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Accueil >> newbb >> Défi du 20/12 au 26/12 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 20/12 au 26/12
Plume d'Or
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C est mon tour cette semaine. Comme l'année se termine je propose un seul mot : "Rideau !" Vous pouvez le prendre dans son sens premier, mais aussi imaginer toutes les significations qu'il peut avoir dans différents contextes. A vos stylos !

Posté le : 20/12/2014 13:27
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
Plume d'Or
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Rideau !

Aki est dans son bain. L’eau est chaude. A côté de la baignoire est placée une table sur laquelle se trouvent des fleurs blanches, de l’encens et une bougie. Enfin un instant de répit ! Les courbatures s’estompent. Aki n’a pas chômé ces dernières heures, la maison a été nettoyée de fond en comble, le jardin est débarrassé de toutes les mauvaises herbes. Dans chaque pièce, encore des fleurs blanches et des bougies, l’odeur d’encens flotte dans toutes les pièces. Natsumi sa bien-aimée sera heureuse de rentrer dans un lieu aussi joli, et aussi paisible. Ils sont tous les deux très sensibles à l’esthétique et à la poésie des lieux. Il faut dire qu’elle est si belle Natsumi ! Elle sera heureuse de voir qu’il a finalement décidé d’accéder à son désir.

Aki l’a rencontrée dans un parc il y a sept ans, une fleur au milieu des fleurs. Il a été attiré par sa personne, irrésistiblement. Il était seul à ce moment-là, sans amour, absorbé par son travail d’ingénieur agronome. Il s’est dit que la nature voulait les rapprocher. Ils étaient de la même espèce, fait l’un pour l’autre. Sous un énorme ginkgo de 1200 ans, l’arbre des amoureux, il a osé l’aborder et lui dire ces superbes vers de Goethe :

La feuille de cet arbre
Qu'à mon jardin confia l 'Orient
Laisse entrevoir son sens secret
Au sage qui sait s'en saisir.

Serait-ce là un être unique
Qui de lui-même s’est déchiré ?
Ou bien deux qui se sont choisis
Et qui ne veulent être qu’un ?

Répondant à cette question
J’ai percé le sens de l’énigme
Ne sens-tu pas d’après mon chant
Que je suis un et pourtant deux ?

Natsumi connaissait le poème, elle prit la main d’Aki, et ce fut le début d’une très belle histoire. Le ginkgo est un très vieil arbre doté d’un tronc mâle et d’un tronc femelle. Pourtant les deux sont tellement enlacés qu’on peut difficilement les distinguer l’un de l’autre. Leurs fruits sont surnommées les « pommes d’or », quand on fait griller leurs amandes, on peut espérer vivre plus longtemps. L’histoire d’Aki et Natsumi durerait toujours.
La vie est douce en compagnie de Natsumi, il n’y a jamais de dispute, c’est l’harmonie parfaite. Aki ne se lasse pas de regarder la jolie chanteuse, sa voix est en complet accord avec sa personnalité, équilibrée, douce et intelligente. Une voix peut être intelligente, et celle de Natsumi a cette qualité. A ses côtés, Aki se sent serein, comblé, enfin complet.

Après quelques années à profiter l’un de l’autre, Aki veut concrétiser cet amour. Il veut faire des projets : un mariage, un enfant ? Mais le travail de Natsumi les éloigne souvent, elle est aussi actrice, et a parfois peu de temps à consacrer à l’homme de sa vie. Heureusement, ils s’écrivent, s’appellent et s’envoient des Haïku :

« Absence, vide, manque, où es-tu ? »

« Le cerisier est fleuri, mon amour s’épanouit »

« Le vent dans tes cheveux longs, je regarde les arbres, c’est l’Automne.»

Aki peint les poèmes qu’il reçoit, il s’est mis à la calligraphie depuis quelque temps, ça le rapproche de sa belle, ainsi ils sont toujours en correspondance.

Le dernier en date, est encadré au-dessus de la baignoire. Les signes noirs sur blanc se détachent très nettement, le jeune homme les regarde inlassablement. A travers la buée on distingue deux traits qui s’enlacent et s’épanouissent vers le haut tels des branches d’arbre. Aki les lit et relit.

« J’ai peur de la pourriture, qui s’exhale des fruits d’or de notre amour »

Aki a essayé de rassurer Natsumi, les fruits du ginkgo sentent atrocement mauvais, pourtant ils prolongent la vie, ils sont la vie ! Mais elle est partie. Aujourd’hui, elle pense qu’Aki est en voyage, elle doit récupérer quelques affaires.

Aki se lève, il ouvre le rideau qui entoure la baignoire, et d’un geste sec et précis, il forme un nœud coulant :

RIDEAU !

Posté le : 20/12/2014 17:28
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
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Rideau !

