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Henry VIII D'Angleterre 1
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Le 28 juin 1491 naît Henri VIII, né Henry Tudor

au Palais de Placentia Greenwich, Angleterre, mort à 55 ans le 28 janvier 1547 au Palais de Whitehall à Londres, Angleterre, il fut roi d'Angleterre et d'Irlande du 24 Avril 1509 où il fut couronné à l'abbaye de Westminster jusqu'à sa mort soit durant 37 ans, 9 mois et 4 jours, son prédécesseur est henri Vii et son successeur est son fils Edouard VI. Son père est Henri Vii roi d'Angleterre et sa mère Elisabeth d'York
La controverse juridique et théologique relative à la validité de son premier mariage avec Catherine d'Aragon et à son annulation fut l'une des principales causes du schisme de l'Église d'Angleterre avec Rome et de la Réforme anglaise. Henri VIII supervisa cette séparation avec notamment la dissolution des monastères et fut pour cela excommunié ; il resta néanmoins un fervent défenseur des fondamentaux de la théologie catholique. Henri VIII se remaria à cinq reprises et il fit exécuter deux de ses épouses.Il fut marié à Catherine d'Aragon 1509-1533, Anne Boleyn 1533-1536, Jeanne Seymour 1536-1537, Anne de Clèves 1540, Catherine Howard 1540-1542, Catherine Parr 1543-1547. Ses enfants sont Marie première, Élisabeth première, Édouard VI, Henry FitzRoy, fils illégitime. Religion Catholique, puis fondateur de l' Anglicanisme à partir de 1534. En politique étrangère, Henri VIII participa notamment aux guerres d'Italie contre la France de François Ier en s'alliant fréquemment à Charles Quint. Ses succès sur le continent furent cependant limités. Dans les îles britanniques, il s'opposa à plusieurs reprises à l'Écosse alors alliée à la France tandis que son règne marqua le début d'une plus grande influence anglaise en Irlande. Ces guerres et les dépenses fastueuses du roi affectèrent profondément les finances du Royaume et les mesures prises pour équilibrer le budget ne firent qu'aggraver la situation économique de l'Angleterre.
Henri VIII était un homme de la Renaissance athlétique et éduqué qui s'exerçait à l'écriture et à la musique. Néanmoins, un accident de joute et l'usure du temps affectèrent la santé physique et mentale du roi qui devint obèse et était à la fin de sa vie considéré comme un tyran égoïste. Au fil de ses mariages, il avait écarté de sa succession ses deux filles Marie et Élisabeth au profit de son fils Édouard. Tous ses enfants légitimes montèrent néanmoins sur le trône mais en l'absence de descendance, ils furent les derniers de la dynastie Tudor.


