Administrateur
Inscrit: 14/12/2011 15:49
De Montpellier
Niveau : 63; EXP : 94 HP : 629 / 1573 MP : 3168 / 59888
|
Le 21 juillet est le jour de la fête nationale Belge.
La Belgique est le plus petit pays d'Europe, il a mis près de deux mille ans à se rassembler et aujourd'hui encore il lutte pour son unité. La Belgique, État improbable, n'en finit pas de s'interroger sur son identité, son passé, son présent et son avenir.
Il est à noter sur ce point du désaccord entre les deux "belligérants" linguistiques que ce fait à pour résultat de contraindre celui qui souhaite rédiger un article sur l'histoire de la Belgique à une prudence de sioux. Il est regrettable de constater combien selon que l'auteur soit Flamand ou Wallon la version, purement historique, est différente. En effet il y a une quasi impossibilité d'exclure ce conflit d'un écrit, pour qui écrit sur l'histoire de la Belgique la neutralité impose un exercice de la plus grande complexité, car pour qui se refuse à toute polémique, il est ardu de trouver des renseignements fiables et non entachés de manipulations historiques. Ce conflit entre les deux peuples s'invite donc dans tous les documents, et fait douter du sérieux des sources et de leur fiabilité, celles-ci devenant rapidement des arguments de propagande politique. De ce fait, nous devons sans cesse naviguer entre deux vérités qui s'opposent. J'ai donc tenter ici une synthèse des diverses sources, contradictoires, toutes plus passionnées et donc partiales.
La Belgique, il est vrai est un curieux État, guère plus étendu que la Bretagne, 30.000 km2, mais trois fois plus peuplé, composée de 10 millions d'habitants, né en 1830 de la scission des Pays-Bas. À défaut d'une d'une langue commune, les Belges partagent un art de vivre original, tissé d'humour et d'épicurisme. Au carrefour de toutes les cultures ouest-européennes, ils ont en commun la bande dessinée et le football, la bière et le cyclisme, les Brueghel, Paul Rubens et René Magritte, Hans Memling et Charles Quint... ce qui n'est pas rien !
L'histoire
La Belgique est un état jeune dans un pays vieux. Si le royaume moderne des Belges, tel que nous le connaissons aujourd'hui ne fut fondé qu'en 1830, ce pays malgré tout prend ses racines dans l'antiquité romaine, et même selon l'historien médiéviste belge, Henri Pirenne la création de l'état Belge constitue la phase finale d'un processus commencé avec les celtes. Les premiers peuples installés sur le territoire de la Belgique furent sans doute des Indo-Européens. Les archéologues ont trouvé des traces de populations tant celtiques à l’ouest que germaniques au nord. Si l’on tient compte des fouilles archéologiques, on peut conclure que le territoire actuel de la Belgique, de même que le nord de la France, a pu être une zone de transition entre les cultures celtique et germanique. Par ailleurs, les écrits d’Hécatée de Milet vers 550 à vers 480 et d’Hérodote -484 à -425 nous apprennent également que les Celtes habitaient originairement une région qui s’étendait de l’ouest de la France jusqu’au sud-est de l’Allemagne, mais qui pourrait exclure le nord de la Belgique. Constitués en tribus autonomes et rivales, ces peuples étaient unis par la religion druidique et la langue celtique. C'est avec la conquête de Rome que les Belges entrèrent dans l'histoire. En 57 avant notre ère, Jules César, lors de la guerre des Gaules, fit pénétrer ses légions dans la «Gaule belge». Dès cette époque, César faisait la distinction entre les Celtes ou Gaulois, les Aquitains et les Belges. César croyait que les peuples belges étaient issus des Germains. Il a même fait une énumération de ces Belges qui, sous le nom de Germani Cette assimilation des Belges aux Germains n’a pas empêché César de considérer les Belges comme des Gaulois c'est à dire un peuple celte. En réalité, certains peuples belges étaient originaires des régions germaniques à l’est du Rhin, mais furent vraisemblablement soumis à de fortes influences celtiques, alors que d’autres peuples étaient d’origine celte. Parmi les nombreuses tribus du territoire de la «Gaule belge» qui résistèrent à l’occupation romaine. La Belgique doit cependant rendre à César ce qui lui appartient, et en premier lieu son nom. C'est en effet le général romain qui parle le premier de "Belgae" les Belges en écrivant cette phrase laudatrice pour le peuple vaincu : "De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves !" Dans l'introduction de son livre De Bello Gallico "La guerre des Gaules", César parle des Belges en ces mots: «Horum omnium fortissimi sunt Belgae.» Autrement dit : «De tous, les Belges sont les plus valeureux.» Cependant, ce qui nous paraît être un qualificatif désignant un trait de caractère positif, n'a pas le sens que nous entendons et le mot "brave" doit être replacé dans le contexte. En réalité, pour César, fortissimi signifiait les guerriers les plus «violents» ou les plus «sauvages», et ce, parce qu'Ils aimaient la bagarre et qu'ils étaient les plus éloignés de Rome, centre de la civilisation. C'est d'ailleurs en Belgique, donc en Gaule belge, que César essuya sa plus sanglante défaite. Ambiorix, le chef des Éburons, avait surpris les Romains dans la vallée du Geer et avait exterminé entièrement deux légions , c'est à dire 6000 soldats. Arrivé trop tard en renfort avec le reste de son armée pour éviter le massacre de ses légions, César poursuivit Ambiorix qui se réfugia dans la forêt ardennaise où il ne parviendra jamais à le surprendre.
Cela dit, certains historiens laissent croire que les peuples belges s’étaient déjà formés dès le IVe siècle avant notre ère, alors que d’autres situent cette mixité plutôt vers le IIe siècle. À l’époque de la conquête des Gaules, en 57 avant notre ère, la Gaule belge s’étendait entre la mer du Nord, la Seine et la Marne, et comptait quelque 500 000 habitants répartis en une quinzaine de tribus. Les Belgae parlaient des idiomes germaniques, fortement influencés par les parlers celtiques, mais d’autres historiens considèrent qu’il s’agissait d’idiomes celtiques fortement influencés par des apports germaniques. Au temps dire, comme je le signale plus haut, que la confusion, la difficulté à séparer les deux cultures n'est pas récente, et même qu'elle remonte à l'époque romaine.
