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Henri IV 1
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Le 13 décembre 1553 à Pau naît Henri IV

surnommé Henri le Grand, né Henri de Bourbon et assassiné le 14 mai 1610 à Paris, roi de Navarre Henri III de Navarre, 1572-1610 puis roi de France et de Navarre 1589-1610, premier souverain de la branche dite de Bourbon de la dynastie capétienne.
Il était le fils de Jeanne III, de son nom patronymique Jeanne d'Albret, reine de Navarre, et d'Antoine de Bourbon, chef de la maison de Bourbon, descendant du roi Louis IX et premier prince du sang. En vertu de la loi salique cette filiation fera d'Henri le successeur naturel du roi de France à la mort de François, duc d'Anjou frère et héritier du roi Henri III, en 1584.
Roi de France du 2 août 1589 au 14 mai 1610 soit 20 ans 9 mois et 12 jours. Le Couronnement a lieu le 27 février 1594, en la cathédrale de Chartres son premier ministre est Maximilien de Béthune. Son prédécesseur est Henri III. son successeur Louis XIII. Il est Roi de Navarre sous le titre Henri III du 9 juin 1572 au 14 mai 1610 durant donc 37 ans 11 mois et 5 jours. Son prédécesseur est Jeanne III, son successeur est Louis XIII. Il appartient à la maison de Bourbon. Son père est Antoine de Bourbon, duc de Vendôme et sa mère est Jeanne III de Navarre. Il épouse Marguerite de Valois de 1572 à 1599, puis Marie de Médicis de 1600 à 1610. Ses Enfantsspnt Louis XIII, Élisabeth de France, Christine de France, Monsieur d’Orléans, Gaston de France, Henriette de France, Héritier Charles de Bourbon 1589-1590, Henri de Bourbon-Condé
dr1590-1601, Louis de France de 1601 à 1610. Il a sa résidence au Palais du Louvre
Confronté aux guerres de religion, il y fut d'abord impliqué en tant que prince du sang et chef protestant avant d'accéder au trône de France baptisé catholique à sa naissance, il changea plusieurs fois de religion avant son accession au trône. Pour être accepté comme roi de France, il se reconvertit à sa religion d'origine, le catholicisme, et signa l'Édit de Nantes, traité de paix tolérant dans certaines limites le culte protestant, qui mit fin à deux décennies de guerres de religion. Alors qu'il préparait une guerre contre l'Espagne, il fut assassiné le 14 mai 1610 par un fanatique charentais, François Ravaillac, rue de la Ferronnerie à Paris.