En bref

Né à Greenwich en juin 1491, fils d'Henri VII qui fut le premier souverain Tudor, Henri VIII d'Angleterre monte sur le trône en 1509 à l'âge de dix-huit ans et son règne ne s'achève qu'en janvier 1547. Contemporain de François Ier et de Charles Quint, il a été, comme eux, un roi à la fois humaniste et chevalier, dont les décisions en matière de gouvernement, de vie religieuse, d'économie, surtout dans le domaine commercial, et les relations extérieures ont durablement marqué l'histoire de son pays. Il serait aussi injuste que ridicule de ne retenir de lui que l'image du grand amateur de femmes et d'épouses, qui ne connut pas moins de six reines à son côté, Catherine d'Aragon de 1509 à 1533, dont il divorça, Anne Boleyn, les trois années suivantes, qu'il fit exécuter, Jane Seymour, en 1536-1537, qui mourut douze jours après avoir accouché du futur Édouard VI, Anne de Clèves qu'il répudia, à peine épousée, en janvier 1540, Catherine Howard, qui fut exécutée en février 1542 après moins de vingt mois de vie commune, et Catherine Parr, sa veuve en 1547 après une union de trois ans et demi.
En montant sur le trône, Henri VIII a découvert un héritage aux facettes variées. Le royaume, encore borné au nord de l'Écosse indépendante, compte environ trois millions de sujets, héritiers des survivants de l'hécatombe des pestes du XIVe siècle, dont 85 p. 100 étaient des villageois et presque autant des agriculteurs ; le reste de la population est constitué par de maigres cités, Londres compte alors quelque 50 000 à 60 000 habitants, qui, parfois dotées du statut de bourgs, gèrent elles-mêmes, par l'intermédiaire des élus des bourgeoisies, leurs affaires municipales. L'aristocratie soumise d'une main de fer par Henri VII, mais affaiblie surtout par les effets des morts et des renouvellements de la longue guerre civile des Roses, achevée en 1485, est tentée parfois de redresser la tête en s'appuyant sur de vastes clientèles, des châteaux, des armées privées ; le système religieux est fondé sur le monopole de l'Église catholique en Angleterre, riche d'un tiers des terres du royaume, réparties entre ordres monastiques et clergé séculier, défendue contre l'hérésie, celle des Lollards en particulier, par de terribles lois pénales. La puissance extérieure est encore fort limitée, surtout depuis l'avortement définitif des grands rêves de domination sur la France voisine mais la prudence financière, la possession de ressources non négligeables, la position géographique autorisent d'utiles et fructueux marchandages diplomatiques et une influence parfois démesurée. La faiblesse du système politique réside dans la jeunesse même de la dynastie des Tudors, conquérante du trône en 1485 et toujours, de ce fait, exposée à faire face à d'autres ambitions, dans un régime qui allie un Parlement fort de deux siècles d'existence dans ses structures bicamérales, et dans la prétention de l'autorité d'un exécutif toujours doté de l'investiture divine. Les possessions sont plus assurées au pays de Galles qu'en Irlande ; et l'action est en général entravée dès lors qu'il s'agit de compter sur une administration squelettique et nécessairement recrutée, au sommet, parmi des notables qui ne se veulent pas seulement des serviteurs ; de même, lorsqu'il faut constituer une armée, une flotte de guerre en trouvant les ressources, les hommes et les navires dans un royaume surtout terrestre.
Les atouts du jeune roi ne sont pas négligeables. Il bénéficie de l'expérience et des réalisations de son père et prédécesseur, de la popularité que lui a gagnée son intelligente politique économique d'encouragement du grand commerce maritime et qu'a renforcée la paix intérieure et extérieure ; il peut jouer de la soumission du Parlement, que Henri VII n'avait réuni que sept fois en vingt-cinq ans, préférant légiférer en Conseil. Il a été formé à son métier, bien que seule la mort de son frère aîné Arthur, en 1502, lui eût valu la promesse de la Couronne : il est un excellent cavalier, apte à tous les combats, il a goûté, dans les temps de l'humanisme naissant, aux joies de l'esprit, ami de Thomas More, d'Érasme, qu'il rencontre ou avec lequel il entretient une active correspondance ; il se pique de connaissances variées et étendues, son intelligence est indéniable. Son entourage lui est d'autant plus dévoué qu'il puise ses exemples dans une Antiquité grecque et romaine dont on retient surtout les ardeurs patriotiques ; il élève aux plus hautes fonctions son ancien chapelain, Thomas Wolsey ; celui-ci, rapidement porté à l'épiscopat, devenu archevêque d'York et, en 1515, cardinal, est promu en décembre de la même année chancelier du royaume : très ambitieux, ayant à deux reprises rêvé d'une élection au pontificat, il garantit à son maître les conseils les meilleurs pour renforcer son autorité et cela jusqu'à sa disgrâce de 1529.
L'histoire du règne doit être divisée en deux périodes que sépare la grande querelle avec Rome, avec son aboutissement : le schisme et la constitution d'une Église nationale. Ce n'est pas privilégier le religieux que de marquer d'entrée cette césure : elle a préfiguré un immense changement dans l'ordre des choses politiques, dans la vie sociale, dans le reclassement international des puissances européennes.
Avant 1529, Henri VIII est davantage un continuateur qu'un innovateur. À l'heure des déchirements religieux sur le continent, après que Luther, en 1517, eut levé l'étendard d'une révolte contre Rome, le roi se veut le défenseur de l'orthodoxie. Il n'empêche pas les humanistes de conduire leur quête, permet sans difficulté à Thomas More de publier, en 1516, son Utopie, demeure l'ami de John Colet, doyen de Saint-Paul, mort en 1519 après avoir créé une école de grande valeur et qui est un lecteur critique des Écritures et le pourfendeur des abus du clergé ; il approuve Wolsey de chercher à réprimer certains de ces abus et de créer de bons collèges à Oxford et Ipswich. Mais il gagne en 1521, sur décision de Léon X, le titre de défenseur de la foi, désormais partie intégrante de la titulature royale anglaise, pour avoir publié une Assertio septem sacramentorum dirigée contre Luther. On brûle des livres, mais aussi des hérétiques accusés de lollardisme ; Thomas More lui-même est chargé en 1529 de réfuter les écrits de William Tyndale, disciple de Luther et premier traducteur du Nouveau Testament en anglais 1525. Il s'agit de ne faire porter la réforme que sur des matières de discipline et de rites.