Jean-Baptiste est un acteur d’une soixantaine d’années. Jouer la comédie a toujours été sa passion, sa vie, son amour, sa raison de vivre. Susciter l’émotion, créer une tension dramatique ou faire rire équivalent pour lui à l’extase. Chaque pièce jouée est un acte d’amour avec son public. Beaucoup l’ont qualifié de « marié au théâtre », « d’amant de la scène ». Il est en effet resté célibataire endurci, insensible aux charmes des starlettes en recherche perpétuelle de flashs des paparazzis.
Mais depuis quelques temps, les journaux cessent de l’encenser pour virer carrément vers la critique acerbe. Des titres comme « Jean-Baptiste décadent », « Le grand J-B n’est plus », « J-B bon pour le placard ! », sont comme des épées plantées profondément dans son être sensible.
Depuis quelques semaines, il incarne Argan dans « Le malade imaginaire ». Malgré toute son implication, son jeu n’est plus. C’est comme s’il était une bougie dont la flamme a été soufflée. Il ne trouve plus de plaisir dans le jeu, se sent comme un amant délaissant sa belle, fatigué par ses caprices et ses sautes d’humeur.
Dans une scène, un faux médecin lui administre un remède provenant d’une fiole bleutée. L’acteur le boit cul-sec. Le tableau suivant consiste en un simulacre de mort afin de confondre l’épouse vénale d’Argan. Les yeux fermés, Jean-Baptiste sent son corps s’engourdir, ses oreilles bourdonner. Les paroles de ses partenaires de scène ne lui parviennent presque plus. Au moment où il est censé sortir de sa catatonie, rien ne se passe. On le secoue et le gifle, sans obtenir de sa part aucune réaction. Le public retient sa respiration et le régisseur ordonne de baisser le rideau. Les pompiers dépêchés sur place ne pourront que constater le décès de l’acteur. Une expression d’apaisement se fige sur son visage maquillé.
Un article dans le journal évoquera la présence d’un poison dans la fameuse fiole bleue. L’accessoiriste fut d’abord inquiété mais une lettre retrouvée dans la loge de l’acteur et le port étrange de sous-vêtements verts le concernant confirmèrent la thèse du suicide organisé. Il voulait mourir sur scène avant qu’on lui interdise de s’y produire. Au moment de publier son article, le journaliste doit choisir son titre ; il hésite, reste un instant immobile avant d’écrire « Rideau ! ».

Posté le : 20/12/2014 19:39
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
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C'est gai !
@Arielle: l'haiku est finalement une bonne façon de rompre.
@Couscous: JB a été cabot jusque dans sa mort.
Bravo mesdames, j'ai bien aimé vos deux histoires.
Bon, je vais aller boire un peu de cigüe.
Bises
Donald
PS: Que je suis con, je suis immortel depuis ce jour maudit où j'ai croqué dans ce buvard lysergique.

Posté le : 20/12/2014 22:02
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Happiness is a warm gun - 1968 - The Beatles
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
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Petite fille


Candie marche seule dans la rue.
Maman ne lui lavera plus la bouche avec du savon. Jamais. Elle ne la punira pas cette fois-ci.

Les lumières de la ville aveuglent la petite fille.
Candie avance de son mieux au milieu d’une forêt de jambes, dans la cohorte des adultes pressés d’en finir avec leurs courses et de revenir bien au chaud dans leur foyer. Les magasins commencent à fermer, à baisser les stores sur leurs vitrines débordant de cadeaux ou de gourmandises.

« Ferme tes yeux, Candie ! » semble lui dire le mannequin habillé en mariée.
L’enfant obéit. Elle s’arrête sur le macadam froid du quartier commerçant. Personne ne la remarque tellement elle est minuscule, perdue dans l’immense foule des dernières courses de Noël.
De toutes façons, Candie n’est rien d’autre qu’une gouttelette parmi des millions de gouttes d’eau d’un océan informe. A l’école, les grands la surnomment le microbe, les moyens la poussent dans les escaliers et les petits lui tirent la langue. La maîtresse ne s’occupe pas d’elle quand elle lui dit qu’elle est fatiguée ou qu’elle a mal.

Candie se souvient.
Maman ne pourra pas la traiter de menteuse. Impossible. Elle ne lui criera pas dessus.

Les images du passé submergent son cerveau.
Candie revoit son doudou, un gentil hippopotame en peluche marron aux grosses pattes si douces. Il l’écoute en silence quand elle lui raconte les monstres du placard, les douches glacées et les coups de martinet.

« Cours, Candie, ne te retourne pas ! » lui hurle son double meurtri.
La petite fille reprend sa route. Elle accélère le pas, slalomant entre les inconnus, évitant les sacs à main et les valises à roulettes. Les néons rougeoient, les voitures égrènent leur concert de klaxons tels des animaux fantastiques dans le vacarme urbain.
Dans son imaginaire d’enfant, Candie se voit en princesse abandonnée par son père, un roi trop occupé à combattre des créatures légendaires pour s’occuper d’un ange torturé par les démons de sa mère. A la maison, elle doit se débrouiller seule pour se laver, s’habiller et prendre son petit-déjeuner. La reine lui reproche d’être dans ses jupons alors que Candie ne cherche qu’un peu de chaleur maternelle.