En bref

Nul roi ne fut, de son vivant, plus passionnément discuté. Nul non plus ne fut, mort, plus pleuré, adulé. Nul crime politique n'a tant « choqué » les contemporains que l'assassinat du 14 mai 1610. Personnalité complexe, Henri IV est entré dans l'histoire française comme le symbole d'un monarque idéal, tel que pouvait le rêver l'opinion française de 1789 ; de même, il a servi de porte-drapeau à la Restauration.
En fait, ce Gascon était capable des pires coups de tête. Sceptique, indulgent, politique sachant pardonner, chef de guerre avisé payant de sa personne, il est, tout autant, l'autoritaire né. Peu porté à croire aux hommes, il s'est tourné passionnément vers les femmes, qu'il a aimées au point de leur donner, par moments, barre sur sa politique. Il serait aisé de multiplier ces contradictions. Suivre le destin de l'homme, le confronter à l'atmosphère générale d'une France en pleine crise, dont la moins grave n'est pas celle des mentalités : telle est la double nécessité qui, d'emblée, s'impose. Plus que l'atavisme, plus que les doctrines, ce sont les circonstances qui ont forgé le monarque. Et cependant, l'étonnant personnage qu'il s'est, en partie et très complaisamment, forgé lui-même domine une génération troublée. La conquête du royaume De l'adolescent au chef de parti : Né à Pau en 1553, il tient de son père Antoine de Bourbon (1518-1562) sa versatilité. Les trois conversions du roi ont été précédées par celles de son père, d'abord passé au protestantisme, puis retourné en 1560 au catholicisme. Mais il est surtout marqué par sa mère, Jeanne d'Albret, huguenote énergique et souveraine efficace d'une Navarre défendue contre vents et marées. Dès 1568, elle emmène l'adolescent de quinze ans participer au siège de La Rochelle, puis, en 1570, à la défense de la Navarre, pour le conduire enfin, le 18 août 1572, à ce mariage manqué d'avance avec Marguerite de Valois. Orphelin de père depuis 1562, sa mère morte peu de jours avant son mariage, Henri IV se retrouve sans famille. Il finira par faire annuler en 1599 ce mariage raté, et la raison d'État, ici financière, lui fera épouser l'année suivante l'acariâtre Marie de Médicis. Son premier mariage eut, du moins, l'avantage de le sauver de la Saint-Barthélémy, au prix, il est vrai, d'une première abjuration et d'une longue captivité dorée à la cour, dont il réussit à s'échapper au bout de quatre ans, en 1576. Il se retrouvait à vingt-trois ans chef du parti protestant écrasé par l'événement de 1572, quand, en juin 1584, mourut le duc d'Alençon. Henri IV devenait l'héritier virtuel du trône de France. La guerre civile rebondit. Par-delà les épisodes de ce soubresaut suprême, la décennie 1584-1594 marque l'apogée d'une Ligue hostile à tout roi protestant. Le chef de guerre eut beau prouver son efficacité, battre le duc de Joyeuse à Coutras (1587), s'allier aux protestants allemands ou anglais, la Ligue, aidée par l'Espagne et la Savoie, bloquait l'accès d'un trône au demeurant chancelant. D'où le rapprochement avec Henri III qui, sur son lit de mort, le désignait comme seul héritier légitime 1er août 1589. Le roi en quête de capitale : Face à l'homme de trente-six ans mûri sur les champs de bataille, la France se dresse divisée en trois partis : le protestant, le catholique, le « mal content ». Il fallait, dans une première étape, souder catholiques et « mal-contents », transformer ces derniers en catholiques loyaux, amalgamer ces éléments hétérogènes en une armée cohérente. Les grands qui, presque par hasard, le soutenaient, n'entendaient pas jouer perdant. Une aisance personnelle déconcertante, un panache militaire éclatant, une prise directe sur les hommes lui permirent de réussir. Au surplus, la déclaration de Saint-Ouen lui avait rallié quelques évêques, dont celui de Nantes et l'archevêque de Bourges. Politique partielle qui devait, pensait le « roi titulaire », se décider par la prise de la capitale. Il tenta trois fois l'aventure : deux sièges (1589, 1590) soldés par un double échec, mal compensé par les brillantes victoires remportées sur le duc de Mayenne à Arques (23 sept. 1589) et à Ivry (14 févr. 1590). La décision militaire se révélant impossible, il fallait laisser jouer les divisions du parti adverse, attendre le moment propice. La manœuvre fut double. D'une part, le roi gagna progressivement le monde parlementaire et la haute bourgeoisie parisienne, épouvantés par les excès de la Ligue. D'autre part, le roi abjura le 25 juillet 1593 à Saint-Denis, pour se faire sacrer à Chartres le 27 juin 1594. Il pouvait, de ce fait, entrer enfin à Paris le 22 mars 1594.
On a longuement épilogué sur cette conversion. Qui ne connaît la phrase fameuse : « Paris vaut bien une messe » ? Il serait vain de méconnaître le caractère politique de l'opération, recommandée par Sully, lui-même protestant convaincu. Il serait tout autant hasardeux de ne pas croire à la sincérité du roi. Quoi qu'il en soit, la reddition de Paris, si elle ne signifia pas la fin de la guerre, marquait cependant le début du règne effectif. Le « roi de droit et fort peu de fait, monarque d'un double parti jaloux l'un de l'autre » devenait le roi tout court. La fin de la guerre étrangère : La situation demeurait trouble. Toute une partie de l'opinion catholique ne désarmait pas. Le 27 décembre 1594, Jean Châtel manquait tuer le roi. L'absolution pontificale de Clément VIII (17 sept. 1595) contribua à apaiser les consciences. Le calme ne fut, cependant, jamais général. Les paysans, victimes des exactions militaires et accablés de charges, se révoltaient (Croquants du Limousin, du Périgord, du Languedoc, etc.). Les Espagnols, installés en Bretagne et dans le Nord, restaient menaçants. Combiner la