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Joseph Galliéni
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Le 24 avril 1849 naît Joseph Simon Galliéni

à Saint-Béat dans la Haute-Garonne, mort à 67 ans le 27 mai 1916 à Versailles, militaire et administrateur colonial français. Il exerça une grande partie de son activité dans les opérations de colonisation menées par la France, laissant une empreinte profonde sur l'histoire de la colonisation française, et termina sa carrière pendant la Première Guerre mondiale. Il fut fait maréchal à titre posthume en 1921.
Il a le grade de Général de division pendant ses années de service de 1868 à 1916 pendant les conflits de la Guerre franco-prussienne de 1870, puis pendant la première Guerre mondiale. Il commande le 13e Corps d'Armée, le 14e Corps d'Armée, la Ve Armée. Ses faits d'armes de 1870 sont : Bataille de Bazeilles, en 1914 : Bataille de la Marne. Il reçoit la distinction de Maréchal de France à titre posthume. Ses autres fonctions sont de1914/16 : Gouverneur militaire de Paris, 1915/16 : Ministre de la Guerre, 1886/91 : Commandant supérieur du Soudan français, 1896/05 : Gouverneur général de Madagascar


En bref

Né le 24 avril 1849 à Saint-Béat (Haute-Garonne), fils d'officier, Joseph-Simon Gallieni fit ses études au prytanée militaire de La Flèche, intégra l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1868 et en sortit deux ans plus tard, avec le grade de sous-lieutenant dans l'infanterie de marine, lors de la guerre franco-prussienne. Présent à Bazeilles (31 août-1er sept. 1870), il fit partie de la troupe héroïque qui se sacrifia dans la célèbre « maison des dernières cartouches », immortalisée par le peintre Alphonse de Neuville. Blessé à la tête et fait prisonnier en Allemagne, il eut la satisfaction de ne pas capituler avec l'armée de Sedan.
Après l'armistice (1871), le jeune officier colonial passa trois ans à la Réunion puis au Sénégal, à partir de 1876, où il réussit à imposer le protectorat français à Ahmadou, sultan de Ségou. Capitaine en 1878, puis chef de bataillon en 1882, il put, tout en combattant, affermir ses idées et ses méthodes au contact des réalités quotidiennes. Promu au grade de lieutenant-colonel en 1886, il revint en métropole suivre les cours de la toute nouvelle École de guerre dont il sortit breveté avant de quitter une nouvelle fois la France pour répondre à l'appel de l'Asie. Rejoignant le Tonkin et la garnison de Lang Son, il pacifia méthodiquement cette région alors en pleine ébullition, organisa la frontière de Chine, trouvant déjà auprès de lui le chef d'escadron Lyautey qui racontera dans ses Lettres du Tonkin comment le colonel Gallieni sut l'affranchir de la tyrannie des règlements et l'initier à la lecture de D'Annunzio et de Stuart Mill.
Mais la grande œuvre restait à accomplir : la pacification et l'organisation de Madagascar qui exigeront, neuf années durant, des trésors d'intelligence, d'expérience et de courage. Une double tâche l'attendait alors qu'il venait d'être promu général de brigade en 1896 : réprimer la révolte qui mettait la Grande Île à feu et à sang, puis soumettre les tribus restées indépendantes. Dans un premier temps, il montra sa force et déposa la reine Ranavalona. Puis, la paix établie, il se préoccupa de mettre le pays en valeur : dispensaires et écoles s'organisèrent ; fermes modèles, centres de cultures et d'élevage virent le jour tandis qu'une campagne en faveur du repeuplement battit son plein. « L'occupation militaire est une organisation qui marche », se plaisait-il à répéter, résumant ainsi le système d'administration qu'il mit au point avec cœur et finesse. Pour accomplir cette œuvre, le général Gallieni choisit ses collaborateurs : Lyautey encore, mais aussi Joffre pour fortifier Diégo-Suarez. Une pléiade de jeunes officiers se formèrent à son école et lorsqu'il quitta définitivement Madagascar, en 1905, il avait bien rempli sa délicate mission.
Nommé successivement inspecteur général des troupes coloniales, commandant du 13e puis du 14e corps d'armée, puis gouverneur militaire de Lyon, membre du Conseil supérieur de la guerre, titulaire de la Médaille militaire, cette suprême distinction du soldat, le général Gallieni fut maintenu en activité sans limite d'âge le 24 avril 1914. Désigné comme adjoint et successeur éventuel du général Joffre, commandant en chef, le 31 juillet 1914, il fut nommé gouverneur militaire de Paris par décret présidentiel le 26 août de la même année et gagna sa troisième étoile. Donnant une impulsion vigoureuse et méthodique à l'organisation de défense de la capitale menacée par l'avance ennemie, il signa le 3 septembre son ordre du jour célèbre : « J'ai reçu le mandat de défendre Paris contre l'envahisseur ; ce mandat, je le remplirai jusqu'au bout. » La retraite des troupes françaises se poursuivait toutefois, lorsqu'une reconnaissance aérienne lui apprit que l'aile droite ennemie (von Kluck) se détournait de Paris pour se rabattre sur Meaux. Dans une inspiration stratégique fulgurante, il entrevit tout de suite la manœuvre d'enroulement allemande et celle, française, qu'il fallait lui opposer. Les trois entretiens téléphoniques qu'il eut alors avec Joffre jouèrent un rôle déterminant, car ce dernier adopta finalement le plan qu'il lui proposa. Le 5 septembre, à midi, la VIe armée Maunoury déclencha la bataille de l'Ourcq, préfaçant celle de la Marne qui débuta le lendemain. S'il ne fut pas le « vainqueur de la Marne », il en resta incontestablement l'un des principaux artisans et demeura dans toutes les mémoires le « sauveur de Paris ».
Le 29 octobre 1915, le général Gallieni accepta le portefeuille de la Guerre dans le ministère Briand. Se heurtant vite à l'incompréhension des milieux politiques et à la méfiance de certains milieux militaires, il démissionna le 16 mars 1916. Très éprouvé par trente ans de séjour aux colonies et la mission écrasante qu'il venait d'accomplir, miné également par une certaine amertume, il mourut le 27 mai 1916, à la suite d'une intervention chirurgicale, dans une clinique de Versailles. Tandis que le canon tonnait à Verdun, le peuple parisien salua avec émotion la dépouille de ce grand chef de guerre qui, après la défaite de 1870, avait choisi de répondre à « l'appel » de la France d'outre-mer plutôt qu'à celui de la « ligne bleue » des Vosges.
Administrateur et homme d'action, anticonformiste, respectueux de l'esprit des règlements tout en sachant s'affranchir de leur application littérale, le général Gallieni fut, selon le mot de Joffre, « le type même du soldat complet ». Auteur d'un grand nombre d'ouvrages sur son action coloniale, il sut néanmoins mettre à jour ses connaissances pour s'adapter aux nécessités du combat européen. À l'occasion de ses funérailles nationales, Clemenceau écrira : « Le général Gallieni est l'homme dont la prompte décision nous a donné la bataille de la Marne. Il est le véritable sauveur de Paris. Les funérailles nationales ne sont qu'un commencement de justice. Avec ses conséquences, le reste suivra. L'heure viendra des jugements et la mémoire de Gallieni peut attendre avec tranquillité l'avenir. »
Conformément à ses dernières volontés, il fut inhumé à Saint-Raphaël, auprès de son épouse. Il fut élevé à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, le 7 mai 1921. Jérôme Bodin

