ceux qui la mirent au monde
Cette gueuse vagabonde A commis ce crime monstrueux Pour aller faire la noce Danser, boire, changer d'amis Roulait déjà , fille précoce Dans les hôtels et boîtes de nuit
La mère râle, le père est mort Mais elle n'a pas un seul remords Tue-toi, c'est quand tu seras morte Qu'alors tu seras pardonnée Dit la pauvre mère qu'on emporte Douloureuse et le cœur brisé.
Nous retrouvons dans le film de Claude Chabrol en 1978, la Complainte de Violette Nozière, d'après Cachan et Vincent Scotto aux éditions Méridian. D'autres versions existent, sur une musique de Théodore Botrel : La Paimpolaise, avec pour titre Violette, l'empoisonneuse en sept couplets, paroles de Mme Godard, à Paris en 1933. Dominique Desmons chanteur lyrique et auteur-compositeur, cite Violette Nozière dans l'une de ses publications en expliquant que la complainte est liée à la tradition orale … la chanson réaliste remet le genre au goût du jour avec le colportage de complaintes criminelles dès la fin du XIXème siècle, mais surtout de l'entre-deux-guerres. Le chanteur de rue joue alors un rôle d'information, souvent dangereux parce ce que partial et agitateur. La musique est facile à retenir, répétitive par la succession des couplets.
Musique
Quatre universitaires de Mont-Saint-Aignan Seine-Maritime, prennent le nom de Violette Nozière pour créer un groupe de rock en décembre 1981. Leur carrière est éphémère et se termine en 1984. Le groupe italien de rock progressif Area a dédié en 1978 l'une de ses chansons en Hommage à Violette Nozières sur leur album 1978 gli dei se ne vanno, gli arrabbiati restano!. Le compositeur est le chanteur du groupe, Demetrio Stratos111, et le texte est inspiré par les poèmes des surréalistes. Cette chanson est reprise par un autre groupe italien en 1999 : Elio e le Storie Tese, sur l'album Tutti gli uomini del deficiente.
Études
Sarah Maza, professeur d'Histoire à l'Université Northwestern, explique dans son ouvrage Violette Nozière, A story of murder in 1930s Paris, les motivations de ce crime et les raisons de sa notoriété. Elle approfondit plusieurs dossiers : une étude de la société française de l'entre-deux-guerres, de la classe ouvrière, des crises politiques et de la montée des extrémismes. Comment les différents courants, de la gauche à la droite, ont utilisé cette affaire. Mais aussi le pouvoir et la presse : une médiatisation qui détourne l'attention de l'opinion face aux événements importants comme la progression d'Adolf Hitler en Allemagne, la crise économique ou les scandales financiers. L'historienne s'attache aussi à comprendre le monde dans lequel Violette Nozière vivait : le Paris des années 1930. Sarah Maza nous propose un nouveau regard sur l'affaire Violette Nozière. L'auteur analyse avec habileté la transformation de Violette, de l'étudiante à l'icône culturelle : un destin hors du commun. Ce livre comporte des photographies inédites, un index complet, des sources, des références et des notes nombreuses. Sarah Maza a précédemment écrit un article consacré aux classes sociales et l'affaire : Violette Nozière : The wounds of class in 1930s Paris, publié le 25 janvier 2012 dans le cadre d'une conférence qui s'est tenue à l'Université de Princeton dans l'État du New Jersey aux États-Unis, le 14 mars 2012 au Conseil des sciences humaines. Anne-Emmanuelle Demartini, ancienne élève de l'École normale supérieure d'Ulm, agrégée d'histoire, maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université Paris VII - Diderot, a effectué un travail de recherches sur Violette Nozière et publié quatre études dont deux en collaboration avec Agnès Fontvieille-Cordani, Maître de conférence en langue française et stylistique à l'Université Lumière Lyon II. Ces analyses éclairent l'aspect médiatique et judiciaire de l'affaire, ainsi que la question de l'inceste : Le Crime du sexe. La justice, l'opinion publique et les surréalistes - regards croisés sur Violette Nozière : À cet égard, la censure qui a frappé l'inceste dans la presse et les discours de la justice aura bien pris les trois visages du tabou énoncés par Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité : affirmer que ça n'est pas permis, empêcher que ça soit dit, nier que ça existe. Violette Nozière ou le Fait divers médiatique au miroir surréaliste : Le fait divers, et singulièrement le fait divers criminel, entrés depuis longtemps dans l'univers médiatique, sont au cœur des stratégies éditoriales de la grande presse d'information qui triomphe dans l'entre-deux-guerres … C'est de la lecture de la presse que naquit l'indignation des surréalistes. L’Affaire Nozière. La parole sur l'inceste et sa réception sociale dans la France