négociation avec l'achat des « consciences », pardonner sans illusions, séduire toujours ne suffisait pas. La victoire de Fontaine-Française (5 juin 1595), l'expulsion par le maréchal d'Aumont des Espagnols hors de la presqu'île de Roscanvel et, enfin, l'épuisement complet des deux adversaires en présence, décidèrent de la paix. Le 2 mai 1598, le traité de Vervins confirmait la paix de Cateau-Cambrésis. Une expédition militaire eut raison de la dernière résistance du duc de Mercœur en Bretagne, et la chevauchée royale s'acheva par l'acte hautement politique de l'édit de Nantes, signé le 13 avril 1598 dans l'ancien château des ducs. Le règne effectif La remise en ordre : La reprise en main du royaume devait, nécessairement, s'appuyer sur un certain nombre de forces politiques. Apparemment, trois groupes coexistèrent : le parti protestant, le groupe des catholiques royalistes, celui des catholiques ligueurs ralliés à temps, composé des parlementaires parisiens et des puissances « féodales », princes et grands nobles redoutables par leurs clientèles. Il existait entre ces groupes un consensus politique (l'urgence de la paix et de la reprise des affaires) et un support social commun (propriétaires seigneuriaux et acquéreurs d'offices). Enfin, la bourgeoisie d'affaires se retrouvait à la fois dans le camp protestant, catholique et parlementaire. Les divergences de détail restaient innombrables, les oppositions fondamentales profondes. Mais, momentanément, le dénominateur commun de la paix intérieure incarnée en Henri IV, ressenti comme une nécessité étatique par tous ceux qui étaient sensibles au « bien public », allait dans le sens de l'action royale. Le gouvernement de Henri IV représente donc une coalition de riches, regroupant provisoirement tous les détenteurs de grandes fortunes, ce qui explique la présence d'un entourage des plus composites. On y trouve le fidèle Sully, entré en 1596 au Conseil des finances (en droit seulement en 1601), grand voyer et grand maître de l'artillerie en 1599. Il n'occupe pas encore la première place au Conseil. À ses côtés, l'autre personnage protestant de marque est Barthélemy de Laffemas qui, dès 1596, exposait ses vues mercantilistes à l'assemblée des notables de Rouen. Face aux protestants, Villeroy, rallié de 1594, est chargé des affaires étrangères. Il est secondé par le président Jeannin, négociateur du traité de Vervins. Ainsi s'établit un premier équilibre de forces, les catholiques détenant le gage capital de la direction de la politique extérieure, qu'ils infléchissent souvent dans un sens pro-espagnol. L'économie et les finances reviennent aux protestants. Le personnage de premier plan est Pomponne de Bellièvre. Chancelier en 1599, l'ancien conseiller du Sénat de Savoie est devenu, pour un temps, une sorte de Premier ministre, marquant l'accord avec les Parlements.
À l'hétérogénéité de cet entourage politique correspond celui de la cour. Le mariage florentin, acte non seulement financier, mais aussi d'engagement politique catholique, a renforcé le groupe italien déjà solidement implanté depuis Catherine de Médicis. Pourtant le raffinement de l'ancienne cour des Valois est singulièrement compromis par l'arrivée en force des anciens chefs de guerre, bretteurs, querelleurs, avides au jeu. Henri IV s'entoure d'un sérail mêlé, où dominent les Gabrielle d'Estrées, Jacqueline de Bueil, Charlotte des Essarts, la marquise de Verneuil, toutes sensibles aux intrigues politiques. Cohabitant, sans trop de difficultés, avec ces aimables pécheresses, la cohorte des réformateurs religieux, tribu fort bien traitée, tente, non sans succès, d'influencer le roi. Parmi eux, la figure exceptionnelle d'un François de Sales ou d'un Bérulle annonce le « renouveau » de l'Église de France.
Il est difficile de qualifier cette politique. Elle est faite de pardons, de générosités calculées au plus juste, d'achats de consciences, tragi-comédie qu'interrompt parfois un indispensable coup de force du maître. La finesse narquoise du prince excelle à ces jeux subtils qui, cependant, l'impatientent de plus en plus. Partout « l'œuvre » progresse.
Au-dehors, Lyon, deuxième ville du royaume, restait très exposée. De plus, l'une des grandes voies royales de l'empire espagnol, conduisant de Milan aux Flandres par l'intermédiaire de la Franche-Comté, longeait la France. Une promenade militaire, amplement justifiée par la non-restitution du marquisat de Saluces et les incessantes intrigues savoyardes, aboutit au traité de Lyon (1601). La Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex parurent aux contemporains une médiocre compensation à l'abandon du marquisat de Saluces. Mais Lyon était désormais mieux protégée, et la route espagnole occidentale coupée.
À l'intérieur, Sully procédait aux trop classiques mesures de rétablissement des finances : annulation des lettres de noblesse accordées entre 1578 et 1598, économies, ventes d'offices, mais aussi diminution progressive des tailles (1598-1609), entérinée par le règlement de 1604. En même temps, il réussissait à reconstituer l'intégrité du domaine royal, plus ou moins démantelé aux époques précédentes. L'essentiel du règne se trouve cependant ailleurs. Les gouverneurs de province, dont les guerres de la Ligue avaient révélé le danger, voient se restreindre leurs prérogatives. Doublés par des lieutenants généraux, quelques-uns regimbent. En 1602, il fallut exécuter le maréchal de Biron, gouverneur de Bourgogne, puis, plus tard, ramener à raison le duc de Bouillon : l'un était catholique, l'autre protestant. La grande nouveauté est la systématisation du procédé d'envoi de commissaires départis, ancêtres des intendants. La monarchie centralisatrice s'installe. jean Meyer

