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Félix Faure
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Le 16 février 1899 à Paris meurt, à 58 ans, Félix Faure,

né dans le même ville le 30 janvier 1841 homme d'État français.
Ancien tanneur, négociant en cuirs, juge au tribunal de commerce avant d'occuper un poste de ministre de la Marine de 1894 à 1895, il est élu le 17 Janvier 1895, 7 éme président de la République française.
Poste qu'il occupera du 17 Janvier 1895 au 16 février 1899, soit 4 ans, 0 mois et 29 jours.Il a pour Présidents du Conseil, successivement Alexandre Ribot, Léon Bourgeois, Jules Méline, Henri Brisson, Charles Dupuy.
Il avait pour prédécesseur Jean Casimir-Perier et pour Successeur Émile Loubet.
Il fut Ministre de la Marine du 30 mai 1894 au 17 janvier 1895 sous le Président Sadi Carnot et
Jean Casimir-Perier.
De religion catholique, ce républicain modéré est marié avec Berthe Belluot avec qui il eut deux enfants, Lucie et Antoinette Faure.


Riche négociant en cuirs du Havre, d'esprit libéral, membre de la Ligue de l'enseignement, Félix Faure se distingua comme chef des mobiles de Seine-Inférieure en novembre 1870. Adjoint au maire du Havre, membre de la chambre de commerce, il fut élu en 1881 député républicain modéré il fait partie de l'Union républicaine, s'occupant surtout des affaires commerciales.
À la Chambre, il fit partie du groupe de l'Union républicaine et fut un spécialiste des affaires commerciales.
Dans le grand ministère composé par Gambetta de 1881-1882, il fut sous-secrétaire d'État à la Marine, chargé particulièrement des colonies, sous Jules Ferry, 1883-1885 et dans le premier cabinet Tirard en 1887-1888. il devient sous-secrétaire d'État au Commerce et aux Colonies, poste qu'il conserve sous Jules Ferry 1883-1885 et dans le premier cabinet Tirard en 1887-1888.
Ministre de la Marine en 1894, il quitte ce poste pour la présidence de la République en janvier 1895. Il est élu au deuxième tour grâce à la coalition des voix monarchistes et modérées contre Brisson le candidat des gauches, contre les voix radicales et socialistes ; il sut s'imposer par sa modération, sa finesse et son sens de la représentation. . À l'intérieur, alors que la France est déchirée par l'affaire Dreyfus, il se montre hostile à la révision du procès et s'appuie sur les modérés, ministères Méline et Dupuy.
Le président de la République en Russie
Le renforcement de l'alliance franco-russe est en partie son œuvre. Attaché à l'expansion coloniale, il a peut-être inspiré l'évacuation de Fachoda. Le renforcement de l'alliance franco-russe fut en partie son œuvre ; il reçut le tsar Nicolas II à Paris en 1896 et il se rendit lui-même à Cronstadt en 1897. À l'extérieur, l'expansion coloniale est marquée par la conquête de Madagascar, et Félix Faure semble avoir été l'inspirateur de l'évacuation de Fachoda, voir affaire de Fachoda.

Sa mort brutale, provoquée par un accident vasculaire cérébral à l'Élysée, quatre après son élection fut suivie de funérailles nationales, marquées par de violentes manifestations au cours desquelles Déroulède tenta vainement d'entraîner les troupes du général Roget le 23 février 1899, vers l'Elysée où était mort le président, au cours d'une intimité amoureuse avec la belle Mme Steinheil, dans des circonstances passées à la postérité.


Sa vie

Des origines familiales

Félix Faure est issu d'une famille rhodanienne modeste de menuisiers et d'ébénistes, par son père Jean-Marie Faure 1809-1889, comme par la première épouse de celui-ci, sa mère Rose Cuissard 1819-1852. Du remariage de son père, il aura un demi-frère germain, Constantin Faure, qui sera officier de marine en 1860 - disparu en mer, 1884.
Le futur président passe les trois premières années de sa vie rue du Faubourg-Saint-Denis, à Paris. En 1844, la famille déménage au faubourg Saint-Antoine, où son père crée une petite fabrique de meubles.
Il suit sa scolarité au collège communal de Beauvais en 1852-1854, puis à l'école Pompée 1854-1857, internat privé d'Ivry-sur-Seine, où ses résultats sont en nette amélioration. Un lycée de Beauvais porte aujourd'hui son nom.
Alors que Félix Faure n'est âgé que de onze ans, sa mère décède de la tuberculose.
Afin de parfaire sa formation, il part deux ans pour l'Angleterre, où il apprend l'anglais et les notions du commerce. Par la suite, engagé dans les chasseurs d'Afrique, Félix Faure envisage une carrière militaire, mais la campagne d'Italie de 1859 l'en dissuade.
En 1861, il effectue un stage de 18 mois à la tannerie d'Amboise.