des années 1930 : Les nombreux éléments de l'histoire de Violette qui sont conformes au tableau de l'abus sexuel intra-familial dressé aujourd'hui, autorisent à considérer l'inceste paternel comme très vraisemblable. On peut d'ailleurs émettre l'hypothèse que le parricide a été un passage à l'acte par lequel Violette s'est libérée du secret de l'inceste … Envisager la relation incestueuse entre Violette Nozière et son père comme une vérité, c'est se donner la possibilité d'orienter l'analyse non pas seulement vers les modalités de la réception de la parole accusatrice mais également vers un déni de l'inceste qui est en soi un fait historique. L’Affaire Nozière entre instruction judiciaire et médiatisation : Il y a la vérité d'un constat généralisable relatif au fonctionnement de la justice en régime médiatique. La médiatisation de la justice, ce peut-être immoralité publique et voyeurisme, ce peut être également déformations et pressions, mais c'est aussi via l'introduction dans le processus judiciaire du citoyen-lecteur-spectateur, exercice démocratique de la justice. Un colloque international est organisé le vendredi 7 et samedi 8 mars 2008 par l'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, en partenariat avec l'université Paris VII - Diderot et l'Institut national de l'audiovisuel sur le thème des Figures de femmes criminelles : Le but est de répondre à cette interrogation paradoxale : alors que la part des femmes dans la criminalité est restée moindre que celle des hommes et que le droit traite en principe les deux sexes à égalité, pourquoi le récit de leurs crimes les transforme-t-il si facilement en monstres ? Dans cette construction de la figure des femmes criminelles, une large place doit donc être donnée aux fantasmes que secrète la société. Ils se nourrissent de l'image de gardienne du foyer traditionnellement assignée à l'épouse et à la mère, rôle qu'il est dangereux d'enfreindre. Lors de ce colloque, Anne-Emmanuelle Demartini, membre du comité scientifique, aborde la figure de l'empoisonneuse à travers les personnalités comme la marquise de Brinvilliers, Marie Lafarge et Violette Nozière. À la suite de cette réunion, les travaux historiques sont édités en 2010, sous le titre Figures de femmes criminelles, de l'Antiquité à nos jours, aux Publications de la Sorbonne. L'affaire Violette Nozière a fait l'objet d'une étude pédagogique dans un collège de l'Académie de Créteil : Violette Nozière, un procès remarquable par Catherine Favier, le 30 novembre 2011. Les thèmes abordés sont principalement : l'État de droit, la justice et l'abolition de la peine de mort. Les informations de cette étude proviennent notamment du site de l'exposition virtuelle Violette Nozière de Philippe Zoummeroff consulter le chapitre Sources. Philippe Zoummeroff, industriel aujourd'hui à la retraite, était le directeur de la société Facom, fabricant de l'outillage à main. Son grand-père est le fondateur de cette entreprise : Louis Moses, ingénieur. Grand collectionneur et mécène, Philippe Zoummeroff est administrateur de la Bibliothèque nationale de France. Il a créé une bourse de réinsertion des détenus avec l'Association française de criminologie. Il met à la disposition d'un large public, une bibliothèque relative à la justice pénale sur un site internet. Ce site permet de consulter des manuscrits, livres, journaux, articles, comptes rendus de procès, photographies, dessins et gravures. L'histoire de Violette Nozière est également le thème central pour les travaux du lycée Molière de la Mission laïque française de Villanueva de la Cañada en Espagne, le 22 mai 2013. Myriam Chermette-Richard, ancienne élève de l'École nationale des chartes, doctorante en histoire à l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, conservateur à la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, réalise en juin 2007 une recherche sur l'évolution et l'utilisation photographique dans le monde de la presse et ses effets. L'affaire Violette Nozière est le sujet central de son ouvrage : Le Succès par l'image ? Heurs et malheurs des politiques éditoriales de la presse quotidienne 1920-1940 dans la revue Études photographiques no 20, consacrée à La trame des images et histoires de l'illustration photographique consulter le chapitre Sources. Myriam Chermette cite à ce propos : Nous nous appuyons à plusieurs reprises sur cet exemple car il a été abondamment traité dans la presse quotidienne française, par le texte et par l’image, et il permet ainsi d’établir une étude comparée des différents journaux. Elle reçoit le 6 septembre 2007 le Prix Louis-Roederer pour ses travaux d'investigation scientifique dans le domaine de la photographie.
