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De Montpellier
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Le 31 août 1939 est lancée l'opération Himmler, du nom du haut dignitaire
du IIIe Reich.
Elle consiste en un plan élaboré par l'Allemagne nazie pour pouvoir déclarer la guerre à la Pologne. Des prisonniers, déguisés en militaires polonais, passent en Pologne et annoncent à la radio un appel au soulèvement contre Hitler. Cette provocation inventée et planifiée permet à l'Allemagne de déclencher l'invasion de la Pologne provoquant l'entrée en guerre de la France et du Royaume-Uni. L’incident de Gleiwitz, le 31 août 1939, a servi de prétexte pour déclencher la guerre contre la Pologne le 1er septembre 1939 au début de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit en réalité d'une opération, l'opération Himmler, montée de toutes pièces par les nazis. Après l'annexion de la Tchécoslovaquie, grisé par les derniers succès de sa politique d'agression, Hitler déclara, le 23 mai 1939 : « Il n'est pas question d'épargner la Pologne. Il souhaitait annexer la ville libre de Dantzig, anciennement allemande mais séparée de l'Allemagne lors du traité de Versailles pour offrir à la Pologne un accès, appelé le Corridor de Dantzig, à la Baltique. L'autre volonté du chancelier était, bien entendu, la conquête de son espace vital, le Lebensraum1. Face à cette agression imminente, la Pologne n’était pas en bonne posture. En effet, de 1926 à 1936, le pays se trouvait sous l'autorité du maréchal Pilsudski, qui, se sentant suffisamment protégé par l'Allemagne, avait, juste avant sa mort, signé un pacte de non-agression avec celle-ci. Les militaires lui ayant succédé refusèrent alors tout accord avec un pays démocratique et participèrent au démantèlement de la Tchécoslovaquie en s'appropriant le district de Teschen. En outre, le ministre des Affaires étrangères Józef Beck éprouvait une certaine sympathie pour le nazisme.
Mise en route de l'opération
Himmler, homme de confiance d'Hitler, fut convoqué le 23 juin 1939 à la réunion du conseil de défense du Reich pour arrêter les modalités de l'opération. Himmler conçut lui-même le plan de l'opération qu'il nomma opération Himmler. L'opération consistait à organiser une fausse agression polonaise contre l'Allemagne, fournissant à Hitler un prétexte pour riposter en envahissant la Pologne. Cette fausse agression consistait en l'attaque de l'émetteur radio par des soldats en uniforme polonais, lesquels diffuseraient un appel aux populations de Silésie à se soulever contre l'Allemagne. Himmler confia la réalisation du plan à Heydrich. Heydrich appela l'un de ses bras droits, Alfred Naujocks, rencontré à Kiel après son entrée dans les SS. Naujocks, à son tour, choisit six hommes du SD. Himmler exigea de l'Abwehr qu'elle lui fournisse de véritables papiers et uniformes militaires polonais. Wilhelm Canaris, chef de l'Abwehr, tenta d’empêcher l'opération, mais Wilhelm Keitel, chef de l'OKW, dont dépendaient les services de Canaris, se rangea avec Himmler3. Heinrich Müller, chef de la Gestapo, fournit les derniers éléments du plan : douze criminels issus de camps de concentration, déguisés en Polonais, destinés à être laissés pour morts sur les lieux de «'attaque. Heydrich leur donna le nom de code « conserves » ; il leur avait été promis qu'en échange de cet acte patriotique, ils seraient libérés des camps.
L'attaque de l’émetteur radio
Les six membres du SD et les douze prisonniers déguisés en Polonais arrivèrent à Gliwice et diffusèrent un message appelant la minorité polonaise de Silésie à prendre les armes pour renverser le chancelier allemand Adolf Hitler. Les douze prisonniers furent ensuite abattus et l'on convoqua plusieurs journalistes pour témoigner de l'attaque polonaise. Ce prétexte, repris par la propagande nazie comme casus belli, permit à Hitler d'attaquer la Pologne dès le jour suivant, entraînant dans la foulée la déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni. Le conflit devenait mondial5. L'opération qui s'ensuivit porte le nom de campagne de Pologne.