Établi dans la région de Tournai, le peuple franc fonde un premier grand État sur les ruines de l'empire romain, le «Regnum francorum» ou Royaume des Francs. La France et l'Allemagne en sont issus. Au Moyen Âge, la Belgique, qui n'est encore qu'un concept géographique et non national, est divisée entre d'innombrables seigneuries plutôt prospères et dynamiques, plus ou moins indépendantes : comté de Flandre, duchés de Brabant et de Hainaut, évêché de Liège... Portion du royaume franc où s'élabore la puissance des Carolingiens dès le VIIe siècle, le centre de leurs domaines familiaux était situé dans la région liégeoise, la Belgique est divisée par Charlemagne de 768 à 814 en comtés, origine des circonscriptions féodales du Moyen Âge. Le territoire belge divisé par le traité de VerdunAu lendemain du traité, le territoire est partagé entre la Francie et la Lotharingie. C’est ainsi que la Flandre, au nord, revient à Charles le Chauve, tandis que la Wallonie s’intègre aux territoires de Lothaire Ier. Ces derniers seront toutefois attribués au Saint Empire romain germanique quelques années plus tard.Après le partage de l’empire carolingien par le traité de Verdun en 843, la Belgique est divisée de part et d’autre de l’Escaut entre le futur royaume de France, auquel est rattaché le comté de Flandre et la Basse-Lotharingie, landgraviat de Brabant, comté de Hainaut, rattachée bientôt à la Germanie, cœur du Saint Empire romain germanique ; mais ces liens restent assez lâches comme en témoigne, notamment, la résistance des Flamands à l’annexion par Philippe le Bel voir la bataille des Éperons d’or en 1302. Donc, le pays est déjà divisé en deux quand conformément au traité de Verdun en 843, les comtés de Flandre, de Boulogne et d'Artois, à l'ouest, font allégeance aux rois capétiens, mais avec réticence car ils tiennent à commercer librement avec les Anglais, ennemis traditionnels des Capétiens. Le comte de Flandre figure au premier rang des ennemis de Philippe Auguste à la bataille de Bouvines en 1214. En Mars 1240 Les pères de l'Abbaye de Leffe rachètent une Brasserie voisine L’Abbaye de Leffe rachète une brasserie située de l’autre côté de la Meuse toute proche. Les pères peuvent alors commencer le brassage de la bière qui compense une eau à la qualité peu certaine. La méthode utilisée est alors celle de la haute fermentation, procédé qui est toujours en vigueur chez la célèbre marque. Le 18 Mai 1302 Les "Mâtines de Bruges"Les Flamands se révoltent contre l'occupant français et massacrent les soldats de la garnison à Bruges. Cette journée est nommée "Mâtines de Bruges" par comparaison aux "Vêpres siciliennes" qui chassèrent 20 ans plus tôt les Français de Sicile. Philippe le Bel, furieux, enverra sa meilleure armée en Flandres. Mais celle-ci sera vaincue près de Coutrai le 11 juillet. C'est la fin du rêve des rois Capétiens d'annexer les Flandres. - À l'est de l'Escaut, on quitte le domaine capétien pour entrer dans le duché de Basse-Lorraine. Il fait partie du Saint Empire romain germanique et s'étend jusqu'au Rhin. En 1339, profitant de la guerre entre France et Angleterre, la Flandre, le Hainaut et le Brabant-Limbourg se lient par un pacte pour consolider leur indépendance. Ainsi s'efface la frontière de l'Escaut. En 1384 La Flandre devient bourguignonne Le dernier comte de Flandre trouve la mort. Son gendre, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne obtient le territoire flamand. C’est ainsi que naissent les Pays-Bas bourguignons. Par la suite, Philippe le Bon annexera au territoire le comté de Namur, le duché de Brabant-Limbourg, les comtés de Hainaut, Zellande, Hollande et Frise. Il y ajoutera encore le duché de Luxembourg et la principauté de Liège. Avec la bataille de Courtrai, le roi Philippe IV le Bel tente de remettre les Flamands dans le droit chemin mais il doit y renoncer... Il faudra attendre Louis XIV et le traité d'Aix-la-Chapelle de 1668 pour que la Flandre méridionale, autour de Lille, Boulogne et Arras, entre dans le giron français ! Le 20 septembre 1460 meurt Gilles Binchois. Le plus célèbre représentant de l’école franco-flamande, Gilles Binchois, laisse au monde une œuvre profane et audacieuse. Influencé par l’Ars Nova mais aussi par la musique plus sobre de John Dunstable, le musicien belge vivant au service de Philippe le Bon à la cour de Bourgogne a composé de nombreuses chansons dont « Je ne vis oncques la pareille ». Mais il a aussi laissé des œuvres de musique sacrée. En 1611 Rubens peint l'Érection de la Croix L’exécution du triptyque "l’Erection de la croix" donne à Rubens le statut de véritable maître de la peinture flamande de son époque. Rubens a en effet atteint une maturité dans sa création qui se traduit par l’harmonie des couleurs, le travail sur la lumière et le mouvement. Peignant jusqu’à sa mort sans que son talent ne décline, Rubens sera le principal représentant du Baroque flamand. le 29 Octobre 1702 Marlborough s'en va t'en guerre Le général anglais John Marlborough s'empare de la ville de Liège qui appartenait aux espagnols. C'est le début de la guerre de succession en Espagne : l'Angleterre, l'Autriche et la Hollande soutiennent Charles d'Autriche, le prétendant au trône. Une chanson populaire française rendit le nom du général anglais légendaire.
Essor des villes et du commerce
Si l'histoire politique des principautés belges, qu'elles soient fief français ou terres d'Empire, se confond avec celle des Pays-Bas, eux aussi terre d'empire, à partir du XIIIe siècle, une société urbaine et marchande s'épanouit en territoire flamand ou brabançon, notamment autour de cités comme Gand, Louvain,Bruges ou Anvers qui deviennent de grandes places commerciales.
L'État bourguignon
L'œuvre d'unification des Pays-Bas, tentée par les ducs de Bourgogne, surtout Philippe le Bon, dans le cadre des États bourguignons, dont seule reste exclue la principauté ecclésiastique de Liège, est poursuivie par les Habsbourg. Ceux-ci héritent de ces territoires à la suite du mariage de Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, avec le futur empereur germanique Maximilien d'Autriche (1477). En 1493, leur fils, Philippe le Beau, devient maître des Pays-Bas, en passe de devenir État indépendant. Il épouse Jeanne la Folle, fille des Rois catholiques, souverains d'Aragon et de Castille. Le sort des Pays-Bas est désormais lié à celui de la maison d'Espagne. Après la mort de Philippe le Beau, son fils Charles, dit Charles Quint, reçoit les Pays-Bas en 1515, en attendant d'hériter des Espagnes en 1516 et d'être élu à la tête du Saint Empire romain germanique en 1519. Les Pays-Bas constituent dès lors un véritable État dont la puissance démographique, évaluée à 3 millions d'habitants en 1557 renforce la puissance économique.
Les Pays-Bas au temps de Charles Quint
Si Charles Quint, respectueux des libertés locales, gouverne les Belges avec fermeté, mais prudence, il n'en est pas de même de son fils Philippe II, qui monte sur le trône d'Espagne en 1556, héritant également des Pays-Bas.
Le soulèvement contre la domination espagnole
Les atteintes portées par Philippe II, devenu prince des Pays-Bas, aux libertés des provinces, provoquent une explosion du sentiment national, incarné par les comtes d'Egmont et de Hornes, qui sont exécutés à Bruxelles (1568). La lutte pour les libertés politiques va de pair avec celle des calvinistes pour la tolérance religieuse alors que le souverain espagnol, soucieux avant toute chose de maintenir l’unité religieuse de l’Empire, entend appliquer les dispositions de la Contre Réforme en s'appuyant sur le concile de Trente. Cependant, la résistance des catholiques wallons à l'emprise des protestants les amène à former la Confédération d'Arras en 1579 et à se rapprocher du gouverneur espagnol Alexandre Farnèse, qui reconquiert ensuite la Flandre et le Brabant entre 1581-1585. Les rebelles intransigeants ont de leur côté conclu l'Union d'Utrecht en 1579, acte de naissance des Provinces-Unies qui marque la rupture de l'unité des Pays-Bas.
Des Habsbourg à l'indépendance
Les provinces du Sud, maintenues dans le giron du catholicisme, connaîtront la domination des Habsbourg d'Espagne jusqu'au début du XVIIIe siècle. Véritable boulevard militaire des Provinces-Unies d'une part, les Pays-Bas méridionaux se trouvent d'autre part entraînés dans les guerres auxquelles participe l'Espagne. Le cadre territorial de la future Belgique se précise ainsi au XVIIe siècle : cession aux Provinces-Unies du Brabant septentrional et de la Flandre zélandaise, afin de contrôler les bouches de l'Escaut en vue d'empêcher le développement d'Anvers : par le traité de Münster en 1648 ; -abandon à la France de l'Artois avec le traité des Pyrénées, en 1659, de la Flandre et du Hainaut français , voir les traités d'Aix-la-Chapelle en 1668 et de celui de Nimègue en 1678.