Sa vie

Henri IV naît dans la nuit du 12 au 13 décembre 1553 à Pau, alors capitale de la vicomté souveraine de Béarn, dans le château de son grand-père maternel le roi de Navarre. Henri d’Albret désirait depuis longtemps que sa fille unique lui donnât un héritier mâle. Selon la tradition rapportée par les chroniqueurs Jean-Baptiste Legrain, André Favyn, Henri, aussitôt né, est donc remis entre les mains de son grand-père qui l'emmène dans sa chambre, lui frotte les lèvres avec une gousse d'ail et lui fait respirer une coupe de vin, sans doute de Jurançon, où le roi de Navarre possédait une vigne achetée en 1553. Ce baptême béarnais est une pratique courante avec les nouveau-nés, dans le but de prévenir les maladies et ce type de bénédiction persiste les siècles suivants pour les baptêmes des enfants de la maison de France. Henri d’Albret lui offre une carapace de tortue, qu'on montre encore dans une pièce du château de Pau qu'une tradition incertaine donne pour être la chambre d'Henri IV qui faisait partie de l’appartement de Jeanne d'Albret. Suivant l'usage de la couronne de Navarre, il reçoit en tant que fils aîné le titre de prince de Viane.
Le futur Henri IV est baptisé dans la religion catholique quelques semaines après sa naissance, le 6 mars 1554, dans la chapelle du château de Pau, par le cardinal d'Armagnac. Ses parrains sont le roi de France Henri II et Henri II de Navarre d'où le choix du prénom Henri , ses marraines sont la reine de France Catherine de Médicis et Isabeau d'Albret, sa tante, veuve du comte de Rohan. Pendant la cérémonie, le roi de France Henri II est représenté par le cardinal de Vendôme, frère d'Antoine de Bourbon.
Henri passe une partie de sa petite enfance dans la campagne de son pays au château de Coarraze. Il fréquente les paysans au cours de ses parties de chasse, et acquiert le surnom de meunier de Barbaste. Fidèle à l'esprit du calvinisme, sa mère Jeanne d'Albret prend soin de l'instruire dans cette stricte morale, selon les préceptes de la Réforme.
À l'avènement de Charles IX en 1561, son père Antoine de Bourbon l'amène vivre à la cour de France. Il y côtoie le roi et les princes de la maison royale qui sont de son âge. Ses parents s'opposent sur le choix de sa religion, sa mère désirant l'instruire dans le calvinisme, et son père dans le catholicisme.
Durant la première guerre de religion, Henri est placé par sécurité à Montargis sous la protection de Renée de France. Après la guerre et le décès de son père, il est retenu à la cour comme garant de l'entente entre la monarchie et la reine de Navarre. Jeanne d'Albret obtient de Catherine de Médicis le contrôle de son éducation et sa nomination comme gouverneur de Guyenne 1563.
De 1564 à 1566, il accompagne la famille royale durant son grand tour de France et retrouve à cette occasion sa mère qu'il n'avait pas revue depuis deux ans. En 1567, Jeanne d'Albret le fait revenir vivre auprès d'elle dans le Béarn.
En 1568, Henri participe à titre d'observateur à sa première campagne militaire en Navarre. Il poursuit ensuite son apprentissage militaire durant la troisième guerre de religion. Sous la tutelle de l'amiral de Coligny, il assiste aux batailles de Jarnac, de La Roche l'Abeille et de Moncontour. Il combat pour la toute première fois en 1570, lors de la bataille d'Arnay-le-Duc.

