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De Montpellier
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Le 20 septembre 1613 naît J.-François Paul de Gondi, cardinal de Retz
ʁɛ à Montmirail en royaume de France, mort à ,65 ans le 24 août 1679 à Paris, homme d'État et mémorialiste français, Son ordination sacerdotale a lieu en novembre 1643. Il est archevêque de Paris, puis il occupe de 1644 à 1654 des fonctions épiscopales il est archevêque coadjuteur de Paris, Il est fait cardinal de l’Église catholique le 19 février 1652 par le pape Innocent Xpar ordination sacerdotale en novembre 1643, nommé Cardinal-prêtre de S. Maria sopra Minerva . Il reçoit en 1627 un canonicat à Notre-Dame de Paris, mène une vie de plaisirs et élabore des projets ambitieux, qu'il évoque dans la Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque écrite vers 1632. Rendu suspect par ce livre et par ses relations avec le comte de Soissons, il n'est nommé coadjuteur de l'archevêque de Paris qu'en 1643. Rival malheureux de Mazarin, il se lance dans la Fronde, durant laquelle il sert successivement toutes les factions. Louis XIV le fait nommer cardinal en 1652, puis le fait incarcérer à cause de ses intrigues. Il devient archevêque de Paris 1654, perd ce titre, s'évade de prison, s'enfuit à Rome, récupère son évêché, se fait chasser de Rome par le pape Alexandre VII 1656, et ne revient en France qu'en 1661, après avoir renoncé à l'archevêché de Paris. Il s'est mis lui-même en scène dans ses Mémoires rédigés à partir de 1665 et publiés en 1717.
En bref
Longtemps, Paul de Gondi a été un prêtre franchement scandaleux, factieux, opportuniste et maladroit. Mais il fut aussi – encore que plus rarement – coadjuteur, familier du pavé de Paris, champion de la romanité, élève de M. Vincent, proscrit et pénitent de dom Hennezon. Peu à peu, il quitte ce personnage douteux pour devenir ce qu'il est : un des grands écrivains de son temps ; sa vie entière se confond avec ses écrits. Non pas seulement parce que sa plume lui fut une arme, mais parce qu'il écrit comme il a rêvé, comme il a tenté de vivre. Dans le parterre Il a commencé sa vie à Montmirail ; très tôt attaché à l'Église, il mène de front, dès 1632, galanteries, duels, études. En 1639, il entre en littérature avec une nouvelle historique, La Conjuration de Fiesque, épisode de l'histoire de Gênes au XVIe siècle : il s'y inspire de l'Italien Mascardi et, peut-être, de la traduction de Bouchard, libertin érudit, auteur établi à Rome de polissonnes Confessions. Ce récit, connu très vite par des copies manuscrites – plus subversives que le texte imprimé 1665, et découvertes il y a peu –, inquiète Richelieu. Décrivant la conduite de Fiesque, Gondi prouve qu'il connaît la leçon de Machiavel, et il en démontre l'efficacité : Les scrupules et la grandeur ont été de tout temps incompatibles. Le rapprochement de cette adaptation avec ses modèles permet de saisir quelle part personnelle entre dans l'interprétation du sujet : sous les prétextes spécieux de l'histoire affleurent sans cesse les tumultes de la conspiration et son apologie. Qu'importe le succès funeste de Fiesque ! Gondi conclut 1639 : Son procédé haut et élevé et les grandes vertus dont il a toujours fait profession nous justifieront que la couronne et le sceptre étaient moins l'objet de son ambition que l'honneur. Œuvre étonnante, prémonitoire programme de vie, où, à chaque ligne, l'autobiographie du mémorialiste perce sous l'héroïsation d'un factieux. La Conjuration, au début d'une vie, porte autant de rêves que La Vie du cardinal de Rais à sa fin : l'impatience, simplement, y préfigure le souvenir. 1648 : la Fronde éclate. C'est que la Constitution est en cours de transformation : selon le statut coutumier du royaume, fils de France et princes du sang avaient alors le droit de conseiller le roi, de participer au gouvernement. Dès Henri IV et, a fortiori, sous les régences, le roi – ou la régente – gouverne avec des hommes de son choix, sans considérer les droits héréditaires des anciennes familles ; les membres de celles-ci se jugent lésés, tentent de s'imposer par un plus grand dévouement au roi ou par la révolte. Le Parlement s'émeut, et tous les ordres : officiers de justice et de finances contre intendants, petit peuple à la vie précaire. Gondi, très emporté et très séditieux contre Mazarin, élit la rébellion, s'avoue l'auteur de féroces pamphlets parmi les milliers que génère la Fronde, Ces écrits de circonstance font entendre Gondi, justifient l'engouement du public pour son prêche, témoignent de sa tessiture, du burlesque Manifeste du duc de Beaufort à la solennelle Remontrance au roi ; désormais cardinal de Retz, il est néanmoins arrêté 1652, incarcéré. Noblesse et Parlement ont perdu pouvoirs et illusions ; la mode des cardinaux-ministres est passée. Après la liberté recouvrée 1654, ce sont les années d'exil : Retz aborde au rivage italien, participe à son premier conclave 1655 ; pressé de quitter Rome 1656, il mène alors une vie errante, puis s'établit à Commercy 1661 ; considéré comme papabile, il assiste à un deuxième conclave 1667, puis à un troisième 1669. Retiré à Saint-Mihiel 1675, il écrit ses Mémoires, dédiés à Mme de Sévigné, et se rend à un dernier conclave 1676.