Sous la tutelle autrichienne 1713-1795
En 1713, le traité d'Utrecht remet les Pays-Bas méridionaux à l'Autriche. Les souverains autrichiens ont le souci de promouvoir la prospérité des Pays-Bas méridionaux. Le réseau routier se modernise, la mortalité recule. Le pays est l'un des plus peuplés d'Europe avec 100 habitants au kilomètre carré au Brabant et en Flandre. La population est essentiellement rurale, Bruxelles et Liège restent des villes modestes et n'ont respectivement que 75 000 et 55 000 habitants ; La population bénéficie des nouvelles techniques agricoles encouragées par les physiocrates c'est à dire les économistes prônant le respect des « lois naturelles » et donnant la prépondérance à l'agriculture. l'industrialisation qui règne dans toute l'Europe, draine dans son mouvement l'industrie wallonne qui connaît alors un est grand essor : charbonnages, métallurgie, verrerie, textile même, révolutionné par le machinisme naissant. Mais comme toujours le niveau de vie qui s'améliore entraîne une augmentation rapide de la population et le prolétariat enfle, avec la disparition progressive des famines et des épidémies. Cependant le progrès ne bénéficie pas à tous de façon unitaire et à la fin du XVIIIe siècle, si brillant pour la bourgeoisie et les privilégiés, la misère est malgré toujours grande dans les campagnes belges. Au nom du despotisme éclairé, l'empereur germanique Charles VI puis sa fille Marie-Thérèse d'Autriche réduisent les prérogatives du clergé belge, limitent le développement des couvents, on verra les Jésuites chassés en 1773, et l'empereur taxe les biens ecclésiastiques.
1789/1795 Révoltes et révolutions
À la fin du XVIII e siècle, Alors que la France en révolution est à feu et à sang, la Belgique en réaction contre des réformes conçues par Joseph II sans tenir compte des particularismes locaux, on voit le fait national belge devenir réalité : La révolution brabançonne en 1789 chasse les Autrichiens, réunit à Bruxelles les états généraux, qui n'ont pas siégé depuis 1632, et qui proclament, le 11 janvier 1790, "l'indépendance des États belges unis".
Bataille de Jemmapes
Mais les Belges se divisent, et les Autrichiens réoccupent leur pays en décembre 1790 ; En effet ceux -ci ont en sont chassés par les Français, voir la bataille de Jemmapes en novembre 1792. Les Autrichiens l'occupent à nouveau du 18 mars 1793 avec la victoire de Neerwinden. Le 26 juin 1794 c'est la bataille de Fleurus. La France, finalement victorieuse, l'annexe le 1er octobre 1795, y compris le pays de Liège, et l'Autriche reconnaît le fait accompli au traité de Campoformio le 17 octobre 1797 et la cession des Pays-Bas méridionaux à la France.
La Belgique française de 1795-1815
Le régime français de 1795-1815, unifie administrativement la Belgique, dont la division en départements, cadre des futures provinces belges de 1830, achève de détruire les autonomies provinciales et le régime féodal. Les principes révolutionnaires qui agitent la France, liberté individuelle, égalité de tous devant la loi et le Code civil napoléonien y sont introduits. Napoléon rétablit la paix civile et religieuse compromise par les persécutions de la Convention et du Directoire ; le pays retrouve une prospérité économique, mais la conscription rend le gouvernement impopulaire.
Le royaume des Pays-Bas de 1815-1830
Lors de l'effondrement de l'Empire en 1814 , les Alliés et surtout l'Angleterre reviennent à la vieille idée de barrière destinée à contenir la France, l'hégémonie de l'empire Napoléonien incite, l'Angleterre en premier lieu, à créer une zone tampon et ils décident le 21 juillet 1814 le principe d'une union des Provinces-Unies, des anciens Pays-Bas autrichiens et de l'évêché de Liège en un royaume uni des Pays-Bas, créé au profit du prince d'Orange, devenu le roi Guillaume Ier le 16 mars 1815. La Hollande et Belgique auraient pu former une monarchie puissante ; économiquement, la Hollande, commerçante et coloniale, offre un débouché à la Belgique, déjà fortement industrialisée. Finalement l'hostilité des catholiques aux Néerlandais calvinistes et celle de la bourgeoisie francisée à l'usage du néerlandais comme langue officielle rendent l'union impossible. Le 25 août 1830, exalté par la réussite de la révolution parisienne de juillet des trois journées de juillet 1830, Bruxelles s'insurge ; le 27 septembre, les troupes néerlandaises l'évacuent et, en octobre, elles abandonnent toute la Belgique, à l'exception de la citadelle d'Anvers.
L'indépendance en 1830.
Les états généraux proclament la séparation du Nord et du Sud le 29 septembre 1830 et, le 4 octobre, l'indépendance de la Belgique.
Le roi Léopold Ier
Le 3 novembre, le Congrès national est élu au scrutin direct et censitaire ; le 4, s'ouvre à Londres une conférence qui, le 20 janvier 1831, reconnaît l'indépendance de la Belgique et garantit l'intégrité et l'inviolabilité de son territoire, limité au nord par l'ancienne frontière de 1790. Le Congrès élabore la Constitution qui sera promulguée le 11 février 1831 ; dès le 3, il offre la couronne au duc de Nemours, fils de Louis-Philippe, roi des Français, qui, redoutant l'hostilité de l'Angleterre, n'ose l'accepter pour son fils ; elle est alors proposée au prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, qui devient Léopold Ier, roi des Belges : il prête serment à la Constitution le 21 juillet 1831. Cependant le 2 août 1831, les Néerlandais envahissent la Belgique, qui fait appel aux Français. Ceux-ci délivrent le territoire belge, mais ils ne peuvent s'emparer d'Anvers qu'en décembre 1832. Par ailleurs, le traité des Vingt-Quatre-Articles, par lequel l'Europe reconnaît l'indépendance de la Belgique, enlève à celle-ci, au profit des Pays-Bas, Maastricht, le Limbourg néerlandais et le Luxembourg de langue allemande le 14 octobre 1831 et lui impose la neutralité.
Et ce n'est qu'en 1839 que le roi des Pays-Bas reconnaît l'indépendance belge. Le royaume de Belgique jusqu'à la « question royale » entre 1830- et 1951
Léopold II
La Constitution de 1831 fait de la Belgique une monarchie constitutionnelle. Léopold Ier de 1831-1865à , qui a épousé Louise-Marie d'Orléans, fille de Louis-Philippe, tente de maintenir l'union nationale, mais libéraux et catholiques, une fois l'indépendance assurée, accentuent leurs divisions. Ils constitueront des partis séparés rivaux, les premiers en 1846, les seconds en 1868. Sous Léopold II (1865-1909), la vie politique belge est d'abord dominée par le problème scolaire. Les libéraux, bourgeois anticléricaux, exercent le pouvoir de 1847 à 1870 avec une interruption de 1855 à 1857 et de 1878 à 1884, les catholiques dans l'intervalle et de 1884 à 1914. Le ministre libéral Frère-Orban, 1878-1884 fait voter une loi en 1879 réglant la question scolaire dans le sens de la laïcité. Son successeur, le catholique Jules Malou en 1884, permet aux communes de remplacer leurs écoles neutres par des écoles confessionnelles, mais, face à une violente opposition des libéraux, il doit céder la place à Beernaert, catholique plus modéré de 1884 à 1894. Le 16 Janvier 1875 Verlaine sort de prison Condamné à deux ans d'emprisonnement, le 27 août 1873, le poète bénéficie d'une remise de peine pour bonne conduite et sort de la prison de Mons. Paul Verlaine avait été condamné pour avoir tiré deux coups de revolver alors qu'il était saoul sur son amant Arthur Rimbaud. Peu après sa sortie, il partira rejoindre Rimbaud à Stuttgart où ce dernier travaille en tant que précepteur. Le 1 Avril 1875, découverte des iguanodons de Bernissart A Bernissart en Belgique, des mineurs font la découverte de 29 squelettes d'iguanodons à 322 mètres de profondeur. Les reptiles dinosauriens sont en parfait état et mesurent près de 10 mètres de long. Ils seront exposés à l'Institut royal de sciences naturelles de Bruxelles
L'essor économique
Les atouts de la Belgique Après 1860, la vie économique de la Belgique, qui compte alors 5 millions d'habitants, se développe rapidement sous l'impulsion du libre-échange. Les activités sur lesquelles s'appuie son essor sont : une agriculture riche, aux procédés hardis, aux rendements les plus élevés d'Europe ; des sources d'énergie abondantes pour 17 millions de tonnes de houille en 1880, 24 en 1908 ; une production métallurgique et textile considérable ; un commerce extérieur dont le volume quadruple entre 1850 et 1890. L'expansion économique est en outre bien desservie par d'excellents moyens de communication notamment le réseau ferroviaire le plus dense du monde, huit fois plus long en 1908 qu'en 1845, bien doublé par des canaux fluviaux ou maritimes.