Roi de Navarre À la cour de France

En 1572, succédant à sa mère Jeanne d'Albret, Henri de Navarre devient roi de Navarre sous le nom de Henri III. Le 18 août 1572, il est marié à Paris à la sœur du roi Charles IX, Marguerite de Valois davantage connue à partir du XIXe siècle sous le sobriquet romancé de reine Margot Ce mariage auquel s'était opposée Jeanne d'Albret dans un premier temps, a été arrangé pour favoriser la réconciliation entre catholiques et protestants. Comme Marguerite de Valois, étant catholique, ne peut se marier que devant un prêtre, et que Henri ne peut entrer dans une église, leur mariage fut célébré sur le parvis de Notre-Dame. C'était d'ailleurs coutume au Moyen Âge que le mariage fût célébré devant le porche de l'église. S'ensuivent plusieurs jours de fête.
Cependant, dans un climat très tendu à Paris, et à la suite d'un attentat contre Gaspard de Coligny, le mariage est suivi quelques jours plus tard du massacre de la Saint-Barthélemy. Épargné par les tueries du fait de son statut de prince du sang, Henri est contraint quelques semaines plus tard de se convertir au catholicisme. Assigné à résidence à la cour de France, il se lie politiquement avec le frère du roi François d'Alençon et participe au siège de La Rochelle 1573.
Après sa participation aux complots des Malcontents, il est retenu prisonnier avec le duc d'Alençon au donjon de Vincennes Avril 1574. La clémence du roi lui fait éviter la peine de mort mais il reste retenu à la cour. À l'avènement de Henri III, il reçoit à Lyon un nouveau pardon du roi et participe à la cérémonie de son sacre à Reims.

La cour de Nérac

Après avoir passé plus de trois ans comme otage à la cour, il profite des troubles de la cinquième guerre de religion pour s'enfuir, le 5 février 1576. Ayant rejoint ses partisans, il renoue sans éclat avec le protestantisme, en abjurant le catholicisme le 13 juin. Il soutient naturellement la cause des Malcontents association de catholiques et de protestants modérés contre le gouvernement, mais animé d’un esprit modéré, il ne s’entend pas avec son cousin le prince de Condé qui, d’un tempérament opposé, se bat avec zèle pour le triomphe de la foi protestante. Henri de Navarre entend ménager la cour de France et s'assurer en Guyenne la fonction de gouverneur représentant administratif et militaire du roi. En 1577, il participe timidement à la sixième guerre de religion menée par son cousin.
Henri est désormais confronté à la méfiance des protestants qui lui reprochent son manque de sincérité religieuse. Il se tient à l’écart du Béarn qui est fermement tenu par les calvinistes. Henri est plus encore confronté à l’hostilité des catholiques. En décembre 1576, il manque de mourir dans un piège organisé dans la cité d’Eauze ; Bordeaux, pourtant capitale de son gouvernement, refuse même de lui ouvrir ses portes30. Henri s’installe alors le long de la Garonne à Lectoure et à Agen qui a l’avantage d’être situé non loin de son château de Nérac. Sa cour est composée de gentilshommes appartenant aux deux religions. Ses conseillers sont essentiellement protestants, tels Duplessis-Mornay et Jean de Lacvivier.
D’octobre 1578 à mai 1579, la reine mère Catherine de Médicis lui rend visite pour achever la pacification du royaume. Espérant le maintenir plus facilement en obéissance, elle lui ramène son épouse Marguerite.
Pendant plusieurs mois, le couple Navarre mène grand train au château de Nérac. La cour s’amuse notamment en parties de chasse, de jeux et de danses, ce dont se plaignent amèrement les pasteurs. Sous l’influence de l’idéal platonique imposé par la reine, une atmosphère de galanterie règne sur la cour qui attire également un grand nombre de lettrés comme Montaigne et Du Bartas. Henri se laisse aller lui-même aux plaisirs de la séduction — il s'éprend tour à tour de deux filles de la reine : Mlle Rebours et Françoise de Montmorency-Fosseux.
Henri participe ensuite à la septième guerre de religion relancée par ses coreligionnaires. La prise de Cahors, en mai 1580, où il réussit à éviter pillage et massacre malgré cinq jours de combats de rue, lui vaut un grand prestige à la fois pour son courage et son humanité.
Henri de Navarre entretient entre 1582 et 1590 une relation avec la catholique Diane d'Andoins à laquelle il promet le mariage et qui le soutient financièrement, la seule de ses maîtresses à être associée à ses affaires : elle semble avoir joué le rôle tant de conseillère politique que de confidente36. Les aventures féminines du roi créent la discorde au sein du couple qui n'a toujours pas d'enfants et provoquent le départ de Marguerite pour Paris. Le coup d'éclat de Marguerite à Agen 1585 consommera leur rupture définitive.