Les excès du traité de Versailles et l'expansion hitlérienne
À l'issue de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles de 1919 a été considéré par l’Allemagne comme un diktat, qui la condamne à reconnaître sa responsabilité unilatérale dans le déclenchement de la guerre, à payer au titre de « réparations » pour les dommages causés aux personnes et aux biens (une somme qui implique des versements échelonnés jusqu'en 1988, à subir des amputations de territoires à l'est et une limitation de sa souveraineté à l'ouest (démilitarisation de la Rhénanie. Mais on ne peut imputer aux seuls excès du traité la responsabilité de cette nouvelle guerre. Sans doute, l'épuisement économique et démographique des vainqueurs de 1918, leurs divisions (et notamment la crainte de l'Angleterre de voir la France trop puissante), l'éclatement de l'Europe danubienne en de nouveaux États aux frontières contestables et contestées, l'impuissance d'une Société des Nations (SDN) imposée mais aussitôt refusée par les États-Unis, la crise économique mondiale de 1929, enfin, constitueront autant de facteurs accentuant la fragilité du nouvel équilibre international.
La responsabilité de l'Allemagne nazie
Il n'empêche que c'est d'abord à l'Allemagne d'Adolf Hitler qu'appartient la responsabilité fondamentale de ce conflit. Soulevé par la mystique du national-socialisme, Hitler est installé en 1933 au pouvoir par le président Hindenburg dans un pays rongé par le chômage et les conséquences économiques et sociales d'une inflation catastrophique. Son objectif est d'effacer le diktat de Versailles et d'assurer à l'Allemagne l'« espace vital » nécessaire à son expansion démographique : le réarmement va donc lui servir à la fois à préparer les conditions d'un changement politique et à remédier à la crise. Quelques années plus tard commencera la folle aventure de ses coups de force, auxquels la faiblesse et les illusions de l'Angleterre et de la France ne répondront que par autant de renoncements. En particulier, leur absence de riposte à la réoccupation de la rive gauche du Rhin par la Wehrmacht – en violation du traité de Versailles –, le 7 mars 1936 retirait aux démocraties occidentales tout moyen de coercition à l'égard de l'Allemagne nazie.
Le rapprochement de Mussolini vers l'Allemagne nazie
En Italie, Mussolini a pris le pouvoir dès 1922, dans un pays qui s'estime lésé par les traités de 1919 et de 1920 : les accords avec l'Autriche-Hongrie et la Yougoslavie ne répondent pas aux promesses faites par les Alliés le 26 avril 1915 (traité de Londres), lorsqu'ils avaient détaché l'Italie de la Triplice. Pourtant, lors de la conférence de Stresa (avril 1935), Mussolini conclut avec la Grande-Bretagne et la France une entente qui stipule que les trois pays s'opposeront à toute modification des traités. Mais, contré par la Grande-Bretagne et la France lors de l'affaire éthiopienne (→ campagnes d'Éthiopie, octobre 1935), Mussolini se rapproche de Hitler et dénonce les accords de Stresa.
L'expansionnisme nippon
Au même moment s'affirmaient en Extrême-Orient les visées expansionnistes de l'empire japonais. Ayant imposé son protectorat à la Mandchourie, occupé la province chinoise de Jehol et quitté la SDN (1933), le Japon entre en 1937 en guerre avec la Chine ; il occupe rapidement Shanghai, Nankin et les principaux ports du Sud-Est (1939), refoulant à Chongqing Tchang Kaï-chek. L'extension de l'influence nippone dans le Pacifique ne provoque aucune réaction des États-Unis, alors entièrement absorbés par le redressement de leur économie et qui n'interviendront pratiquemen pas dans la crise internationale d'où sortira la Seconde Guerre mondiale. Pour en savoir plus, voir l'article guerres sino-japonaises.