Il meurt, est inhumé à Saint-Denis : son tombeau s'y voit toujours, inviolé.
Quelque quarante ans après, les Mémoires du cardinal de Retz sont imprimés à Nancy 1717. Œuvre impure : le littéraire fuit les pages historico-politiques ; l'historien suspecte le livre de – trop – belle invention. D'où cet éternel exil où, malheureusement, Retz est, aujourd'hui encore, resserré.
Sa vie
Issu d'une famille florentine, dont la fortune avait été faite par Catherine de Médicis qui appréciait les petits chiens élevés par la grand-mère du futur cardinal, ce surdoué de la rhétorique, de la politique et de la galanterie finit par décevoir tout le monde – sauf les lecteurs de ses Mémoires. Parus en 1717, ceux-ci posèrent d'ailleurs aussitôt un problème d'authenticité. Étaient-ils bien du cardinal ? Mais le cardinal était-il bien un politique ? Le cardinal de Retz a fait son autoportrait en cynique. Peinture irritante que stigmatisent Saint-Simon, Chateaubriand qui incrimine une lecture viciée de Plutarque : une mauvaise interprétation des Vies parallèles génère non des héros bénéfiques mais des chefs de parti, Tocqueville Retz avoue son projet d'assassinat de Richelieu, ses dévotions et ses charités hypocrites, de peur de ne pas passer pour un habile conspirateur : ce n'est pas l'amour de la vérité qui le mène, ce sont les travers de l'esprit qui trahissent involontairement les vices du cœur . Retz avait cependant été à bonne école. Son père, Philippe Emmanuel de Gondi, général des galères, et sa mère, Marguerite de Silly, avaient donné comme précepteur à leur fils aîné Vincent de Paul : Mme de Gondi avait joué un rôle déterminant dans la mise en route des entreprises charitables du futur saint et son mari, devenu veuf, se retira à l'Oratoire. Le jeune Paul de Gondi, avec l'âme la moins ecclésiastique qui fût, voyait « l'archevêché de Paris dans sa maison, deux Gondi, dont son oncle, avait occupé le siège. Très jeune, il fut pourvu de bénéfices qu'il semblait mériter : tonsuré à dix ans, il fit preuve devant le jésuite chargé d'examiner ses connaissances d'une étonnante capacité en grec et en latin. Élève du collège de Clermont, brillant étudiant en Sorbonne, il se signala aussitôt à Richelieu par ses qualités d'orateur il emporta la première place à la licence de théologie contre le candidat du cardinal-ministre, la dissipation de ses mœurs, Je ne pouvais me passer de galanterie et son dangereux esprit. À dix-huit ans, il avait écrit en effet une Conjuration de Fiesque, qui préfigure toute sa carrière – avoir le pouvoir, l'applaudissement du public, se placer au-delà de la morale – et son échec : Retz ne sera qu'un perpétuel opposant, sa démagogie se retournera contre lui, ses mobiles seront percés à jour. Et sa conversion finale sera interprétée comme une pirouette de plus Le cardinal s'en va en Paradis par chez Mme de Bracciano ; Il s'était fait le familier de Dieu, comme en sa jeunesse il avait serré la main des quarteniers de Paris. Il reçoit Une formation à la carrière ecclésiastique Il est le neveu de Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris, il naît dans une famille de petite noblesse florentine, qui a suivi Catherine de Médicis lors de sa venue en France. Son père Philippe-Emmanuel de Gondi a été le