Héritier du trône de France

En 1584, le frère cadet du roi de France, François d'Anjou, meurt sans héritier. N'en ayant pas lui-même, le roi Henri III envisage de confirmer Henri de Navarre comme son héritier légitime. Il lui envoie le duc d'Épernon pour l'inviter à se convertir et à revenir à la cour. Mais quelques mois plus tard, contraint par les Guise de signer le traité de Nemours, il lui déclare la guerre et met hors la loi tous les protestants. La rumeur dit qu'en une nuit, la moitié de la moustache du futur Henri IV blanchit.
Commence alors un conflit où Henri de Navarre affronte à plusieurs occasions le duc de Mayenne. Relaps, Henri est de nouveau excommunié par le pape, puis il doit affronter l'armée royale qu'il bat à la bataille de Coutras en 1587.
Plusieurs revirements apparaissent en 1588. La mort du prince Henri de Condé le place clairement à la tête des protestants. L'élimination violente du duc de Guise l'amène à se réconcilier avec Henri III. Les deux rois se retrouvent tous les deux au château de Plessis-lèz-Tours et signent un traité le 30 avril 1589. Alliés contre la Ligue qui contrôle Paris et la plus grande partie du royaume de France, ils parviennent à mettre le siège devant Paris en juillet. Le 1er août 1589, avant de mourir le lendemain des blessures que vient de lui infliger le moine fanatique Jacques Clément, le roi Henri III reconnaît formellement son beau-frère et cousin issu de germain le roi de Navarre comme son successeur légitime, et celui-ci devient le roi Henri IV.
Pour Henri IV commence la longue reconquête du royaume, car les trois quarts des Français ne le reconnaissent pas pour roi. Les catholiques de la Ligue refusent de reconnaître la légitimité de cette succession.