Sa vie

Il est le fils d'un officier d'infanterie, né en Italie, d'origine lombarde1. Après des études au Prytanée militaire de La Flèche, il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1868. Le 15 juillet 1870, il est nommé sous-lieutenant dans l'infanterie de marine.

Bazeilles 1870

Avec le 3e Régiment d'Infanterie de Marine 3e RIMa, le nouveau promu participe à la guerre franco-allemande de 1870, au cours de laquelle il se bat notamment à Bazeilles, dans les rangs de la brigade Martin des Palières et de la fameuse Division Bleue. Blessé et fait prisonnier le 1er septembre, il est envoyé en captivité en Allemagne et ne rentre en France que le 11 mars 1871.

Séjour à la Réunion 1873-1876

Promu lieutenant au 2e Régiment d'Infanterie de Marine 2e RIMa le 25 avril 1873, il commence sa carrière coloniale à La Réunion, où il passe trois ans.

Expéditions en Afrique noire 1876-1882

Le 11 décembre 1876, il obtient son envoi aux tirailleurs sénégalais et s'embarque le 20 pour Dakar, seuil de l'Afrique noire, où il prend part à diverses expéditions militaires et explorations. Il est promu capitaine en 1878.
Le 30 janvier 1880 il va en bateau de Saint-Louis et Richard-Toll (environ 100 km) sur le fleuve Sénégal. Le 29 mars, il arrive à Bafoulabé, au Mali, où il conclut un traité avec les chefs locaux et établit un protectorat de la France. En 1881, au Niger, il négocie avec le Sultan Ahmadou le traité de Nango accordant à la France le commerce du Haut-Niger.