protecteur de Vincent de Paul, qui demeure chez lui de 1613 à 1617. Son frère aîné est Pierre de Gondi, duc de Retz. Très jeune, il est destiné à l'état ecclésiastique, bien qu'il n'en ait ni le goût — il rêve de se couvrir de gloire sur les champs de bataille — ni les dispositions — il se sent incapable de respecter le vœu de chasteté. D'un esprit curieux, il fait de solides études, lisant en particulier Salluste et Plutarque. Son inclination pour les conspirations le pousse à écrire, à l'âge de vingt-cinq ans, un récit historique intitulé La Conjuration du comte de Fiesque 1639. En 1643, à la mort de Louis XIII, il est ordonné prêtre novembre puis nommé coadjuteur de son oncle. Peu après, le 31 janvier 1644, il est consacré évêque et reçoit l'évêché in partibus de Corinthe. Très vite, il se rend populaire par l'éloquence de ses sermons, sa générosité en matière d'aumônes, ses amitiés avec les Grands, comme les Rohan, et ses accointances avec le parti dévot.
Le coadjuteur, frondeur
Par ambition, par désir d'obtenir le chapeau de cardinal, par goût naturel pour l'intrigue et par opposition politique au ministériat et à la monarchie absolue, il se lance dans la Fronde dès son début. Il tente au départ de s'imposer comme médiateur entre la reine et les parlementaires rassemblés en chambre Saint-Louis. Anne d'Autriche le congédie sans ménagement, et jette ainsi le coadjuteur dans le camp des Frondeurs. Après l'échec de la paix de Rueil et celui de la paix de Saint-Germain, il tente d'organiser la révolte en lui donnant un chef. Le Grand Condé refuse ce rôle. Gondi doit se rabattre sur son frère cadet, le prince de Conti, qu'il juge pourtant «un zéro qui ne multipliait que parce qu'il était prince du sang; Quand les régiments de l'armée d'Allemagne désertent en mars 1649, bien que leur chef Turenne reste avec la Fronde, Gondi sent le vent tourner. Il négocie en hâte avec la reine un codicille, réservant honneurs et places à lui-même et à ses amis. Cependant, Mathieu Molé, président du Parlement de Paris, divulgue le contenu du codicille, faisant ainsi brusquement chuter la popularité du coadjuteur. Quand, après la Fronde parlementaire, Condé est trouvé trop puissant, la régente ne peut que se tourner vers Gondi et sa puissante coterie. Grâce à sa maîtresse, Charlotte de Lorraine, fille de la duchesse de Chevreuse, le coadjuteur s'est retrouvé conseiller intime de Gaston de France, oncle du roi. La reine le rencontre au cloître Saint-Honoré. Gondi accepte de faire défection, en échange du chapeau de cardinal tant convoité. Les princes sont arrêtés le 18 janvier 1650. Le 25 novembre, néanmoins, après avoir transféré les princes au Havre, hors de portée de Gondi, Mazarin lui refuse la barrette. De nouveau, Gondi se retourne, entraînant Gaston de France avec lui. Après avoir réclamé le renvoi de Mazarin, il est informé que la reine va emmener le roi à Saint-Germain, où a fui le cardinal. Il ameute la foule, qui va au Palais-Royal vérifier que le roi est bien dans son lit. Deux meneurs surveillent le sommeil royal. Louis XIV ne pardonna jamais cette humiliation au coadjuteur. Gondi devient en 1651, abbé commendataire de l'abbaye Notre-Dame de la Chaume de Machecoul, à la suite de son oncle Jean-François de Gondi.