Littérature
Violette Nozière, muse des Surréalistes, devient pour André Breton une légende vivante : Mythologique jusqu'au bout des ongles L'écrivain Marcel Aymé prend la défense de Violette Nozière : Dans l'hypothèse d'un inceste, quelle pitié ne méritait pas la malheureuse, et quel pardon ! Colette ne croyait pas au possible rachat de Violette Nozière : Je pensais à la mauvaise enfant criminelle, à l'atmosphère de mensonge bas qu'elle avait organisée Les plus grands noms du surréalisme participent en 1933 à une œuvre commune : Violette Nozières, se reporter au chapitre Soutien des surréalistes. Anne-Emmanuelle Demartini souligne que « plus spectaculaire et de plus vaste portée critique, quoique restée confidentielle, est la protestation du groupe surréaliste qui publie le 1er décembre 1933, un recueil de poèmes et de dessins. Plaidoyer en faveur de la jeune fille, Violette Nozières prend le contre-pied du discours médiatique en tenant l'inceste pour vrai et en érigeant la jeune parricide en figure lumineuse de la révolte contre une société patriarcale dont les institutions – presse, justice et police – sont jugées solidaires des pères violeurs . Ces institutions qui éludent la relation incestueuse sont dénoncées avec force par l'écrivain Marcel Aymé, dans le journal Marianne du 24 octobre 1934 : En condamnant Violette Nozières sans vouloir entendre parler d'inceste … le tribunal s'est montré fidèle à l'une de ses plus chères traditions. Il a voulu affirmer le droit du père à disposer absolument de ses enfants, tout compris : droit de vie et de mort, et droit de cuissage aussi. Marcel Aymé publie dans le même journal le 19 décembre 1934, un second article contre la peine de mort : Nous apprenons par les journaux que le pourvoi de Violette Nozières a été rejeté. il manquait au palmarès une enfant de dix-neuf ans … mais prions bien humblement M. le président qu'il fasse grâce à Violette Nozières. On ne dira pas que c'est faiblesse, mais simple justice. L'affaire amène une nouvelle prise de position dans le monde littéraire avec Louis-Ferdinand Céline sous le pseudonyme de Ferdinand Bardamu, dans La revue anarchiste : Au demeurant, de quoi se plaint-on ? Cette affaire et celle d'Oscar Dufrenne sont des aubaines pour tous. Pour la foule qui renifle le sang et le sperme, pour la presse qui la triture, pour le juge qu'elle met en vedette. Nozières est sous terre et Violette est en taule. L'un en proie aux helminthes, l'autre aux remords. Deux victimes dont l'une est enterrée vivante. Deux victimes du Milieu social. On s'agite et l'on danse autour : la Danse macabre. Pierre Drieu la Rochelle observe attentivement le bouleversement causé par l'affaire Nozière et prend part au débat. Véronique Lesueur-Chalmet cite le romancier controversé dans sa biographie consacrée à Violette : Le problème que la justice va devoir résoudre tient en quelques mots : empêcher la contagion du mal. Violette a porté le poison au cœur de son géniteur et de son pays. Les accusations contre son père et le geste criminel de la jeune femme pour s'en libérer, prennent soudain une ampleur politique. Dans l'hebdomadaire Marianne de cette même semaine, Pierre Drieu la Rochelle, pointe le caractère