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Accueil >> newbb >> Défi du 18 juin 2016 [Les Forums - Défis et concours]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Défi du 18 juin 2016
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Bonjour les amis défieurs et tous ceux qui nous lisent,

Cette semaine, je vous propose ceci :

Sur votre chaîne de téléachat préférée, on vous vante les bienfaits extraordinaires d'une nouvelle crème de beauté anti-rides et rajeunissante. Vous contemplant dans le miroir, vous décidez de l'acheter. Quelques jours plus tard, le colis vous est livré. Impatient de découvrir les effets sur vos sillons disgracieux, vous en appliquez une bonne couche le soir-même. Que découvrez-vous le lendemain matin ?

Je vous laisse à votre imagination, faites-moi rire, pleurer, délirer ou frémir...


à vos plumes !

Couscous

Posté le : 18/06/2016 11:23
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Re: Défi du 18 juin 2016
Plume d'Or
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La TNT, ce n'est pas toujours canon (proverbe parisien du onzième arrondissement).

Télé-achat

Ô déesse télé pour cerveaux disponibles,
Tu pares mes envies de programmes d’achat,
Creuses un peu mon crédit, et je me vois déjà
Rajeuni de vingt ans, loin du champ des possibles.

Ô toi gentil postier tu livres ce colis,
Un élixir de vie, de beauté et jeunesse.
Mes matins vont changer, se colorer de liesse,
Avec en leitmotiv un visage poli.

Ô vous rides impies, vos heures sont comptées,
Bientôt vous quitterez le contour de ma face.
Ma lune ravinée changera son espace,
Son manteau perforé et bien trop sillonné.

Ô miroir de mes jours enlève ce fléau,
Ravive en moi l’espoir, déterre le beau gosse,
Caché au fond du trou, de ses creux et ses bosses,
Et donne à mon ego un air de renouveau.

Ô toi réalité, ne t’affiche pas crue,
Cache moi ce faciès, ce visage de lave,
Un volcan fatigué, purulent et concave,
Le puits de vanité d’une tête de cul.

Ô vous méchants rieurs, sachez le désormais,
Le dieu télé-achat érige des arnaques,
Où vendeurs maquillés et princesses des craques,
Habillent le ballot d’un costume de niais.

Posté le : 18/06/2016 18:32
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Re: Défi du 18 juin 2016
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Cher Donald,

Te voici le premier à poster ! Et en rimes, cette nouvelle façon d'écrire te va à ravir. Une face de volcan ? ah oui, tout de même... faudrait consulter autre chose que ton petit écran mon canard.

Merci pour cette jolie anti-pub pour le téléachat.

Bises

Couscous

Posté le : 18/06/2016 19:09
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Re: Défi du 18 juin 2016
Plume d'Or
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Cher Donald,

La vie devient dur pour moi. Kjtiti dégaine très souvent le premier. Et quand cela n'est pas Kjtiti, c'est Donald. Rien ne va plus. Oh rage, oh désespoir, oh défi réussi, que n'ai-je donc tant d'espoir à pouvoir devancer mes amis...

Je prends acte de ta réponse au défi. Toujours est-il la crème de l'Orée t''a conduit sur la voie de la poésie et tu y as toute ta place.

Merci pour ta réponse qui m'a bien amusé.
Comme c'est bon!

Je te souhaite un très bon dimanche.

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 18/06/2016 20:17
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Re: Défi du 18 juin 2016
Plume d'Or
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Merci Jacques,

Tu as touché le point sensible. C'est par l'Orée des Rêves que j'ai apprécié la poésie. Des poètes de Touraine, de Bourgogne, et d'ailleurs, d'aujourd'hui et d'hier, m'ont donné envie d'en écrire. Je ne vais pas pour autant abandonner mes petites histoires d'extra-terrestres à ventouses, de détective un peu glandeur ou d'ancien agent de la CIA, mais écrire des poèmes me permet de m'aérer, de sortir de ma zone de confort.