L'orientation coloniale
Les capitaux belges s'investissent à l'étranger : compagnies de tramways en Europe, usines du Donets, dans le Donbass en Ukraine, du Brésil, de la Chine du Sud et de l'Afrique australe. Surtout, orientant les Belges dans la voie de la colonisation, Léopold II, homme d'affaires avisé, fonde l'Association internationale africaine en 1876 et fait explorer par Stanley, le Congo – dont la propriété personnelle lui est reconnue par l'acte de Berlin, le 26 février 1885 et qui est érigé en État indépendant sous sa souveraineté. Il en tire de gros bénéfices, mais est violemment critiqué pour ses méthodes d'exploitation qui pressurent les indigènes. Aussi Léopold II lègue-t-il finalement le Congo à la Belgique en 1908. Le problème social et la représentation politique Ce remarquable essor économique et colonial modifie la vie sociale et politique de la Belgique. Dans ce pays de bas salaires et de longues journées de travail – « paradis du capitalisme » selon les termes de Karl Marx, qui y avait vécu en exil –, une lutte va se développer sur deux terrains : le suffrage électoral et la législation sociale.
Le parti ouvrier belge
Un parti socialiste, le parti ouvrier belge (POB) est fondé en 1885 ; il recrute ses premiers adhérents surtout dans les régions industrielles dans les vallées de la Sambre et de la Meuse, agglomérations de Bruxelles, d'Anvers et de Gand ; ses chefs ne sont pas seulement des intellectuels, comme Émile Vandervelde et Destrée, mais aussi des ouvriers, tels le marbrier L. Bertrand et le tisserand E. Anseele. Peu férus de théorie, ils créent coopératives, mutualités et syndicats. Sur le plan politique, opposés au système électoral censitaire, ils forcent l'adoption, sous la pression de grèves, du principe du suffrage universel en 1892, mais l'Assemblée constituante le tempère par le vote plural qui accorde une ou deux voix supplémentaires aux électeurs pères de famille, jouissant d'une certaine aisance ou titulaires d'un certificat d'enseignement secondaire, la loi Nyssens.
Le parti libéral et le parti catholique
En même temps qu'il donne une représentation parlementaire aux socialistes, ce système aboutit, aux élections de 1894, à éliminer pratiquement le parti libéral. Libéraux et socialistes réclament une nouvelle réforme électorale, et le ministre Paul de Smet de Naeyer fait adopter le scrutin de liste par province, avec représentation proportionnelle en 1899, ce qui permet au parti libéral de se reconstituer. Le parti catholique conserve cependant la majorité absolue et gardera le pouvoir jusqu'à la Première Guerre mondiale il est représenté par Auguste Beernaert, 1884-1894 ; Paul de Smet de Naeyer, 1896-1907 ; Franz Schollaert, 1908-1911. Il s'adapte à l'entrée des masses dans la vie politique par la constitution d'une aile démocratique, la Jeune-Droite, animée par Henry Carton de Wiart et attentive aux applications sociales de l'encyclique Rerum novarum en 1891.
Le règne d'Albert Ier 1909-1934
Albert Ier Au début du règne d'Albert Ier, l'agitation contre la majorité catholique se développe : les socialistes recourent en vain à la grève générale d'avril 1913 avec 800 000 participants pour l'abolition du vote plural. Le cabinet Charles de Broqueville de 1911-1918 fait adopter en 1913 le service militaire obligatoire et général. La Première Guerre mondiale surprend donc la Belgique à l'apogée de sa puissance économique, mais en pleine réorganisation militaire. Pendant la Première Guerre mondiale Quand, le 2 août 1914, l'ultimatum allemand viole la neutralité belge, les luttes intérieures cessent aussitôt et, dès le 4 août, les deux chefs de l'opposition, le libéral Paul Hymans et le socialiste Émile Vandervelde, sont nommés ministres d'État. L'invasion allemande submerge la Belgique, malgré la résistance du roi Albert autour de Liège et de Namur. Le gouvernement doit se retirer à Anvers, puis à Furnes et finalement au Havre, tandis que l'armée belge, défendant avec héroïsme, derrière l'Yser par la bataille de l'Yser, les dernières parcelles du territoire national non occupées, s'intègre à l'aile gauche du dispositif allié. Cependant le 17 Octobre 1914, les écluses stoppent l'avancée allemande sur le front de l'Yser Afin de barrer la route de la mer aux Allemands, l’armée belge réfugiée derrière le fleuve côtier Yser ouvre les écluses pour immerger la plaine. Malgré leur infériorité numérique, et après des victoires dans la Marne, cette inondation artificielle permet aux Belges de stopper la progression ennemie et d’établir un barrage effectif tout au long de la guerre. L'Allemagne tente alors d'exploiter, mais en vain, l'opposition entre la Flandre et la Wallonie, en décrétant la séparation administrative des deux régions en 1917. La Belgique occupée ne cessa de témoigner, sous la domination des gouverneurs allemands, d'une dignité parfaite, soutenue par le cardinal Mercier, archevêque de Malines, et le bourgmestre de Bruxelles, Adolphe Max. Le traité de Versailles en 1919 lui attribue Eupen et Malmédy et un mandat de la Société des Nations, SDN ancètre de l'ONU sur le Ruanda-Urundi, mais il n'est plus question de neutralité.