Commandant supérieur du Soudan français 1886-1888

Le commandant Joseph Gallieni. Mission d'exploration dans le Haut Niger 1880-1881.
Le lieutenant-colonel Gallieni et son état-major pendant la campagne 1887-1888 au Soudan français
Après un séjour en Martinique, de 1883 à 1886, il est nommé lieutenant-colonel, et reçoit, six mois plus tard, le 20 décembre, le commandement supérieur du Haut-Fleuve Sénégal aujourd'hui le Mali, territoire militaire au sein de la colonie du Sénégal. Il y obtient des succès aux dépens d'Ahmadou 1887 et fait consentir Samori à un traité abandonnant, entre autres, la rive gauche du Niger, après une grande défaite dans la ville de Siguiri en Guinée, où il bâtit un fort, le fort Gallieni, qui abrite un cimetière ou sont enterrés des spahis et des Français. Au cours de ce commandement, il réprime durement une insurrection des autochtones. Il quitte le Sénégal en avril 1888 et son successeur sera le chef de bataillon Louis Archinard, nommé à compter du 10 mai 1888 et qui arrivera à Kayes le 28 octobre 1888.

Mission en Indochine 1892-1896

Gallieni et la commission d'abornement de la frontière entre Tonkin et Kwang-Si,1894
De retour en France, il est promu colonel le 11 mars 1891, chef d'état-major du corps d'armée de la Marine et breveté d'état-major avec la mention très bien. De 1892 à 1896 il est envoyé au Tonkin Indochine, où il commande le 3e régiment de tirailleurs tonkinois le 11 octobre 1892 puis la première brigade le 15 novembre 1892 avant la seconde division militaire du territoire. Il lutte contre les pirates chinois puis consolide la présence française en organisant l'administration du pays. Son principal collaborateur est alors le commandant Lyautey. C'est à cette époque qu'il élabore les prémices de ce qui est convenu d'appeler sa doctrine coloniale, tels que la tache d'huile, et la politique des races, raffinement de la politique du diviser pour régner. Il s'exprime en outre avec une brutale franchise sur la méthode à suivre pour affermir les conquêtes coloniales :
Frapper à la tête et rassurer la masse égarée par des conseils perfides et des affirmations calomnieuses, tout le secret d’une pacification est dans ces deux termes. En somme, toute action politique dans la colonie doit consister à discerner et mettre à profit les éléments locaux utilisables, à neutraliser et détruire les éléments locaux non utilisables.
— Joseph Gallieni, cité dans Alain Ruscio, « Le crédo de l’homme blanc », Éditions Complexe, Bruxelles, 2002, p. 250-251.

Gouverneur général de Madagascar 1896-1905

Promu général de brigade, il est envoyé en 1896 à Madagascar en tant que résident général. Il arrive à Tananarive le 15 septembre. À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère la méthode forte pour endiguer la montée de la résistance anti-coloniale. Il instaure le travail forcé des indigènes. La cour royale, foyer de résistance contre la France, est placée sous surveillance.
Le 11 octobre 1896, lendemain du départ de l'ancien résident général Laroche, Gallieni, qui jouit des pleins pouvoirs, fait arrêter le prince Ratsimamanga et Rainandriamampandry, ministre de l'Intérieur, et les traduit devant le Conseil de guerre pour rébellion et "fahavalisme". Le 15 octobre, à l'issue d'une parodie de procès4, ils sont condamnés à mort et exécutés à titre d'exemple, souhaitant faire "forte impression sur les indigènes". Un des membres du Conseil de guerre devait confirmer par la suite que les deux accusés avaient été "condamnés sur ordre" de Gallieni. Ce dernier détruit le procès-verbal de l'audience plutôt que de le transmettre aux archives militaires.
La reine, Ranavalona III est accusée de comploter contre l'influence française, elle est déchue le 27 février 1897 et exilée à l'île de la Réunion. En huit ans de proconsulat, Gallieni pacifie la grande île, procédant à sa colonisation. Au total, la répression qu'il mène contre la résistance malgache à la colonisation aurait fait de 100 000 à 700 000 morts pour une population de 3 millions.
Pacification de Madagascar. Exécution d'officiels malgaches par ordre de Gallieni, résident général.
Selon le général Gallieni, l'action militaire devait être accompagnée d'une aide aux peuples colonisés dans différents domaines tels que l'administration, l'économie et l'enseignement. Elle nécessitait un contact permanent avec les habitants ainsi qu'une parfaite connaissance du pays et de ses langues. Sous l'impulsion de Gallieni, de nombreuses infrastructures sont mises en place : chemin de fer de Tamatave à Tananarive, Institut Pasteur, écoles laïques dispensant un enseignement en français.
Il fit appliquer la politique dite de politique des races, qui consistait dans la reconnaissance de l'identité de chaque groupe ethnique et la fin de leur subordination à un autre groupe ethnique, ceci avant tout pour mettre fin à la domination merina séculaire, les Merinas étant les plus hostiles à la domination française. En s'appuyant sur les thèses anthropologiques racialistes de l'époque, telles que celles développées par Joseph Arthur de Gobineau, après un recensement systématique de la population utilisant la photographie, il tente de découper les circonscriptions administratives en suivant cette cartographie des races.