En cela, je te remercie, toi et les poètes de l'Orée.

Bon, je vais aller me déboucher une petite bouteille de Bourgogne, cette confession m'a donné soif.

A bientôt,

Donald

PS: J'espère que tu te portes bien. Je t'envoie mes meilleures ondes, avec un peu de Franck Zappa dans les tuyaux.

Posté le : 18/06/2016 20:23
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Re: Défi du 18 juin 2016
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Coup de jeune

Dimanche, 10 h 14, je suis vautrée devant une chaîne de téléachat. Des vendeuses au sourire Colgate viennent de me vanter les mérites d’une machine qui coupe les légumes en un tour de main, d’une gaine qui fait perdre deux tailles de pantalon en un clin d’œil et d’un appareil de musculation qui sculpte des abdos d’acier apparemment sans trop d’efforts. Et puis c’est au tour d’un autre produit d’être mis en avant. Une femme arborant l’apparence de la vingtaine se plante droit dans mon petit écran avec un petit pot de couleur dorée. Et elle commence un long discours sur les ravages du temps sur nos jolis minois, qui peu à peu ressemblent à la terre d’Afrique après une longue sécheresse. Évidemment, le produit contenu dans ce pot est censé nous rendre notre jeunesse perdue. Ensuite vient le défilé de clientes qui ont essayé cette crème de jouvence. Elles sont toutes plus volubiles les unes que les autres pour nous faire croire au miracle apporté par quelques milligrammes de cet onguent posé chaque jour sur les rides et ridules. On a droit à des photos « avant » avec madame qui arbore un air triste et un visage sillonné de toutes parts, et des photos « après » où cette même personne, devenue souriante, affiche une peau de jeunette.
Dimanche, 10 h 41, pendant ma pause pipi, mon regard tombe sur mon reflet dans le miroir de la salle de bain. On ne peut pas dire que le temps m’ait épargnée, quarante ans, c’est pourtant encore jeune. J’ai deux sillons profonds sur les côtés de la bouche et des pattes d’oie au coin des yeux. Il paraît que ce sont des rides d’expression ; d’un naturel plutôt rieur, j’en subis les conséquences. Finalement, cette crème me serait peut-être utile. 11 h 05, je me pose devant mon ordinateur et passe commande.

Jeudi 17 h 06, le facteur sonne et me remet un colis. Je le remercie à la hâte et m’empresse de rentrer pour ouvrir la boîte en carton qui semble avoir été malmenée pendant le transport. Je découvre, sans surprise, le même pot présenté à la télé, à la différence près qu’il me paraît beaucoup plus petit. Je l’ouvre et en renifle le contenu. Une odeur plutôt acre me saute au nez. Je lis les conseils d’utilisation : « à utiliser exclusivement avant le coucher ».
Jeudi 22 h 21, je me tartine la tronche de cette crème dont les relents me provoquent un léger haut-le-cœur. Allongée dans mon lit, je tente de m’endormir en évitant de basculer sur mon côté ou carrément sur mon ventre sinon ce serait mon oreiller qui profiterait d’un coup de jeune.

Vendredi 7 h 06, je me réveille en sursaut à cause d’un cauchemar indéfinissable. J’avance à tâtons jusqu’à la salle de bain. L’ampoule du plafond me tue les rétines. Ma vision est floue et je décide de faire quelques ablutions pour me sortir de mon semi-coma. Après un séchage vigoureux de mon visage, je me contemple dans le miroir. J’écarquille les yeux en constatant que je viens de retrouver la tronche de mes trente ans. Dingue ! Cette crème marche vraiment ! Je n’en reviens pas !
Vendredi 9 h 52, je sonne avec insistance chez ma copine Diane. Il faut qu’elle voie ça. Elle ouvre la porte et m’invite à rentrer.