Le déclenchement de la guerre par la violation des accords de Munich par Hitler
Mais c'est dans la vieille Europe que les exigences démesurées du dictateur allemand, encouragé par la démission des démocraties occidentales, allumeront le conflit. Après s'être habilement assuré à l'automne de 1936 du soutien politique du Japon par la signature du pacte Antikomintern, dirigé contre l'URSS, et de l'alliance de l'Italie fasciste par la constitution de l'Axe Berlin-Rome, Hitler annexe l'Autriche en mars 1938, Anschluss. La guerre est évitée de justesse par les accords de Munich, septembre, qui, en acceptant l'incorporation au Reich du territoire des Sudètes, amorcent le démembrement de la Tchécoslovaquie. Dès mars 1939, ces accords sont violés par Hitler, dont les troupes entrent à Prague, tandis que Mussolini, un mois plus tard, annexe l'Albanie, puis signe avec Hitler le 22 mai 1939 le pacte d'Acier, traité de Berlin, qui enchaîne inconditionnellement l'Italie à l'Allemagne. Cette fois, Paris et Londres décident enfin de résister. Aussi, quand Berlin somme brusquement Varsovie, le 25 mars 1939, de soumettre à un aménagement le statut de Dantzig et du corridor, Gdańsk, Londres prépare-t-il avec diligence un traité d'alliance avec la Pologne, et Paris confirme le sien. Les deux capitales étendent leurs garanties à la Roumanie et à la Grèce le 13 avril. Un accord semblable est conclu entre la Grande-Bretagne, la France et la Turquie, le 19 octobre, après la cession à Ankara du sandjak d'Alexandrette, aujourd'hui Iskenderun, détaché de la Syrie alors sous protectorat français.
Le pacte germano-soviétique
À l'approche de l'été de 1939, la seule inconnue qui demeure dans les données initiales d'un conflit désormais inéluctable est l'attitude de l'URSS. Sans doute la France et l'Angleterre espèrent-elles encore que l'inconnue de Moscou empêchera Berlin de se lancer dans une guerre générale. Le 11 août, une mission militaire franco-britannique est dépêchée en URSS pour tenter d'obtenir l'appui de l'Armée rouge contre les nouveaux appétits de l'Allemagne nazie. Aussi est-ce avec stupeur que Paris et Londres apprennent la signature dans la nuit du 23 au 24 août 1939 d'un pacte de non-agression entre l'Allemagne et l'URSS, dont la négociation avait été tenue rigoureusement secrète, pacte germano-soviétique. Les grandes purges qui, de 1936 à 1938, avaient bouleversé le monde soviétique, décimé les cadres de l'État et du parti et décapité l'Armée rouge de son haut commandement avaient sans doute mis l'URSS hors d'état d'intervenir en Europe. En changeant son ministre des Affaires étrangères Molotov remplace Litvinov, Staline prenait le parti d'éloigner la guerre de son pays au prix d'une aide politique, économique et militaire à l'Allemagne, mais aussi en échange de substantiels profits : l'annexion de la Pologne orientale, des pays Baltes et de la Bessarabie était prévue par une annexe secrète au pacte du 23 août.
L'invasion de la Pologne
Ayant chassé le spectre de toute menace à l'est, Hitler a désormais les mains libres pour réaliser le Grand Reich. Dès le 29 août 1939, il lance à la Pologne un ultimatum inacceptable et, à l'aube du 1er septembre, la Wehrmacht franchit sans déclaration de guerre la frontière germano-polonaise. Cette fois, Hitler ne peut ignorer qu'il va se heurter à la résistance des alliés occidentaux : le 25 août, la Grande-Bretagne avait garanti publiquement et inconditionnellement les frontières de la Pologne. Aussi, après l'échec des derniers appels à la paix du pape Pie XII et du président Roosevelt, Hitler refusant de retirer ses troupes de Pologne, la Grande-Bretagne bientôt suivie par les dominions et la France déclarent-elles le 3 septembre 1939 la guerre à l'Allemagne. Arguant de sa faiblesse militaire, l'Italie demeure provisoirement non belligérante, tandis que les États-Unis proclament leur neutralité armée, confirmée le 3 octobre par la déclaration de neutralité des républiques latino-américaines.
