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Accueil >> newbb >> Défi du 17/05/14 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 17/05/14
Semi pro
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Bonjour,

Cette semaine, j'ai l'honneur de vous proposer un thème et puisque j'ai prévu une grasse matinée demain matin, je poste dès ce soir mon défi de la semaine. J'avais pensé à des dizaines de choses plus farfelues les unes que les autres, mais je vous propose plutôt un thème assez vague et classique.
Intitulé "Retour", vous ou votre personnage rentre chez lui après un long moment passé loin de sa terre natale. Que se passe-t-il ? Tout est-il comme avant ou, au contraire, est-ce que tout a changé ? Ressent-il du bonheur ou de la mélancolie ? Il n'y a aucune limite de lieu ou d'époque, ni de contraintes de formes alors n'hésitez pas à vous lâcher !

A vos plumes, vos claviers et vos machines à écrire et parlez-moi de ce "Retour" qu'il soit drôle ou triste, qu'il parle de vous, d'un aventurier ou d'un extraterrestre, laissez parler votre âme et pondez-moi un superbe texte qui vous ressemble !

Amitiés.
Alexis17

Posté le : 17/05/2014 00:00
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Le soleil n'est qu'une étoile du matin.
H.D Thoreau
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Re: Défi du 17/05/14
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Merci Alexis17 pour avoir réondu présent à mon appel. Au passage, je te souhaite un super, méga, joyeux anniversaire. Bonne grasse matinée.

Je vais de ce pas chercher ma plus belle plume.

Amitiés

Couscous


Posté le : 17/05/2014 06:27
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Re: Défi du 17/05/14
Plume d'Or
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Joli thème mon cher Alexis.

Es-tu conscient que les fous qui répondent à ces défis vont se lâcher au-delà de ce que la science et l'entendement humain peuvent imaginer ?
Je te le dis tout de go car déjà les hommes en blanc regardent l'url du site et je les soupçonne de vouloir faire un coup d'éclat.

Bon, je te laisse à ta grasse matinée; fête bien ton anniversaire.

Ciao,

Donald (parti mais bientôt de retour).

Posté le : 17/05/2014 10:54
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Re: Défi du 17/05/14
Plume d'Or
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Joyeux anniversaire Alexis !

Posté le : 17/05/2014 18:49
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Re: Défi du 17/05/14
Plume d'Or
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Bon Ani. A +.

Posté le : 18/05/2014 03:14
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Re: Défi du 17/05/14
Plume d'Or
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Voici mon humble contribution.