– Alors, quelles nouvelles, Lucie ?
– Tu ne vois pas quelque chose de changé chez moi ?
– Attends, je mets mes lunettes… Tu as changé tes cheveux ?
– Mais non ! Regarde mon visage ! J’ai perdu dix ans !
– Ah, oui. Maintenant que tu le dis. Tu as mis combien de couches de fond de teint ?
– Aucune, juste un peu de crème antirides avant de dormir hier soir.
– Faudra me donner la marque.
Diane sort des anciennes photos de moi. On pourrait croire qu’elles ont été prises hier.
– Je me demande si l’effet durera…
– C’est déjà bien que cela ait un effet. Tu sais, j’en ai essayé des crèmes de toutes sortes. C’est toujours décevant.

Vendredi 11 h 52, nous décidons d’aller manger un morceau dans un petit resto du coin. Diane commande des tripes et moi un steak. On choisit une bouteille de vin à partager. Le serveur refuse de m’en verser un verre.

– Je suis désolée, vous êtes trop jeune, Mademoiselle. Les boissons alcoolisées ne peuvent être servies aux mineurs. Vous désirez un coca ?

Diane et moi ne pouvons retenir un fou rire. Je suis obligée de sortir ma carte d’identité pour prouver que je suis majeure et vaccinée. Le serveur détaille la photo et me dévisage. Je sirote finalement mon verre de vin pendant que Diane me supplie de lui donner le nom de ma super crème magique.

– Je ne sais pas si je dois. Tu risques de ne plus pouvoir picoler tranquille et on t’interdira l’accès aux boîtes de nuit.

Vendredi 14 h 37, on termine le dessert avant de repartir chacune chez soi. Je rentre dans une librairie pour acheter ma drogue quotidienne.

– Un Marlboro Menthol, s’il-vous-plaît.
– Pas de tabac aux enfants, ma petite. Désolée !
– J’ai quarante ans, Madame.
– C’est ça ! Et moi je suis Michaël Jackson !
– Il est mort !
– Justement !
– Voici ma carte d’identité pour preuve.
– Bien essayé d’avoir emprunté la carte de ta maman. Mais va lui rendre maintenant. Allez, file, j’ai du travail.

Je jette un œil dans le miroir qui sert à surveiller les vols dans le magasin et peine presque à me reconnaître. J’ai l’impression d’avoir quatorze ans. Troublée, je sors de l’échoppe de tabac pour retourner dans mes pénates.
Vendredi 15 h 12, je suis devant ma glace à scruter de près mon nouveau visage qui porte les marques de la puberté avec des boutons rouges disgracieux. J’ai un fond d’Eau Précieuse dans mon armoire et en applique sur mes joues et mon front.
Vendredi 17 h 58, je sors afin d’acheter du pain pour souper. Je pénètre dans la première boulangerie qui présente encore une baguette dans son étal. Une dame proche de l’âge de la retraite apparaît de derrière un rideau de lamelles multicolores.
Je tente de demander la baguette mais seuls des petits bruits, comme des gémissements, sortent de ma bouche. Les yeux de la boulangère s’arrondissent et me scrutent comme une bête étrange. Je tente à nouveau en me concentrant sur mon articulation. La dame rit de mes gazouillis, pensant à une blague. Je sens que mes lèvres tremblent avant de me mettre à pleurer à chaudes larmes. Mais que m’arrive-t-il ? Je rentre chez moi en courant. Ma glace me renvoie un minois de poupon, les yeux rougis par les larmes.
Cette crème est d’une efficacité redoutable. Mais je ne veux pas retomber en enfance ! Je voulais juste paraître quelques années de moins. Je prends un gant de toilette mouillé et du savon afin de me frotter énergiquement le visage. Il ne faut plus laisser une trace de cette satanée crème.
Vendredi 18 h 42, je me chauffe une tasse de lait que je bois à la paille. Je suis épuisée. Une fois mon pyjama enfilé, je me mets en boule dans mon lit et m’endors en suçant mon pouce.