singulier de l'affaire Nozières : On commence par dire : Elle a tué, pas d'affaire. Pourquoi parlez-vous d'une affaire. C'est clair. On ajoute tranquillement : Elle a tué ses parents. Attention. Cette simple affirmation qui semble reposer sur l'évidence absolue est en réalité une formule jetée en l'air et qui peut, en retombant, se casser en trois morceaux. L'écrivain dépeint trois êtres humains tourmentés, s'anéantissant les uns les autres au terme d'un infernal huis clos. On ne tue pas ses parents pour de l'argent, sur une brève impulsion ou sous l'emprise d'un vague coup de folie ! À la source du meurtre, gronde la haine. Une haine occultée par des faux-semblants, bâillonnée par les convenances, étouffée par l'hypocrisie généralisée d'une société attachée aux apparences. Jusqu'à la terrible délivrance du passage à l'acte meurtrier.
À l'inverse se manifestent les défenseurs de l'ordre moral : Depuis Landru, personne n'avait séduit la foule que cette héroïne pâle et défaite avec les détails douteux et sales de sa vie navrante, la grise atmosphère de débauche où alternaient les cocktails, la drogue et le café crème, l'argent et la misère, un atroce monde sans Dieu, s'indigne Robert Brasillach, écrivain d'extrême droite et collaborationniste à venir, tout comme le sera Louis-Ferdinand Céline, ainsi que Pierre Drieu la Rochelle. Hostile à Violette Nozière, la romancière Colette 1873-1953 lui prête des propos imaginaires dans l'éditorial de L'Intransigeant, grand quotidien du soir d'opinion de droite : « À l'époque où je régnais sur les cœurs, lorsque d'un geste suprêmement élégant, je vidais coupe sur coupe et j'allumais, à la flamme d'un briquet de grande valeur, les cigarettes d'Orient avant de m'élancer dans ma Bugatti, je m'avisais que, sans manquer d'argent, mes parents manquaient totalement de chic. Disons le mot : ils n'étaient pas montrables… . Au sujet de cet article, une controverse s'engage entre l'écrivain Louis Laloy et Colette. Preuve, s'il en est, des débats passionnés que le procès de Violette Nozière provoque : Au début des années trente, Colette poursuit ses chroniques judiciaires … C'est le dernier interrogatoire de Violette Nozière avant les assises, note Colette dans La République du 20 décembre 1933 … Colette en donne le compte rendu dans L'Intransigeant du 13 octobre, sous le titre Le drame et le procès. Mais la première phrase de son article va donner lieu à une polémique : C'est du petit monde, c'est du petit monde malheureusement, reprend-elle au début du quatrième paragraphe. Louis Laloy n'apprécie guère la formule qu'il associe à petites gens, titre de l'article qu'il fait paraître dans L’Ère nouvelle du 16 octobre : Mme Colette est au nombre des rares auteurs de notre pays qui ont gardé le contact avec le peuple et voilà qu'elle semble se détacher de lui. La réponse de Colette ne se fait pas attendre, Louis Laloy la glisse aussitôt dans le numéro du 25 octobre : Chez nous on appelle petit monde, ou chetit monde, les méchants. Petit monde : je pensais à la mauvaise enfant criminelle, à l'atmosphère de mensonge bas qu'elle avait organisée, à l'étroite suspicion, à cette camaraderie pourrie entre la fille et des garçons sans scrupule.