Le mariage avec Berthe

Il épouse, le 18 juillet 1865 à Amboise, Marie-Mathilde Berthe Belluot3, de laquelle il aura deux filles :
Lucie Faure en 1866-1913, fondatrice de la Ligue fraternelle des enfants de France, épouse sans postérité de l'écrivain Georges Goyau, membre de l'Académie française 1922. Femme de lettres elle-même, elle publiera un certain nombre d'ouvrages sous le nom de Lucie Félix-Faure Goyau, notamment une biographie d'Eugénie de Guérin ;
Antoinette Faure en 1871-1950 qui épouse, en 1892, l'ingénieur René Berge, 1862-1948, avec qui, elle a trois enfants et postérité à nos jours, dont le psychanalyste André Berge;
Toutes deux seront amies de jeunesse de Marcel Proust.

Les premiers travaux

En 1863, Félix Faure est employé dans une maison de peausserie du Havre Seine-Inférieure. En janvier 1867, devenu négociant en cuir, il fonde sa première société, Félix Faure et Cie : il est ainsi l'un des premiers à acheter des cargaisons avant leur accostage en Europe. Lorsqu'il sera élu président de la République, c'est son cousin germain Marius Cremer qui le remplacera à la tête de la société.

Un franc-maçon notable

Félix Faure est franc-maçon, la ville du Havre et sa loge Aménité lui délivre le grade d'apprenti en 1865, puis de maître à partir de 1869. Il y tient des conférences en 1883 et 1885 en compagnie de Paul Doumer, autre futur président de la République élu en 1931.

Sa carrière politique

Débuts

Premier acte de son engagement en politique, Félix Faure signe avec des opposants à Napoléon III, en 1865, le programme de Nancy en faveur de la décentralisation.
Républicain modéré, de plus en plus enraciné au Havre, il fait pour la première fois acte de candidature aux élections municipales des 6 et 7 août 1870, en pleine guerre franco-allemande. Benjamin, de la liste démocratique qui remporte tous les sièges au conseil municipal, Félix Faure est élu au 22e rang.
Le 4 septembre 1870, à la suite de la bataille de Sedan, Léon Gambetta prononce la déchéance du Second Empire : la IIIe République est proclamée au balcon de l'hôtel de ville de Paris et un gouvernement provisoire est formé. Le lendemain, sur ordre du préfet, le conseil municipal du Havre est remanié et Félix Faure, ardent défenseur du nouveau régime, devient le 3e premier adjoint, à l'âge de 29 ans. Chargé de la défense de la ville, proie facile pour les Prussiens, il négocie notamment l'achat d'armes et munitions, réquisitionne plusieurs milliers de Havrais, supervise l'installation d'une ligne de défense…

À la Chambre des députés

Félix Faure fut élu député de la Seine-Inférieure de 1881 à 1885, de 1885 à 1889, de 1889 à 1893 et enfin de 1893 à 1895.

Au gouvernement

Il est sous-secrétaire d'État aux Colonies dans plusieurs cabinets successifs, puis sous-secrétaire d'État à la Marine et enfin ministre de la Marine.

La présidence de la République

À la suite de la démission de Casimir-Perier, il est élu président de la IIIe République par 430 voix sur 801 votants contre Henri Brisson 361 voix le 17 janvier 1895.
Le Président Faure contribue au rapprochement franco-russe, recevant le tsar Nicolas II dans le cadre de l'Alliance franco-russe et faisant une visite officielle en Russie, en 1897.
Il participe à l'expansion coloniale, notamment avec la conquête de Madagascar. Mais les relations avec le Royaume-Uni seront tendues avec la crise de Fachoda.
Le mandat présidentiel de Félix Faure est marqué par l'affaire Dreyfus. Félix Faure demeure, par légalisme commode, hostile à une révision du procès bien que son journal4 montre que progressivement il est convaincu de l'innocence du capitaine. La presse grinçante le surnomme Président Soleil à cause de son goût du faste.