Fin de carrière : la Première Guerre mondiale 1905-1916

Gallieni, gouverneur militaire de Paris.
Le 9 août 1899, il est promu général de division. À son retour définitif en France, en 1905, il a encore dix années devant lui avant la retraite. Il les consacre à préparer « la Revanche ». Gouverneur militaire de Lyon et commandant du 14e corps d'armée dès son retour, grand-croix de la Légion d'honneur le 6 novembre 1905, il est appelé au Conseil supérieur de la guerre le 7 août 1908 et reçoit également la présidence du Comité consultatif de défense des colonies. Pressenti pour devenir commandant en chef de l'Armée française en 1911, il décline l'offre pour la laisser à Joseph Joffre, en prétextant son âge et sa santé.
Il prend sa retraite en avril 1914, mais il est rappelé en août après le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le 26 août 1914, il est nommé gouverneur militaire de Paris par Adolphe Messimy, ministre de la Guerre, pour assurer la défense de la capitale. Alors que les Allemands approchent et que le gouvernement part pour Bordeaux en catastrophe, Gallieni met la ville en état de défense, rassure les Parisiens par une proclamation et contribue à la victoire de la Marne, en septembre 1914, grâce, notamment, aux troupes qu’il envoie en renfort, après avoir réquisitionné les taxis parisiens, à la 6e armée du général Maunoury qui se trouve sur l'Ourcq : la bataille de l'Ourcq a permis la victoire de la Marne.
Joffre, inquiet de l'influence et de la réputation de Gallieni, le marginalise un peu. Il l'éloigne du quartier-général, bien que l'on considère que c'est l'initiative de Gallieni, dont les taxis de la Marne sont un symbole, qui a sauvé en grande partie la situation.
Le 29 octobre 1915, il est nommé ministre de la Guerre du 5e gouvernement d'Aristide Briand. Il entre en conflit avec Joffre et évoque publiquement les erreurs commises à Verdun. Pourtant Briand ne le suit pas et il doit démissionner le 10 mars 1916 restant sur son poste jusqu'au 16 mars. Ayant des problèmes de santé, notamment un cancer de la prostate, il meurt le 27 mai 1916 des suites de deux interventions chirurgicales dans une clinique de Versailles. Après des funérailles nationales, et conformément à ses dernières volontés, il est inhumé auprès de son épouse dans le cimetière de Saint-Raphaël.
Il est élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume le 7 mai 1921. La promotion de l'École militaire de Saint-Cyr de 1927 et l'avenue traversant l'esplanade des Invalides porte son nom.