Roi de France : la reconquête du royaume

La guerre contre la Ligue

Conscient de ses faiblesses, Henri IV doit d’abord commencer par conquérir les esprits. Les royalistes catholiques lui demandent d’abjurer le protestantisme, lui qui à neuf ans avait déjà changé trois fois de religion. Il refuse, mais dans une déclaration publiée le 4 août, il indique qu’il respectera la religion catholique. Beaucoup hésitent à le suivre, certains protestants comme La Trémoille quittent même l’armée, qui passe de 40 000 à 20 000 hommes.
Affaibli, Henri IV doit abandonner le siège de Paris car les seigneurs rentrent chez eux, ne voulant pas servir un protestant. Appuyés par l'Espagne, les ligueurs relancent les hostilités, le contraignant à se replier personnellement à Dieppe, en raison de l'alliance avec la reine Élisabeth Ire d'Angleterre, tandis que ses troupes refluent partout.
Cependant, Henri IV est victorieux de Charles de Lorraine, duc de Mayenne, le 29 septembre 1589 lors de la bataille d'Arques. Au soutien des nobles, huguenots et politiques rassurés par ce chef de guerre solide et humain, s’ajoutent ceux de Conti et Montpensier princes du sang, Longueville, Luxembourg et Rohan-Montbazon, ducs et pairs, des maréchaux Biron et d’Aumont, et d’assez nombreux nobles Champagne, Picardie, Île-de-France.
Il échoue par la suite à reprendre Paris, mais prend d’assaut Vendôme. Il arrive devant Le Mans, après avoir pris en passant quelques villes de Touraine. Là aussi, il veille à ce que les églises restent intactes, et à ce que les habitants ne souffrent pas du passage de son armée. Grâce à cet exemple, toutes les villes entre Tours et le Mans se rendent sans combat. La plupart des villes voisines, suite à la chute du Mans, n'essaient pas de résister. Beaumont, Sablé, Château-Gontier ouvrent leurs portes. Guillaume Fouquet de La Varenne est dépêché dans le Maine et l'Anjou pour y répandre la nouvelle de ce succès. Laval se rend à son tour, Henri de Navarre y entre le 9 décembre 1589. En quittant Laval, Henri se dirige vers Mayenne dont il s'assure, puis vers Alençon où Biron l'attend.
Il bat à nouveau les Ligueurs et les Espagnols à Ivry le 14 mars 1590, assiège Dreux sans succès puis affame Paris, mais ne peut prendre la ville, qui est ravitaillée par les Espagnols. L'approche du duc de Mayenne et du duc de Parme lui fait lever le siège.
Les protestants lui reprochent de ne pas leur donner la liberté de culte : en juillet 1591, il rétablit par l’Édit de Mantes à ne pas confondre avec l'Édit de Nantes de 1598 les dispositions de l’édit de Poitiers 1577, qui leur donnait une liberté très limitée du culte. Le duc de Mayenne, alors en guerre contre Henri IV, convoque les États généraux en janvier 1593, dans le but d’élire un nouveau roi. Mais il est déjoué : les États négocient avec le parti du roi, obtiennent une trêve, puis sa conversion. Encouragé par l'amour de sa vie, Gabrielle d'Estrées, et surtout très conscient de l'épuisement des forces en présence, tant au niveau moral que financier, Henri IV, en fin politique, choisit d'abjurer la foi calviniste. Le 4 avril 1592, par une déclaration connue sous le nom d'expédient, Henri IV annonce son intention d'être instruit dans la religion catholique.
Henri IV abjure solennellement le protestantisme, le 25 juillet 1593 en la basilique Saint-Denis. On lui a prêté, bien à tort, le mot selon lequel Paris vaut bien une messe » 1593, même si le fond semble plein de sens. Afin d’accélérer le ralliement des villes et des provinces et de leurs gouverneurs, il multiplie les promesses et les cadeaux, pour un total de 25 millions de livres. L’augmentation des impôts consécutive multiplication par 2,7 de la taille provoque la révolte des croquants dans les provinces les plus fidèles au roi, Poitou, Saintonge, Limousin et Périgord.
Au début de 1594, Henri IV assiège avec succès Dreux puis il est sacré le 27 février 1594 en la cathédrale de Chartres : il est l'un des trois rois de France sacrés ailleurs qu'à Reims et Paris, qui étaient en effet tenus par l'armée de la Ligue. Son entrée dans Paris le 22 mars 1594, l'expression de son pardon royal[pas clair et, pour finir, l'absolution accordée par le pape Clément VIII le 17 septembre 1595, lui assurent le ralliement progressif de toute la noblesse et du reste de la population, malgré des réticences très fortes des opposants les plus exaltés, tel ce Jean Châtel qui tente d'assassiner le roi près du Louvre le 27 décembre 1594. Il bat de manière définitive l'armée de la Ligue à Fontaine-Française.

Le développement économique

Sur le plan économique, Henri IV fait appel à Olivier de Serres. En 1601, vingt mille mûriers sont plantés dans les jardins des Tuileries. Mieux encore – et ceci témoigne d'une conception nouvelle de l'action administrative – le chapitre « sériciculture » du Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres est tiré à part, à raison de 16 000 exemplaires, un par paroisse. En 1599, Laffemas fait venir l'ingénieur hollandais Humfroy Bradley. En douze ans, la petite Flandre du bas Médoc et la partie aval des marais poitevins sont asséchées. Les édits mercantilistes se succèdent, tout comme fleurissent les essais d'industries nouvelles : tapisserie des Gobelins, verrerie de Melun, soierie de Dourdan, dentelles de Senlis, draperies de Reims et de Senlis. Le but est clair : diminuer les importations coûteuses d'étoffes de luxe, faire du pays un exportateur de ces mêmes produits. En 1602, Laffemas devient contrôleur général du commerce. Les corporations elles-mêmes n'échappent pas à la réglementation, limitée, il est vrai, par les privilèges et les monopoles accordés aux artisans et aux manufacturiers novateurs (édit de 1597 sur l'extension des maîtrises et des corporations).