Plusieurs ouvrages sont consacrés à Violette Nozière, parmi lesquels on peut citer :
Jean-Marie Fitère, Violette Nozière, la biographie la plus complète sur la jeune parricide. Comme le remarque l'éditeur : Jean-Marie Fitère a su faire de ce fait divers qui défraya la chronique dans les années 1930, le roman d'une vie. Un roman à la fois cruel, poignant et tendre . Véronique Lesueur-Chalmet, Violette Nozières, la fille aux poisons, un livre romancé qui dresse un portrait psychologique en recréant des situations, plus ou moins fictionnelles : Pas de demi-mesure. On maudit Violette Nozières ou on l'adore. Bernard Hautecloque, Violette Nozière, la célèbre empoisonneuse des années trente. L'écrivain présente une Violette Nozière dissemblable et il précise dans son avant-propos : Je ne prétends pas pour autant avoir fait une recherche de type universitaire, mais une œuvre littéraire. J'ai eu le privilège de dialoguer avec deux autres de ses biographes, Jean-Marie Fitère et Véronique Chalmet. Nous avons comparé, voire confronté nos visions respectives du personnage. Or, bien qu'ayant travaillé tous trois sur les mêmes documents, nos Violette Nozière sont fort différentes les unes des autres. Faut-il s'en étonner ?. Patrick Modiano évoque Violette Nozière et le quartier Latin dans son roman Fleurs de ruine : La neige qui se transforme en boue sur les trottoirs, les grilles des thermes de Cluny devant lesquelles se dressaient des étalages de marchands à la sauvette, les arbres dénudés, toutes ces tonalités grises et noires dont je garde le souvenir me font penser à Violette Nozière. Elle donnait ses rendez-vous dans un hôtel de la rue Victor-Cousin, près de la Sorbonne, et au Palais du Café, boulevard Saint-Michel. Violette était une brune au teint pâle que les journaux de l'époque comparait à une fleur vénéneuse et qu'ils appelaient la fille aux poisons. Elle liait connaissance au Palais du Café avec de faux étudiants aux vestons trop cintrés et aux lunettes d’écaille. Elle leur faisait croire qu'elle attendait un héritage et leur promettait monts et merveilles : des voyages, des Bugatti… Sans doute avait-elle croisé, sur le boulevard, le couple T. qui venait de s'installer dans le petit appartement de la rue des Fossés-Saint-Jacques La trame de l'histoire de Modiano se déroule à Paris en 1933. Un couple se suicide dans leur appartement pour de mystérieuses raisons. La cause de ce drame, ne sera jamais élucidée complètement. L'auteur mêle personnages de fiction et personnages réels, ce qui donne encore plus d'authenticité au récit.
Bandes dessinées
Violette Nozière inspire également les auteurs et dessinateurs du neuvième art. L'année 2012 voit deux projets de bande dessinée en cours de réalisation, dont l'un est publié le 28 septembre de la même année, avec sa sortie en album : L'Affaire Violette Nozière de Julien Moca et Frank Leclercq. Le début du récit se situe au mois de novembre 1966 et un avocat, Maître René de Vésinne-Larue, nous raconte l'histoire de la plus célèbre de ses clientes, Violette Nozière. L'Affaire Violette Nozière, Éditions De Borée, collection Les grandes affaires criminelles et mystérieuses, 28 septembre 2012. Scénario : Julien Moca, Caroline Allart - Dessin : Frank Leclercq, Benoît Lacou - Le second album, Violette Nozière, d'Eddy Simon et Camille Benyamina, est sorti le 15 janvier 2014. Les auteurs nous donnent de Violette Nozière, l'Ange Noir, un portrait empreint de poésie et de mystère… Les 18 et 19 mai 2012, la société généalogique de Haute-Loire : , organise sa 5e rencontre dans la salle d'exposition du journal L'Éveil, place Michelet au Puy-en-Velay. Le thème principal est la généalogie et les grandes affaires criminelles. Les membres de l'association mentionnent Violette dont la famille paternelle est originaire du département : Nous sommes partis d'un livre qui évoque certaines affaires intervenues en Haute-Loire. L'un des cas les plus intéressants est sans doute celui de Violette Nozière, connue pour avoir assassiné son père né à Prades et tenté d'assassiner sa mère, et dont l'histoire a été retranscrite dans des films, explique Brigitte Dumas, la présidente du GenDep. La maxime du poète Jean de La Bruyère qui illustre ce salon, se vérifie bien plus souvent qu'on ne le croit : Tout homme descend à la fois d'un roi et d'un pendu.