Toute la famille était réunie autour de la table.
Edmonde, arrivée de bonne heure, était assise à la place occupée la veille par ma mère. Cette dernière se trouvait maintenant dans le recoin où nous nous étions réfugiés lorsque le mystérieux étranger avait fait son apparition. Elle avait refusé avec entêtement d'aller se joindre aux invités, autour de la table.
Ils étaient tous là. Mes oncles paternels et maternels, mes tantes, mes cousins, mes neveux et ma belle-sœur avec son nouveau mari. Ils semblaient tous heureux d'être venus me faire une surprise. Pour une surprise, c'était une surprise ! Georges, qui devait avoir tout organisé, n'avait oublié personne. Il y avait même ma cousine Delphine, celle qu'on avait baptisée « la voyante » parce qu'elle se disait dotée de double vue et déclarait qu'elle ne pouvait pas faire un mauvais rêve sans que quelqu'un ne mourût de mort violente. Je remarquai avec amusement que personne n'avait osé s'asseoir à côté d'elle.
Tout le monde parlait à la fois, mais, peu à peu, un silence fragile s'établit dans la pièce et je pus entendre la voix d'Edmonde. Elle déclarait qu'elle avait été très touchée par les marques d'affection de tous, et qu'elle souhaitait qu'ils vinssent nous rendre visite à Paris. Elle ajouta qu'elle eût été très heureuse en cette occasion de leur offrir l'hospitalité. J'étais fier de sa générosité et lui en était reconnaissant. Edmonde parla ensuite de notre vie à Paris, répondant au passage aux questions qui jaillissaient de l'assemblée, ces mêmes questions que j'avais déjà entendues. Tout se déroulait à merveille lorsque soudain, une question qu'avait posé mon cousin Étienne, un célibataire d'une quarantaine d'années, devait signaler le début du cauchemar le plus effrayant de par sa qualité quasi-réelle. Ce cauchemar, tissé dans un but incertain allait durer jusqu'à ce que mon esprit pût en saisir le sens.
Étienne avait demandé à Edmonde si les parisiennes étaient aussi jolies qu'on le disait. Cette dernière, sur le point de répondre, dirigea fixement son regard dans la direction de la porte d'entrée…
Flore avait fait son apparition. Elle s'avançait lentement sans que personne n'y fît attention, sauf évidemment, Edmonde. Les deux femmes se fixaient avec défiance. Subitement, la conduite d'Edmonde me causa un tel choc que je crus en perdre la raison. Frappant du poing contre la table, elle se mit à crier à ceux qui l'entouraient :
« Vous n'êtes que des hypocrites ! Je sais que vous faites des efforts pour ignorer sa présence ! Eh bien, épargnez-vous cette peine ! J'étais depuis longtemps au courant de l'existence de Flore vallée ! Je sais tout de la liaison entre elle et mon mari…
- Edmonde ! m'écriai-je, en faisant un bond. »
Flore me retint par le bras et me pria de me taire.
« Mais de quoi parle-t-elle? Quelle liaison ? Il n'y a jamais eu de liaison entre nous ! Tu le sais bien, toi-même ! C'est vrai, je t'aimais, mais je t'aimais en silence !
- Tu crois ?
- Oui ! soutins-je avec désespoir.
- Eh bien, écoute ta femme. »
Edmonde continuait :
«… Je savais que Flore Vallée et Bertrand s'étaient revus.
- Tout ça n'est vraiment pas nécessaire, l'interrompit ma tante Isabelle, la plus âgé de mes tantes. Cela ne peut que nuire à votre santé… C'est du passé… Il faut maintenant lui pardonner…
- De quoi se mêle-t-elle ? lançai-je à Flore.
- Arrête donc une seconde et écoute !
- Je n'ai pas besoin d'écouter !
- Tu n'as jamais besoin d'écouter mais si tu m'avais écouté, tu n'en serais pas arrivé là ! Et moi, non plus, d'ailleurs ! C'est toi qui m'as entraînée ici !
- Bon sang ! Je deviens fou ! Je ne t'ai entraînée nulle part ! La seule chose que j'ai fait de mal, c'est te voler un baiser maudit ! »
En repensant aux lèvres de Flore, je me demandai si c'était cela à quoi se référait Edmonde. Mais comment et par quel miracle aurait-elle pu apprendre ce qui s'était passé la veille entre Flore et moi ? Non ! Cela était impossible !