Maintenant le calme religieux dans le royaume, le souverain est d'autant plus libre de poursuivre une politique autoritaire. C'est lépoque de la création de section qu'on essaye vainement de réduire à une vingtaine de personnes en 1526, du développement de la section judiciaire du Conseil dans sa Chambre étoilée Star Chamber, de la réduction au minimum de l'intervention du Parlement qui n'est réuni qu'à cinq reprises et dont on se passe financièrement au prix de quelques exactions fiscales illégales, dont la difficile levée, en 1525, d'une taxe étrangement qualifiée d'amicale amicable grant. Soucieux de ne pas heurter les grands intérêts et conscient de ses propres besoins, Henri VIII encourage l'essor maritime, mais se garde bien de chercher à appliquer avec rigueur les lois contre les enclosures, qui, permettant le développement de l'élevage du mouton à laine, « dépeuplent » certains cantons du royaume en chassant les fermiers et journaliers de terres jusqu'alors vouées à la céréaliculture. Tout au plus une grande enquête mise en œuvre en 1517 contribue à ralentir le mouvement.
À l'extérieur, la politique est résolument empirique. La guerre n'est jamais exclue comme moyen : en 1512, elle prend l'aspect d'une vaine tentative de reconquête de la Guyenne ; en 1514, elle comporte l'acquisition de Tournai aux dépens de Louis XII de France, que son fils rachète en 1518 ; en 1513-1514, c'est sur les confins écossais qu'il faut se battre. La diplomatie est habile : le grand affrontement des Valois et des Habsbourg permet à Henri de se vendre au plus offrant, dans la mesure où ses intérêts propres ne sont pas menacés ; en juin 1520, il demeure insensible aux fastes du camp du Drap d'or et préfère appuyer Charles Quint plutôt que François Ier. Les malheurs du roi de France poussent, en 1525, à une paix entre l'Angleterre et la France, fort généreusement payée par celle-ci, puis, l'année suivante, à un renversement d'alliances. Cependant, il apparaît souvent de bon ton de reprendre à son compte la vieille idée d'une réconciliation de la chrétienté sous la bannière d'une croisade contre les Turcs pour délivrer les Lieux saints !
Symbole de la continuité avec le passé : à partir de 1525, et pour la première fois, le souverain anglais se fait désigner, dans sa titulature, avec le numéro d'ordre qui est le sien dans l'emploi de son prénom.
En 1529, les nuages se sont accumulés. Henri n'a qu'une héritière, Marie, née en 1516. Il se persuade d'autant plus aisément que sa dynastie serait en péril en cas de succession par une femme parfaitement légitime pourtant, qu'il est, depuis 1527, tombé follement amoureux d' Anne Boleyn : un remariage pourrait lui valoir l'héritier jugé nécessaire. Pour divorcer, le roi invoque le tardif scrupule de conscience d'avoir épousé la veuve de son frère Arthur : ce mariage, intervenu en 1501, une année avant la mort du prince, n'a sans doute jamais été consommé, mais le procès de divorce a été marqué par l'appel à de douteux et répugnants témoignages contraires. Sollicitée auprès du pape Clément VII, une décision favorable aurait sans doute pu être obtenue si, après le sac de Rome par les troupes de Charles Quint en 1527, celui-ci, devenu le plus puissant souverain de la Chrétienté et le plus influent en Italie, n'avait pas été le neveu de Catherine.
Les tergiversations pontificales et l'échec, à Londres, de la procédure entamée devant le tribunal des légats, Wolsey et Campeggio, entraînent la chute du cardinal Wolsey et donnent le signal des grandes mutations.
La prospérité économique est réelle parce que le règne du roi coïncide avec le début d'un beau XVIe siècle : l'essor de la population, même relatif, un climat plus favorable, mais aussi une politique habile y contribuent. Henri VIII est un artisan du mercantilisme alors en honneur. Cela se traduit par le renouvellement des Actes de navigation de son père, en particulier en 1540, pour favoriser l'essor d'une flotte de commerce dotée d'équipages anglais. Par ailleurs, il soutient les entreprises commerciales, en particulier les voyages répétés de William Hawkins sur les côtes de Guinée et du Brésil, malgré les protestations portugaises. En 1537, une loi sur les guildes tend à faciliter l'accession de compagnons à la maîtrise, dans le dessein de réduire le malthusianisme des corporations et de permettre la croissance des productions. Un souci identique a justifié les ventes et les distributions de terres, mais aussi la poursuite des efforts pour prévenir les excès des enclosures : une loi de 1536 réserve à la culture les terres d'origine monastique pour une durée minimale de vingt ans.
Autant par souci de l'ordre que par préoccupation chrétienne, le roi n'a pas été insensible à la misère : sur la longue route qui mène à la fameuse loi des pauvres d'Élisabeth en 1601, Henri a planté d'importants jalons en confiant, en 1531 et en 1536, des responsabilités de contrôle aux juges de paix et, surtout, en réservant, pour la première fois à cette dernière date, aux paroisses la mission de secourir les indigents.
Il est vrai aussi que le roi, par ses manipulations monétaires des années 1540, destinées à lui procurer des ressources et à alléger ses dettes en faisant varier le titre des pièces et la définition – or ou argent de la livre –, a largement aussi contribué à une hausse erratique des prix et à une baisse des salaires réels. On a estimé à quelque 39 p. 100 la hausse des prix alimentaires de 1541 à 1550, d'où une difficile course entre prix et rémunérations.
La politique extérieure, par contre, n'a guère varié dans sa pratique du jeu de basculement entre Valois et Habsbourg. Pendant plusieurs années, on vit une paix précaire et un rapprochement avec la France que symbolisent un traité d'amitié en 1532, suivi d'un pacte pour s'opposer en commun à l'expansion ottomane. Mais la lutte d'influence des deux monarchies amène de vifs affrontements à propos de l' Écosse : Jacques V, époux d'une princesse française, ravage les zones frontières en 1542 et sa mort n'empêche pas l'action d'un puissant parti français. En 1542, Henri est ainsi poussé à une alliance avec Charles Quint contre François Ier. Ses troupes occupent Boulogne deux ans plus tard. Une paix séparée entre l'empereur et son éternel rival français met l'Angleterre en fâcheuse posture, mais, en 1546, le traité d'Ardres rétablit la paix en laissant Boulogne à l'Angleterre pour une période de huit ans. Henri VIII reçoit d'autre part la promesse d'une forte indemnité.
Dans ce contexte d'événements contradictoires, la santé et la vigueur de Henri VIII entrent dans un lent déclin. Il assiste, au cours des dernières années de sa vie, à l'affrontement à la cour de partis opposés, chacun soucieux de prendre le meilleur en cas d'accession au trône d'un roi mineur Édouard à neuf ans à la mort de son père. L'exécution du comte de Surrey et l'emprisonnement de son père, le duc de Norfolk, traduisent les suspicions ultimes du roi à l'encontre du parti le plus décidé à renouer avec Rome. Cependant qu'Edward Seymour, comte de Hertford, favorable à une réforme plus radicale, semble alors renforcer sa position.
Henri VIII meurt le 28 janvier 1547. Les difficultés traversées par le royaume sous le court règne d'Édouard VI, jusqu'en 1553, puis de Marie la Sanglante de 1553 à 1558, contribuent, dès le XVIe siècle, à rehausser les mérites du père de la grande Élisabeth.Roland MARX