Première partie : les victoires de l'Axe, 1939-1942
Les succès allemands sept. 1939 - juin 1940
L'invasion de la Pologne par la Wehrmacht armée de terre commence le 1er septembre 1939 à 5 heures, sans mobilisation préalable et sans déclaration de guerre ; un groupe de SS Schutzstaffel, brigade de protection, déguisés en soldats polonais, a justifié l'invasion par un simulacre de raid polonais en territoire allemand. Les Allemands possèdent l'arme de la guerre éclair : la Panzerdivision, unité autonome disposant d'environ 300 chars, de troupes d'assaut motorisées, d'une artillerie tractée ; ravitaillée par air, agissant en étroite liaison avec l'aviation, elle allie mobilité et puissance.
L'écrasement de la Pologne
Avant même que la mobilisation française fût achevée et le corps expéditionnaire britannique débarqué, les troupes polonaises – dans lesquelles la cavalerie jouait encore un grand rôle – étaient bousculées, puis anéanties et faites prisonnières. Cinq armées allemandes, dont quatre divisions blindées, convergent vers Varsovie par Bromberg, Łódz et la haute Vistule. Tandis que l'aviation du Reich incendie des villes sans défense, dont la capitale polonaise, une cinquième colonne joue un rôle actif en Posnanie au profit des envahisseurs.
Dès le 9 septembre s'engage la bataille pour Varsovie, la Wehrmacht attaquant l'armée polonaise, qu'elle a tournée, de l'est vers l'ouest. Le 17 septembre, en application du pacte germano-soviétique, l'Armée rouge envahit la Pologne orientale.
Varsovie, assiégée, bombardée, résiste quelques jours ; le 27 septembre, privée d'eau, elle se rend. Le 28 septembre a lieu le cinquième partage de la Pologne, cette fois entre l'Allemagne et l'U.R.S.S. Le gouvernement et quelques milliers de soldats polonais ont réussi à passer en Roumanie, d'où la plupart gagneront le Proche-Orient. Hitler annexe au Reich Dantzig et la Posnanie. Autour de Varsovie, il crée un gouvernement général, où sévit le racisme nazi (national-socialiste) et s'instaure la terreur. Le martyr de la Pologne a commencé.
Élimination de la Pologne, 1er septembre-5 octobre 1939
Presque aussi timoré que ses homologues alliés, l'état-major allemand s'est vu imposer par Hitler l'audacieuse doctrine de la guerre éclair menée par le couple char-avion, expérimentée de 1936 à 1939 lors de la guerre civile d'Espagne et des invasions de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie. La Pologne disposait aux ordres du maréchal Rydz-Śmigłi d'une vingtaine de divisions et de 10 brigades de cavalerie soutenues par 447 avions et 280 chars anciens. La Wehrmacht attaque concentriquement, à partir de la Prusse-Orientale, de la Silésie et de la Slovaquie avec 63 divisions, dont 7 Panzer, soit environ 2 000 blindés et près de 2 000 avions. Surprise en cours de mobilisation, mal déployée, l'armée polonaise, bousculée et rapidement tronçonnée, résiste jusqu'au 27 septembre. Dix jours avant, elle a reçu le coup de grâce : alors que Varsovie venait d'être investie, les forces soviétiques, conformément aux accords du 23 août, franchissaient la frontière orientale polonaise et marchaient à la rencontre de la Wehrmacht. Conquise en vingt-six jours, la Pologne est, le 28 septembre à Moscou, l'objet d'un quatrième partage. Il fixe la ligne du Bug comme frontière germano-soviétique, en échange de quoi l'URSS obtient de s'installer dans les États baltes, y compris en Lituanie. Quant à l'Allemagne, elle annexe Memel, Dantzig et son corridor, Gdańsk, la Posnanie et la Silésie polonaise. Les régions de Varsovie et de Cracovie, où est concentrée la population, forment un Gouvernement général placé sous administration allemande : le terme même de Pologne a disparu. Pour en savoir plus, voir l'article campagnes de Pologne.