Edmonde poursuivait :
« Comment pourrais-je jamais lui pardonner !? Comment oublier la honte dont il m'a couverte et l'humiliation qu'il me fait subir en ce moment !?
- Personne ne le demande ! l'interrompit de nouveau ma tante Isabelle.
- Mais si ! Autrement, comment pourrais-je interpréter la présence de Flore, là, à côté de Bertrand !? Comment juger ce crime sans une explication !? Voyez ! Ils nous défient ! Ils nous narguent tous les deux, serrés l'un contre l'autre. Et si ce traître vous semble maintenant repenti, ne vous y laissez pas prendre ! Un traître ne se repent que pour mieux trahir de nouveau !
- Ça suffit !! m'écriai-je.
- …Non, non ! Je dois me justifier… Je peux lire, sur vos visages, le blâme… Je sens vos reproches… »
Je bondis de nouveau et encore une fois, Flore, aidée cette fois-ci par Georges, me maîtrisa et je m'effondrai sur le sol, criant et priant. J'étais venu rendre visite à mes parents, me rebaigner dans l'atmosphère de mon enfance et je m'y étais enlisé. En voulant retrouver mon passé, je venais de perdre mon futur.
« Edmonde, par pitié ! m'écriai-je. »
Ma cousine Delphine, la voyante, détourna la tête à mon appel. Son visage se contracta, ses lèvres élastiques s'étirèrent et je l'entendis prononcer:
- « Bertrand, qu'as-tu à dire ? Je t'écoute. Que veux-tu ? »
Encouragé par ces mots, je me jetai aux pieds de la voyante et la suppliai :
« Delphine ! Delphine ! Je l'aime ! Dites-lui, vous, à Edmonde, que je l'aime ! »
La cousine Delphine s'écria :
« Edmonde, il est près de moi ! Il me parle ! Il me parle mais je n'arrive pas à comprendre ce qu'il me dit… »
- Georges me releva.
« Calme-toi, Bertrand. Tu vois que tout cela ne sert à rien »
J'allais me laisser entraîner lorsque j'entendis murmurer dans la salle :
« Le voilà ! »
J'aperçus alors le petit homme grassouillet que j'avais vu la veille. Il tenait une mallette de cuir à la main. Lorsqu'il s'approcha de la table, tout le monde se leva. Edmonde se mit sur pied et me cria :
« Bertrand ! Bertrand ! Mon amour ! Je te pardonne ! Je t'avais déjà pardonné ! »
A ces mots, toute la famille l'entoura pour l'embrasser. Quant à moi. Comme un naufragé que l'on vient d'arracher à la tempête, je ne pouvais que répéter :
« Merci… Merci… »
Durant ce temps-là, le petit homme, comme il l'avait fait la veille, se dirigea vers le placard. Oubliant un instant mon malheur, vaincu par la curiosité que cet individu ne cessait d'éveiller en moi, je cherchais mes parents des yeux afin de leur rappeler la promesse qu'ils m'avaient faite. Je fus surpris de les retrouver à mes côtés.
« Souviens-toi que c'est psychologique, me dit mon père.
- Tu vas comprendre, me dit ma mère. »
Le petit homme ouvrit le placard Ensuite, il ouvrit sa petite valise. Je le vis en retirer une urne de métal Je me sentais calme et détaché. J'avais soudain l'impression que tous mes sens avaient acquis une acuité infinie. Je pouvais voir à travers tout ce qui m'entourait et percevoir le moindre bruit. Le petit homme leva l'urne en l'air comme s'il eût désiré que tout le mond s'y mirât. C'est à ce moment que je vis Edmonde défaillir. Je voulus aller la ranimer mais une vieille cousine me devança et je sentis d'ailleurs, que ce n'était plus mon rôle…
L'homme plaça l'urne dans le placard et en referma la porte. Derrière moi, j'entendis la voix de Georges qui disait :
« Bienvenu parmi nous, Bertrand… »
Sans lui répondre, je continuai d'observer l'inconnu vêtu de noir. Ce dernier s'éloigna de la porte fermée et la vérité m'apparut gravée en lettre d'or. Un instant, pris de panique, je détournai la tête vers Georges. Il me sourit et son sourire m'apaisa.
Sur la porte de marbre était écrit :
« Ici repose Bertrand Estabiel 1960-2000»