Société et faits divers
Durant la guerre, en 1915, le 12 Octobre Edith Cavell est assassinée. L'infirmière anglaise Edith Louisa Cavell est exécutée en Belgique par des soldats allemands. Elle est accusée d'avoir aidé des alliés à se rendre en Hollande pour reprendre le combat. L'infirmière-major d'une grande clinique bruxelloise travaillait en Belgique occupée. Grâce à son action, 170 hommes ont pu rejoindre les Pays-Bas en quelques mois. Au moment de son arrestation elle ne cherchera pas à nier, au contraire elle avouera tout à l'Allemagne. Et le 11 Septembre 1917, Guynemer meurt, le pilote de chasse français est abattu aux commandes de son Spad près de Ypres en Belgique. Le corps de "l'as des as" qui compte 53 victoires à son actif et qui avait déjà été "descendu" sept fois auparavant ne sera jamais retrouvé. Le 24 Avril 1920 à l'occasion des jeux olympiques d'Anvers, c'est la première apparition, du drapeau et du serment olympique. Après l’annulation des Jeux de 1916 pour cause de Première Guerre mondiale, Anvers est choisie pour accueillir ceux de 1920 en hommage aux souffrances endurées par le pays. Et pour la première fois, le drapeau aux cinq anneaux dessiné par Coubertin flotte sur le stade tandis que Victor Boin est le premier athlète à prononcer le serment olympique. Le serment, engageant l’esprit sportif et sa gloire, subira par la suite quelques évolutions. En 1972, il sera complété par un serment des arbitres. EN 1929 le 10 janvier paraissent les premières aventures de Tintin L'illustrateur Georges Rémi alias Hergé, publie dans le supplément du quotidien bruxellois "Le vingtième siècle", sa nouvelle bande dessinée: "Tintin au pays des soviets". Suivie l'année suivante, le 23 Janvier 1930 , de la première de "Quick et Flupke" Georges Rémy, alias Hergé, publie pour la première fois les aventures de "Quick et Flupke" dans le journal belge "le Petit vingtième", tout comme il l'avait fait pour "Tintin" un an auparavant. Les deux garnements bruxellois resteront pourtant dans l'ombre écrasante du jeune reporter. Puis le 21 Avril 1938, c'est la naissance du Journal de Spirou Créé sur l’initiative de l’éditeur Jean Dupuis, le Journal de Spirou paraît pour la première fois, en même temps que le personnage du même nom créé par Rob-Vel. Spirou signifie « écureuil » en wallon, référence que l’on retrouve par la présence de Spip au côté du célèbre groom. Contrairement à de nombreux magasines consacrés à la bande dessinée, l’hebdomadaire est publié sans interruption depuis cette date tandis que des albums de Spirou sont toujours publiés. En politique on voit le 3 février 1958 la création du Bénélux Le traité du Benelux signé entre la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas assure aux trois pays une unité économique et leur permet d'adopter une politique commune sur les plans social et financier. Le siège de cette nouvelle union est installé à Bruxelles. Le mot Benelux est une contraction de Belgique, Nederland et Luxembourg. Le 22 Janvier 1972 Elargissement de la CEE A Bruxelles, l'Irlande, le Royaume-Uni, le Danemark et la Norvège signent un traité d'adhésion au marché commun européen. Dès le 1er janvier 1973, les Britanniques, les Danois et les Irlandais intègreront la CEE. En revanche, les Norvégiens, soumis à un référendum, refuseront d'entrer dans la Communauté européenne. Le 25 Octobre 1972 est Eddy Merckx recordman de l'heure Le cycliste belge bat le record du monde de l'heure sur le vélodrome de Mexico en parcourant 49,432 kilomètres. Il faudra attendre 29 ans pour que sa performance soit améliorée, le 27 octobre 2001, par Chris Boardman à Manchester. Le coureur anglais fera 49,441 km en une heure sur un vélo classique. Le 23 janvier 1978, le Baron Empain est enlevé Le baron belge Edouard-Jean Empain, 41 ans, PDG du groupe Empain-Schneider, est enlevé à 11 heures du matin en sortant de son domicile parisien, avenue Foch. Ses ravisseurs demanderont une rançon de 100 millions de francs puis de 40 millions. Pour faire pression sur la famille Empain, ils n'hésiteront pas à amputer leur otage de l'auriculaire. Au terme de deux mois de séquestration, le Baron Empain sera libéré le 26 mars après que l'un de ses preneurs d'otage se soit fait arrêter par la police. Le 10 Juin 1979 ont lieu les premières élections du Parlement européen Depuis le 7 juin, les citoyens des neuf états membres de la Communauté européenne élisent pour la première fois les députés du Parlement européen au suffrage universel direct. La plus forte participation est celle de la Belgique avec 91% et la plus faible celle de la Grande-Bretagne, avec 31%. En France, elle s'élève à 60%. Le Parlement, dont le siège est à Strasbourg a un rôle consultatif. Mais il est également compétent pour légiférer aux côtés du Conseil des ministres et exerce un contrôle sur la Commission. Le 29 Mai 1985, le drame au stade du Heysel Lors de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, retransmise en direct dans toute l'Europe, les tribunes du stade de Heysel (Bruxelles) se transforment en champs de bataille mortel. Les affrontements entre les supporters de Liverpool et ceux de la Juventus de Turin feront 39 morts. Dans la bousculade, des corps sont piétinés et écrasés contre les grilles. Le match a quand même lieu : la Juventus l'emporte grâce à un penalty de Michel Platini, qui ignore la gravité du drame. Il refusera de revenir sur la pelouse du Heysel. Le 29 Mars 1990 l'avortement est dépénalisé en Belgique La Chambre des députés belges approuve la loi sur la dépénalisation de l'avortement à 126 voix contre 69 et 12 abstentions. Fervent catholique, le roi des Belges, Baudouin, affirme que sa conscience ne lui permet pas de signer le texte sur l'IVG. Il abdique pour une durée de 36 heures, en accord avec l'article 82 de la Constitution qui invoque "l'impossibilité de régner". Le 30 Aout 1992 Michael Schumacher remporte sa première victoire à Spa Un an après ses débuts dans le championnat, l’Allemand Michael Schumacher gagne son premier grand prix. Profitant des erreurs tactiques de ses concurrents, et notamment de Senna, quant aux choix des pneumatiques, il hisse sa Benetton sur le haut du podium. S’il n’obtient qu’une victoire lors de la saison 1992, il cumule assez de points et de podiums pour terminer à la troisième place du championnat, derrière les deux Williams de Mansell et Patrese, mais devant la McLaren du Brésilien. Le 20 Octobre 1996 le peuple organise une "Marche blanche" contre l'affaire Dutroux Une marche est organisée en Belgique pour protester contre les dysfonctionnements judiciaires et policiers liés à l’affaire Dutroux. Elle réunit plus de 300 000 personnes. Marc Dutroux, accusé de viols et meurtre sur plusieurs enfants et adolescentes, a été arrêté peu de temps auparavant. Il ne sera jugé pour ses crimes qu’en 2004 et sera condamné à perpétuité. Cette affaire bouleversera le système politique du pays. Quelques réformes judiciaires seront appliquées et une commission d’enquête - dont le rapport s’avèrera alarmant – sera mise en place. En Juin 1999 La crise de la dioxine affaiblit la Belgique De la dioxine est découverte dans les graisses animales destinées à l’alimentation de bêtes d’élevage. Ces produits d’origine belge ont été envoyés en France et ont nourri les volailles belges. Les produits seront retirés du marché aussi bien en Belgique qu’en Europe. La crise affectera fortement l’économie du pays et aboutira à la démission des ministres de la santé et de l’agriculture. Le 23 Septembre 2002 La Belgique autorise l’euthanasie Sous le gouvernement du Premier ministre Guy Verhofstadt, qui allia en 1999 six partis libéraux, socialistes et écologistes, une loi autorisant l’euthanasie est adoptée. La Belgique est ainsi le second pays, après les Pays-Bas, à appliquer cette réforme. Cette pratique reste tout de même contrôlée : les patients doivent être affligés d’une souffrance physique ou psychique insupportable et leur situation doit être sans issue. Le 30 Janvier 2003 Le mariage homosexuel est autorisé en Belgique Le gouvernement adopte une loi autorisant les couples de même sexe à s’unir par les liens du mariage. Toutefois, ils n’ont pas la possibilité d’adopter et la filiation leur est interdite. Il faudra attendre 2005 pour qu’un projet modifiant ces interdictions soit mis en place. Le 28 Aout 2007 La Belgique s’enfonce dans la crise Yves Leterme, chargé de former un gouvernement après les élections fédérales, démissionne faute de parvenir à un accord entre Flamands et Wallons. Depuis le 10 juin, la Belgique est privée de gouvernement à cause des divergences concernant le degré d’autonomie à attribuer aux territoires néerlandophones. Face à la montée en puissance des indépendantistes flamands auxquels Leterme est allié, la Belgique risque l’implosion. Rappelé quelques semaines plus tard, Yves Leterme jettera à nouveau l’éponge le 1er décembre suivant.