Historique
La famille Nozière est originaire du département de la Haute-Loire, en Auvergne. L'aïeul paternel de Violette Nozière est Félix Nozière, né à Saint-Julien-des-Chazes le 8 mars 1858, de père inconnu et de Marie Nozière, vingt-deux ans. La naissance de cet enfant naturel a lieu au domicile de son grand-père maternel, Antoine Nozière 1798-1880, cultivateur. Marie Nozière, ménagère, va contracter un mariage six ans plus tard, avec un dénommé Baptiste Vigouroux, cultivateur, son aîné de huit ans. La célébration se déroule dans la commune de l'époux à Prades, le 26 mai 1864. Marie Nozière décède à Prades, à l'âge de 41 ans, le 6 janvier 1878. Son fils, Félix Nozière, domestique, épouse Marie Constance Bernard, 17 ans, à Prades le 12 janvier 1884. De cette union sont nés trois enfants : Baptiste Nozière le 17 février 1885, Ernest Félix Nozière le 5 janvier 1887 et Marie Juliette Nozière, le 20 février 1900. Baptiste quitte très tôt le milieu familial en 1901, apprend la mécanique et entre aux Chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée PLM à Paris, comme ajusteur. Ernest est boulanger à Prades, comme son père. Ce dernier tient également une auberge dans le village. Ernest Nozière épouse Marie, Véronique Michel à Prades, le 11 janvier 1913. Son frère, Baptiste, mécanicien, est présent à la cérémonie. Un contrat de mariage est établi, les 24 et 25 décembre 1912 par Maître Plantin, notaire à Saint-Julien-des-Chazes. Le 17 février 1914, naît René Baptiste Nozière à Prades, le premier enfant d'Ernest et Marie Nozière. La vie paisible de la famille Nozière est de courte durée et connaît une succession de drames. La Guerre éclate et désormais plus rien ne sera comme avant. L'horreur de la guerre frappe d'innombrables foyers, meurtris par ce conflit. Si Baptiste Nozière accomplit son engagement militaire au PLM, il en est autrement pour son frère envoyé sur le front, dans les tranchées. Ernest Nozière est incorporé le 2 août 1914, en tant que soldat de 2e classe au 299e régiment d'infanterie. Le 3 août 1914, il rejoint son régiment stationné à Sainte-Colombe-lès-Vienne dans le département du Rhône. Le 11 mars 1915, Ernest Nozière intègre la 74e Division et la 147e Brigade du Détachement de l'Armée de Lorraine DAL. Le 24 juillet 1915, les troupes reçoivent la visite du Président de la République, Raymond Poincaré. Au mois d'octobre 1915, les combats font rage sur le front de Reillon en Meurthe-et-Moselle : Le 8 octobre 1915, le 299ème fut alerté brusquement et enlevé en auto-camions pour débarquer à Bénamenil. Il s'agissait de parer une attaque qui avait réussi à s'emparer du bois Zeppelin en avant de Reillon. Dès son arrivée, le régiment fut jeté en pleine bataille et se lança à la contre-attaque. Pendant dix jours les combats se poursuivirent avec acharnement sur un terrain très difficile, bouleversé par les bombardements et les intempéries. Les difficultés de ravitaillement, l'état du sol détrempé par l’eau, la précarité des communications, sans cesse coupées, imposèrent aux troupes de grandes fatigues. Pendant cette période d'attaques et de contre-attaques, le régiment perdit 305 hommes tués ou blessés, mais il eut la satisfaction d'infliger aux Allemands de sanglants échecs. Au cours des assauts, Ernest Nozière est pris sous le feu Allemand. Le 14 octobre 1915 à 19 h 00, Ernest succombe des suites de ses blessures. Il avait 28 ans. Marie Nozière, veuve de guerre sans ressources avec un enfant, est prise en charge par son beau-père, Félix