Du théâtre du monde au théâtre de la conscience
Ce siècle capital, où la France passe de la féodalité au monde moderne, est le décor de Retz. Il distingue trois parties dans les Mémoires, correspondant aux trois temps de sa vie. La première : Je n'ai été jusques ici que dans le parterre ..., je vas monter sur le théâtre » ; la seconde : Je vas travailler au reste du compte que je vous dois de ma vie : et qui en contiendra la troisième et dernière partie : ce qu'il a vu ; ce qu'il a fait ; ce qu'il a été. Retz est historiographe et autobiographe : il s'agit pour lui de « donner l'histoire de [sa] vie ». Le titre, Vie du cardinal de Rais, est écrit bellement, de sa main, dans le manuscrit. Et, ô paradoxe ! Narcisse se mirant a besoin du poids de l'histoire : d'où le point de perspective personnel, le gauchissement des faits, les silences. Car cet énorme livre recèle des lacunes : l'information semble abondante, elle est incomplète : sans archives, Retz puise dans ses souvenirs fatalement pâlis, et ne fait rien pour pallier les blancs. Sa source, unique, est le Journal du Parlement 1648-1652, qui lui fournit matériaux bruts et stimulus nécessaires. L'intérêt historique de Retz réside dans ce don de restituer le climat particulier à la Fronde, les motivations des acteurs : par amour de la gloire, par orgueil de la grandeur, tous luttent contre le pouvoir, rêvent de l'incarner, de monter le plus haut possible dans la hiérarchie des conseils. On mesure la puissance, et le péril pour le pouvoir royal, que représentent ces attitudes aristocratiques : chaque grand a ses fidèles, qui lui assurent leurs propres alliés, formant ainsi une chaîne, une armée de suivants voués corps et âme au maître dont ils sont les créatures. Les Mémoires demeurent essentiels pour explorer la face cachée de la Fronde, dénuder les mécanismes cruels du destin et du cœur. Retz a compté sur son action pour ériger sa statue : pour son malheur et pour sa gloire, il voit son avenir politique limité aux murs d'un donjon ; or la figure de l'écrivain va se dresser sur le piédestal du factieux, que ses conclaves même n'eussent suffi à sauver de l'oubli : tout écrit autobiographique fait méditer sur le sens d'une vie, sa dérision. L'autre intérêt des Mémoires est celui-ci : son alchimie qui fait qu'en un or pur le plomb vil est changé. Au moment où le jour bascule dans la nuit, Retz se retire, proche de l'abbaye de Saint-Mihiel, et se livre à une passionnée quête du moi : Je trouve une satisfaction sensible à me développer ..., à vous rendre compte des mouvements les plus cachés et les plus intérieurs de mon âme. Car son désir d'agir pour le bien d'autrui n'a jamais été grand ; ce prince des égotistes s'intéresse au bonheur d'un seul être : lui-même. Écrivant dans un présent éthique ou hors du temps, Cressot, il prolonge les mirages qui l'ont tant ébloui ; il se fait le spectateur de soi et recompose en destin le cours de sa vie pour échapper aux déceptions du bilan : s'il n'a pas cru toujours, souvent il a été dupe ; ses martingales infaillibles n'ont jamais piégé le réel ; il idéalise, mais il a sous-estimé. Vingt ans après son évasion, il revit l'élan jubilatoire : Saragosse, Majorque, Tusculum lui sont alluvions de grande mémoire ; la beauté des sites le fascine encore, si vive est sa sensualité, si fondamental son optimisme. Au souvenir, Retz mêle le rêve : son récit est gonflé d'espoirs, comme si l'écrivain s'était installé sur une île u-topique, dérivant entre réel et imaginaire. Sa vie, écrite selon ses rêves, prend forme. Le dessein délibéré d'une composition tripartite du livre atteste le besoin nostalgique de trouver un ordre à son existence. Ainsi, l'échec de la vie, généralement considéré comme une déroute, devient expérience singulière et victoire. Le manuscrit original, emporté aux Amériques au XIXe siècle, puis rapporté on ne sait rien de cette odyssée, est désormais à la Bibliothèque nationale : c'est un document exceptionnel, rédigé d'une forte écriture, élégante, jaillissante, triomphalement ascendante, mais aussi présentant des ratés. Document émouvant, car le trait, en rapport avec le rythme vital, est immobilisé à jamais, semblable à un électroencéphalogramme, et aussi aisé à lire. Et voilà que le manuscrit de Retz se met à ressembler à la vie de Retz : il est, à son image, double, troublant, envoûtant. Le cardinal de Retz aura lutté, vainement, pour s'imposer, conquérir, mais il n'a perdu pied dans la réalité que pour laisser sa trace fascinante, manquée, triomphale ; proscrit, failli, vieilli, troquant contre une plume l'épée des Gondi et le poignard du coadjuteur, il retrouve l'ordre de ses origines, sécrétant une prose altière de si peu d'art, une prose aristocratique. Marie-Thérèse Hipp