Sa vie

Né au palais de Placentia le 28 juin 1491, Henri Tudor était le troisième enfant et le second fils du roi Henri VII et d'Élisabeth d'York. Sur les six frères et sœurs d'Henri, seuls trois Arthur de Galles, Marguerite et Marie atteignirent l'âge adulte. Il fut baptisé par l'évêque d'Exeter Richard Fox dans une église franciscaine non loin du palais. En 1493, à l'âge de deux ans, il fut fait connétable du château de Douvres et gouverneur des Cinq-Ports. L'année suivante, il devint comte maréchal d'Angleterre, lord lieutenant d'Irlande, duc d'York, gardien des Marches et il intégra l'Ordre du Bain. En mai 1495, il fut nommé à Ordre de la Jarretière. Henri reçut une éducation de très haut niveau et il parlait couramment l'anglais, le latin et le français et avait quelques bases en italien. On ne sait que peu de choses de son enfance car n'étant pas prince de Galles, il n'était pas destiné à devenir roi. En novembre 1501, il joua un rôle important dans les cérémonies entourant le mariage de son frère Arthur à Catherine d'Aragon, la plus jeune fille du roi Ferdinand II d'Aragon et de la reine Isabelle Ire de Castille.
Arthur mourut soudainement, peut-être de la suette, à l'âge de 15 ans en avril 1502 après 20 semaines de mariage avec Catherine. Toutes ses prérogatives et titres furent ainsi transmis à Henri, âgé de dix ans, qui devint duc de Cornouailles en octobre et prince de Galles et comte de Chester en février 1503. Henri VII ne délégua que quelques missions à son nouvel héritier. Les actes du jeune Henri furent également étroitement encadrés et il accéda au trône sans entraînement à l'art exigeant de la royauté.
Henri VII poursuivit ses tentatives pour sceller une alliance entre l'Angleterre et l'Espagne en proposant de marier Henri à Catherine. L'idée avait germé immédiatement après la mort d'Arthur et un accord en vue d'un mariage fut signé 23 juin 1503. Les lois religieuses interdisaient le mariage entre membres de la même famille et une dispense papale fut demandée par Henri VII et l'ambassadeur espagnol. Celle-ci n'était nécessaire que si l'union avait été consommée, ce qui n'était pas arrivé selon Catherine et sa chaperonne, mais le pape Jules II accorda néanmoins la dispense. Le jeune âge d'Henri empêchait toute cohabitation tandis que la mort d'Isabelle Ire en 1504 et la crise de succession qui suivit compliqua la question. Son père préférait qu'elle reste en Angleterre, mais les relations de Henri VII avec Ferdinand II s'étaient détériorées et la perspective d'un mariage semblait s'éloigner. Catherine vécut donc relativement recluse et elle fut nommée ambassadrice par son père pour lui permettre de rester indéfiniment en Angleterre.

Début de règne

Henri VII mourut de la tuberculose le 22 avril 1509 et le jeune Henri lui succéda sous le nom d'Henri VIII. Peu après l'enterrement de son père le 10 mai, Henri VIII déclara qu'il épouserait Catherine même si les questions entourant la dispense papale restaient irrésolues. La cérémonie de mariage fut sobre et organisée à l'église franciscaine de Greenwich. Le 23 juin 1509, Henri VIII mena Catherine de la Tour de Londres à l'abbaye de Westminster pour leur couronnement qui eut lieu le lendemain. Le trajet du couple royal fut décoré de tapisseries15 et la cérémonie fut suivie par un luxueux banquet dans la grande salle du palais de Westminster.
Deux jours après son couronnement, Henri VIII fit arrêter deux des ministres les plus impopulaires de son père : Richard Empson et Edmund Dudley. Ils furent condamnés pour haute trahison et exécutés en 1510. L'historien Ian Crofton considère que de telles exécutions furent largement utilisées par Henri VIII pour éliminer ceux qui s'opposaient à son autorité. À l'inverse, il fut beaucoup plus modéré que son père envers la maison d'York qui avait des revendications sur la Couronne d'Angleterre. Plusieurs nobles qui avaient été emprisonnés par Henri VII comme Thomas Grey furent amnistiés mais certains furent exécutés ; Edmond de la Pole fut ainsi décapité en 1513 après que son frère Richard eut rejoint les adversaires de l'Angleterre durant la guerre de la Ligue de Cambrai.
Catherine tomba enceinte peu après le mariage mais elle accoucha d'une fille morte-née le 31 janvier 1510. Elle fut à nouveau enceinte peu après et elle donna naissance à un fils appelé Henri le 1er janvier 1511. Après le chagrin causé par la perte de leur premier enfant, le couple se réjouit de cette naissance et de nombreuses célébrations, dont un tournoi de joute, furent organisées; l'enfant mourut cependant au bout de sept semaines. Il fut révélé en 1510 qu'Henri VIII avait une liaison extra-conjugale avec l'une des sœurs d'Edward Stafford, Anne ou Elizabeth. Catherine fit une nouvelle fausse couche en 1514 puis accoucha d'une fille, Marie, en février 1516. Les relations au sein du couple royal s'améliorèrent après cette naissance et rien n'indique que le mariage ait été autre chose qu' exceptionnellement bon pour la période.
Elizabeth Blount fut la principale maîtresse d'Henri VIII pendant trois ans à partir de 1516. Elle est l'une des deux seules femmes dont le statut de maîtresse est incontesté, ce qui est peu pour un jeune roi de l'époque. Leur nombre exact fait l'objet de débats : David Loades estime qu'Henri VIII n'en avait qu'un nombre très limité tandis qu'Alison Weir considère qu'elles furent nombreuses. Catherine ne protesta pas et elle accoucha d'une fille morte-née en 1518. En juin 1519, Blount donna naissance à un fils illégitime appelé Henry FitzRoy. Le garçon fut fait duc de Richmond en juin 1525 dans ce que certains estimèrent être un premier pas vers une éventuelle légitimation. En 1533, FitzRoy fut marié à Marie Howard mais il mourut trois ans plus tard. Au moment de sa mort, le Parlement avait adopté le Second Succession Act qui lui aurait permis de devenir roi si Henri VIII mourait sans héritiers légitimes.