"Drôle de guerre à l'ouest"
Sur le front français, les opérations sont très limitées durant l'hiver 1939-1940. Sur mer, elles sont marquées par le torpillage du cuirassé anglais Royal Oak dans la rade de Scapa Flow 14 octobre et le sabordage du cuirassé allemand Graf von Spee devant Montevideo 17 décembre ; la Kriegsmarine marine de guerre ne dispose alors que de 22 sous-marins de haute mer, et la guerre sous-marine n'en est qu'à ses débuts. Les gouvernements alliés se sont organisés pour la guerre. À Londres, Churchill prend la tête de l'amirauté, et Eden devient ministre des dominions ; à Paris, Daladier, déjà président du Conseil et ministre de la Défense nationale, s'approprie les Affaires étrangères et dissout les organisations communistes qui, à l'image de Moscou, condamnent la guerre. Il obtient les pleins pouvoirs du Parlement, tandis que le général Gamelin est reconnu généralissime du front occidental. La stratégie demeure défensive à l'abri de la ligne Maginot et se cantonne dans un blocus dont les Alliés attendent la décision ou au moins le temps nécessaire pour réduire le retard de leurs armements. Les forces allemandes sont supérieures à celles des Alliés dans tous les domaines, sauf la Marine : 127 divisions terrestres contre un peu plus d'une centaine ; 5 200 avions contre 1 200 pour la France et 1 700 pour la Royal Air Force ; 3 croiseurs et 3 cuirassés contre 3 croiseurs et 10 cuirassés britanniques, et une vingtaine de croiseurs lourds et 3 cuirassés à la France. Le nombre des sous-marins allemands n'est pas supérieur à celui des Français : 120 contre 130. Une offre de paix de Hitler 6 octobre est repoussée, comme la médiation du roi Léopold III de Belgique, et de la reine Wilhelmine des Pays-Bas. Au printemps de 1940, un voyage d'information en Europe du secrétaire d'État adjoint américain Sumner Welles, révèle l'impossibilité d'un compromis.
La drôle de guerre
À l'ouest, l'armée française a lancé une timide offensive dans la forêt de la Warndt, et conquis quelques centaines de kilomètres carrés. Mais les quatre divisions britanniques n'ont pris position en France que le 3 octobre. Certes, la France et le Royaume-Uni ont rejeté, le 6 octobre, les propositions de paix de Hitler qui reconnaissaient le fait accompli en Pologne. Le 16 octobre 1939, une contre-offensive allemande ramène les troupes françaises à leur point de départ, et même un peu au-delà, car Forbach est évacué.
Commence alors ce qu'on a appelé la drôle de guerre, c'est-à-dire un intermède de huit mois, marqué par des opérations de faible portée militaire ou diplomatique. Les hostilités se limitent à des expéditions sur la mer contre les corsaires allemands, à des escarmouches de patrouilles, à une garde symbolique sur le Rhin. Cette inaction mine le moral des soldats mobilisés. Tout en exécutant scrupuleusement les obligations du pacte qui la lie au Reich, l'U.R.S.S. s'efforce d'obtenir des contre-parties aussi avantageuses que possible. Pour retrouver les anciennes frontières de la Russie, autant que pour créer un glacis entre elle et son inquiétant partenaire, l'U.R.S.S. occupe l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ; mais, la Finlande ayant refusé de lui céder des bases navales, terrestres et aériennes, l'Armée rouge envahit le territoire finlandais le 30 novembre. À la surprise générale, la campagne d'hiver ne permettant pas de vastes opérations et les troupes soviétiques n'étant engagées que par petits groupes, l'armée finlandaise résiste jusqu'au mois de mars 1940. La faiblesse militaire de l'U.R.S.S. paraît ainsi démontrée ; les gouvernements français et britannique envisagent une double attaque visant l'Allemagne à travers l'U.R.S.S. : un corps expéditionnaire qui irait au secours de la Finlande et un raid vers le pétrole du Caucase par l'aviation française stationnée en Syrie sous le commandement du général Weygand. En définitive, l'opération se limite à l'exclusion définitive de l'U.R.S.S. de la Société des Nations le 14 décembre 1939. Accusé de mollesse dans la conduite de la guerre, Daladier a cédé la présidence du conseil des ministres à Paul Reynaud, le 21 mars. Mais l'opinion française demeure divisée, intoxiquée par la propagande de Joseph Goebbels, ministre allemand de l'Information.