Le poison de la langue.
La question de la langue L'« École de Liège », qui réclame l'intervention de l'État et de la législation dans le règlement de la question sociale, est représentée par Godefroid Kurth, l'abbé Antoine Pottier, Monseigneur Victor Doutreloux. Le syndicalisme chrétien belge s'avère très vigoureux. La démocratisation pousse aussi le parti catholique à s'intéresser aux revendications flamandes, jusque là , la langue flamand était défavorisée au profit du Français. La majeure partie des voix qu'il recueille lui venant des régions agricoles flamandes. Dès les premières années de l'indépendance, la langue néerlandaise avait connu un renouveau littéraire, qui avait provoqué la naissance d'un mouvement politique flamingant, réclamant pour le néerlandais l'égalité de droits avec le français. Plusieurs lois lui donnent, entre 1873 et 1898, de larges satisfactions. Quant à la question scolaire, l'enseignement religieux est rendu obligatoire 1895 La langue de l'enseignement dans les classes primaires sections préparatoires annexées aux écoles moyennes est le flamand dans la région flamandes du pays, le français dans la région wallonne et l'allemand dans les communes d'expression allemande. Le français, langue de l'aristocratie En 1830, date de son indépendance, la Belgique se divise alors en deux entités géographiques et culturelles distinctes. Pour la partie wallonne au sud, l'indépendance est l'occasion d'une séparation avec les Flandres, au nord. A la création du nouvel Etat, le français, alors langue des élites et de l'aristocratie, devient langue officielle et entraîne la vexation progressive d'élus flamands préoccupés de l'avenir de leur langue, ce n'est d'ailleurs qu'en 1930 que la première université en langue flamande est construite. Un "mouvement flamand" se construit alors en réaction à cette situation. Un antagonisme latent se creuse au long du XIXe siècle entre les deux communautés principales du pays. Une séparation linguistique et économique Cette séparation devient autant linguistique qu'économique. Le commerce international qui se développe à la fin du XIXe siècle profite aux Flandres et à ses ports de Zeebruge par exemple alors que la Wallonie, dont l'économie était avant tout bâtie sur les industries lourdes et l'exploitation du charbon, est durement touchée par les conséquences de la crise de 1929. D'autre part, entre les deux guerres mondiales, des épisodes isolés accroissent le fossé entre les deux communautés. A partir de 1930, le gouvernement central décide ainsi d'instaurer l'emploi exclusif du néerlandais en Flandres et du français en Wallonie dans l'administration et les écoles. Par ailleurs, alors que la loi du 14 juillet 1932 prescrivait le néerlandais comme langue officielle de la Flandre et le français comme langue officielle de la Wallonie, elle autorisait l'enseignement de l'allemand dans la région d'Eupen et de Saint-Vith dans la région germanophone. La loi de 1932 eut pour effet de poursuivre la francisation de Bruxelles, alors que la Flandre se néerlandisait. Quant aux établissements d'enseignement libres, ils échappaient au régime en vigueur de sorte qu'un enseignement primaire francophone pouvait toujours être dispensé en Flandre. On aura intérêt à lire deux affiches publiées en 1932 par la Ligue contre la flamandisation de Bruxelles.
Les langues en matière de justice
Plus tard, la Loi du 15 juin1935 sur l'emploi des langues en matière judiciaire garantit l’emploi des langues en matière judiciaire, notamment aux néerlandophones afin qu'ils puissent se défendre dans leur langue : Article 1er Devant les juridictions civiles et commerciales de première instance, et les tribunaux du travail dont le siège est établi dans les provinces de Hainaut, de Luxembourg, de Namur et dans les arrondissements de Nivelles, Liège, Huy et Verviers, toute la procédure en matière contentieuse est faite en français. [L. 23 septembre 1985, art. 1er (vig. voy. L. 23 septembre 1985, art. 59 s., infra)]. Article 2 Devant les juridictions civiles et commerciales de première instance, et les tribunaux du travail dont le siège est établi dans les provinces d'Anvers, de Flandre occidentale, de Flandre orientale, de Limbourg et dans l'arrondissement de Louvain, toute la procédure est faite en néerlandais. [L. 23 septembre 1985, art. 2 (vig. voy. L. 23 septembre 1985, art. 59 s., infra)]. Article 2bis Devant les juridictions civiles et commerciales de première instance, et le tribunal du travail dont le siège est établi dans l'arrondissement d'Eupen, toute la procédure en matière contentieuse est faite en allemand. [L. 23 septembre 1985, art. 3 (vig. voy. L. 23 septembre 1985, art. 59 s., infra)].
Malheureusement, toutes ces nouvelles mesures déclenchèrent de vivres polémiques, surtout parce que, les traductions des avis communaux n'étant pas interdites, elles ne s'appliquaient qu'en Flandre. Les Flamands exigèrent donc la suppression de ces traductions. Le gouvernement dut constamment interpeller les communes durant plus d'une décennie afin de faire respecter l'unilinguisme régional, ce qui démontrait que la loi était peu respectée, surtout en Wallonie. Ces diverses lois linguistiques finirent par donner satisfaction aux Flamands, mais les francophones de Flandre et les Flamands de Wallonie furent tous laissés-pour-compte. Si la loi n’était pas respectée dans beaucoup de communes, c’était le plus souvent dans le sens d’une ouverture à l’autre communauté, rarement pour écraser une minorité. Ce non-respect atténuait en quelque sorte la rigueur de la loi, mais exaspérait les flamingants qui devinrent plus virulents.
La seconde Flamenpolitik seconde guerre mondiale de1939-1945.
En mai 1940, les troupes allemandes nazies envahirent la Belgique. Les Allemands favorisèrent les Flamands au détriment des Wallons francophones; ils considérèrent les Flamands comme un «peuple frère» germanique, à peine inférieur à la «race allemande». Le 14 juillet 1940, Adolf Hitler ordonna de «favoriser autant que possible les Flamands, mais de n'accorder aucune faveur aux Wallons». C'était encore une Flamenpolitik déjà pratiquée lors de la Première Guerre mondiale. Le Vlaams Nationaal Verbond (VNV), le Rassemblement national flamand, fut chargé de faire régner l'ordre nouveau en Flandre. Les prisonniers de guerre flamands purent regagner leur foyer, mais les 65 000 prisonniers wallons, associés aux francophones, demeurèrent dans les stalags, les camps de prisonniers de guerre. Adolf Hitler accorda une attention particulière aux revendications flamandes et octroya au flamand la protection la plus étendue. Les Wallons développèrent un ressentiment non seulement envers les Allemands, mais aussi envers les Flamands. Ils accusèrent tous les Flamands de collaboration dans la mesure où la politique allemande correspondait aux aspirations nationalistes flamands. Il est vrai que le VNV, devenu fasciste, travailla activement aux côtés des nazis, mais certains Wallons ont aussi collaboré avec l'occupant nazi. Ce n'était pas là un problème flamand, mais un problème «belge» général. La plupart des Flamands réagirent avec une certaine froideur et une certaine méfiance devant les nazis; ils conservèrent leur caractère «klein katholiek». En réalité, la bourgeoisie francophone se servit du prétexte de la guerre pour tenter de se débarrasser définitivement du mouvement flamand. La Seconde Guerre mondiale mit les réformes linguistiques sous le tapis et offrit aux partisans du français l'occasion de développer une grande contre-offensive. C'est pourquoi les conséquences de la collaboration furent catastrophiques pour le mouvement flamand. La répression allait s'abattre durement.