France et Habsbourg

En 1510, la France avait formé une alliance fragile avec le Saint-Empire Romain Germanique au sein de la Ligue de Cambrai contre Venise. Henri VIII maintint les bonnes relations de son père avec le roi Louis XII de France, mais cette question divisait ses conseillers et, peu après, il signa un pacte contradictoire avec Ferdinand II d'Aragon contre la France. Le problème fut résolu par la formation en octobre 1511 de la Ligue catholique dirigée contre la France par le pape Jules II. Henri VIII rejoignit cette coalition peu après et prépara une attaque anglo-espagnole en Aquitaine, visant à reprendre les territoires perdus durant la guerre de Cent Ans. L'offensive fut un désastre qui détériora les relations entre les deux pays, mais le retrait français d'Italie apaisa les tensions. Henri VIII remporta ensuite un grand succès diplomatique en convaincant l'empereur Maximilien Ier de rejoindre la coalition. Il obtint également que le pape le couronne roi de France si Louis XII était vaincu.
Le 30 juin 1513, Henri VIII et ses troupes battirent une armée française à Guinegatte dans le Pas-de-Calais et s'emparèrent de Tournai. Le roi avait mené personnellement ses forces et son absence poussa son beau-frère Jacques IV d'Écosse à envahir l'Angleterre pour soutenir Louis XII. Les Écossais furent néanmoins écrasés lors de la bataille de Flodden Field le 9 septembre 1513 et la mort du roi entraîna la fin de la brève participation de l'Écosse au conflit. Henri VIII avait grandement apprécié son expérience militaire, mais il décida de ne pas mener une nouvelle campagne en 1514. Il avait soutenu financièrement Ferdinand II et Maximilien Ier mais avait peu obtenu en retour et les coffres anglais étaient à présent vides. Le nouveau pape Léon X étant favorable à une paix avec la France, Henri VIII négocia son propre traité avec Louis XII : sa sœur Marie épouserait le roi de France et une trêve fut signée pour huit ans, une durée particulièrement longue pour l'époque.
François Ier succéda à son cousin Louis XII en 1515 tandis qu'après la mort respective de ses grand-pères Ferdinand II et Maximilien Ier en 1516 et 1519, Charles d'Autriche devint roi d'Espagne et empereur germanique. La diplomatie prudente du lord chancelier, le cardinal Thomas Wolsey, permit la signature du traité de Londres de 1518 qui visait à créer une paix permanente en Europe occidentale et à se prémunir contre la menace grandissante de l'Empire ottoman. Le 7 juin 1520, Henri VIII et François Ier se rencontrèrent au camp du Drap d'Or près de Calais pour deux semaines de somptueuses festivités. Les deux hommes espéraient mettre en place des relations amicales après les affrontements de la décennie passée, mais les tensions restèrent élevées et un nouveau conflit inévitable. Le roi anglais se sentait plus proche de Charles Quint qu'il avait rencontré avant François Ier. Une nouvelle guerre éclata entre l'Empire et la France en 1521 et Henri VIII proposa sans grands succès sa médiation. Toujours désireux de reprendre les anciens territoires anglais en France, il se rapprocha de la Bourgogne et apporta son soutien à Charles Quint. Une armée anglaise mena une offensive dans le Nord de la France à partir de 1522 avec des résultats mitigés. Le tournant du conflit fut la capture du roi de France à Pavie en février 1525 par les forces de Charles Quint qui pouvait à présent dicter ses conditions de paix et estimait qu'il ne devait rien à Henri VIII. Ce dernier décida donc de négocier une paix séparée qui fut signée le 30 août 1525 et ramenait quasiment les belligérants à la situation d'avant-guerre.

Divorce d'avec Catherine d'Aragon

Au début des années 1520, Henri VIII entretenait une relation avec Mary Boleyn, la dame de compagnie de Catherine d'Aragon. Il a été avancé qu'il était le père de ses deux enfants, Catherine et Henry, mais cela n'a jamais été prouvé et le roi ne les a pas reconnus comme il l'avait fait pour Henry FitzRoy. Alors qu'Henri VIII se désespérait de l'incapacité de Catherine à lui donner l'héritier mâle qu'il désirait, il se rapprocha de la sœur de Mary, Anne Boleyn, une jeune femme charismatique de l'entourage de la reine. Elle résista néanmoins à ses avances et refusa de devenir sa maîtresse comme l'était sa sœur. C'est dans ce contexte qu'Henri VIII évalua ses trois options pour obtenir un héritier et ainsi résoudre ce que la cour qualifia de grand dilemme du roi. Il pouvait légitimer Henry FitzRoy, ce qui nécessiterait l'intervention du pape et pourrait être contesté ; fiancer sa fille Marie le plus vite possible et espérer un petit-fils qui pourrait hériter directement - mais elle n'avait qu'une dizaine d'années et pouvait ne produire un héritier qu'après sa mort ; ou se séparer d'une façon ou d'une autre de Catherine et épouser une femme capable de lui donner un fils. Cette dernière possibilité et la perspective d'épouser Anne semblait la plus désirable pour Henri VIII et sa volonté d'obtenir l'annulation de son mariage devint rapidement évidente.
Les motivations et les intentions précises d'Henri VIII dans les années qui suivirent ne font pas l'unanimité. Du moins dans la première partie de son règne, Henri VIII fut un catholique pieux et instruit dont le traité théologique qu'il rédigea en 1521 contre les attaques de Martin Luther lui valut de recevoir le titre de défenseur de la Foi par le pape Léon X. Vers 1527, il devint persuadé qu'en épousant Catherine, l'épouse de son frère, il avait violé la loi divine Lévitique et que même une dispense papale ne pouvait rendre cette union valide. Catherine fut invitée à se retirer discrètement dans un couvent mais elle refusa en déclarant qu'elle était la seule et véritable épouse du roi. Henri VIII dépêcha donc des émissaires auprès du Saint-Siège pour demander l'annulation du mariage, mais le pape refusa car il ne voulait pas désavouer son prédécesseur et irriter Charles Quint, le neveu de Catherine, dont les troupes se trouvaient à proximité du Vatican et avaient pillé Rome en mai 1527.
Il fut alors décidé d'organiser en octobre 1528 un tribunal ecclésiastique chargé de se prononcer sur la validité du mariage en Angleterre en présence d'un représentant du pape. Même si Clément VII approuva la constitution d'une telle cour, il n'avait pas l'intention de déléguer à son émissaire Lorenzo Campeggio l'autorité pour accepter la demande d'Henri VIII. Après deux mois de discussions, Clément VII demanda en juillet 1529 que l'affaire soit jugée à Rome, où il était certain que la validité du mariage serait confirmée. Cette incapacité à obtenir le divorce désiré entraîna la chute soudaine et totale de Thomas Wolsey qui fut accusé de trahison en octobre et mourut ruiné l'année suivante. Thomas More le remplaça au poste de lord chancelier et de principal conseiller du roi. Intelligent et capable mais également catholique fervent et opposant au divorce, More soutint initialement le roi devant le Parlement.
En 1531, Catherine fut expulsée de la cour et ses appartements furent transmis à Anne. Cette dernière était une femme particulièrement intelligente et éduquée pour l'époque et elle s'intéressa grandement aux idées des réformateurs protestants, même si son degré d'adhésion au protestantisme reste débattu. Lorsque l'archevêque de Cantorbéry William Warham mourut en 1532, l'influence d'Anne et le besoin de trouver un ecclésiastique favorable au divorce entraînèrent la nomination de Thomas Cranmer. Ce choix fut approuvé par le pape, qui ignorait les plans du roi d'Angleterre.