Le cardinal et la chute
Le 19 février 1652, Gondi, grand adversaire de Mazarin, obtient enfin le chapeau de cardinal des mains d’Innocent X. Quand le roi rentre à Paris en octobre 1652, l'un des premiers gestes de Mazarin est de faire jeter en prison le tout nouveau cardinal de Retz 16 décembre : celui-ci est mené à Vincennes. Le 21 mars 1654, son oncle, l'archevêque de Paris, meurt. Retz est toujours en prison, malgré l'intercession de ses amis et même du pape. Retz signe une renonciation suffisamment vague pour être dénoncée aussitôt après. Placé en résidence surveillée au château de Nantes, il s'en échappe grâce à une corde dissimulée sous sa simarre. Furieux, Mazarin déclare vacant l'archevêché, et Retz gagne l'Espagne, puis Rome. Il nomme des vicaires qui parviennent à administrer le diocèse pour lui. En 1655, Alexandre VII succède à Innocent X. Mazarin le dépeint au pape comme un janséniste endurci. Alexandre VII, élu en partie grâce à l'appui de Retz, nie le tout vivement. Pendant ses années d'exil, Gondi, après sa fuite du château de Nantes, vient se réfugier à Belle-Île-en-Mer dont il a hérité de son grand-oncle, Albert de Gondi. En difficulté, il consent à vendre Belle-Île au surintendant Nicolas Fouquet pour environ quatorze cent mille livres. Fouquet achève ce que son prédécesseur a commencé, à savoir l'agrandissement de la citadelle à Palais. Le cardinal de Retz se réfugie par la suite dans son château de Commercy, centre de la principauté dont il avait hérité de sa mère en 1640. Retz voyage alors en Europe, s'intéressant à la politique locale. Il prend ainsi parti en faveur des Stuarts. Quand Mazarin meurt en 1661, Retz espère rentrer en grâce, sous-estimant la rancune de Louis XIV. En 1662, Retz se résigne à renoncer à son siège. En échange, il obtient l'abbaye de Saint-Denis, un bénéfice considérable. Il peut regagner Paris en 1668. Il continue à se mêler de politique, mais uniquement de celle entre Paris et Rome. Il empêche Alexandre VII d'excommunier le parlement de Paris, qui a rejoint la Sorbonne dans son combat contre l'infaillibilité pontificale. Il prend part aux conclaves de Clément IX et Clément X, et attire quelques suffrages sur sa tête en 1676. Retz meurt le 24 août 1679, après s'être retiré dans son abbaye de Saint-Denis. Il y est inhumé, mais Louis XIV interdit qu'on y dresse un monument.
Retz, mémorialiste
Édition des Mémoires datée de 1731 parue chez J-F Bernard à Amsterdam. Le cardinal de Retz reste connu pour ses Mémoires, rédigés entre 1675 et 1677 et publiés seulement en 1717. Retz y raconte, d'une plume spirituelle et sous forme romancée, son implication dans la Fronde.
Œuvres
Œuvres complètes, publiées par Jacques Delon aux éditions Honoré Champion : t. I. Œuvres oratoires, politiques et religieuses, 2005. t. II. Discours philosophiques. Controverses avec Desgabets sur le cartésianisme, 2005. t. III. Correspondance. Affaire du cardinalat, 2005. t. IV. Correspondance. Lettres épiscopales, 2005. t. V. Correspondance. Affaires d’Angleterre et Affaires de Rome, 2007. t. VI. Correspondance. Affaires privées. Textes établis, avec introduction, notes, bibliographie, reproduction de manuscrits, illustrations, index des noms de personnes, index des noms de lieux, 2009.
Armoiries
Armes Blasonnement D'or, à deux masses d'armes de sable, passées en sautoir et liées de gueules.
Généalogie
Il est le fils de Philippe-Emmanuel de Gondi, comte de Joigny, marquis de Belle-Île, baron de Montmirel, seigneur de Dampierre et de Villepreux, général des Galères de France, et de Françoise Marguerite de Silly5 1584-1625, dame de Commercy. Ascendance de Jean-François Paul de Gondi
Posté le : 19/09/2015 19:15
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