Nozière. L'enfant d'Ernest et Marie Michel, René Nozière, décède à 3 h, au matin du 5 mai 1917, âgé seulement de trois ans, d'une diphtérie. Marie, Juliette Nozière disparaît à Prades le 25 août 1918, dans sa dix-neuvième année. L'épouse de Félix Nozière, Marie Bernard meurt à Prades l'année suivante le 4 janvier 1919, moins de cinq mois après leur fille Juliette. Félix Nozière affronte deuils et solitude. Son seul enfant à présent, Baptiste, est éloigné et toujours en déplacement, de par son métier. Le dernier lien familial, est sa belle-fille Marie, qui décide de vivre avec le patriarche. Leur liaison et la grande différence d'âge de trente années du couple, vont alimenter les conversations des habitants de Prades. Cette situation est un sujet de discorde permanent entre Baptiste Nozière et son père, Félix Nozière. Quoi qu'il en soit, Baptiste se rend à Prades chaque année avec sa nouvelle épouse Germaine Hézard. Par ailleurs, Germaine témoigne de l'affection pour son beau-père et ce sentiment est réciproque. La famille Hézard a ses racines dans le département de la Nièvre en Bourgogne. Germaine, Joséphine Hézard est née à Neuvy-sur-Loire, le 4 août 1888158. Elle est la fille de Alsime, François Hézard, 42 ans, vigneron, et de Clémence, Philomène Boutron, 38 ans, sans profession. Dix-huit années séparent Germaine de sa sœur aînée Philomène Hézard, mariée le 12 novembre 1889 à Neuvy-sur-Loire avec Auguste Desbouis, vigneron161. Auguste abandonne très vite le métier familial pour devenir gardien de la paix dans le département de la Seine. Germaine Hézard, couturière, épouse en premières noces à l'âge de 18 ans, le 5 février 1907 à Neuvy-sur-Loire, Louis Pierre Arnal, doreur sur papier et domicilié au 83 rue d’Angoulême à Paris, dans le 11e arrondissement. Mais Louis Arnal brutalise sa femme Germaine, la trompe et joue aux courses. La séparation est inévitable. Un jugement par défaut intervient, le 8 octobre 1913. Le divorce est prononcé le 22 janvier 1914, au Palais de justice de Paris, par le tribunal civil de première instance du département de la Seine, au profit de Germaine Hézard.
Le film
Drame de Claude Chabrol, avec Isabelle Huppert (Violette), Stéphane Audran (Germaine, la mère), Jean Carmet (Baptiste, le père), Lisa Langlois (Maddy), Jean-François Garreaud (Jean Dabin). Scénario : Odile Barski, Hervé Bromberger, Frédéric Grendel, Claude Chabrol, d'après le livre de Jean-Marie Fitère Photographie : Jean Rabier Décor : Jacques Brizzio Musique : Pierre Jansen Montage : Yves Langlois Pays : France Date de sortie : 1978 Son : couleurs Durée : 2 h 04 Résumé
À dix-huit ans, Violette Nozière mène une double vie. Enfant sage en famille, elle joue, au dehors, les vamps, se prostitue et entretient un gigolo, avec lequel elle espère bien partir en vacances aux Sables-d'Olonne. Elle empoisonne ses parents : le père meurt, la mère survit. Violette est condamnée, mais elle sera ensuite graciée et mènera une vie parfaitement bourgeoise. Dans la galerie des monstres chabroliens, Violette, parricide dont les surréalistes avaient, en leur temps, pris la défense, est aux antipodes de l'extraverti Landru. Personnage toujours en deçà , neutre, magnifiquement incarné par Isabelle Huppert, Violette n'est qu'une bonne femme . Ce qui intéresse Chabrol, c'est qu'en multipliant les explications de son geste, on ne fait que le rendre plus insaisissable : seuls les faits sont indiscutables.
Posté le : 11/01/2015 14:19
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