Mariage avec Anne Boleyn

Durant l'hiver 1532, Henri VIII rencontra François Ier à Calais et obtint le soutien du roi de France pour son remariage. Immédiatement après son retour à Douvres, Henri VIII et Anne se marièrent en secret. Elle tomba rapidement enceinte et une deuxième cérémonie fut organisée à Londres le 25 janvier 1533. Le 23 mai 1533, Cranmer présida un tribunal spécial et annula le mariage d'Henri VIII et de Catherine ; cinq jours plus tard, il officialisa le mariage d'Henri VIII et d'Anne. Catherine perdit formellement son titre de reine et devint princesse douairière en tant que veuve d'Arthur. Anne fut ainsi couronnée reine consort le 1er juin 1533. Elle accoucha le 7 septembre et la fille fut appelée Élisabeth en l'honneur de la mère du roi, Élisabeth d'York.
À la suite du mariage, plusieurs législations furent adoptées pour régler les problèmes causés par cette union65. Les changements au droit canon furent supervisés par Cranmer tandis que les réformes présentées au Parlement furent soutenues par Thomas Cromwell, Thomas Audley et Thomas Howard ainsi que par Henri VIII. Mécontent de cette évolution, Thomas More démissionna et Cromwell devint le principal conseiller du roi. Le First Succession Act de 1533 excluait Marie de la succession au trône, légitimait le mariage d'Henri VIII avec Anne tandis que les enfants qu'il aurait avec elle deviendraient ses héritiers. L'acte de suprématie et la loi sur la restriction de l'appel faisait d'Henri VIII le chef suprême de l'Église en Angleterre. Ces décisions poussèrent Clément VII à excommunier le roi et l'archevêque de Cantorbéry même si cela ne fut rendu public que plus tard.
Le roi et la reine n'étaient pas satisfaits de leur vie de couple, notamment parce qu'Anne refusait de jouer le rôle de femme soumise qui était attendu d'elle. La vivacité d'esprit qui l'avait rendu si attirante la rendait trop indépendante pour le rôle largement cérémoniel d'une reine, et cela lui valut de nombreuses inimités. De son côté, Henri VIII appréciait peu l'irritabilité d'Anne et, après une grossesse nerveuse ou une fausse couche en 1534, il vit son incapacité à lui donner un fils comme une trahison. Dès Noël 1534, Henri VIII discuta avec Cranmer et Cromwell de la possibilité de quitter Anne sans avoir à revenir auprès de Catherine. L'année suivante, il entama une relation avec Margaret Shelton.
L'opposition aux politiques religieuses d'Henri VIII fut rapidement réprimée en Angleterre. De nombreux moines furent exécutés et beaucoup d'autres furent cloués au pilori. Les plus importants opposants étaient l'évêque de Rochester, John Fisher, et Thomas More qui refusaient de prêter allégeance au roi. Henri VIII et Cromwell ne souhaitaient pas leur mort et ils espéraient qu'ils changent d'avis. Cela ne fut pas le cas et les deux hommes furent condamnés pour haute trahison et exécutés à l'été 153574. Cette répression associée à la dissolution des monastères de 1536 accrut le mécontentement populaire et un large soulèvement appelé Pèlerinage de Grâce comprenant entre 20 000 et 40 000 rebelles menés par Robert Aske éclata dans le Nord de l'Angleterre en octobre. Henri VIII promit de prendre en compte leurs revendications et décréta une amnistie ; confiant dans la parole du roi, le meneur renvoya ses disciples; le monarque considérait néanmoins les rebelles comme des traîtres et environ 200 d'entre-eux, dont Aske, furent exécutés.

Exécution d'Anne Boleyn

Le 8 janvier, le couple royal apprit la mort de Catherine d'Aragon et Henri VIII demanda l'organisation de festivités pour célébrer cette nouvelle. La reine était à nouveau enceinte et elle était consciente des conséquences si elle ne donnait pas naissance à un fils. Plus tard dans le mois, le roi fut désarçonné et gravement blessé lors d'une joute et il sembla temporairement que sa vie était en danger. Choquée par la nouvelle, la reine accoucha d'un garçon mort-né d'une quinzaine de semaines le jour des funérailles de Catherine le 29 janvier. Pour la plupart des commentateurs, cette tragédie personnelle marqua le début de la fin du mariage royal. Étant donné le fort désir du roi pour un fils, la série de grossesses d'Anne attira largement l'attention. L'historien Mike Ashley avance qu'Anne avait fait deux fausses couches entre la naissance d'Élisabeth et l'accouchement du fils mort-né en 1536. La plupart des sources parlent de la naissance d'Élisabeth en septembre 1533, d'une possible fausse couche à l'été 1534 et de la fausse couche d'un garçon d'environ quatre mois en janvier 1536.
Même si la famille de Boleyn occupait encore d'importantes positions au sein du conseil privé, Anne s'était fait de nombreux ennemis, dont le général Charles Brandon. Les Boleyn privilégiaient une alliance avec la France tandis que le roi, sous l'influence de Cromwell, était plus favorable à un rapprochement avec le Saint-Empire et cela affecta l'influence de la famille. Les opposants à Anne étaient également les partisans d'une réconciliation avec la princesse Marie, devenue majeure, et les anciens soutiens de Catherine. Un second divorce était devenu une réelle possibilité mais il était largement considéré que Cromwell cherchait un moyen de se débarrasser physiquement de la reine.
La chute d'Anne eut lieu peu après qu'elle eut récupéré de sa dernière fausse couche. Les premiers signes de cette disgrâce furent l'octroi de logements prestigieux à la nouvelle maîtresse du roi, Jeanne Seymour, et le refus de l'Ordre de la Jarretière au frère d'Anne, George Boleyn ; le titre fut à la place accordé au frère de Jeanne qui devint marquis d'Hertford.
Entre le 30 avril et le 2 mai, cinq hommes dont le frère d'Anne et elle-même furent arrêtés pour adultère et inceste. Même si les preuves étaient peu convaincantes, les accusés furent reconnus coupables et condamnés à mort. George Boleyn, accusé d'être l'amant de sa propre sœur, et les autres hommes furent exécutés le 17 mai 1536 et le 19 mai à 8 h, Anne fut décapitée dans l'enceinte de la Tour de Londres.