Détail des mandats et fonctions

1870 : élu au conseil municipal du Havre
1881 - 1895 : député républicain modéré de la Seine-Inférieure de la circonscription du Havre
1881 - 1882 : sous-secrétaire d'État au Commerce et aux Colonies
1883 - 1885 ; 1888 : sous-secrétaire d'État à la Marine
1894 - 1895 : ministre de la Marine
17 janvier 1895 - 16 février 1899 : président de la République

Décorations

Chevalier de la Légion d'honneur en 1875
Grand croix de la Légion d'honneur en 1895 en tant que président de la République
Grand-maître de la Légion d'honneur de 1895 à 1899
Chevalier de l'ordre de la Toison d'or Espagne en 1898

Décès

Marguerite Steinheil., Circonstances

Félix Faure, dont on a dit qu'il était plus célèbre par sa mort que par sa vie, mourut au palais de l'Élysée le 16 février 1899, à l'âge de 58 ans. Des quatre présidents morts en fonction, il est le seul à être décédé dans le palais présidentiel.
En 1897, il avait rencontré à Chamonix, Marguerite Steinheil dite Meg, épouse volage du peintre Adolphe Steinheil, auquel fut confiée la commande officielle d'une toile monumentale intitulée La remise des décorations par le président de la République aux survivants de la redoute brûlée.
De ce fait, Félix Faure se rendit souvent à la villa Le vert logis, au no 6 de l'impasse Ronsin à Paris, où résidait le couple Steinheil. Marguerite devint rapidement sa maîtresse et le rejoignait régulièrement dans le salon bleu du palais de l'Élysée.
Le 16 février 1899, Félix Faure téléphona à Marguerite et lui demanda de passer le voir pour 17 heures après son conseil des ministres consacré à l'affaire Dreyfus. Bien qu'elle fût arrivée, les entretiens du Président avec l’archevêque de Paris François-Marie-Benjamin Richard et Albert Ier de Monaco, venus intercéder en faveur du capitaine Dreyfus, se prolongèrent, aussi absorba-t-il probablement une trop forte dose de cantharide officinale, puissant aphrodisiaque mais aux effets secondaires importants, à moins qu'il ne s'agît de l'aphrodisiaque à base de quinine qu'il se faisait apporter par son huissier comme à son habitude, afin de se montrer à la hauteur avec sa maîtresse.
Peu de temps après que le couple se fut installé dans le salon bleu de l'Élysée, ou le Salon d'Argent selon d'autres versions, le chef du cabinet Le Gall, alerté par des cris, se précipita et découvrit le président sans autre vêtement qu'un gilet de flanelle, râlant, allongé sur un divan et la main crispée dans la chevelure de sa maîtresse9, tandis que Marguerite Steinheil déshabillée réajustait ses vêtements en désordre. Félix Faure mourut vers 22 heures d'une congestion cérébrale comme on disait à l'époque.

Cause du décès

La nouvelle que le président était mort dans les bras de sa maîtresse se répandit rapidement. Si certains journaux affirmèrent, tel le Journal du Peuple du 18 février, qu'il était mort d'avoir trop sacrifié à Vénus, c'est-à-dire d'avoir abusé de ses forces durant une relation sexuelle, d'autres, tel La Presse du 22 février, se demandèrent s'il …n'avait pas été victime des dangers inhérents à sa haute fonction, si pour être plus catégorique, il est bien mort de mort naturelle. »11. Ce journal évoquait l'hostilité à son égard provoquée par son attitude dans l'Affaire Dreyfus, thèse qui fut reprise par Édouard Drumont dans son journal La Libre Parole, où il affirmait qu'un cachet empoisonné avait été placé par des Dreyfusards parmi ceux que prenait le président.

Plaisanteries, rumeurs et quolibets

Les circonstances croustillantes du décès prirent rapidement le pas sur la tragédie d'une mort subite. La légende rapporta que l'abbé Herzog, curé de la Madeleine, fut mandé par Mme Félix Faure pour lui administrer les derniers sacrements mais, sans attendre son arrivée, il fut remplacé par un prêtre de passage devant l'Élysée qui, en demandant à son arrivée : Le président a-t-il toujours sa connaissance ?
se serait entendu répondre : Non, elle est sortie par l'escalier de service !.
Mme Félix Faure habitant l'Élysée et pour éviter le scandale, la maîtresse dut en effet s'éclipser tellement vite qu'elle en oublia son corset - que le chef de cabinet Le Gall gardera en souvenir.