Une ambulance passe dans la rue toutes sirènes hurlantes. J’ouvre subitement les yeux. Mon réveil affiche 7 h 02. Je suis en nage et mes draps sont trempés. Je me rappelle la journée d’hier avec horreur. D’un bond, je suis hors de mon lit et me précipite dans la salle de bain.
– Miroir, ô beau miroir, dis-moi quel âge j’ai !
La glace reste de marbre mais je suis si heureuse d’avoir retrouvé la parole. Mes traits sont ceux d’une femme de quarante ans et sur lesquels la crème antirides n’a eu aucun effet miraculeux. Mais je suis presque heureuse de me reconnaître à nouveau. J’allume la radio pour écouter la météo.

– Bonjour chers auditeurs, nous sommes vendredi 17 juin, nous fêtons les Rita.

Vendredi ? Mais… J’ai rêvé alors ! Sainte Rita, patronne des causes perdues et désespérées. Tout un symbole pour mes rides ! Je pense que je peux faire un trait sur mon coup de jeune espéré. Cette crème fait halluciner sur un rajeunissement et espérer retrouver son visage ridé. Malin ! Sans regret, je jette le pot doré à la poubelle.

Posté le : 19/06/2016 19:51
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Re: Défi du 18 juin 2016
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Bonsoir Delphine,
Bonsoir chères amies et chers amis,

Et voici Iste avec sa réponse au défi qu'il a appelé "petit dialogue avec la beauté".


Oh rage, oh désespoir que n’ai-je donc la crème
Qui me rendra la beauté sans vil stratagème.
Je deviens vieux et je ne te vois pas venir.
Sans tes délices que sera mon avenir !
La conclusion de ma vie va venir bientôt,
Alors je t’impose de venir aussitôt !

Que veux-tu donc m’imposer, je viens si je veux
Et je te prie de ne pas être belliqueux.
Crois-tu que la beauté vienne par artifice ?
Et arrête de venir avec ce caprice,
Préfère la chercher dans les élans du cœur,
Et elle te colonisera avec douceur.

Tu n’as jamais daigné me montrer patte blanche.
J’espérais que tu viennes telle une avalanche,
Mais tu ne faisais que me fuir avec dédain,
Me promettant un avenir si souverain.
Mon cœur saigne de tant de désespoir ;
Il ne peut ainsi trouver en toi quelque espoir.

Cher ami, la beauté est pleine de soucis,
La connais-tu vraiment en des termes précis.
Dans ton grand esprit, tu l’imagines joliesse
Et tu crois pouvoir la quérir avec hardiesse
Alors qu’il te faut la gagner dans la voilure
De la grâce, de l’élégance, avec droiture.

C’est cela, c’est cela que ne me dis-tu là
Avec tous ces trémolos et ces tralalas ?
Je veux tant être ton prisonnier pour te suivre
Et demeurer avec toi, pour mourir et vivre.
Je crois assurément au bonheur que tu donnes.
De tous mes excès je veux que tu me pardonnes.

De moi, il me faut te dire la vérité
Je ne suis qu’un manteau qui cache la beauté.
Je passe tout mon temps à vouloir vous tromper.
Je ne suis que du rêve qu’il faut dissiper
Et qui font éclore en vous des émois cuisants
Vous éloignant de désirs très appétissants.
Crois-moi, il vaut mieux lui préférer la tendresse.
Et de la beauté, tu sentiras la caresse.
Je te conseille ta femme, elle sera ta crème
Et en toi, mon cher ami, la beauté, elle sème.
Elle est pour toi la meilleure crème de beauté
Qui te fera trouver en moi la nouveauté.

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 20/06/2016 22:35
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Re: Défi du 18 juin 2016
Plume d'Or
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@Donald, on sait bien nous, que tu es un beau gosse, et que tu n 'as pas une tête de cul ;)

Posté le : 21/06/2016 12:57
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Par une aquarelle de Folon
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Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
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Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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