L'après-guerre
Les élections de 1919 inaugurent le régime du suffrage universel sans voix supplémentaires. Désormais, socialistes et catholiques se disputent la première place pour obtenir la majorité absolue ; les libéraux, moins nombreux, apportent le plus souvent aux catholiques leur appoint pour constituer des cabinets de coalition. La poussée du nationalisme flamand complique encore la lutte des partis. La législation sociale se complète, mais la grande dépression de 1929 entraîne un chômage important.
Léopold III 1934-1951
Après la mort accidentelle d'Albert Ier en février 1934, Léopold III, dans une Europe en fièvre, ramène la Belgique à une neutralité volontaire, qui n'empêche pas son territoire d'être, une fois de plus, violé. Attaquée le 10 mai 1940, en même temps que les Pays-Bas et le Luxembourg, la Belgique est occupée à nouveau par les Allemands.
Pendant la Seconde Guerre mondiale
Le 28 mai, le roi des Belges, comme chef suprême de l'armée, capitule, et regagne le château de Laeken, tandis que des membres de son gouvernement, présidé par le catholique Hubert Pierlot, 1939-1945, partent pour Londres, d'où ils dirigeront la résistance belge. Se déclarant prisonnier de guerre, le roi se tient, pendant quatre ans, à l'écart des affaires publiques. Mais, bien que s'abstenant de toute collaboration avec l'Allemagne, il rencontre discrètement Hitler, au cours d'une entrevue à Berchtesgaden en novembre 1940. Par ailleurs, veuf de la princesse Astrid de Suède, qui jouit d'une grande popularité auprès des Belges, il épouse en 1941 Liliane Baels, qui devient princesse de Réthy. Ce remariage avec une femme considérée par certains comme une intrigante et l'attitude ambiguë du monarque vis-à -vis de l'Allemagne et du gouvernement en exil lui sont vivement reprochés, contribuant, après la libération du territoire belge, à la naissance de la « question royale ». En attendant le règlement de cette dernière, le Parlement confère à son frère, le prince Charles, la régence le 20 septembre 1944, alors que le souverain et ses proches ont été emmenés en Allemagne. Libéré en 1945, Léopold se retire en Suisse.
La reprise économique de l'après-guerre
Le gouvernement, qui entreprend le redressement économique du pays, bénéficie de conditions exceptionnelles : les destructions sont relativement faibles, tandis que l'utilisation du port d'Anvers par les Américains a procuré des réserves considérables de dollars. À la fin du conflit, la Belgique est le seul pays créancier des États-Unis. D'autre part, le marché intérieur est rapidement assaini par l'opération de résorption de la masse monétaire, doublée d'un blocage des avoirs, réalisée par le ministre des Finances Camille Gutt en octobre 1944.
L'abdication en faveur de Baudouin
De 1945 à 1950, huit gouvernements se succèdent, les personnalités dominantes étant les socialistes Achille Van Acker et surtout Paul Henri Spaak, qui dirige la politique étrangère de la Belgique durant dix ans et se fait l'apôtre de l'idée européenne. En 1950, bien que rappelé par les Chambres et le gouvernement social-chrétien, conformément au référendum du 12 mars, Léopold III doit, devant l'opposition de la gauche, remettre ses pouvoirs à son fils, le prince Baudouin 1er août, en faveur duquel il abdique un an après 16 juillet 1951.
La fin des colonies belges
En 1960, prenaient fin les clonies belges, soit le Congo belge dont faisaient partie le Rwanda et le Burundi. Le 30 juin 1960, le Congo belge accédait à l'indépendance. Aussitôt, les Européens fuirent forcés de quitter l'Afrique. Des milliers de colons et de soldats belges revinrent en Belgique et durent être reclassés. Ce sont les conséquences du retour des Belges au pays qui eurent des répercussions par la suite. En effet, afin de redresser les finances de l'État, le premier ministre Gaston Eyskens fit adopter la loi du 14 février 1961, dite Loi d'expansion économique, de progrès social et de redressement financier, ou plus simplement par dérision la «Loi unique», une loi proposant un programme d'austérité suite à un endettement public important et à la perte du Congo belge. Cette loi suscita des remous dans les rangs libéraux et sociaux chrétiens; elle fut à l'origine de la grève générale de l'hiver 1960-1961, laquelle dura quatre mois. La grève fut totale en Wallonie, alors qu'elle fut peu suivie en Flandre. C'était là une autre scission entre francophones et néerlandophones! À la suite de cette période troublée, de nombreux Wallons commencèrent à être favorables à un fédéralisme qui accorderait à la Wallonie une pleine autonomie aux plans économique et social. Cette tendance au fédéralisme se transmit aussi en Flandre. Cependant, alors que les revendications de la Wallonie reposaient sur des motivations socio-économiques, celles de la Flandre portait alors essentiellement sur des raisons culturelles.
La fameuse frontière linguistique
À partir des années 1960, la vie politique fut dominée par le réveil des querelles communautaires entre Flamands et Wallons, ou entre Flamands et francophones bruxellois. Le compromis de la frontière linguistique évoluant au rythme des consultations populaires décennales ne convenait plus aux Flamands qui voyaient les francophones «agrandir» leur territoire de quelques kilomètres tous les dix ans. De là , est venu leur objectif d’établir une frontière linguistique définitive. Certains bourgmestres flamands, 278, soit près du quart avaient refusé de distribuer les formulaires qui comprenaient des questions d'ordre linguistique, car un tel formulaire avait révélé treize ans plus tôt la progression de la «tache d’huile» francophone à partir de Bruxelles. Devant le mouvement de contestation flamande, la loi du 24 juillet 1961 (litt.: «Loi du 24 juillet 1961 prescrivant l'exécution en 1961 des recensements généraux de la population, de l'industrie et du commerce») entérina le «refus flamand» et prescrivit de faire les recensements sans poser de question relativement à l'emploi des langues. Le pays connut ensuite une autre période de revendications flamandes jusqu'à ce qu’une loi traçât définitivement la frontière linguistique en consacrant l'unilinguisme de la Flandre et celui de la Wallonie, de même que le bilinguisme de la région de Bruxelles-Capitale. La loi du 8 novembre 1962, qui entrait en vigueur le 1er septembre 1963, fixait définitivement la frontière linguistique entre la Flandre et la Wallonie, mais elle prévoyait aussi des «accommodements» pour les Flamands et les Wallons résidant dans les communes mixtes appelées «communes à facilités». En raison des problèmes reliés à la mauvaise crédibilité des recensements, ce ne sont pas ceux de 1930 et de 1947, sans valeur scientifique parce qu’ils généraient des conséquences administratives, ce qui faussait le jeu, mais les recensements précédents ne l’étaient guère plus qui ont déterminé les communes à facilités, mais les études menées sur le terrain par le Centre Harmel: selon que la majorité s’était déclarée de langue néerlandaise ou française, la commune faisait partie de la Flandre ou de la Wallonie. En réalité, la fameuse «frontière linguistique» fut fixée en deux temps: une première fois en 1962 pour la Flandre et la Wallonie, une seconde fois en 1963 pour délimiter la région bilingue de Bruxelles, placée comme un «îlot» en Flandre, car seulement 3,5 km séparent Bruxelles de la Wallonie en passant par la commune de Rhode-Saint-Genèse. À la suite du rapport Harmel, 24 communes flamandes, 23 250 habitants ont été détachées de leur province wallonne et rattachées à une province flamande ou à un arrondissement flamand dans la province du Brabant. De plus, 25 communes wallonnes soit 87 450 habitants qui faisaient partie d’une province flamande ont été transférées à une province wallonne ou à un arrondissement wallon dans la province du Brabant. Le cas des Fourons, environ 5000 habitants suscita des débats houleux au Parlement belge. Consultés par le Conseil provincial de Liège, les habitant se déclarèrent majoritairement en faveur de leur maintien dans la région de langue française avec des facilités pour les néerlandophones. Pendant que 15 000 Wallons manifestaient à Liège, plus de 50 000 Flamands défilaient à Bruxelles. Le Parlement trancha avec une majorité de 130 voix, mais seulement 20 Wallons et 13 Bruxellois s'étaient prononcés pour le transfert à la province flamande du Limbourg. Ces décisions parurent contestables pour les francophones qui remirent en question la valeur scientifique des études, notamment dans les six communes des Fourons. Évidemment, par la suite, il y eut des tractations et des manœuvre politiques. Pour les Flamands, l'établissement de la frontière linguistique de 1962 constituait une avancée importante: l'agglomération bruxelloise était clairement définie et limitée à 19 communes. Mais, pour les Flamands, la frontière linguistique consolidait les «conquêtes» francophones, notamment dans l'agglomération bruxelloise. En bout de ligne, la Belgique se trouvait dotée de deux zones officiellement unilingues: la Flandre néerlandaise au nord et la Wallonie francophone au sud. Et à ce sujet, les Flamands et les Wallons étaient d'accord!