La rumeur populaire colporta que c'était une fellation prodiguée par sa maîtresse qui avait provoqué un orgasme fatal14, ce qui valut à Marguerite Steinheil le surnom de la pompe funèbre. Les chansonniers de l'époque affirmèrent : Il voulait être César, il ne fut que Pompée, allusion au goût du président pour le faste et à la fellation qui provoqua prétendument sa mort. Cette phrase a été attribuée également à Georges Clemenceau, qui ne l'aimait guère. Ce dernier aurait également déclaré à cette occasion : En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui, et Ça ne fait pas un Français en moins, mais une place à prendre.

Obsèques mouvementées

Le président eut droit à des obsèques nationales, célébrées le 23 février 1899. Elles furent marquées par une tentative de coup d'État de la Ligue des patriotes fomenté par Paul Déroulède, qui essaiera en vain de faire prendre d'assaut le palais présidentiel. Félix Faure est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, 4e division. Son gisant en bronze, réalisé par le sculpteur René de Saint-Marceaux, le représente couché sous les plis des drapeaux français et russe, pour rappeler son rôle dans l'Alliance franco-russe.

Iconographie

Une médaille à l'effigie de Félix Faure a été réalisée par le graveur polonais Wincenty Trojanowski en 1898. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet.
Filmographie

En avril 1897, il est le premier président de la République française à être filmé en voyage officiel. Charles Moisson des studios Lumière suit Félix Faure lors de son déplacement de La Roche-sur-Yon à Niort.
En 2009, Félix Faure et Marguerite Steinheil sont au cœur du téléfilm La Maîtresse du président, de Jean-Pierre Sinapi, avec Didier Bezace dans le rôle du président Faure et Cristiana Reali dans le rôle de Marguerite Steinheil.

Hommage

Un lycée porte son nom à Beauvais Picardie.
De nombreuses rues ou avenues portent son nom, comme par exemple à Paris, Lyon, Nanterre, Nice, Menton ou Rambouillet.


Article de presse
:


16 février 1899 La mort heureuse de Félix Faure

Émotion à l'Élysée. Le président de la République meurt dans les bras d'une admiratrice. Cela se passe le 16 février 1899. La victime, Félix Faure, est un bel homme de 58 ans avec une fine moustache tournée à la façon de Guy de Maupassant.

Il a été élu à la présidence de la République par une coalition de modérés et de monarchistes le 17 janvier 1895 suite à la démission de Jean Casimir-Périer. Ses contemporains le surnomment affectueusement le «Président Soleil» en raison de son amour du faste.

On raconte que, recevant à l'Élysée une grand-duchesse russe, il s'était fait servir à table avant elle. La grand-duchesse ayant protesté, le président répondit sans réfléchir : «C'est l'usage à la cour de France !».

Imprudente galanterie

La rumeur publique croit d'abord que sa compagne des derniers instants est Cécile Sorel, une actrice célèbre du moment. On saura seulement dix ans après qu'il s'agissait d'une demi-mondaine plantureuse d'à peine trente ans, Marguerite (Meg) Steinheil.

Appartenant à une célèbre dynastie industrielle du Jura, les Japy-Peugeot, elle était l'épouse d'un peintre en vogue, Adolphe Steinheil. En récompense des services particuliers de sa femme, celui-ci avait reçu quelques commandes officielles de sorte que ses oeuvres ornent encore aujourd'hui les murs de certains palais de la République.

Très vite, on se raconte de bonnes histoires sur la fin heureuse de Félix Faure, comme celle-ci :

Tandis que la dame s'est dégagée et esquivée, les domestiques transportent le président inconscient dans son lit. Le curé de l'église voisine de la Madeleine, appelé d'extrême urgence, demande en arrivant :
– Le président a-t-il toujours sa connaissance ?
– Non, on l'a faite sortir par derrière.

Fatale pilule

Les initiés chuchotent que le président aurait succombé à un excès de zèle.

Avant de recevoir ses amies, Félix Faure avait coutume d'absorber une dragée Yse à base de phosphure de zinc. Ce médicament, le Viagra de l'époque, avait la vertu d'exciter les virilités défaillantes mais il avait aussi pour effet de bloquer la circulation rénale.