Contre l'Allemagne elle-même, le haut commandement franco-britannique se borne à supputer les intentions de la Wehrmacht en échafaudant des plans répondant à diverses hypothèses. Il apparaît clairement qu'il faudrait devancer les Allemands en Belgique, mais le gouvernement belge accepte seulement une entrée des troupes alliées en Belgique après une attaque allemande. Tirant partiellement les leçons de la déroute polonaise, l'état-major décide la création de quatre divisions blindées, dont la constitution, l'armement et l'entraînement s'effectuent lentement et difficilement ; elles ne comprennent que 170 chars en moyenne chacune, les autres blindés – dont le nombre total est sensiblement égal à celui des blindés allemands – demeurant éparpillés entre les unités.
Le blocus naval ne donne guère de résultat, l'Allemagne recevant de l'U.R.S.S. les matières premières dont elle a besoin. Cependant, la guerre sous-marine a commencé à l'initiative allemande : c'est un « contre-blocus » qui risque de gêner beaucoup l'armement et le ravitaillement du Royaume-Uni par les convois venus des dominions ou des États-Unis.
L'Italie s'étant placée en état de non-belligérance, l'état-major français ne peut pas porter la guerre dans la plaine du Pô, comme le général Gamelin l'avait un moment envisagé. L'armée allemande se renforce sans cesse, le nombre des Panzerdivisionen passant de 5 à 12. La supériorité aérienne de l'Allemagne est écrasante ; les chasseurs britanniques valent certes les chasseurs allemands, mais ils sont inférieurs en nombre ; les bombardiers alliés font cruellement défaut.
Campagne de Finlande, 30 novembre 1939-12 mars 1940
Au même moment, les états-majors alliés envisagent, pour parfaire le blocus, des actions aériennes périphériques sur les pétroles roumains comme sur les mines de fer scandinaves. Ces projets prennent corps au moment où l'URSS attaque la Finlande (30 novembre), ce qui lui vaut d'être exclue de la Société des Nations (SDN). La résistance de l'armée finnoise étonne le monde jusqu'en février 1940, date où les Soviétiques finissent par forcer la ligne Mannerheim, qui barre l'isthme de Carélie. Par le traité de Moscou du 12 mars 1940, l'URSS annexe la Carélie finlandaise et s'empare de la presqu'île de Hanko (Hangö en suédois).
Liens
http://www.youtube.com/watch?v=cq3iemuqEUs http://www.ina.fr/video/CPF86600828 Opération himmler Ina http://youtu.be/cq3iemuqEUs Opération Himmler http://youtu.be/7GbyIu7wEog Himmler Portrait d'un tueur http://youtu.be/bxfeqtVIe9k Commémoration de l'opération Himmler http://youtu.be/MZy4iKJ7Nn8 L'invasion de la Pologne http://youtu.be/hBzrT3KyEn8 La drôle de guerre 2000 ans d'histoire 1/2 http://youtu.be/G9W_bLka5b0 La drôle de guerre 2000 ans d'histoire 2/2
Posté le : 30/08/2014 22:19
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