***

Après l'arrivée de mes cendres, mon esprit fut libéré.Je pouvais désormais me souvenir des derniers événements de ma vie. Tout était devenu simple, ridiculement simple. L'accident d'automobile que j'avais eu avec Flore nous avait été fatal. Nos deux corps avaient été retrouvés écrasés l'un contre l'autre. Cause de l'accident : un baiser.J'avais voulu revoir ma famille, le destin m'y avait aidé, à sa manière. J'étais enfin de retour à Argneux.
***
Depuis que mes cendres ont refroidi et qu'elles reposent, selon mes dernières volontés, à côté de celles de Georges et mes parents, je n'ai jamais plus eu de bouffées de chaleur….

FIN

Posté le : 18/05/2014 03:20
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Re: Défi du 17/05/14
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Merci à tous.

Dis donc EXEM, je ne m'attendais vraiment pas à cela et je suis agréablement surpris. Je l'ai même relu une deuxième fois pour comprendre le sens de tous les dialogues. Bravo.

A moi, maintenant, j'espère que cela vous plaira.

Margaux s’efforçait de rester digne sur le quai embrumé de la gare. Après deux longues journées de voyage, elle était enfin de retour chez elle ; après de longues années au front, elle était enfin de retour en terre natale. L’odeur de la terre ambrée embaumait ses narines et ce paysage grisé qui avait bercé toute son existence revenait à son esprit. Elle se souvenait encore lorsque ses jambes frêles dessinaient des arabesques dans les champs humides et, l’espace d’un instant, Margaux oublia qu’elle n’était plus la même depuis, Margaux oublia qu’elle avait perdu son insouciance enfantine. Cependant, elle regarda son tatouage, encré dans la chaire de son bras frêle, et y lut : « L’enfant court sur la rambarde, il sait qu’il peut tomber, sait que son corps se brisera et que âme s’évaporera ; il sait mais il court. ». Margaux savait ce qui l’attendait, et, pourtant, elle y était allée.

La guerre avait été une longue épreuve, plus dure qu’elle ne l’avait imaginée. Elle ressentait encore tous ces regards obliques implorer sa clémence. Elle voyait dans leurs iris meurtris la souffrance du sang ; elle voyait à travers leurs moignons que les sabres des milices n’avaient pas été indulgents ; leurs faces éplorées étaient défigurées par une insupportable douleur et elle voyait que leurs tristes esprits n’étaient plus que poussière au milieu du désert. Au loin sur des chevaux bâtards, les milices s’enfuyaient devant les voitures blindées, mais, lorsqu’ils étaient partis, leurs machettes resplendissaient à nouveau sous le soleil de Satan.
Margaux n’avait pas tirée une seule balle depuis qu’elle était partie, et, pourtant, son corps tremblait, peinait à rester droit face à la réminiscence. Un frisson parcourait encore ses nuits et, désormais, Margaux, seule sur le quai de la gare, se persuadait qu’un jour, tout serait comme avant, que les illusions reviendraient et que les souvenirs disparaitraient, emportés dans un tourbillon inexplicable, un souffle magique qui la libèrerait de ses maux.

A l’autre bout du quai, sa sœur agita dans un mouvement ample sa main en criant son nom. L’émotion se lisait sur son visage et Margaux essaya de sourire à son tour mais seul une étrange grimace orna son visage. Sa joue tremblait, mue par un sentiment indéfinissable, et elle essayait de le cacher, en vain, tandis que sœur boitait jusqu’à elle.



La maisonnette familiale était plus triste que jamais. Margaux exécrait désormais cet endroit qui ne lui rappelait qu’un passé douloureux mais plus radieux que son présent ; le regret avait envahi chaque écaille de peinture, chaque planche grinçante et Margaux essayait de s’évader et laissait divaguer son regard au dehors. Les maisons de son enfance avaient, pour la plupart, été désertées, abandonnées : leurs perrons s’effondraient, l’herbe clairsemée était sèche, les planches avaient remplacé les fenêtres et jamais plus une famille ne viendrait s’y installer. Jamais.

Sa sœur s’était appuyée sur sa canne tandis que Margaux finissait de sécher la vaisselle. Sa sœur avait perdue toute sa grâce d’antan depuis son accident. Elles travaillaient toutes deux à l’aciérie locale lorsque la machine avait déraillé et que la scie s’était enfoncée dans son tibia dans un hurlement strident. « L’usine a fermée pendant ton départ. Que veux-tu, la mondialisation comme on l’appelle. J’ai donné ma jambe à cette usine, elle ne m’a rendu ni pension d’invalidité, ni indemnités de chômage. Que veux-tu ? Peut-être que si j’avais donné mon bras avec… Après la fermeture de l’usine, tout le monde est parti cherché un job ailleurs, les commerces ont cédé à leur tour puis tout le reste a foutu le camp. Mais toi, tu es revenue. Tu es là maintenant, et ça, c’est bien ça. ».