Le jour de sa mort, comme le président attendait Mme Steinheil, il avait demandé à l'huissier de sonner deux coups à son arrivée. Voilà que sonnent les deux coups : il avale en hâte une dragée Yse. Mais l'huissier a fait une erreur. C'est le cardinal Richard, archevêque de Paris, qui entre dans le bureau élyséen. Et après lui arrive le prince Albert 1er de Monaco, venu plaider la cause du capitaine Dreyfus.

Quand enfin l'huissier sonne pour de bon les deux coups, le président congédie son visiteur. Il a encore le temps d'avaler une deuxième dragée. Celle-ci lui sera fatale... Survolté par la prise médicamenteuse et l'ardeur de sa compagne, Félix Faure succombe non sans avoir arraché à celle-ci une touffe de cheveux !

Georges Clemenceau ne sera pas en reste de bons mots. «Il a voulu vivre César, il est mort Pompée», dit-il du président en guise d'oraison funèbre. Il dit aussi : «Félix Faure est retourné au néant, il a dû se sentir chez lui».

Conséquences d'une mort impromptue

Félix Faure possède une belle avenue parisienne, une station de métro et une rue à son nom bien qu'il n'ait rien accompli de marquant... comme la plupart des autres Présidents de la IIIe République.

On retient seulement qu'il ébaucha une alliance avec la Russie en recevant le tsar Nicolas II, qu'il s'opposa à la révision du procès de Dreyfus et que son gouvernement dut céder aux Anglais le Soudan après le bras de fer de Fachoda.

Deux jours après sa mort, les députés et les sénateurs réunis en Congrès à Versailles élisent Émile Loubet pour lui succéder à la présidence de la République. Cette élection sème la consternation chez les antidreyfusards. Il est conspué dans la rue aux cris de «Élu des Juifs !»

Le 23 février, pendant les funérailles de l'ancien président, le journaliste Paul Déroulède tente d'entraîner un général dans un coup d'État parlementaire en vue de préparer la guerre de revanche contre l'Allemagne. Le polémiste est banni. Mais, de retour en France en 1905, il n'aura de cesse d'exciter les esprits contre l'Allemagne... Il n'y réussira que trop bien.

Quant à Meg Steinheil, son histoire ne s'arrête pas là. Le 31 mai 1908, son mari et sa mère sont découverts assassinés au domicile conjugal, elle-même n'étant que ligotée. Soupçonnée du double crime, elle est acquittée cependant le 13 novembre 1909 et s'installe à Londres, où elle épouse en 1917 le baron Abinger. Elle finira sa vie dans le luxe et la paix, à un âge avancé.

Morale et Belle Époque

L'aventure du président Félix Faure n'a guère scandalisé ses contemporains de la «Belle Époque».
Dans cette période qui précède la Grande Guerre de 14-18, les privilégiés donnaient libre cours à leur appétit de jouissance... peut-être pour mieux dissimuler leurs angoisses existentielles (ce fut l'une des rares époques où le taux de suicide des classes aisées se révéla supérieur à celui des classes inférieures, ainsi que l'a noté l'historien Emmanuel Todd dans son essai : Le fou et le prolétaire).
Il était admis à la fin du XIXe siècle que les bourgeois mènent grand train et ne s'embarrassent pas des principes moraux qu'ils imposaient à leur épouse. Ainsi, on se moquait gentiment du leader républicain Georges Clemenceau qui affichait partout ses innombrables conquêtes. Mais l'on trouvait normal qu'il divorce de son épouse américaine, mère de trois enfants, et la renvoie aux États-Unis en 3e et dernière classe après qu'il l'ait surprise dans les bras d'un soupirant.
Le vieux Ferdinand de Lesseps, qui épousa à 64 ans une jeunette de 22 et lui fit 12 enfants, n'en continua pas moins de papillonner dans les maisons closes comme le voulaient les coutumes de l'époque. Un policier affecté à sa surveillance rapporte sa visite à 3 jeunes prostituées, à 85 ans sonnés.
Outre-Manche, David Lloyd George, Premier ministre britannique aux heures sombres de la Grande Guerre, était connu pour être «incapable de fidélité». Ainsi lui arrivait-il d'avoir six maîtresses en même temps. Cette performance devait sans doute paraître modeste au roi Edouard VII, fils de l'austère Victoria, dont les frasques faisaient le bonheur des gazettes et lui valaient une immense popularité...

Liens
http://youtu.be/8CQH-KWJdII Les voyages de Félix Faure
http://youtu.be/5fCbYq3QXRw La vie de Félix Faure par De Decker

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Posté le : 14/02/2014 21:07

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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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