Mariage avec Jeanne Seymour

Le lendemain de l'exécution d'Anne Boleyn, Henri VIII se fiança à Jeanne Seymour, qui avait été l'une des dames de compagnie de la reine, et ils se marièrent dix jours plus tard. Le 12 octobre 1537, Jeanne donna naissance à un fils, Édouard, mais l'accouchement fut difficile et elle mourut le 24 octobre d'une infection.L'euphorie qui avait entouré la naissance d'Édouard laissa place à la tristesse et si Henri VIII sembla rapidement surmonter sa mort, il semble que ce fut d'elle qu'il garda les souvenirs les plus tendres et il demanda à être inhumé avec elle. La recherche d'une nouvelle épouse reprit immédiatement même si le roi porta le deuil pendant trois mois.
Comme Charles Quint était occupé par les tensions politiques et religieuses au sein de ses nombreux royaumes et qu'Henri VIII et François Ier étaient en bons termes, le roi d'Angleterre délaissa la politique étrangère au début des années 1530 pour se concentrer sur les questions intérieures. En 1536, il approuva l'acte d'union qui unifiait formellement le Pays de Galles à l'Angleterre. La même année, le Second Succession Act écartait Marie et Élisabeth de la succession au trône et mettait Édouard à la première place ; la législation autorisait également le souverain à préciser l'ordre de succession dans son testament. Cependant lorsque Charles Quint et François Ier firent la paix en 1538, Henri VIII devint de plus en plus inquiet. Enrichi par la dissolution des monastères, il fit construire des défenses côtières et se prépara financièrement à une attaque franco-germanique.

La réforme religieuse

Henri VIII fait appel, sur l'avis de son nouveau conseiller, le théologien Thomas Cranmer, au jugement des principales universités d'Europe. Il en retire bien des satisfactions, mais l'intransigeance du pape leur donne une valeur surtout intellectuelle. Un jeu dangereux s'engage de part et d'autre : certains conseillers de Henri, dont Thomas Cromwell, estiment opportun d'associer leurs ambitions et leurs idées à l'affirmation farouche d'un « anglicanisme » voisin du gallicanisme en France ; Cranmer, progressivement gagné au luthéranisme, et promu archevêque de Canterbury en mars 1533, incite à des évolutions doctrinales ; la stratégie d'intimidation du Saint-Siège conduit à des gestes dont l'échec constitue autant d'étapes vers une rupture : en février 1531, Henri est reconnu par le clergé comme chef suprême de l'Église anglaise « autant que la loi du Christ le permet ; en mai 1532, la soumission du clergé comporte l'acceptation d'un contrôle royal sur toutes ses décisions ; le 23 mai 1533, on espère encore placer Rome devant le fait accompli en faisant prononcer par une cour présidée par Cranmer le divorce du roi. Mais la riposte de Rome est l'excommunication du souverain et, en 1534, l'évêque de Rome, privé de toute autorité, l' Acte de suprématie établit Henri comme chef de l'Église en Angleterre, il est complété par l'exigence d'un serment à la personne royale de tout adulte et l'assimilation à un acte de trahison de toute résistance. Épouvantés par l'exécution, en 1535, de l'évêque Fisher et de Thomas More, chancelier du royaume de 1529 à 1532, les voix des protestataires se taisent rapidement. Un régime religieux curieux est ensuite peu à peu défini. On est partagé entre la volonté, qui est celle du roi, de ne procéder qu'à des réformes limitées et de respecter l'essentiel des articles de la foi romaine, et la crainte d'ébranler un système ancestral. Henri VIII se laisse facilement convaincre de supprimer les petits monastères en 1536, puis les autres en 1539 ; il est, ce faisant, à l'écoute des critiques courantes des humanistes contre l'inutilité et les scandales de la vie monastique, mais il est surtout intéressé par la confiscation des biens considérables des monastères ; parmi ceux-ci, les uns sont réservés au domaine royal, d'autres vendus, distribués ou convertis en fondations d'écoles et de collèges, voire de nouveaux diocèses, garantissant la fidélité de leurs heureux bénéficiaires. Mais il paye cette initiative de la plus grave révolte de son règne, le pèlerinage de la Grâce d'octobre à novembre 1536, qui rassemble, contre les mauvais conseillers du roi, 20 000 pèlerins du Lincolnshire, du Yorkshire, du Cumberland et du Northumberland : la victoire royale est acquise moins par les armes que par la duplicité et, après un armistice en décembre, des insurrections sporadiques sont matées en février 1537 et suivies de l'exécution des principaux meneurs. La révolte a pourtant convaincu Henri de réduire au minimum les atteintes à la foi. Alors qu'en 1536 Thomas Cromwell a été autorisé à promulguer les Dix Articles qui prévoyaient en particulier la diffusion de la Bible en anglais, en mai 1539, l'Acte des Six Articles est dirigé contre les excès de zèle réformateurs et proclame la préservation de presque toutes les traditions catholiques. Ce que confirme à nouveau expressément le Livre du roi de 1543, rédigé sur l'initiative de Cranmer et personnellement approuvé par le souverain. La vraie réforme protestante est encore à venir. Quant aux résultats obtenus par les attaques contre les abus, s'ils ne sont pas entièrement négligeables, on ne peut les juger décisifs.