Margaux n’était partit que quelques années, et, pourtant, tout avait changé si vite. M’man avait succombé à sa maladie, l’usine avait fermé et tout s’était éteint. C’était arrivé, sans raison si ce n’est la folie humaine et, dans un claquement de doigts, un éclair, leur monde s’était effondré. « M’man était fière de toi, tu sais. Elle se sentait fière de te savoir là-bas. Tu sais, ce qu’elle m’a dit lorsque tu étais là-bas ? Elle me répétait toujours à quel point elle était fière de toi. ». Sa sœur mentait sûrement, mais, au fond d’elle, Margaux se persuadait d’une fausse vérité et se sentait apaisée d’entendre cela. « Tu devrais rendre visite à P’pa. Depuis que M’man est partie, il se sent un peu seul même si oncle Joseph passe le voir de temps en temps… Il est plus très lucide, mais je suis sûr que ça lui fera plaisir. ».



P’pa regardait tristement par la fenêtre et toisait en contrebas la bourgade désertée. Il penchait la tête et semblait se souvenir de son passé. « Tu veux que je te raconte une blague P’pa ? Elle s’appelle l’effet Doppler. C’est l’histoire d’une femme qui se sent en avance sur son temps. Elle coure tout le temps et personne ne l’accepte vraiment parce qu’elle ne vit pas dans le présent. Elle coure, galope, cavale mais jamais ne trouve un endroit où elle est à sa place, à la bonne époque. Alors, un jour, elle décide de partir loin. Mais, une fois là-bas, c’est encore pire, elle se sent encore plus en avance. Quelques années plus tard, elle revient et découvre que, cette fois-ci, tout est passé et que, désormais, elle est en retard. Le pire, c’est qu’il n’y a pas de morale à cette blague à part que j’ai gâché ma vie. ».

P’pa ne comprenait rien. Il hochait machinalement la tête mais son regard restait vide. La tête de P’pa se dégradait depuis plus de vingt ans et, aujourd’hui, il ne lui restait plus rien si ce n’est trop peu pour vivre convenablement. Ses phrases s’étaient transformées en mots incohérents avant que ses mots ne se réduisent qu’à des syllabes et, désormais, seul un souffle rauque et inconstant sortait d’entre ses lèvres flétries.

« Tu sais, P’pa. Je regrette. Oui, je n’avais pas grand-chose avant de partir, mais désormais, que me reste-t-il ? J’ai tout perdu et, à mon âge, où vais-je trouver la force de tout recommencer. Je suis faible désormais. J’ai vu le monde sous sa vraie nature et je ne sais plus si je dois me battre pour lui, me battre pour y vivre, me battre pour... Oui, je suis faible désormais. Si faible… ».

Posté le : 18/05/2014 12:57
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Re: Défi du 17/05/14
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Exem, tu as un vrai don de nouvelliste ! De la tragédie, du suspense maîtrisé.
A un moment, j'ai senti où tu voulais nous emmener. La voyante devait bien avoir un rôle à jouer dans ce drame familial. C'est normal qu'elle porte le même prénom que moi ? Je n'ai malheureusement pas le même don.

Superbe !

Merci Exem

Couscous

Posté le : 18/05/2014 17:01
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Re: Défi du 17/05/14
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Alexis, j'ai l'impression d'une histoire soit futuriste soit qui pourrait se passe dans un pays ayant connu une longue guerre civile. Tu fais ressortir toute une mélancolie et une perte totale d'espoir dans un monde ravagé.
Belle narration, qui illustre parfaitement ton défi.

Merci

Couscous

Posté le : 18/05/2014 17:09
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Re: Défi du 17/05/14
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L'effet Doppler est une bonne trouvaille et résume bien cette histoire. De plus cela m'a fait faire un retour à l'école et figure-toi que cet effet Doppler m'a fait souffrir en classe.

Posté le : 18/05/2014 17:10
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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