Puisque tout est calme. J'en profite pour glisser ma contribution.-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ELLE : - Mais qu'as-tu mon chéri ? tu es tout drôle !
LUI : - Tu sais bien, je reviens de l'enterrement de mon oncle Edouard.
E : - C'est vrai, je n'y pensais plus. Mais tout de même, tu es plus pâle que l'oncle Edourad n'a dû l'être lui-même dans son cercueil ! Est-ce que tu l'aurais vu par hasard se relever ou est-ce son fantôme qui t'a fait peur ?
L : - Ne plaisante pas avec ces choses-là !
E : - Alors pourquoi es-tu si bouleversé ? Les enterrements c'est marrant !
L : - Pas celui-là .
E : - Qu'est-ce qu'il a eu de si particulier, celui-là ? En général on y fait toujours la même chose.
L : - Ce n'est pas la faute de l'oncle Edouard. Lui, ça va, il bien joué son rôle. Il est bien mort et on l'a bien enterré.
E : - Alors ?
L : - Alors ? Alors, c'est les autres. Les autres, entends-tu ? Les autres m'ont tué !
E : - Je vois bien. Tu as l'air mort. Allons ! calme-toi. Tiens ! voilà un whiskey. Assieds-toi. Déguste et raconte.
L : - Merci chérie. T'es bien gentille, tu sais !
LUI boit son whiskey. Pousse un long soupir de soulagement. Il reprend la parole.
L : - Figure-toi que je suivais le cortège, là , sagement, au milieu des pleurs et des sanglots qui s'élevaient d'un peu partout. Je songeai comme d'habitude à mes affaires. Enfin, comme tout le monde, quoi ! Et Julien Savaud marchait à côté de moi….
E : - Julien ! Ton ami d'enfance ?
L : - Oui. Lui-même. Ou plutôt ce qu'il en reste, le malheureux ! Il s'est fait manger les deux jambes par un requin ! A la plage. Paf ! Un requin les lui a arrachées. Il a essayé de les rattacher avec du crachat mais le monstre est revenu et les lui a piquées sous le nez !
E : - C'est affreux !!
L : - Il a des jambes artificielles.
E : - Elles sont bien ?
L : - Pas mal. Seulement au beau milieu du chemin, il était si fatigué qu'il est tombé. Ses jambes se sont barrée, l'une d'un côté et l'autre de l'autre. Il s'est rouvert les plaies qui saignaient. Ses os sont sortis, ses chairs pendaient et s'effilochaient. Ça puait ! Enfin bref, il nous a gâché tout le trajet.
E : - Ça alors !
L : - Quand enfin on est arrivé au cimetière, j'avais une de ces envies de pisser qui me montait à la gorge.
E : - Oh, mon pauvre ! Et comment que tu as fait ?
L : - Heureusement, j'ai vu un chat qui passait par là , alors je l'ai suivi.
E : - Tu as suivi un chat ?
L : - Ouais, bien sûr ! Tu sais que ma mère est enterrée dans ce coin-là , alors j'ai compris qu'elle me l'avait envoyé pour me servir de guide. Je l'ai donc suivi, comme je t'ai dit, et il m'a mené jusqu'à un endroit dans un champ avoisinant où il y avait des chiottes. Je me suis bien soulagé. J'étais si heureux qu'en revenant j'ai cueilli quelques croix sur quelques tombes…
E : - Malheureux ! Qu'as-tu fait ?
L : - Malheureux ! Tu l'as bien dit ! Tous les morts qui sont censés se reposer ici, se sont mis à courir après moi et m'ont foutu des coups ! Ils voulaient leurs croix ! Comme si elles leur appartenaient vraiment ! Comme si c'était pas le bon cœur de leur famille qui les avaient placées ici !?
E : - Et alors ?
L : - Et alors, et alors, j'ai dû les leur rendre. Enfin quand je suis retourné, on venait juste de descendre le corps de l'oncle Edouard dans la fosse et il était déjà sous terre. Bref, j'ai raté le meilleur moment. Je croyais me rattraper au retour mais, comme je n'avais pas vu ma cousine Joséphine, j'ai demandé de ses nouvelles à sa mère. Tu vas pas croire ça ! Joséphine s'est faite renversé par une voiture. Elle est morte mais comme elle raté le tunnel de lumière, elle doit revenir sur terre. En tout cas elle n'a pas pu assister aux funérailles de son père. Elle a paraît-il, expliqué tout ça dans un long poème en vers. Personne n'y a rien compris mais on dit qu'elle a rencontré tout un tas de gens biens là -bas.
E : - La pauvre enfant ! Enfin j'espère qu'elle nous reviendra bientôt.
L : - C'est ce que j'ai dit à sa mère, mais cette dernière n'est pas de notre avis. Elle m'a dit une chose horrible. Joséphine voulait mourir !
E : - Mourir !? Mais pourquoi ?
L : - Elle m'a fait comprendre….
E : - Quoi ? Quoi ?
L : - A cause d'un type à qui elle avait fait une fellation !
E : - Une fellation ? Qu'est-ce que c'est que cette horreur !!?
L : - Elle l'avait sucé !
E : - Ah ! Bon et alors ?
L : - Le type s'est sauvé.
E : - Le salaud !
L : - Oui, le salaud ! Si tu m'avais fait une fellation, toi, je ne me serais pas sauvé !
E : - Tu vas pas recommencer ! Je t'ai dit que j'aime pas ça !
L : - Tu n'aimes rien ! C'est le bordel.
E : - Quoi ? Qu'est-ce que t'as dit ?
L : - Rien.Je t'ai dit qu'elle a raté le tunnel.
E : - Ah.
L : - Quelle journée ! Et pour finir, en sortant du cimetière, je rencontre un mec à qui je parle de poésie et il me dit : « Oui, j'te connais ! Je t'ai lu ! Tu écris comme un cochon. Alors, là , je me suis sauvé comme un fou. J'ai couru, j'ai couru, j'ai couru et me voilà .
E : - Bon eh bien, calme-toi mon bichon. C'est fini. C'est un cauchemar. C'est tout. Ça va passer.
L : - Oui, ma toutoune. Oui ma belle toutounette ! Mais dis-moi ! Dis-moi que je ne suis pas un cochon ! Dis-moi que je suis comme toujours ton petit Bichon… Et si tu veux, plus tard, bien plus tard, quand tu auras envie, peut-être…. , seulement peut-être,…. Une… petite…brrrfrrr toute petite … fellation ?
ELLE chasse LUI qui se sauve en criant.
FIN