Les communes «à facilités» de 1962
Soulignons que les textes juridiques belges qualifient toujours de communes à régime linguistique spécial, ce que les citoyens ordinaires appellent généralement des communes à facilités. Ces communes dites «à facilités» — juridiquement non reconnues en tant que communes bilingues — auraient été prévues pour faciliter l’intégration des francophones en Flandre et des Flamands en Wallonie. La loi du 8 novembre 1962 prévoyait cinq catégories de communes qui pourraient déroger à la règle de l’unilinguisme territorial, avec un minimum de 30 % de minorités sans acquérir pour autant le statut de communes bilingues, sauf à Bruxelles. Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de communes avant la fusion de 1978: Évidemment, cette sorte d'accommodement suscita un conflit idéologique entre la conception des francophones et celle des néerlandophones en ce qui concerne la notion des mots «nation» et «peuple». Pour les néerlandophones, la nation est délimitée par le territoire où est parlée une langue donnée. Par exemple, en France, c'est le français; en Allemagne, c'est l'allemand; en Italie; c'est l'italien, etc. Pour les francophones de Belgique, la langue du citoyen est celle que doivent utiliser les administrations, peu importe où ils résident sur le territoire. Autrement dit, les néerlandophones privilégient les droits territoriaux, les francophones les droits personnels. Or, les droits territoriaux sont plus sécurisants pour une minorité, alors que les droits personnels sont moins contraignants pour une majorité. Il était donc normal que les droits territoriaux prévalent en Flandre et que les droits personnels soient préférés par les francophones. Au plan géographique, il est possible de résumer les communes à facilités en trois types: 1) Les six communes de la périphérie bruxelloise: Kraainem/Crainhem; Drogenbos; Linkebeek; Sint-Genesius-Rode / Rhode-Saint-Genèse; Wemmel; Wezembeek-Oppem. 2) Les dix communes de la «frontière linguistique» dont six en Flandre avec facilités en français : Mesen / Messines; Spiere-Helkijn / Espierres-Helchin; Ronse / Renaix; Bever / Biévène; Herstappe; Voeren / Fourons et quatre en Wallonie avec facilités en néerlandais : Comines / Komen; Mouscron / Moeskroen; Flobecq / Vloesberg; Enghien / Edingen).
Les communes malmédiennes avec facilités limitées en allemand.
- La rapport Harmel de 1958 Un rapport élaboré par le Centre Harmel fut déposé le 25 avril 1958 au Parlement belge; le Centre était formé de se compose de 23 membres néerlandophones et de 22 membres francophones. Le rapport allait servir de base pour les négociations sur les lois linguistiques de 1962-1963, ainsi que pour la révision de la Constitution de 1970. Le rapport de Pierre Harmel était bilingue: à droite le texte français, à gauche le texte néerlandais, les deux versions ayant la même valeur juridique. Les conclusions de la «section politique» le Centre était divisé en trois sections qui traitaient des problèmes spécifiques: une «section politique», une «section culturelle» et une «section économique» furent les suivantes : 1) Il existe au sein de la nation belge deux communautés culturelles et linguistiques: la communauté wallonne et la communauté flamande; 2) Ces deux communautés sont homogènes et ce caractère doit être respecté. Les Flamands qui s’établissent en Wallonie, et les Wallons qui s’établissent en Flandre doivent s’adapter au milieu; 3) Par voie de conséquence, tout organisme public ou institutionnel privé remplissant une mission d’intérêt public, doit être, en principe, français en Wallonie, et néerlandais en Flandre; 4) L’agglomération bruxelloise doit être le bien commun de la communauté wallonne et de la communauté flamande. Wallons et Flamands doivent y jouir de droits culturels égaux. Leur individualité doit y être respectée et les moyens doivent leur être donnés de la maintenir et de la développer. (Chapitre III, F – c, § I, p. 266). Les conclusions de la «section culturelle» (Chapitre I, p. 309) sont les suivantes: 1) Les principes ont fait l’objet d’un accord unanime de ses membres et peuvent se résumer comme suit: 2) Il existe en Belgique deux communautés culturelles : la communauté wallonne et la communauté flamande; 3) La première est de langue française, la seconde de langue néerlandaise; 4) Les deux communautés doivent être homogènes : en aucun cas, l’État ne saurait encourager la constitution ou le maintien de minorités linguistiques dans l’une ou l’autre communauté; 5) Il n’existe pas de communauté culturelle bruxelloise; 6) Il existe cependant une entité bruxelloise, bien commun des deux communautés culturelles, dans laquelle Wallons et Flamands doivent pouvoir conserver leurs caractères propres. Il était clair que les deux grandes régions linguistiques devaient demeurer homogènes, sans le maintien de «minorités linguistiques». Ces principes sont repris à la page suivante (p. 310) : 1) La communauté wallonne et la communauté flamande doivent être homogènes. Les Flamands qui s’établissent en Wallonie et les Wallons qui s’établissent en Flandre doivent être résorbés par le milieu. L’élément personnel et ainsi sacrifié au profit de l’élément territorial; 2) Par voie de conséquence, tout l’appareil culturel doit être français en Wallonie et néerlandais en Flandre; 3) La communauté wallonne et la communauté flamande doivent conserver les enfants nés respectivement en Wallonie et en Flandre et émigrés à Bruxelles, de même que ceux qui sont nés à Bruxelles de parents originaires de Wallonie et de Flandre. Dans la capitale, l’élément personnel doit l’emporter sur l’élément territorial.
Les auteurs du rapport Harmel espéraient probablement que les minorités s’assimileraient et que les problèmes se résoudraient d’eux-mêmes après plusieurs années, mais les faits allaient démontrer que ce n'était guère le cas. Les conclusions du rapport ne furent pas reprises intégralement dans les lois de 1962 et de 1963. Pendant que les néerlandophones restaient convaincus que les «communes à facilités» étaient temporaires et destinées à disparaître progressivement en raison de l'assimilation des minorités, les francophones, pour leur part, croyaient que ces «facilités» étaient définitives et qu'elles leur accordaient des droits linguistiques permanents et immuables. Cette interprétation divergente allait constituer plus tard une source de nouveaux conflits, notamment dans la région de Bruxelles-Capitale.
Lire la suite --> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=2828#forumpost2828
.
Posté le : 21/07/2013 01:07
|