Le renforcement de l'autoritarisme royal

L'équilibre précaire des forces antagonistes ne pouvait durer longtemps. Dès 1602, les signes de crise se multiplient. En fait, les ultras des deux bords s'accommodaient d'autant plus mal de l'état de choses existant qu'il ne manquait pas, dans l'Europe, de boutefeux intéressés. La paix avec l'Espagne faillit être rompue en 1604 ; Henri IV céda. Mais l'allié hollandais, déçu, réclama un soutien financier accru. Expéditions internes préventives, accroissement de l'effort d'équipement militaire français, exigences financières des alliés de l'intérieur et de l'extérieur ne pouvaient que compromettre les effets du redressement financier. Dès 1603, il faut de nouveau recourir aux expédients, aux traitants. Villeroy passe au second plan tandis que s'impose l'autorité bougonne de Sully. Gouverneur du Poitou en 1604, il prend la première place au Conseil l'année suivante. Sa mission est de trouver de l'argent. Le plus spectaculaire des expédients est, toujours en 1604, la création de la paulette, concession majeure accordée aux parlementaires. À longue échéance, la mesure marque tout aussi profondément la monarchie française que celles qui concernent les commissaires départis. Elles sont contradictoires entre elles et contiennent virtuellement quelques-unes des raisons majeures de l'écroulement de l'Ancien Régime. Mais Henri IV pouvait-il faire autrement ? Face à l'instabilité de la situation extérieure, face aux dangers intérieurs, le renforcement de la bureaucratie royale et la diminution des pouvoirs traditionnels, il fallait lâcher du lest. La garantie donnée par l'édit de la Paulette aux propriétaires d'offices devenus propriété privée, constituait la concession indispensable.
Le renforcement de l'autorité royale, inscrite dans les faits, correspond bien à l'évolution de la personnalité du souverain. En 1604, Henri a cinquante et un ans. Il éprouve, après huit ans d'exercice du pouvoir, une sorte d'impatience devant l'accumulation des obstacles. Il s'accommode de plus en plus mal des réticences, discute moins, ordonne plus. Bellièvre perd son poste de chancelier en 1605, quitte le Conseil en 1607. L'étoile de Sillery, l'adversaire de Sully, monte. C'est vraisemblablement le signe de la nécessité qu'éprouve le roi de donner des gages. Le rappel des Jésuites, en 1603, procède de cette même optique, tout comme le choix du père Coton comme confesseur. La pression financière s'accentue. Les réserves sont constituées au prix d'acrobaties financières discutables. Plus que jamais, les grands financiers se tiennent dans l'ombre du trône, dont ils sont l'un des plus sûrs soutiens. Les dépenses non politiques diminuent, l'effort mercantiliste se ralentit.

La guerre contre l'Espagne puis la Savoie

En 1595, Henri IV déclare officiellement la guerre à l'Espagne. Le roi éprouve alors d'énormes difficultés à repousser les attaques espagnoles en Picardie. La prise d'Amiens par les Espagnols et le débarquement d'une troupe hispanique en Bretagne, où le gouverneur Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, cousin des Guise et beau-frère du feu roi Henri III, ne reconnaît toujours pas Henri IV pour roi, laisse celui-ci dans une situation périlleuse.
Le roi perd également l'appui de la noblesse protestante. À l'imitation de La Trémoille et de Bouillon, elle s'abstient de paraître au combat. Choqués par sa conversion et par les nombreuses personnalités qui l'imitent, les protestants en plein désarroi reprochent au roi de les avoir abandonnés. Ils se réunissent régulièrement en assemblée pour réactiver leur organisation politique. Ils vont jusqu'à se saisir de l'impôt royal pour leur propre compte.
Après avoir soumis la Bretagne et avoir repris Amiens aux Espagnols, Henri IV signe, le 13 avril 1598, l'Édit de Nantes qui met en place une paix entre protestants et catholiques. Les deux armées étant à bout de forces, le 2 mai 1598 est signée la paix de Vervins entre la France et l'Espagne. Après plusieurs décennies de guerres civiles, la France connaît enfin la paix.
Toutefois, l'article de la paix de Vervins concernant le duc de Savoie devint la cause d'une nouvelle guerre. Le 20 décembre 1599, Henri IV reçut Charles-Emmanuel Ier de Savoie à Fontainebleau afin de régler le différend. En mars 1600, le duc de Savoie demanda un délai de réflexion de trois mois et repartit pour ses États. Le terme de trois mois étant écoulé, Henri IV fit sommer Charles-Emmanuel de se déclarer. Le prince répondit que la guerre lui serait moins préjudiciable qu'une paix comme celle qu'on lui offrait. Immédiatement, Henri IV lui déclara la guerre, le 11 août 1600.

Posté le : 12/12/2015 18:50
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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