Candie se retrouve dans une ruelle sombre.
Maman ne la poursuivra pas dans le noir. Fini. Elle ne l’enfermera plus.

Les cartons et les bouts de plastique l’invitent à prendre du repos.
Candie se construit une cabane de fortune, loin de l’univers de poupée promis par ses parents au dernier repas de famille. Elle ne les croit plus. Ils ne disent que des mensonges déguisés en rêves.

« Rejoins-nous, Candie ! » lui souffle le vent d’hiver.
L’enfant se pelotonne dans son lit improvisé. Elle rabat un drap plastifié, une sorte de ruban transparent fait de bulles comme il y en a tant dans la cave familiale. Le calme la rassure. Le bitume lui rappelle les nuits passées sur le plancher du salon, quand sa mère l’interdisait de chambre au nom d’une punition méritée selon elle. Candie pleure au souvenir des injustices et des brimades subies pendant ces soirées.
Dans sa logique enfantine, elle ne comprend pas pourquoi sa mère, si gentille avec les bébés des autres, s’acharne à la gronder, à lui reprocher d’exister et à lui interdire le moindre câlin. Candie essaie pourtant de jouer à la petite fille sage, à la marionnette qui sourit tout le temps même pendant les corvées de ménage et les séjours forcés dans le placard à balais.

Candie se laisse aller.
Maman ne saura pas où chercher. Loin. Elle ne la ramènera pas.

Le froid n’est plus aussi dur à supporter.
Candie détend ses pieds, ses jambes et ses bras. Son doudou hippopotame lui sourit de nouveau, du fond de sa poubelle. Il est quand même avec elle, malgré son torse déchiré et sa tête à moitié brûlée par les cigarettes. Rien ni personne ne peut empêcher Candie d’avoir un ami.

« Endors-toi, Candie ! » barrit doucement son compagnon imaginaire.
La petite fille ferme les yeux. Elle songe aux jouets fracassés, aux peluches éventrées et aux dessins refusés. Ce monde d’avant se transforme progressivement, grâce à la magie des contes de fées.
Ses crayons de couleurs s’agitent dans une frénésie de courbes et de nuages. Un monde s’anime dans son esprit, avec des fils d’argent, des fleurs sucrées et des figurines dansantes.
Candie sourit à son tour puis se met à rire. Sa poitrine se soulève, ses joues rosissent et ses cils se mouillent de larmes salées. Elle serre son hippopotame en peluche contre son cœur recollé.
Son nouvel univers se parsème d’étoiles filantes, dans un feu d’artifice d’or et de lumière.
Candie s’endort profondément, laissant son fidèle doudou lui tenir la main pour son dernier voyage.

Posté le : 20/12/2014 22:13
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
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Arielle,

Ton texte est plein de symboles que je ne connaissais pas. Un sorte de Roméo et Juliette à la japonaise. C'est bien trouvé ! Ton thème amène un texte plutôt tragique. Je me demande ce que donnera les autres productions des auteurs...

Merci

Couscous

Posté le : 21/12/2014 07:59
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
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Cher Donald,

Mon coeur de mère s'est serré peu à peu au fil de ma lecture et j'ai fini avec une larme qui a coulé sur ma joue. Ton texte est poignant car c'est, malheureusement, la réalité vécue par toujours trop d'enfants.

Tu m'as beaucoup émue. Merci pour cette belle participation.

Allez, les amis, écrivez un truc joyeux !

Bises

Couscous

Posté le : 21/12/2014 08:02
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
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Il avait tant couru le temps
Qu’il n’avait plus assez de temps
Pour vivre encore quelques temps
Et voir refleurir le printemps.

Décembre tirait le rideau
Cette année lui semblait fardeau
Un effort et quelques cadeaux
Au pied du sapin, un chaudeau.

Nouvelle année ou nouvelle ère,
S’avance alors, que l’on espère,
Heureuse, avenante et prospère
Pour tous les êtres de la terre.

Et pour les bardes de l’Orée
Cet endroit ou est honorée
La prose neutre ou colorée
Que tous leurs vœux soient honorés

Posté le : 21/12/2014 09:45

Edité par kjtiti sur 22-12-2014 09:26:01
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Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
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Couscous : Jean-Baptiste avait un prénom prédestiné, comme Molière, il est mort sur scène, ou comme Joséphine Baker mais en moins gracieux !

Ce défi commence bien tristement, déjà deux morts...

Posté le : 21/12/2014 13:32
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Re: Défi du 20/12 au 26/12
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Et de trois ! Donald je pleure, c'est trop triste ! Tu devais écouter la chanson de Phil Collins quand tu as écrit ça !

https://www.youtube.com/watch?v=Qt2mbG ... PYOwPlJnRYtW-blFK4zr5W2K6

Très beau texte, parfait pour la période de Noël, merci Donald.

Posté le : 21/12/2014 13:38
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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