Les changements dans l'État

L'évolution politique est des plus importantes. Elle est en partie déterminée par le souci de faire approuver par le peuple les perturbations du statut religieux et les modifications d'un ordre dynastique troublé par les mariages successifs du souverain, la naissance en 1533 d'Élisabeth, fille d'Anne Boleyn, suivie, en 1537, de celle d'Édouard, fils de Jane Seymour. D'où un retour en grâce de l'institution parlementaire et la recherche de ce qui a constitué à partir de là le chef-d'œuvre de l'action des Tudors : un compromis entre le goût, intact, d'une autorité indiscutable et le respect de l'apparence des libertés et du Parlement.
Henri VIII ne renonce pas à affirmer ses préférences absolutistes. Il suit les conseils de Thomas Cromwell et fait du conseil privé un instrument efficace de gouvernement en le distinguant du Grand Conseil, en lui fixant un nombre restreint de membres, dix-neuf en 1536, recrutés parmi des officiers compétents et parfaitement soumis à la volonté royale ; jusqu'à la chute du favori, en 1540, le Conseil apparaît trop comme l'outil de Cromwell, mais il peut ensuite faire pleinement ses preuves. En 1537, le Conseil du Nord est profondément remanié, doté d'une compétence administrative et judiciaire sans limite, défini comme itinérant avant de se fixer, plus tard, à York et, grâce à son président, de 1538 à 1550, Robert Holgate, fait archevêque d'York en 1544, il garantit la sécurité de la frontière avec l'Écosse comme l'obéissance des sujets. Pour le pays de Galles, l'Acte d'union de 1536 substitue le système anglais des comtés à des structures féodales et fait du conseil des Marches un puissant organisme de contrôle et de gouvernement. En 1541, Henri se proclame d'autre part roi, et non plus seigneur de l' Irlande. La Chambre étoilée, toujours, considérée comme une section judiciaire du Conseil, gagne en initiative, même si il lui est interdit de prononcer des peines capitales. Le pouvoir exécutif est confié à un nombre restreint de personnes : de 1533 à 1540, Thomas Cromwell, fait comte d'Essex peu avant sa disgrâce de 1540, devient, avec le titre de secrétaire d'État, un véritable Premier ministre ; Henri ne prolonge pas l'expérience par la suite, mais confie à deux secrétaires d'État des tâches majeures. Les divers rouages exigent des finances sûres : outre le revenu d'un domaine considérablement élargi par les confiscations de biens monastiques, Henri, par une mesure des plus illégales, s'arroge à partir de 1534 le droit de modifier à sa guise les taxes douanières. Le Parlement ne pâtit pas de ces efforts. En particulier parce que le Reformation Parliament qui a siégé de 1529 à 1536 a parfaitement secondé le souverain dans son œuvre religieuse et l'a ainsi convaincu de son utilité. Privée de ses lords-abbés, la Chambre haute connaît une stagnation du nombre de ses membres, alors que les Communes sont passées de 296 à 341 députés au cours du règne : la création de nouveaux sièges autorise parfois la constitution de clientèles, d'autant que Cromwell utilise avec fermeté un véritable mode de candidature officielle et innove en faisant admettre dans l'enceinte des réunions des représentants de la Couronne, qui expliquent les mesures sollicitées, mais aussi contribuent à les faire adopter. Signe des temps nouveaux, entre 1530 et 1547, le Parlement a siégé pendant près de onze ans au total contre environ quatre au cours des vingt et une premières années du règne.
Si beaucoup de députés sont en même temps des juges de paix, commissaires royaux dans les comtés, on ne peut pas en inférer qu'ils ont été des serviteurs dociles : recrutés parmi les notables locaux, ils ont pu manifester des qualités et un esprit d'autonomie remarquables. Leur dévouement tient en partie à la crainte, tant l'immunité parlementaire est loin d'être acquise, mais aussi plus positivement à leur approbation fondamentale de la politique économique et extérieure du souverain.

Les encouragements à l'économie

La prospérité économique est réelle parce que le règne du roi coïncide avec le début d'un « beau XVIe siècle » : l'essor de la population, même relatif, un climat plus favorable, mais aussi une politique habile y contribuent. Henri VIII est un artisan du mercantilisme alors en honneur. Cela se traduit par le renouvellement des Actes de navigation de son père, en particulier en 1540, pour favoriser l'essor d'une flotte de commerce dotée d'équipages anglais. Par ailleurs, il soutient les entreprises commerciales, en particulier les voyages répétés de William Hawkins sur les côtes de Guinée et du Brésil, malgré les protestations portugaises. En 1537, une loi sur les guildes tend à faciliter l'accession de compagnons à la maîtrise, dans le dessein de réduire le malthusianisme des corporations et de permettre la croissance des productions. Un souci identique a justifié les ventes et les distributions de terres, mais aussi la poursuite des efforts pour prévenir les excès des enclosures : une loi de 1536 réserve à la culture les terres d'origine monastique pour une durée minimale de vingt ans.
Autant par souci de l'ordre que par préoccupation chrétienne, le roi n'a pas été insensible à la misère : sur la longue route qui mène à la fameuse loi des pauvres d'Élisabeth en 1601, Henri a planté d'importants jalons en confiant, en 1531 et en 1536, des responsabilités de contrôle aux juges de paix et, surtout, en réservant, pour la première fois à cette dernière date, aux paroisses la mission de secourir les indigents.
Il est vrai aussi que le roi, par ses manipulations monétaires des années 1540, destinées à lui procurer des ressources et à alléger ses dettes en faisant varier le titre des pièces et la définition – or ou argent de la livre –, a largement aussi contribué à une hausse erratique des prix et à une baisse des salaires réels. On a estimé à quelque 39 p. 100 la hausse des prix alimentaires de 1541 à 1550, d'où une difficile course entre prix et rémunérations.

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Posté le : 27/06/2015 20:27
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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