Gallieni et la contre-insurrection

Joseph Gallieni et son disciple Hubert Lyautey ont joué un rôle important dans l'usage et le raffinement des méthodes du général Bugeaud. À son arrivée à Madagascar en 1896, Gallieni change de façon énergique la doctrine et l'emploi de ses forces. La première préoccupation de ses troupes est d'abord de ramener le calme et la confiance au sein de la population. Gallieni ordonne une démonstration de force dans toutes les directions et à toute heure, pour donner aux habitants une idée réelle de notre force militaire et être capable de leur donner confiance en notre protection. » « La méthode la plus féconde est celle de la tache d'huile, qui consiste à gagner progressivement du terrain en avant seulement après avoir organisé et administré l'arrière. » Cette méthode trouve un écho direct dans la future doctrine de contre-insurrection de David Galula.
« On assimile la guerre coloniale à la guerre d'Europe, dans laquelle le but à atteindre réside dans la ruine des forces principales de l'adversaire. Aux colonies, il faut ménager le pays et ses habitants, puisque celui-là est destiné à recevoir nos entreprises de colonisation futures et que ceux-ci seront nos principaux agents et collaborateurs pour mener à bien ces entreprises. »
— Joseph Gallieni, Rapport d'ensemble sur la pacification, l'organisation et la colonisation de Madagascar, Paris, Charles-Lavauzelle, 1900.
Gallieni expose sa méthode dans son Rapport d'ensemble sur la pacification, l'organisation et la colonisation de Madagascar 1900. Hubert Lyautey consigne la méthode de Gallieni dans son article intitulé « Du rôle colonial de l'armée » 1900 :
« Le meilleur moyen pour arriver à la pacification dans notre nouvelle colonie est d'employer l'action combinée de la force et de la politique. Il faut nous rappeler que dans les luttes coloniales nous ne devons détruire qu'à la dernière extrêmité, et, dans ce cas encore, ne détruire que pour mieux bâtir. Toujours nous devons ménager le pays et les habitants, puisque celui-là est destiné à recevoir nos entreprises de colonisation future et que ceux-ci seront nos principaux agents et collaborateurs pour mener à bien nos entreprises. Chaque fois que les incidents de guerre obligent l'un de nos officiers coloniaux à agir contre un village ou un centre habité, il ne doit pas perdre de vue que son premier soin, la soumission des habitants obtenue, sera de reconstruire le village, d'y créer un marché, d'y établir une école. C'est de l'action combinée de la politique et de la force que doit résulter la pacification du pays et l'organisation à lui donner plus tard. »
— Joseph Gallieni, cité par Hubert Lyautey, Du rôle colonial de l'armée », Paris, A. Colin, 1900, p. 16-17.

Citations

Lorsque le 26 août 1914, le général Gallieni est nommé gouverneur militaire de Paris pour assurer la défense de la capitale, il rassure les Parisiens par ces mots : J'ai reçu le mandat de défendre Paris contre l'envahisseur ; ce mandat je le remplirai jusqu'au bout.
Lors de ses funérailles nationales, Georges Clemenceau écrira : Le général Gallieni est l'homme dont la prompte décision nous a donné la bataille de la Marne. Il est le véritable sauveur de Paris. Les funérailles nationales ne sont qu'un commencement de justice. Avec ses conséquences, le reste suivra. L'heure viendra des jugements et la mémoire de Gallieni peut attendre avec tranquillité l'avenir.

Personnalité

Républicain sans faille, Gallieni n'a cependant aucune sympathie pour un régime parlementaire qu'il considère comme inadapté aux périodes difficiles comme la guerre. Sans attirance pour le nationalisme, il intègre totalement un patriotisme républicain qui lui permet d'étendre l'influence française dans le monde. Il parle quatre ou cinq langues couramment, et s'intéresse à l'histoire et à la philosophie. Apparemment modeste, il est silencieux et volontairement effacé, voire taciturne.

Ethnologie

Durant ses nombreux voyages il récolta de nombreuses pièces d'ethnologie dont il fit don au Muséum de Toulouse.
Chapeau de Berger du Soudan français MHNT
Sabre du Soudan français MHNT
Giberne Soudan français MHN
Bracelets de cheville. Culture Dan MHNT
Herminette Sénégal MHNT
Paire de sandale Sakalava exp

Lieux et voiries portant le nom de Gallieni

À Paris : l'avenue du Maréchal-Gallieni traverse l'esplanade des Invalides
À Bagnolet, aux portes de Paris : l'avenue Gallieni
À Bagnolet, aux portes de Paris : la station de métro Gallieni, nommée ainsi de par sa proximité avec l'avenue Gallieni
À Bagnolet, aux portes de Paris : la gare routière internationale de Paris-Gallieni, nommée ainsi de par sa proximité avec l'avenue Gallieni
À Lyon, pont Gallieni
À Tamatave Madagascar, une caserne de la Gendarmerie nationale porte également son nom : le camp Gallieni.

Ouvrages


Voyage au Soudan Français, 1879-1881, Paris, Hachette, 1885
Deux campagnes au Soudan français, 1886-1888, Paris, Hachette, 1891
Trois colonnes au Tonkin, 1894-1895, 1899
Rapport d'ensemble sur la pacification, l'organisation et la colonisation de Madagascar, 1896-1899, Paris, Charles-Lavauzelle, 1900
Madagascar de 1896 à 1905, Tananarive : Impr. officielle, 1905, 2 vol.
Neuf ans à Madagascar,
Mémoires du Général Gallieni - Défense de Paris 25 Août - 11 Septembre 1914, Paris, Payot et Cie, 1920
Les Carnets de Gallieni, publiés par son fils Gaëtan Gallieni, avec des notes de Pierre Bathélémy Gheusi, Paris, Albin Michel, 1932


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Posté le : 23/04/2016 17:54
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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